1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNEMENT PARAN
Italie .... *1/. 3
Tous .las pays de l’Uniotv
da poste . . . * 6
Amérique ...» 9
On s’abonne :
Pour r/n¿et'ídí!r choa. MM. Iok
pastatirs et )e<s libraires de
Torra Pellica.
Pour.rííiKíencro’au Bureau d’Ad*
jnjnistration.
N. 28
a Juillet 1884
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant la tirage 10 cent, chacun.
Annonces: 25centimespa»? ligne,
j Les ennuis d'afgent se font par
lettre
maudrt^s sur le-Uureau ne P«*
i’ostï ArgeniffiaPour ia RÉDACTI-ON s’adresseï
ainsi : A la,Bire,cUoii du 3'«m0tn>
Pûinarodto (’Pinerolo) Italiir»! '
l>our l’ADMlNISTRATIOU,a|^e/Bor ainsi;' A l'Adminii5tr#ww é«'*’'
T'êmoi«. Pômaretto (Pin^T^ÿÿj
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous mf seret témoins. Autks 1, 6. Siiiuqiit^a vàrilé avec la c/iarilé. BfH. iv, IS
Soiïjmaii'e.
I f Juillel. — htis impressions de voyage
d’un tdanste écossais (suite). ~ Pas une
goutte Üe plus. — üictionnaire d'histoire
ecclésiastique. — Ue l’activité chez les enfants. -- Le mormonisme s’en va. — Une
lettre de E. 0e Arnicis. -- Pour l'amour
d’üri seul. -- Hevite politüjue. — Annonces.
11 Juillet
V Œil pour œil, dent pour dent ».
Lév. XXIV, 20. Peu de paroles de
l’Ecriture Sainte sont citées plus
souvent et faussement pratiquées
par un plus grand nombre de personnes, qui ne se sont pas donné
la peine d’en bien comprendre le
sens et l’application. G’est la loi
de laina(ti#fe^^, dil-.on .'-atiilitiç faut
pas s'étteîftnei»’*que''’l'ii)* soitsi-'fîii'-t
temen'Fèitiii^ftf'^â Il
y a même plus 4H'i*ihé loi naturelle, ajoute-t-on volontiers, puisque c’est une prescription de l'a
loi mosaïque , un de ces commandements dont St. Paul a dit qu’ils
sont saints J, justes et bons-. Rom.i.
VII, 12. Il est vrai que ce foîp,manderaent est précisément un de
ceux au sujet de.s quels le Christ
a donné un commentaire év^ngé^
lique qui en diffère, en apparepep,
du tout au tout. Au lieu de rendre
le mal pour le mal, le disciple
du Sauveur doit plutôt souffrir
une double injure. Cela signifiet-il que le chrétien est appelé à
pratiquer un devoir dont le jpif
le plus pieux n’avait aucune idée
et dont l’Eternel son Dieu ne lui,
aurait môme pas laissé pressentir
l’existence? Y auraiWl A pal êgArd,
une opposition manifeste entre les
deux Alliai^-çe^ ? Y auraH-il en
Dieu quelque jijj’Kaj^ifttion.qp ombre
de changemeqt^.^^Ahrfii-il réellement laissé ignopiiaç jà sqn peuple
dip p&devQi,r qu’au apj^itre appelle
«il’aceompiliasement fier,la loi?»
Loin ,^y ¿, ^uisqu.e,; dans ce
même^îvrei^^d^sill^iltiqpei, nous
trouvons (xiXj/j^j^îCq qomniandement que le Se|.gí|eijrj¿^e^ .surgía
même ligne que le graitd comman-
2
218
deraent: «tu aimeras ton prochain
comme toi-même », N’y a-t-il donc
pas une contradiction manifeste
entre cette parole qui commande
l'amour, par conséquent le pardon,
et cette autre qui semble inviter à
la vengeance, ou du moins l’autoriserl
Mais ést-il bien vrai que cette
parole :Tcgjil pour œil et dent pour
deüt, légitime la vengeance tout au
moins pour ceux qui sont encore
sous l’empire de la loi ? Nous ne le
pensons pas comme nous ne pensons pas que la vengeance posthume (qu’il fait exécuter après
sa mort), que David tire de Joab
et de Simmi ait été, ni selon l’esprit deDieu, ni même selon la loi.
