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Cinquante-troisièma année.
14 Décembre 1917
N. 50.
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L ECHO DES VALLEES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE: Méditation — Correspondance
— Impressions du jour — Nos soldats —
Chronique vaudoise — Nouvelles politiques.
MÉDITATION,
Résistez au diable, et il fuira
loin de vous. Jacques IV, 7.
Il y a bien longtemps de ceci, au temps
des terribles persécutions contre les Huguenots de France, on avait enfermé
dans la tour de Constance, parmi les victimes de l’intolérance de Rome une certaine Marguerile Durand, femme humble, n’apparlcnant pas à la noblesse, mais
possédant une foi inébranlable. Pendant
son long séjour dans la prison, vivant en
communion avec son Dieu et Sauveur,
voulant encore se rendre utile même
après sa mort, s’étant procurée on ne
sait comment, probablement une aiguille, elle grava sur une pierre cette parole éloquente: Résistez!
Nous avons invité nos lecteurs, dans
notre dernier numéro du journal, à résister pour la pairie, soit au front, soit à
l’arrière, à résister pour une cause que
nous croyons juste. Il y a cependant une
autre résistance bien plus formidable, à
laquelle tout chrétien est invité, à la résistance contre l’ennemi de nos âmes,
contre Satan lui-même. Résistez au diable, écrit l’apôtre St-Jacques, et il fuira
loin de vous. Satan n’est pas une invention fantastique mise en avant pour effrayer les simples de ce monde et les
ignorants. C’est une créature puissante,
rusée, qui est d’autant plus à craindre
qu’elle a connu Dieu de très près, qu’elle
a contemplé et joui de la gloire céleste.
Or cette créaLure éloignée de Dieu par
son orgueil, n’a d’antre but que de faire
de la peine à Celui qui l’avait bénéficiée,
à gâter toute l’œuvre de Dieu si cela lui
était possible.
Parmi les armes choisies pour nous
éloigner de Dieu, il emploie avec une
certaine volupté le doute. C’est par le
doute qu’il a pénétré dans le cœur d’Eve,
c’est par le doute qu’il a fait son œuvre
dans le cœur d’un Jean-Baptiste, d’un
Thomas, des disciples d’Emmaüs, c’est
par cette arme dangereuse qu’il donne
l’assaut à nos âmes. Dieu serait-il vraiment le Tout-Puissant ? Dans ce cas,
pourquoi les guerres, les injustices, les
épidémies, les calamités? Dieu peut-il
vraiment nous pardonner et nous assurer
un avenir de gloire éternelle? Dans ce cas,
pourquoi ce malaise qui nous poursuit
partout, pourquoi ce fardeau qui nous
écrase, pourquoi ces tristesses angoissantes ? Dieu exauce-t-il ? Si cela est,
pourquoi ces longs silences qui nous rendent malheureux ? Ouvrons les yeux,
tandis qu’il en est temps ; le doute est une
maladie pour plusieurs, c’est un luxe
qu’il nous faut abandonner coûte que
coûte, car le doute est une révolte contre
Dieu, c’est le faire menteur, ce qui est
un blasphème, rien qu’à y penser. Résistons, résistons donc avec force à cet ennemi en criant bien fort: « Je sais en qui
j’ai cru; je sais qu’il est le fidèle, le même
aujourd’hui et éternellement ».
Une autre arme maniée avec habileté
par l’ennemi, ce sont les tentations qui se
multiplient à l’infini, et qui s’adaptent à
toutes les conditions. L’ennemi en veut
à notre honnêteté, à notre pureté, à notre dignité et, malheureusement, il ne
réussit que trop à corrompre et à traîner
dans la boue la créature de Dieu. Il y a
les tentations intellectuelles pour ceux
qui veulent tout prouver et raisonner à
l’infini; mais il sera difficile de prouver
l’existence de Dieu comme on prouve un
problème d’arithmétique; il n’y a rien
de pire que quand on veut se soustraire
à la persuasion. Il y a les tentations spirituelles de se croire privilégiés, mis à
part pour ne plus avoir à souffrir, la prétention de ne plus tomber, de pouvoir
compter sur le ciel à cause du peu que
l’on a fait, ou même à cause de la bonté
d’un Dieu, qui ne doit pas, qui ne peut
pas nous éloigner de lui. Ah 1 résistons,
résistons, car comme le dit notre cantique : « Même le plus vaillant tombe et
t’offense en un moment ».
