1
Troisième Année.
13 Avril 1877.
AiWVvvuvww%/v V'
1o.
«Journal de l’Ég-lîse Bvang*élîqixe Vandoise
«rü. . . ^ K ■
Vous me sereî témoins. Actes I. S.
Phjx db l'abonneuent p.\u as
IlaJie ..... L 3
Tous lea pays de l'Uniun de
poste................. , t¡
-Aiftérique .... . * fl
Paraissant chaîne'Vendredi
Suivant ta mérite avec la charité. Kp, 1. 15.
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ji^unr I Admîiiigtraüftii arlresspr ainsi: a rAdministralioii du Témoin, l'omarcUo (Pinprolo) Italia.
•Sommali*'©,
liteompalibililé parlementaire. — Semailles (>t ineis.soi>. — La préface d’un
ealéchisrae; — Le Saint Office au XVT
siècle. — Exemple proposé aux magistrats
italiens. — Trait de mœurs espagnoles
Une église modèle, — Séparation rje
régiise et de l’Etat. — Divers. — gepm
jMJfiiigtifi, — Souscrip'tion.s;. — Annonce. ,
. v’ji li ■; l'V:‘
i^conrATifriUTl
. —^=a-T
■ - ■ ■ ■ 4. !
Dans son n" du 5 avril, .notre
prSeniev sur la' 4\fë3tioB TO Î^n>
eoinpatibiité parlemenlaire des ministres du culte, des considérations
auxquelles nous nous associons
pleinement. La première est relative au droit qu’a la loi de rég'ier la liberté électorale politique
comme elle règle toutes les antres
libertés des citoyens. L’Etat peut
exclure de la Chambre élective
tous ceux qui reçoivent de lui
an traitement en retour duquel
ils sont tenus de faire un travail
déterminé.
Les ecclésiastiques catholiques
perçoivent un salaire de l’Etat
(nous n’irons pas jusqu’à dire
qu’ils sont ses employés ), la loi
a donc pu les priver du droit de
siéger dans la Chambre élective.
Il n’en est pas de même, observe le Cristtan<3, de ceux d’entre
les ministres du culte q.ui n’ont
jamais feçu un traitement ou uu
subside de l’Etat;- la loi n’avait
nullement à s'informer s’ils ont,
oa s’ils n’ont pas cure d’àmes.
C’est à l’église ou à la congrégation dont ils sont les conducteurs
qu’il appartient de décider si leurs
services sont constamment requis ,
ou s’ils peuvent être temporairement remplacés, y
Mais si nous ^'liscrivons sans
peine à ces, considjfrations de notre
confrère, nous Jilons beaucoup
plus loin et il nÆas semble qu’ii
doit, à son tour, fwre encore quelques pas avec n*s. L’Etat mo
derne qui vient
franchir (il ne j
de la dure servü
l’Eglise l’a tésiècles , n’a jiaj
ment de s
peine de s’aft pas partout)
[e sous'JaqaeH'e
tèndanf tant idé
ncore le sentiet une pleine
, li
berté de laquelle il est né. Beaucoup d’hommes politiques , dans
les pays eath-oliques, en Italie en
particulier, ont gardé un amer
souvenir du temps où sans un
billet de confession, un certificat
pascal et une attestation du curé
on n arrivait à rien, et comme leur
tour est venu d’être forts (du moins
ils le pensent ), ils prennent leur
revanche eu frappant d’incapacités
légales la caste qui a tant abusé
de son pouvoir. Dans l’un et l’autre
cas , la peur a joué le principal
rôle et comme toujours, elle a été
une mauvaise conseillère Autrefois il fallait que toute tête se
courbât et que tout genou fl,échît,
même celui des rois, devant l’autel
c’est-à-dire devant le prêtre La pensée même devait,si possible, être enchaînée. Aujourd’hui c’est l’Etat, le
pouvoir civil, qui a conquis enfin
sa légitime au torité, qui est jaloux
de la maintenir et qui se défie de
cette puissance insaisissable, de
celte influence religieuse , qui
échappe à son contrôle. Au fond
il la craint et s’en effraye et s’il
le pouvait, il lui fermerait volon
tiérs toutes les portes, comme il
lui ferme celle de la Chambre des
députés.
