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Année XXXVll.
26 Décembre 1902.
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., 7'orre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
L’Escalade de Genève — Méditation —
Léon XIII et sa cour — Evangélisation — Contre le duel — Bibliographie — Revue Politique —: Annonces.
ZïÆZyZZÆZZyïJÏZÆyZJZZÆZZZSZS
A partir du premier Janvier le prix
de r abonnement sera de 2 fr. 50
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réduits à 4 francs si deux ou plusieurs exemplaires sont envoyés sous
la même bande.
L’Escalade de Genève
Le 12 Décembre dernier la population
genevoi.se se réveillait aux' sons de la
musique, du canon et du joyeux carillon de S.t Pierre. Que se passait-il
d’extraordinaire dans la métropole du
Protestantisme de langue française ?
Genève fêtait solennellement, en ce
jour, une des dates les plus glorieuses
de son histoire, le 3.ème centenaire de
l’Escalade : l’assaut donné par les troupes de Charles Emmanuel, duc de Savoie
à leur ville, dans la nuit du ij au 12
Décembre 1602, la lutte poignante, sans
merci, dans cette sombre nuit et la
bravoure victorieuse des aïeux morts
pour la défense de la liberté de la petite
mais vaillante République.
Voici, avec quelques détails, comment s’était passé cet épisode, glorieux
pour les Genevois, infâmant pour les
Savoyards.
Depuis longtemps Charles Emmanuel
méditait un guet-apens contre l’hérétique Genève. Monseigneur d’Albigny,
gouverneur du duc en Savoie, décida
de la prendre par escalade la nuit du
Il au 12 Décembre 1602.
Deux cents soldats, des plus résolus,
devaient pénétrer dans la ville en franchissant silencieusement les premières
fortifications, s’emparer des corps de
garde de quelques portes et faire sauter
celles-ci, afin d’ouvrir le chemin à mille
hommes armés de tous points qui attendaient à Plainpalais : tel était le plan
de d’Albigny. ’ ^
Vers une heure du matin, quand les
Genevois, loin de soupçonner le complot ourdi contre eux, dormaient paisiblement, les Savoyards escaladèrent
la muraille extérieure, par le moyen d’échelles, et pénétrèrent dans la première
enceinte de la ville. De là ils se dirigèrent simultanément, vers trois portes
de la Cité. A la Porte-Neuve, un homme de garde réussit à abattre la herse
et à empêcher les ennemis de placer
le pétard destiné à faire sauter la porte.
A la Tertasse où des citoyens armés
accoururent à l’ouïe du bruit, les Savoyards ne purent également rien.
A la Monnaie, par contre, ils réussirent à prendre le corps de garde et
se répandirent dans la ville, se disposant à la piller. Mais ils rencontrèrent
une résistance vive et inattendue: les
Genevois, |qu’ un coup de canon avait
réveillés en sursaut,”s’armèrent en toute
hâte, se précipitèrent dans les rues et
repoussèrent vigoureusement les assaillants.
Pendant ce temps, les soldats du
duc rassemblés à Plainpalais, en entendant le coup de canon, crurent que
le pétard avait joué et que, par conséquent leurs compagnons d’armes s’étalent emparés de la ville. Ils s’approchèrent donc des murailles au pas de
course, tambours battants, mais hélas,
pour voir les leurs en fuite. Une décharge d’artillerie, habilement dirigée
sur eux, les mit eux mêmes en déroute.
Refoulés de tous côtés les Savoyards
qui étaient dans la ville, coururent aux
échelles: elles n’y étaient plus; un coup
de canon, pointé le long des murailles
les avait renversées. Pour échapper au
danger imminent, ils se jetèrent du
haut du mur; plusieurs se tuèrent, d’autres s’estropièrent. Quatorze furent faits
prisonniers. Un canon qu’on pointa sur
Plainpalais acheva la débandade. D’Albigny fit sonner la retraite et s’enfuit,
emmenant avec lui beaucoup de blessés,
jusqu’à Etrembières — à une lieue de
Genève — où le duc attendait. Charles
Emmanuel après avoir constaté qu’ il
lui manquait 300 hommes se retira piteusement en Piémont, ramenant avec
lui, dit-on, les mulets chargés de cierges
et d’ornements d’églises, avec lesquels
il avait compté faire célébrer la messe
dans la cathédrale de S.t Pierre, le jour
de Noël.
Cinquante-sept ennemis restèrent sur
le terrain. Genève fut sans pitié pour
les prisonniers, dont plusieurs étaient
des gens de qualité. Ils furent tous
pendus. Les têtes des suppliciés et
celles de leurs compagnons trouvés morts
furent placées sur des fourches le long
des murs et les corps jetés dans le
Rhône.
Le lendemain de 1’ Escalade, qui se
trouvait être un Dimanche, S.t Pierre
et les autres temples de Genève se
remplirent de fidèles empressés d’exprimer à Dieu toute leur reconnaissance
pour la merveilleuse délivrance obtenue.
Le lundi, la ville pensa à recompenser
et à honorer ceux qui avaient contribué
à son salut. Les morts — au nombre
de dix-sept — furent enterrés au cimetière de S.t Gervais, contre le mur
du temple, et on vota qu’ une pierre
commémorative rappellerait leur vaillance.
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Les témoignages de sympathie arrivèrent bientôt de toute part à Genève. (’“) Plusieurs cantons, Henri IV,
roi de France et Elisabeth d’Angleterre
lui envoyèrent même de généreux secours.