Mais il y a quelque chose de pire, car
l’ennemi de nos âmes, après avoir employé le doute et les tentations, se présente lui-même, face à face, avec ceux
qu’il veut vaincre. Il l’a fait pour un Job,
il l’a fait pour le Christ, mais dans les
deux cas il a dû battre en retraite. Job,
malgré tout, peut s’écrier: « Je sais que
mon Rédempteur est vivant » ; et Christ,
après avoir dit: « Tu ne tenteras point le
Seigneur ton Dieu, vit le diable qui avait
achevé de le tenter de toute manière, se
retirer de lui jusqu’à une autre occasion.
Il n’a rien pu contre un Jean Huss, un
Jérôme de Prague, un Luther, un Gioffredo Varaglia, et il ne pourra absolument rien contre l’enfant de Dieu qui est
aussi en Christ. Celui qui est de Dieu,
écrit St-Jean, se garde lui-même, et le
Malin n’a aucune prise sur lui.
Les armes à employer contre ce terrible adversaire sont bien connues et à
notre portée. Il est écrit, répond Jésus à
Satan; il est écrit, nous devons répéter
aujourd’hui, et avec la Parole de Dieu
dans nos mains, mais surtout dans nos
cœurs, nous pouvons repousser toutes
les attaques possibles. — Enfin, ne négligeons pas de nous servir de la prière,
par le moyen de laquelle nous pouvons
obtenir toute la force nécessaire pour
assurer la victoire.
Que personne donc ne se donne pour
battu ; l’ennemi est fort, méchant, rusé
et terrible, mais la victoire est assurée.
Résistons 1 C. A. Tron.
CORRESPONDANCE.
Monsieur le Directeur de V « Echo »,
Vous avez eu la bonté de dire que les
lecteurs de votre journal savaient apprécier les nouvelles de l’Evangélisation;
aussi je veux bien continuer cornme par
le passé, à vous parler de ce qui se fait
dans le poste qui m’a été assigné.
Le Circolo del Soldaio a été moins fréquenté durant les mois d’été, et pour
cause. Nos militaires étaient au camp
dell’Arbia, à 8 kilomètres de Sienne.
Maintenant il bat son plein, même après
le départ d’un fort contingent pour le
front. Ceux qui fréquentent nos salles
appartiennent presque tous aux provinces méridionales. Les Napolitains se distinguent par leur entrain et leur humeur
exubérante. Nous continuons à distribuer
les Nouveaux Testaments à ceux qui les
demandent. Le dimanche soir nous les
voyons en bon nombre a notre culte. Le
25 novembre, pour ne donner qu’un
exemple, notre temple, était bondé de
bourgeois et de militaires. Nous avons
commencé une série de conférences populaires sur le Symbole des Apôtres.
A la suite de l’invasion temporaire du
territoire national par l’ennemi. Sienne
a reçu un grand nombre de réfugiés de
Udine, de Venise, etc.
La vue de tant de souffrances ne pouvait pas manquer de nous émouvoir.
Après en avoir référé, comme de juste,
au Modérateur, nous nous sommes empressés de mettre les salles du rez-dechaussée de la maison paroissiale à la
disposition du Municipe qui y a installé
les quatre premières classes élémentaires
fréquentées par une centaine d’enfants
qui, dare dare, ont été obligés de quitter
leur pays. Si nous avions eu des maîtresses disponibles, nous n’aurions pas
hésité à les enrôler pour notre compte;
la chose n’a pas été possible et la place
a été occupée par des maîtresses des provinces envahies
Après avoir pourvu au plus pressé, il
a fallu penser à habiller ces pauvres enfants. Les Dames et les Demoiselles appartenant à notre petite congrégation se
sont mises immédiatement au travail et
nous espérons que lorsque ces lignes paraîtront dans VEcho, chaque enfant aura
reçu un jupon, une chemise ou une pièce
d’habillement pour le protéger contre le
froid qui est assez vif dans cette partie
de la Toscane.
L’intérêt réel que nous avons pour les
profughi a contribué à nous mettre en
relation avec les principales autorités de
la ville. Inutile de vous dire que nous
faisons bon ménage ensemble. Une des
Dames qui travaillent avec nous pour
faire du bien à ces malheureux est la nièce
du fameux Padre Curci, qui était si
connu il y a 40 ans.
