1
Seconde Année.
12 Mai *870.
19.
Knf»aiiiu.ii
: 'iS'.».
loviraal cio l’Eg“liso Eîva.ng'oliqixo Vaudoiso
, "f' ”1 '■ <1 ''!•
.Hiîit « .‘/l /.hur -.y Paraissant chaqtie ¡Vendredi
) f.t'i' li il
iè! Ki*' } i.i f',i >i\r ‘[y
Vous me serez témoins. Actes I. 8.
Suiranl la cérile acec la charité.
Pnrç PB L ItaliL* ABO’MBI'MKNT P.UI A N On «"abonne: A Pîgnerol ait Bure-m de l’ad- ministration .Uatj&n Un Numéro gép.ré; II) centimes.
Tous !f»s pay'î poste iKuro de l'Union de pe ) . » (ï k La Tour chez M, libraire. .K Turin chez M. Oo«s, via Pi » Quinto, n. 15. Annonces à la 4.e page ^5 centi- 1 mes par ligne.
Etats Ur»Î9 .H A Pomaret cbez M. Lantarut Past. Directeur.
Sommuli'c?.
Deiu exlri'mps. — l.o chaut dans nos
Irmples. — Missions évangéliques. — Divers-. Exancemcnl. — Nouvelles religieuses
H faits divers. — Revue politique. — Annonce.
DEUX EXTilÊHES
Il est des personnes qui ont un
don de nature, qui consiste à juger leur prochain avec un coup
d’œil d une sûreté admirable et
effrayante en même temps. Je ne
saurais comparer raction de leur
esprit qu'à celle d'un chirurgien
qui, au moyen de (rois ou quatre
coups de bistouri, ouvre un cadavre et dit au même instant aux
étudiants qui l'entourent: voyez
ces organes-ci sont sains , mais
ceux-là ont lésés; cet homme est
mort de telle et telle maladie. Ce
don d’observation et de jugement
est précieux aussi longtemps qu’il
est exercé d’une manière impartiale, aussi longtemps que l'observateur s’attache à découvrir aussi
bien les qualités que les défauts
de la personne qu’il a soumise à
son examen, aussi longtemps surtout que son jugement est tempéré
par la douce intluence de la charité. 11 est précieux, et ils le savent
bien ceux qui ne le possèdent
pas , car que de fautes n'out-ils
pas commises, que de souffrances
n’ont-ils pas eu à endurer, pour
s’être fait une idée imparfaite ou
fausse des personnes avec lesquelles ils ont eu à faire ou au milieu
desquelles ils ont vécu !
Malheureusement ce don est
pour la plupart de ceux qui le
possèdent un don fatal, car ils ne
l’exercent pas avec impartialité ;
leur œil ne consiilère pas les qua
lités de leur prochain; il se porte
surtout sur ses défauts. Ils trouvent an certain plaisir à disséquer
un homme, à mettre sa plaie à
nu, c’est-à-dire à découvrir ses
faiblesses à les analyser, à prédire
les résultats auxquels elles entraîneront celui qui en est atteint.
Lorsque les faits viennent confirmer leurs prévisions, alors ils
éprouvent toute la joie d’Archimède lorsqu’il parcourait les rues
de Syracuse en criant eurêka.
\ côté de ces personnes, qui à
l’instinct de critique joignent la
finesse et la rectitude d’observation, viennent s’én ^ ranger d’autres qui n’ont, hélas! que l’instinct.
Ceux-là se trompent souvent, et
leurs erreurs sont grossières, parfois énormes, surtout quand la passion s’y mêle. Ils ne dissèquent
pas leur homme, ils le coupàchent
sans pitié, ils le mutilent , ils le
réduisent à une masse informe. Ils
ont l’air plus terrible que les précédents, mais ils sont moins redoutables , car on sait qu'ils se
sont souvent trompés, on a moins de
confiance en eux, on les écoute peu.
Et quelles sont les pauvres victimes sur lesquelles s’exerce l’art
de tous ces chirurgiens psycolognes aussi bien des habiles, comme
des maladroits? C’est un peu tout
le monde; cependant il est de fait
qu’ils ne travaillent in corpore
vili qu’en cas d’absolue nécessité.
