1
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C==5
C==3
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Fotis seres tetnoins. Acibs 1, 8.
Suiaatit la vérUe avec la charité. Eph. iv, 15.
C<2
CS
Somniaijro.
Lolli-fi il’Afriqui) sur lo Pnijol (i’Llnimi.
— Libera Chiesa“'in libero Sialo. — Corm’/iomiiince, — Un songe remarquable.
—^Chivnique Vaiidoùe. — AiiuoDces.
Lellre d’Afriiiue sur le Projet d'UiiioR
LOribé (Lesiouto), le 13 mai
Mon cher ami,
Je n’ai pas besoin de le dire avec
que! inlérêl, avecqueile anxiélémême,
je suis d’ici la question de l’union
'de notre église avec l’Eglise libre,
question qlri paraît maintenant se
résumer presque entièrement dans
celle du nom à donner à l’église
unie. La distance ne m’a pas permis
de mettre le pied sur le terrain de
la discussion, pour essayer d’y rompre
une lance en faveur de telle ou telle
opinion , et je m’empresse d’avouer
que je suis le premier à croire qu’on
n’y a rien perdu. Cependant, comme
je suis de ceux qui désirent l’union
'iusiju’au point de lui sacrifier, s’il
le laut, le nom de vaudois, mais
que d’autre part je suis assez vaudois,
■ pour qu’il me répugne de sacrifier
ce nom en tant que ce n’est pas
absolument nécessaire, tu voudras
bien me permettre, n’est-ce pas?, de
recourir au Témoin pour fixer l’attention de qui de droit sur deux ou
trois points dont, me semble-t-il, on
ne tient pas suffisamment compte
pour arriver à la solution de la
question.
, 1° Est-ce que le nom de Vaudois
peiil se perdre? Evidemment pas.
Son existence est garantie par l’histoire
(si bien représentée, 'aiijourd’hui
même, dans notre église), par l’usage,
et par nos ennemis qui s’empresseront
toujours de nous désigner par le nom
qui nous fera le mieux passer pour
des sectaires. Dès lors, risquerionsnous grand chose à laisser, officiellement parlant, ce nom de côté, en
ce qui concerne l'église, et à faire
comme tant d’autres églises protestantes qui laissent à l’usage ou à
leurs ennemis le soin de les appeler,
par exemple, Calvinistes, Luthériens,
Moraves, pour ne s’appeler officiellement que Eglise Réformée, Eglise
de la Confession d’Attgsbourg, Eglise
de rVniié des Frères? Ce dernier
rapprochement surtout me paraît
avoir de la valeur, à cause des analogies que l’on aime à trouver entre
les Vaudois et les Moravq^.
2“ Le nom de Vaudois étant laissé
de côté, oificietlement parlant, en
ce qui concerne l’église, ne serait-on
pas alors d’autant plus fondé à le
2
r> ^wun/wv%/w^
conserver, même Irès oflicieliement,
en ce qui concerne les Yallées, leur
population proleslaiile, et tout ce
qui s’y rattache de près et de loin
et au près et au loin, en dehors de
l’église proprement dite, qui sera
toujours et partout d’autant plus
voisine de l’ideal qu’elle relèvera plus
directement et uniquement de son
Divin Chef, qu’il n’y aura ' plus .en
elle «ni. Grec ni Juif, ni circoncis
ni incirconcis, ni baibare ni Scythe,
ni esclave ni libre» mais que Christ
y sera « tout et en tous? » (Cfr. Col.
Ill M).
