1
Année XP.
PB!X D'ABOÏTNIilMETIT PAR AN
Italie . . . . L. 3
Tous les pays de rlTuion dp
poste . . . . » 6
Aipériciue , . . » ^
On s'abonne*
Pour V Intérieur cIiqz MH. leA
,Pasteurs et les Libraires de
Torre-Pellioe.
Pour VExférieur au Bureau d'Administraiion.
N. 25.
19 Juin 1885
Un nu plusieurs numéros égarés , demandés avant le tirage
10 cent, chacun.
Annonces.' 25 centimes par ligne.
Les envois d'arffent se .font ,p'ar
lettre 'recommandés ou par mandats sur le Bureau de Perosa
Arr/eniina,
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi : A la Direction du Témoin^
Pojnaretto (Pinerolo) Italin.
Pour VADMINISTRATTON adrea.
seruinsi: A l'Administration du
Témoin f Pomaretto (Pînerolo)
Italie.
£CHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous mé sere» témoins. Actbs 1, 8.
Suivant la vérité avee la charité, Eph. iv , 15.
V
‘ ■ Sommaire.
CommHnicalhiii ojDçiellB. — 1,9 Juin, —
Société chorale proleslaiile. — « Oprnedan
per sé, IMmi per lui». — Pourquoi murmure/, vous. — En chemirt de fer. —
Nour>elts&, religieum. -^Chronique mudoiiie. — .fletwig potitlgue. — Annonce.
Communicalion officielle
Messieurs les Pasteurs eut reçu,
ou vont recevoir,, las labkaux statistiques pour 1885. Ces imprimés
doivent être renvoyés à l’Administration, avec les indications requises
et les rapports des Consistoires,
avant le 12 du mois de juillet prochain. La Table.
lO Jialn
No.us sommes sûrs de faire une
chose agréable à nos lecteurs,
utile à notre Eglise et d’une suprême convenance,dans le moment
présent, en publiant aujourd’hui
une traduction fidèle des délibérations prises en février dernier
par les Comités réunis, concernant
les conditions de Yunion projetée
entre les Eglises de la mission
vaudoise en Italie et les Eglises
Libres d’Italie. — Deux mois seulement nous séparent du Synode
qui sera appelé à s’occuper essentiellement de cette très grave question et il importe que les paroisses
des Vallées soient mises en demeure d’examiner ce projet, avec
le plus grand soin, et dans tous
ses détails. Autre chose est en effet
de trouver l'union dont il s’agit
désirable et possible, autre chose
d'être bien'au clair sur les voies
et moyens de l'effectuer, comme
aussi sur ses conséquences nécessaires ou probables. — Les colonnes du Témoin sont ouvertes
pour l'examen >ïet la discussion
fraternelle du projet ci-après:
1. Les Comités délégués par
l’Eglise vaudoise et l’Eglise Libre,
pour traiter de Yunion, se sont acj
cordés pour demander à leurs
2
-194wv—
commettants là fusion complète des
deux Eglises, en sorte qu’elles ne
forment à l’avejiir qu'une seule et
même Eglise.
2. Les pasteurs et évangélistes
provenant de l’Eglise libre jouiront
des droits et privilèges des pasteurs et évangélistes provenant de
l’Eglise Vaudoise.
3. Le Synode de l’Eglise vaudoise
continuera à fonctionner comme
assemblée générale pour la nomination de l’administration, jusqu’à
ce que le moment soit venu de
couronner l’édifice ecclésiastique
par Vassemblée générale.
La Table vaudoise continuera
à représenter l’Eglise auprès du
Gouvernement, comme elle l’a représenté jusqu’ici.
5. L’Eglise, hors des Vallées,
prend le nom à'Eglise Evangélique
d’Italie, laissant à la première assemblée générale qui aura lieu,
aprèSj l’union, le soin de décider
quelles armoiries l’Eglise unie devra adopter.
