1
Clnqulèine arme©.
N. a-r.
16 Septembre 1870.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
consacrée aux intérêts matériels et spiritaels
de la Famille \andoise. .
Qu6 toutes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
occupent
PBIX D ABOHNBHERT :
Italie, A domicile (un an) Fr. 3
Suisse...................*5
France...................*6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
I7n numéro arriéré : ÎO cent.
BDBEADX D’ABOISniEHT
Torre-Peli.tce : Via Maestra,
N.42, (Agenzìa bibliografica)
PiGNERoL : J. Chiantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Librerìa Evangelica, via de’Paneani. ^
5
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction ; â Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice.
Sommalro.
Un sermon vaudois de 1613. —dgrtcuUure.
Chronique locale — Chronique politique.
m SERIHON VAUDOIS DE 1613
Le sermon dont nous ne donnons
ici que la conclusion est apparemment celui d’un jeune pasteur qui
entre en fonction dans une des églises vaudoises, beaucoup plus nombreuses en 1613 qu’aujourd’hui.
Il est écrit de la propre main de
l’auteur, qui l’a intitulé : « Mon
presche de présentation, » et l’on
y voit successivement indiqués les
écueils que doit éviter le pasteur
surtout quand il est jeune encore,
les qualités qu’il doit revêtir pour
êtrè le modèle des fidèles , et les
devoirs du troupeau » tacitement
enveloppés » dans las paroles du
tei?te(l Tim. 4,v. 12).
. Malgré la facilité dont fait preuve
le prédiolateur V nous ne voudrions
pas précisaient donner son «presche» pour!un modèle: la pensée
de l’Apôire imparfaitement saisie ,
la vérité évangélique trop sous
entendue, une marche un peu indécise, trop de promesses à une église
qui ne semble pas avoir désiré son
ministère , tels sont quelques uns
des défauts du jeune débutant.
Mais d’un autre côté ce discours
est le premier d’une collection de
cahiers autographes réunis sous le
titre d’ «Anciens sermons vaudois» ;
il a été prononcé « au temple d’en
haut le dimanche 23 mars 1613,
jour de la première cène, au soir» ;
il nous reporte par conséquent à
deux siècles et demi en, arrière , à
dixsept ans avant la peste qui emporta presque tous nos pasteurs, à
cëà temps où les moines commençaierit d’infester'les Vallées et où
les églises vaudoises de Ja plaine
et. du lUjprovince de Suluces tou»,
chaient à leur ^uine.; c’est plus
'qu’il n’ett^fâutpôùr ndus justifier
2
-290
d’ea avoir détaché ces deux ou trois
pages pour nos lecteurs.
Après la sainte-cène du matin,
le prédicateur eût bien désiré n’occuper les âmes que de « la mort
douloureuse du Fils de Dieu et de
sa résurrection ; » « mais comme
nous espérons, dit-il, avoir la consolation de nous entretenir avec
vous de ces grands bénéfices (bienfaits) pendant le cours de la semaine » et que nous devons à cette
heure commencer le cours de notre
ministère au milieu de ybus, ayant
eu la consolation d’y être appelé
du Seigneur par les ordres des puissances qu’il a établies sur nous en
sa grâce (1 ), nous avons cru juste
et convenable de nous appliquer à
présent tout entier à méditer avec
vous toutes les parties de notre
devoir , en profitant pour Cet effet
du conseil de S‘ Paul à Timothée :
« Que nul ne méprise ta jeunesse ;
mais sois le patron des fidèles » ( 1
Tim. 4, V. 12).
Puisque ces paroles sont assez
claires , employons seulement encore quelque temps à en retirer
toutes les instructions que l’Esprit
de Dieu nous y présente et principalement celles qui regardent les
devoirs des pasteurs envers les
troupeaux ou les dispositions des
peuples envers leurs ministres.
