1
Cinquième Année.
3 Janvlei' 1879
N.
LE T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous «le strez témoins. Acrr.? 1, o.
¿¡uM'anf la i?ériié avec la charité. Kp. 15.
PRIXIVABRONNEMENT PAR AM
Italie . . . L. ¡5
Ton* le« pays de l’Union
de potte
Amérique
Oü s'^lionne :
Pour Vjniérieur chez MM. les
pasteurs et les libraires de
Terre Pellice.
Pour V£ictérieurii\i Bureau d’Ad*
rnioisttaiion.
Un TiuméTo séparé: îoceDlimes.
Annonces: 25 c&ntüpes paf ligpe.
Les envois d'arffént se font par
lettre rcc> mmandee ou par
mandats sur le Bureau de.
rosa Arqe.i%tina.
Pour λ RÉDACTION adresser ainsi : A la Directi« u du Témoin * PomareUo ;Pinerolo) Italie.
Pour ¡'ADMINISTRATION adresser ainsi ; Al’A<lriiini6tra1ii>n du Poiuareltp i PineruloJ Halia.
3 JaDvier, — Et vous no vous êtes pas
converti,.. ™ Cnrrespondnnce. — /Vowrciies.
— Comtiien est-ctv gu<e j» vous coûte*' —
l^oriraitdo l’homm« spirituel.—Aottcciii’.'i
religieuses. Semaine île pi-ièi'es. — lieVite poiUigue. ^ Aunoncp.^ ,■
3 Jisviir
Ils ont bêiü être linoèrii
fervents les vœux , que , >à celte
dpoqua de l’année tout pnrlicuj Jièretnent, on a l'habitude d'dchaRger avec cens que l’on ainoe;
s’ils nous rdjonissent pour un tnoment, comme' tout autre tén oigiiage d’affection, donné, ou reçu,
noua sentons bientôt que, par
eux-mémes, ces simples vœux
n’auront aucune influence sur notre
avenir et sur celui des objets de
noire affection. St Jacques suppose
le cas, possible aujourd'hui, comme
au siècle aBostoiiqne , d’un frère
ou d'Une sœur , nus et manquant
du nécessaire et auxquels , sans
rien leub donner , iiiv lautre frère
dira: « Allez en paix . chauffezypus^ et vous rassasiez » {ii, 16),
Voilà certes un souhait qui n'ap
pauvrit pas celui qui le forme,
comme il n’enrichit phs celui ^qui
le reçoit. Ceux que nous avons
entendu exprimer ces jours-ci n’ônt
rien de commun avec re'goïsme
hypocrite et dur de ces faux çhré-.
tiens. C’est bien du fond du cœur
que nous avons fait des vœux
pour Je bonheur de nos proches ,
di nos amis do nos ffères, ot
dans la pensée que si leur prospérité temporelle et- spirituelle
dépendait de nous, elle leur sérail
assurée, Mais , encore une fois ,
nous avons le senliaient très vif
dé l’insuffisance des meilleurs vœux
et l’expérience nous l’a peut-être
plus d’une fois démontrée.
Est-ce à dire que nous ayons à'
nous en abstenir comme d’une démonstration de pure forme et sans
aucune efficace ? — Non, sans doute,
pas plus que nous ne devons
supprimer le : bonjour et le bonsoir habituels. Ce que nous voudrions rappeler aux chrétiens c’est
le devoir d’être sincères et vrais
dans toutes leurs paroles commo
dans tous les autres actes de leur
vie* Vous souhaitez, leur dirops
V i
V:
; "Î '
2
nous, le bonheur à ceux que vous
aimez. Vous reconnaissez par ces
vœux mêmes l’obligatioa où vous
serez de travailler, selon vos forces,
à le leur procurer. C’est inoontestablement la volonté de Dieu
qu’ils soient heureux, car il veut
le bonheur de toutes ses créatures ;
mais i! vous a placés auprès d’eux,
à leur portée, précisément parcequ’il veut se servir de vous comme
d’instrument de' bénédiction. —
Vous refuser à cet office ce serait
donner la preuve que ivos vœux
n’étaient pas sincères , quo vous
aimez de bouche et de langue ,
mais non par des effets et en vérité et c’est ce que vous n’admettrez
jamais. 11 doit donc demeurer bien
entendu que vous ..ne reculerez
devant aucun sacrifice pour assurer le bonheur de ceux que
vous voudriez voir heureux; que,
par exemple, vous ne vous détournerez ni à droite, ni à gauche,
pour ne pas vous trouver en présence du pauvre samaritain, que
par vos conseils vous viendrez en
aide à celui qui est en perplexité,
que par vos consolations et votre
sympathie vous adoucirez l’épreuve
de ceux qui souffrent, que vous ne
serez avares ni de votre bien, ni de
votre affection.
