1
V
a
Quarante-septième année.
1*7 Février 1911
H
E-i
CO
(S
d
O
»
>
■<
H
S;
<1
Pi
&
O
?
»
E
CU
S
O
O
N. 7.
L ECHO
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d'abonnement par an:
Vallées Vaudoises . . Fr. 2,50 — Italie .... Fr. 3,00
Etranger..........................................» 5
Plus d’un exemplaire à la même adresse, chacun . » 4
Allemagne, Auti'iche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Eg.Vpte, ‘Hollande, Suède, Suisise, par abarm^ment
Postal selon Accord de Vienne.....................» 3,00
On s’abonne: à Torre Pellice au buT'eau d’admini.stration et à
l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses,chez MM.les
Pasteurs.
L’abonnement se paye d’avance.
Pour tontes les annonces, s’adresser à l’Imprimerie Alpine,
concessionnaire. . ' 1 ^ i -■
S’adresser pour la Rédaction àM.C.-A.TaON, past.,rorref*eWieéi,’*
et pour l’Administration à M. J: CofssoN; prof., Torre Peiiice. :
Tout changement d’adresse coûte 15 centipiea, sauf ceux du ‘
commencement do l’année. ' ‘ *
Les changements non accompagnés de la somme de 15 oent.
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables dignes de.louange, occupent vos pensées. (PhiU IV, 8).'
SOMMAIRE;
Dans le champ des Missions — Le Comte Léon
Tolstoï (suite) — Hommage (poésie) —
Chronique vaudoise — Bibliographie —
— Feuilleton; Le trésor de grand prix.
DANS LE CHAMP DES MISSIONS
Que je rectifie, d’abord, deux erreurs et une inexactitude de mon
courrier du mois précédent, publié
dans le numéro du 13 janvier.
M. Edouard Gruner, l’un des deux
nouveaux vice-présidents de la Société
des Missions Evangéliques de Paris
n^est point banquier, mais Ingénieur
Civil des Mines et Vice-Président du
Comité Central des Houillères de France ; et le Duc de Coiinaught n’est pas
l’oncle, mais le frère, du roi actuel
d’Angleterre.
Quant à « la Province d’Orange de
l’Union Sud-Africaine », il eût été plus
exact de dire « l’Etat Libre d’Orange,
l’une des quatre Provinces de l’Union
Sud^Afi’icaine »; car ce pays, tout en
devenant une «Province» de cette
«Union», a repris son ancien nom
d’«Etat Libre d’Orange».
— Le numéro de février du Jouï'nal
des Missions donne d’intéressants détails sur la vénérée doyenne des dames
missionnaires du Lessouto, Mme Victorine Maitin, dont la mort fut annoncée ici, le mois passé- Relevons,
entre autres, ceux-ci. A l’époque où
elle se fiança avec l’élève missionnaire
M. Joseph Maitin, le Comité des Missions de Paris s’assui-ait, par un examen préalable, avant de les reconnaître
pour membres de la Mission, que les
jeunes dames qui devaient épouser des
mi^sjonnaires de la Société avaient,
elles aussi, la yocation missionnaire,
et 1 examen de la jeune parisienne
Mlle Victorine Raber fut des plus satisfaisants. On la trouva qualifiée par
sa piété et par la persévérance avec
laquelle, pendant cinq ans et dans des
circonstances fort diverses, elle avait
montré son désir de se vouer à l’œuvre des Missions.
Sa longue caridère a prouvé qu’en
effet elle était « qualifiée » pour l’œuvre missionnaire.
M.H.Dieterlen, président de la Conférence des missionnaires du Lessouto,
écrit dans la lettre par laquelle il
annonça officiellement sa mort au
Comité :
«Comme celle de la plupart des
servantes de Dieu, la carrière de
Madame Maitin n’avait pas été marquée par des évènements de nature à
la mettiœ en évidence, et elle n’avait
jamais désiré qu’il fût beaucoup parlé
d'elle. C’est dans l’humilité, la discré
tion et la fidélité, qui aux occupations
absorbantes de mère d’une famille de
huit enfants, elle ajoutait l’accomplissement des devoirs nombi-eux et variés
qui s’imposent à toute femme de missionnaire.
« Outre l’exemple de piété, vraie et
simple, qu’elle donnait, sans s’en douter, à tous ceux qui l’approchaient,
elle était aussi la conseillère des
malheureux et leur aide, considérant
qu’au souci de leur bien-être spirituel
elle devait encore ajouter celui de
leurs misères physiques. Tout en exerçant, auprès des chrétiens et des païens,
un vrai ministère pastoral, elle leur
prodiguait aussi des soins médicaux,
pour lesquels sa sympathie et ses expériences lui avaient donné une véritable compétence ».
Les funérailles de Madame Maitin
ont été un touchant témoignage de
l’affection, de la considération et de
la reconnaissance qui entouraient cette
humble et fidèle chrétienne. Outre
quatre missionnaires blancs et un noir
et une fouie de btissoutos, avec le
grand chei Leshoubourou, petit-fils du
roi Moshesh, et plusieurs autres chefs,,
le gouverneur du Lessouto, le secrétaire général du Gouvernement et le
magistrat de la capitale anglaise (Masérou) y ont pris part.
Qu’il me soit permis d’ajouter à ces
témoignages, le témoignage ému des
missionnaires vaudois qui ont connu
Madame Maitin et qui, tous aussi, ont
bénéficié de sa bouté, de sa piété, de
ses conseils et de ses soins, sous le
toit hospitalier de Rérée.
— Le district le plus septentrional
du Lessouto, celui de Qalo, vraie forteresse du paganisme, où règne le
vieux chef Joël Molapo, renégat de
vieille date, païen endurci, un ami
cependant, commence à faire des progrès tout à fait réjouissants.
Lorsque le missionnaire actuel M. A.
Jaques y arriva, il y a un peu plus
de deux ans, il trouva à l’école de
Qalo une quinzaine d’élèves (il y en
avait eu, cependant, bien plus que
cela autrefois). Aujourd’hui, l’école
compte 110 élèves.
De plus, dans le courant de Tannée
1910, M. Jaques a administré le baptême à 34 adultes et a pu enregistrer
une cinquantaine de conversions nouvelles, dont huit au village même de
Qalo, la capitale du district. Il faut
avoir travaillé dans ce pays pour comprendre ce qu’il y a de merveilleux
dans de pareils résultats. Que le saint
nom de TEternel en soit béni, à la
louange de sa giâce, et la foi de ses
messagers fortifiée !
