1
Année XIV®
PEIX R’ABONKEMENT PAR AU
Italie....................L. 3
Tous les pays de TTInion de
poste . . . . » 6
Amérique du 9iid . . » 9
On s'abonne:
Au bureau d’Adminîstration*,
Chez MM. les Pasteurs ;
Cbes fil. JEnieat Kobert ('Pignerolj
et à la Librairie Ohiautore et
MaBoarelll ('Pignorol ).
r/'abonnemoiît part du 1* Janvier
et se paie d’avance.
N, k’
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centiraes chaoun.
Ahjwwcss; 30 ceatlmes par ligne
pour une seule fols, —15 céntimos de 2 à 5 fols et 10 cen
timos pour 6 fois et au c
S’adresser pour la iicdoction. et
l'àdiriinlstratioD a M, le Pasteur II. Bosio — Saint GermainCluson ('Pinerolo) Italie.
Tout changement d'adresse est
payé 0,25 contîmes,
-T3
c»
LE TEMOIN
ÉCHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Towii' uiA .vsrrs tp->nuin%. Aotkh 1 , 8.
Suivant la vérité avee la charité. Erii. iv, 15.
.■Soin ma ii^o.
Nous connaissons en partie. - Séance
annuelle de la Société des Missions Pra dol
Torno. - Correspondance. — M"" veuve
Malan-Peyrot. — M. Ügon dans la République Argentine. — Mission de l’Ou-Ganda.
^ Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. — Souscription. — Revue politique.
mm co^i^AisMPis PiitTiE
Lettre à un abonné
Mon cher ami,
Vous vous montrez surpris et
presque scandalisé de voir que
les personnes qui étudient sérieu■sement la Bible n’arrivent pas k
être d'accord sur tous les points.
Peu s’en faut que vous ne prononciez la parole désespérante de
Pilate: Qu’est-ce que la vérité? Et
cependant la vérité existe, vous
n’en pouvez douter, car ce qui est
vrai, c’est pi écisément ce qui est,
tandisque ce qui ne correspond
pas k la réalité n’est que men
songe. Vous sentez que l’homme
a été créé pour connaître la vérité;
vous êtes heureux que Dieu se soit
révélé à l’homme déchu, dans sa
Parole; mais il vous semble que
la lecture de la Bible devrait faire
disparaître toute divergence d’opinions en matière religieuse. Le
Saint Livre vous serait, dites-vous,
doublement précieux s’il produisait ce résultat.
*
•k *
Que vous dirai-je, cher ami?
Vous soupirez après ce qui est
parfait. Je ne puis que sympathiser
avec votre désir. Toutefois, je désire vous mettre en garde contre
une exagération. Si vous prenez
dans leur ensemble^ les millions
d’hommes de toute langue et de
toute tribu qui font de’ la Bible
leur nourriture spirituelle, n’est-il
pas vrai qu’il existe entre eux un
merveilleux accord ? Ils seront nés
sous le soleil d’Afrique, ou au
milieu des glaces du Groenland,
ils seront bien pauvres ou très
riches, ignorants ou savants selon
2
.26.
le inonde — mais la Parole de Dieu
les a unis dans les choses essentielles. Ils adorent un seul Dieu
créateur de toutes choses; ils invoquent un seul Seigneur JésusChrist, Sauveur de leurs âmes ; ils
croient au St. Esprit qui renouvelle les cœurs; ils reconnaissent
une même règle de conduite, ils
ont une môme espérance pour l’éternité.
Si vous songez un instant à
l'importance de ce résultat, les
divergences secondaires vous paraîtront peu de chose en face de
cet accord profond dans ce qui est
essentiel.
«
* «
Les divergences je ne songe pas
à les nier ; elles me paraissent,
au contraire, inévitables pour plus
d’un motif. •
Je ne prétends pas fixer la limite
entre ce qui est essentiel et ce qui
est secondaire dans larévélation de
Dieu. Mais il est évident qu’il y a
des vérités capitales sur lesquelles
la Bible revient toujours et qu’elle
présente sous les, formes les plus
variées ; tandis qu’il en est d’autres
qui sont moins clairement révélées. N’est-il pas naturel que ces
dernières soient exposées à être
moins bien cojnprises que les premières ? Je pourrai me tromper
sur la nature du millennium en
lisant ma Bible; mais je ne puis
me tromper sur le chemin à prendre pour être sauvé. Je puis avoir
sur la descente! aux enfers une idée
que d'autres ne partagent pas;
mais puis-je hésiter sur la réalité
de la mort et de la résurrection
de Christ?
