1
Seconde Année.
29 Décembre 1876,
.1. 52.
LE TÉMOIN
^Tourrial cio l’Égalise ^va.ng’élîqiie Vaxicloîse
Von» me serez témoins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. Kp. 1.
15.
Prix ob l'abonkkmknt pak an Italie L 3 Tous les pays de PUnion de poste > d Amérique .... . >9 . Un numéro «éparé: 10 c-enlimea. On sabonna: . ■ Annonces: centimea par ligne. Pour VIntérùur chez MM. le. pe.teara et lea envo.s .fargent font par Ultre r.- librairee de Torre PeJl.ee. commande ou par mandat, sur ie Pour l'Extérieur au Bureau d'Adminialration. Bureau de Ptrata Argentina.
Pour la R^daellon adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomarelto (Pinerolo) Italie. Pour l’AdmlBlsIrallon adre.s.ser ainsi; A l'Admini.stration du Témoin, Pomarelto (Pinerolo) Italie.
Sommai i?e.
Avis important. — 1876. ^ A propos
d’unp discussion sur le Baplôme. — Aidez
votre pasteur. — Le dernier dimanche de
l’année. — Correspondance. — yariéiés.
— Becue poliliqne. — Annonce
Avis liiipor-tant
Le premier numéro de l’année
1877 sera envoyé à tous nos anciens abonnés; les suivants ne
le seront qu’à ceux qui auront
renouvelé leur abonnement.
isre
Parvenus à la fin de la deuxième année de son existence. Le
Témoin se demande avec quelque
inquiétude s’il a alteint déjà, ou
s’il peut du moins raisonnablement
espérer d’atteindre bieiilôt le but
qu’il s’est propo.sé. Les Vaudois
au profil des quels cette humble
feuille se publie l’onl-ils compris
et ont-ils donné des preuves de
l’intérêt qu’ils j prentienl euxmêmes.^ Nous avons le régrel de
ne pouvoir l’affirmer. Très heureux
de savoir qu’il y a parmi eux un
petit nombre de personnes qui
veillent au bien de tons et qui,
à l’occasion , se mettront à la
brèche pour les défendre, et ce
qui est bien plus méritoire encore,
qui, au besoin prendront la besace
du quêteur, les Vaudois, dans leur
très grande majorité, ne pensent
pas qu’ils aient à s’inquieier autrement de leurs affaires ecclésiastiques, ni à faire le moindre i
petit sacrifice pour s’assurer un |
organe de publicité. Quelques-uns
sont assez simples pour s’imaginer
qu’une centaine d’abonnés est plus
qu’il n’en faut pour faire vivre un
journal.
Ce n’est pas que les hommes
intelligents soient très rares parmi
nous; mais soit indifférence, ou
négligence, ou mauvaise volonté,
la plupart d’enlr’eux n’ont pas su,
ou n’ont pas voulu recommander
notre journal, comme ils ne lui ont
pas denné le concours matériel de
collaboration dont il avait besoin.
Et ici nous vouloos répondre it
une objection et dissiper, si possible, un préjugé que l’on cherche
à répandre aux Vallées. Pourquoi
vous obstiner à garder un journal
vaudois imprimé en langue française
lorsque nous eu avons au moins
trois en langue italienne, qui est
notre langue nationale ? A cette
question nous pourrions simplement répondre que les trois quarts
des Vaudois ne sont pas encore
capables de lire avec intelligence
et avec fruit un livre ou un journal
italien. Mais comme l’on pourrait
réfiliquer que ce n’est pa.s en leur
fournissant des lectures en langue
française qu'on les encouragera,
ou qu’on les obligera à plus d’efforts pour apprendre ritalien, nous
avons uii autre argument qu’il ne
Sera f)as facile d’écarter. Pourquoi,
dirons-nous à notre tour , notre
Comiié d'évaiigélisalioi) se voit-il
chaque année, dans l’obligation
de faire une édition française de
son grand rapport, comme aussi
lorsqu’il n’a pas un président
qui connaisse à fond l’anglais, de
se servir de la langue française
dans sa correspondance avec l’étranger ?
C’est que la langue française,
qu’on le veuille, on qu’on tie le
veuille pas , continue a être la
; langue internationale et que jaI mais l’ilalien, pas plus que l’an! glais ou l’allemand, ne pourra en
prendre la place. Or comme nous
avons besoin de parler aux amis
de notre Eglise , répandus en
divers lieux , mais surtout en
Grande-Bretagne, en Allemagne et
dans les Pays Bas, il faut que
nous le fassions dans une langue
qu’ils n’aient pas eux mêmes besoin de se faire interpréter.