La belle défense du 12 Décembre
1602 fit naître quantité de récits en
prose et en vers patois et français. La
plus typique de ces productions, le
vrai poème de l’Escalade, est le Cé qué
lairto, que tout bon Genevois connaît
paifaitement et ne manque jamais de
chanter à chaque anniversaire de la
délivrance de sa chère patrie.
Fidèlement Genève célèbre chaque
année 1’ anniversaire de 1’ Escalade. A
vrai dire, depuis quelque temps, cette
fête à la fois patriotique et religieuse
tendait à perdre son véritable caractère.
La petite famille genevoise, submergée
de plus en plus par l’élément étranger
la voyait dégénérer en pur carnaval.
Les II et 12 Décembre n’étaient plus
que le prétexte à des amusements de
mi-carème: plus de cortège historique,
rien qui rappelât le glorieux passé,
mais la cohue des masques accaparant
les rues et envahissant les cafés. Voilà
à part quelques manifestations patriotiques de la jeunesse, ce qu’ était devenue la fête de l’Escalade.
Cette année, l’anniversaire trois fois
séculaire de l’événement mémorable qui
assura l’indépendance de la vieille Genève a été fêté d’une manière plus
sérieuse et plus solennelle. .Salves d’artillerie, sonneries de cloches dans tout
le canton, diane en musique, décoration
des édifices publics et des maisons
particulières, inauguration d’une plaque
commémorative sur les lieux du combat,
le défilé devant le monument de l’Escalade, à S.t Gervais, d’un cortège dans
lequel se distinguait un groupe historique costumé représentant le peuple
de Genève au lendemain de la nuit
mémorable : voilà quelques-uns des festoiements du 12 Décembre dernier.
Mais la partie la plus importante de la
fête a été le culte d’actions de grâces
dans tous les temples du canton. Dans
la ville les Israélites et les Catholiques,
s’associant aux Protestants, tinrent des
services commémoratifs à la Synagogue
et au Sacré-Cœur. Mais l’assemblée la
plus imposante se réunit dans la cathédrale, là même où les anciens Genevois, le lendemain de l’Escalade, sur
l’invitation du vénérable octogénaire
Théodore de Bèze, étaient venus rendre
grâces à l’Eternel pour sa rnerveilleuse
délivrance. Le Modérateur de la Ven.
Compagnie des pasteurs fit un éloquent
(*> La “ délivrance niiraenlense „ — comme
ou l’appelait alors, de cette ville fut fêtée dans
toute la Suisse avec une joie presque égale à
celle qu’elle éveilla chez les Genevois.
discours de circonstance, s ’ appuyant
sur les paroles du Psalmiste (118153):
« Ceci a été fait par l’Eternel, et
c’est une merveille à nos yeux ». Le
chant de Cé qué laino et du Psaume :
« Que Dieu se montre seulement » —•
bien connu à nos ancêtres— clôt cette
imposante cérémonie.
Heureux le peuple qui compte sur
le Dieu tout-puissant dans ses moments
difficiles et qui sait le bénir et le glorifier dans les heures de la prospérité !
A. J.
M r> I 'X' À'i' X O IV
Le Fils de l’homme n'est point venu
pour faire périr les hommes, ,mais il est
venu pour les sauver.
(Luc IX, 56).
Il est une religion qui tout en se
vantant chrétienne croit glorifier Dieu
en imposant ses dogmes et combattant
ce qu’elle appelle « hérésie » par l’épée,
la torture et les bûchers. C’était la
religion de Saul de Tarse, celle de Jacques et Jean lorsqu’ils demandent à
Jésus de les autoriser à faire descendre le feu du ciel sur les Samaritains
qui ont refusé d’héberger leur Maître.
Cette religion d’intolérance et dô
haine n’a rien à faire avec celle que
Jésus, dont nous venons de fêter la
naissance, est venu apporter au monde
et qui est essentiellement une religion
d’amour et de salut. C’est ce que le
Sauveur, après avoir réprimandé le
langage de ses deux disciples et l’esprit dont ils sont animés, vient proclamer dans les paroles qui figurent en
tête de ces quelques lignes.
he lils de l'homme n'est pas venu pour
faire périr les hommes.
Faire descendre le feu du ciel sur
ces Samaritains c’eût été faire périr
leurs corps et risquer de perdre leurs
âmes en les privant des moyens de
grâce dont ils auraient pu profiter plus
tard. Jésus, Lui, n’est pas venu pour
faire périr les Samaritains, pas plus que
les païens et les Juifs. Hélas ! il n’avait
pas besoin de descendre sur la terre
pour perdre les âmes ; elles étaient
perdues déjà avant sa venue, ou, du
moins, elles avaient toutes mérité de
l’être, elles avaient toutes été pour
quelque temps perdues.
Créée pour Dieu, pour l’aimer et le
servir, toute âme qui vit séparée de
Dieu, vie et source de vie véritable,
toute âme qui ne répond pas à sa destination, qui vit sans aimer son Créateur, sans craindre de l’offenser, rebelle à ses ordres, qui vit pour soi,
pour le monde, dans l’esclavage de .ses
passions est une âme perdue, quelle
que soit la religion qu’elle professe et
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l’honnêteté dont elle se vante. L’humanité entière était perdue déjà même
dans le jardin d’Eden, après sa chute,
lorsqu’elle n’ était représentée que par
deux seuls individus. Et parmi les milliards et milliards de créatures humaines issues d’Adam et d’Eve pas une
seule qui n’ait pas d’abord été perdue,
c.-à-d. morte, morte dans ses fautes et
péchés, morte à Dieu. Le salaire du
péché c’est en effet la mort. La mort
(non pas seulement du corps) est venue
sur tous les hommes parce que tous ont
péché. Il n’y a point de distinction
puisque tous ont péché. Ce qui est né
de la chair, ou du péché, est chair en
effet. C’était l’homme tout entier qui
était perdu et mort, son corps voué à
la pourriture, son intelligence obscurcie,
dépravée, son cœur et son âme souillés par le péché. Terrible sort ! épouvantable misère !
