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Beptlème année.
N. 30.
17 Mai 18T3.
L'ECHO DES VALLEES
FI'UILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — {Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abomnement :
Iltalie, à domicile ('«n au) Kr. 3
finisse.....................»5
'''France................» 8
Allemafrne 6
Angleterre , Pays-Bas » 8
l'n numéro séparé '■ 5 cent.
> Vil numéro arriéré : 10 cent.
BDREADX D*ABOMNEHENT
Torrk-Peu.ick : Via Maestra,
N. 42. (Agemia bihliografica)
PiGNKRoi. Chlaniore Impr.
Tvhìs:J.J. rj-ou.viaLagrange
près le N. 22.
Pr.oRuNCK ; Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONt’ES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
an Bureau â Torr.e-PeVlce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Pelice.
.Sommai rc
Les missions en Perse et en Turquie.
— Aux enfans des écoles du dimanche.
— Calendrier apicole. — ’So.ttclles reli\licuses. — Variété. — Chronique locale.
— Chronique politique. — Rccenseinenl.
— Annonces.
LES SUSSIONS
en Perse et en Turquie
Ce sont les chrétiens d’Amérique
gui ont entrepris et poursuivi avec
ijuccès l’œuvre de la mission dans
)ses deux pays. Celle d’Oroumiah
I9U Perse a été cruellement éprou)^ée par la mort ou le départ de
t|uelques-uns de ses membres, et
lolus encore par les conséquences
)fle la famine qui a régné pendant
iitix mois dans le pays. Les sémiîSaires pour l’éducation des jeunes
jûestoriens n’ont pas beaucoup soufaert, mais la presse, d’ordinaire
iâ active, n’a donné que deux ouiprages nouveaux. L’évangélisation
loropreraent dite a dû être presque
ovuspeudue pendant la famine et la
(mortalité. Secourir les mourants,
omigner les malades, se procurer
de la nourriture pour eux-mêmes
et pour autrui, voilà tout ce que
pouvaient faire les missionnaires.
Cependant le plus mauvais moment est passé, la routine de la
vie reprend son cours, et l’épreuve
semble porter des fruits; des symptômes de réveil se manifestent cà
et là parmi les nestoriens; les mabométans se montrent plus disposés à accueillir la parole de
Dieu, et les missionnaires viennent
de fonder une station à Hamadan,
l’ancienne Ecbatane, ville de 75,000
âmes. Ils n’ont rien perdu on le
voit, de leur énergie et de leur
activité.
La mission de la Turquie a été
commencée, il y a quarante ans
par l’américain Goodell. Il avait
pour mandat de commencer une
mission au sein de l’Eglise déchue
des Arméniens. Or cette mission
s’est développée au point de couvrir aujourd’hui d’un réseau de
stations une partie de la Turquie
d’Europe et l’Asie mineure tout
entière. Le résultat de l’activité
prodigieuse de Goodell et de ses
successeurs a été, en un sens,
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bien different de ce qu’on avait
pensé. Les fondateurs de l’œuvre
n’avaient pas l’intention de former
des églises nouvelles, mais uniquement de provoquer dans la communauté arménienne un mouvemeni
de réveil. Ils ne songèrent à une
séparation que lorsque les dignitaires de l’Eglise arménienne eurent excommunié en masse les
partisans de la réforme. Ce fut à
la requête instante des liseurs d’Evangile, comme on les appelait
avec mépris, que fut fondée la
première Eglise arménienne évangélique. C’était à Constantinople
en 1846. Pendant les 25 ans qui
se sont écoulés dès lors, cette
Eglise est devenue la mère de 72
Congrégations indépendantes, dont
5 seul en Europe; les autres sont
disséminées dans l'Asie mineure ,
depuis le Bosphore jusqu'à la frontière persane.