*
★ ir
Sans doute, le spectacle de millions d’hommes connaissant la
vérité dans sa plénitude, la contemplant comme un soleil sans
nuages, la saisissant dans son vaste
ensemble et dans tous ses détails,
« connaissant comme ils ont été
connus», —■ serait quelque chose
d’admirable. Mais ’est-il réservé à
cette terre? Comme l’a dit le comte
do Gasparin,« aucun de nous n’est
arrivé, nous sommes tous gens en
route». La connaissance de la
vérité ne peut être que graduelle.
Nous commençons par être des
enfants pour devenir ensuite des
hommes faits. Il y a les forts et
les faibles ; ceux qui en sont aux
premiers contours de la route et
ceux qui touchent au sommet de
la.montagne. iNqs progrès dépendentdebeaucoup de causes Ils peuvent être hâtés ou ralentis suivant
que nous “conservons une bonne
ou une mauvaise conscience, que
nous persévérons dans la prière
ou que nous nous relâchons. Et
même les plus avancés diront encore avec St. Paul: «Aujourd'hui
nous voyons comme avec un miroir, d’une manière, obscure, mais
alors nous verrons face à face;
aujourd’hui je connais en partie,
mais alors je connaîtrai comme
j’ai été connu » (i Coe. xni). Tant
que notre connaissance est imparfaite, il faut nous attendre à rencontrer des divergences d’opinions.
*
* *
Croître dans la connaissance
comme dans la sainteté et dans la
charité, telle est notre tâche ici-
3
.27
bas. Il n'entre pas dans les desseins
de Dieu de nous donner la possession de la vérité en formules toutes
faites, ou sous la forme de définitions papales soi-disant infaillibles. C'est en s sondant », en « méditant jour et nuit» en • examinant
tous les jours » les Ecritures et en
mettant en pratique la vérité
connue, que la lumière croît poiiri
l’enfant de Dieu. Etre dispensé de
l’effbrt persévérant et personnel
qu’exige le progrès dans la vérité,
ne nous serait point salutaire. Et
il nous est bon d’apprendre, par
nos imperfections elles-mêmes,
combien nous avons besoin de
l’Esprit de lumière et de vérité,
. Votre compagnon de rouie
H . B
Séanee annuelle
DE L4 SOCIETE DES IHSSIOPiS
Era del Turni)
Vendredi soir, 20,janvier, avait
lieu dans l’ancienne École normale,
au Collège, la séance du cinquième
anniversaire de la Société Pra del
Totmo à laquelle assistaient, outre
les membres de la Société, un bon
nombre d’amis et d’amies des Missions
du Val Pélis. Dans sa courte allocution
d’ouverture, le président Mr. Soulier,
se plaignait du peu de progrès que
la Société avait fait pendant les douze
mois écoulés; nous verrons plus lard
que ces plaintes qui honorent celui qui
les fait, ne doivent pas trop effrayer
les amis de la Société. Prenons toutefois bonne noie du chaleureux appel
qu’il adressa aux Fnembreshonorairés.
Un peu d’aide et de secours pour
les jeunes soutiens d’une cause aussi
noble que l’est celle des missions!
11 faudrait avoir le cœur bien dur
pour refuser de répondra,
Après la lecture du chapitre 10“® de
l’Evangile selon Saint Luc, et celle
du procès-verbal de la dernière séance
anniversaire, le président communique
à l’assemblée deux lettres fort intéressantes des missionnaires Weitzecker
et Jalla, puis un billet du membre
honoraire Adolphe Jalla, actuellement
étudiant missionnaire à Paris.
La partie la plus intéressante de la
soirée fut certainement celle consacrée à ta lecture du Rapport présidentiel sur l’exercice 1887. Arrêtonsnous-y un instant. Le nombre des
membres honoraires s’est accru de 7
pendant l’année écoulée, ce qui fait
en tout 96. Ceux-ci peuvent se diviser en trois catégories; 1° Les exemplaires, c’est-à-dire ceux qui ,
outre leur contribution, fournissent
à la Société un peu d’aide et leurs
bons conseils. — 2“ Les membres
réglementaires qui se contentent de
payer slrictemenl leur contribution
annuelle, et finalement ; — 3° ceux
qui sont menacés par la sentence contenue dans le paragraphe 6“® du règlement, c’est-à-dire... qui ne paient
pas leurs contributions.