— La cathédrale anglicane deMengo,
capitale de l’Ouganda, le champ mis
sionnaire le plus fertile du temps présent, a été incendiée par la foudre qui
a frappé sou toit de roseaux, mais admirable comme travail des indigènes.
C’était un édifice grandiose en maçonnerie et capable de contenir au moins
quatre mille personnes, car tel était
parfois le nombre des fidèles qui s’y
assemblaient le dimanche matin. Les
murs et les piliers ont tenu bon.
Le roi Georges d’Angleterre a écrit
au roi Dandi Choua de l’Ouganda une
lettre de sympathie, ce qui a fait une
très bonne impression. Les chrétiens
bagandas, aux frais desquels la cathédrale avait été bâtie, sont prêts à
la réparer ; mais comme il s’agit d’une
dépense de 250.000 frs., leur évêque,
le très Rev. Tucker a fait à leurs coreligionnaires anglais un appel, qui
ne manquera pas d’être entendu.
— Le même évêque Tucker, l’automne dernier, a inauguré le monument élevé, à Mengo, à la mémoire
des martyrs de l’Ouganda, parmi lesquels il y a eu son prédécesseur Tévêque Hannington, massacré en 1885,
pendant que, à genoux, il priait, comme
Etienne, pour ses persécuteurs; il a
aussi présidé aux funérailles des restes du roi persécuteur Mouanga, que
le Gouvernement anglais, à la suite
de ses cruautés, avait déporté aux Iles
Seychelles, où il s’était repenti et était
mprt chrétien et il a reçu à la SainteCène le jeune roi actuel, Dandi Choua,
et. plusieurs fils de grands chefs.
L’église anglicane indigène de l’Ouganda compte maintenant 70.000 âmes.
Et dire qu’il n’y a que 35 ans que
l’explorateur Stanley apportait en Angleterre la demande du roi Mtésa, de
lui envoyer des missionnaires! Quel
tripniphe "de l’Evangile !
J. Weitzecker.
Le Comte Léon Tolstoï
, (Suite et fin, v. N° précédent).
Tolstoï a surtout proclamé ce que
Gaston Frommel nomme si bien « les
droits de la vie morale ». Il s’est insurgé contre tous les esclavages, il a
réclamé pour chacun la liberté tout
en voulant la liberté inséparable de
la dignité, il a combattu la violence
et la guerre, il a affirmé la dignité
des ti'avaux manuels et agricoles. Pour
tout dire d’un mot, Tolstoï s’est montré résolument adversaire de toute
organisation sociale qui porte atteinte
à la vie morale. Et il a eu mille fois
raison.
On a fait de Tolstoï un socialiste,
et on a eu raison, car il Ta été. Mais
on a voulu le considérer comme faisant cause commune avec les socia
listes en général; à cela on peut répondre oui-et 'non ^ w
Oui, ce qui concerné les revendications tendant â améliorer le sort
des travailleurs.
Non, s’il s’agit des moyens à employer.
Sauf, naturellement, de très nobles
exceptions, les socialistes en général
- ou en tous cas très souvent - ne së
distinguent-ils pas par leur haine dé
choses religieuses et par leur ineréduiité ? Tolstoï est au contraire profondément religieux. La différence est
radicale, les orientations sont opposées,*
quoique les revendications puissent
être plus ou moins les mêmes. Il s©
rangera du côté de Tolstoï celui qui
me disait un Jour, dans le Tèmple de
Desvres : « Si je n’avais pas connu TEvangile par le moyen de ce Temple,,
je serais certainement devenu anar’
chiste ».
Aussi bien, le socialisme selon
le sens général que Ton donne à ce
mot — le socialisme n’est pas quelque chose de définitif, c’est un simple
moyen terme » c’est du provisoire, en
attendant autre chose. Infailliblement,
au moins cela rne semble, le . socialisme doit aboutir soit à TEvangile
qui le solutionne, soit à, l’anarchie qui
en est l’exagération extrême:
C’est l(hôhneqr de|Té|àt^;îd*|iyoir
compris cela. Il a été socialiste, si Ton
veut, mais socialiste chrêÇiçnj,.|J,4|st
venu d’ailleurs, à l’Evangile et nop,
pas à l’Eglise qui Ta excommunié, A
sa façon il a été un « protestant »,#,11
n’a pas voulu se soumettre la hiérarchie ecclésiastique et^ il , a* voulu,
pour seule autorité: Jésus. Ècoùtonsle: «Il serait pour le moins étrange
d’emprunter les '’idêéë‘''d’uh^‘àî^îple
quand on a devant soi Tenseigneméilt
du Maître ». ‘ '
■■«.‘■•r- : 'i •
Rappelons un détail noté au commencement de cette étude: une dou-‘
ble pensée, un double sentiment tout:
mentent Tolstoï: la, souffrance et l'amour, choses qui sont! le partage et
le besoin non pas d’un peuple mais
de toutes les nationsyvy
Je remónteles âges et je rencontre
au cours de l’histoire la personne de
Jésus-Christ. J’examine sa vie, j’étudie
sa pensée, je m’incline et suis obligé
de dire: « Il y a ici plus que Tolstoï»*.
Qui donc a connu et soulagé laisouf-;
franco comme Jésus? Qui donc «jamais aimé comme Jésus ? Où est Tamour sinon sur la croix où Jésus meurt,
lui, juste, pour des injustes? . y
« Voyant la multitude, Jésus fut éraii
de compassion parce que ces gens
étaient dispersés comme des brebis*
2
n’ont pas de berger, et il gnérit
lifful's malades >. ’ ‘ f '
w Bt il dit à tous : « O vnus, qui êtes
fatigués et chargés !< vapez à mol, je
voqs soulagerai » !
'^olstoï vient d’obtenir une grande
gl(^re, il est l’objet de l’affection génémle. Que Jésus soit aussi aimé et
glorifié !
. ^ Le disciple n’est pas plus grand
que son Maître ». Tolstoï est le discipiej Jésus-Christ .est le Maître.
4éon Tolstoï est mort, mais Jésus
esti vivant, il vit éternellement, il est
la Source de la vie. Ami lecteur, apprdche-toi de cette source bienfaisante,
viens-y- boire la vie et le bonheur.