On pourrait alors très logiquement
et très librement continuer à parler
de Vaudois et de Vallées Vaudoises,
de collège et d’hôpitaux vaudois, d’écoles vatidoises, de colonies vaudoises
et de mission vaudoise, mais è. côté
de tout cela et au dessus de tout
cela, il y aurait l’Eglise Evangélique
des Vallées Vaudoises, du reste de
de l’Italie et d’ailleurs encore. Les
deux noms y seraient non pas pour
désigner une seule et même église,
mais pour désigner, d’un côté, l’%lise
et, de l’autre, ce qui n’est pas l’église
tout en étant vaudois. En d’autres
termes, on en reviendrait, mais avec
plus de clarté, à la double terminologie d’autrefois, dont nous avons
des spécimens dans le titre de l’hisloirè de nos églises par Léger, dans
celui de notre liturgie et dans le
fameux distique de notre Bible d’Olivétan:
Les Vaudois, peuple évangélique,
Ont mis ce thrésor en publique, ,
3° Mais alors, dira-t-on, il faudra
modifier, outre le nom de notre église,
celui'de ses institutions essentiellement
ecclésiastiques: le Synode, la Table et
l’Ecole de théologie qu’il» faudra appeler, par exemple: Synode de l’
évangélique d'Italie, Table de l’Éijlise
Evangélique d’Italie et Ecole de théologie de l’Eglise. Evangélique d’ftalie.
Or, vis-à-vis du gouvernement, il
n’y a de reconnu que le nom de
Vaudois, ou d’Evangélique Vaudois.
Eh bien! Quoi! Est-il impossible de
faire des démarches officielles auprès
du Gouvernement pour l’informer que
l’Eglise Vaudoise, vu les temps nouveaux, le développement de son
œuvre, etc., a décidé d’imiter le
Gouvernement lui-même et le roi
Victor Emmanuel II de glorieuse mémoire, en agrandissant son nom?Et
le Gouvernement qui a si heureusement su se transformer de Gouvernement piémontais en Gouvernement
italien, et Humbert I qui est, sans
doute, si justement satisfait 'de s’appeler roi d’Italie an lieu de roi de
Sardaigne, comment pourraient-ils refuser leur sanction à ce que la vieille
église vaudoise de Piémont dont l’histoire est parallèle à celle de la Maison
de Savoie prenne officiellement elle
aussi un nom plus en rapport avec
ses nouvelles destinées?
Quant aux autres dénominations,
il me semble qu’elles devraient se
féliciter plutôt que se plaindre de ce
que leur sœur ainée retrancherait de
son nom tout ce qui pourrait les
empêcher de s’unir à elle, le jour
où elles en éprouveraient le désir.
El qui sait, dés lors^ que «par la
grâce de Dieu et la volonté de la
nation» nqus ne fussions pas a'ppeJés
à voir notre chère église devenir, sur
le terrain religieux, au moyen d’an
nexions successives, quelque chose d’analogue à ce que le'Piémont a été
sur le terrain politique, c’est-à-dire
la pierre angulaire de Punilé évangélique italienne I
Comme, alors, le sang de nos
martyrs serait vengé!
Mais je m’arrête, cher ami, en te
remerciant d’avance de l’hospitalité
que tu voudras bien donner à ces
lignes. Merci aussi du bon accueil que
tu as fait à ma lettre de janvier. Ta
sympathie et celle de nos autres amis
des Vallées nous font tant de bien!
A toi dé cœur
J. Weitzecker miss.
Libera Chiesa in libera Stato
La .formule que-j’inscris en tête
de ce petit article est très connue et
3
son auteur ne l’est pas moins, et les
fêles qui ont été célébrées ces derniers jours à l’occasion du 25® anniversaire de sa mort, ont grandement
contribué à rehausser encore le prestige déjà si grand du plus éminent
des hommes politiques que notre siècle
ail produit.
Mais où le Comte de Cavour a-t-il
puisé sa notion sur la séparation de
l’Eglise d’avec l’Etat? Voilà ce que
beaucoup de personnes ignorent. Eh
bien, nous pouvons déclarer hautement, sans crainte d’être démentis,
qu’il l’a tirée-du protestantisme, surtout des ouvrages d’Alexandre Vinet,
c’est-à-dire indirectement de l’Evangile. Ce point a été mis en évidence
par le prof. Domenico Cerli dans un
ouvrage très intéressant qu’il vient
de publier sur ' le Comte de Cavour
avant 1848.