Ils préfèrent les personnes qui occupent une position un peu élevée
dans la société, une personne qui
ait une charge publique, que saisje enfin quelqu’un qui sorte de
l’ordinaire . qui ait du talent et
qui le fasse valoir. Et quels sont
les effets de leurs agi.ssements ?
Les voici en peu de mots.
C’est en premier lieu de paralyser l’activité, ;8ouvent utile et
bienfaisante, de ceux qui y sont
exposés, nommez-les maîtres d’école , médecins, officiers du Gouvernement et surtout pasteurs.
Rien qui ôte à un homme la confiance en lui même, le courage,
qui rende ses genoux faibles et
ses mains tremblantes , rien qui
le réduise au néant, comme de se
sentir, dans tout ce qu'il dit, dans
tout ce qu’il fait, même dans l’attitude qu’il prend , constamment
surveillé, jugé et trop souvent
condamné par un certain,,nombre
de critiques à poste fixe, soüs lesquels il se trouve comme sous un
feu croisé et qui ne cesse jamais.
Ces effets sont funestes sur le
public, qui, comme on le sait trop
bien, ii’est pas doué d’un pouvoir
extraordinaire de discernement.
En supposant même que le public
ne croie pas à tout ce que les
critiques disent, ils en croira toujours trop. Tout cela engendre de
la défiance, des soupçons, de l’éloignement, et enfin de l’inimitié
ouverte, envers des personnes qui
ne l'ont pas méritée.
Mais hélas! ces effets sont bien
j'iiis funestes encore sur les critiques eux-mêmes — Juger conslaminent cela stérilise l’ànie, il n’y
a que l’amour qui fertilise. L’àme
de ces critiques elle se dessèche,
elle se racornit, elle dépérit, c’est
inévitable. Ajoutez à cela que de
juger constamment cola favorise
l’orgueil. On se croit supérieur à
son prochain, uniquement parcequ’on sait mettre a nu ses défauts, et il est bien entendu que
les défauts qu’on juge chez autrui,
on ne les possède pas soi même.
Pas d’homme plus aveuglé sur ses
2
74
LE I^ÉMOIS
propres faibjsess«» qu* ®elai
sait plus halMlelt^it et {rius ü^ail*
liblement dél<^rlt' ceiléf d’aftlrui.
pas d'hommE tion^us se sé6i*
plus vivement offensé, si d’autres
lui rendent la pareille et le sobnaettent à ce pénible procédé anatomique dont nous avons parlé
plus haut.
Arrivons à une conclusion , il
en est temps. Que ceux qui possèdent le don d’observation , la
justesse du jugement en remercient Dieu. Qu’ils s'en servent
mais avec prudence, et surtout
impartialité et charité, ils pourront en faire un bon usage pour
eux-inôraes et pour autrui. Que ceux
à qui une longue expérience a
appris qu’ils n’ont du critique que
l’instinct, qu’ils n’en ont pas le
discernement, que souvent ils se
sont trompés, se souviennent qu’il
vaut mieux être trompé en étant
trop charitable que faire beaucoup
de mal autour de soi par des jugements précipités , faux et malveillants. Je me range volontiers
dans la seconde catégorie et je
ne crains d'y ranger avec moi la
plupart de ceux qui me liront. Si
nous pouvions moins jugerjetêlre
plus charitabiest sans doute parfois nous aurions à reconnaître que
nous nous sommes trompés, parfois
nous aurions à souffrir, mais enfin de compte nous serions plus
heureux et plus agréables à notre
Père céleste. — Dans le prochain
article nous parlerons de l'autre
extrême.
LS mwi 3iOS TESriES
Sous ce titre le Christianisme au
19^ Siècle contient , dans son N"
du 28 avril, les réflexions suivantes qui ne sont pas seulement à î
l’usage des Eglises de France , \
mais tout aillant, croyons-nous, à
celui de nos Eglises en Italie, et
tout spécialement dans nos Vallées,
et qu’à cause de cela, nous croyons
utile de reproduire.