,, La première leçon que nous pouvons retirer des paroles de S. Paul
à Timothée, c’est que les vrais
évêques, les ministres du saint
Evangile doivent travailler de tout
leur pouvoir à gagner les cbeurs
(1) Qui sont ces puissances? ;
et l’estime des, fidèles qui sont
commis à leurs soins ; c’est dans
cette> bienveillance mutuelle qu’ils
doiventf* trouver leur consolation ;
c’est dans cette pensée que S. Paul
disait aux Romains : « Je rends honorable mon ministère;» or pour
le rendre honorable il fallait qu’il
eût l’approbation de Dieu lui rendant témoignage par sa conscience
et celle des peuples. Aussi est-ce
à ces deux choses qu’il. veut que
Timothée regarde pour l’affermissement de son autorité et pour le
fruit de son ministère, lorsqu’il lui
dit au chapitre 2® de sa seconde
épître : « étudie-toi de te rendre
approuvé de Dieu, ouvrier sans reproche , » même aux yeux des hommes. C’est donc avec raison, mes
frères , que les vrais ministres de
l’Evangile ont toujours été jaloux
d’attirer la considération de leurs
troupeaux et de se fairfi dans)) leurp
cours une place qui leur en donne
comme l’entrée et la clef pour travailler avec plus de fruit à leur
sanctification et à leur salut. En
effet, quel fruit peut retirer de son
travail un pasteur dont la doctrine
n’est point goûtée, qui est odieux à
son troupeau pap son orgueil ou
par son avarice ; qui ne fait rien
pour gagner les cœurs et tout pour
se les aliéner. Oh ! que saint Paul
entendait bien cette maxime fondamentale de la conduite d’un ministre quand il déclare qu'il se faisait
tout .à tous pour en . sauver quelques
uns. Car qui est-ce que cette condescendance ne gagnerait. Il est
assez ordinaire que lès hommes
souffrent tout de ceux de l’amitié
desquels, ils sont (bien persuadés,
I au liefu qu’ils ne sauraient souffrir
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ni reproches, ni conseils de la part
de ceux qui par leur violence se
sont déclarés leurs ennemis.
Mais ce n'est pas assez de vouloir être en bonne odeur auprès
de son troupeau : les voies ( les
moyens) sont encore ici extrêmement importantes. Car ce n’est ni
par lâcheté, ni par flatterie , ni en
devenant un chien muet que Timothée doit s’acquérir cette considération. Non, non , chrétiens ; ce que
vous prendriez pour bienveillance
serait alors une amitié bien cruelle,
ou plutôt une véritable haine et
de Dieu et de son peuple. 11 faut
donc dire à Jacob ses forfaits et à
Israël ses iniquités; il faut d’un
côté déclarer une guerre implacable au péché et de l’autre avoir pour
les pécheurs une ardente charité,
une tendresse inexprimable. Je dis
une haine contre le péché, laquelle
il faut que le ministre fasse premièrement paraître en soi-même, en sacrifiant au bien de l’église tous ses
intérêts particuliers. Nous n’avons
plus de miracles pour justifier notre envoi ; mais comment pourronsnous mieux faire voir que nous
venons au nom do saint d’Israël et
en son autorité que par la sainteté
(de notre vie)? — Qui ne goûtera,
ô fidèles ministres de Christ > vos
leçons contre l’avarice quand on
verra dans votre conduite un vrai
détachement des choses du monde :
quelle puissance n’auront pas avec
la bénédiction de Dieu, vos paroles,
quand vous serez les « patrons des
fidèles en paroles, en conversation
(conduite), en dilection (en foi, en
esprit), en pureté ».