D’après un rapport publié cette
année, un tiers de ces Eglises se
suffisent à elles-mêmes, les autres
reçoivent encore l’assistance pécuniaire de la société américaine,
mais elles se gouvernent ellesmêmes, et les quelques missionnaires que l'on trouve encore dans
leur sein n’exercent d’autre autorité que celle de leur expérience.
Ces églises ont, presque toutes,
des pasteurs indigènes, elles forment quatre groupes distincts,
sous le nom à'Unions évangéliques.
La plus considérable est celle qui
a pour centre la ville mésopotamienne d’Harpout; elle comprend
vingt six églises et travaille activement à l’Evangélisation des pays
environnants ; elle vient même d’expédier des missionnaires dans les
Vallées sauvages du Kourdistan.
La deuxieme de ces unions a pour
siège la Cilicie; elle compte 23
Eglises , 2000 communiants et 34
postes d’évangélisation Dans les
trente écoles du dimanche qui en
dépendent, l’Evangile est'annoncé
à plus de quatre mille enfants;
elle a quarante écoles primaires
sous sa direction. Les deux autres
Unions sont moins importantes
par le nombre , mais elles ne le
cèdent en rien à leurs aînées sous
le l’apport de la vie et de l’activité. Nous avons une preuve de
la spiritualité de ces églises dans
le fait qu’elles manifesterit à un
haut degré l’esprit missionnaire.
Nous en aurions pour longtemps
à raconter les travaux accomplis,
non pas seulement par leurs pasteurs et leurs évangélistes salariés mais par les simples fidèles, et
en particulier par les jeunes gens. 1
y a quelques mois, l’église armé
nienne évangélique de Beyrouth re
cevait une députation deMaronitei
envoyés par un village perdu dt
Liban. Ces ambassadeurs avaien
pour mission d’obtenir au moin,
un évangéliste: on leur en donn;
deux qui furent reçus à l’entré
du village par toute la population
Ils durent commencer leurs tra
vaux sur l’heure, et cette pre
mière réunion en plein air et
la belle étoile dura jusqu’au m:
lieu de la nuit. — Deux chrétien
indigènes ont fondé dans plusieui
hameaux du Liban des écoles évai
géliques qui sont très prospère
et qui exercent l’intluence la plr
bénie. Partout dans ces vallées c
reçoit avec avidité la Parole c
Dieu.
L’œuvre missionnaire dans
Perse et l’Asie minéure est d'a
3
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innt plus intéressante que ces contrées nous sont en partie familières
par l’Ancien Testament et par
l’histoire des premiers siècles do
lise chrétienne.
m ENFANTS
lies écoles du dimanche
Chéri! enfants ,
Venez voir mon niil d’oiseaux, disait un
pasteur de Dublin à un clirctien de Paris,
<|ui accepla, sans trop savoir le sens de
(•es mots; On traversa la ville et les faubourgs, et après une longue course en
voiture, ces deux amis s’arrêtèrent devant
un bâtiment où une ciii(|uanlaine de. garçons et de fillettes, aux Joues fraîches et
roses, aux yeux vifs, à la mine joyeuse
attendaient ensemble dans une salle d’école l’arrivée du pasteur ; voilà mou nid
d'oiseaux, dit le M. Irlandais. — lié bien!
c’est dans un tel nid que je veux vous
conduire, seulement vous n’y trouverez
pas 40 ou 50 petits enfants réunis, mais
t)ien 2, .3 ou 4000 élèves de nos écoles
du dimanche de Paris avec leurs moniteurs , leurs pasteurs et leurs parents; ce
ne sera pas une salle d’école qui les contiendra, mais le cirque d’iiiver, anciennement appelé cirque Napoléon.
Un naufragé disait en apercevant des
traces d’Iiommes dans une île, «nous voilà
sauvés, il y a des hommes ici». Il y avait
quelque chose de consolant, dans le spectacle de ce cirque plein d’enfants, après
le désastre du siège et de la commune;
voir 3.0U 4000 enfants, c’est quelque chose:
on pouvait dire en voyant ce beau cercle
d’enfants attentifs : il y a encore des enfants ! « il y aura encore des hommes » !
mais ces hommes que seront-ils? ces enfauls que deviendront-ils? Qui répondra?