On semble se préoccuper aujourd’hui
dans la plupart de nos temples protestants , du rôle que le chant sacré
joue dans la célébration du culte. En
plusieurs églises de Paris , à l’Oratoire,
au Saint-Esprit, des chœurs ont été
organisés et exercés, qui ont déjà fait
beaucoup et promettent plus encore.
Il est des gens peut-être qui trouvent
que «*«$1 aceorder4^b^ d’in>|p«ri«m^
cc ^ii âe leiM' pat^U êlt'e
.Hcces#ii^ üeoondajrei^ Emparé | In
'firé^({ili(M> Hais .œCoiftens ce ^’en
dit w» ÜfoOdy, que piîfsotfife ne iaiïfiiit
accuser de partialité à ce sujet, lui, le
prédicateur infat^abte :
«Il semble que le inorneiU soit venu
de laisser prendre an ehant une grande
place dans les réunions d’évangélis.a
tion. Qui dira tout le bien que peuvent faire certains cantiques? Je viens
de recevoir une lellio ainsi conçue ;
«Monsieur, je tiens à vous dire que
» l’aulré soir, à l’mi de vos meetings,
»j’ai trouvé la paix en Christ mon
• Sauveur, et que je le dois surtout
» aux deux cantiques qui ont été chan» tés : Reviens, reviens, et Tel que je
• suis, pécheur rebelle.
» Eh bien 1 n’y a-t-il pas là de quoi
encourager ceux qui chantent? continue M, Moody. Je suis persuadé que
le chaut peut être un pnissani, moyen
Eonr réveiller les Eglises endormies.
à où la prédicalion ne réussit point,
essayons de faire chanter quelques
nouveaux cantiques. Je connais des
Eglises où l’on ne sait autre chose
que les psaumes ; d’autres où, depuis
vingt ans peut-être , on n’a pas varié
entre une douzaine de cantiques. Ah !
comme il ferait bon introduire là quelques nouveaux chants pour sortir de
celle routine monotone. Les psaumes,
les cantiques anciens sont excellents
sans doute, mais il faut de la vaiiélé
en tout ».
Pourquoi ce conseil de M. Moody
ne serail-il pas suivi dans tel ou tel
village de notre connaissance où, dimanche après dimanche, on entonne
élei nellernenl les mêmes mélodies qui,
pour être belles, n’eu ont pas moins
perdu toute signification et tout charme
aux oreilles lassées de les entendre ?
M. M ac-All et ses aides semblent
avoii' compris mieux que personne la
puissance du chant comme moyen d’évangélisation. Quiconque est entré dans
une de ces réunions qui rassemblent
chaque soir leur publie d'ouvriers, a
clé frappé de l’entrain avec, lequel
ceux-ci clianleid. Hommes, femmes,
enfants , tous veulent avoii’ leur livi'e
de cantiques. Pour chauler, le vieillard rajuste ses lunettes, et celui dont
la panpièi’e s’alourdissait peut-être pendant le derniei' speech retrouve toute
son attention pour le cantique. Le
chant n'est pas toujours liarmonieiix,
c’est vrai ; toutes les voix ne sont pas
justes ; telle petite fille court en avant
sans s’inquiéter de la mesure: telle
bonne viedie s’attarde sans s’en préoccuper davantage; mais tous chantent
de tout leur cœur, comme des gens
qui sentent ce qu’ils disent, et qui
sont heureux de chanter. El quelle
joie, pour celui qui va visiter ces familles d’ouvriers dont nous parlons ,
d’entendre parfois, dans l’escalier obscur de quoque pauvre maison du faubourg, une fraîche voix d’enfant qui
chante, au lieu des chansons malsaines
du répQKl«éF#^p en v«gi|»aujourd’hui
parmi ie^ piiiplc : ■ U«e bonne non-,
velle oÀ voudraittélre un ange»
que IiH oni- applÎs le» messieurs et
les deihdtst^fe# de îa rétJrtion, comme
on les appelle dans tout le quartier.
NiSSiO^iS eVAiAGÉLIQUES
Deux brebis à la recherche d’un
pasteur, récit de M. Mailin.
Buréo, le 30 Novembre 187h.