Vous seriez toutefois dans une
grande erreur si ^ vous estimiez
avoir ainsi payé toute votre dette,
et n’avoir rieq négligé pour rendre
heureux ceux que vous aimez et
auxquels vous voue intéressez. Ne
savez-vous pas que l’affection la
plus profonde, les soins les plus
tendres, le dévouement le plus
absolu sont impuissants pour épargner la souffrance à vos bien-aimés,
que lù prévoyance la plus vigi
lante ne leur e'pargne pas les accidents et que bien souvent, à
bout de ressources , il ne vous
reste qu’à pleurer avec eux ? —
N’oubliez donc pas dirons-nous à
nos frères, qui le savent d’ailleurs
aussi bien que nous, mais qui
comme nous le perdent trop souvent de vue, n’oubliez que tous
les souhaits qui ne deviennent pas
des prières, que tous les vœux ardents qui ne deviennent pas de
ferventes prières, demeurent fatalement stériles. Après avoir dit
à votre enfant ou à votre ami :
que Dieu te comble de ses bénédictions, dites à Dieu, jusqu’à ce
que votre i prière soit exaucée,
qu’il fasse descendre sa bénédiction sur votre enfant, votre ami,
votre frère, particulièrement sur
votre ennemi.
A cette condition, voua pouvez
vous attendre à Dieu avec . Une
calme assurance : si votre prière
n’estpasbénie pour d’autres, comme
vous le voudriez et autant que
vous le souhaitez, elle le sera
infailliblement pour vous-mêmes.
A cette condition aussi, cette année
qui vient de commencer sera l’an
de la bienveillance du Seigneur ,
— c’est là, nous l'espérons, le bien
suprême que vous souhaitez pour
vous et les vôtres.
Et vous ne vous êtes pas converti...
Lifo Amos )v, 0 à 13,
Qu’il était dur le cœur de Pharaon!
Invité de la part de Dieu h laisser
partir Lsraël, il s'y refuse, et ne cède
pas même lorsque des plaies nomnreuses et plus terribles les unes que
les autres viennent fondre sur son
peuple et sur lui. Quelle dureté ! direzvous.
3
3
El nous, amis lecteurs, ayons-nous
élé plus faciles et plus dociles que le
monarque égyptien en présence des
affecUieux appels qui nous oui élé
adressés de la pari de Dieu , el des
calamités que nous avons vu fondre
sur nos semblables pendant l’année
qui vient de terminer ?
Il a plu an Seigneur de nous accorder des récoltes assez bonnes de
blé, de vin, de châtaignes, de pommes
de terre ; el si nous n’avons pas upe
grande abondance, nous avons cependant obtenu de sa main paternelle
notre pain quotidien. L’en as-tu remercié ? Ses bienfaits sans nombre
ont-ils servi à t’approcber de Dieu el
à le convertir à Lui selon son bon
plaisir? Ou bien as-tu profané le jour
du Seigneur pour rentrer les récoltes
qu’il lui a plu de t’accorder, et abusé
de ses dons pour vivre dans l’inlempéivance ?
Pendant qu’une sécheresse redoutable a sévi dans l'extrême Orient, et
qu’une terrible famine qui en a élé
la conséquence a fait périr dans la
Chine et dans la Mongolie douze millions de tes semblables, le Seigneur
ne l’a pas retenu la pluie nécessaire
pour faire croître le blé que lu avais
semé, el lu n’asî pas la douleur de
voir périr tes enfants faute de pain.