Mais si c’est le devoir des pasteurs do travailler à s’établir par
ce moyen dans les coeurs de leurs
troupeaux, ce n’est pas moins celui
des troupeaux de les recevoir avec
des témoignages d’affection, comme
ceux qui sont envoyés de Dieu. Et
c’est en quoi nous aurions juste
sujet de confiance que vous n ous
receveriez de la sorte, si les choses
qui se sont passées ne nous donnaient quelque raison de craindre
que nous ne venions à un peuple
prévenu contre nous, et à des personnes qui, par leur mépris , ont
assez fait voir qu’ils n’attendaient
aucun fruit de notre ministère. Cependant , mes frères, si d'un côté
ces témoignages de mépris et d’aversion rabattent notre courage ,
d’un autre côté aussi, des considérations plus fortes et plus dégagées
des mouvements de la chair nous
ont soutenu. L’une c’est la vocation
divine qui nous sera toujours un
puissant bouclier contre toutes les
oppositions du monde ; l’autre c’est
l’espérance que cette même aversion et ce mépris qui ont éclaté
pourront peut-être se changer en
bienveillance, quand les mouvements qui les soutenaient viendront
à cesser. Et pour vous témoigner,
âmes chrétiennes, que nous souhaitons de tout notre cœur cet heureux
changement, afin que nous puissions travailler à votre salut avec
plus de fruit, de courage , de consolation mutuelle, nous demandons
à tons par les entrailles de la miséricorde de Dieu notre Père, par les
compassions de Celui qui nous envoie, que vous dépouillant une fois
de toutes ces préoccupations, vous
nous donniez votre bienveillance et
votre cœur.
c Mais puisque c’est à nous de
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vous prévenir et de vous servir de
patron (modèle) dans cette dilection
mutuelle qui doit exister entre les
pasteurs et les troupeaux, nous
voulons aussi vous promettre que
sans avoir le moindre égard à tous
ces mouvements de passions, nous
vous regardons dès maintenant,
non pas comme des ennemis découverts ou cachés , mais comme des
personnes qui composent le troupeau qui nous est commis , comme
des personnes au salut des quelles
nous devons travailler, comme tout
autant de brebis dont nous consolerons les affligées , banderons les
malades, paîtrons les affamées, ramènerons les égarées , selon tous
les devoirs d’un vrai pasteur décrits
au chapitre 40® d’Esaïe, sans avoir
aucun égard à la différence des conditions, sans nous souvenir de toutes vos partialités ni y prendre la
moindre part, si ce n’est pour les
étouffer... Et pour cet effet nous
vous promettons d’avoir toujours
devant les yeux la leçon touchante
de S. Paul à ce même disciple Timothée (1 Tim, 5): «Je t’adjure
devant Dieu et les saints Anges que
tu gardes ces choses sans préférer
l’un à l’autre, ne faisant rien en
penchant d’un côté ».
Avec ces promesses et ces assurances , écoutez-nous donc, non
point par contrainte, mais d’un
cœur ouvert, afin que cette manière
douce et engageante redouble nos
efforts à travailler à votre édification. Et, s’il est permis de nous
servir ici de termes de saint Paul
{2 Cor. 7), qui avons-nous pillé, qui
avons-nous circonvenu» à. qui avonsnous refusé les consolations nécessaires ?/— Recevez-nous', non
point pour nous-même,. maisi en
tant que nous parlons au nom de
Christ et comme ses ambassadeurs.
Recevez-nous autant (aussi longtemps) que nous travaillerons avec
ardeur et sincérité à votre salut.
Recevez-nous, non pas pour borner
en nous votre imitation, car à cause
de l’imperfection des hommes, cette
imitation doit se rapporter aux vertus de Christ : soyez mes imitateurs
comme je le suis de Christ, disait
saint Paul. Ayez donc sans cesse
les yeux sur ce grand (portrait) original , sur sa gloire exprimée dans
le miroir des Ecritures Saintes. Et
lorsque vous verrez que les patrons
sensibles qu’il a mis dans son Eglise
s’éloignent du patron de Christ,
corrigez-les vous-mêmes ; c’est une
gloire qui nous donnera de la consolation...
Travaillons donc tous ensemble
à la gloire de Dieu et à netré salut
(1). Aidez-nous , âmes fidèles, de
vos saintes prières au Seigneur
pour la bénédiction de notre ministère; aidez-nous des témoignages
de votre bienveillance et de vos
encouragements. Que la commu«nion que nous avons tous à Christ
et à laquelle nous avons tous participé (le matin même) nous unisse
pour, travailler à un même but. Que
si les motifs de la chair nous éloignent >i parfois les uns des autres,
que des pensées plus célesteè nous
rapprochent comme les membres
,d’un même corps» jusqu’à ce que
nous soyons tous rassemblés dans
(1) Ici deux lignes Praeées par l’auteur
laissent voir ces mots ; « et au contentement des Princes chrétiens qu’il nous
^onne en sàgrâce, etc.»-. — Qui sont'ces
princes? ' ■'
5
le ciel, où il n’y aura plus de jeunesse ni de vieillesse, là où il n’y
aura plus qu’un troupeau, et où un
Pasteur sera tout en tous. Amen.