Il y a environ six mois, deux indigènes se présentèrent à ma porte,
ayant chacun un petit paquet à la
main. Quoique parlant le sessoulo,
leur accent m’apprit que c’étaient de.s
étrangers. Voici les premières paroles
qu’ils m’adressèrent: • Nous venons
(le loin, des bords de la rivière Vaal;
c’e.sl dans le but do trouver une station missionnaire que nous avons quitté
nos familles; nous avons déjà entendu
pai 1er des choses de Dieu , nous y
croyons; mais nous avons besoin de
les mieux connaître ; nous somme.s
venus pour être instruits. Receveziious; nous travaillerons, nous ferons
ce que vous voudrez pour gagner notre
pain ». Ils sortirent alors d’entre les
feuillets d’un Nouveau Testament un
papiei\qui leur avait servi de passeport. Écrit en hollandais, il portail que
Mallari et Rapéna quittaient tel endroit
dans le but d’aller chercher une école
où ils pussent se faire instruire. J’avais
devant moi deux hommes de vingtcinq à trente ans, qui disaient avoir
voyagé pendant deux à trois semaines,
poussés par le désir d'apprendre à
mictix coiinaiire les vérilés de la Parole
de Dieu , et devenii- capables d’enseigner les membres de leurs familles et
leurs concitoyens. Je me demandais si
Je devais les croire, quand ils ajoutèrent que leurs femmes, qui commençaient elles aussi à aimer l’Evangile,
avaient consenti de bon cœur à les
voir s’éloigner d’elles dan.s le but de
s’instruire. C'en fut assez, lîcnissant
Dieu au fond de mon cœur de ruîuvrc
de grâce qui était bien manifeste dans
le langage de ces deux hommes, j’e
leur dis que nous ferions avec joie
Rour eux tout ce que nous pourrions.
s ne Irouvaienljp.'is d’expressions a.ssez
fortes pour nous témoigner leur reconnaissance.
Peu après leur arrivée, je les questionnai sur la manière dont ils avaient
été amenés à la connaissance des choses de Dieu, et voici en abrégé ce que
j’appris. Il y a déjà quatre à cinq ans
Su’iin nommé Lekhou, qui lésidait
ans le voisinage, et avec lequel ils
s’olaieni trouvés plus d’une fois dans
des parties de danse cl de débauche,
se mil tout à coup à leur parler de
Dieu. « Nous aimons à faire le mal,
leur disait-il, mais il y a un Dieu, et
c’est le seul vrai Dieu, qui nous punira,
si nous ne changeons pas de con-
3
LE TÉironi’
75
diiile ». PU)8 târd^ il lenr palia de la
création« de la chute de l’hotttme, de
la venue de Jésus-Christ potir sauver
les pécheurs. Voyant que Matlari et
Rapéna trouvaient de l'intérêt à ce qu’il
leur disait« il leur promit un jour de
venir les en.«eigner avec son livre. Il
vint eu effet, un Cvangile à la main.
Plusieurs portions du Nouveau Testament furent lues et expliquées par
Lekhou. Bientôt, nos deux Ligoyas (1)
apprirent qu’il ne travaillait pas le dimanche; ils s’entendirenl avec lui pour
qu’il voulût bien les instruire ce joitrla; tantôt c’étaient eux qui se rendaient chez lui, tantôt c’élail lui qui
allait chez eux. Le sentiment du péché
Ironblail ces deux hommes; Lekhou
leur dit alors: « Il nous faut prier,
mettez-vous à genoux ». Il fil une
Briéie qui les remua profondément.
ès lors, ils commencèient eux-mêmes
à prier. « Si seulement nous savions
lire dans ce livre que Lekhou possède!»
se disaient-ils. Ils voulurent apprendre,
et, grâce à la complaisance de leur
ami, ils étaient parvenus, sinon à lire
couiamment, du moins à en approcher
d’une manière surprenante. A trois
reprises différentes, ils avaient remis
à des passants de l’argent pour qu’ils
leur procurassent de Nouveaux Testaments sessuulos, mais ce n’est que
longtemps ,'iprès qu’ils furent en possession du précieux volume.