Tes jardins n’ont pas élé broutés palles sauterelles qui couvrent la terre
dans d’autres pays. El si ces calamités
ne sont point venues fondre sur loi,
as-tu songé que c’est l’Elernel qui le.s
a éloignées , aCii que lu comprennes
qu’il t’aime et afin que lu le convertisses à Lui ?
Tu as vu ta vigne dépérir à cause
de l’o'idium que lu as appris a combatiré, tu as vu tes champs de pommes
de terres dévastés par une calamité
que lu n’as pas su conjurer encore.
Cela ne te dit-il pas clairement que
les moyens ne manquent pas à l’Elernel
pour le frapper si lu refuses plus longtemps de te convertir à Lui ? Tandis
que la lièvre jaune a couché de nombreuses victimes dans le 'sépulcre au
delà de l’Atlantique, el que des maladies sans nombre ont moissonné
quantité de personnes tout autour de
loi, — le voilà encore. Es-tu meilleur
que ceux qui sont morts? Je n’oserais
l’alïiriner. Et si le Seigneur t’a épargné,
c’est assurément pour le donner le
temps de faire ta paix avec liii._ Plusieurs d’entre ceux qui ont élé malades celte année sont guéris. Ont-ils
pensé à remercier Dieu el à se convertir à lui comme ils se l’étaient
promis quand ils regardaient la mort
en face ?
Pendant que nous avons entendu
dans le lointain des bruits de guerre,
et que même nous avons été témoins
de guerres en Turquie, en Bosnie,
dans l’Afganisian, le Seigneur nous a
fait jouir de la paix. Eu as-lu prolilé
pour servil' Dieu , pour rapprocher de
lui, pour lire sa Parole el fréquenter
les saintes assemblées ?
Des inondations ont ravagé des campagnes fertiles en Piémont , dans la
Ligurie, dans le midi de l’Italie , des
maisons ont été emportées avec quelques-uns de leurs habitants — Des
naufrages par milliers ont eu lieu , des
collisions désa.streuses ont fait couler
à fond de grands vaisseaux el des
milliers de victimes ont péri dans les
eaux de différentes manières. Et pas
un de les cheveux n’a été touché, —
grâce à la miséricorde de ton Père
céleste qui a veillé sur loi ! Devrais-je
prendre le (on lamentable du prophète
Amos, el dire que même|en présence
de délivrances si évidentes tu ne l’es
pas converti ? î....
Des tremblements de terre ont ébranlé
ta maison. Tu as eu peur en ce moment ou lu voyais la puissance de
l’Eternel. Tu disais en ton cœur: Que
nous sommes petits en présence de
Celui qui fait trembler la terre. Mais
l’es-ln converti à lui ? ou bien est-ce
en vain que Dieu l’a environné de
bienfaits et l’a fait voir sa puissance
redoutable pour le donner un avertissement ?
Tu n’es pas sûr de terminer l’année
où lu viens d’entrer, ni d’être vivant
demain. Prépare-toi à la rencontre de
Ion Dieu. Èàle-loi de faire da paix
avec Lui !
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(Îorrc0ponbiïnce
le 21 décembre 1878,
Monsieur le Directeur,
Il esl bien possible que |n liste des
Complices de l’attentat, soit continuée
dans le Témoffi. Et si de proebe en proche, vous en veniez à dire que nous
le sommes, nous aussi, je ne sais
pas trop si je me sentirais le courage
de protester. Car enfin les crimes de
un ou plusieurs hommes sont les crimes de rhiimanité, comme ceux de
quelques citoyens d’un pays sont des
crimes nationaux dont tous les citoyens
.'iont, à quelque degré, solidaires, fl n'y
a pas longtemps que l’Italie .s'est conslilnéc en une seule nation, mai.s l’on
peut dire désormais qu’aucune des
familles dont elle s’est formée ne péril
vivr'c sans suhir de mille manières l’inllnence des autres familles el san.s ieni’
faire .seniir la sienne, soit en bien
soit en mal; c’e.st ce qui établit enLr ’elles un lien de solidarité qu’il ti'csl
possible ni dr; nier, ni de rompi'e, —
i.es assassinats el les vols, snr une
grande échelle ne sonl pas la triste
prérogative d’une province ou d’une
cerlaine taliiude. Ici le.s passions sont
pins l'étléchie.s; ailleurs elle.s seront
pins vives, mais parlonl la convoitise
après avoir conçu, enfante le péché,
non pas toujours et partout le môme,
mais toujours le péché, le dr'dii ou
le crime.