La parole qui nous occupe ne
conférait à l’Israëlite aucun droit
de se venger lui-même des offenses,
ou des injures dont il avait eu à
souffrir. Alors comme aujourd’hui
le fidèle ne devait pas se venger
lui-même, mais laisser ce soin à
celui à qui la vengeance appartient
et qui avait déjà pourvu à ce que
des hommes revêtus de son esprit
rendissent la justice en son nom,
en punissant le coupable et en
justifiant l’innocent. «Quand quelqu’un aura fait un outrage à son
prochain , on lui fera comme il
a fait: fracture pour fracture; œil
pour œil, dent pdur dent; selon
le mal qu’il aura fait à un homme,
il lui sera aussi fait ». N’est-ce
pas le principe fondamental du
code pénal de tous les peuples,
la règle à laquelle on s’efforce de
ramener toütes lès Sèntences criminelles, proportionnant, du mieux
que l'on sait, la |ieine au délit?
Et s'il arrivait souvent alors que
l’offensé se fit soi-même justice
sans courir un bien grand danger
d’être sujet à la peine, c’est qn’on
savait alors déjà tenir compte des
circonstances atténuantes de la
force irrésistible de la passion,
sans avoir encore, pour sauver un
criminel, toute l’habileté que l’on
déploie aujourd’hui. Au reste-la
règle pour les juges était très élémentaire et très simple ; « tu n’auras point d’égard à la personne
du pauvre, et tu n’honoreras point
la personne du grand ; mais tu
jugeras justement ton prochain»,
(xix, 15).
Loin de se prévaloir de ce principe de justice humaine posé dans
la législation mosaïque, les hommes pieux se conduisaient d’après
la règle posée par l’un d’eux (Prov.
XX, 22). «Ne dis point: je rendrai
le mal; mais attends l’Eternel et il
te délivrera ». C'est dans ce même
livre des. Proverbes (xxv, 212) que
se trouve cette admirable parole
citée par Paul (Rom. xii, 20) : « Si
celui qui te hait a faim donnelui à manger du pain, et s’il a
soif, donne-lui à boire de l’eau ».
Les impressions de voyage
d’un touriste écossais
('.Swiie, V. n.
Faut-il réfuter de pareilles insanités ? Y a»t-il, dans cette première
lelipe aa Scotsmm, uije ¡seule note
juste , seule appréciation qui
méntè rassenfiment de? gens sensés?
J’ai été fort surpris de Tire dans ce
journal, à la date du 2 juin cl sous
la signature d’un'Vaudois résidant à
Edimbourg, une réponse où l’on s’accorde avec G. B. B. « sur la plus
3
JV r" ■''/VV\yvVVVy\A/>A/\AAiVVVV'y''A/V\AAAr\ i
,219.
grande partie des points » touchés
dans sa lettre. La léponse est aussi
courte qu’insignifiante; et cependant
elle est trop longue de moitié, puisque son auteur souscrit sans broncher
aux stupéfiantes élucubrations de notre
touriste. J’userai néanmoins d'indulgence envers mon vieux condisciple
M. D. Berlin; il y a si longtemps
3u’il a quitté les' Vallées, que le
ouble éloignement du temps et de
l’espace ne lui permet pas de bien
distinguer les hommes et les choses. En
revanche, il y a, à Torre-Pellice même,
des gens qiii savent si bien lire l’anglais qu’ils y découvrent tout juste le
contraire de ce qu’on a voulu dire.
A les entendre, le touriste Ecossais
« essaie de prouver qu’il faudrait plutôt restreindre le champ d’action de
l’œuvre missionnaire Vaudoise, afin
de concentrer plus de force (sic) sur
les Vallées elles-mêmes qui, sous tant
de rapports, sont si dignes de soins
spéciaux et qui malheureusement sont
négligées à plus d’un égard».