%rtcultute.
Nous empruntons au CoUivatore
de Casai les détails qui suivent,
relatifs à des expériences de M. le
prof, Pollacci sur la fermentation
vineuse.
M. Pollacci part de ce fait bien
constaté par lui, que c’est toujours
par le haut de la cuve, c’est-à-dire
dans la partie où se porte et s’accumule presqu’en totalité le marc
du raisin , un jour ou deux après
la vendange, que s’établit le mouvement de fermentation dont l’eifet
est de transformer peu à peu la
partie sucrée en principe alcoolique
et de convertir complètement le
liquide en vin ; de sorte que ce
n’estqu'insensiblement qu’un pareil
mouvement finit.par gagner la partie inférieure de la masse entière
et que , avant que toutes yjaiebt
participé, les couches liquides supérieures , précisément celles où
les râpes se trouvent, ont non seulement fini de bouillir et atteint le
point d'alcoolisation nécessaire,
i^ais l’ont dépassé et ont déjà converti en vinaigre une portion considérable de leur principe spiritueux en vinaigre par, suite d’un
contact trop général et trop prolongé dans lequel elles ont été maintenues avec l’air.atmosphérique. '
11 est donc de la plus haute im»
portance, pour échapper à un pareil
inconvénient dont le moindre effet
est d’altérer sensiblement la qualité
du vin dès le principe et de nuire
à sa conservation, de faire en sorte
que toute la masse fermente en
même temps et que le vin puisse
être tiré précisément au moment
où tout le sucre s’est converti en
esprit et avant qu’aucune de ses
parties ait eu le temps de se changer en vinaigre. Le procédé que
propose à cet effet le Professeur
Pollacci est des plus simples , et
l’expérience qu’il en a faite luimême et que d’autres personnes
très compétentes ont répétée avec
plein succès , ne laisse maintenant
aucun doute qu’il n’ait fait faire
un vrai progrès dans l’art de la vinification.
Il se résume dans les indications
suivantes : On se procure un fond
mobile percé de beaucoup de trous
et pouvant entrer plus ou moins
exactement dans la cuve. Quand la
vendange est achevé, on foule avec
soin les raisins et l’on place cette
espèce de couvercle horizontalement sur la masse : on pousse ainsi
parallèlement à lui-même de haut
en bas de manière à refouler les
râpes pendant que le moût pénétrant à travers les trous gagnera
le dessus. On fixe alors définitivement le couvercle à la hauteur où
l’on a.pp le faire au moyen de trois
ou quatre arrêts en bois qu’il sera
toi^ours facile d’établir le long des
parois intérieures de la cuve à 50
ou 60 centimètres, par exemple, du
fond proprement dit.
I, ;Ifé'iliquide se trouvera ainsi dans
les conditions les plus favorables
jpour que le mouvement de fermen-
6
-294
tation s’établisse également et en
même temps dans tous les points
de la masse, en bas comme en haut.
Il n’y aura plus qu’à le surveiller
pour tirer le vin à point nommé .
c’est-à-dire précisément au moment
où le mouvement aura cessé de se
manifester.
(Chronique locale.
La TToixx*. On nous assure que dans
les folles dépenses qui se sont faites dimanche dernier pour attirer du monde à
la foire et amuser les badeaux, la Commune n’a pas mis un sou. Si cela est vrai,
les contribuables n’ont qu’à remercier la
municipalité. Est-ce à elle aussi que nous
devons d’avoir eu, à la dernière foire,
un peu moins de ces infirmes qui s’échelonnant le long du chemin assourdissent
d’ordinaire les passants de leurs cris lamentables ? Nous aimons à le croire. 11 y
en avait encore cependant, et s’ils criaient moins fort, ils étalaient néanmoins
un peu trop leurs difformités. Or il y a
des gens qui voient à cette sorte d’exposition de sérieux inconvénients.