^ I « Viens à Jésus, il t’appelle,
11 t’appelle aujourd’hui ».
Aünold Malan, pasteur.
â la mémoire du grand Roi Cljarles Albert
pour son édit d’émancipation des Vaudois
' le 17 février 1848 ■ =
G dix-sept février, ô date mémorable
Toi qui Ils des Vaudois un peuple d’affranchis,
Fêtons le souvenir de ce roi admirable
Qui,en cetemps,vonlutsefaire un peuple acquis.
Charles Albert 1 Charles Albert 1
Ce nom rayonne dans nos cœurs,
Ecrions-nous avec ardeur
. Honneur à Charles Abert.
Du Souverain aimant, et plein de bienveillance
Fêtons le souvenir en ce superbe jour.
Témoignons an grand roi notre reconnaissance
Qui est l’émulation de notre grand amour.
Charles Alberti Charles Albert!
O toi qui fus le bon père
D’une liberté si chère
Honneur à Charles Albert.
Notre vénération, ô grand roi magnaniine.
Elle se renouvelle en nos cœurs délirants.
Du bas de nos Vallons à leurs plus hautes cimes
Reçoit en ce beau jour notre grand dévoûment.
Charles Albert! Charles Albert!
En saluant dans le tombeau
La dépouille de ta candeur,
Nous exaltons en chœur, bien haut
Les Vertus du grand bienfaiteur.
Toulon, février Ì9H. D. Sert.
NB. N’oublions pas que notre cher M. Bert
vit en France et a vu les beaux jours du 1848.
CHRONIQUE VAUOOISE
M. E. Tron de Gessler,
écrit qüe Mme Thomas Chambón est
très malade et a dû subir une grave
dpérati tm.'
Lavalle. Le père de M. Etienne
Vinçon de St. Germain est mort à
l’âge de 80 ans.
Colonia %'aldea«te. M. le pasteur
allemand Bittkau a donné des leçons
d’allemand au Lycée.
, EeoB.<te. La Voice from Italy, nous
apprend que l’Ecosse a envoyé 5000
francs de moins que les autres années,
â la caisse centrale de notre œuvre
d’évangélisation.
Gènes. L’Eglise de Gênes a reçu
six nouveaux membres, qui ont pris
part à la Communion de Noël.
ANTONIO DELFINO.
Un journal de Gênes réfère que le
8 courant mourait dans cette ville
Antonio Delfino; le lendemain dans
l’après-midi un certain nombre de frères de l’église vaudoise accompagnaient sa dépouille mortelle au cimetière de Stagliene. Là avant de la
déposer dans la tombe, M. le pasteur
Rostan a raconté en termes émus ce
que l’homme qui nous a quittés a été
ÿottr-l'église vaudoise de Gênes.
J’ai cru qu’il serait intéressant pour
les Vaudois des Vallées de connaître
l’histoire d’un homme qui, non seulement a été gagné par l’Evangile, mais
a travaillé et souffert pour le Maître.
Né à Gênes en 1838, il avait donc
atteint l’âge de 73 ans quand Dieu l’a
rappelé à lui. — Elevé au sein d’une
famille du peuple, il n’avait pu acquérir qu’un bien mince bagage d’instruction, mais il écoutait avec avidité
tout ce qui se disait autour de lui. II
me raconta un jour un incident de sa
vie scolaire. Le voici : Il devait avoir
environ 9 ans. Il s’était produit dans
le royaume de Sardaigne un mouvement contre les Jésuites dont les libéraux réclamaient l’exil. Une pétition devait être envoyée au gouvernement quand elle aurait obtenu un
nombre suffisant de signatures. Le comité promoteur de ce mouvement avait
établi dans la place Fontane Marose
une table sur laquelle on invitait les
passants à signer la pétition contre
l’ordre religieux si funeste à la patrie.
Notre écolier traversant cette place
se trouva au milieu de la foule qui
entourait ce bureau improvisé; jouant
des coudes il fut bientôt au premier
rang. Un Monsieur l’interpella en lui
disant — » Sais-tu écrire », et l’enfant
fier de son savoir — « Bien sûr que
je sais écrire » — Eh bien mets là ta
signature — tu sais c’est pour chasser
ceux qui font renchérir le pain. — Il
signa, et fier de sa prouesse il rentra
à la maison pour y raconter ce qu’il
avait fait, persuadé dans son ingénuité
d’obtenir la louange de son père. La
réponse ne se fit pas attendre, mais
il la reçut soüs la forme d’un violent
soufflet et l’injonction absolue de ne
jamais dii’e à personne ce qu’il avait
fait. Ceci nous montre l’ambiaiit clérical dans lequel l’enfant grandissait.
Tout jeune garçon, il avait appris
le métier d’ébéniste ou sculpteur en
bois, et il travaillait dans une des premières fabriques de meubles de Gênes.
Dès son jeune âge il avait éprouvé
des besoins religieux et il fréquentait
assidûment les cultes de l’église catholique ; mais le formalisme et le matérialisme des pratiques romaines ne
tardèrent pas à le frapper et produisirent en lui un réveil de la conscience
qui devait plus tard l'amener à l’église vaudoise.
Ses sentiments l’avait mis en désaccord avec les siens, tellement qu’à
22 ans, en 1860, il quittait la maison
pour répondre à l’appel de Garibaldi
et partir pour la Sicile. Il fut incorporé dans l’expédition du général Medici. Il fallait l’entendre raconter les
aventures de cette époque de sa vie
(il faut dire qu’il avait un don spécial
pour raconter avec verve), il décrivait le passage du détroit, la marche
rapide à travers la Calabre, la bataille
de Casazzo, les trois journées de luttes
au Volturno, de façon à tenir ses auditeurs suspendus à ses lèvres. Il avait
été congédié avec le grade de caporal,
mais après son retour à Gênes, la vie
parmi les siens était devenue plus
difficile encore ; aussi fut-il obligé de
s'expatrier et d’aller quelque temps
travailler à Marseille. De retour à
Gênes, il avait été parmi les premiers
et les plus assidus auditeurs de la petite réunion qui se tenait en Piazza
GerigHo, et là il connut les hommes
les plus distingués de cette époque de
notre œuvre d’évangélisation : De Sanctis, Mazzarella, Gavazzi. Quand cette
petite' coûgrêgation fut dissoute,'il se
rattacha à l’église vaudoise à l’époque,
je crois, où se trouvait à Gênes comme pasteur le vénéré M. Antoine Gay.