6. ^Aussitôt que la fusion des
deux Eglises aura été proclamée
par qui de droit, les congrégations
jde l’Eglise libre et de l’Eglise vau,doise comprises dans les limites
d’un district, s’uniront pour former ensemble la Conférence de.dis,triet,
7. Pour la formation et la con
vocation des Conférences des districts, les délégués des deux Eglises
sont ^d’accord suivre prowoirement les normes prescrites par
Vorganamento actuel de l’Eglise
vaudoise. î
8. La fusion une fois accomplie,
Vorganamento sus dit qui sert de
constitution aux églises de la mission vaudoise , sera soumis, après
examen préalable fait par chaque
^assemblée d’église, à une révision
complète de la part des conférences de district et générale.
9. Tandisque l'Ecole de théologie
de l’Eglise (vaudoise!) à Florence
demeurera l’Ecole de l’Egl. (unie!),
il serait désirable, si on en ayait
les moyens, de transformer l’Ecole
de théologie de l’Eglise libre, à'
Rome, en Ecole d’instituteurs-évan- j
gélistes, dans laquelle seraient
admis les élèves munis de la pïi®'
tente inférieure, laissant à l’Administration le soin d’en désigner,!^
siège.
10. Dans le cas où il n’y serait i,
pas pourvu autrement, les délégués réunis, sentent le besoin
de la fondation d’une école faisant
suite à l’école élémentaire. t
11. Les candidats au saint* mi- '
nislère,d_ûment munis la lUe.nce
en théologie, seront, avant l'imposition des mains, examinés par
les pasteurs de'il'Eÿiîse (?) sur
leurs convictions et leurs sentiments religieux.
12. A l’égard de la Confession .de
foi, les Comités réunis sont d’accord que les candidats en théologie, avant de recevoir l’imposition des mains, devront signer»
la confessioa de foi actuellé de
l’Eglise vaudoise; mais qu’il est
nécessaire quq la première confé- :
rence generale de l'Eglise unie,;
prenne des mesures pour la préparation d’une Çonfessfort de foi
plus courte et plus' simple, sur
la base de la confession de foi
actuelle de l’Eglise libre, pour
3
.195.—
. servir de norme à l’Eglise Evangélique d’Italie.
13. A l’égard des intérêts et des
bien matériels, les administrations
compétentes s’occuperont, sans
retard, du règlement des affaires,
conformément k l'art. 4.
Signé à l'original:
Florence, le 12 février 1885.
Les Membres du Bureau
R. -M“ Doügall, Président.
Fr. L.agomarsino, Secrétaire.
Jean Pons, id.
Pour copie conforme à l’original.
Naples, S mai 188.5.
Signé: Jean Pons.
Société chorale protestante
On nous écrit de Turin:
«Je suis certain de faire plaisir
awrîftcfèitHs dë votre bon pelil^jôurnal
en leur donriant quelques détails sur
une excellente institution qui existe
depuis 18^, je veux parler de la
Société Chorale Protestante de Turin.
« La Société a pour but d’améliorer
le chant, de préparer des chœurs
pour le culte à l’occasion des solennités et de donner des concerts publics.
Le Consistoire lui a gentiment prêté
la Chapelle, où elle se réunit une
fois par semaine pour ses leçons.
« La Société compte une 60® de mem'bresefféctifs,plusiine40® d’honoraires.
Notis avons parmi eux plusieurs da.. meS 'et messieurs de la Colonie Suisse
et Allemande, le reste est en grande
partie formé de jeunes Vaudois. Noire
directeur M. le cliev. Dalbesio» a été,
pendant ces deux années, un maître
excellent, grâce auquel la Société a
pu se consolider, .1 .
« Le jeudi 4 courant, a eu lieu le
second Saggio de la Chorale qui a,
été un vrai succès, comme l’ont attesté
les journaux politiques.
K11 serait à désirer que les jeunes
Vaudois établis à Turin donnassent
plus d’importance à celle institution
et fréquentassent avec plus d’ardeur
ses leçons,
« Un public très-nornbreux où figuraient des députés, des assesspurs
municipaux, des membres de l’aristocralie, une dixaine de journalistes,
des ci'itiques musicaux, des ofliciers,
un millier'de personnes en tout,
écoutèrent avec attention notre concert
qui dura environ deux heures».