Quelque chose les embarrassait et les
peinait extrêmement. Il se demandaient
l’un à r,autre: € Comment se fait-il
que celui qui nous a annoncé l’Évangile et qui nous a appris à prier,
puisse continuer à mener toujours le
même train de vie ? Il prêche la nécessité de se convertir, et il ne se convertit pas », Cette léflexion leur fit
éprouver le besoin de voir des missionnaires et de connaitre des chiéliens mettant réellement en pratique
les préceptes de 1’Év.angile. Il importe
de dire ici que Mallari et Rapéna ne
sont pas les premières personnes auxquelles Lekhou a indiqué le chemin du
salut, tout en déclarant qu’il n’y marchait pas encore.,Comment avait-il appris à connaître rÉvaneile?Pendai)l des
années, il avait résidé à Mekiiatling,
et suivi les prédications de notre bienheureux frère M. Damnas. Des gens qui
l'oul bien connu, m’ont dit que la
raison qui l’empêcha de se déclarer
chrétien, et qui le porta à émigrer,
c’est qu’il était polygame, cl qu’il n’avait pas la force de faire le sacrifice
que demandait l’Évangile.
Revenons à nos Ligoyas; convaincus
de leur sincéi ité, nous ne lardâmes
pas à les admettre dans la classe de
nos calécliumônes. Pour repondre à
leur vif désir, mon gendre. M. Duvoisin,
leur donna des leçons spéciales sur la
Parole de Dieu, en sus des instructions
que reçoivent nos évangélistes pendant
trois ou quatre jours , chaque mois et
i
■Ij Le pays des Ligoviiy fait maintenaût j
partie de ht république du Transvaal. j
àmèqRelles ils assrstiirent'àv*ec un plaisir
nvanifeslei' Avé« iioe srmplicllé l®ii*
chante, et consiriérant la cnose cômine
un privilège, ils se joignirent aussi aux
enfiititsi de notre école, et, depnis leur
arrivée chez nous juscjii’à leur départ,
ils n’ont pas laissé échapper une seule
occasion de s’instruire. Ils ont fait
Sreuve d’intelligence pai- leurs progrès,
lais ce qiii nous a .siiitoiil réjouis,
c’est la liianifeslation dans leur conduite
de la réalité de la vie spirttneliu qui
leur a été communiquée par- TÉvangile.
Kn général, la préparation de nos
caléoliumènes dure deux ans. Il eût
été cruel de vouloir appliquer celle
règle à no.s chers Ligoyas. Ils ne poiivaienl oublier leurs devoirs envers leurs
familles, et puis, il leur'lardait d'aller
instruire ceux dont iis ne cessaient de
demander' à Dieu la conversion. Qttand
nous leur fîmes part de notr e iulenlion
de les recevoir dans l’Église par le
baptême, ils expritnèreni une vive joie,
et, dans une fervente prière que l’un
d’ertx adressa à Dieu, l’accent de la reconnaissance se fil vivement sentir’.
Le 14 de ce mois, à l’occasion de
letir baptême, nous avons eu à Bérée
rrne des plus belles fêles dont notts
ayons jotti depttis longtemps. Quoique
le ser vice ail eu lieu for’cémenl en
pleitt air, l’altenlion cl le sérieux n’ont
pas fait défattj dans ratrdiloirè. La parole frrt accordée à nos néophytes, et
ce fui avec un redorrblettteni d’intérêt
que l'assemblée prêta l’oreille arr récit
de leitr’ conversion et à rengagement
solennel cpt’ils prirent de marcherà la
lirittiére de l’Évangile et rie fair’e tous
leurs effor ts pour répandre celle lumière dans leitr's farnrlles et par’mi les
Ligoyjts. Apr ès avoir dettrartilé les priêrc.s des dtrélierrs de Bérée pour etixntôtnes et pour rœttvre qit’ils désirent
accomplit, Rapéna, avec rrne émotion
3tri se cotnmuitiqtta à l’assemblée, til
b notiveait alhtsion <à l’homme dont
Diett s’élail servi poitr les réveiflei' de
leur sommeil de mort, et sttpplia les
fidèles de demander ittt Seigneur la
conversion du tttallieitrettx Lekitott.