L’éminent professeur nous fait savoir
d’abord que parmi les parents qui
se rattachaient à la Religion Réformée,
Cavour avait une tante, Cécile deSellon
«protestante sincère» avec laquelle
il maintint une correspondance très
suivie jusqu’à ses derniers moments.
Celle tante lui recommanda chaleu. reusement de se consacrer à l’élude
de la Bible, et voici ce qu’il lui répondait, à ce propos, quelques années
plus lard: «Vous me parlez, maires
chère tante, dans votre lettre, de la
Bible. Comme vous m’y aviez engagé
et comme me le dictait la raison, je
l’ai lue et profondément méditée depuis trois ans, je ne saurais assez
-vous dire combien j’ai été frappé de
la divinité de la morale de l’Evangile
qui laisse à une distance infinie tout
ce que les hommes ont pu imaginer».
Avec la Bible, Cavour reçut de la
tante les publications de plusieurs
pasteurs Suisses, et surtout celles
d’Alexandre Vinet qu’il lut et médita
avec un très vif intérêt, et dans une
lettre qu’il écrivait à sa tante en 1883
il parle déjà des « chaleureuses exhortations du pasteur Vinet, etdes touchants traités à l’usage du peuple
publiés parlq,Sociélédeslivres pieux ».
Pendant un séjour de quelques mois
que Cavour fit a Genève en 1833, il
profita de l’occasion pour entrer en
relation avec plusieurs pasteurs protestants, avec lesquels il «parlait
volontiers des conditions religieuses
de la Société moderne», niais ce fut
surtout par la lecture des ouvrages
de Vinet qu’il arriva à se faire une
notion très claire sur la séparation
de l’Eglise d’avec l’Elal, notion qu’il
développa avec tant d’éloquence dans
son immortel discours à la Chambre
des députés à Turin, en mars 1861,
trois mois à peine avant sa mort.
« Alexandre Vinet, dit encore le professeur Berti, publia en 1843 son
célèbre: Essai sur la manifestation
des convictions religieuses.... Ce livre
confirma toujours plus le Comte de
Cavour dans la doctrine de la séparation de l’Eglise d’avec l’Efat ».
Ces quelques citations suffisent pour
prouver que ce fut surtout à l’école
de l’éminent professeur Suisse que
Cavour apprit celte tliéorie politicoreligieuse qu’il sut faire accepter par
notre patrie avec une liabileté plutôt
unique que rare. 11 ii’esl peut-être
pas hors de propos d’ajouter qu’un
autre de nos illustres compatriotes,
Amedeo Melegari, qui a contribué
pour sa bonne part à répandre en
Piémont les idées de liberté religieuse
si vaillamment défendues par Cavour,
a été lui aussi à l’école de Vinet avec
lequel il était très lié pendant son
séjour à Lausanne.
Qu’il me soit permis, en terminant,
de recommander aux lecteurs de notre
petit journal vaudois, l’ouvrage du
prof. Domenico Berti; Il Conte di
Cavour avanti il 1848, publié à Rome
par Carlo Voghera, tipografo di S, M.
— Prix G fis. Italo.
Corresponbancc
Helsinfiborg (SiiÈideio 54 Juin 1*86.
Cher Monsieur ci frère,
Une demi heure avaftt de quitter
les hôtes (Mr. et M® Schullhess)
qui, avec leur "accueil affeclueux et'
leur cordiale et généreuse hospitalité,
4
'i;v'VWW'^WVA/«A/\AA«AAAr‘. P
m’ont fait trouver un « home » à
Slokholm, le Témoin est arrivé, et
j’ai encore eu le temps de lire ce
que vous y dites de moi et de la
lettre privée que je vous ai écrite.