Ces dernières années, comme chrétiens
et comme citoyens, nous avons eu bien
des sujets de tristesse ; vous ne trouverez
pas hors de propos, je l’espère, si j’invite
les lecteurs de VEcho à se faire une goutte
de bon sang en lisant les extraits qui vont
suivre, tirés d’un article de fond d’un
journal qui se publie dans une des principales villes d’Italie. Il s’agit des troupes anglaises qui s’avancent à grands pas
sur la route de Jérusalem. Laissons parler le publiciste:
En remontant du Sinaï, les Alliés se
trouvent sur les brisées de Moïse qui devait être un mauvais géographe, puisqu'il
emploie quarante ans à parcourir une roule
si courte.
Après avoir donné un brevet d’ignorance à Moïse, qui, soit dit en passant,
avait été élevé dans la science des Egyptiens, qui n’étaient pourtant pas des
Béotiens, notre auteur se demande:
Par quelle porte l’armée victorieuse entrera-t-elle dans la ville sainte ?
Et il répond à sa question :
Par la porte des Palmes traversée par
l’humble Messie qui chevauchait il « giumento miracoloso ».
Il giumento, ajoutons-nous, n’était pas
miraculeux du tout.
De la partie élevée de la ville, l’armée,
qui a plusieurs rites, mais une seule foi,
verra au milieu des roseaux la siimôsilé
argentée du Jourdain, et resplendir la superficie métallique de la Mer Morte.
Voilà des soldats qui ont la vue bonne,
ou je ne m’y connais pas.
A Capernaum la femme qui avait une
perle de sang touche la robe magique et le
pieux légionnaire attend la foi.
Nous avions lieu de croire que le pieux
légionnaire la possédait la foi puisque
Jésus en avait fait un si bel éloge.
Je ne continue pas. Ce qui précède
suffit pour donner une idée des connaissances bibliques et historiques d’un journaliste qui voulait en remontrer à...
Moïse et qui n’a réussi qu’à montrer son
ignorance.
Salutations cordiales.
F. Rostan.
Sienne, le i décembre 1917.
IMPRESSIONS DU JOUR.
E’Autriche-Hongrie se réjouit de ses
victoires sur l’Italie et de l’armistice avec
la Russie. Conrand, le feld-maréchal, ennemi juré de l’Italie, s’est promis de
punir notre nation qui a trahi l’Allemagne et l’Autriche, en ne marchant pas
avec elles dans l’offensive contre la
France et la Russie, et se trouve actuellement à Asiago avec des renforts considérables, cherchant de pénétrer dans les
plaines de la Vénétie et peut-être même
de s’emparer de Venise. Tout est possible
après la débâcle du 24 octobre dernier,
et cependant nous ne voudrions pas être
à la place ni de Conrad, ni de l’empereur
Charles, car ces victoires apparentes ne
sont que des leurres pour le peuple qui
n’en peut plus, qui réclame la paix, qui
se sent enchaîné à l’Allemagne et qui
recueillera après la guerre des impôts
écrasants, au point qu’il faudra payer
au lieu du 25 % le 75 % pour faire face
aux intérêts de la dette, qui s’élèvera
à deux milliards par an.
N’oublions pas que l’Autriche est la
grande responsable; c’est elle qui a déclenché ses troupes en Serbie; c’est elle
qui a trouvé le prétexte de la guerre et
qui l’a déclarée; c’est elle qui, par cupidité, voulait soumettre tous les Etats des
Balkans ; c’est elle qui rage de voir la liberté des peuples triompher; c’est elle
qui voudrait redonner le pouvoir temporel au pape; c’est elle qui a toujours
empêché toute liberté religieuse; c’est
elle qui a écrasé tout esprit national; eh
bien, malgré ses victoires, elle souffre
beaucoup plus que toutes les autres nations et se relèvera difficilement. Les
Etats-Unis viennent de lui déclarer la
guerre et, quoique un peu en retard, elle
en subira les tristes conséquences dans
son ravitaillement. L’ennemie jurée de
l’Italie apprendra à connaître les Italiens, leur valeur, leur héroïsme, et quand
même nous devrions nous retirer jusqu’au
Mincio ou à l’Adige, elle devra repasser
les Alpes et céder ce qui est notre droit.
Un jugement attend aussi l’Autriche.
Spectaior.
NOS SOLDATS.