Ognedon per sé, Diou per (ai
’-'rtU'j
Chacun pour soi, Dieu pour tous.
C’est bien dit pour décrire, d’une part,
l’êgpûsmfe et la dureté de cœur 'déS'
hommes, et d’autre part, l’aiîtour et
la bonté de Dieu. Il est b(|)|, de.Reconnaître la libéralité de Dietrç.njais
c’est mauvais de la reconnaîtreipour
fermer son cœur et ses mains. .
Que Dieu pense et pourvoie aux
besoins de tous, c’est passez évident.
«11 fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait
pleuvoir sur les justes et sur les injustes». Chacun le sait. « La tprre
est remplie de la bonté de l’Eternel ».
Il entre si peu dans no*. baines,’.el
et nos ressentiments, qu’il édaire également le p.auvre et l’oppresseur. Sa
patience est si longue, sa bonté ,ept
si grande que les braves gens en. sont
presque scandalisés. « Pour moi, mes
pitids me sont presque manqué,; el’il
s’en est peu fallu que mes pieds n’pient
glissé, car j’ai porté envie aux ia-
4
^196
ëensBS, voyant la prospérité des méchants ».
Kien ne les tourmente jusqu'à leur mort
Et leur corps est chargé d'emboopoint
II», n'ont aucune part aux soulTrartoea humaines
Ils ne sont point frappés , comme le reste
des’ hommes
Job disait aussi des méchants: « Pourquoi les méchants vivent-ils et vieillisseut-ils? et même pourquoi sont ils
Fes plus puissants?.... I-.eurs maisons
jouissent de la paix sans frayeur; la
verge de Dieu, n’esf point sur eux.
Leurs vaches conçoivent et conservent
leur fruit; leur jeune vache vêle et
n’avorte point.... ils passent leur jour
dans la bonne chère». (Job 21). Et
Jérémie a écrit; «Eternel!... Pourquoi
la voie des méchants a-t-elle prospéré,
et pourquoi ceux qui agissent trèsperfidemenl sont-ils en paix? Tu les
as plantés,, et ils ont pris racine; ils
avancent, même ils fructifient..... ».
«Dieu pour tous,» cela est vrai.'
« L’Eternel est bon envers tous, et
ses coHipiissions s’étendent sur toutes
ses- œuvres ».
L’homme fait à l’image de Dieu,
aurait dû conclure de la bonté de
l’Elernel qu’il devait à son tour, être
bon pour tous. Mais l’image de Dieu
est ici bien effacée; au lieu de l’amour,
il y a l’égoïsme: «Chacun pour soi ».
Amasser des biens pour soi-même,
sans penser à Dieu, ni à son prochain,
voilà qui arrive souvent. « Mon âme,
tu as- beaucoup de biens en réserve
pour plusieurs années; repose-toi,
mange, bois et le réjouis », c’est bien
mettre en pratique: «Chacun pour
soi; » et si tous n’arrivent pas à
pouvoir parler ainsi, combien qui
désirent y arriver! El même plus d’un
pense tellement à soi, que s’il pouvait,
il ôterait l’eau du ruisseau, la pluie
du ciel, et le soleil, à son voisin,
a Chacun pour soi», n’est pas chrétien. Le Seigneur Jésus a fait connaître plus que les richesses de la
création, l’amour de Dieu. Il a donné
sa vie en rançon pour plusieurs. Il
«a fait propitiation pour nos péchés,
et non seulement pour les nôtres
mais pour ceux de tout le monde ».
Ceux qui font profession d’être chrétiens doivent imiter un tel amour et
se défaire de l’égoïsme. « Soyez les
imitateurs de Dieu, comme ses en- .
fanls bien aimés, et marchez dans la
charité, de même que Christ qui nous
a aimés». St. Paul qui a écrit ces
paroles, les a mises en pratique. Il
n’a pas dit: « chacun pour soi », mais
il s’est fait tout à tous, afin d’en ga- 1
gner au moins quelques-uns. Je m’ac- <
commode à tous en toute choses, ne
cherchant point ma propre utilité,
mais celle de plusieurs, afin qu’ils
soient sauvés »'. Les ihembreii‘de l’église de Jérusalem avaient appris cet
amour avant St. Paul. « Tous ceux
qui croyaient étaient ensemble dans
un même lieu, et avaient toutes choses
communes; ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et» les distribuaient à tous, selon le besoin que
chacun en avait •. Priscille et Aquilas
ont exposé leur vie pour celle de l’apôtre Paul; Dorcas faisait des robes
et des babils pour les veuves et les
orphelins, «elle était remplie de
bonnes œuvres et faisait beaucoup
d’aumônes».