Je n’ai pas rhabilude de relever les
inexactitudes qui me concernent et
que j’ai lues bien souvent dans des
journaux de divers pays, mais pour
cette fois je désire le faire et je
suis persuadé que je n’ai pas besoin
de faire un appel à votre impartialité pour que vous m’en octroyez la
permission. Vous avez trouvé, et
vous Pavez dit à vos lecteurs, qu’il
y avait de l'amertume dans ma lettre. Il se peut que les expressions
n’aient pas été choisies convenablement; il s’agissait pour moi d’une
"lettre écrite currenle catamo, que
j’étais loin de m’attendre à voir commentée dans les colonnes de votre
journal. Dans les voyages de plaisir (1)
du genre de celui que je viens
presque d’achever je n’ai que très
peu de temps pour écrire, et c’est,
ordinairement, entre il h. du soir
et 2 h. du matin que je fais ma
correspondance. Je cite ce détail
insignifiant simplement à titre de
circonstance atténuante dans le cas
où les expressions dont je me suis
servi, et que j’ai complètement oubliées, seraient vraiment de nature
à justifler voire appréciation. (1)
Au reste, peu importe maintenant, vu que vous me permettez
de dire qu’il n’y avait pas de l’amertume mais de la tristesse dans
mon cœur. Je sais ce que c’est que
l’amertume, j’en ai goûté plus d’une
fois, et je fais une grande différence
entre ce sentiment et celui qui dictait les paroles que je vous ai écrites
de Stockholm.
(l) Notre intention en relevant les deuse ,mols
que noua avons citéH de la lettre de M. Prochet
n'a pas été de poi-ier un Jugement sur une carrespondance qui, sans être privée, n’était pas destinée
tk la pnijlicité. avons voulu simplement en
prendre occasion pour l'aire connaître aux amis ijui
ont partagé la tri.ste désillusion de notre honoré
frère, queli|ues-un«s relisons qui expliquent
laccueil fan, aux Vallées, à la proposition du
BoLleUino. Rbiu,
Je n’en dirai pas davantage sur
ce sujet pour avoir le temps d’ajouter
un mot sur un autre bien plus important. Si, à mon tour, je ne vous
ai pas mal compris, vous croyez que
la raison (1) pour laquelle les paroisses des Vallées s’intéressent médiocrement à l’œuvre d’Evangélisation de l’Eglise, c'est qu’elfes ne
sont pas tenues au courant de la
marche, des progrès, et des besoins
de cette œuvre comme elles devraient
l’être. Je demeure à Rome, vous
demeurez aux Vallées,, vous devez
donc les connaître mieux que moi
et je ne discute pas votre jugement;
mais je ne puis admettre que les
Evangélistes doivent être considérés
comme coupables et responsables de
celle ignorance relative. J’ai beau
fouiller dans mes souvenirs je ne
réussis pas à y trouver la trace d’une
demande d’un pasteur s’adressant à
la Commission pour obtenir d’elle
l’envoi d’un Evangéliste dans sa paroisse pour y' tenir des réunions
sur l’Evangélisation. La Commission
a pris riniltalive uñe fois et a envoyé des Evangélistes dans toutes les
paroisses. Vous vous en sonvenôz
peut-être, je m’en souviens, et je
me souviens aussi de la question de
l’un des pasteurs à un Evangéliste:
« Que venez-vous faire ici?
Vous me direz que ce pasteur a dû
être le seul à parler ainsi. C’est possible. Je veux même croire que tous
les autres, au contraire, ont été très
contents de la visite. Sauriez-vous me
dire alors pourquoi ils n’ont pas demandé qu’on la répétât? (2j.
Essayez de suggérer à vos collègues
de demander à la Commision la visite
d’un ou de plusieurs évangélistes,
avec promesse d’un résultat palpable,
et puis vous verrez.
Quels que soient les hommes qui'
la composeront, je suis persuadé qu’ils
seront trop heureux de faire tout leur
(1) A noti‘0' avis, c’est lA l'une des raisons.
Riür>.