Voilà un lioiiune que le hasard ou
devoir môimt tm iiiiticti do nous
pour nn temps. Il nous voit vivre, il
reçoit des irnpres.sioiis, bonnes ou
niauvui,se.s, nos tliscours Itii ont l'ait
du bien ou du mal; nolic conduite
!’a édifié ou scandabsé, ci si plus
lertl eel liomitie devient iiri tuiminel,
qui pourra déloniiinei' la pari qui
nous revient dan,s son crime? El quand
je pense à l’extrême facilité qui lui a
été offerte parmi nou.s pour mener une
vie de dissipaiion, je me dis que notre
responsabilité est bien pins grande
encore que nous ne le pensions.
Ce petit employé, ce modeste ou
vrier gâgnaienl toiil jusic assez, 'pour
vivre honnêtement et c’est ce qu'ils
se proposaient de faire, .Mais ils avaient
compiè sans les tentations dont ils
seraient de foule part environnés.
Auberge d’un côte, café de l’autre;
deux pas plus loin, débride liqueurs,
gargüUe, puis encore café et auberge;
ils ne font pas cinquante pas sans
renconlrru’ une’ enseigne qui les invite
à'entrer’. Fait-il très chaud? il y a
de quoi se rafi'aîchir à souhait. Fa*it-il
très froid ? On leur fera boire de l’eau
(Je feu qui les réchauffera merveilleuse- I
i ten qu
ment. Ils rési.stenl longtemps peut-êli'e,
et aux jours do chômage du travail,
espérani échapper à la tentation, ils
vont faire une promenade à la campagne. Vain espoir' ! la leiilation les a
pt'ècédé.s et elles les attend. Ceriaine.s
administrations ont jugé que plus une
commune a de débits de vins el de
liqueurs, plus elle esl riche, et que,
d’un antre côté, il est juste que tou.s
les adrninisiré.s piiis.'ent en [iroiilei'
sans li'op de peine. Voici quair'e à cinq
maisons réunies, — dans rune d’elles
on vend des liqueur s et du vin. Pour'
les iiquenr.s le petit veri'c semble plus
gros; quant au vin i! esl à 10 cent,
meilletrr marclté qu’au clref-lieu. On
'ne résiste pas et l’on commertee à
dépenser pour le siipei'flii ce qui manquera infailliblement au nécessaire.
Un beau jour l’on apprenrl que
rouvrier est parti sans piendi'e congé
de son locataire, queTeny)loyé a reçu
une nouvelle deslinafion. Tout l’argent
qu’ils ont gagné dans la communrj ils
l’y ont inlégr.alement dépensé. Aubergi',Oer<, Citfeliers tu g[irgolier.s ont su
s(! tinsr (i’alfaire. 1.« bonbriy«!' et le
pharinacien n’en pourront pas dire
aritanl, mais n’importe ; les exerçants
payent lotir taxe et la commune m;
demantle rien de plus.
Si, au lion d’un seiil .voie, j’en avais
50 à doatim' pour la nomiiuilioii de
conseillers communaux, j’en> disposerais
uniquement en faveur de candidats
qui prendraient rengagement moral
de réduire de.s trois quarts les débits
de vins et de liqueurs qui existent dans
ma commune. El si j’avais voix prépondérante là dove si pilote quel che
si tutoie, je voudrais rendre tous les
5
débilanls de vins el de litîueurs responsables des désordres qui se commellenl chez eux leur retirant la palenle
d’exercice dès que l’on en verrait sortir
des gens en élut d’ivresse, G’est mon
idée qu’il y a parloiU quelque chose
à faire dans ce sens et avec quelque
chance de succès. x.