Bref, il devint bièntôt une des forces
de la jeune église qui allait se développant sous la direction habile de
Mathieu Prochet. Et Prochet aima Antonio Delflno. Il n’était pas rare de
voir le pasteur et son diacre arpentant la rue Assarotti jusqu’après minuit, continuant pour ainsi dire la
réunion à laquelle ils avaient pris part.
En attendant, sa famille ayant su
qu’il s’était définitivement rattaché à
l’église vaudoise, le renia, et il fut
obligé de quitter la.maison; son père
le maudit,' en lui enjoignant de ne jamais plus paraître devant lui. Ce père
implacable ne voulut jamais céder et
ne pardonna pas à son fils. La maison
pour laquelle il travaillait ayant appris sa conversion le licencia. Marié
depuis peu de temps, sa condition était
des plus tristes. Il me racontait un
jour ce qu’il avait éprouvé dans sa
détresse et combien il avait pleuré,
réduit à l’extrême misère; il ne savait
plus que faire quand il vit entrer chez
lui M. Prochet qui lui remit cinq livres sterling de la part d’une dame
anglaise, qui de passage à Gênes avait
appris sa douloureuse situation.
Tous ses parents étaient contre lui:
frère, sœur, beau-frère, même sa femme
qui, à l’instigation de ces derniers et
du prêtre, l’abandonna momentanément. Certes, il y a peu de personnes
qui dans nos églises et dans le reste
de l’Italie aient souffert pour leur foi
autant qu’a souffert Antonio Delflno;
mais il était d’une fibre d’acier, garibaldin aussi dans le champ des idées
religieuses.
On venait de commencer l’œuvre
du colportage parmi les marins dans
le port de Gênes, œuvre dirigée par
le vénéré M. Donald Miller qui, malgré les difficultés qu’il eut plus tard
avec Delflno, pensera maintenant avec
affection et tristesse à celui qui nous
a laissés. — Il avait été nommé colporteur et au bout de fort peu de
temps, dans le vaste port de Gênes il
n’y avait personne qui ne connût le
petit vendeur de Bibles et de Traités,
et M. Miller seul pourrait nous parler,
avec connaissance de cause, du travail
accompli là par Antonio Delfino. Avec
une culture intellectuelle très médiocre, moyennant des lectures il avait
su acquérir un fonds de connaissances
religieuses qui joint à la profonde expérience qq’il avait de l’église romaine et à un esprit dialectique peu
commun (qui pourrait en remontrer
à notre ami Janni) avait fait de lui
un polémiste terrible. Et il n’en fallait pas moins quand au pont Federico
Guglielmo ii était entouré par des centaines d’émigrants fanatiques, accompagnés de prêtres ou de Jésuites vêtus
en bourgeois, et qu’il fallait leur tenir
tête.
Il fut nommé ancien de l’église vaudoise et directeur de l’école du dimanche ; il étendait le champ de son
activité en tenant des réunions à Favale, en prenant part aux conférences
de district, parlant partout avec ce
terrible et incoriigible accent génois
qui lui était particulier. Il vint aussi
plusieurs fois aux Vallées.
L’œuvre du port ayant cessé, il ouvrit pour gagner son pain une petite
boutique de mercerie et en même temps
il était employé comme commissionnaire à la Bourse de Gênes, où l’on
avait en lui une telle confiance que
:
sans hésitation on lui remettait parfois des centaines de milliers de francs.
Mais sa femme était devenue infirme et lui-même sentait les atteintes
de la vieillesse, et il perdait la vue.
La dernière fois que je le vis ce
fut, il y a deux ans, à l’église écossaise de Via Peschiera, où se tenaient
alors les cultes de l’église vaudoise.
Hélas! je dus constater que le vigou1 eux garibaldin était devenu une ruine
physique. — Frappé plus tard dans
ses facultés mentales, presque aveugle
et impotent il avait été enfin admis
dans une maison de santé, où il s’éteignit mercredi dernier, comme nous
l’avons dit plus haut.
Certainement Antonio Delfino n’était
point un homme parfait. Il n’avait pas
un caractère facile et peut-être certains côtés de ce caractère étaient-ils
rendus plus âpres par son manque d’éducation, mais c’était une conscience
droite et sincère, un bel exemple de
fierté morale’ fondée sur l’Evangile,
dans lequel tl avait une foi inébranlable et personne, je le répète (à ma
connaissance) n’eut à souffrir pour sa
foi autant qu’Antonio Delfino, soit de
la part des hommes, soit de la part
des membres mêmes de sa famille,
Il méritait donc que l’on parlât de
lui aux frères des Vallées et que d’ici
on lui envoyât, comme je le fais moimême, une pensée de souvenir reconnaissant et d’affection sincère.
Maeio Falchi.
Genève. Confèrence de M. Rostagno. M. L. Rostagno, pasteur à Palerme,
dans une conférence pi-ononcée le 31
janvier à Genève et très bien ordonnée, a rappelé d’abord les faits qui
ont concouru, dans le siècle dernier,
à l’unification de l’Italie,, et la conclusion de cette grande page d’histoire,
à savoir l’entrée à Rome de l’armée
italienne, le 20 septembre 1870. L’Eglise vaudoise ayant devant elle, avec
la liberté, un vaste champ d’action,
a compris que, si Dieu l’avait merveilleusement gardée, c'est qu’il lui
réservait une noble tâche dans la péninsule. A elle le devoir d’annoncer
l’Evangile aux italiens et de se faire
parmi eux la messagère d’une liberté
bien supérieure encore à l’émancipation politique. L’orateur nous montre
son Eglise descendant de ses hautes
vallées pour planter son drapeau successivement dans le Piémont, dans la
Lombardie, au centre, au sud, et jusque dans la Sicile ; il retrace les travaux apostoliques de Georges Appia
dans cette grande île; il cite d’autres
ouvriers de la première heure; et il
raconte le transfert de l’Ecole de Théologie de La Tour-Pellis à Florence.