Jésus aurait pu, tout en venant sur
la terre, abandonner la créature humaine à son état de perdition et de
mort, mais grâces lui en soit rendues.
Dieu ne prend point plaisir à la mort
du méchant. Dieu use de patience envers nous ne voulant qu’aucun périsse.
Dieu n’a point envoyé son Fils dans
le monde pour condamner le monde,
le Fils de l’homme n’est point venu
pour faire périr les hommes. Cher lecteur, tu étais perdu comme moi, peutêtre l’es-tu encore, tu le serais éternellement, mais, Jé.sLis, le Sauveur, ne
veut pas que tu le sois.
II. Jésus est venu pour sauver les hommes.
Jésus signifie Sauveur. C’est la naissance du Sauveur, de mon Sauveur
que je viens de célébrer. Le Sauveur
qui est Christ le Seigneur est né, voilà
le message qu’apportèrent aux bergers
de Betléhem les anges du ciel.
C’est parce que ce petit enfant que
le vieux Siméon serrait entre ses bras
était le Sauveur que celui-ci pouvait
s’écrier avec joie : laisse maintenant
ton serviteur s’en aller en paix, car
mes yeux ont vu ton salut. Dieu veut
que le méchant se convertisse et qu’il
vive. Dieu a envoyé son fils au monde
afin que le monde soit sauvé par Lui,
Cette vérité est certaine... c’est que
Jésus est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs ; Dieu veut que
tous les hommes soient sauvés; le Fils
de l’homme est venu pour chercher et
sauver ce qui était perdu.
Sauver, c.-à-d. délivrer, délivrer les
âmes, non seulement de la condamnation de la perdition éternelle, mais
aussi de l’esclavage du péché, de toutes
les conséquences du péché, remords,
tentations de toute espèce, reconduire
ces âmes à Dieu, à leur véritable destinée pour les associer à sa sainteté, à
sa gloire, à son bonheur pour toute
l’éternité ; sauver, délivrer non pas seulement mon âme, mais tout ce qui est
en moi, mon intelligence, ma volonté,
mes pensées, mes affections de tout ce
qui les éloigne de Lui, de tout ce qui
les souille ; sauver, soustraire un jour
ce corps lui-même à la pourriture et
aux vers de la terre pour le faire ressortir victorieux, sanctifié, immortel
comme ressortit celui de Christ, sauver
tous les hommes, païens, abrutis par
l’idolâtrie, par le cannibalisme et la
corruption la plus hideuse. Samaritains,
brebis perdues de la maison d’Israël,
chrétiens de nom, péagers, gens de
mauvaise vie, enfants prodigues, impies, toutes les créatures humaines qui
ont vécu ici-bas avant sa venue, toutes
.celles qui vivent ou vivront après cette
venue jusqu’à la fin du monde, voilà
pourquoi il est descendu du ciel sur
la terre. Il est venu pour tous, il est
mort pour tous, il a porté le péché et
la condamnation de tous, son sang purifie de tout péché. Il ne demande
qu’une chose pour sauver ; pour ceux
qui n’ont pas pu le connaître, l’obéissance à la volonté divine qu’il a mise
à leur portée et la repentance ; pour
ceux auxquels il s’est révélé, la foi en
Lui, l’accepter comme Sauveur. Crois
au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ;
la foi, la foi vivante qui se prouve, si
Dieu en laisse le temps, par la consécration de la vie à son service, voilà
l’unique condition de salut. Ne dis donc
pas, mon frère, ma sœur. Dieu ne m’a
pas prédestiné au salut. Dieu ne veut
pas ou ne peut pas me sauver. Il n’y
a qu’une seule catégorie de personnes
qui ne puissent pas être sauvées, celle
des pécheurs qui ne veulent pas l’être,
qui refusent le salut.
Mon âme égaie-toi. Réjouis-toi mon
cœur. Entonne un chant de louange
Jésus est ton Sauveur ! Tu peux être
sauvé dès aujourd’hui si tu te jettes
entre ses bras. Ne veux-tu pas être
sauvé ? Veux-tu être perdu quand Jésus
est descendu du ciel, est mort sur la
croix pour te sauver ?
X.
Le principal journal catholique allemand, la Gerniania, de Berlin, publie les
détails suivants sur le train de maison
du «Prisonnier du Vatican»:
Le pape entretient à Rome un si
grand nombre de gens que son départ
de la Ville éternelle provoquerait une
véritable émigration. Voici d’abord le
Collège des cardinaux : 29 d’entre eux
résident habituellement à Rome et y
dépensent leurs revenus. Chacune des
Eminences a un ou plusieurs secrétaires,
sa petite cour, sa domesticité, ses écuries
personnelles. Les revenus d’un cardinal
de la Curie ne sont que de 20 000 francs,
mais il s’y ajoute d’autres recettes, sans
compter que beaucoup de membres du
Sacré-Collège possèdent une grande fortune personnelle. On compte qu’un cardinal dépense à Rome 30 000 francs
par an.