Enfants dp nos Vallées que deviendrez
vous ?
écrit ; «Attendez que nous soyons grands,
et vous verrez». N’est-ce pas là ce (]uo
vous dites également? « Attendez que
nous soyons grands, et vous verrez ()ue
nous marcherons sur les traces de nos
pères, de ces hommes de Dieu qui disaient comme Saint Paul : « ma vie ne
m’est point précieuse, et je préférerais mou rir plutôt 'jue d’être inndèle*. Vous voyez
tout ce qu’un cœur d’enfant peut contenir;
je lisais dans un journal américain qu’un
petit garçon de 9 ans était allé se baigner
dans la rivière; le courant était fort, l’eau
profonde, et il se mit à crier; son frère
le voit, et pour le sauver se jette à l’eau,
essaie de lui aider, mais h ne parvint pas
le sauver; alors le cadet des trois veut
se jeter à son tour dans la rivière. L’aîné
le voyant accourir, ramasse encore par
un effort héroïque tout ce qu’il a de forces,
parvient à se maintenir queh|ues minutes
hors de l’eau et crie à sou frère cadet :
«Jack, ne viens pas, autrement notre père
n’aurait plus d’enfants ». Le cadet obéit à
la dernière volonté do son aîné ; les deux
enfants furent rapportés sans vie à leur
père, mais un fils lui restait, et son aîné
était mort en héros. Hélas, tous ne finissent pas si noblement! Il y en a qui fuient la piété et qui ne recherchent que le
plaisir et la fortune.
Dernièrement une procession patriotique traversait New York, ou y avait
placé un grand char tout rempli d’enfants
et sur leur drapeau d’école ils avaient
M. Paul Sermond arrivé, il y a 5 jours,
des rives de l’Afrique engageait, Jeudi
dernier, les jeunes gens à s’occuper des
missions, et les parents à consacrer leurs
enfants au service du Seigneur. Voyez,
disait-il, ce que l’homme peut faire pour
le dieu Mammón ; dans ce moment des
milliers d’Européens se sont rendus au
nord du fleuve Orange pour chercher des
diamants; le jeune N. a suivi leur exemple
avec une ardeur inouïe, il s’est mis à
fouiller le sol pour trouver des diamants. — Il n’y avait pas mal réussi,
quand la fièvre le saisit; mais il voulait
être riche ; malgré la fièvre il continua
son travail, et voici ce que vous auriez
pu lire dernièrement à son sqjet dans un
journal du Cap: « Do jeune homme a été
trouvé sur le bord de la rivière sans vie,
mort victime de la fièvre, rien n’indique
son nona ^ sa famille, son lieu d'origine,
a
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-156
seulement on a trouvé sur lui pour fcs.
500,000 rie diamant ». — Sa mère l’attend
peut être, sa fiancée, ses soeurs, ses amis
disent: «11 va revenir riche»! Hélas!
l’infortuné jeune homme avait oublié la
seule chose nécessaire et son dieu Jlammon l’avait tué; mieux valent les richesses de l’intelligence et du cœur.
« Le Duc d’Argyle trouvait un jour le fils
de son jardinier avec un gros livre latin
de géométrie.- va remettre ce livre dans
une Bibliotèrjue, lui dit-il, je ne sais qui
l’en a sorti. — L’enfant répliqu.a ; mais
non, ce livre m’appartient, je l’ai acheté.
— Comment? Comprends-tu donc le latin
et la géométrie ? — ün peu, monseigneur,
reprit l'enfant. — Et comment cela? —
« Avec les 2-1 lettres do l’alphabet ; elles
sufTisent pour tout apprendre, c'est une
échelle à 24 échelons qui permet de
monter partout. J’ai vu lorsque les maçons sont venus construire l’église (|u’ils
se servaient du compas et de la règle, et
qu’ils calculaient beaucoup de choses et
parlaient d’une science appelée géométrie,
et quand on m’a dit qu’-il y en avait eu
latin de meilleurs qu’eu anglais, je me
suis procuré une grammaire latine. — Je
crois qu’avec les 24 lettres de l’alphahet
on peut apprendre tout ce que l’on veut»!