\2) Si cette demande n’a pas été faite ofticielleineni (^;e qu’on ne jugeait pas nécessaire) le désir
n’en a-pas moins été souveni exprimé, en public
et en particdlier. Hüu.
5
^225
possible pour accéder à une telle
demande. J’ai pendant longtemps espéré de pouvoir effectuer un projet
qui me tenait fort à cœur, c’est-à dire
de faciliter aux pasteurs et aux évangélistes les moyens de fairedes échanges
entr’eux pendant un mois ou deux
par an. Ces échanges auraient eu ,
à mes yeux, le double avantage, d’offrir un repos relatif à ces frères et
de resserrer toujours plus les liens
qui unissent les deux paiiies de l’Eglise Vaudoise. Hélas! aï mancava
sampe disneuv sold a fà tohVaetje
n’ai jamais pu soumettre ce projet
à l’approbation de mes collègues!.,.
J’aurais bien d’autres choses à vous
dire, mais le temps me manque et
je suis forcé de clore brusquement
ces lignes tracées à la hâte, en vous
priant d’agréer mes cordiales salutations et l’assutance de ma sincère
affection chrétienne.
Votre dévoué
Matteo Prochet.
Un songe remarquable '
Un négociant réussissait très ’bien
dans les affaires, mais au point de
vue spirituel on ne pouvait pas remarquer en lui une prospérité semblable. Sans avoir précisément une
mauvaise conduite, il n’avait pas donné
son cœur à Dieu et l’esprit de sacrifice ne se montrait guère chez lui. K
donnait bien quelque chose autrefois
pour la.cause du Seigneur, mais se
laissant un peu à la fois gagner par
l’attachement aux biens matériels, il
! était devenu semblable à la Mer Morte
qui reçoit toujours et ne donne jamais
rien.
Il eut un soir un songe remarquable.
Il songea qu’un visiteur entrait dans
sa maison et qu’après avoir jeté un
coup d’œil autour de lui et remarqué
l’élegance et le comfort qui y régnait,
il était venu lui présenter son livre
des collectes et demander pour l’œuvre
du Seigneur « suivant la prospérité
que Dieu lui avait accordée (i cor.
XVI. 1. 2)».
Le négociant avança des excuses,
et même s’impatienta de la persistance
du collecteur.
Celui-ci ne fit nullement mine de
s’en aller, mais il se leva et fixant
les yeux sur le riche propriétaire, il
lui dit d’une voix qui le fit tressaillir :
— Il y a aujourd'hui un an, ta fille
gisait ici mourante, et tu n’avais aucun
repos à cause de l’agonie à laquelle
ta chère enfant était en proie? A qui
t’es-tu adressé celle nuit-Ià pour obtenir la guérison de ton enfant?
Le négociant fut ému, et fixant
les yeux sur le visiteur, il observa
en lui une expression étrange, indéfinissable, surnaturelle. Avec un regard calme et pénétrant le visiteur
continua:
— Cinq ans passés quand lu te
croyais parvenu au bord de la tombe,
puisque même les médecins croyaient
que lu allais mourir, te souvient-il
avec quelle ferveur tu as prié? Saistu qui est celui qui t’a guéri et qui
t’a conservé à l’affection delà famille?
Après une courte pause le visiteur
continua avec un ton de voix plus
bas, mais tout aussi impressif :
— Te râppelles-tu il y a quinze ans
lorsque tu avais perdu la joie de ton
salut, lorsque tü étais sans espoir et
sans secours, lorsque tu aurais donné
tous les biens pour avoir l’assurance
que les péchés étaient pardonnés, te
rappelles-tu qui a entendu alors ton
en d’angoisse?
— Ce fut mon Dieu, mon Sauveur!
s’écria le riche propriétaire repris en
sa conscience. Oh! oui, ce fut Lui!
-— Et s’est-il jamais plaint de ce
que tu l’importunais trop souvent,
ou de ce que lu lui demandais trop
de choses?
— Oh! non il m’a toujours donné
abondamment et sans rien reproche^.'