L’Église de Bérée , après avoir été
témoin île la consécration au service
du Seigneur de ces deitx nouveaux
frères par le baplênte. a été berireuse
de célébrer avec ettx la coiornémoralion de la mort art Sattvettr, et d’offrir
à celle occasion, comme témoignage
de sa reconnaissance, le produit d’une
collecte (1) poni' la mission cite'/, les
Banyaïs. Deux jours après, nos intélessànLs Ligoyas avaient tept is le cltemin de leiiis foyet.s, munis d’un grand
nombre de livres qui les aideront à
faite pour d’autres ce qui a été lait
pour ettx. Ils notts ont promis de nous
informer de ce qui leur ar t ivera d’intéressant et de venir noirs voir de
temps à autre à Bérée, si Dieu leur
conserve la vie. Ils ont appris à écrire
pendant leur séjour chez nous.
J. Maitin.
il) Elit* é'est a '393 franc».
■t -ì-ÌLVÌM'-'I
r
II
•Üt
Itj.f
i,c pasteur Ë|din d’Oran éci'il à la
Chambre Haute : r Je cr ois bon de,
vous communiquer un fait peu iniporlant en liii-méme, mais qui peut
donner lieu à bien des réflexions dans
les circonstances actuelles ; • Une personne qiti m’était inconnue, apparie-*
liant k la communion roin.arne, est
venue me voir et a demandé A tn’cnIrelenir en particulier’. L’inconnue m'a
raconté avec émotion qu’elle venait
d'apprendre par une dépêche télégra-’
phiqiie que son frère élail dnngei'euserneut mulade en France. Celte nouvelle la remplissait d’angoisse et elle
ne croyait pas pouvoir mieux agir ,
dit-elle, que de faire part de sa détresse aux enfants de Dien. File nie
suppliait donc de recommander son
fi'éie aux prières des chrétiens. —
tJe suis calliolirpie romaine, ajoulal-elle, mais je n’ai pas confiance aux
prêtres ; je crois que vous ôtes le
peuple de Dieu, et je m’adresse ff
vous pour obtenir la délivrance.
» Après un court entretien , je lui
promis de me souvenir de son frère
et de le recommander publiquement
aux prières de l’Kglise , !le dimanche
stiivaril. Je le fis. — Comme j’étais
anxieux à ce sujet, quelques jours après,
voilà que la même dame arrive pour
me remercier. Elle n’élail plus angoissée , car son frère allait beaucoup
mieux et lui aiinonçail qu’il espérait
venir la rejoindre à Üran après son
complet rélablissemeiil. — « Voilà le
fait raconté dans toute son intégrité».
— Il est bon de le rapprocher de la
promesse faite dans Jacques V, 15.
itouodles reltgtcu6e0
et faits divers
Mialte. — On lit dans le journal
qui por te ce litre sous la rubrique ,
Hnme : « J’ouvre {'Osservatore Romano
el je constate avec un véritable chagrin que lu souscription ouverte depuis
un mois pour construire une 336®
église sur les hauteurs de l’Esquilin ,
continue à ne pas produire les millions
dont on a besoin. Aujourd’hui nous
sommes .i 405 fr. 50 cent. Il manque
évidemment encoi'e une jolie somme
pour qu’on puisse mettre la main aux
travaux.
» L’autre souscription ouverte depuis
longtemps, pour secourir « nos pauvres
religieuses» nous donne, elle aussi, une
triste idée de l’ardeur des abonnés de
{'Osservatore. Eu deux moi.«, on a encaissé 114 francs 50 centimes. Triste!
triste ! •.
L’église dont parle Vllalie, devraitôlre dédiée à St. Joseph, et construite
4
76
LK TËMOIS
en réparnlion do l’oufr^ge fait à la
ville des Papes-^âr-I'éreelion sur l’Rsquilin de l’église de 5«m/Pawi/nir«inuros que les .inélhodisles ajnéiicains
onl onvcrie, il y a peu de jours, à la
prédication du pur Kvangilc.