Cette réponse frappe le Duc d’Argyle, et
le fils de son jardinier est devenu , par
ses soins, uu étudiant supérieur, puis
un mathémathicien et uu savant. Voyez,
enfants, ce que l’on peut avec l’échelle
des 24 lettres de l’alphabet. Ce (jue peut
un pauvre petit jardinier avec un peu
do persévérance, mais les richesses du
cœur et de la foi sont encore plus précieuses que celle de la science, c'est de
celles là surtout que l’on a parlé à nos
enfants du cirque.
Le missionnaire Cochet leur disait: «Si
vous voyez, ce qu’est l’homme sans l’Evangile vous béniriez doublement Dieu de le
connaître; j’ai vu quelque fois des troupes
d’une population dégradée que l’on appelle
\es Buschmens, ou hommes des bois, et je ne
saurais vous décrire l’état do misère, dans
lequel ils sont tombés. Que pensez-vous
seulement de ce fait, c’est que vous n’y
trouvez aucun homme qui ait la première
phalange du petit doigt, les Busenmem so
croiraient menacés de mort s’ils gardaient
le bout de leur doigt, et quand nous leur
montrons nos mains et leur disons que
nous nous portons très bien, malgré nos
doigts entiers, et nos ongles aux mains,
ils répondenl que pour eux il en est autrement. Infortunés sauvages (ju’on n’a jamais pu réunir jusqu’ici eu société quelquepeu régulière. J’en ai trouvé accroupis
près d’un grand nid de fourmis mangeant avec voracité des larves de ces fourmis , et déclarant que cet étrange repas
leur semblait excellent; et cependant le
pauvre sauvage peut apprendre aussi à
connaître le .Sauveur. — Puis il nous a
cité l’exemple frappant de l’un des Caiïres
de la mission , devenu chrétien, prédicateur cl pasteur distingué, après avoir été
converti.
Etre riche de richesses de la foi, riche
d’affection pour le siens , riche en dévouement, en esprit de sacrifice, voilà ce
qui fait qu’on ne perd pas tout en quittant le monde, ün chrétien mourant disait:
maintenant tout ce que j’ai gardé pour
moi je l’ai perdu, et tout ce que j’ai
donné, cela seulement me reste. «Mou
fils donne moi ton cœur ! ouvre ta bouclie
et je la remplirai. Heurtez et l’on vous
ouvrira ; efforcez vous d’entrer par la
porte étroite ! Je te conseille de me demander de l’or éprouvé au feu ! » — Voilà
ce que nous crie le Seigneur sur tous les
tons, car encore un peu de temps et celui
qui doit venir viendra : que dira-t-il à
chacun de nous quand il paraîtra?
G. Appia.
CAIPDIHËR AnCOLË
]Vla-i.
Les ruches fortes sont prêtes
à essaimer; il faut redoubler de vigilance au rucher, afin que les
premiers essaims qui font sa fortune ne s’en aillent au loin.
5
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La surveillance doit commencer
à huit heures du matin et continuer jusqu’au soir à trois heures
sonnées.
Une fois l’essaim établi sur un
arbre du jardin, aux environs du
rucher, il faut le faire entrer immédiatement dans sa nouvelle demeure et le placer an rucher.
Si un essaim rentre dans la ruche qui vient de le donner, c’est
parce qu’il n’a pas trouvé sa reine
qui est à terre quelque part. L'Apiculteur doit la chercher dès
qu’il s’aperçoit que la nouvelle
colonie rentre, il la trouvera bientôt entourée de quelques abeilles
qui font la garde, et il la rendra
à la ruche qui vient d’essaimer.