Le soldat François Pegronel est bien,
désire le journal et fait saluer les parents
(1-12); le caporal major J. P. Bein, qui
se trouve à l’hôpital de la Croix Rouge, à
Livourne, nous prie de suspendre le journal et espère revenir bientôt aux Vallées;
le caporal Ernest Jourdan, de La Tour, à
cause de sa blessure n’a pas été envoyé
au front et so trouve actuellement à
instruire les recrùcs parmi lesquelles il
y a plusieurs Vaudois du Val St-Martin:
notre ami est heureux de se trouver avec
eux, et ils parlent ensemble de leurs Val-
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lées, des Pasteurs, des parents et des
amis; Long Héli Jean écrit une bonne
carte que nous insérons (29-11); Giovanni
Godino, de Prarustin, écrit une bonne
lettre en parlant de la retraite et des
difficultés en présence de la violence des
ennemis : il espère, et nous espérons avec
lui, le refoulement de l’ennemi: il réclame le journal (2-12); le sergent H.
Beri est bien, ainsi que le caporal Jean
Tron, de Mandile: ce dernier, revenu
d’Albanie, n’est pas encore remis des
fièvres malariche.
Le caporal Grill Luigi remercie pour
l’envoi du journal et fait saluer tous
les amis.
— Le 29-11-1917.
Très cher et honoré M.r Tron,
Il y a plusieurs jours que je voulais
vous donner de mes nouvelles, mais avec
l’espérance de pouvoir enfin vous donner
une adresse un peu stable, je ne l’ai pas
fait jusqu’ici.
Comme vous pouvez le voir d’après
mon adresse, je fais encore partie du 6°
parc du génie, seulement, pour le moment, l’on ne fait part d’aucun corps
d’armée.
J’ai passé des jours bien tristes, mais
je dois malgré ça remercier de tout cœur
Dieu de m’avoir préservé de tout danger
auxquels j’ai été exposé pendant le douloureux temps de cette retraite.
A vous et à Madame, mes plus affectueuses salutations. — Votre dévoué
Héli Long.
CHRONIQUE VAUDOISE
FLORENCE. Unione Internazionale
delle «.Amiche della Giovanetta» - Ramo
Italiano - Ufficio Regionale di Firenze,
11 Dicembre 1917.
La Presidente del Comitato Regionale
dell’Italia Centrale ci prega di comunicare il seguente avviso:
« Per motivi inerenti alle attuali condizioni politiche, le « Amiche » di Firenze hanno deciso di chiudere temporaneamente l’Ufficio di collocamento e
la Casa-famiglia posta in piazza del
Carmine, 16.
« L’opera personale delle « Amiche »
non cesserà per questo di esplicare la
sua attività; anzi non avendo più le
Agenti incaricate di tale lavoro, esse si
occuperanno con maggior zelo delle giovani che faranno appello ad esse.
« Preghiera di rivolgersi alle sig.re
Alinari-Chiesi, segretaria, via Maggio,
17, e Clara Jalla, presidente, via Vincenzo Monti, 6 ».
GÈNES. Home de Gênes. Le Comité des
Amies de la Jeune Fille porte à la connaissance du public, que pour des raisons dépendantes des circonstances actuelles, le Home de Gênes se fermera le
31 décembre courant, et ne s’ouvrira
qu’à nouvel avis. Les jeunes filles qui ont
besoin d’informations et d’appui peuvent s’adresser aux Amies de la Jeune
Fille et aux Pasteurs qui résident à Gênes.
LA TOUR. Dimanche dernier ont eu
lieu les obsèques de M.me Augustine Bérard née Gonin. Notre sœura étéemportée
en peu de jours par une violente pneumonie. Originaire de St-Jean, depuis
longtemps M.me Bérard s’était établie
au milieu de nous, vivant avec sa sœur,
M.me R. Pons. Par son caractère, par
sa bonté, par son intérêt aux choses de
Dieu, elle a été en exemple à plusieurs
d’entre nous. —- Mous présentons à M.me
Pons nos sincères condoléances, en demandant à Dieu de la soutenir dans sa
grande épreuve.
— Dimanche soir, M. le prof. Jean
Jalla tint une conférence sur le héros
vaudois, Josué Janavel. Un grand public
est accouru pour goûter cette bonne conférence et pour prendre part au 3.me
centenaire de celui qui a su si bien défendre sa patrie, en gardant la foi. Un
merci sincère à notre historien vaudois
qui a su si bien faire revivre devant nous
celui qui a illustré l’histoire de notre
peuple.