lïouvdks
Nous avions appris par l’un des journaux de noire arrondissement, que
l’Inspecteur des écoles élémentaires,
■Monsieur H. Troncone, avait reçu
une autre destinalion, el à viai dire
nous n’aurions pas eu l’idée de nous
informer si celle Iranslocalion était
pour lui un avancemenlj, comme nous
l’apprend maintenani une correspondance de Pignerol adressée au Risorgimento. S’il n'y avait que cela dans
cette correspondance!, nous aurions pu
féliciter M- Troncone, que nous savons
père de famille et travaillant, comme
cela est très légitime, à améliorer sa
position matérielle.
Mais lorsque nous avons lu dans la
dite lettre; « que tous déplorent qu’il
»n’ait pas été laissé ici, où aucun
» Inspecteur n’a jamais fait ni plus ni
» mieux que lui... qu’il n’était pas
» sniTisammenl appuyé par cei taines
»autorités, tandis qu’il avait à lutter
* avec d’autres, qui h raison de leur
» riuiploi, ou de leur position . élevée
» devaient le plus le souieriir, » lorsque rions avons lu les lignes que lions
venons de transcrire en les iradntsanl,
nous avons somi le devoii’ de conteslor l’exaciilude de ces affirmalions.
Nous avons cotiiiu tous les lnspecleur.s
nui S0 sont Miccédé dans celle partie
fJe noire Province, il commencer pur
celui qui nous avait, au premier abord,
scandalisé, en eniranl dans nos écoles
avec son Iricorne. Un prêtre inspectant
les écoles vaudoises! C’était quelque
chose d’iuoui. C’est cependant l’un
des meilleurs que nous ayons eu, l’un
des plus libéraii.K et des plus inlelligenls. Celui-là savail encourager avec
douceur el bonté, el il y avait plaisir
à l’accompagner dans les hameaux les
plus reculés, car il voulait tout voir.
11 en est venu d’autres, encore un
prêtre, assez semblable au premier
pour l’affabililé, plusieui'S laïques dont
quelques-uns supérieurs par leur culture el leur talent à l'emploi qu’ils
coiivraienl. Tons paraissaienlîavoir compris que l’instruction chez les populations pauvres de nos montagnes, ne
s’impose pas pai' des menaces, par
des ukases plus ou moins moscovites,
mais qu’elle veut être encouragée avec
bienveillance el avec une grande patience.
Du reste tous les Inspecteurs avaient
rendu pleine justice aux efforts pei’sévéranls el au sacrifices des vaudois
pour généraliser l’inslruclion élémentaire; ils avaient admiré el hautement
apprécié leurs écoles de quarliers, reconnaissant que c’est grâce à elles que
le niveau de l’instruction a été pendant longtemps supérieur dans nos
vallées à ce qu’il était ailleurs.
Nous avons le regret de devoir déclarer que M. Troncone, est, à notre
jugement, l’un des Inspecteurs les
moins inlelligenis, et inconleslablemenl
aussi le plus absolu que nous ayons
vus dans nos écoles. — Il n'aurait eu
aucun scrnjpule, et il l'a plus d’tin«
fois déclare, à supprimer dans une
communed,outes les écoles de quartier,
afin q4i’il y eût les deux écoles communales règlementaires, même quand
il était évident pour les plus aveugles
que la moitié des enfants de la commune auraieni élé dans l’absolue impossibilité de suivre l'une ou l'aulre
de ces deux écoles. Ce qu'il y avait
de plus grâve pour les écoles vaudoises,
les seules dont nous nous occupions,
c'est que M, ■Troncone avait enlrepri.s
do les Iransfoi'iiier de fond en comble.
Il fallalL en bannir la langue française,
aussi nécessaire aux vaudois que le
pain qu’il.« mangent, el pour plusieurs
ieur véritable gagne-pain. Comme nous
ne l’avons jamais eniendu prononcer
un mol. de celle langue, nous en avons
conclu qu’elle lui était loul-â-fail étrangère. Qu’il insistât pour que dans
renseignomonl l’on fil une bonne place
6
à l’italien, c’élaii, son devoir et. son
droit, — aussi personne, qiie.nous sachions, ne le lui a jamais contesté.