Nous sommes persuadé que
c’est là une grave erreur, et une
faute qui ne_ peut avoir que de
funestes conséquences si l’on s'obstine à la maintênir. — Ayez donc
coiifiance dans la puissance de la
vérité, dirions-nous à ces hommes
trop timides et prévoyants à l’èxcès;
aÿez^ confiance dans "la force expansive de la liberté. L’usage légitime de celte liberté, garanti à
^sles citoyens, est un correctif
"lieFf rabùs' brert antreratHr^efficace
que la contrainte ou la répression.
Le privilège est toujours mauvais,
soit qu il assure des avantages au
petit nombre à l’exclusion du
grand, soit qu'il dépouille quelques
uns au profit de la masse des citoyens.
Aussi longtemps que les ecclésiastiques jouissaient de certaines
immunités précieuses , comme de
1 exemption du service militaire ,
il n était que juste de les frapper
en retour de quelques incapacités
administratives ou politiques. Mais
du jour où, pour toutes les charges,
y compris celle que l’on a appelée l’impôt du sang, ils ont été assimilés aux autres citoyens, ils doivent être admis comme eux, à jouir
de la plénitude -des droits civils et
politiques. La seule exception qui
est évidemment légitime, est celle
qui exclurait des conseils commuecclésiastiques ayant cure
d ames dans la commune même.
( A suivrej.
2
62
LE' TÉMOIN
SEIUILLES ET IlOISSOPi
Ceux \jui sèment avec larmes
moissonneront a vec chant de
triomphe. (Ps. CXXVI, 5 ).
L’état futur du fidèle est très
différent de son état présent ; ici,
le fidèle sème, et sème avec larmes ; là il moissonnera avec chant
de triomphe. Les occupations des
semailles et de la moisson sont
très différentes ; de même la douleur et la joie sont des états opposés de l’âme. Le grand objet
de toutes les actions du fidèle ,
est le même dans tous les instants
de son existence ; c’est la gloire
de Dieu, et posséder ce Dieu est
la principale source de son boheur ici bas et dans la vie à
à venir. La grâce est le commencement de la gloire ; la gloire
est la grâce rendue parfaite. Cependant il existe une différence
sensible et importante entre l’état
présent du chrétien et son état à
venir. Ici, il est placé dans un
cercle sans fin d’occupations fatigantes; là il se repose de ses
travaux, et ses œuvres le suivent
(Apoc. XIV, 13). Ici, il est exposé
à des difBcultés sans nombre, à
cause des dispositions hostiles des
hommes du monde; là, les mé.chants ne tourmentent plus personne, et ceux qui ont perdu leur
Iforce se reposent (Job, in. 17).
ci il est continuellement en guerre
avec ses adversaires spirituels,
ayants des combats au dehors et
des craintes au dedans (2 Cor.
VII. 5); là, au dedans tout est
paix, au dehors sécurité. Ici il
se couvre da casque, et s'arme
du bouclier; là il reçoit la couronne, et saisi la palme de la
viotoire. Ici, il erre dans le désert de la vie, étranger et voyageur; là, il demeure pour toujours dans la maison de son père.
Ici, il n’a point de cité permanente (Hébr. xm, 14); là il a
un édifice de par Dieu, une maison
éternelle dans les deux, qui n’a
point été faite de mains, (2 Cor.
V, 1 ). Ici, le diable, son ennemi,
rôde comme un lion rugissant,
cherchant qui il pourra dévorer ;
là, Satan est écrasé sous ses pieds.
Ici, il voit par un miroir obscurément ; là il voit face à face. Ici,
il conuait en partie ; là, il connaît
selon qu’il a aussi été connu (1
Cor. xni, 12). Ici, il marche par
la foi, et non par la vue; là, il
voit-la face de Dieu en justice
et il est rassasié de sa ressemblance (Ps. XVII, 15). Ici, il espère; là, il rend grâce. Ici, il
pleure; là. Dieu essuie toute larme
de ses yeux. Ici, il meurt; là il
vit éternellement. Il n’y aura plus
là, ni mort, ni douleur, ni cri,
ni travail, car les premières choses
sont passées. j. b.