—■ Lès membres électeurs de la Paroisse, après la révision annuelle, sont
au nombre de 300. Nous avons perdu, en
1916-1917, 16 électeurs.
— Jusqu’ici il résulte que trois de nos
soldats sont tombés entre les mains
de nos ennemis, entre autres Rivoir
David et le sergent Jacques Revel,
des Appiots. Nous sommes toujours
sans nouvelles d’un grand nombre de
nos soldats, et nous demandons à Dieu
de donner aux parents de la foi et de la
patience. Nous sympathisons vivement
avec eux tous.
LONDRES. Nous recevons une carte
de la capitale d’Angleterre avec les bons
vœux de cinq de nos paroissiens de La
Tour: M.lles Hélène et Amélie Gönnet,
Eveline Trossarelli, Emilia Romano et
M. Paul Caisson. En les remerciant cordialement de leur attention, nous leur
souhaitons un bon Noël avec la perspective de revenir bientôt aux Vallées.
MANEILLE. On est toujours sans
nouvelles du régent Luigi Rostagno, souslieutenant d’infanterie.
MIRADOLO, 9-12-17.
Egregio Sig. Tron,
Sono lieto di communicare alla S.V.
che ieri ho ricevuta una cartolina
scritta di propria mano del mio figlio,
il quale era disperso sin dalli 12 Settembre. Essendo nell’impossibilità di
dare la presente notizia ai numerosi
parenti ed amici, mi rivolgo alla S.V.
onde ben voglia inserire sopra VEcho
des Vallées l’inha scritto:
Sigmundsherberg, 2 ottobre 1917.
Caro papà.
Spero che questa vi troverà in buona
salute, come vi posso dire di me ; altro
non ti posso dire, che resti tranquillo
di me, atteso che ho fede e speranza di
ritornare presto fra voi.
Ricevi caro papà i miei più affettuosi saluti; saluta da parte mia i
parenti, vicini, conoscenti e tutti quanti
chiedono del tuo aff. figlio
F ornerons Daniele Enrico.
PERRIER-MANEILLE. Dimanche,
le 2 décembre, M. le pasteur B. Léger
procèda à la visite d’Eglise ordinaire. —
Nous n’avohs rien de spécial à mentionner. Soit à Maneille, soit au Perrier, le
chef du district des Vallées trouva un
bon accueil, et put s’adresser à un bon
auditoire.
PRARUSTIN. L’ex-ancien du quartier
des Gay, Paul Bertalot, après une longue
vie d’activité et de dévouement, est décédé au milieu de bien pénibles conditions créées par la guerre, forcément
abandonné par ses fils militaires. Il a
sûrement enfin trouvé le repos auprès de
son Seigneur 1 Notre sympathie à toute
sa nombreuse famille !
— M.r Jean Grill, du Ciabot, après
avoir pour plus d’une année vaillamment aidé le Pasteur pour remplacer notre ancien du quartier de la Crotta, M.r
Oscar David Pasquet, qui est parti pour
l’armée, a accepté de très bon cœur, pour
la durée de la guerre, la charge provisoire
d’ancien du quartier de la Crotta, offerte
par le Consistoire.
— Notre Pasteur a visité à l’hôpital
militaire de Pignerol nos deux soldats
blessés: Federico Odin, sergent mitrailleur, et Jacques Constantin d’Edouard,
soldat d’infanterie; et le soldat malade
Emile Cardon. Leurs nouvelles sont très
réjouissantes. Avec eux se trouve le soldat alpin Rivoire, d’Angrogne. Deux soldats de la Paroisse ont déjà fait savoir
de leurs nouvelles de l’Allemagne: le soldat Godin François et le caporale Paschetto Attilio. Nos familles sont encore
sans nouvelles à l’égard de 14 soldats.
— La collecte faite dans tous les quartiars par la Société des Mères Vaudoises
pour la laine des soldats, a déjà dépassé
les 400 francs. M.me Bertalot, après avoir
comblé le déficit de 40 francs du Bazar
de quatre ans passés avec les objets restés en arrière et vendus tout dernièrement, a ajouté 10 francs à cette somme
comme profit de vente des susdits objets.