Ce n’est pas moi qui souligne; je
nie bornerai fl dii'c que celte prétendue
cilglion, fabriquée de toutes pié'ces,
est diamétralement opposée à la teneur et aux conclusions de la lettre
publiée par le Scotsman. Vous allez
en juger vous-même.
Notre homme termine son épîlre
comme suit:
«J’ai visité les Vallées protestantes
de l’Ardèche et de la Drôme; et je
n’bésile pas à dire qn'clles sont plus
dignes que les Yaudois de trouver aide
efpi'oteclion; car en débit des persécutions et de difiicultés ac toute sorte,
elles ont flemî, et elles ont maintenu
leur foi par leurs propres efforts,
quoique leur sol ne soit pas aussi
fertile, et qu’elles ne soient pas
d'au.ssi facile accès. »
Ele.s-vous suffisamment édifié? Ne faites pas allenlion au style, car il n’y en
a point; jamais plus piètre spécimen
de littérature épislolaire né m’était
tombé sous les yeux. — Notre insipide
lourisie veut-il'nous faire croire qu’il
se soucie beaucoup de l’Ardèche et
de la Drôme? Il faudrait être bien
niais pour donner dans le panneau.
La seule explication de celle tendresse
subite pour l’Ardèche et la Drôme,
c’est qu’il déleste, au fond du cœur,
la cause de l’évangélisation italienne;
peu lui importe de s’exprimer bien
ou mai, d’une façon logique ou en
ternies décousus; pourvu qu’il réussisse à jeter le discrédit sur les Vallées Vaudojses, tout lui est indifférent.
11 ne s’arrêtera pas même devant Tabsurdité, comme en fait preuve la
dernière partie de sa phrase, "où le
mainlien de la Foi est mis en rapport
avec le plus ou moins de ferlililé du
sol!
Mais en voilà bien assez pour aujourd’hui. Si vous le permettez, j’examinerai prochainement la seconde
lettre de ce fameux touriste; et l’on
verra mieux encore ce qu’il vaut.
Votre ¡bien dévoué
A.i Reveij.
Florence, 21 juin tSSi. ■
Pas une goutte de plus.
fPoîV le N. 26).
Daniel était tellement absoilié par
ses pensées qu’il n’avait pas aperçu
Thomas son voisin et son meilleur ami
qui venait après lui et qui, sans le
vouloir, avait entendu une partie de
ce qu’il venait de dire croyant être
seul.
— Aurais-tu donc l’intention de redevenir tempérant, mon ami Daniel,
dit. Thomas en s’approchant.
— Oui, avec l’aide de Dieu.
— Tu as promis tant de fois de ne
pins l’énivrer; qii’esl-ce qui te porte
à croire que cette fois lu maintiendras
la promesse? .
— C’est que je l’ai faite sous le
regard de Dieu, et en implorant son
assistance. ’ >
—- Dieu vieille qu’il en soit ainsi!
Thomas était un de ces amis fidèles
qui ne vous abandonnent pas dans les
circonstances difficiles, et il offrit à
Daniel ce qu’il était à même de faire
pour faciliter ga'Téhabilitalion. Dahs
un long entretien qu’ils eurent en-
4
■m
semble dans le cours de celle même
soirée, il fut convenu après mûres
réflexions, que Daniel quillerait le
pays pont’ un temps, pour se rendre
a l’étranger dans l’espoir d’y refaire
sa fortune, Thomas lui fournit l’argent
pour le voyage et des vêtements qui
fui permissent de paraître en bonne
socrélé.