L’Evangile peut se vanter de transformer le voleur en homme libéral. ;
«Que celui qui dérobait ne dérobe .i
plus, mais qu’il s’oeeupe plutôt à travailler de ses mains à de bonnes
choses, afin qu’il ait de quoi donner
à celui qui est dans le besoin ».
5
,..i97.
Si Dieu est pour tous, oc a’est donc
pas afin que ofiacun regarde à son
intérêt particulier, mais afin que nous
sachions tenir compte de celui des
autres.
4 C’est pourquoi aimez vos ennemis,
faites du bien, et prêtez sans rien
espérer; et votre récompense sera
grande, et vous serez les enfants du
Très-Daut, parcequ’il est bon envers
les ingrats et les méchants».
Pourquoi murmurez-vous
(Hjstoriquej
Comment vous portez-vous? demandais-je un jour à une bonne paysanne
de ma paroisse, (c’est un pasteur qui
parle). Elle commença alors à se
plaindre sur les nécessités et les vicissitudes de la vie. — Je la laissai
dire. Mais quand elle eut terminé,
je lui dis; Brave femme! Nous devons
maintenant faire retour ensemble au
catéchisme; malgré vosôOans, je ferais
les demandes et vous répondrez; Qui
es-tu? — Un pécheur, -r- Comment
le sais lu? — Les dix commandements
que je n’ai point observés me le font
connaître. — Qu’as-tu îi attendre
donc? —Je mérite la colère et l’abandon de Dieu, la mort et la perdition
elemelle Croyez-vous vraiment à
ce que vous venez de dire? Oui,
monsieur le pasteur. — Eh bien!
maintenant je vois que vous avez
voire pain quotidien, des habillements
et des chaussures, une maison et des
biens, un brave mari et des enfants
en bonne santé, le Seigneur Jésus
pour vous consoler et son Saint-Esprit
pour vous conduire, l’Eglise et la
Bible, vous avez été baptisée et par
♦ (I) CaW''alii3me <1^ Lwtlitjr.
ticipez à la Sainte-Cène , vous avez, le
pardon des péchés et respérance de
la vie éternelle. Ma bonne femme,
je dois vous dire que c’est beaucoup
plus que vous ne méritez.
Sur ce, je la laissai et continuai
ma roule. Quelques semaines après
je repassais a côté de la maison de
cette femme et l’apercevant, je lui
criai d’un peu loin: Comment vous
portez-vous maintenant ? Avec des
yeux rayonnants de joie et un sourire
tout nouveau elle me répondit : Beaucoup mieux que je ne le mérite,
monsieur le pasteur. D. G.
En chemin de fer
Nous lisons dans VEmnadical Christ
tendom le récit suivant ue M. le pasleur Pons de Naples:
« Je montai dans le train à Beneyenlo,
Nous étions trois dans la voiture. L'un
de mes compagnons de voyage, (c’étaient deux juges) dit ^ l’autre;,-Vite,
achète des (ournaux; le train va,partir». — «Messieurs, leur dis-je,, si
vous désirez lire les iqurnaux, du
malin, en voici à votre disposition ».
L’un d’eux en accepta un, l'ouwriL
et aussitôt de s’écrier; Obi Spayenla
a volé avec Çrispi dans la question
des chemins de fer. Que pensez-vous
de Spavenia? •— Je m’incline devant
lui, car c’est un honnête homme. —
Vous êtes piémonlais, Monsieur? —
Oui, — Tout de même, ces piémonlais
ils respectent l’honnêtefê. — Voyagezvous pour la Compagnie du chemin
de fer ? Non- “ Alors vous voyagez
pour le Gouvernement. -- Pas davantage. Je suis pasteur de l’Eglise Vaudoise et je vais visiter quelques frères
dispersés dans la province;. Ah,
l’Eglise Vaudoise ! J’ai lu q.uelq.ue
chose à son sujet dans l’histoire de
Botta. Etes-vous Calvinistes?