Ce gui devait ensuite sortir de l’école
vaudoise c’élaii la Bible, — à laquelle,
comme concession d’opportunité, il
permettait cependant de figurer au
programme deux jours par semaine.
(Jue M. ïroncone n’aime pas la Bible,
c’est son affaire , à noire jugement,
c’est son grand malheur, et il n’est
pas seul de son isenlirnent. — Mais
contraindre en quelque sorte les vandois , c’est-à-dire, les hommes de la
Bible, à la négliger dans la première
éducation de leurs enfants, c’est grâce
à Dieu, quelque cliose qu’ils ne paraissent pas encore disposés à subir.
Ce qui devait ensuite être expulsé
de l’école vaudoise , c’est le pasteur.
Pour peu qu’il eût été curieux d’aller
aux informations, M. Troncone aurait
appris que, bien avant que son gnmdpèrc fût né , les vaüdois possédaient
déjà , par l’initiative des pasteurs et
grâce aux secours qu’ils savaient obtenir,
plus d’une école dans chaque pet île
commune et au moins cinq ou six
dans les plus grandes. Il aurait pu
savoir encore que ce ne sont pas les
communes qui ont doté les vallées de
ces nombreux élablissemcals qu’elJes
possèdent et qu’on leur envie; ,qu'ici
aussi l’activité du pasteur et son influence ont été prépondéranles.JI aurait
dû comprendre enfin que les "pasleiii’s
qui dans plus d’une circonstance et
dans plus d’une localilé, ont élé .seuls
à bâtir une école , ne se laissci aienl
pas facilement rnellre à la porte. N'imporie, au régent, quand il se hasardait
a objecter timidement au sujet de In
Bible, on répondait, comme au syndic;
vous n’avez pas à écouter le pasteui',
c’est moi qi^i commande.
Il est bien clair qu'un Inspecleiir
armé de la loi en vigueur, et pour
peu qu’il y soit porté par caraclère ,
peut terroriser les régents, lourmenter
les administrations communales,{prendre en main la direction suprême et
absolue des enseignants, ne laissant
aux conseils que le soin d’expédier des
mandats et de pourvoir aux réparalions nécessaires ou imposées d’office.
Or noire très intime conviction est
que l’on aura ruiné parmi nous l’insIruclion élémenlaire, le jour où l’on
sera parvenu à la souslraire à l’ingérence très parliculière et à la direction
des autorités locales.
Ce n’est pas une ou deux visites par
an de (l’Inspecteur , suivies de quelques conférences du samedi entre les
Insliluleurs et lui, gui feront bien
marcher les écoles. Si l’Insiiliilenr est
capable et consciencieux, il n’a même
pas besoin de ces visites, — s’il ne
l’est pas, ce n’est pas un décret inspecloral qui fera croire qu’un régent
muni de paleiiles est nécessairement
à la hauleur de sa lâche.
esl-cé que je vous caille?
Une jeune fille de dix ans était
couchée sur son lit de mort, et c’éiail si pénible pour la famille que de
s’en séparer! Ses cheveux blonds, ses
yeux bleus, sa voix tendre, son caracÎêre doux, ouvert, plein d’affection
étaient tout autant de dons qui la rendaient chère à sa tamille. Le pauvre
père était à genoux près de son chevet,
il iversail des larmes amères et s'ef
forçait en vain de dire à Dieu : *. Que
la volonlé soit faite et non pas la
mienne». 11 n’en avait pas la force,
et ses .«anglols redoublaient.
Ces sanglols réveillèrent l’enfant qui
semblait un moment assoupie. Elle
ouvrit les yeux et les promena aiitonr
d’elle.
— Papa,.cher papa, dit-elle enfin.
— Que désires-lu, chérie?
— Dis-moi, cher papa, combien je
vous coûte pa‘‘ an.
— Ne t’inquiète pas de cela, chère
enfant. Sois tranquille.
~ Dis-le moi, cher papa, cela me
fera plaisir.