';,'|be longues annéessepassèrenl, pen-dapt lesquelles Thomas recevait de
ilep^s à autre des sommes d’argent,
fruit des épargnes de Daniel, qui avait
complètement cessé de fréquenter l’auberge. Avec cet argent la ferme fut
enfin rachetée ainsi que la maison,
la cloison fut réparée, et six belles
vaches firent successivement leur entrée dans l’écurie. Plus tard une forle
remise d’argent permit à Thomas, qui
agissait au nom et pour le compte de
Daniel, de tout solder, et il y en eut
assez encore pour réparer la maison
d’une manière cornplèle. Los maçons
et les menuisiers arrivèrent, et bientôt
1-1 maison prit un tout autre aspect
h l’extéri®iir pendant que l’inténeur
fut garni de meubles tout neufs. Les
voisins observaient tout ce mouvement , .sans que personne sc hasardât
à questionner Thomas qui dirigeait
les travaux et payait les ouvriers.
Lorsque tout fut prêt et payé, voilà
une courte lettre qui annonce l’arrivée de Daniel plein de santé et les
poches bien garnies, et qui priait
Thomas de vouloir bien aller à la ville
voisine pour J chercher sa femme et
ses enfants. Thomas prit la voilure
et s’en alla chez le beau-père de Daniel
pour demander la permission de conduire Marie et les enfants en visite
jusques chez lui. Les enfants ne demandaient pas mieux que d’aller en
voilure au moins une fois, et la mère
consentit. Après une bonne réfection
faite chez lui, Thomas s’adressant à
Marie lui dit;
— Je suppose que vous avez entendu
dire que j’ai acheté votre maison et
queje l’ai faite réparer, et je crois que
vous aurez du plaisir vous et les enfants à la voir dans son nouvel état.
Ils y allèrent donc et Marie fut surprise en voyant les changements qui
y avaient clé apportés. Dès qu’ils furent enirés dans l’une des pièces du
rez-de-chaussée les regards de Marie
furent attirés par une belle corniche
placée sur le manteau de la cheminée,
et sur laquelle on lisait sous la vitre
en grosses lettres d’or ces mots;
Pas une gouife de plusl
En lisant celte inscription, Marie
dit en soupirant:
— Ah! si Daniel avait su s’en tenir
à ces paroles, cette belle ferme nous
appartiendrait encore.
— Vous ne savez donc pas où se
trouve Daniel?
— Non, dit-elle tristement, il y a'
plusieurs années que je n’ai plus eu
de ses nouvelles.
— Aimeriez-vous le voir?
Ils montèrent au premier étage, et
Marie, entrant la première, vit ,un
homme de haute stature qui se tenait
debout en tournant le dos vers la
porto.
— C’est un ami, fit Thomas qui
avait vu la femme faire deux pas en
arrière. Dans ce gentleman à la mise
éléganle, la pauvre Marie ne pouvait
guère raconnaHre son mari qu’elle
avait vu jadis si pauvrement habillé;
d’autanl plus qu’il avait laissé croître
la barbe qu’il ne portait pas auparavant.
C’était bien lui. Et d’une voix tremblante d’émotion, il dit en s’approchant :
— Tu ne me reconnais plus, Marie?
Thomas s’excusant pour prendre
congé se tourna vers Marie et lui dit:
— Cette maison est à vous. Daniel
a les écritures, et il va vous les remettre. Vous pouvez de nouveau vivre
heureuse avec lui, car ces paroles:
Pas une goutte de plus sont devenues
sa devise dont il ne s’écartera plus.
(Christian Herald).
Dictionnaire d'histoire ccciésiasliqne
par Jean Augustin Bost pasteur.
L’ouvrage q^ue nous annonçons vient
de paraître. C’est un beau volume de
5
-221..
1006 pages à deux colonnes, d’environ
soixante lignes chacune, en caractères
moyens, avec bon nombre d’abréviations, « contenant en abrégé, l’iiisloire
de tous les papes et antipapes, celle
des conciles, des pères de l’église, des
principaux docteurs, des hérétiques
et des hérésies, des sectes, des missionnaires, des martyrs, des précurseurs de la réforme, des théologiens,
des villes qui ont joué un rôle dans
l’histoire de l’église, etc. ». C’est dire
que c’est un ouvrage qui peut, en
quelques mots, vous donner des idées
nettes sur bien des faits et même des
doctrines, qui ne vous seraient pas
bien connus.