— Non.
— Luthériens?
Non plus.
-r Protestants?
6
wW^;^.»V^/^i'‘w-wVW^^«A•^*
— Notre église existait longtemps
avant Calvin et Luther et par consé
3uent longtemps avant que le nom
e « protestants » fût inventé.
— Mais, vous n’êles pas chrétiens?
— Nous sommes chrétiens.
— Croyez-vous à la Sainte Trinité?
— Naturellement.
A ce moment ils ôterent leurs chapeaux et se levèrent, tout en continuant leurs questions.
— Croyez-vous à l’inspiration des
saints livres ?
•— De tout notre cœur et voici la Bible.
— Croyez-vous qu’il y a un enfer?
— Oui.
— Croyez-vous qu’il y a un paradis?
— Sans doute. »
— Croyez-vous au purgatoire?
— Non.
— Mais vous croyez à l’existence
d’un enfer et d’un paradis. Croyezvous au sacrifice de Christ?
-F- Certainement, Nous croyons au
Sacrifice du Calvaire, offert une seule
fois pour expier les péchés de tous
ceux qui croient en Christ.
Je tîrài de poche ma Bible et leur
lus les passages se rapportant ’à
ce point essentiel. Mes compagnons
étaient manifestement enchantés et
émus, tandis qu’ils se disaient l’un à
l’autre: « Ils sont réellement croyanis».
— Considéréz-Vûus, poursuivirentils , Marie comme la Mère de Dieu ?
Nous disons avec le Symbole des
Apôtres que Jésus est né de la Vierge
Marie.
— Vraiment? Vous avez le Credo?
— Bien sûr, et «Notre Père» et
les*«tlix Commandements etc. etc. ».
Leuif étonnement allait croi.ssant.
— liais alors, vous êtes Chrétiens?
— Nous pensons l’être.
Et que pensez-vous du pape ?
— Je le considère comme un de
mes semblables que Christ m’a commandé d’aimer comme moi-même.
—• Aipsi, vous ne le haïssez pas?
— Nullement.
— Mais croyez-vous qu’il est le chef
de l’Eglise?
— Non; Christ seul est le Chef;
car c’est lui seul qui est mort pour
nos péchés et ressuscité pour notre
justification; qui est maintenant à la
droite du Père et intercède pour nous.
Ils parurent charmés d’avoir découvert que j’étais croyant et ajoutèrent;
— Nous aussi nous sommes croyants, car nous sommes vrais catholiques.
— Catholiques ou protestants, leur
dis-je, si nous croyons en Christ comme
au Sauveur de nos âmes et si nous
observons ses commandements, nous
nous retrouverons au ciel.
A ce moment, nous étions debout
tous les trois et émus. Les journaux
avaient été abandonnés dans un coin.
— Messieurs, leur dis-je, vous êtes
juges et vous ne jugez pas les hommes
sans les avoir entendus. Permetlez-moi
de vous demander de ne pas juger
notre religion avant de l’avoir examinée; ni l’Evangile avant de l’avoir lu.
Voici la station où je dois descendre,
je regrette de devoir vous dire adieu.
Avec des larmes dans les yeux, ils
me serrèrent la main et me baisèrent.
Aiddio fratello, furent leis dernières
paroles que je leur entendis prononcer. Celle heure et demie que j'avais
passée avec eux avait fui comme
quelques minutes; majs elle restera
comme l’un "des plus doux souvenirs
de ma carrière d’évangéliste. Elle m’a,
une fois de plus, montré que —
parler aux catholiques romains des
croyances que nous avons do communes avec eux, au lieu de mettre en
ridicule leurs doctrines et leurs prêtres
— est, après tout, le meilleur moyen
d’arriver à leur cœur et d’accomplir
la volonté de Celui qui fut débonnaire
et qui vint chercher et sauver ce qui
était perdu ».