11 faut réunir les seconds essaims qui sontfaiblesenpopulation,
soit à un autre essaim nouvellement sorti, soit à une vieille ruche.
Apiculteurs! gardez-vous de la
démangeaison, qui nous est à tous
plus ou moins commune , d'avoir
un grand nombre de ruches en
activité : six forts essaims valent
mieux que douze faibles et vous
donneront un plus grand produit.
<■ Beaucoup d'abeilles, beaucoup
de miel; et beaucoup de miel beaucoup d’abeilles». De l’application
de ce principe dépend la prospérité du rucher.
Pour élever le couvain, les
abeilles consomment beaucoup de
miel pendant ce mois, les colonies
peu approvisionnées ont quelque
fois, máme en Mai, besoin d’être
alimentées. Si les nouveaux essaims ne peuvent aller butiner il
faut également leur donner du
miel.
N’oublions pas de lever, en les
tournant sur- le côté, toutes nos
ruches pour en nettoyer le tablier;
c’est dans les miettes de cire que
les abeilles ont fait tomber, en
levant l'opercule des cellules à
miel que nait et se développe la
fausse-teigne.
Un Apiculteur.
itcruDcllcô rclif^ieiiscô
Ij'E:vanii’ilo à l\r<-xi<-o. Lo <iinianche 8 mars doniicr a élé témoin d’uii
fait (|ui mari|iiera dans l'Iiisloii o rcli;ricuso
d(! Mexico, l.e protestanlisme y a pi is possession do la vaslo, et antique éylise des
Franciscains.
Un auditoire do près de 6d0 [)0isonnps
sç pressait dans l'eneointe de ce temple,
d’oîi l’on avait enlevé (|uel(|iies jours auparavant, les statues de S‘ François, do la
Vierge Marie et d’antres saints pins ou
moins vénérés, (juatrc pasteurs prirent
part à In cérémonie et tons les (|iialre
étaient d’anciens prêtres catliidii|iies romains, et l'un li’eux avait été moine franciscain dans le couvent même, ilont la
cliapellc était, ce jour là, consacrée au
culte évangélique. ( Ln ChriatianUme J.
Assonilxlôos; i-<-l
tle r*ar-iH. Ouire lessociélés donl nous
avons parlé dans noire dernier mimcro ont
tenu leurs assemblées annuelles; la Suciélf'
des Irailés religieux sous la présidence de
M. Alf. André ; la Société de l’Iiistairedu proleslanlisme français, sous celle de M. Waddington qui a annoncé (|ue la Société avait
été reconnue comme établissement d’utilité
publique; la réunion des Ecoles du dimanche;
la Société des Missions et la Société pour
l'encouragement de Vlnslruclion primaire
parmi les prolestnnts de France. Les recettes de la Société des Missions se sont
élevées pendant le deux exercices à la
somme de 352,656 fr., sur lesquels l’étranger figure pour près de 200,000 fr.
Les dépenses ont atteint le diHlVe de
325,285 fr. C’est donc un excédant sur
les dépenses de fr. 27,000. Le rapport de
M. Casalis constate un progrès dans la
mission. Si lo réveil proprement dit semble
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subir un temps d’arrêt, la vie religieuse
gagne en intensité et en profondeur;
en voici la preuve. Les populations pauvres
du sud de l’Afrique ont collecté plus de
2500 fr. pour la Société. Des ouvriers
indigènes se forment pour aider et plus
tard pour remplacer les missionnaires.
L’école normale de jeunes gens compte
22 élèves, celle des jeunes filles 12. Jusqu’ici les missionnaires n’ont eu qu’è se
louer de leurs suft'ragants ou auxiliaires
indigènes, qui montrent en général une
remarquable intelligence des Ecritures.
Mais si l’œuvre se développe au sein des
stations, on ne saurait dire, hélas! que
dans notre pays l’intérêt pour la mission
extérieure croisse dans la même proportion. Les missionnaires vieillissent et disparaissent peu-à-peu de la scène de ce
monde. Ou sont leurs remplaçants? Les
vocations sont rares; la maison des missions est vide.