L’auteur qui y a travaillé pendant
dix-neuf ans, dit de son ouvrage: « Ce
n’est pas une encyclopédie que j’ai
voulu faire'... mais un livre d’un emploi courant, à la portée de tous, et
qui résume ce qu’il y a d'essentiel sur
chaque sujet. Dans mon intention ce
livre rendra des services non seulement aux pasleurs qui connaissent
déjà leur histoire ecclésiastique, aux
évangélistes, aux instituteurs, aux directeurs d’écoles du dimanche, mais
aux simples fidèles, aux lecteurs de
lu Bible, aux dames, à toute personne
un peu cultivée, qui veut éclaircir un
point oublié ou inconnu. J’ai cherché
à dire beaucoup de choses en peu de
mots, sans phrases, sacrifiant aubesoinl’élégance à la clarté et à la concision
du style ».
Comme le dit encore l’auteur, chacun, selon l’église à laquelle il appartient, pourra trouver des lacunes, mais
où n’y en a-t-il pas? Il peut y avoir
aussi quelques erreurs ou inexactitudes; ainsi, pour ce qui nous concerne, nous lisons que les vaudois
« habitent les vallées des hautes Alpes
à l’ouest de Turin, savoir saint Jean
de la Tour, Luzerne el Angrogne ». Au
sujet d’Arnaud, il écrit qu’il « sc battit
courageusement contre Câlinât lors
des Pâques piéraontaises de 1688... »
ce sont là de pçtites inexactitudes que
chacun peut.mqljiément rectifier.
Afin de donner une idée de la manière avec Jaqué% sont rédigés les
articles, nous transcrivons les suivants:
Léger 1° v. Léodegar — 2° Antoin e
originaire de la vallée de Saint-Martin,
né 4591', pasteur dans les Vallées et
à Constantinople, puis pasteur et prof,
de théologie el de langues orientales
à Genève, f 1061, auteur de 3 volumes de sermons, publiés ,à Genève
du 1720. Ami de Grille Lucar, il avait
publié avec lui un N. T. en grec âncién
et grec moderne. Aimé et fespeclé
pour ses talents, sa modestie et sa
sainteté.
3° Jean, neveu du précédent, fils
du consul de laVallée, né 1615, pasteur
de Saint-Jean, dans les Vallées vaudoises, et modérateur, fut plusieurs
fois condamné à mort, et finit par se
retirera Genève d’abord, puis à Leyde
où il fut nommé pasteur, se remaria
1665, écrivit son histoire gjéi}éfia,le des
églises vaudoisesl669, et
Son histoire, 2 forts ,wlumes,ine raconte proprement que la persécution
de 1655; elle est plus retnarjquable
comme couleur locale que ré
daction; il semble qu’on assisté aux
terribles événements, el si le styloen
est parfois passionné, cela s’explique
de la part d’un homme qui e,n a'été
le témoin oculaire et la victime. Il
faudrait n’avoir pas de cœur pour Façon 1er de sang froid les atrocités
il s’est fait Thislorien, et dont jil Répète si souvent « J’ay esté lémoip;
j’ay vu de mes yeux ». Il a écrit aussi
une Remonslrance pour les Vallées, et
une Apologie des églises du Pictnoift.