Cette dernière institution a décerné
en cinquante ans 179 diplômes à de
futurs pasteurs. H y a maintenant en
Italie 135 ouvriers vaudois à l’œuvre,
répartis dans 120 églisès ou stations
missionnaires. Toutes ces communautés s’associeront avec enthousiasme au
Jubilé de PUnité italienne, qui sera
célébré cette année.
Le Vatican s’apprête à protester
contre les manifestation patriotique^
de 1911. Il süspendra tout pèlerinage
et toute réception. Par le travail diplomatique, il s’efforcera d’empêcher
certains souverains de venir en Italie
^ cette occasion. Par la propagande
de la presse, il jettera des doutes sur
l’état sanitaire du pays et sur la sécurité publique.
En dressant le bilan de l’année pré
<?■
3
t>
V
céâetttë, Píe X n’aura pas trop à se
féliciter. Le Portugal et l’Espagne lui
échappent, comme la France. La Belgique cléricale est menacée par un
socialisme irréligieux. L’Allemagne catholique n’est pas assez soumise à ses
vues obscurantistes. Et l’Italie, son
principal crêve-cœur, l’attriste par le
modernisme et l’anti-cléricalisme. Mais
certains succès concourent à le consoler. Si des âmes fortement trempées
osent lui résister en face, il en est
d'autrës qui cèdent à ses anathèmes.
Ainsi Fogazzaro, dont le dernier roman Leila est la rétractation des idées
proclamées dans Le Saint. Cet écrivain rentre avec armes et bagages
dans l’obédience du pape.
Il se constitue aussi, sous l’inspiration du Vatican, un mouvement qui
n’est point sans danger pour l’Italie,
celui des chrétiens dits sociaux. De
grands efforts se font partout pour
ramener le pays au catholicisme le
plus intransigeant. Des clubs, des œuvres de toute sorte cherchent à l’enlacer dans un filet ingénieusement
préparé. On méprise trop cette campagne cléricale. La pieuvre étend partout ses tentacules pour étouffer le
progrès, Elle n’a que trop d’alliés dans
les incroyables et incurables superstitions qui ont cours surtout dans le
sud de la péninsule et dont M, Rostagno cite de frappants exemples.
En revanche il montre l’Evangile
renaissant dans des vallées où il avait
été jadis étouffé par les persécutions
de 1686, rayonnant dans la province
de Mantoue, et se reconstituant un
foyer par l’érection de la nouvelle
chapelle de Messine. Puis, api ès avoir
raconté comment la « Société de saint
Jérôme pour la diffusion des Evangiles » fut dissoute il y a deux ans
par ordre de la curie, — elle avait
répandu plus d’un million de fragments du Nouveau Testament, — il
annonce la formation de la Société
Fides et Amor, dont le siège est à
Rome, qui est indépendante de toute
organisation ecclésiastique, et qui a
pour but le triomphe du Règne de Dieu
par la diffusion de l’Evangile: elle a
déjà édité une excellente traduction
italienne du Nouveau Testament, avec
notes, et se fait gloire d’avoir, dans
sa direction, des catholiques latins et
grecs et des évangéliques fraternellement unis.
Il y a cinquante ans, les patriotes
italiens ont vu se réaliser une espérance longtemps caressée. Il est une
autre espérance qui est au cœur de
plusieiu-s et à l’accomplissement de
laquelle une poignée d’enfants de Dieu
travaille sous le regard du Seigneur.
Puisse-t-elle, comme la première, devenir un jour une réalité!
M. le pasteur H. Roehrich s’est fait
l’organe de l’assemblée pour remercier
M. Rostagno de sa conférence instructive et réconfortante, et il a recommandé chaudement à la générosité des
Genevois l’œuvre admirable et conquérante de l’église vaudoise d’Italie.
(Semaine Religieuse).
Toiip. Jeudi soir, 9 février, M.
le piof. Jean Jalla donna sg deuxième
conférence sur les Vaudois. Le sujet:
les Vaudois au 18^^ siècle, était un
peu aride, cependant le conférencier
le rendit intéressant, en nous faisant
assister à toutes ces luttes mesquines
employées par l’ennemi contre nos
ancêtres, et ep nous disant ppmbien
faible était la vie religieuse au milieu
de notre peuple. Les étudiants en thé
ologie et les pasteurs étaient la fidèle
image du temps. Tout était bien sombre et décourageant! Dans ce tableau
si triste, nous avons été heureux de
constater combien Napoléon I avait
été utile à notre peuple, qu’il s’est
efforcé de favoriser, de bien des manières. L’orateur a été salué par des
applaudissements bien chaleureux. —
M. le pi of. D. Jahier aurait dû donner
la dernière conférence hier au soir,
mais à cause du 17 février, elle a été
renvoyée au mois prochain.
3 Encore des morts: Jeudi dernier
nous accompagnions au champ du
repos Caroline Appia veuve Malan,
âgée de 75 ans. Elle a été rappelée
d’une manière bien soudaine, mais
elle connaissait le chemin qui conduit
à Christ et de Christ à Dieu notre
Père. — Vendredi c’était le tour de
Madeleine Cougn décédée à l’hôpital.
Elle travaillait à la fabrique et vivait
toute seule. Une pneumonie aigüe la
conduisit au tombeau. Elle suivait toujours avec plaisir nos réunions.
Ogden < iiy (Utah). Notre ami David
Clapier en envoyant son abonnement
au journal, a transmis en même temps
le montant d’une collecte faite au
profit de VAsile des Vieillards de StGermain, s’élevant à 36 francs. Ont
contribué ; Avondet Alexandre, fr. 5
— Avondet Lamy, 5 — Beux Héli, 5
— Combe Jean Augustin, 5 — Robert
Alphonse et frère, 5 — Combe Michel,
3.50 — Bouchard Henri, 2.50 — Clapier
David, 5.
A cette somme nous tenons à ajouter
les dons reçus récemment de M. et
Mme Davit, fr. 10 — de la famille Ou
dry, 5 — de M. B. Chauvie, 5 et de
Mlle Caroline Hugon, 5.
Nous remercions sincèrement nos
amis d’Amérique et des Vallées.
l'urin Le O"“® rapport de la gare
de Turin vient de paraître. Cette œuvre confiée à M“° Arias a l’endu de
grands services, puisque 1029 jeunes
filles ont reçu des soins, parfois très
urgents. Voici quelques exemples:
« Un jour M“° Arias fut priée par
un monsieur de prêter son aide à une
jeune fille qu’elle trouva encore dans
le compartiment très souffrante et dans
l’impossibilité de continuer son voyage
jusqu’à Milan où elle devait se rendre. Notre déléguée lui donna les premiers soins à la gare, et fit ensuite
transporter la voyageuse au Home, où
on la soigna affectueusement jusqu’à
ce qu’elle put reprendre son voyage.