Deux missionnaires ont ensuite pris la
parole pour raconter quelques traits relatifs à leurs travaux. Nous mentionnons
surtout le discours de M. Paul Germond
qui a su vivement impressionner l’assemblée. Il a parlé avec tant de bonhomie
et de sincérité de son pelil diocèse d'Hermon, qu’on se sentait pris d’une affection
profonde pour ses ouailles.
f Exlraü de l’Eglise libre J.
La Société protestante pour l’encouragement de l'instruction primaire a à sa tête
M. Guizot, toujours éloquent et énergique,
malgré ses85 ans; «fondée, dit-il, en 1829
■ cette Société a 43 ans d’existence. Dans
ce temps, elle a dépensé, pour la propagation do l’instruction primaire parmi les
protestants de France, près de deux millions et demi » M. Guizot se prononce,
sauf certaines garanties, pour l’instruction
obligatoire; mais il est défavorable à la
gratuité de l’enseignement, parcequ’elle
chargerait énormément le budget de l’Etat
et qu’elle dispenserait les parents de tout
sacrifice. Enfin il vent que les écoles
primaires joignent à l’instruction l’éducation , c’est-à-dire la discipline morale
fondée snr la religion. Si l’Etat laïque n’a
pas pour charge d’enseigner la religion,
il doit cependant donner à cet enseigne
ment la place , le temps eMes encouragements néces.saires, appeler pourcetobjet
les ministres du culte, afin que l’éducation nationale soit religieuse, sans cesser
d’être libre. * Savoir agir et savoir attendre
le succès, dit M. Guizot en terminant, sans
jamais cesser de le poursuivre, c’est à
ce prix que Dieu l’accorde aux ouvriers
libres qu’il appelle à le servir dans ses
desseins ».
Espagne. On lit dans la Luz du
15 avril, ce qui suit ;
« Le Synode annuel des Eglises Évangéliques unies d’Espagne vient de s’assembler à Madrid. Ou peut y voir un
événement de la plus haute importance
pour l’avenir du chrislianisme. évangélique
espagnol. Les Eglises de .Malaga, de Cordoue, de Grenade, de Mahou, de .Madrid,
de Saragosse, de Séville, de Camunaz, de
Cadix et plusieurs autres avaient envoyé
leurs délégués à l’assemblée. Ils y ont
discuté, avec le calme qui doit régner en
une semblable réunion, la profession de
foi proposée par la commission qui avait
été chargée de la rédiger. Tous les pasteurs des diverses Eglises étaient animés
du meilleur esprit, et il faut espérer que
Dieu bénira ces efforts de chacun d’eux
pour l’extension du règne de Christ dans
notre belle péninsule. Les Eglises de Mahon
celles de la Place du Limou et des Penvelas à Madrid ont accepté la confession
de foi et se sont jointes aux Eglises déjà
unies.
La Commission nommée pour diriger
les églises évangéliques unies pendant la
nouvelle année synodale, est composée
comme suit: D. Ant: Carasco, Ruet, Al’hama
Moone et Astray.
Earis. .M. le pasteur Grand Pierre
originaire de Neuchâtel, président du consistoire de Paris, se dispose à résigner
ses fonctions ; et à se retirer dans son
pays natal pour y jouir d’un repos bien
mérité,
Allemagne. Le vieux catholicisme
fait de grands progrès dans le Palatinat ;
on dit que, dans beaucoup de paroisses,
il a gagné la majorité des fidèles.
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Amérlque. Il y a eu un grand
réveil dans toutes les Eglises des EtatsUnis depuis la semaine de prières du
commencement de l’année. L'Avocat chrétien de l’Ouest journal de Cincinnati dit
à CO sujet: «notre chronique du réveil a
enregistré, pour les huit ou dix dernières
semaines, un nombre d’adjonctions à l’Eglise qui, dans les limites de notre circulation , s’élève à 8000 ou à 9000 personnes».