ROME. Nous apprenons la nouvelle de
la mort de M. Piggott, l’ex-directeur de
la mission Wesleyenne en Italie. Ce frère,
qui a vécu longtemps au milieu de nous,
s’est fait apprécier par tous ceux qui ont
pu faire sa connaissance. Son travail a
été sérieux et béni. Il aimait notre patrie
qui est devenue sa patrie d’adoption; il
s’est efforcé de faire l’œuvre de son Père
avec amour, manifestant dans ses rap
ports avec les autres dénominations un
esprit de charité et de largeur admirables.
Il s’en est allé chargé d’années après
avoir rempli fidèlement sa tâche. — \
Toute notre sympathie est assurée à sa
famille et à son Eglise.
— Nous avons eu l’occasion de voir
quelques instants, le pasteur G. Del Pesco,
aumônier des prisonniers protestants
Hongrois et Allemands. L’œuvre de notre frère se poursuit régulièrement et
avec des fruits bénis. Il en est à son troisième tour, et partout il a été reçu avec
joie et reconnaissance par les prisonniers.
Il a trouvé des âmes pieuses, heureuses
d’avoir un culte. Même ceux qui ne professent pas la foi évangélique demandent
avec instance de prendre part aux réunions religieuses. Le chant des prisonniers
est admirable par l’harmonie et l’élan de
ceux qui chantent. Nous bénissons Dieu
de ce que, même dans ces calamités du
temps présent, son œuvre se fait et donne
des résultats réjouissants.
SAINT-GERMAIN. M. l’industriel Widemann, originaire d’Alsace, vient d’envoyer à la ville de Pignerol, mille francs,
à partager entre les profughi et le Comité
Civil. M. Widemann est beau-frère du général O. Chionetti, qui a été cité à l’ordre
du jour par le général de la seconde armée
à cause de la bravoure déployée sur le
champ de bataille.
— Dimanche 9 courant, après le culte,
l’assemblée paroissiale a reconfirmé dans
sa charge d’ancien, M. Avondet Barthélemy, des Gaydou (Envers-Portes), et a
élu, à la place du regretté M. Jean Bounous, décédé quelques mois passés, M.
François Soulier, comme ancien du quartier des Balmes..
—= Une lettre de notre cher aumônier
M. Pascal, nous annonce la mort du
brave soldat Bertalot César d’Alexandre,
du Castelas (Envers-Portes), frappé à la
tête par une balle de mitrailleuse. —
Nous sympathisons profondément avec
la famille si durement éprouvée. Que le
Seigneur les console dans sa bonté infinie.
Quelques soldats de cette paroisse —
sont prisonniers : plusieurs autres ont été
déclarés « dispersi » ; et d’un bien plus
grand nombre on n’a plus de nouvelles
depuis plusieurs semaines.
— Toutes nos écoles de quartier sont
ouvertes. Nous n’y avons plus de maîtresses vaudoises sans diplôme, mais sachant le français, et connaissant la pratique de l’enseignement. Toutes sont
étrangères, munies des meilleurs diplômes... — Et le français ?
Nous avons, pour autant que cela est
possible, cherché de diminuer le mal en
chargeant quelques Vaudoises d’enseigner la Bible et français, durant les vacances du jeudi. J. J. Ribet.
Nouyelles politiques.
Après quelques jours de répit les Austro-Allemands nous ont de nouveau
attaqués sur le plateau d’Asiago avec
la plus grande violence. Ayant obtenu
quelques avantages entre le mont Tondarecar et le mont Bardenecche ils
ont poussé à fond l’action pour faire
tomber en le tournant le bastion du
mont Castelgomberto-Meletta di Gallio, qu’ils avaient dû renoncer à attaquer de front. Les nôtres ont opposé
une des résistances les plus obstinées, ne
cédant le terrain pouce par pouce
qu’une fois que notre ligne de défense
à l’arrière avait été occupée par le reste
des troupes et l’ordre de se retirer
avait été donné. L’ennemi a encore
tenté d’enfoncer notre ligne au sud de
Gallio, mais la tentative ennemie a
échoué grâce à la bravoure de la 4.me
brigade des bersaglieri, qui ayant affronté l’adversaire au mont Sisemol,
l’a engagé dans une lutte acharnée
pendant douze heures, donnant le temps
à notre ligne de se souder régulièrement aussi sur ce point. Après six tentatives rejetées par nos contre-attaques l’ennemi décimé a dû arrêter son
avance sur le mont Sisemol.