LA TRÊFAOE D’UN CATÉCHISME
Eprouvez toutes choses, retenez ce
qui est bon. Un petit ouvrage catholique romain, m’est tombé "eniie les
mains; il est intitülé: Caléchisme historique, contenant en abrégé l’iiisloire
sainte et la doctrine chrétienne par
M. Fleury. Le discours qui le précède
me paraît plein d7ntérêt, et comme
la question du catéchisme est depuis
plusieurs années débattue parmi nous,
je crois que, en défalquant ce qui
tient de trop prés aux pratiques de
l’Eglise romaine et au catéchisme luimême, la Direction du Témoin, pourrait en publier teelques fragments
dont la lecture ne^eera pas tout à fait
inutile. '
« Ceux qui ont üUidaue expérience
des fonctions ecclésiastiqtjes et quelque
zèle pour le saluLdes âmes, sont .sensiblement touchés de l’ignorance de la
plupart des chrétiens. Ce ne sont point
seulement les paysans, les ouvriers,
les gens grossiers, sans esprit, sans
éducation; ce sont les gens du monde,
polis et éclairés d’ailleurs,. souvent
même les gens de lettres, que l’on
trouve fort mal instruits et des mystères et des règles de la morale. On
voit des personnes dévotes qui ont lu
beaucoup de livres spirituels et savent'
grand nombre de pratiques de piété,
mais qui n'ont pas encore bien compris
l’essentiel de la Religion. On voit, qui
le pourrait croire ! des religieux , des
prêtres et des théologiens, à qui l’Ecriture Sainte n’est pas familière, et
qui ne se sont pas assez appliqués à
entendre le corps de la Doctrine Chrétienne, et la suite des desseins de
Dieu sur nous.
» Cette ignorance est une des principales sources de la corruption des
mœurs..... » ,
« 11 ne faut pas chercher bien loin
la cause de cette ignorance ; l’ignorance naît avec nous, et c’est une des
suites de la corruption de la nature.
Ce n’est pas un de ces maux auxquels
on puisse remédier une fois pour une
longue suite d’années, puisque tous
les jours des enfants viennent au monde
et y viennent entièrement ignorants.
Il leur sert peu de naître dans le sein
de l’Eglise et de parents éclairés, si
l’on ne prend grand soin de les instruire chacun en particulier, et si
de leur côté, ils ne s’affectionnent aux
instructions; mais la corruption du
cœur humain résiste à l’un et à l’autie,
A moins que la grâce n’opère puissamment, nous ne sommes point touchés des choses de l’autre vie, parcequ’elles ne frappent pas nos sens;
toute noire application se porte aux
choses temporelles. Avec combien de
soin, de travail et de patience les
hommes les plus grossiers s’appliquentils à apprendre des métiers pour subsister? Combien donne-t-on à l’élude
de la jurisprudence, de la médecine ,
des mathématiques, et des autres connaissances utiles au commerce de la vie?
Il n’y a pas de financier, de marchand,
de riche bourgeois qui n’étudie soigneuseipent ses comptes, ses papiers,
qui n’àit de la pénélration dans ses
affaires et n’y raisonne juste. Il n’y a
point de paysan si grossier, qui sans
savoir liie ni écrire, ne suppute exactement ce qui lui est dû, ce qui doit
lui venir d’un tel travail, ce qu’il doit
gagner sur une telle marchandise. Chacun a de la curiosité, de l’ouveiTure
d’esprit, de la mémoire pour l’objet
de ses passions, soit les plaisirs, soit
l’intérêt ; il n’y a que la morale et la
religion que le monde trouve difficiles
à comprendre et cà retenir; on n’aime
pas à en parler; on prend tout autre
sujet de conversation.