— La Table a fixé à aujourd’hui, 14
courant, l’examen des instituteurs qui désirent obtenir d’elle un brevet d’aptitude et
de capacité pour l’enseignement primaire
dans les écoles de l’Eglise Vaudoise. La
Commission d’examen se compose de MM.
CharbonnieretNiccolini professeurs, Malan
pasteur, Elisée Costabel et Soulier instituteurs.
— Le Comité de dames pour secours
aux militaires blessés a pu recueillir en
très peu de jours la somme de (540 francs
70 cent.) cinq cent quarante francs et70
centimes. Sur cette somme trois cent
quarantetfraucs et 70 centimes (340 francs
70 cent.) ont été employés à l’envoi de
cent cinquante (150) chemises toutes neuves, à l’exception de cinq données par
trois ou quatre personnes. Le reste, deux
cents francs (200 francs) a été expédié
comme les chemises, à l’Agence internationale de secours aux militaires blessés,
le tout pour être-partagé également entre
l’armée française et l’armée allemande.
Les frais (16 francs) occasionnés par l’achat de l’or et du bon sur la poste ont
été provisoirement couverts parjun don
spécial.
Le comité, ayant ainsi terminé sa tâche,
nous charge d’exprimer sa reconnaissance
soit aux 170 donateurs qui ont si promptement répondu à son appel, soit aux personnes qui ont travaillé gratuitement à la
confection des chemises, soit enfin aux
collectrices pour le zèle qu’elle ont mis à
réunir les offrandes.
Après quoi VEcho demande humblement
la permission de remercier à son tour le
Comité lui-même autant pour l’initiative
qu’il a prise en cette affaire que pour la
manière dont il s’est acquitté de sa tâche.
Dieu veuille qu’il n’ait pas à y revenir au
profit de nos propres soldats!
luirai et R,od.ox*et. A partir du
premier septembre 1870, le vallon de Jlodoret cessera de former une Commune
séparée pour se fondre avec celle de Pral,
qui seule aura l’honneur de figurer au
nombre des 8000 Communes du royaume.
Ainsi a décidé un decret royal du 25 juin
dernier publié par la Gazette officielle du
25 juillet. Ces sortes de fusions, disait le
Ministre de l’Intérieur au Sénat (séance
11 août) ne se font jamais que sur l’avis
du Conseil provincial, et dans des conditions économiques et topographiques
spéciales. C’est juste. Mais alors on ne
voit pas très-bien pourquoi la Commune
de Pral conserve le Bessé, qui est dans
une autre vallée, tandis que Serre<ieil
et les Fontaines qui lui apparlieonent géographiquement, et continuent de fiiire
partie de la Commune dè Salse. Avec un
partage comme celui-là, il a pu se faire,
il n’y a pas longtemps, qu’un quartier de
rocher s’étant détache de la montagne ,
roula de Salse sur un pont de Pral.
Chronique |>bltttque.
France. — Le Maréchal MacMahon , blessé, comme on sait, le
l'septembre au début de labataille,
n’est pas mort, même on le dit Sh
voie de guérison. —■ Les Prussiens
portent à plus de cent mille, dont
qdatre mille oflSciers.le nombre des
soldats faits prisonniers ou ayant
capitulé le 2 septembre à Sédan.
Dans l’immense matériel de guerre
tombé entre lenrs mains, ils men-
7
-295
tionneat dix mille chevaux et 550
pièces de siège ou de campagne, y
compris 70 mitrailleuses. Un journal compétent évalue à quatre milliards les pertes causées par la
guerre à l’agriculture dans les sept
départements envahis. Il est vrai
qu’il compte à raison de mille
francs l’hectare.