La lutte d’artillerie, très vive sur
toute la ligne du front, a redoublé d’intensité entre la Brenta et la Piave.
Des tentatives ennemies de passer la
Piave n’ont pas réussi.
Les troupes françaises et britanniques sont entrées en ligne de combat
avec les nôtres. La relève s’est effectuée au point indiqué. ,
Des unités légères de notre marine,
ayant pû pénétrer dans le port de Trieste, ont torpillé deux cuirassés autrichiens et coulé le « Wien ».
— Le président Wilson a signé la
déclaration de guerre à l’Autriche, adoptée à l’unanimité párle Sénat des EtatsUnis d’Amérique, à l’unanimité moins
un par la Chambre des députés. Les
déclarations de guerre à la Turquie et
à la Bulgarie suivront bientôt. Les préparatifs de guerre se poursuivent avec
la plus grande activité. Deux millions
d’hommes sont déjà sous les drapeaux,
se préparant à venir en Europe au
début du printemps. Les constructions
navales si nécessaires pour le ravitaillement des alliés et le transport des
troupes sont poussées dans une proportion énorme. Tout l’effort de l’Amérique en vue de la guerre aidera puissamment notre cause dans un bref
délai. Des milliers d’aéroplanes sont
fabriqués, dans le but d’intensifier
aussi la guerre aérienne.
Les Italiens qui résident aux EtatsUnis seront incorporés dans l’armée
américaine à moins qu’ils ne désirent
rentrer en Italie pour remplir leur devoir militaire.
— Les troupes anglaises avec des contingents français et italiens, après une
brillante campagne en Palestine, sont
entrées à Jérusalem. Le général Allenby avait déjà occupé Jaffa, donnant ainsi aux troupes opérant en Asie
Mineure une base navale de première
importance. La prise successive de Hébron et de Bethléem a amené les alliés
a cerner Jérusalem qui s’est rendue
sans résistance. Depuis les croisades
aucune armée chrétienne n’était entrée
dans la ville sainte, qui sera, nous
l’espérons, définitivement délivrée du
joug ottoman.
— Le parti maximaliste russe a fait
officiellement des propositions d’armistice à l’Allemagne et à l’Autriche.
Une trêve de dix jours a été conclue,
du 7 au 17 décembre entre les délégués de Lenine et le prince Léopold
de Bavière chargé par l’Allemagne de
fixer les conditions de la trêve. Les
conditions ne sont pas connues clairement et sûrement : elles ne semblent
non plus très satisfaisantes au peuple
russe qui paraît se faire beaucoup
d’illusions sur la sincérité des empires
centraux. Les pourparlers sont ajournés. En attendant, les élections des
députés à la Constituante continuent
dans toute la Russie. D’après les premiers résultats les maximalistes seraient bien loin d’avoir la majorité.
La Finlande a proclamé son indépendance de la Russie en se déclarant
Etat souverain, elle a adressé au gouvernement français une demande pour
qu’il veuille bien reconnaître la République finlandaise. E, L
Four 1’ « Echo » des Soldats.
M.me Mad. Reynaud veuve Rivoir
Prarustin L. 1,—
J. D. Billour, Vallecrosia » 3,—
F. Alb. Biilour, Id. » 7,—
M.lle Geymet, La Tour » 5,—
M. et M.me Pastre Id. » 2,50
Capitaine Quattrini Id. » 5,—
M.me Olivetti Id. » 3,—
Susanne Balmas, Oakley » 5.—
Ab. payés et non qnittancés.
1916: Angèle Armand-Pilon.
1917: E. Baumann, Gavirate (toujours en
retard d’un an).
1918: M. James Bertalot, New-York - Dr
Corrado Jalla, St-Second — M.me Reynaud
veuve Rivoir, Prarustin — Sig. G. Forneron,
Id. — B.my Chauvie, ancien, La Tour — Capitaine Carlo Bonnet, Brindisi — Clotilde
Avondet, Cannes — Léontine Long, Turin
(manque fr. 0,50) — J. D. Billour, Vallecrosia
— F. A. Billour, Id. — F.çois Rostan, Sienne
— Favat J. Et., Bobi.
1918-19: Susanne Balmas, Oakley.
C.-A. Tron, Directeur-Responsable.
Torre Pellice - Imprimerie Alpine.