» La plupart même ne croient pas
avoir JiLgâoin..de s’en instruire. .le sais
plus, de bien que je n’en veux faire ,
dira l’un : je me conlenle.de mon Catéchisme,. dira l’autre ; je veux croire,
dira celui-ci, sans approfondir; les
vérités de la Religion doivent être respectées, il est dangereux de raisonner
en ces matières. Vous diriez qu’ils
craignent de trouver le faible de leur
religion, s’ils s’en instruisaient plus
à fond., Mais tous ces discours ne sont
que de vains prétextes dont se couvrent
r ignorance et la paresse. La vraie re •.
ligion ne craint point d’être connue;
elle n’enseigne rien qui ne se soutienne
au plus grand jour. La même Ecriture
qui nous ordonne de recevoir avec
soumission les vérités révélées de Dieu ,
de captiver notre eniendement, d’obéir
à la foi, nous commande expressément
de rnédiler sa loi jour et nuit, de
nous appliquer de toutes nos forces à
l’étude de la science et de la sagesse,
et de travailler toute notre vje à connaître la volonté de Dieu le plus distinctement qu’il est possible.
y> En effet, quoique le catéchisme
contienne ce qui est le plus nécessaire
à savoir, il en est comme de tous les
autres abrégés que l’on ne sait jamais
bien, si l’on n’eludie rien au delà... »
« La vraie religion n’est pas comme
les fausses, qui ne consistent qu’en
un culte extérieur et en de vaines cérémonies; c’est une doctrine , une
étude, une science. Les fidèles étaient
nommés disciples avant qu’ils eussent
3
LE TÉMOIN
63
repu à AnUoche le nom de chrétiens:
les évêques sont nommés docleurs cliez
tous tes anciens; et Jésus Christ fondant son Eglise dit aux apôtres : allez,
instruisez toutes les nations. 11 est
donc impossible d’être chrétien et
d’êire entièrement ignorant: et celui-là
est le meilleur chrétien, gui connaît
le mieux et pratique le mieux la loi
de Dieu; or quoique l’on puisse la
connaître sans la pratique, il est impossible d’en pratiquer que ce que
l’on en connaît »,
Il di,t ensuite que ceux qui sont
établis pour instruire sont aussi coupables de l’ignorance gui règne depuis
longtemps dans l’Eglise. Il dit par
exemple des sermons : « On n’y traite
que des sujets particuliers, détachés
le'plus souvent les uns des autres,
selon la fête, l’Evangile, ou le dessein
du prédicateur. On y explique rarement
les premiers principes et les faits qui
sont les fondements de tous les dogmes;
on y parle en passant des histoires contenues dans rEcrilure sainte, comme de
.choses connues de tout le monde........
Ce n’est pas expliquer un Evangile
que d’en prendre un mot pour texte,
et faire venir à propos tout ce que
l’on veut. Ainsi on trouve partout de
bonnes gens qui, fréquentant les églises
depuis quarante ou cinquante ans, et
étant fort assidus aux offices (cultes )
et aux sermons, ignorent encore les
premiei's éléments du christianisme »,
« Il n’y a que les catéchismes qui
descendent jusque à ces premières
.instructions si nécessaires à tout le
monde; mais il semble*qu’ils ne sont
pas _assez éstimés. La plupart croient
savoir le catéchisme, parce-qu’ils l’ont
appris en leur enfance, et ne s’aperçoivent pas qu’ils l’ont oublié, on qu’ils
ne l’ont jamais bien entendu. D’autres
ont honte d’avouer leur ignorance et
leur mauvaise éducation , et ne peuvent s’abnisser jusqu’à ces insiniclions
qui les remettraient, ce leur semble ,
aux petites écoles. Les Ecclésiastiques,
je dis ceux qui cherchent leur intérêt
plutôt que celui de lésns-Ghrisl, méjH'isenl cet emploi, pareequ’îl est pégiible...
le Saint olücejD XVI siècle
«
Le 16 février 1568, une sentence
.de Saint Office condamna tous les habitant des Pays-Bas à mort comme
héréliques; de cette condamnation universelle quelques mrsmmes seules, spécialement "hommees, furent exceplees.