« Par une rigoureuse journée d’hiver, arriva une toute jeune fille qui
se rendait dans un atelier aux environs de Turin. Elle était mal couverte,
grelottante de froid, très faible, car
elle sortait à peine d’une grave maladie. Mais il fallait se mettre au plus
tôt au travail étant orpheline et dans
l’indigence. M“° Arias ne pouvait pas
faire grand chose pour la jeune ouvrière; elle l’accompagna d’abord se
l’estaui'er et se mit en suite en quête
d’argent qui lui servit à acheter des
vêtements cha uds pour la pauvre jeune
fille. Cette dernière put alors continuer
son voyage dans de meilleures conditions, soit matérielles que morales.
« Notre déléguée trouva un jour
dans la salle d’attente deux petites
sœurs de 10 et 12 ans, arrivées de la
Vallée d’Aoste et devant se rendre
dans une petite ville de frontière pour
reprepdre la place qu’elles avaient
quittée quelques jours avant. Elles
étaient cependant bien décidées à ne
pas y retourner, car on les faisait travailler au dessus de leur force et on
les battait. Et alors, pourquoi êtesvous ici? leur-demanda M“° Arias.
« C’est que, répondit l’aînée », nous
sommes très nombreux en famille,
nous n’avons plus de mère, notre père
a besoin d’argent et il nous bat quand
il a bu! Pauvres enfants! la vie était
déjà bien dure pour elles. Notre déléguée accompagna les fillettes au
Home et après un repos, au Bureau
de placement où, avec le consentement d’une tante la Directrice leur
procura une place convenable.
« Ce fut encore grâce à l’Œuvre de
la gare qu’un père retrouva sa fille
de 17 ans qui pour un caprice s’était
enfuie de la maison. M“° Arias fut
aussi chargée d’accompagner dans une
ville de France une jeune fille qui
devait entrer dans une maison de relèvement.
« Les difficultés les plus grandes consistent souvent pour M“'’ Arias dans
la méfiance des voyageuses, leur ignorance et un esprit d'indépendance qui
risquent souvent de perdre les jeunes
filles. *
«Un exemple entre autres.— Par
un train du soir arrivèrent deux jeunes filles qui devaient se fendre à
Nice, mais le dernier train était parti;
il fallait donc attendre le lendemain
matin. Notre déléguée invita les voyageuses à se rendre avec elle au Home
pour y passer la nuit; elles refusèrent. Sur cela elle leur proposa un
petit hôtel avec prixÿtrès modestes.
Nouveau refus. Les jeunés filles voulaient sortir, ^’en |aller,. elles ne savaient pas même où. M"® Arias eut recours aux employés qui tâchèrent,
mais en vain, de. décider les voyageuses à suivre les conseils de notre
déléguée. Enfin, grâce au Chef de Gare
qui adhéra à la demande de M“° Arias
de permettre aux deux jeunes filles
de rester dans une salle d’attente, elles
y passèrent la nuit».
918 Italiennes ont été entourées
par les soins de M‘‘° Arias, dont 450
Vaudoises. Nous recommandons cette
œuvre, et nous prions nos jeunes filles
qui arrivent de l’étranger ou qui se
rendent à l’étranger, de vouloir toujours s’adresser à la demoiselle qui
est là toute disposée à les renseigner
et à les aider,
VüldeMe, Nous venons de recevoir
ùrié''très lônguë lettre d’un colon que,
à notre grand regret, nous ne pouvons
pas publier. Nous tiendrons compte de
ses observations et nous nous unissons
volontiers à lui pour déplorer qu’il ne
se trouve pas un pasteur disposé à
partir pour Valdese, où nos frères l’accueillerait avec une profonde reconnaissance. Nous voulons encore espérer
que Dieu saura susciter l’homme, attendu depuis si longtemps! — Il ne
s’agit pas de se décourager mais d’attendre avec foi; nos colons ne manqueront pas de le faire comme ils l’ont
fait jusqu’ici.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages de Ph. Mauro. Ce
sont trois petits volumes : Témoignage
d’un ex matérialiste - La Parole qui
vit • Le Monde et son Dieu, qui ont
déjà remué bien des consciences et
où sont abordés, sous une forme nouvelle et originale, « les sujets les plus
passionnants qui aient jamais troublé
l’âme humaine». L’auteur, un célèbre
avocat de New-York, était un maté
rialiste convaincu. 11 s’est* converti
et en homme qui rn, fait toutes les
expériences, il s’adresse au public des
douteurs et des adiées pour qu’ils se
convertissent à leur tour. Nous recommandons chaudement les trois ouvrages de M. Ph. Mauro, que tout le
monde peut se procurer au prix respectif de fr. 0,60; 0,60 ; 0,25 eh'ë’adressant à l’éditeur H. Contesse-Vermer
. ^ Die France.
(28)
TRÉSOR DE GRAND PRIX
pxa
MARGUERITE S. COMRIE^
TOULOUSE' ;
SOCIÉTÉ DES LlV^BSg^LialBtiX
--------------------- ,
Les leçons de Bruce étaient sussi un frand
intérêt dans la vie des deux
manifestation extérieure. Bruce éteM j^Àdrement attaché à sa douce petite sœur, et, cbtnnse
au temps jadis, il voulait la faire profiter de
ce qu'il appienait. En répétant ppur^ elle ce
que M. Frank Clarence lui ebseij^ait, les choses se gravaient mieux dans sa mémoire. Le
jeune précepteur avait substitué à Jtiles César
de Shakespeare le Paradis perdu de Milton,
qui enthousiasmait son éleVe, épris de poésie.