Il règne toujours la plus grande incertitude sur le sort du célèbre Livingston ;
le missionnaire MolTat, son beau père,
pense qu’il est sain et sauf, mais sans
ressources, et qu’ils se trouve auprès de
queh|uo chef africain qui espère être bien
payé, le jour où Livingston recevra des
secours de l’Europe.
D’après le journal ta Renaissance, \’èvèque Strossmayer, ce dernier parmi les
prélats et vaillant adversaire de l’infaillibilité papale vient à son tour do faire sa
soumission.
Kvangélisatlon on Belgl
«luo- M. le pasteur Auet a donné au
Casino de Genève des détails sur cette
œuvre , assez semblable à celle que nous
faisons eu Italie. C’est la société évangélique belge qui travaille à l’évangélisation
de ce pays. Une vingtaine d’églises ont
été fondées, presque exclusivement composées d’anciens catholiques; ceux qui les
composent donnent des témoignages encourageants de leur sincérité, de leur
zèle et de leur dévouement. Ce n’est pas
seulement dans les chapelles que la parole de Dieu est annoncée, c’est encore
dans les ci/netières où un véritable culte
se célèbre à l’occasion de chaque service
funèbre, c’est également dans les rues et
sur les places publiques, malgré les difficultés qu’on a rencontrées.
Quant aux perspectives de l’avenir, elles
sont plutôt tristes. L’incrédulité et l’indifférence ont fait de grands progrès; la religion est mise de côté , souvent même
traitée avec mépris. Mais s’il ne faut pas
se faire d’illusions, il ne faut pas non
plus se décourager, il faut répandre la
bonne semence et s’en remettre à celui
qui donne l’accroissement. On rencontre
(¡uelquefois dans les réunions do vives
sympathies qui sont encourageantes; môme pour les prédications eu plain air, il
arrive fré(|uemraeut que ceux ipii s’approchent pour se moquer ou jeter le trouble linissent par écouter avec attention,
ôtent leur <'hapeau qq’ils avaient gardé
sur la tête, et redemandent le chant d’un
cantique.
Importance de l’instruction. « Que chacun sache <in'il se. rend coupable contre
Dieu en n’clevant pas dans sa connaissance et dans sa crainte les enfants (|ui
lui ont été donnés, et ensuite, s’ils y ont
ijuelque aptitude, en ne les élevant pas
(tans l’étude et dans l’instruction. La
chrétienté n’est aujourd’hui si déchue (¡ue
parce(|u’on a délaissé l’enfance; c’est par
celle-ci c|u’il faut rccomnieucer.
» Le diable a son affaire quand il trouve
partout gens iufptes et bûches grossières;
car les choses alors en vont bieu plus
mal sur la terre, et il sait bien que les
écoles (|ui, çà et là, comnieucenl à poindre et à grandir, sont h's semeni-es de
l’Eglise et se dévelo[)peut sous l’actiou
de la Parole de Dieu.
» Si je n’étais ministre de l’Evangile ,
je voudrais être maître d’école; car après
le Saint .Ministèri', il n’y a (las de tâche
plus utile, plus grande, meilleure, encore
des deux ne sais-je vraiment laquelle vaut
mieux ». Luther.
Le recensement du 31 décembre 1871a
donné pour Turin une population do
212.644 habitants, savoir 107.073 du sexe
masculin et 105.571 du sexe féminin.
Savent lire 1473 hommes, savent lire
et écrire 79.912 ; 25.688 ne savent ni lire
ni écrire.
Savent lire seulement 3815 femmes,
savent lire et écrire 64.279, ne savent ni
lire ni écrire 37.4.39.
Ainsi sur les 212.644 habitants:
5.288 savent lire,
144.209 savent lire et écrire,
64.147 ne savent ni lire ni écrire,
déduisant 19.820 individus au dessous de
6 ans, le nombre réel de illettrés se réduirait à 43.327 individus, ce qui repré’sente le 21 0|0 do la population.