Deux soutiens de la Société ont Até
enlevés par le Seigneur: le lecteur
a nommé nos regrettés professeurs
MM. Nicolini et Malan, qui tous deux
sentaient profondément de quelles bénédictions pouvait être pour le Collège
une Société qui s’occupe de l’histoire
moderne du règne de Dieu.
Un membre nonoraire est démissionnaire.
Quant aux membres effectifs, leur
nombre ne dépasse pas dix, celte année,
et le rapport confesse candidement
qu’ils auraient pu manifester plus de
zèle et plus de régularité" dans la
fréquentation des séances.
Malgré celte pénurie de membres,
37 réunions purent être convoquées
pendant le courant de l’année écoulée,
dans les différentes paroisses de nos
vallées. A l’imitation de nos anciens
barbes, nos jeunes amis ont parcouru
nos montagnes deux à deux, parlant
partout des progrès obtenus pay la
prédication de l’Evangile du règne,
et collectant pour les missions.
4
-2S
Non contents d’avoir exploité les
plus hauts hameaux de nos Vallées,
tels que Linsart et Rodorel, ils traversèrent le col de la Croix, et tinrent
une' réunion au milieu de nos frères
vaudois transalpins, à Brunissard
(Ârvienx ), rapportant de leur tournée
frs. 5,05 pour les missions.
Notre nouvelle paroisse de Pignerol
ne fut pas oubliée, et elle fournit un appoint de plus de 20 francs. En somme;
600 francs ont été colleclés pendant
la dernière année et vont être envoyés,
par le moyeh de la vén. Table, au
Comité de Paris.
Après la lecture du Rapport, la parole fut accordée aux membres de la
Société pour la discussion. Plusieurs
membres honoraires en profitèrent
pour adresser à nos amis quelques
conseils et les encourager à persévérer, malgré les difficultés qu’ils rencontrent sur leur chemin. Nous mentionnerons seulement la chaleureuse
allocution de Mr. le directeur du Collège: «Je voudrais, chers jeunes amis,
que chacun de vous considérât comme
un honneur d’apparlenir au Collège,
comme un honneur d’être membre de
la Société de la Balziglia, mais surtout
un honneur d’être membre de la Société Pra del Torno. Les bienfaits que
vous pourrez retirer de celte Société
pour laquelle je souhaite avant tout
une large mesure d’esprit chrétien,
sont nombreux; d'ahord vous apprendrez à vaincre votre timidité naturelle et à parier en public.
Ensuite vous ne pourrez faire à
moins que de vous dire; Si je parle
de l’Kvangile. il faul que je vive selon
l’Evangile. Enfin l’intérêt que vous
porterez aux missions vous aidera à
vaincre un bien vilain penchant du
cœur humain, qui est profondément
enraciné dans chacun de nous, je
veux dire l’égoïsme! Ah si nous apprenons à être anxieux pour le bien,
le salut des malheureux païens, notre
cœur ne peut faire à moins que de
s’élargir.
Le chant du cantique 116 et la
prière terminèrent, vers 9 heures 1[2,
la séance que personne ne trouva
trop longue
Reporter missionnaire.
Correspoubaticc
Mon cher Rédacteur,
Vous avez annoncé mon départ pour
Marseille- C’est ce qui m’engage à
vous écrire, depuis ici , quelques
mots. Tous les amis seront nien aise
de savoir que mon voyage a été bon
et que l’accueil que j’ai reçu de nos^
frères de Marseille a été très cordial.
C’est encore au N° 38 de la rue de
la République, chez notre frère M.
Tourn, que j’ai reçu, avec ma femme,
une agréable hospitalité.
Pendant la journée, je cherche à
faire, le plus vite possible, la connaissance des quartiers et des rues de la
ville. Nos Vaudois, malheureusement,
se trouvent éparpillés aux quatre
coins de la grande cité. Je crains fort
que mes six mois s’écoulent avant
d’avoir su et pu les trouver tous, au
moins une fois, pour leur dire que
l’Eglise, à laquelle ils se rattachent,
ne les a pas oubliés.