Eisa partageait son goût, et la bonne M““
Mactavish commençait à s'inquiéter deles voir
^si absorbés par les faits et gestes dbs habitants de Pandémonium. )
— Enfants, dit-elle un jour, croyez-vou|;COnvenable de parler constamment des aq|^ déchus, comme s’ils étaient vos frères et vos
sœurs? Souvenez-vous que ^ mauvaiées compagnies cofrompent les boimes m<xwr&
— Ne vous'tourmentez ^s, tna hotatei, répondit Bruce d'un ton rassurant. Je parle
jamais de ces démons, pas mê^e do Satan en
personne, avec le moindre respect. ■
Voyant M“® Mactavish secouer la tête d’un
air incrédule : | il
— Vois-tu Eisa, dit tout Éâs Bruce, N^ette
est la meilleure créature du monde, ma^’ elle
n’a pas reçu d’éducation. Comment posaitelle comprendre la poésie
Un soir, Eisa, rentrée dans sa chambrajBJA
n’ayant nullement sommeil, souffla sa bougior
ouvrit ses persiennes, et s’assit auprès dO-Îlaf
fenêtre pour mieux voir et admirer ié ciel
étoilé; elle était perdue dans une^ rêverJe^
quand un léger bruit dans le jardin attira édà'
attention; deux personnes se dirigeaient vera
l’orangerie: c'étaient M“® Corvietti et le père
Gaspard. Saisie de terreur, la jeune fille tira
doucement les volets et ne fut rassurée que
lorsqu’elle eut rallumé sa lumière; elle s’assit'
contre la paroi qui séparait sa chambre de
celle de sa cousine... Elle y était a peine
qu’il lui sembla entendre des sanglots étouffés.
Elle prêta l’oreille: oui, certainement, quelqu’un pleurait. Sans réfléchir plus longtempe,elle alla frapper à la porte de Rita... Il y'’eut
un instant de silence; la lueur qui filtrat,
sous la porte disparut brusqueinent, et jiiita
voix pleine de surprise cria: « Entres; rëve^
nants, fantôme et compagnie I »
Eisa tourna le loquet et,resta stupéfaite. Sa
cousine, en robe de dessous, peignait sa longue chevelure devant un psyché :
— Viens-tu prendre une leçon de danser
cousine ? demanda-t-elle en ‘ faisant ude pirouette; à ton service; mais à cette heurè
de la nuit, ce goût m’étonne de ta part.
Eisa ouvrait des yeux de plus en plus étonnés.
— Comment mes essais chorégraflques ne
te satisfont pas encore ? Faut-il que je danse
jusqu’à demain matin?
Marguerite s’était réfugiée dans un coin sombre ; mais de là, elle voyait la lune éclairant
en plein une petite personne en robe de soie
blanche, garnie de larges rubans noir, la tête
bouclée et le teint pâle, presqu’ une enfant,
mais ses yeux profonds, son expresión sérieuse
trahissaient un être grâve et raisonnable. Sous
bien des rapports, Eisa Maxwell avait'le développement d’une femme.
— J’avais oru, dit-elle enfin j’avais pensé...
— Tes pensées devraient être des rêves à
pareille heure, cousine.
■ — Je croyais avoir entendu pleurer; Je ma::
serai sans doute trompée. '
(<t séiviv).
1
Ab. payés etiioa quittancés.
1910-11: Mme Vve P. Bastie, St Jean.
1911 : Marie Monnet, Envers-Portes.
C.-A. Tron, Directeur-responsable,
4
iri’t vtîo
VOLETE , LA SALUTE ? 1...
Í''ìi r/iJilO;
tonióo ricostituente del Sangue.
ACQUA-NOCERA-UMBRA
* Sorgente Angelica >
Esportazione in tutto il mondo.
Produzione annua 10.000.000 di bottiglie.
Pg! CAPELLI e pgP la BÂBBÂ
^ UI u I u a_____|U3 B S?,ì P" Liquido rinfrescante,
wIlilsillA nHytU^Ëi prufumaio die imiic
' » dei (
Mfi disce la caduta dei capelli, lisviluppa,
li rafforza ed amniorbidisce. Si vende
Inodora, profumata al
riiiini ed al petrolio, in flaconi
da L. 1,50, L, 2, ed in bottiglie da
^ L 3,50, L. 5 e L. 8,50. Per la spcdi
zione della fiala da L. 1,50 aggiungere cent. 25; per le altre L.0.80.
ANTICANIZIE-MICONE
E' UD iàC
m\
vemente profumata che agisce sui capelii e
sulla barba in modo da ridonare ad essi il
loro co'ore priniUivo, senza macchiare nè la
biancheria, nè la pelle. Di fucile applicazione.
Basta una bottiglia per oUrnere un cffciio
sorp"cndente. Costa L. 4 la boiiiglia. più centesimi 80 pel pacco postale. 2 bottiglie per L. 8
e 3 per L. il franche di porlo e di imballo.
EUCOiyiA-MIGONE
E’ un preparato
,---■wauwa«H speciale per dare
al capelli un .bel colore biondo oro. Costa L. 4 la scatola più
cent. 80 pel pacco postale. % scatole per L. 8 e 3 per L. 11,
franche di porto.
TINTURA ITALIANA
che serve a dare ai capelli un bel color nero. Costa L. 1,50 il
flacone, piu cent. 80 pel pacco postale. Si spediscono 3 flaconi
per L. 4,50 franchi di porto
PETTIHE DISTRIBUTORE
per facilitare la distribuzione omogenea delle tinture sui capelli e
sulla barba. Esso è d’uso assai facile e permette, inoltre, economia del liquido. Costa L. 4 piu cent 25 per la raccomandazione.
ARRICCIOLINA-MIGONE
C»n questo preparato si dà alla
_ __________capigiiaiura un'arnceiatura per
sistente, impartendo pure al capelli morbi
dezza e lustro. Si vende in flaconi da I„ 1,25,
più cent. 80 per la spedizione. 3 flaconi per
L. 4, franchi di porto.
Per la ttltaza ecgnsiiniiizioiieiiiiPEU.f'
EBINA-MIGONE 5:
vare alla < arnagione ed alla pelle ianian
Serve m
-,-----.arnagione ed àila'peilé iàìtianchezza
e la morbidezza proprie della gioventù. Con
essa si combaiiono i rossori, le lentiggini e si
toglie rabbronzatura prodolta dai bagni di
mare o dal sole. SI vende in fiale con elegante
V nAi. I n ** L. 3, piu L. 0,80 pel pacco postale.
3 fiale L. 9, franche di porto. > r r
CREP^A FLORIS vità di profumo, conserva
ed accresce la bellezza del colorito naturale, nonché la freschezza e relasticità epidermica. Un vasello in eleganle astuccio
L. 1,50, più cent. 25 per l’afl'rancazione. 3 vasetti franchi di
porto per L. 5.—.