En 1861 il y avait à Turin le 25 Oio d’Uletlrés.
8
-160
Chronique locale
On nous communique ce qui suit :
KTAHUSSEMENÏ INDUSTRIEL DES COPPIERS
La Tour-Pélis.
Noos croyons tievoir attirer l’attention
(les vaufiois sur cet elablissement fonde
par iM. Rohdé do Magdeburg, et dosliné à
former parmi nous de bons ouvriers tapissiers en meubles, selliers, surtout [lour
articles de voyage.
Nous nous bornons pour aujourd'hui
à annoncer que la maison est ouverte,
([ue deu\ apprentis déjt’i sont à l’œuvre
sous uue excellente direction ; que de»
valises, des sacs de damC' sont confectionnés et vendus.
11 nous a agréable d’entendre un
vaudois établi à l'étranger, bien compétent à notre avis, juger favorablement ce
modeste essai, et nous donner un encouragement pratique, comme diraient les
Anglais, par une souscription annuelle de
l'r. 20 pour la pension d’un élève dont
l’apprentissage durera trois ans. Les persomips (|ui désirent des informations parliculières, peuvent s’adre.S^er ci M. Rohdé
liii-méme, à M. G. Appia pasteur à Paris
et à .M. R. Malan pasteur à la Tour.
(JTIironiquc politique.
Italie. — Les Chambres s’occupent
do la discussion do projets de loi d’intérêt
secondaires, en attendant que les rapports
sur les budgets définitifs del872 soient
prêts.
Espagne. Au milieu des contradictions et de l’incerlilude des nouvelles, il
y a au moins ceci de positif, c'est que
les républicains ne se sont pas unis aux
carlistes sur les champs de bataille, comme ils l’avaient fait dans les élections
aux Cortès, c’est en outre que les carlistes sont partout battus et qu’un très
grand nombre d’entre eux ont fait leur
soumission ou ont été faits prisonniers,
c'est enfin que l'armée est restée jusqu’ici
fidèle an gouvernement. Don Carlos doit
s’être réfugié en France. Ce prétendant
l'st neveu de Ferdinand Vit et fils do lean
Charles qui a renoncé î» ses prétentions
en sa faveur. Son nOm est Charles Marie
duc de Madrid; il est néSeii 1848 et a
épousé la fille du duo do Parmo Charles III.,
Allejaaagixo. Laîdiàtu allemande
s est occupée des pétitions catholiques
en faveur des Jésuites. La majorité libérale est, tout-à-fail hostllo à l'esprit üUramontein des pétitions.
Le gouvernement de l’Empire d’Allemagne a nommé le cardinal Hohenlohe
ministre auprès du pape; mais le Saint
Siège , poliment interrogé s’il agréait cet
ambassadeur, l’a absolument refusé. —
Aussi est-il pins que probable que l’Allemagne n’enverra auprès du Vatican qu’un
chargé d’affaires, lequel est un luxe inutile, et dont on pourra se passer quand
on aura résolument accepté le principe
de la séparation de l’Eglise d'avec l’Etal.
I<'‘r'ance. La Commission d’enquête
de la capitnlation de Metz ayant fait un
rapport défavorable au maréchal Bazaine,
ce dernier doit être jugé par un conseil
de guerre et s’est constitué prisonnier à
Versailles dans une maùson particulière
où il est sous la garde de 150 hommes
commandés par un colonel.
RECENSEMENT 1872.
jVlasisel.
Population ....
hi'îunies femmes
327 363 = 690
Etat citiil.
690
A marier .... 399
Mariés .... 246
Veufs .... 45
Total 690
Instruction.
Savent lire et écrire 484
Ne .savent que lire . 40
Evangéliques
Catholiques
au dessus de 5 ans
Total
Religion.
Total
690
615
75
690
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