— Serais-tu prêt à cesser dès ice
soir de le prier, de lui demander
quoi-que ce soit, si Lui de son côté
prenait l’engagement de ne plus se
présenter à toi avec son livre de collecteur?
— Ohl jamais! jamaisl ditle marchand en se jetant aux pieds de
l’étrange visiteur.
6
Celui-ci disparut et le m archand
se réveilla, l’âme saisie de crainte.
Oh! rpon Dieu! s’écria-t-il, qu’ai-je
fait! Prends tout, car tout ce que
j’ai est à loi, c’est de loi que je l’ai
reçu! Qu’ est tout ce que j’ai, comparé à tout ce que lu as fait pour
moi!
E. B.
diront que SHiiuboise
Torre-Pellice. — L’Assemblée paroissiale, régulièrement convoquée,
a procédé, dimanche dernier, à la
nomination d’un second pasteur, en
remplacement de Mr. H. Tron appelé
le 9 Mai dernier'au Villar. Les électeurs étant au nombre de 188, Mr.
J. Weilzecker a obtenu 1 voix, Mr.
J. D. Hiigon de Rora en a réuni 39
et les autres, savoir 78, ont été données
à Monsieur Henri Meille, pasteur
évangéliste à Catane qui a été proclamé le second pasteur élu de celle
église.
*
* *
Collège el Ecole Supérieure. — La
cérémonie des promotions a eu lieu
vendredi dernier dans la grande Salle
de gymnastique. Après la lecture de
la Parole de Dieu, la prière et le
chant, Mr, le proL B. Tron inspecteur
de l’Ecole Supérieure, a donné lecture des résultats des examens dans
dans cet établissement»
L’année scolaire s’est ouverte avec
52 élèves, dont 42 se sont présentées
aux examens de promotions, les 10
autres ayant quitté pour des motifs
de santé où parcequ’elles étaient externes. De ces 42, 40 ont été promues et 2 doivent faire en automne
des examens qu’elles n’ont pu passer
en février.
Disons encore que 14 élèves ont
été promues avec distinction, 7 avec
entière satisfaction, 16 avec satisfaction et 3 ont été simplement pro»
mues. Somme toute, l’annéea été bonne
et le travail très satisfaisant, ainsi
que tel professeur l’a fait justement
*26----
remarquer. Les nombreuses élèves
aui ont obtenu, l’année dernière, le
iplômedu gouvernement nous prouvent que l’Ecole Supérieure répond
à ce que l’Eglise attend de cet importante institution.
Le Collège comptait 62 élèves pendant l’année et 53 se sont présentés
aux examens annuels. Des 9 autres,
2 ont quitté, 1 a été renvoyé pour
le reste de l’année scolaire, 5 n’ont
pas pu se présenter parceque leur
chiffre de conduite ou d’apjslication
était trop faible, et 1, de année,
Mr, L. Rostan, a été retenu pour des
raisons de santé. Nous espérons que
notre jeune ami sera bientôt rétabli
el pou i'ra passer ses dernières épreuves
en septembre.
Sur les 53 élèves qui ont subi leurs
examens, 6 ont été promus avec
distinction, 6 avec eiitière satisfaolion,
15 avec satisfaction, et 13 ont été simplement promus. Des 13 autres, 10 ont
un examen à refaire et 3 en ont deux.
Ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’élève complètement échoué, puisque
les épreuves manquées peuvent être
répétées à la fin du mois de septembre
prochain.
Privés du plaisir d’entendre un
discours officiel, si c’est une privation,
nous avons eu celui d’entendre quelques
bonnes allocutions prononcées par
MM. E. Malan, B. Tron et G. Niccolini, professeurs, et J. 'Vola, avocat,
membre de la Table. Nous n’essaierons
pas de reproduire les excellents conseils el les paroles d’encouragement
adressées à notre jeunesse studieuse,
mais nous remercions ceux qui ont
bieu voulu nous les faire entendre.