En voici un second, d’un autre genre:
Laïque, du grec Laos, peuple; mot
dont on se sert dans le langage catholique pour désigner toutes les personnes
qui n’appartiennent pas au clergé. Précédemment même on comptait les moines parmi les laïques ; maintenant, et
à cause de leurs vœux, il sont rangé
parmi' les gens d’église. D’après le
sens étymologique du mot, tous les
hommes sont laïques, parce qu’ils sont
le peuple, et tous les croyants sont
ecclésiastiques, parce qu’ils forment
l’église. L’usage a introduit une distinction artificielle, qui serait aussi
naturelle qu’innocente si elle se bornait à constater un fait, mais qui est
6
^.v.222
devenu fâcheuse parce qu’eüe semble
consacrer une injuste inégalité de
droits et de mérites, les laïques étant
destinés à être régis parles ecclésiastiques , sans avoir aucune part au
gouvernement de l’église. Le retranchement de la coupe a été, au moyen
âge, le symbole extérieur de cette infériorité des laïques. Dans les églises
protestantes la différence est loin d’être
aussi tranchée; le terme d’ecclésiastique désigne plutôt un office et des
fonctions, mais les laïques concourent
sous les divers noms d’anciens, de diacres, de lecteurs, d’évangélistes, etc., à
l’administration et à l’édification de
l’église. 11 y a toujours eu cependant
chez quelques uns une tendance à relever le caractère sacerdotal du pasteur
au détritheiU de l’idée réformée de la
sacrificatïire universelle.
Suivent encore trois périodes sur:
la confession laïque — la communion
laïque — et les frères lais ou laies.
L’ouvrage se vend au prix de 22
frabcs.
De‘t'»etifilé clies !«s enfanls.
‘ L’enfant a besoin de mouvements.
À moins qu’il ne soit comme une
masse de chair dans laquelle on peut
à peine distinguer l’existence d’une
intelligence, le petit enfant ne reste
tranquille que dans les moments de
.sommeil. Il remue bras et jambes,
il suit du regard ce qui se présente
il ses yeux, il sourit on s’attriste
selon les impressions qu’il reçoit.
Aussitôt qu’il a appris ii se servir
de scs mains, il cherche à saisir tout
ce qui est à sa portée, et s’il ne
travaille pas encore, du moins, il
s’amuse, i! jouit des objets qu’il
amène vers lui ou qu’il jette, qu’il
renverse ou qu’il relève, qu’il chiffonne ou qu’il déchire." — S’il fait
déjà cela avant de pouvoir marcher, son activité ne fera que s’augmenter du moment où il pourra
se servir aussi à volonté de sesi
jambes. Alors c’est un remuemé-'
nage continuel ; les pelils barics,
les tabourets, les chaises, tout ce
qu’il peut transporter ou traîner, est
mis en mouvement; un char qu’il
peut faire courir dans le jardin, ou
dans la cour, c’est le comble du
bonheur.
Cette activité, quelquefois un peu
trop bruyante, a besoin d’être bientôt
dirigée pour que l’enfant sache qu’il
n’est pas ici seulement pour satisfaire
ses caprices, mais pour obéir et se
rendre utile.
A cet égard les parents dont l'occupation est toute intellectuelle, ont
une position moins facile que celle
du paysan ou de l’ouvrier. L’homme
d’étude ne pouvant pas associer son
enfant à son travail, ne s’occupe
guère de lui que pour l’amuser. Mais
une mère intelligente £l vertueuse
obvie à cet inconvénient, en donnant
l’exemple de l’activité et en dirigeant
celle de son enfant.
Les parents occupés de travaux
manuels peuvent bien vile employer
utilement les forces de leurs enfanls.
La mère qui doit faire son ménage
a quantité d’occupations à donner à
.con petit garçon ou à sa ijllellc.
Préparer du bois, allumer le feu,
prendre de l’eau, laver on au moins
essuyer les services de table, éplucher
les pommes de terre, balayer, ôter la
poussière, aller faire une petite commission, acheter du sel ou quelque
autre petite chose, voilà bien des
services qu’un enfant en dessous, de
dix ans peut déjà rendre à sa mère.
Et en général, les enfants d’ouvriers
ou de paysans font, dès avant cet âge,
bien plus encore; ils prennent déjà
part a presque tous les'tPavaux que
font leurs parents. Ils gardent io
bétail, ils étalent l’herbe fauchée, et
commencent à tenir la faucille, non
sans se couper souvent les doigts ;
ils rama.ssent le foin , ils prennent
part à la moisson, et glanent les
épis qui sont restés dans le champ
après qu’on en a enlevé les gerbes.