Viennent ensuite trente patriarches,
archevêques et évêques, etc., qui dépensent environ 450 000 francs chaque année.
Arrivons au Vatican proprement dit:
La préfecture du palais compte 14
employés supérieurs et 300 subalternes
partagés entre les musées, la bibliothèque,
les archives, les jardins et les écuries.
La garde papale est composée de 460
nobles (gardes du corps) ; la garde suisse,
170 hommes; la gendarmerie, 150 hommes; à cette petite garnison se joignent
en nombre variable les gardes palatins.
Ajoutons à cela 12 maîtres de cérémonies, les portiers, etc., en tout 600
personnes dépensant environ 1 200 000
francs par an. Au Vatican se rattachent
aussi plusieurs familles nobles de Rome,
qui bénéficient de leurs gros trains de
maisons.
Voici de plus les 21 grandes congrégations avec leurs prélats, conseillers,
secrétaires, employés de tout ordre, quelques centaines de gens qui laissent à
Rome à peu près un demi-million annuellement.
Aux congrégations s’ajoutent les établissements d’instruction, comptant quelques milliers de personnes. C’ est parce
que la Curie est à Rome que ces collèges y demeurent. Le « Séminaire Romain», 12 académies, 6 grands séminaires, 33 collèges internationaux, l’Université grégorienne contiennent ensemble
2404 pensionnaires dépensant en ville
2 632 380 francs. La mine d’or des fournisseurs romains est le corps diplomatique «acciédité au Saint-Siège. Ils sont
au nombre de 21, les ambassadeurs, les
envoyés extraordinaires et ministre résident (Russie) délégués par les Etats
catholiques et protestants auprès du Souverain Pontife. Les Excellences laissent
à Rome 1 400 000 fr. par an.
Tous les supérieurs généraux des ordres religieux vivent à Rome: 570 personnes dépensant 1 140 000 francs.
Ajoutons 80 couvents d’hommes (584000
francs) 143 couvents de femiims (412450 f.
Quant aux ecclésiastiques romains non
rattachés aux groupes précités, ils sont
environ 500 dépensant 1 500 000 fr. Comptez tous les chantres, organistes, notaires, etc., vous trouvez encore quelques
centaines de gens vivant du pape.
En somme, ce sont chaque année 11
millions 500 000 francs que vaut à Rome
la présence du “ prisonnier du Vatican „.
Ajoutez-y le commerce de librairie,
d’œuvres d’ art religieux, les frais de
télégraphes et de lettres (50-75 000 fr.
par an), les pèlerinages, vous arrivez
aisément à 30 millions.
Ce chiffre est doublé aux années jubilaires.
Quant aux revenus du Saint-Père, la
Germania n’ en parle point.
(Du Semeur Vaudois).
Le Consistoire ou Conseil d’Eglise
de Rome vient de publier son rapport
sur l’année ecclésiastique écoulée (i.r
juillet 1901 — 30 juin 1902). «L’année
passée, dit-il, notre rapport était peutêtre revêtu d ’ une légère teinte de
pessimisme. Nous ne voulons pas qu’il
en soit ainsi cette année; nous désirons
au contraire ouvrir le cœur à une espérance et à une confiance plus grandes.
Cette espérance d’ailleurs se fonde sur
des faits, sur quelques progrès qu’il
serait ingrat de ne pas reconnaître ; les
pasteurs, qui connaissent un à un les
membres de l’Eglise, peuvent témoigner de la foi du plus grand nombre
et de leur amour sincère pour la cause
de r Evangile de Christ en Italie ».’
Les cultes ont été fréquentés d’une
manière très satisfaisante. A la demande
de plusieurs frères on a tenu pendant
r hiver des conférences spéciales d’apologétique qui ont été suivies avec
assiduité, malgré les pluies persistantes.
Bien des personnes qui entraient alors
pour la première foi dans le temple
ont commencé à fréquenter les cultes
du matin.
Les catéchumènes ont été au nombre
de 33- Quinze ont été reçus à Pâques,
et de ce nombre, deux seulement appartenaient à des familles évangéliques,
les autres 13 étaient nés catholiques
romains. Leur examen de convictions
religieuses a été des plus satisfaisants.
Ces admissions et l’inscription de 12
personnes provenant d’autres congrégations (compensant la perte de 17 membres de l’Eglise, 4 pour décès pt 13
pour départ de Rome) ont porté le
nombre total des communiants de 212
à 222.
Il y a progrès aussi dans les contributions. Les collectes du Dimanche
ont dépassé de 300 francs celles de
r année précédente et le déficit qui
pesait sur la caisse de bienfaisance a
été comblé. Les collectes pour frais de
culte ont aussi augmenté. Plusieurs
membres ont adopté le système des
contributions hebdomadaires ou mensuelles et plus d’un a ainsi doublé
sa contribution annuelle. Les collecteurs
vont recueillir eux-mêmes à domicile
les offrandes de ceux qui déclarent vouloir adopter ce système.
La caisse d’église accuse une entrée
totale de L. 4744,20 et la caisse de
bienfaisance, de L. 1333, 50.