Sous forme de prix, la Table a
accordé 14 ouvrages aux élèves les
plus distinguées de l’Ecole Supérieure
et 12 aux étudiants des différentes
classes du Collège qui ont obtenu
les meilleurs succès,
La course dite de promotions est
le couronnement obligé de l’année
scolaire. Le samedi à 5 h. du matin,
le préau du Temple neuf voyait accourir une _^bande joyeuse qui se
7
.227.
dirigea bientôt, accompagnée de l’indispensable char, vers le beau vallon
de Bobi. Bien qu’un évènement des
plus heureux, une noce, nous ait
fait regretter l’absence de quelques
amis et amies, la gaieté et l’entrain
n’ont pas fait défaut sous les châtaigniers de la fontaine de la Sanità.
Tout le monde a regretté aussi que
pour la première fois, croyons-nous,
depuis tantqt quarante ans, notre
vénéra frère M. le prof. Tron, n’ait
pas pu prendre part cà la course.
Son absence a fait un vide que personne n’a pu combler.
Vers les 3 h. nous avons eu la
visite de M. le chevalier Paul Meille.
H a été accueilli avec les manifestations de la plus vive joie. Les nombreux ballons qu’il a lancé, surtout
le dernier qui représentait un énorme
poisson, ont fait l’admiration de
notre Jeune monde.
Ces journées sont toujours trop
courtes... au gré de notre jeunesse
infatigable aux jeux et aux courses
sous les frais ombrages de nos arbres
séculaires!
Encore un chant devant le presbytère, et vers 6 h. 1[2, accompagnée
d’une pluie qui aurait pu être plus
fâcheuse, notre troupe qui dépassait
les 80 personnes, s’est dirigée vers
La Tour, non sans remercier les
deux propriétaires qui nous ont
généreusement accordé l’hospitalité...
sous leurs bea,ux châlaigners. Au
revoir à une autre année.
J. P. P.
Florence. Les examens annuels
de l’Ecole de théologie, ont commencé
le 22 juin dernier à 9 h. du malin.
Deux membres du Conseil n’ont pu
y intervenir: M, Prochet, président
du Comité d’évangélisation, qui parcourait à ce moment la Suède pour
plaider la cause de notre œuvre
missionnaire en Italie; et le vénéré
docteur Stew^art retenu à Livourne
par une indisposition soudaine, au
moment où il allait partir pour
Florence. Le Conseil a vivement re
grelté son absence, il ne peut que
rencourager à prendre plus de soin
de sa santé et que demander au
Seigneur qu’il laisse longtemp's encore
h l’Eglise Vaudoise, cet ami si fidèle
et si dévoué.
Onze étudiants se sont présentés
pour subir les épreuves, savoir 3 de
troisième année, 5 de seconde et 3
de première, et le résultat de ces
épreuves a été des plus satisfaisants.
Tel des membres du Conseil a pu
déclarer que, dans leur ensemble,
ces examens étaient les meilleurs auxquels il eût assisté à Florence.
Voici le tableau des chiffres obtenus et combinés avec ceux de l’examen sémestriel:
Troisième année:
Richard, sur 5 examens 45 = 90(100
Celli, id. 41=82 —
Gay, id. 34 =68 —
Seconde année:
Jalla, sur 5 examens 45 = 90[100
Ribet, id. 45 — 90 —
Aug. Jabier id. . 43 = 86
Formeron, id. 42 = 84 —
Maurin, id. 44 = 82 _
Première année:
D. Jahier, sur 5examens 43 = 86il00
Gril, ■ id. 42 = 84—'
Golia, id. 42 = 84 —
Il y a en évidemment chez tous
ces jeunes hommes plus et mieux
qu’un simple travail de l’intelligence ;
et même ceux des membres du Conseil
qui ne les ont pas eus journellement
sous leurs yeux, ont pu s’assurer que
nos chers étudiants ont pris au sérieu.x
la carrière du ministère évangélique
dans laquelle ils aspirent à entrer.