Nous en avons heureusement de
ceux qui sont faciles à trouver. Je n’ai
qu’à me rendre le soir dans une de
ces réunions populaires qui ont lieu
dans différents quartiers de la ville, et
je suis toujours sûr d’y rencontrer des
personnes connues, ou non connues
encore, mais des Vallées, qui m’attendent à la porte pour me serrer la main.
Quelle excellente chose que ces réunions d’appel ! Je ne parle pas d’autres
réunions plus familières encore que
les premières et plus privées, dans
lesquelles la prière lient toujours la
principale place. Le chant aussi dans
ces cuites publics, contribue beaucoup
à l’édification de tous. - Je n’ai rien
de meilleur à établir pournosVaudois,
si ce n’est de les encourager et de
les disposer, si possible, à profiler
de ce qu’il y a déjà.
5
J’ai trouvé quelques-uns de nos
compalrioles convertis qui désirent
que nous puissions annoncer bientôt,
qu’un local de conférences est ouvert
our eux. C’est ce qui me préoccupe
e plus dans ce moment.
J’ai besoin de courage et de zèle.
Je me recommande, cher.s frères, à
vos prières. J. P. Micol.
r.
H- Veuve HU«IV.ri:tllOT.
Nous venons de recevoir de Turin
la douloureuse nouvelle de la mort
de Madame Caroline Malan née
•*eyrol,laveiivevénérée de feu Joseph
Malan. Dieu l’a reprise <à lui, sans
souffrances, mercredi 25 courant à
7 h. du matin. Quoique Madame veuve
Malan fût arrivée à sa 70™ année,
son départ a été une pénible surpri.se
pour les parents et pour les nombreux amis qui avaient appris à apprécier son dévouement et .sa modestie.
Kl. mm
dans la République Argentine
Poniarct, le Janvier 1888
Cher Monsieur,
Vous sachant, avec bien d’autres,
impatient d’avoir des nouvelles du
pasteur de Colonia Valdense, que
vous saviez visitant pour la seconde
fois les Vaudois épars dans l’Argentine, je vous transmets celles que je
viens de recevoir, qui, bien qiîe trèsincomplètes, ne seront pas lues sans
intérêt. J D. Rtvom.
« Grâce à Dieu nous jouissons d’une
fort bonne santé, nous en particulier et tous en général. N’étaient
les nombreux et cruels départs, qui
ont eu lieu aux Vallées, coup sur
coup, nous n’aurions guère eu d’occasions de penser que notre fin aussi
est proche. Quoique l’éloignement
amortisse les chocs, il ne nous a pas
été difficile de nous associer au deuil
dans lequel l’église était plongée.
J’étais en plein Chaco, an 28® parallèle, à 10 lieues à l’ouest du Parana, lorsqu’un numéro de l’Avvisatore, adressé à un colon, perdu dans
ces parages, vinTm’apprendre que le
Synode avait témoigné sa sympathie
à plusieurs familles; mais ce ne fut
qu’à mon retour que je sus que parmi
les familles était celle de mon ami
Meynier, qui avait perdu son chef
lui-même. Afirès celte triste nouvelle
arrivèrent celles de la mort des bienairnés Niccolini, Malan, Meille et de
notre tendre grand-mère; nos cœurs
étaient brisés et nos larmes se mêlaient abondantes à celles qim versaient nos amis loinlain.s.
Je jetterai maintenant avec vous un
rapide coup d’œil sûr mon dernier
voyage, complément de celui que j’avais dû interrompre l'année précédente. Nos vaudois se sont établis
dans presque toute l’Amérique du Sud,
Ceux de la Colonie Alexandra, au fond
de TElat de Sanfa-Fè, non contents
de l’isolement bien trop grand déjà
dans lequel ils vivaient, se sont encore éloignés d’une quarantaine de
lieues plus au Nord. Pour visiter tous
les groupes, échelonnés de BuenosAyres à Alexandra, il m’a l'allu parcourir une distance, qui n’eslpas inférieure à 1500 kilomètres, et passer
par des lieux sans cesse encore exposés aux incursions des Indiens.