Je glane dans le dernier rapport français de notre Comité les deux traits
suivants que je recommande à ceux de
nos frères Vaudois qui seraient tentés
d’excuser leur manque d’intérêt pour
r Evangélisation, par la lenteur avec
laquelle l’Evangile se fraye une voie
chez notre peuple. Qu’ils les lisent
avec attention, qu’ ils pèsent les difficultés qu’ils nous font connaître — et
qui ne sont qu’un faible spécimen des
mille tracasseries que rencontrent tous
les jours les évangélistes et les évangélisés — et qu’ ils soutiennent notre
belle œuvre avec une persévérance et
un attachement semblables à ceux dont
nos nouveaux frères nous donnent l’exemple dans le service du Maître, et
les obstacles disparaîtront peu à peu
pour faire place à l’affranchissement
des consciences et au salut des âmes.
.... «Au printemps de 1900, écrit le
pasteur de Chieti, Ferdinando Aceto n’était encore qu’adhérent lorsque le patron
du magasin ou il était employé le surprit un jour lisant la bible. — Que
lis-tu la ? — L’Evangile. — C’est un
livre protestant. — L’Evangile n’est
ni protestant ni catholique, il raconte
r histoire de Jésus. — Fais attention,
si je te trouve encore lisant ce livre je
te renvoie.
Le lendemain un prêtre se présenta
à lui et lui posa nettement le dilemme:
Si tu promets de ne plus remettre les
pieds aux réunions des évangéliques et
me donnes tous les livres que tu tiens
d’eux tu garderas ta place, sinon tu
seras licencié. — Ferdinando refusa et
perdit sa place. — Après deux mois
de vaines recherches, un professeur le
prit chez lui comme domestique pour
tout faire. Tout alla bien jusqu’à Pâques
1901. — Ferdinando, alors, refusa d’aller
se confesser et avoua qu’il fréquentait
les réunions des protestants. Sur ce,
nouveau congé. — Ce fut alors qu’il
fut admis dans 1’ Eglise. De Pâques au
commencement de Septembre il ne lui
fut pas possible de trouver une occupation, et pendant tout ce temps, il fut
constamment en butte aux reproches,
d’un côté, et aux offres tentantes, de
r autre. — T,a femme du professeur
lui avait dit : « Le jour où tu te décideras à aller te confesser, nous nous
déciderons aussi à te reprendre, et pour
toujours.
Ferdinando demeura ferme, employant
ses loisirs forcés à lire et à expliquer
l’Evangile à d’autres malheureux, comme lui sans travail. Enfin une occupation se présenta; il s’agissait de garder
un aliéné de 8 h. du matin à 8 h. du
soir, ayant pour toute rémunération
deux francs par jour et un verre de
vin. Mais même ce misérable emploi
va lui manquer, le fou devant être
renfermé dans une maison de santé à
Teramo. A la fin de Novembre, Ferdinando Aceto sera de nouveau sans
travail. ».
3
— .1
-francesca Infantino, est membre d’une
¿e Qos Eglises de la Sicile ; son pasteur «»conte le trait suivant qui nous
^troduit dans l’intérieur d’une famille
^ices insulaires si peu connus encore:
\ Le mari de Francesca est de nos
amis, mais par crainte de perdre son
emploi, et surtout par manque de convictions réelles, il est resté catholique.
îJn de ses amis lui ayant demandé
d’être parrain d’un nouveau-né, Infantino accepta pour lui et sa femme.
Rentré chez lui, il communiqua la
nouvelle à Francesca qui répondit : Si
le baptême a lieu dans 1’ église évangélique, je n’ai pas de difficultés! —
Ivangélique 1 tu es folle ! c’ est à l’église catholique... — Dans ce cas je
ne 3peux pas accepter. — Comment,
tu ne viendras pas? Je.... — C’est avec
ton consentement que je suis devenue
membre de 1’ Eglise évangélique et tu
prétendrais que, maintenant, je me présente devant le prêtre ? Jamais! — Les Siciliens ont le sang chaud ; Infantino, irdté d’une résistance à laquelle il ne s’attertdait pas, commença par des menaces
qui auraient pu devenir sérieuses, mais
Francesca sans se déconcerter, lui répondit avec la plus grande tranquillité :
Vpis-tu, tu pourrais me mettre le revolver ici (montrant sa gorge) que tu
ne me ferais pas céder. Et en effet, ni
prières ni menaces ne purent la décider
à accomplir un acte qu’ elle considérait
comme un manque de fidélité à sa profession de foi. l.e mari qui, au fond,
n’est pas mauvais, voulant faire acte
d* autorité conjugale, défendit expressément à Francesca de fréquenter notre
culte, et celle-ci respecte l’ordre de
son mari.... — Je pourrais intervenir,
L ajoute le pasteur, et persuader le mari
f à retirer sa prohibition, mais je préfère
agir avec prudence et laisser que la
question se résolve en fiimille. »
Le glaneur.
doi^ti^e le duel
Notre civilisation, tant vantée, est
encore bien barbare. On le voit à la
permanence de certains usages aussi
contraires au plus simple bon sens
qu’aux principes les plus élémentaires
de la morale.
Le duel en est un. Tout le monde
en sent l’absurdité, et pourtant il ne se
passe presque pas de semaine sans
qu’il y en ait de plus ou moins retentissants. La cause en est presque toujours
des plus fut’les. Un mot un peu vif,
un mouvement de colère — et Vhonnenr est compromis, il faut croiser l’épée,
seule réparation digne d’hommes qui
se respectent. Ce sera probablement Voffensé qui sera tué ou blessé; n’importe,
la vie n’a plus de valeur quand «l’honneur » est en jeu et l’on « sauve l’honneur » au dépens de la vie....... et du
bon sens. Voilà ce qui se passe tous
les jours devant nos yeux.