Une proclamation du l(qi Philippe 11,
datée de dix jours plus tard, confirmà
ce décret de l’inquisition; et en or,donna la prompte exécution sans regard
ni à l’âge, ni au se.ve, ni au rang.
C’est là probablement Farrêl de mort
le plus concis, qui jamais ait été prononcé. Trois millions de personnes,
.hommes, femmes et enfants,iétaienl en
trois lignes voués à l’échafaud. Certes
le dessein du gouvernement ne pouvait
être d’exécuter'ce plan monstrueux dans
toute son étendue; mais enlin tous
étaient condamnés; chacun pouvait,
d’un moment à l’autre, être traîné à
l’échafaud.
Exemple pntpnsÉ
aux magislraLs Ualiens
Un curé d’Anvei's a été condamné
pour avoir procédé à une bénédiction
I nuptiale avant la célébration du ma' riage civil. Le défenseur du dit curé
ayant dit qu’on avait tort de poursuivre
le curé puisqu’il avait agi d’après les
instructions de sonfarclievêque, l'avocat
général lui a répondu. « Si l’archevêque n’est pas poursuivi , c’est que
la justice ne l’a pas considéré comme
complice. Mais,’, si, dans une autre
affaire, elle se trouvait avoir en face
d’elle .soit l’archevêque, soit le pape,
elle ne se croirait pas désarmée et verrait ce qu’il lui resterait à faire ».
Trâil de mœurs espugnoles
Le (abei'nacle de l’église d’un village
d’Andalousie a été»pilié, les hosties
ont été répandues sur les dalles et
quelques unes foulées aux pieds; le
ciboire, les ostéâebfi’s etc., tout a été
enlevé. On suit la piste de ces voleurs
sacrilèges ? et elle conduit la police...
chez qui ? chez monsieur le curé, qui
avait fait le coup avec son saeristain.
On sait que la Turquie a été dotée
d un parlement par la nouvelle constitulion. , Mais il paraît que les députés
de l'Empire ottoman ne sont pas en
général bien lettrés; car plusieurs des
nouveaux législateurs ne savent ni lire
ni écrire; aussi n’y a-l-H dans la salle
des séances qu’un encrier par banc
de trois pupitres.
UNE Eglise hodêle
Il existe actuellemeut dans la ville
de Kobé, au Japon, une Eglise chrétienne qui impose, à ceux qui demandent à en faire partie, la condition
d’admission la plus élevée peut-être
qu’une Eglise aîl jamais exigée. Nul
n’y est admis comme membre s’il ne
s’engage à prendre, à ses Irais, une
part active dans l’œuvre régulière de
cette Eglise; cette règle ne souffre
d’exception qu’en faveur de ceux à qui
l’âge et les infirmités interdisent tout
travail. Ji en résulte que, sur les vingt
membres ( hommes ) qui composent
cette Eglise missionnaire, il n’y en a
pas moins de treize qui vont chaque
semaine, en qualité de prédicateurs
laïques, évangéliser au dehors ; quatre
autres vont, une fois par mois, faire
une course d’évangélisation dans des
contrées plus éloignées.
Sépartilion de l'Eglise et de l'Elal
1! vient de paraître à Genève un
projet de conslilulion, élaboré par M.
Ch. Bellamy; nous nous contenterons,
pour le moment, d’en extraire le titre
XI qui nous intéresse spécialement,
nous réservant d’y levenir pins lard,
si une constituante est nommée.
Voici ce litre XI:
DES ÉGLISES.
Art. 439. Les Eglises sont séparées
de l’Elal. '
L’Etat renonce à toute intervention
dans l’administration temporelle et spirituelle du culte et dans l’organisation
des Eglises. D’antre part, il est libéré
de toute obligation de subvenir à l’entretien d’un culte quelconque.
Art. 440. Les Communes sont déchargées de l’obligation de fournir un
logernent ou une indemnité équivalente
aux desservants des ciiltes, et les cures
sont libérées de toute servitude à cet
egard.