I{outieüc0 reUijteuôce
Encore le docteur Cuyler de Brooklyn.
— Voici en quels termes ce^ vétéran
parle de sa vocation' pastorale : « Je
voudrais faire connaître à mes jeunes
frères combien on est heureux quand
7
199^
on a pu, pendant quarante ans, prêcher le précieux Evangile de JésusChrist, le prêcher surtout sans si ni
mais, ni aucune réserve mentale quelconque. Pouvoir toujours dire: «Je
sais en qui j’ai cru »j c’est une chose
bénie entre toutes et qui donne une
solidité sans pareille à l’âme. Jeunes
frères ne perdez jamais un instant à
défendre votre Bible. Dieu saura bien
prendre soin de sa Parole, si vous,
vous avez soin de la prêcher, et d’exhorter vos gens à la mettre en pratique. }I. Drummond dit, avec raison,
que la meilleure preuve de la religion
chrétienne, c’est un chrétien»,
« Les deux instruments qu’il faut à
un pasteur, ce sont de bons poumons
et de bonnes jambes: les poumons
pour parler le dimanche, etdes jambes
pour aller la semaine de maison en
maison; Réservez vos matinées pour
l’étude des livres, et vous consacrerez
le reste de la journée à l’étude des
plaques de portes et des intérieurs.
Quant à vos récréations prenez-les au
vol. Je conseille fort le lundi comme
un jîiup de délente ». r
L’école chrélietme. — Les relations
réciproques de l’Eglise et de l’école
préoccupent gravement, à cette heure,
les chrétiens d’Allemagne. Une association s’est formée, il y a quelques
années, pour épouser la'cause de
l’école chrétienne et pour la défendre
contre les empiètements de la libre
pensée. Le dernier congrès, tenu, il
y a quelques mois, à Stuttgard comptait environ dooze cents assistants.
Laissez-nous le droit, disent les
instituteurs chrétiens, de commencer
la journée scolaire en joignant nos
mains vers le ciel et de la clore de
même.
L’association Chrélienm de jeunes
femmes. — Cette insiilulton qui date
de ¡30 ans, compte 103 sections à
Londres, dont 24 ont été fondées
l’année dernière, grâce à l’influence
exercée par l’évangéliste américain
Moody; Il s’est fondé 52 sections nouvelles en Angleterre et d’autres sur le
continent et dans les colonies.
Comme preuve de sa vitaliléfiDous
citerons le fait que le bâtiment que
l’association construit actuellement à
Glasgow coûtera 300.000 francs.
Neuchâtel, — Le Synode de l’Eglise
nationale de Neuchâtel a eu le 27 mai
sa session ordinaire du printemps.
Cette session a été ouverte par l’im^
position des mains donnée, après un
sérieux discours de M. le pasteur W.
Pétavel, à Un candidat au saint ministère, Mr. S. Bertin. Le Synode a
ensuite voté, sur le préavis de son
Bureau, les résolutions suivantes;
1* Il a invité les pasteurs à rappeler, celle année, dans le service
anniversaire de la Réforraation (1*'
novembre), le souvenir de la Révocation de l’Edit de Nantes.
2° Le Synode a enjoint à ses délégués à la Conférence officielle des
Eglises nationales de la Suisse de voter
en faveur des propositions tendant à
obtenir plus cíe repos le dimanche
pour les employés de chemins de fer.
L’adresse neuchâteloise du Jeûne fédéral devra aussi insister spécialement
sur le devoir de la sanctification dû
dimanche.
3“^ Le Synode a encore enjoint à ses
délégués de s’associer aux démarches
qui pourraient être proposées à la Conférence pour attirer la sérieuse attention des autorités sur les trop grandes
facilités que la loi suisse accorde au
divorce. (Sem, Relig.