Cependant les Prussiens depuis
la grande bataille ont repris leur
marche sur Paris. On leur rend le
témoignage qu’ils observent une
discipline sévère et empêchent les
déprédations, sauf peut-être quand
il s’agit de tabac et de café. — Le
télégraphe annonce à leur désavantage plus d’un échec à Toul et vers
la Moselle, mais ce qui est plus
certain c’est l’explosion de la poudrière de Laon, vendredi 9, au moment où l’état major prussien venait
d’entrer dans la place. — Quelques
centaines d’hommes ont trouvé la
mort et le Grand-duc de Meklembourg a été blessé. L’armée prussienne forte , à ce que l’on* croit,
de trois à quatre cent mille hommes, touchait, le 12 courant, aux
villes de' Meaux et de Mélun , et
doit se trouver à l’heure qu’il est
bien près de Paris.
En même temps tout le monde
commence à soupirer après la paix.
La république sortie des tumultes
du 4 septembre, tout en continuant
ses préparatifs de défense et en
réclamait, son. territoire'» son indé
pendance et sa liberté à tout prix,
se montre néanmoins animée de
dispositions pacifiques , et le gouvernement provisoire ne reculerait
pas devant l'idée d’abolir l’armée
permanente. Le drapeau tricolore,
sauvé en 1848 par l’éloquence de
Lamartine , a de nouveau été conservé de préférence au drapeau
rouge d’odieuse mémoire. «Mais le
drapeau tricolore a été sali par le
despotisme, s’écriait-on. — Eh bien
nous le laverons, fut-il aussitôt répondu , et la partie était gagnée >.
—- D’un autre côté la république
s’était à peine annoncée, que l’Italie
et la Suisse ( le 8 sept. ), l’Espagne
et les Etats-Unis se hâtaient de la
reconnaître avec son gouvernement.
L’Amérique lui a même promis son
puissant appui moral, et ses meilleurs offices aux cas où ils seraient
agréés par les deux nations belligérantes. Bref! les sympathies se
réveillent en faveur des vaincus.
Nous ne comptons pas l’appoint
apporté par "Victor-Hugo qui dans
son appel aux Allemands dit de
Paris: «.... cette ville qui était hier
Sybaris, peut être demain Saragosse; ses mollesses vous donnent
la mesure de ses énergies... Quant
â moi vieillard, il me convient
d’être avec les peuples qui meurent, je vous plains d’être avec
les rois qui tuent.» Victor Hugo.
(9 septembre 1870). On voit qu’il
des compliments pour chacun. <
8
Italie. L’Italie, elle, est pour
le moment toute à la question de
Rome. Le Gouvernement, l’armée,
les Conseils provinciaux et municipaux, les démonstrations publiques , la presse, tout est tourné
de ce côté. Dès le 29 notre gouvernement avait fait connaître aux
Cabinets de l’Europe sa résolution
d’en finir avec cette situation équivoque dont tout le monde est fatigué. La convention du 15 septembre 1864 est dénoncée. — Le
comte Ponza di San Martino envoyé à Rome pour remettre i au
pape une lettre de S. M. le Roi
d’Italie, s’en retourne naturellement sans avoir rien obtenu , et
le même jour, avant même qu’il
fût rentré à Florence, le général
Cadorna, à cinq heures du matin
entrait par Pontefelice dans le
territoire romain. Sur deux autres
points et seulement quelques heures plus tard les généraux Angioletti et Bixio faisaient aussi leur
entrée, à la grande joie des populations qui vont enfin respirer.
^ Dans sa proclamation aux italiens des provinces romaines, le
général Cadorna déclare 'que sa
tâche se borne à maintenir l’ordre
vrai et à défendre l’inviolabilité
du sol de notre patrie 'commune.^
On sait d’ailleurs que lé GouVérnement partant ‘ dtt' • principe que
Rome apparti eut ^ aux '^Romainé ',
leur demàûdera ’ d’exprimer lëur
volonté par un t plébiscite, comme
ont fait les autres provinces d’Italiei: Mais auparavant il faudra
les avoir mis en sûreté contre ce
ramassis d’aventuriers qu’on décore du nom d’armée pontificale,
et c’est pour cela que nos troupes
arrivent à Rome.
C’est donc de dimanche, 11 septembre , qu’il faudra, selon toute
probabilité, dater la chute du
pouvoir temporel.
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