Art. 444. Les obligations des Communes relatives aux églises, temples
et chapelles dont la propriété leur a
ete attribuée sont maintenues. Ces édifices restent consacrés au culte public.
Lnaque Commune, par un règlement
soumis à I approbat ion du Conseil d’Etat
aelermine les conditions imposées pour
leur usage aux diverses associations
religieuses.
Ari. 442. L’Etat peut toujours et en
tout temps prendre les mesures propres au maintien de l’ordre public et
de la paix entre les diverses confes*
sions, empêcher ou réprimer les manifeslalions et les cérémonies d’un
culte en dehors des locaux qui lui sont
consacrés.
r Semaine reliyieiise }.
®iuers
L’allocution du Pape et spéeialemmt
la circulaire du Cardinal Simeoni
jugées par la presse liberaU française.
La circulaire du Cardinal Simeoni
est oin d’avoir rencontré l’approbation
de la presse française. Si les sénateurs
iégilimisles ont saisi celle occasion
pour faire une démarche en faveur du
Pape .au près du Duc Decazes, ministre
des affaires étrangères, plusieurs jour-
4
64
LE TÉ1I01>
naiix en prollleni pour exprimer leur
sympathie envers l’Italie.
La République française dit: « Que
demande le secrétaire d’Etat du Pape?
Est-ce que par hasard il nourrirait
l’espérance que noire pays va se brouiller avec l’Italie pour aonner raison
aux doléances injustes, aux plaintes
exagérées et malveillantes du Souverain-Pontife ? Imaginerait-il que la
France, entre toutes les puissances catholiques, fût capable de concevoir la
résolution de contraindre l’Italie à réformer la loi des garanties et à donner
au Pape toutes les libertés qu’il réclame, et notamment la loi d’attaquer
le Roi, la cdnstilulion, l’unité de la
patrie italienne? Que peut avoir à dire
au ministre des affaires étrangères d’une
nation comme la nôtre ? Nous cherchons et nous ne trouvons rien qui
soit raisonnable eti dehors d’un simple
accusé de réception •.
Le Journal des débats s’exprime en
ces termes; « Il ne faut pas confondre
l'indépendance du Pape avec l’anarchie
du_ mondé entier, et le clergé italien
doit être soumis, comme tout autre,
aux règles ordinaires du droit public.
Toutfes ces questions que l’on s'applique
â envenimer pour les résoudres un jour
par la passion et par la force , devraient être li'aiiées avec les plus délicalès ménagements. Le Gouvernement
ilahen l’a senti, nous lui rendons cette
justice.
De son côté le Siècle s’exprime ainsi:
Les nations sont solidaires les unes
des aulres. L’ilalie a pris dans le concert
européen une siUiaiion imporianle qui
se lie au maintien de la paix, de
l’ordre, des bonnes relations inlèmalionales. Cependant les gouvernements
qui eiilreliennenl des représenlanl.s auprès du Saint-Siège pourraient-ils tolérer indéfiniment des menaces si dangereuses, des aüaquesineessantes contre
les principes qui servent de base à
leurs insliliuions?
En ce qui concerne la France, il
nous parait impossible qu’à;celle occasion on ne fasse pas sentir au SaintSiège que son attitude vis-à-vis de tons
les gouvernements civils en général et
du gouvernement italien en particulier
est un ferment de haines et de discordes
regrettables. Le bon sens public se
lasse à la fin de ces éternelles homélies
où, sous prétexte de religion, on excite
tes peuples^ â renverser leurs gouvernements, à déchirer'kiirs codes, à
supprimer toutes les garanties, tous
les droits, toutes les libertés.
Ce langage violent, colporté dans
toutes les églises, reproduit par tous
les journaux , porte le trouble dans
les familles et inquiète les esprits timorés. On sait aù Vatican, aussi bien
line partout ailleurs, que la question
du pouvoir temporel de la papauté
est définitivement résolue, qu il n’est
fias uîie nation en Europe, pas même
a catholique en Espagne, qui soit rjis
posée à sacrifier un homme et un écu
pour rendre à la papauté cette « motte
de terre » dont le père Ventura parlait avec une si profonde indifférence.