Des trois élèves qiTÍ ont achevé
leur trienniim, c’est Ph. Richard qui
désire être désigné pour perfectionner
eja Allemagne ses études ihéologiques.
Aucune délibération définitive n’a pu
être prise à l’égard de la jouissance
de la_ Bourse Hill à Edimbourg,
La journée de jeudi 24 a été occupée
par les examens généraux de l’étudiant
Luzzi des Grisons qui, après avojp
8
achevé son iriennium à noire Ecole,
s’est occupé, pendant deux ans, de
l’œuvre d’évangélisation à Florence
sous la ” direction de M. le docteur
Comandi. Comme ce jeune frère
a rempli avec l’entière satisfaction du
Conseil les conditions requises pour
obtenir le diplôme de licence en
théologie, il en sera certainement
muni. — Mais lorsqu’il s’agira de
recevoir l’imposition des mains du
Corps des pasteurs, .il. devra sc décider à se placer sous la direction du
Comité d’évangélisation de notre Eglise, à moins qu’il ne trouve un
champ de travail au sein de l’Eglise
de sa propre patrie.
L’étudiant Balmas, qui avait fait 4
grands examens dès l’année dernière,
a rendu sa thèse et prêché le sermon
d’épreuve.
C’est sans doute quelque chose de bien
modeste que noire Ecole de théologie,,
avec ses dix à quinze étudianls et je
comprends sans peine que des pér-.
sonnes qui ne sont pas tendras pouri
l’Eglise Vaudoise et en abwiriwâiit;
volontiers le nom, conseillent de la,,
fermer et d’envoyer comme autrefètS '
nos jeune.s hommes en Suissepjdiin's,
i’nn ou l’autre des élablissementH''
qui y abondent. Mais aussi longtemps?'
que notre propre Ecole salf^leri,
comme elle l’a fait jusqu’ici aux d’fVtrsu
besoins de l’Eglise; aussi lonigtetiips
qu’elle sera suivie par une douzaine,
d’étudiants pareils à
de subir les épreuves, elie.ai.graifQp.
d’être, comme ailleurs, les grands,'
universités, et elle n’estpasjtidigne
de l’intérêt qu’on lui témoigrtïè’ii,,:?
Que professeurs et éLudianls réalisent
le vieil adage, qui leur a été rappelé:
non. milita sed mullum — et tout;
ira bien.
/■J ' .
e. L.
SOUSCRIPTION
pour le Temple d’Arvieux.
IScüue
•Intie.
La Chambre s’est occupée de la validation des élections.
Celles du IV® Collège de Turin (Pignerol) ont été validées sans contestation.
Dans la nomination des diverses
commissions le Ministère n’avait obtenu
qu’une faible majorité pour les. listes
qu’il recommandait. Mais lorsque la
nécessité a imposé au Ministère de
demander l’exercice provisoire du
budget pour six mois, vu l’impossibilité de retenir les députés à Rome
pendant les grandes chaleurs, le
Gouvernement a eu une centaine de
voix de majorité.
La convention de navigation avec
la‘France a été approuvé sans discus.sion. c
Le choléra fait son apparition ici
et là, mais ;Sans faire beaucoup de
vieliroeSf
La Chambre et le
rexpltlsion .■■des
rcîre’fs des'fafriiiies qui ont’fégmê en
v'France./ , : , - ' ■
.... — L’.^ng’ieferre est
: éjnimlOTÿe agitation élêètorale.
■ TOllRE PËLLICE.
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M. J. J. Mathieu régent . Fr. i 00
Ernest Robert, Gerant
'^‘■i.é^ppsíe dè irfa de l’Ecole
/d’d' flWfeSide Pral est vacant. L’école
esi,,declasse, degré inférieur; le
; salaire est le minimum porté par la
loi, Logement convenable.
Adresser le.s demandes, et les do/cumenls à l’appui à M. le Syndic de
Pral, dans le courant de ce "mois.
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