Nous venons d’en avoir un ^exemple
ridicule, dont les grands quotidiens français et italiens ont rempli leurs colonnes pendant deux ou trois semaines
— et avec le plus grand sérieux du
ttionde, car ces choses là font perdre
même le sens du ridicule. Quelques
maîtres d’escrime français ayant prononcé des paroles qui ont paru irrespectueuses à quelques-uns de leurs collègues
italiens, 1’ honneur de ces derniers —
et de la nation tout entière ! — exigeait
nne réparation. Il s’en est suivi un
double duel. Heureusement ce sont les
champions italiens qui ont été «touchés»
— fort légèrement d’ailleurs. Je dis
heureusement, car ce fait gagnera peutêtre, de ce côté des Alpes, quelques
adversaires de plus à ce stiqiide et
barbare usage.
On parle en effet de la prochaine
formation d’une ligue italienne contre
le duel. Nous lui souhaitons d’avance
un succès complet. Mais pour qu’ elle
réussisse il faudrait deux choses.
D’abord, l’exemple devrait venir de
haut. Aussi souhaiterions-nous que, de
par la volonté expresse de Sa Majesté,
aucun prince de la famille royale ne
fît ni n’acceptât jamais aucun défi en
duel. Qu’on admire tant qu’on voudra
la conduite chevaleresque du comte de
Turin il y a quelques années, nous ne
souhaiterions jamais qu’un tel exemple
se renouvelât. De même les membres
du Parlement, y compris les ministres!
devraient tous, du premier au dernier,
prendre l’engagement de ne jamais se
battre en duel. Si l’on pouvait obtenir
cela, la cause serait déjà à moitié
gagnée.
Elle le serait entièrement et infailliblement si une seconde condition pouvait s’ajouter à celle-là : si au lieu de
la réclame insensée qu’elle fait toujours
aux chevaliers du duel en publiant aux
quatre vents leurs faits et gestes avec
un zèle digne d’une meilleure cause, la
presse, unanime, faisait autour d’eux
la conspiration du silence. Car, qu’ on
ne s’y trompe pas : si sensibles au point
d’honneur que soient ces preux chevaliers, le très grand nombre auraient
fort peu de goût à se battre sans la galerie, sans l’attrait de ce petit brin de
célébrité que leur assure la publicité
d’une presse trop complaisante. Que la
future ligue contre le duel dirige ses
efforts de ces deux côtés et si elle
réussit à emporter ces deux positions,
sa victoire est assurée.
c! lî fl O y I ü fi «
La Tour. — L'orgue.
Il est enfin arrivé cet instrument si
longtemps attendu. Il est là-haut, à sa
place normale, depuis samedi dernier,
et nous avons eu le plaisir de l’entendre
dès dimanche. Le son en est agréable
et nous paraît de force suffisante pour
la grandeur du vase. L autre harmonium qu’on nous avait laissé provisoirement a pris le chemin du retour.
Et maintenant que nous avons cet
aide puissant, c’est le moment de faire
un réel effort pour améliorer le chant
dans notre église. Il n’est pas admissible que dans la paroisse où il y a,
relativement, le plus de personnes cultivées et ayant quelque connaissance
de la musique, le chant sacré continue
à être languissant et traînard comme
nous y sommes si malheureusement
habitués de génération en génération.
Ne dirait-on pas que ceux-là mêmes
qui connaissent le mieux la musique
et qui, s’ils devaient chanter partout
ailleurs, ne voudraient se permettre
aucune transgression des règles fondamentales de cet art, trouvent tout naturel,
dès qu’on est à l’église, de ne tenir plus
aucun compte ni de la mesure, ni du
mouvement, ni de l’expression et de
se laisser aller au gré des traînards,
traînards eux-mêmes par complaisance
ou par paresse ?
Il faut réagir. Il faut mettre à chanter
à l’église le même soin qu’on mettrait
à chanter dans un concert. L’orgue ai
dant — et nous avons grâce à Dieu,
des personnes qui savent le jouer —
il n’e.st pas si difficile de tenir la mesure, pour peu que ceux qui la connaissent y jjrenneiit peine ; le g'ros de
l'assi-inblée suit, un peu à la remorque,
mais il suit, cjuand il se sent dirigé
d’une main ferme. Ce n'est pas assez
de demander que l’on chante à peu près
m mesure; il faut obtenir que chaque
cantique soit chanté avec exactitude,
non pas avec un mouvement quelconque, mais avec celui qui lui convient.
La commission qui a publié la dernière
édition de notre recueil s’est donné la
peine de marquer, au métronome, le
mouvement dans lequel chaque cantique
doit être chanté. C’ est qu’ il est aussi
essentiel d’observer l’indication du mouvement qu’ il l’est de donner à chaque
note sa valeur exacte quand on a déterminé la valeur de l’unité.
De la bonne volonté de la part de
tous ceux qui peuvent chanter, un
effort un peu soutenu, et le chant deviendra plus satisfaisant, plus exact,
plus harmonieux, plus expressif, et par
là même plus édifiant.