A quoi servent donc ces violences
de langage dont le Saint Siège est si
prodigue? Faire le mal, quand on
espère en tirer un profil, c’est déjà
très coupable; mais faire le mal pour
le mal, c’est plus coupable encore.
(ÜTItrouiquc ®auboisc
Le I®'' avril, dans le cimelière vaudois
do la Tour-Pélis, la Commission de
rHépital a fait piacer un modeste monument en granii rose portanl l’inscripiion suivanie:
QUI lìIPOSA
GIACO.MO TIMOTEO PELLEGRINO
NATO IN VIOLAR PELLICE
IL 20 NOVEMBRE 1809
MORTO A TORRE PELLICE
IL 20 LUGLIO 1874
LASCIO ALL OSPEDALE VALDESE
LE PROPRIE SOSTANZE
CON SUDOR ACQUISTATE
l VALDESI
MEMORI DI TANTO BENEEICIO
QUESTO RICORDO
POSERO
Eenue politique*
Mlnlie. — La Chambre des députés
a repris ses travaux le 9 courant et
a commencé à discuter des projets de
loi d'importance secondaire ; viendra
ensuite le projet de modification des
lois sur l’impôt des bâtiments. —Deprelis a proposé de nommer deux commissions pour .référer sur les projets
de lois qu’il a présentés à la fin de
son rapport financier.
L’ouverture de l’exposiiidn des beauxarts a^ eu lieu à Naples, le 6 courant,
en présence du roi et de plusieurs de
ses ministres.
Les nouvelles sur la sûreté publique
en Sicile sont meilleures. Malusardi
y a repris rœuvre initiée par l’expréfel Gerra.
Allemaffne. — il est de nouveau
question de la retraite de Bismark ,
ou peut-être seulement d'un congé de
plusieurs mois que l’Empereur donnerait au Chancelier de rEmpire pour
des motifs de santé. Les journaux ont
nommé ses successeurs ou ses remplaçants dans la personne de MoUke
et Bulow. — Selon quelques-uns l’état
de la question d’Orieni ¡ne serait pas
etranger à celte détermination de
Bismark de se retirer pour un temps
des affaires politiques. D’antres espèrent y voir aussi une modification dans
la question ecclésiastique.
La Qtëegtton «f’Ortiettl n’a pas
avancé d’une manière essentielle. —
D’après les dernières nouvelles l’opinion publique en Turquie est contraire
au désarmement et pousse le gouvernement à refuser d’accepter les conditions formulées par les puissances
et à faire la guerre.
SOUSCRIPTIONS
rocs LA BATISSE »E PRA-DEL-TOBNO
Miss llotgale ...... Fr. 20
•M™« Reckwilh Xi 50
M«"' LaiiraMartin par R. Pons Collecté par Mf }. P. Meil.te, » 0
pasteur à Turin : MM. J. P. Metile, pasteur ' » 25
Chev. Barone . . . . » 5
Paul Robert .... » 5
J. M. Turin Boer . . . » 5
Aimé Gaydou .... » 70
A. Eracho 2
Joseph Malan ( avec 500 fr.
notés précédemment) » 00
J, D. Prochel . . . . » 2
Felix Muslon . . . . » 10
Chev. Br Wennet . . . 20
I. D. Jouvenal . , . . » 1 50Ph. 0. Canton .... » 2
Michel Revet .... » 2 50'
Nigra .?,... » 50'
PrOchet Goiiin .... » 10
Prochet Adolphe . . , » 2
Proche! Barthélemy . . » 2
Prochet Joseph » 2
Paúl Meille 10
Goss Henry ..... J> 1
Goss David . . . . . » 1
Goss Jacques .... » 1
.tl™’ Marie Frache . . . » 4
Caroline Marlînat . . . J» 1
Tuhrman » 10
Miss Martin . . . y» 6
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