France. — Des réunions dites de
de consécration auront lien. Dieu voulant, sous le palronnage de la Mission
intérieure de Nîmes, cl avec le concours de M. Th. Monod, les jouis 22,
et 23 mai h Mens (Isère). — Une modeste, mais cordiale hospitalité est offerte par l'Eglise à tous les frères qui
voudront bien informel' M. le pasteur
Louitz de leur intention de l’accepter
et cela avant le 15 mai prochain.
— Mercredi et jeudi 19 et 20 Avril
a eu lieu , à Paris, dans les magnifiques salons du ministère des affaires
étrangères, la vente annuelle en faveur
de VInslilvtion des Diaconesses. Lávente
a été des plus brillantes, et la recette
s’en est élevée à prés de 39.000 fr.,
6000 fnincs de plus que la somme
ordinaire.
Sui»»0. — Encore une perle des
plus senties. L’excellent ¡fondateur de
ceî excellent journal qui s’intitule la
Feuille Religieuse du Canton de Vaiwi,
M. le Ministre G. Jayel, s’est endormi
au Seigneur, le 22 avril, à Lausanne,
à l’âge de 82 ans. Toutes les œuvres
chrétiennes, mais surioiit celles de
Y Alliance évangélique àe Venfance abandonnée et de yEvangélisniion en Espagne n’avaient pas d’amis plus dévoués
Îue ce vénéré frère. La famille de M.
ayet, quoique depuis longtemps domiciliée en Suisse, était originaire des
Vallées Vaudoises.
— Quelle pauvre affaire que les gouvernements s’atliibuanl, bon gré mal
gré, les fonctions épiscopales ! Nous
savions cela depuis longtemps, mais
le fait suivant en fournil une nouvelle
preuve et des plus convaincantes :
Dans la commune catholique de
Moutier (Jura bei'nois) a eu lieu, ces
jours derniers une élection de curé
des plus originales. Cette commune
compte environ 1,400 catholiques romains, tandis que les catholiques nationaux y sont au nombre de 24. Le
jour du scrutin, cinq citoyens onl pris
f>arl au scrutin, dont trois onl donné
cur voix au titulaire actuel et deux
onl volé contre. 11 va de soi que l’élection fut validée par le gouvernement. Or d’après la nouvelle loi, l’église et ses biens appartiennent dès
aujourd’hui à ce petit troupeau de catholiques nationaux, et la caisse de
l’Etal doit servir un Irailemenl au
curé national élu par trois voix.
— L’observation du dimanche. — Le
comité central de la société suisse pour
la sanclilicalion du dimanche vient de
décider de convoquer à Genève, du
jeudi 28 septembre au dimanche 1"
bclohre de cette année un congrès des
sociétés protestantes qui s’occupenl de
l’imporlanle question du dimanche.
Son but est |de grouper les fexpériencps déjà butes, les hommes qui travaillent à lai même .œuvre , et d’agir
sur Lopinioïi publique. <
Oif^cherchera le moyen de vivifier
les sociétés en faveur du dimanche,
de procurer aux ouvriers le repos dominical. Enfin, deux grandes conférences
populaires seront données, l’une en
français, l’autre en allemand,
« Le Comité central suisse, qui prend
l’initiative de ce congrès, sent toute l’étendue do la responsabilité dont il se
charge. 11 ose espérer que son appel
sera entendu . et il compte, après le
secours de Dieu , sur la coopération
active des sociétés qui travaillent à la
même œuvre ».
Fa^agMt!. — Le "VA'esleyens ont
line mission à Minorque, l’une des îles
Baléares. C’est surtout au moyen de
ses écoles qui sont an nombre de 6 cl
sont suivies par 300 élèves soigneusement instruits dans les Saintes Ecritures , que la mission exerce son influence dans le pays. Dans un village
presque uniquement habité par des pêcheurs, jusqu’à 400 personnes se réunissent durant l’hiver pour le culte, et
on peut voir parmi les jeunes et les
vieux, de véritables fruits qu’a portés
la bonne semence.
Nombre de lettres venant
deTurquie parlentde l’agitation qui règne
dans ce pay.s. Grande est surtout l’irritation de.s turcs contre les chrétiens.