Dans le but de la tranquilliser, le
père répondit avec une voix qui s’efforçail d’être ferme ;
— lié bien, ma chère, environ deux
cent dollars. Pourquoi demandes-tu
cela ?
— C’est parcequej’espérc, cher papa,
que ta voudras bien, celle année, em-
7
ployer l’argent dont lu n’auras plus
besoin pour mon entretien <à aclieier
des Bibles pour les pauvres qui les
garderont en souvenir de moi,
La chère enfant ne pensait plus ?i
elle ni à ,sa douleur, mais aux pauvres
qui n'ont pas les moyens d’aclieler le
livre qui les mène à Jésus.
A ce récit que nous traduisons du
Christian Hérald nous sentons le besoin
d’ajouter un appel à l’adressse de nos
chers lecteurs.
Vous avez probabieraent chez vous
un enfant, un frère , une sœur, un
père ou une mère malades , ou qui
Çcuvent le devenir d’un jour à l’aulre.
ous avez probablement aussi des ressources qui vous permetlraienl de faire
du bien ,à i’âme et au corps de tant
de personnes qui vous entourent. Voulez-vous attendre qu’une personne qui
vous e.sl chère soit mourante pour répandre la Joie et la bénédiction autour
de vous? Travaillons pendant qu’il est
jour. Nous avons tous une mission auprès des.personnes qui nous entourent.
INiiTrail de I homnie spirituel
Extérieur. Les yeux. Mes yeux ont
vu le Roi, l’Elernél des armées (Esaïe
VI , 5 ).
La bouche. D’un même cœur et d’une
même bouche vous glorifiez te Dieu
qui est le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ (Rom. xv, 6)Les lèvres. Offrons donc par lui sans
cesse à Dieu, un sacrifice de louanges,
c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. ( Oeb. xm, 18).
La langue. Alors ma langue parlera
continnelleraenl de la justice et de ta
louange. Ps. xxxv, 28 ).
Les oreilles. L’oreille des sages cherche la doctrine. ( Pr. xviii, 15).
Les mains. Peuples, frappez tous
des mains, poussez des cris de joie à
Dieu avec des cris de triomphe. (Ps,
XLVII. 1).
Les pieds. — Il a assuré nos pieds
sur le roc, et il a affermi mes pas.
(PS. XL. 2).
Intérieur. — Inleümnce. Nous
savons aussi que le Fils de Dieu est
venu, et il nous a donné l’intelligence
pour connaître lè vrai Dieu. (1 Jean
V, 20).
Esprit. — La paix de Dieu, laquelle
surpasse tonie intelligence gardera vos
cœurs et vos esprits en Jésus Christ,
(Philip, iv, 7).
Cœur. ~ Cerlaineraenl notre cœur
se réjouira en lui. parceque nous
avons mis notre confiance en son saint
nom. (Ps. xxxiii. 21).
Conscience. — Combien plus le sang
de Christ, qui par l’Esprit elernel s’esl
offert à Dieu soi-même, sans aucune
tache, pui’ifiera-l-il votre conscience
des œuvres mortes, pour servir le
Dieu vivantl (IIébr. ix. 14).
(Goüd News.)
fiouvetlea r^Uijkuees
Nous apprenons la mort de l’un
des plus anciens prédicateurs protestants de l’Espagne , du premier espagnol qui, dans les temps modernes,
ait souffert la prison pour ta profession
de la foi évangélique, de François Riiel.
Ayant prêché l’Evangile à Barcelone
où il fut cité par l’évêque devant un
tribunal particulier, et sur son refus
de comparaître, condamné par contumace au supplice du feu. Le pouvoir
civil fil arrêter le prédicateur et le condamna pour crime d’apostasie , au
bannissement à vie et aux frais du
procès. — Retiré à Gibraltar, il initia
Manuel Malamoros et Carrasco à la vérité évangélique. Les dernières révolutions accomplies en Espagne, lui
avaient permis de rentrer à Madrid ,
où il exerçait régulièrement ^son ministère de pasteur.
polittc|uc
Mtaiie. — Le ministère est au grand
complet avec ses secrétaires généraux,
sauf pourtant que Déprelis conserve
toujours encore l’intérim des affaires
étrangères. — Du reste la politique
est en vacances. .