Depuis mon retour il n’y en a pas eu
moins de trois, dans l’une des quelles
ont été tuées quatre personnes dans
la Colonie de Las Garzas, où j'ai eu
plusieurs cultes, quatre mariages et
douze baptêmes.
On ne se coudoie certes pas dans
ces parages ; une colonie qui a 8 lieues
de long sur 2 de large ne compte à
cette heure que 40 familles. Cependant certains coins sont déjà cultivés
et haliités par un bon nombre de
pei'sonnes, qui s’occupent de l’exploitation de la canne à suci e. Ces coins
sont de véritables oasis qu’on est tout
surpris de rencontrer au milieu des
déserts du Grand-Chaco,
6
...30
Au delà de le Colonie d’Alexandra
il n’y a plus dans le pays aucune sécurité. On m’avait charitablement averti qu’on nous volerait tout au moins
les chevaux de notre char, Rien de
pareil ne nous est arrivé; c’est à peine
si nous avons, pour nous être égarés,
couru le risque de passer deux nuits
dans les bois. Malgré tout ce qu’on
peut reprocher aux Indiens, ce ne
sont pas eux, niais les colons, les
autorités, les missionnaires catholiques eux-mêmes, qui méritent le
plus la qualification de sauvages, car
après leur avoir enlevé leur pays et
les avoir acculés dans les solitudes,
on les lue à coups de fusil, avec ou
sans prétexte; et là où l’on essaye
de les organiser en colonies, on les
brutalise, on les dépouille, on leur
vole même les rations que le gouvernement leur assigne. Qu’arrive-t-il
alors? Des bois où ils se sont réfugiés
comme des bêtes fauves, ils s’élancent, poussés par la faim, pour se
livrer à la maraude, au vol et au
pillage.
C’est dans ces excqrsions que les
Indiens, trop souvent, tuent les personnes qui se trouvent sur leur chemin; mais pour venger un colon, ou
pour l’enlèvement d'un cheval, iis
sont eux-mêmes tués par dizaines et
leurs villages sont incendiés; le plus
souvent ceux qui sont surpris ne sont
pas eux les vrais coupables.
Dans tout cet immense Chaco il
n’y a pas une seule mission évangélique, et c’est un grand mal, car elle
y aurait certainement du succès. Les
indiens de ces régions sont dociles et
se laissent diriger d’une manière
étonnante, à la fois, et encourageante.
Leur seul défaut c’est d’être extrêmement indolents. L’établissement
d’une. rni.ssion vraiment chrétienne
dans le Chaco, voilà ce que ne peut
s’empêcher de désirer ardemment quiconque a vu d’un peu près ce nialheul’eux pays.
Depuis mon retour de l’Argentine,
je n’ai pu jouir du repos après lequel
j’avais vivement soupiré. Bon nombre
de jeunes gens qui ont le désir de
s’in.struire et de se rendre utiles dans
les écoles et l’évangélisation, m'ont
prié de leur donner des leçons. Je
m’occupe avec eux de latin, de mathématiques et surtout de l’élude de
la Bible. Ainsi, pendant que mon collègue travaille à agrandir son temple-école, j’essaye d’élargir le cercle
des connaissances de mes élèves. '
Comme la maison est plus saine,,
nous nous portons mieux, tant l’été
que l’hiver. Le seul inconvénient que
nous déplorions, c’est que nous avons
de temps à auife la visite d’un scorpion, qui dans la soirée se promène sur
le plancher. Avant-hier j’ai tué le second de la saison. L’année dernière
j’en ai abattu je pesais plus combien.
Je ne sais vraiment d’où ibs sortent.
Jusqu’ici aucun de nous n’a été piqué
et c’est là une grâce dont il nous
faut être reconnaissants, car la piqûre
de cet animal, pour n’êlre pas mortelle, ne laisse pas que d’être très
douloureuse.
Veuillez saluer les amis qui se
souviennent de nous et agréer nos
affectueux recuerdos».
Mission de l’Ou-Ganda
On sait qu’après le martyre de
l’évêque Hanninglon et de beaucoup
de chrétiens indigènes, un,.senl missionnaire anglican, monsieur Mâckay,
était resté à la cour du roi iMouangâ.