0 Aucun chrctien,|dit une de ces lettres,
ne peut traverser les rues de notre
ville sans courir le risque d’être hué
et même maltraité ». Une autre, datée
de Eszroom , dit que tout efl'ort missionnaire est enrayé par ce triste état
de choses , et que" le consul anglais
craint une révolte .sanglante pour le
printemps. Une autre lettre enfin, parle
de l’inquiétude répandue parmi les
chrétiens par le meurtre d’un homme
qui venait d’escorter à Trébizonde la
famille d’un missionnaire.
L’assassinat qui vient d’être commis
à Salonique, des consuls de France et ^
d’Allemagne, ensuite d’émeute provoquée par Jes musulmans , confirme
ce qui précède.
I^coue ))oUttque
Mtalie. — La Cbaud)re ne s’est occupée et ne pourra s’occuper avant les
vacances d’été que de lois d’importance
secondaire. Pour toutes les questions
importantes les commissions qui onl
été nommées doivent travailler et préparer leurs rapports.
Le roi, les pi inces, les ministres et
un grand nombre de députés se sont
rendus à Naples pour le lancement du
JJiiilius, vaisseau cuirassé de premier
ordre.
Les députés de la droite convoqués
par Minghetli au nombre de 117 ont
nommé pour leur chef M. Sella. La
gauche de son côté s’est aussi consti
tuée et M. Depretis a désigné M. Crispi
comme l’homme le plus digne d’être
mis à la tête du parti gouvernemental.
M. Asproni i député depuis* plus de
vingt ans ,*èx-chanoine de Sardaigne,
est mort .sans avoir demandé ni reçu
les sacrements. Son enterrement a été
purement civil. M. Asproni appartenait
à la gauche; .Mancini a proposé à la
Chambre de prendre le deuil pour
trois jours, honneur qui n’avait été
accordé qu’à quelques hommes politiques hors ligne comme Cavonr et Ratazzi.
La droite s’y est oppo.sée . et il en
est résulté une discussion inconvenante
et désagréable pour tout le monde.
Frntuie. — Les Chambres sont encore en vacance. Les rnini.sires les plus
avancés de l’ancien ministère sont les
plus rétrogi'ades du nouveau. L’.-I.s.scuiblée Nationale, organe de M. Ricard
ministre de l’intérieur, signale M. Dufaure et Décazes comme les seuls ministres qui n’aient encore rien fait d’important.
AltemaffMv. — Les journaux annoncent une conférence sur la question
d’Orient ou la pacification de [’Herzégovine et de la Bosnie entre M.M Goi ischakoff, Andrassy et Bismark.
ASILË EVV^fiÊLIQU£
d'AIx-le.s-Bains
Nous sommes priés d’annoncer que
Y Asile évangélique d’Aix-les-Bains sera
ouvert aux malades pour ta saison d’été
à partir du 21 mai.
Cet Asile, dont une trentaine de nos
coreligionnaires de divers pays onl déjà
profité l’année dernière, contient, pour
le moment, une dizaine de lits qui sont
à la disposition de tous les protestants
pauvres auxquels les eaux d’.Aix sont
nécessaires, et qui ne pourraient, sans
être aidés, s’en procurer le bienfait.
Pour être admis, il suffit d’être recommandé par un pasteur on par une personne connue, et de payer une modeste
contribution. — Celte contribution est
fixée à 2 fr. par jour, moyennant quoi
l’on jouit des eaux thermales et de tous
les soins médicaux que comporte la
cure , outre la nourriture et le logement.
F’our plus de détails. s’adresser à
M^ la Di rectrice de VAsile évangélique
à Aix-les-Bains (Savoie).
Nous ne pouvons que recommander
cette œuvre cluétieune aux jiauvres,
pour en profiler, aux riches, pour la
soutenir de leurs dons.
Pension d'éli*angei*s à Couu
dré près Ton e-Pellice — Séjoui' salubre et agréable pour l’été tout pai iiculièremenl. Serviceexact, prix discreis.
S'adresser à Mesdemoiselles Ricev et
Tonoglio Coundré, prés Torre-Pdhte.
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