Poniaret. La visite de notre cher missionnaire M. Adolphe Jalla, attendue depuis si longtemps, et qui avait été
renvoyée deux fois, à cause de la neige,
et une fois à cause du voyage en Europe du roi I.ewanika, a pu enfin avoir
lieu, le dimanche 14 courant, et a été
une vraie fête pour l’Eglise, fête assombrie, hélas, parce que celle qui aurait dû être là, avec son mari, avait
sa place vide, mais qui n’ en aura
produit, par ce deuil même, qu’ un
effet plus sérieux. Que le Seigneur continue à soutenir, dans son épreuve, son
serviteur et qu’il lui prépare, de plus
en plus, la moisson « avec chant de
triomphe ».
La votation de la nouvelle Constitution
de notre Eglise a eu lieu, dimanche
dernier 21 courant, au service principal, auquel assistait une nombreuse
assemblée. La votation s’est faite à
Vunaiümifé des cinquante membres électeurs présents, non sans discussion cependant, et en exprimant entr’autres
choses différents vœux, dont la Commission des Réglements sera priée de
tenir compte.
J. W.
ERRATA. — Dans le N« de la semaine passé, art. Ernesto Pons :
i.ère col. au lieu de : Ensuite, il
se rendit en Suisse lisez : En été, il
se rendait en Suisse, z.de colonne lire
le faisait au lieu de la faisait, mettre
et avant l'obligeant, substituer comprit
au sentit suivant et au lieu de poîw
choisir personnellement le salut lire pour
saisir. Tout à la fin, au lieu d’avant
veille dire la veille.
La Société de la Paix — Unione
Lombarda — de Milan, vient de publier
l’almanach Leggetemi ! pour 1903.Ce petit livre de plus de cent pages
contient plusieurs articles, courts mais
intéressants, dus aux plumes bien connues d’économistes, sociologues ou propagandistes de l’idée de paix et d’arbitrage tels que MM. G. Sergi, A.
Zerboglio, E. Vidasi, L. Ferriani, F.
Momigliano, A. Niceforo, W. Staed,
P. H. Peckover, Novicow, De Amicis,
Moneta, etc.
Cet almanach est très répandu, puisque plusieurs journaux, sociétés de la
paix, industriels ou commerçants en
font cadeau à leurs abonnés, membres,
employés et ouvriers.
Voilà un bon moyen pour la propagande. Les membres de la Société
de la Paix de Torre Pellice t|ui le, désirent n’ont qu’à s’adresser au secrétaire-caissier de la Société, Emile Ey nard,
et le public peut se le procurer auprès
des librairies et papeteries de Torre
Pellice au prix de 30 centimes l’exemplaire. E.
Revue Politique
Les Chambres ont pris leurs vacances, et ne seront convoquées au plus
tôt, que dans la seconde quinzaine de
janvier. Avant la clôture, M. Di Broglio
a cependant fait distribuer son exposé
financier à MM. les députés qui auront
tout le loisir d’en prendre connaissance
et de s’armer pour la prochaine discussion. Nous constatons, en attendant, que
l'exercice 1901-1902 a été clos avec un
bénéfice de 32 millions, dû en grande
partie aux revenus, supérieurs aux prévisions, dos douanes, du sel, du tabac,
des postes et de la richesse mobilière.
Le budget 1902-1903 laisse espérer une
plus-value de 16 millions et celui de
1903-1904 un bénéfice de quatre millions seulement. On prétend toutefois
que ce dernier chiffre sera en réalité
beaucoup plus élevé et que M. Di Broglio a voulu être pessimiste pour décourager les quémandeurs qui n’ ont nul
souci de la soiidité du budget. Dans le
dernier exercice plus de cent millions
de rente sur l’état placée à l’étranger
ont été absorbés par l’épargne nationale.
Le budget est donc mis en état de faire
face aux pertes résultant de la diminution du sel et des autres lois économiques qui vont être discutées.
Une ligue italienne contre le duel s’est
formée tout récemment et a tenu sa
première séance au palais Doria à Rome.
Quantité de membres de l’aristocratie
romaine, plusieurs sénateurs et députés,
des généraux et autres officiers supérieurs,
y ont adhéré. Malgré le duel récent de
Nice entre les maîtres d’armes français
et italiens dont toute la presse s’est, à
notre avis, beaucoup trop occupée, on
espère que la nouvelle ligue aura pour
résultat, si ce n’est de faire disparaître
cette coutume barbare, de diminuer sensiblement le nombre des duels. L’exemple venant d’en haut, il y a lieu de
croire qu’il influera aussi sur les sphères
inférieures et que les luttes au couteau
seront toujours moins fréquentes.
— Le gros événement de la semaine
est l’arrestation de la famille HumbertDaurignac, au grand complet, opérée à
Madrid par la police espagnole vendredi
dernier. Samedi, l’homme d’affaire des
célèbres escrocs, le nommé Parayre a été
arrêté à Rouen et conduit aussitôt à
Paris où les Humbert vont le rejoindre,
maintenant que toutes les formalités relatives à l’extradition sont remplies. A
les entendre on dirait que l’accusation
d’avoir extorqué des dizaines de millions
n’est pas faite pour les effrayer et qu’ils
comptent convaincre la justice française
de la régularité et de l’honnêteté de
leurs opérations ! Ils menacent de faire
de graves révélations qui compromettraient
plusieurs grands personnages politiques
français. Les nationalistes qui ont longuement exploité la fuite des Humbert
accusant le gouvernement de l’avoir fa-
4
vorisée, disent inaintenaiit que cette arrestation sensationnelle a été opérée tout
juste à temps pour influer sur les très
prochaines élections sénatoriales. Ils prétendent en outre que les Humbert se
sont employés jadis à l’absolution de
Dreyfus. Autant de mensonges, apparemment.