Après avoir aidé la mère à préparer
le dîner, ils l’appÔrtént'‘au père et
aux ouvriers qui spnt à la'campagne
et en rapportent qnelqünt petits fagots
d’herbes ou de bois.; par ces travaux
7
^.223—......
et d’aiilres ençore , le jeune Smpaî^nard apprend de bonne heure l’activité.
S’il ne l’apprend pas c’est que ses
parents sont eux-mômes ou des paresseux ou des insensés qui ne savent
pas SC faire obéir. Ils perdent l’un
■des moyens les plus efficaces d’éducation. '
L’enfant à qui l’on sait confier une
occupation adaptée à son âge, se développe en intelligence, en bonne volonté et en fermeté dans le devoir.
Il a l’occasion de s’exercer au travail
cl de devenir habile dans l’exécution
de l’ouvrage qui lui est confié, il comprend qu’il peut être utile à sa fainille, et ainsi au lieu de fuir l’occupation pour suivre ses caprices, l’enfant
actif après avoir achevé un travail en
demande un autre. Quand un enfant
dit à sa mère:
— Maman, que dois-je faire? il y a
tout à espérer qu’il né sera pas un
homme paresseux et à charge à la
société.
Un de nos pi'overhes exmrime assez
bieYi cette vérité. 11 dit; Laspinaque
veul pougné, potign de boim’oura.
Le tendre bourgeon de rosier est déjà
tout garni d’épines bien acérées, plus
encore qu’aprèsêlre devenu gros. Ainsi,
généralement, les enfants laissent voir
dès leur premier âge, quelles seront
leurs aptitudes, et même quelle sera
leur conduite. « On peut reconnaître
par les actions d’un jeune enfant si
sa conduite sera pure et droite».
Prov. 20.
La plupart des hommes illuslre.s ont
manifeste leui« talents, leur piété, leur
pureté et leur droiture dès leur enfance. Joseph, Samuel, Josias, Jérémie,
Daniel et ses compagnons, Paul et
Timothée, Origène, Biaise Pascal et
tant d’autres le disent assez. J1 importe donc beaucoup à tout éducateur,
de ne pas gâter les bonnes dispositions
que Dieu a mises dans l’enfant, mais
de former son, caractère par une activité utile et bienfaisante. Car ,« l’enfant sage réjouit son' père », mais
« l’enfant laissé à lui-même fait honte
à sa mère ».
Le mormonisme s’en va.
Une dépêche récemment arrivée de
New-York, et publiée dans nos journaux, annonce que le Congrès dé l’union américaine vient de voter l’abolition de.s usages mormons dans tous
les territoires des Etals Unis.
11 paraît que les autorités américaines n’ont pas pu supporter plus
longuement les énormités de cette
secte si peu religieuse.
Une lettre de E. De Amicis,
Dans une lettre du 20 mai, adressée
au chev. R... et publié dans la Gazzelia
di Pinerolo, De Amicis donne des détails intéressants sur un séjotirhcpi’il
vient de faire parmi les colons itahens
de Santa Fè.
Il a reçu des démonstrations d’amitié
d’un grand nombre de colons de l’arrondissement de Pignerol, et il pourrait indiquer toutes les communes,
depuis Airasca, jusqu’à La Tour, qui
ont envoyé une députation poiir lui
serrer la main et pour lui soivhailér
la bienvenue.
Nous pourrons lire plus tard de plus
amples détails, que De Amicis se propose de coucher sur papier à son retour. Scriverù tulto quesio in /toiia, ditil dans sa lettre.
Lorsque ces lignes seront sous les
yeux de nos lecteurs, l’illustre écrivain
aura débarqué à Gênes, et sera rentré
au sein de sa famille.
MtuUe. — La Chambre des députés
et bientôt après le Sénat, après avoir
vofé au pas de course les lois le plus
urgentes, ont pris leurs vacances d’été.