VELLUTÌA NARCIS-MIGONE
Per la resistenza e soavità del profumo e per la sua finezza ed
profumo e per
lillà confezione, quei
di toletia è impareggiabile. Costa L. 2,25 la scatola,
per raffrancazione. 3 scatole per L. 7, ' ‘ '
impalpabilità, per l’eleganza dola confezione, que.sta polvere
a scatola, pii
franche di porto.
uù cent. 25
I
J0GKEY-SAV0N
fumo penetrante, soavissimo, inimitabile, dà alla
pelle morbidezza e freschezza. Costa L. 1,95 la
scatola di 3 pezzi, più cent. 25 per la spedi} zionc. 12 pezzi per L. 7,80 franchi di porto e
d'imballo.
Per la bellezza e conseriiazioae del denti
ODONT-MIGONE
E’ un nuovo preparato m Elisir, Pol
vere e Pasta, dal profumo penetrante
ndo le (
e piacevole che neutralizzando le cause
d'alterazione che possono subire i denti,
li conserva bianchi e sani. L’Elisir
costa L. 2 il iiacone, la Polvere L. 1
! scatola, la Pasta L. 0,75 il tubetto.
Alle spedizioni per posta racromandata
aggiungere L. 0,25 per articolo.
LeiettsspecialiasitroTiuio da tutti i Profumieri, Farmacisti, Drogbieri- Deposito Goii; MI60NE & C.-ViO Torino, 12-UILANO
sy^iGHT
IH
Sans Rival pour le Linge, les Laines
et le Ménage st
80e00SSQGÜ*88ÜS6SSÜ0SÜ
Studio Denlislico Mece"
diretto dal sig. P. A. moinov d. n. s.,
Lanreato e premiato aU’Università di Cinoinnati :(S. U. d’America), Vice^Presidente
Onorario deH’Asaociazione dei diplomati Dentisti della suddetta Università.
VOSISafO I Via S. Quintino. N. 15 - Piano I'
angolo Cono Re Umberto (lato Nord)
TORStE PEI.I.1CE --------
Casa Ugo - Piano U° — Ogni Sabato.
8d8S888Ü88^8Q8S88CÜ888
D.” D. MVOm
MÉDECIN DENTISTE
REÇOIT TOUS LES JOURS
dania T après midi d’une heure à quatre
DENTS ET DENTIERS ARTIFICIELS
ai—isiiai—15
|g» ‘ m
151- lal
SJ—is
51__la
SI—is
51__la
ai—151 lai—151 lai—i5iiai—i5iiai—i5iiai—15
51____iall5i ln>
Cil ItalUñl 1B1I51_JB
lSL_Jal
VieHt de paraître:
LÉGENDES VAUDOISES
AVEC ILLUSTRATIONS
Ecrites par M. le professeur JEAN JALLA
Publiées par l’IMPRIMERIE ALPINE
----------—■-----------
Adresser les demandes à VImprimerie Alpine - Torré Pellice
Prix : * francs
¡Üi'"'l!âiri!Ü‘ U3Í
en nallcii mi
@T*TS
51__IB
_ lap 15
Cil fiuiicn IB
SI IS
en -la
BIGLIETTI DI VISITA - uso Litografia
Rivolgersi alla Tipografia Alpina.
PEINTURE MODERNE
systèmes uationnaux et étrangers
Via Venli Sellenilirc - M, 3
miiiiiiKiiiiiiiiiiiiiHM^BiimiMmiiiiiiimiii
Affresques - Peintures à l’huile
Tapisseries en papiers et incrustations
Blanchissages à la chaux
Dorures, etc.
—aaaa Prix modérés ''yv/
AMERICAN DENTIST
Or. JOII« RiAV*. 2 Quintino Sella, Milano
Diplomato in Italia, Svizzera e New York.
Renii senza placche. Otturazioni. Corone
in oro. Dentiere. Estrazione senza dolwe
Doct.AKDli^OFEBMIlO
ex-chef iDterne
DE LA CLINIQUE OTO-RINO-LARINGOLOGIQUE OE TURIN
et assistant des hôpitaux de Paris.
Spécialiste pour les maladies
diiHliiZ
Miiimiiimmmiiiuiiiimiiiniiiiiiiiiiiniiiimiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiii
0...
de la ChOIICuIî:
et de» OlililLl^i:S
y Guérison sûre et rapide (en 24
Q heures) des défauts- de respirali tion nasale.
Q TURIN - Via Goito, 6 (près de la
iq Qare Centrale) de 1 h. à 4 de l’après-midi.
L’IMPRIMERIE ALPINE
ayant obtenu de la famille du regretté
M. GEORGES APPIA
l’autorisatioH de vendre, aux Vallées,
un certain nombre de brochures de
la commémoration faite à l’Eg-lise de
la Rédemption à Paris, prie les personnes qui la désirent de bien vouloir
en faire aussitôt la demande, à Mlle
Gilles, ou à VImprimerie Alpine, car
50 copies seules sont en vente.
La brochure est accompagnée du
portrait de M. G. Appia.
Prix : 50 centimes.
MALADIES g
^DES VDIESURlNAIRESg
0 Prostate - Urèthre g
§ Docieur S. COLOMBliVO 0
Q SPECIALISTE ^ O
Q ancien assistant à l’hôpital Necker M
Û de Pai-is ü
A ü
A Turin 30, Via Orto Botanico 0
Téléphone 23-26 Q
PHARMACIE DOCTEUR GEYMDNAT
TORRE PELLICE (aux Dagots)
PRODUITS DE PREMIER CHOIX
Exécution riooureusement scientifiiiue des ordonnances médiCHles
Eaux minérales de toutes provenauces
Parfumerie normale
gavons médidnaux et de toilette
Ox)’((ène - Spécialités Suisses et étran^éres
Huile pure de foie de Morue, de provenance directe
POUDRE ALCALINE PHOSPHATÉE
SIROP MAGISTRAL - ARCTAMYSOL
Grand choix d’articles pour l’Hygiène et pour l’enfance
Analyses chimiques et microscopiques
examen des urines etc.
^arif très mobéré
TORRE PBLUCE - IMPRIMERIE ALEHME*