— S’il est vrai que l’Allemagne aurait
enfin consenti à soumettre son différend
à l’arbitrage de la cour de la Haye, le
conflit vénézuélien serait en voie de s’arranger. En attendant, le blocus a été
mis à tous les ports de la république et
cause des pertes incalculables au commerce local. C’est la ruine à courte
échéance si on ne se bâte d’entrer dans
la voie des arrangements. D’après les
dernières nouvelles, les puissances intéressées insisteraient auprès de M. Roosevelt pour qu’il soit arbitre dans le conflit
en question.
— Le Maroc est actuellement en pleine
guerre civile, grâce aux intrigues habilement dissimulées de certaines grandes
puissances ayant jeté leur dévolu sur
cet état si avantageusement placé entre
l’Atlantique et la Méditerranée. La lutte
actuelle entr'î le prétendant Mohammed
Hassin, homme vaillant et énergique et
le sultan légitime, serait en réalité une
guerre de tribus représentant des intérêts et des systèmes opposés. Dans un
combat récent, les troupes impériales ont
subi une défaite complète, et le prétendant a fait couper 40 têtes qu’il a fait
suspendre devant sa tente à Taza près
de Fez où il est campé. Des renforts de
troupes viennent d’arriver à l’armée impériale.
— Louise Antoinette Marie, archiduchesse d’Autriche et princesse héritière
de Saxe, a quitté il y a quelques jours,
la cour de Dresde, son mari et ses cinq
enfants, et s'est enfuie à Genève avec
son professeur de français, Aimé Giron,
de nationalité belge. De graves dissensions avec son mari, dont la conduite
serait loin d’être irréprochable, expliqueraient en quelque sorte, sans l’excuser,
ce coup de tête qui a causé un si grand
scandale.
J. c.
Nous recevons au dernier moment
le premier numéro du Rinnovamento,
fondé par le Comité d’Evangélisation
de l’Eglise Vaudoise dans le but de
travailler au renouvellement de la vie
individuelle et sociale de notre patrie
en discutant toutes les questions qui
intéressent notre vie nationale à la lumière des principes de l’Evangile. Le
Rinnovamento se publie à Rome, en une
feuille de 4 pages du format de VEcho.
Il est dirigé par M. le docteur Henri
Meynier et paraît chaque samedi. Nous
ne pouvons aujourd’hui que l’annoncer,
en lui souhaitant longue vie et prospérité.
Le nouveau journal La Union Valdense
destiné à servir de lien entre les Vaudois de l’Amérique du Sud et dont il
a été parlé dans un des numéros du
Vaudois, va paraître dès le premier
janvier. En lui souhaitant un heureux
succès, nous espérons que nos amis de
l’Amérique, tout en ayant un organe
à eux, n’en resteront pas moins fidèles
à VEcho et continueront à le considérer
comme un lien précieux entre eux et
mère patrie.
- 4 —
M.me Ernesto Pons, M. et M.me
Giovanni Pons pasteur et leurs familles, remercient vivement les nombreux amis de l’Italie et de l’étranger
(de la Suisse surtout) qui ont eu l’extrême bonté de leur témoigner leur
bienfaisante sympathie dans le récent
deuil qui vient de les frapper. Et en
meme temps ils présentent leurs excuses
à ceux qui ont pu être involontairement oubliés, dans l’envoi du triste
faire-part.
Communications et informations
Mandat-carte postale. Depuis le
i.r janvier 1903 un nouveau type de
vaglia-cartolina sera substitué aux
mandats ordinaires, militaires, télégraphiques, et cartoline-vaglia actuels.
Les nouveaux mandats seront taxés
comme suit: type a) Jusqu’à 10 francs.
0,10 centimes ; type h) de 10 à 25
francs, 0,20’ centimes; type c) de 25
à 50 francs, 0,40 centimes ; type d)
de 50 à 75 francs, 60 centimes ; type
e) de 75 à 100 francs, 0,80 centimes;
au-dessus de 100 francs, même type
avec le tarif actuellement en vigueur;
type /) pour militaires jusqu’à 25 francs,
5 centimes, pour abonnement aux journaux (0,20 centimes) et pour mandats
payables dans le district postal (taxe
égale à la moitié du tarif normal).
Le vaglia-cartolina se vend aux bureaux de poste, comme par le passé
mais ne doit pas être jeté dans
les boîtes aux lettres. On le remet
à l’employé de la poste, qui en donne
reçu et en fait 1’ expédition, de sorte
que le public n’a aucun frais pour
transmission du mandat au bureau
qui doit le payer.
ifoiiYenient. des faiidois de
(Mouvement du 26 octobre au 25 novembre)
Baptêmes: Emilie Arnaud, Charles Pascal, Marcel Baret, Michel Tron, Philippe
Barus, Adolphe Armand. — Mariages :
Charles Siefez et Elisa Robert. Décès :
Augustin Roman, 75 ans; Henri Pastre,
23 ans ; Charles Blanc, 44 ans; Albert
Gay, 44 ans; Marie Tron, 20 ans; Marie
Mondon, épouse Long, 52 ans ; Ernest
Long, 3 ans; Jules Pontet, 46 ans; Jean
Pons 33 ans.
Vient de paraître:
“Fleurs du Ciel
Poésies par M.me Lopresti-Jalla.
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à Pignerol chez M. G. B. Berton, à
Turin à la Librairie F. Casanova, Via
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de l’acheteur, Italie 10 cent., étranger
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