/9uiaae. La grande question que
l’assemblée fédérale aura à résoudre
8
c’esl celte du mainlien ou de la révision de la loi qui élablil l’aboliLion
de la peine de mon.
A Genève Monsieur II. Fagy a pro
posé en deux articles un projet de loi
sur la séparation de l'Eglise d’avec
l'Etat. Une première discussion très
intéressante a eu lien au Grand Conseil à la suite de laquelle une Commission a été nommée pour étudier
la question. On ne saurait prévoir
d’une manière certaine le sort de celle
loi.
Plusieurs partis lui sont favorables,
d’abord tous les membres des églises
évangéliques libres, les ultramontains,
un grand nombre des membres de
l’église nationale qui ont appris par
leur propre expérience dans ces dernières années, ce qu’il en coûte à l’église d’être unie à un Etal autoritaire,
selon les principes on la manière de
Carterel cl de ses radicaux.
Mais le projet de loi aura pour adversaires, d’abord les partisans de
l’union de l’Eglise et de l’Ëlat, par
habitude, ceux pour qui Genève est et
doit être la Rome du protestantisme,
la ville de Calvin,
11 aura ensuite contre lui les nombreux rationalistes laïques et ècclésia.stiques, et surtout les membres de l’église catholique nationale. Soit les uns
soit les autres de ces derniers, sentent parfaitement qu’ils ne peuvent
vivre que par l’Etat. Monsieur le juge
Bartli l’a déjà déclaré an nom des catholiques libéraux^Nous avons besoin
pour exister de mille francs de
i’ElaC El ce ne sé^'oiU pas les rationalistes ni J,es libres’penseurs de l’Eglise
nalionalÿ' protestante, ni de . l’Eglise
nationale catholique, qui payeront vo, lonlairemenl les fiais dmn culte auquel
ils ne lienneBt pa.s et dont ils ne sentent pas un besoin de cœur, puisque
leurs croyances ne se composent guère
que de négalions
jprtince.. — Deux discours très
modérés de Gambetta défraient la pres.se
de ce pays. ■— Gambetta espère que
après les élections du 5 janvier, ii y
aura au* Sénat une* majorité de 25 sœ
Dateurs franehement républicains.
Semaine des Prières
Lundi 6 janvier. — Actions de grâce
pour la protection de Dieu et .sa longue
patience.
Mardi 7. — L’Eglise chrétienne.
Mercredi 8. — Le monde.
Jeudi 9. — Les familles chrétiennes.
Vendredi iO. — Les missions, l’Evangélisation.
Samedi ii. ~ L’avancement du
règne de Dieu.
Texte» pour dimanche 5 : Psaume
X.XXÎ, 16 et pour le 12, I CoH. i, 7.
AVIS
Il reste encore au bureau du 7cmoin douze coileclion.s complètes des
années 1875, 1876 et 1877 du journal
qui sont en vente au prix de 6 francs,
les trois années réunies, et un nombre
égal de collections de 1878 à 3 francs
l’une, le port en sus.
DOVE TROVASI II RIMËOIO
ai mali della Società
C’est le titre sous lequel iM. Jean
Ribetti, évangéliste vaudois à Rome .
a publié le discours prononcé par lui
le 21 novembre dernier dans le service d’actions de grâces pour la délivrance du Roi.
Le'remède, cliacuu de nous le devine, ne peut être que l’Evangile, repu
et pratiqué dans ses dogmes et dans
ses préceptes. — Ce que nous aurions
moins prévu d’avance c’est l’occasion
que M. Ribetti prend de la circonstance pour rappeler la iidélilé des vaudois leur dévouement à toute épreuve
à la glorieuse dynastie de leurs souverains, aussi bien que les témoignages
de confiance qu’ils en ont reçu , à divemes reprises.
Se trouve à Torre-Pellice chez les
libraires Gilles et Benech et se vend
au prix de 20 centimes.
Ernbst Robert, Gérant et ÀdminiUratmr.
Pignerol, Impr. Chiantor« et kascarelli.
-ÿ’v.'