D’une lettre écrite le 8 mars dernier
par ce courageux ouvrier laïque, il
résultait qu’à celte date, il avait conduit l’impression de l’Evangile selon
St' Matthieu jusqu’au 21* chapitre,
- que «les chrétiens, toujours menacés de mort, restaient pourtant en
communication secrète avec lui, —
que le roi Mouanga, toujours intempérant et sanguinaire, songeait maintenant à compléter la série de ses
changements de religion en embrassant
l’islamisme, — et que le missionnaire
lui-même se .sentait quelquefois affreusement découragé. « Une sombre
mélancolie, écrivait-il, m’envahit par
moments, etjemesurprendsâ verser des
larmes comme un enfant. Alors, quand
7
r
,.31 —
je lis ces merveilleuses consolations des
psaumes de David et d’Asaph, elles
font frémir tout mon être d’une joie
indicible. La puissance à peu près illi
mitée du mal est ici comme un poids
qui comprime tout ressort; il faut
sans cesse raviver l’espoir que l’on a
de l’éternelle destruction du mal et
du triomphe de la justice pour pouvoir
supporter le présent, patienter et
persévérer jusqu’au terme. »
A la fin d’août, on mandait de
Zanzibar que M. Mackay avait quitté
rOu-Ganda et qu’il gagnait la côte.
On a su depuis qu’à l’instigation d’un
Arabe (probablement musulman),
Mouanga avait expulsé le missionnaire
qu’il considérait comme préparant à
sa cour une intervention étrangère
qui vengeât la mort de l’évêque et
amenât le détrônernent du roi. —
Mr. Mackay espérait en elTet que le voyageur Stanley passerait par l’OuGanda en rejoignant Emin-Pacha.
En attendant, la Société anglicane
des Missions a renvoyé dans l’Ou-Ganda
le Rév. R.-P. Ashe, et elle y a
expédié plus lard un autre missionnaire du nom de Gordon. Ces deux
pionniers de l’Evangile auront-ils pu
arriver à leur destination ? — Nous
l’ignorons encore.
{Sem. Relig.)
iiouüçllca rcU^icuec
Les prédicateurs de la cour de
Berlin ont adressé, à l’occasion du
renouvellement de l’année, une lettre
de félicitations au prince Guillaume ,
petit fils de l’empereur.
Dans cette lettre, faisant allusion
à la réunion qui a eu lieu chez le
comte Waldersèe, à laquelle le prince
a assisté et qui a grandement mécontenté plusieurs personnages influents,
surtout M. de Bismarck, ils rappelaient au prince que les efforts pour
établir le règne de Dieu sur cette
terre provoquent la contradiction et
l’opposition et l’exhortent à se souvenir de cette parole: «Quiconque
me confesse devant les hommes, je
le confesserai devant mon Père céleste. €
Le prince Guillaume a répondu:
«Les malentendus auxquels a donné
lieu mon intervention en faveur du
bien-être de ceux qui soufTcent m’ont
vivement blessé; mais ils ne m’empêcheront pas de suivre l’exemple
donné par notre auguste empereur
et par mon cher père et de contribuer toujours, dans la mesure de mes
forces, au salut de lous ceux qui sont
dans le besoin, sans me laisser détourner de ma tâche par les agitations
des partis. »
On écrit de la Nouvel]e-Orléans,(Sud
des Etats-Unis) à l'Echo dela'Vériié:
<1 Le collège connu sous le nom de
Lefand üniversüy existe depuis dixsept ans et a reçu, chaque année,
environ deux-cent-cinquante étudiants,
de race noire, pour la plupart. Cette
race gagne énormément ici (Louisiane).
Ces étudiants sont intelligents et travailleurs, et la plupart se destinent
à l’évangélisation et à l’enseignement.
La population noire a fait de tels
ares, depuis vingt années, qu’elle
à surpasser les blancs en culture
intellectuelle. Il y a, â la NouvelleOrléans, plus de’ cinquante églises
baptistes de noirseï plusieurs pasteurs
très distingués. Cette partie Sud des
Etats-Unis compte seize collèges baplistes destinés aux gens de couleur».