Clitonii|ttC ©iîwboiee
"Villar-Pélis. — Dimanche dernier
a eu lieu, au sein de cette vaste paroisse, une visite pastorale ordinaire
présidée par deux membres de la
Table. L’assemblée qui assistait au
culte tenu à 10 1 ¡2 heures, était considérable et attentive. Le recueillement
a été cependant troublé, à un certain
moment, par le bruit de quelques
pétards que l’on a trouvé bon de
taire jouer juste à l’heure ordinaire
du culte vaudois au moment où une
société ouvrière catholique venue de
8
____200----
Lusérne et de La Tour passait, fanfare en tête, devant notre temple.
Nous ne sommes plus habitués, depuis
1848, à ce mépris insolent des convenances et de la loi qui protège les
cultes sans distinction. Nous voulons
espérer que le Syndic du ANllar n’avait
autorisé rien de pareil. Mais nous
ne pouvons nous empêcher de croire
3ue la condescendance, pour ne pas
ire la faiblesse, de plus d’un syndic
v.aiidois qui croit ne pas devoir refuser
son autorisation pour des processions
en pleine rue, des pétards etc., a
pour premier fruit d’accj'oître l’insolence de gens qui ont Tair de croire
que le monde a été fait pour eux et
qui ont grand besoin d’être ramenés
au droit commun.
La séance qui a suivi le culte et à
laquelleassifïtaient bon nombre d’hommes et de femmes, a été intéressante
et s’est prolongée jusqu’à une heure
après midi.
RonÀ. — Le même jour, une autre
visite pastorale s’esl fait dans celte
paroisse. L’assemblée, sans être précisément très nombreuse, s’est arrêtée
en très grande partie, même les femmes, pour assister à la visite proprement dite, qui n’a rien offert de bien
saillant. Le meilleur témoignage a été
rendu aux fon'ctionnaires de l’église,
ainsi que aux régents et maîtresses. On
déplore qu’un certain nombre de personnes s’abstiennent encore de fréquenter lés culles, ou le fassent trop irrégulièrement.
Les onlrepreneurs des ctfiriércs en
payant leurs ouvriers le dimanche
malin, à Luserne, induisent nos coreligionnaires à profaner le jour du
Seigneur, N’y a-t-il rien à faire pour
rémédier à ce mal ?
itc i^oltttquc
Ce
MMie. — La Chambre a continué
la disenssion des budgets; elle a adopté
celui des affaires étrangères à une
laibl® majorité, en opposition à la
politique coloniale de Mancini.
dernier parie de se retirer.
Plusieurs autres budgets ont été
adoptés à une grande majorité.
.ê-ussitôt après la clôture des Chambres, S. M. la reine ira à Venise pour
la saison des bains et S. M. le roi ira
à la chasse sur les montagnes. Le
prince royal fait un voyage en Suisse
avec son gouverneur.
Déprétis est assez bien rétabli pour
s’occuper des affaires et pour prendre
bientôt part aux travaux parlementaires.
Pfanoe. —De Freycinet, ministre
des affaires étrangères, a annoncé à
la Chambre des députés la signature
de la paix avec la Chine.
L’amiral de Courbet est mort.
ÆngteMevrv. — La reine Victoria
a accepté la démission de Gladstone
et de ses collègues. Elle a appelé Salisbury et l’a chargé de former un
ministère composé de conservateurs.
Mais jusqu’à présent ce ministère n’est
pas formé, mais il va l’être; l’on doute
cependant qu’il ail la majorité dans
la Chambre des Communes.
Gladstone a refusé le titre de comte
que la reine lui a offert.
AHemnffne. L’on ne parle plus qije
de la santé de l’Empereur Guillaume.
L’on craint qu’il ne se soit pas entièrement rétabli, ce qui serait un indice fâcheux, à cause de Tâge avancé
du monarque.
Le prince Frédéric Charles, le vainqueur de Sadowa, qui a livré en 1870
les terribles batailles autour de Metz,
et plus lard sur la Loire et autour
de Paris, a eu une attaque d’apoplexie.
Le maréchal de Manteuffei, gouverneur de l’Alsace et de la Lorraine,
vient de mourir à Carisbad.
L’exarnen d’introduction à l’Ecole
Latine du Poraaret aura, lieu, D. V..,
le vendredi 26 juin courant g-8 heures,
du matin.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignarql, Imgrira. Chiastare et tHasfiariulli,