Les ministres ont un peu de repos
et peavenl quitter Rome, ce qu’ils
ont hále de faire, S. M. le roi Humbert
est parti pour Monza d’où il se rendra
8
Et'uV> A/lAAAi"nAA/WwW'
•-/'j- j-, /■.
pour quelques jours à Turin auprès
de la reine qu’il ramènera avec lui
dans la résidence d’été de la famille
royale.
— Sur notre frontière du côté de la
France et même de la Suisse le gou
]usqu
ce jour que des nouvelles réjouissantes
de Texcellent étal hygiénique dans
lequel se trouvent les villes cl les
campagnes de l’Italie. Les cas vérifiés
à Ventimiglia et à.Saluces ont eu lieu
sur des personnes venues de Toulon.
Immédiatement séquestrées h leur
arrivée, elles ne paraissent pas avoir
corton»uiiquéil6i-germe de la maladie.
Des quai'nntainds de S jours sont établîd$ atti Pian Si Latte sur la Riviera,
au ipl 'da 1‘Gori, à Bardonnèche et
ailleurs.: '
France. — Il y a recrudescence
de ^épidémie sait à Toulon soit à
Marseille. Dans celt.e ville règne une
vraie panique; â la maladie s’ajoute
la iniséi’e chez les ouvriers sans Iravgi| et qui vivent au jour le jour.
ILa’yi a yien encore dans les autres
villes ue la France où l’on se dispose
à cféléjpirçi’ la fête annuelle de l’établis'sèmènl de la république.
Mottanae, — La mort du prince
royal et l’àge avancé du roi qui n’a
pour héritier qu’une enfant de quatre
ans sont l’occasion de bien des suppositions sur la succession au trône;
on parie de l’union avec la Belgique,
de l’annexion à l’Allemagne; mais ce
ne sont que des suppositions.
Belgique, ~~ L’élection générale
des Sénateurs a une importance très
grande en suite du triomphe du parti
clérical dans la Chambre des députés,
triomphe qui a amené la chûte du
ministère liberal et la venue au pouvoir du ministère conservateqr
clérical. ;
~ b -4*«
'! limq iHS
A-imonoc
COLLEGIO VALDESE
1884.
Concorso
alle tre borse anonime
dette Burgess e Kinnaird.
Programma,
1° Bibbia e storia. — Studio dei due
libri di Samuele.
2° Geografia moderna. — I popoli
delle Isole Britanniche, (Popolazione,
accrescimento, distribuzione degli abitanti, razze e lingue, religione e istruzione, indole, attitudini e costumi),
3“ Lingua latina. — Eneide. Canto 1.
a) Traduzione dei primi 180 versi.
h) Recitazione a memoria di una
cinquantina di versi àeW'Eneide, a volontà, 0 dell’equivalente in prdsa latina. ' '
4° Limua greca. — Giropedi.a. Lib. 1.
a) Ti'aduzione del cap. VI, prima
metà (§§ 1-20).
è) Congiunzioni c particelle congiuntive dei sei primi paragrafi,
5” Aritmetica. — Le frazioni ordir
narie.
1, Sono ammessi a questq.pOii}C.qrso
gli studenti valdesi e regolari dell’anno ,
sesto.
2. Gli esami si daranno parte in lingua italiana, parie in lingua francese.
>3. Il giorno dell’esame sarà fallo conoscere tosto dopo il prosstBtft sinodo
valdese. ■ ir ;' *
La Torrc-Pellice, li IDiWglio 1884.
Il moderatore': "*
P. Lattar ET,
Le poste de maîtresse de l’écO'lc de
filles vaudoisc de Pramol est vacant.
On demande une maîtresse munie du
diplôme du Gouvernement. S’adresser
¡pour les oflVes de service et pour les
conditions soit à M. le Syndic soit
au Président du Consisloiré.
, Erhest Robert, Gérant ei Admiwisiffitfiurn
•Pignerol, Imprim. Chiantore ot Mascarelli.