___________________ {Egl. Lib.)
Clironi(|ue ®auboÎ0c
PoMARET. — L’Ecole latine a aussi
celle année, sa part dans les'épreuves
que traversent nos établissements
d’instruction secondaire. L’un de ses
professeurs, M*“!!. Guigou, est-empêché
depuis quelque temps par la maladie,
de donner ses leçons, sans qu’il soit
possible de prévoir l’époque où il
pourra, comme nous le désirons vivement, reprendre le travail.
Provisoirement, c’est M. l’Instituteur
Jacob Tron aidé de M. Ph, Peyrot
qui !a été appelé à remplacer M.
Guigou.
8
. 32__
SOUSCRIPTION
en faveur du temple de Pramoi
Montant des listes précéd. fr. 1489,70
MM. AvondelJ. Alberl {Genève) tV. 0,50
Jacob Pasquet
Jean Pasquet
Alexandre Meylre
Gardiol David
Malan Jean Daniel . » 0,50
Gardiol Michel . . » 0,50
Balmas Michel . . » 0,50
Gaudin Paul . . I) 0,50
Bounons Pierre . . » 1,50
H. Gay-Roche . . )) 4,Un Villarin .... » 3—
Malan Bertalol . . 10,M"“ C. Genevag . . . s!MM P. Bourne. . . . » 5,—
J. P. Long, Allemands 5, Malan Pierre . . 9 % P. Long .... » %Mmo Briquet-Long . .' . » 3,50
M. F. Gai'diol . . . » ■ 2,Mm- Bastian Long . . 9 5, Marie Huiler . 9 %M. le past. Ph, Rostan . » 10,
0,50
0,50
2.—
0,50
Total frs. 1555,70
BOURSE STEWART
Mr. J. J. Tron past. . . . fr. 5
He üuc {^oittiquc
Le nouveau Projet de réforme communale et provinciale vient d’être dis(ribué à la Chambre des députes.
Entr’autres dispositions, le projet
ministériel statue;
1"' Est électeur communal ,tout
citoyen, déjà inscrit sur le rôle des
électeurs politiques, âgé de 21 ans,
sachant lire et écrire et contribuant
en impôts directs, à la Commune,
pour la valeur d’au moins 5 fcs.
2“ Sont autorisées à élire leur
Syndic toutes les Communes chefslieu de Province ou de Circondaire,
ou bien fournissant un contingent de
population d’au moins 10000 habitants.
Le bureau central du Sénat ayant
proposé d’étendre âux missionnaires
a l’étranger la faculté de retarder
jusqu’à l’âge de 26 ans leur service
militaire, leMinislrede laguerre pour
des motifs d’opportunité, auxquels
la lutte avec le Vatican n’est, sans
doute, pas étrangère) s’est vivement
apposé à l’adoptiort de cet article,
menaçant, en cas contraire, de poser
la question de cabinet.
Un projet de loi spécial, sera, sous
bref délai, présenté aux Chambres.
La presse libérale juge très sévèrement une lettre du marquis Guiccioli,
fonctionnant comme Syndic de Rome,
et par laquelle il déclinait gentiment
la concession du terrein nécessaire
à l’érection du monument à Giordano Bruno, le martyr de la liberté,
brûlé, il y a quelques siècles, par les
papes. L’esprit au Vatican souffle,
évidemment, sur le Campidoglio, siège
du Conseil Communal de la Capitale.
Pour s’être prononcé, par écrit,
dans ce même sens, l’ex-ministre,
député et professeur Bonghi a été
sifflé, un de ces jours, par les étudiants de l’Université Romaine et empêché de donner sa leçon sur le pouvoir temporel.
Ensuite de ces désordres, un décret
du Ministère ordonne, avec raison,
la fermeture de l’Université.
— Le 26 c. en même temps que
l’on célébrait à Rome les funérailles
de Victor Emmanuel, les autorités
militaires et civiles de Massaua ont
dû .se réunir sur les hauteurs de Dogali dans le but d’y faire la commémoralion des 500 victimes tombées,
le même jour de l’année passée, sous
le fer des Abyssins.
— Rien de bien nouveau et de bien
précis touchant notre campagne Africaine. Un de nos alliés, l’aventurier
Debeb, a passé les confins du territoire Italien, rejoint et fortifié par
l’arrivée de plusieurs chefs révoltés
contre le Négus.
En.vEST rtOBEUT , Gérant
Piglierei, lmp. Chiantore et Mascarelli.