Cela dit, et engagés par notre
parole, nous irons en avant pendant une année encore, si Dieu
nous en donne la force, regardant
à Lui plutôt qu’aux hommes, reconnaissants à ceux qui nous ont
soutenus et encouragés . esjiérant
plus d'encouragements de la part
de nos frères des Vallées. Celte
troisième année d’épreuve démontrera si les Vaudois veulent avoir
leur journal, ou s’ils préfèrent
s’en passer.
La Rhdactiojî.
A TKOroS ïïm DISCUSSION
sur le Baptême
Depuis quelques années déjà, la
question du baptême est à l’ordre
du jour dans nos Vallées. Ce qu’on
voit et ce qu’on entend dénote
|)arfois, ce nous semble, une ignorance profonde du véritable but de
cette institution évangélique. Peu
à peu , grâce à certains réformateurs, les idées les plus étranges
ont été colportées. Nous faisions
cette réflexion en assistant, il y
2
i206
LE TEMOIN
a quelques jours, à une discussion
publique sur le baptême entre
MM. Ferraris et Manin. Le débat
présidé par M' B. Aug. Malan eut
lieu dans la chapelle de l’Eglise
chrétienne libre de S* Jean. Nous
résumerons très-brièvement cette
discussion sous forme d’un dialogue entre les deux ¡adversaires.
♦
M. Manin évangéliste de l'Eglise
chrétienne libre de S‘ Jean. —
Voici ma conviction que je soutiens avec violence. Le baptême
n’est pas une institution divine.
Symbole ecclésiastique, utile aux
temps des apôtres, il n’a plus,
pour nous chrétiens , la moindre
vaieui'.
M. Fkrraris. — Avant l’ascension de Jésus , les apôtres ont
baptisé.
M. Manin. — Je ne m’inscris
pas en faux contre votre assertion,
mais les apôtres étaient encore,
alors, dans la même économie que
celle de Jean-Baptiste. Dans ce
cas, l’exemple apostolique n’est
pas obligatoire pour les chrétiens.
D’ailleurs, quand Jésus envoya ses
douze apôtres et ses soixante et
dix autres disciples annoncer le
règne de Dieu, il ne leur dit pas
de baptiser. Il Battesimo, Gesù se
l’è thmenticato in tasca.
M. Ferraris. — Le Seigneur
a formellement institué le baptême
lorsque, sur la montagne, au moment de monter au ciel, il donna
aux apôtres ce dernier commandement: “ Allez et instruisez toutes
les nations, les baptisant au nom
du Père, du Fils et du SaintEsprit ».( Matthieu xxvm, 19).
M. Manin. — Il s’agit de s’entendre. Le Sauveur, j’en conviens
sans peine, ordonne à ses apôtres
de baptiser ou mieux d’immerger...
dans quoi ? dans l’eau? Non certes;
dans le Saint-Esprit, Jésus commande aux apôtres de baptiser au
nom du Père, du Fils et du SaintEsprit, c’est-à-dire d’immerger dans
le Père , dans le Fils et dans le
Saint-Esprit, en un mot, dans Dieu
dans la divinité. La foi négative
(sic) d’Adam l’avait plongé dans
Satan. Le Sauveur est venu pour
faire passer le monde de l’immersion dans Satan à l’immersion dans
Dieu. — Il faut, ici, faire attention à un point important. Jésus
I ne dit pas: immergez les individus;
: il dit: immergez les nations. Or,
I les nations ne peuvent être bapI tisées, immergées que dans l’infini
1 qui est Dieu. Elles peuvent l’être
, ipso facto.
M. Ferraris. — Après l'ascen! sion de leur Maître les apôtres
n’ont-ils pas baptisé , autrement
! que vous ne l’entendez, les trois
: mille du jour de la Pentecôte ,
! l’officier de la Reine de Candace,
1 Lydie et le geôlier de Philippes,
Saul lui-même? Ces faits trèsclairs — et nous ne les avons pas
i tous cités — s’accordent mal avec
les idées que mon honorable adj versaire s’est formées sur la ques! tion qui nous occupe,
j M. Manin. — Ces faits ne prou! vent rien , absolument rien , en
I faveur de la thèse superstitieu.se
que je combats. Dieu n’a pas commandé d'administrer ces baptêmes.
Tout-à-fait exceptionnels, utiles en
! temps et lieu , ils sont devenus
, complètement inutiles dès que l'E. glise s'est agrandie. Le baptême
était un signe trouvé par le Sainti Esprit, dans le moment de confusion de la Pentecôte, pour mettre
I d’accord les gentils ei les juifs ;
aujourd'hui , nous pouvous nous
, passer de ce signe, de ce symbole
] purement ecclésiastique, car nous
I avons les registres de l’Eglise.
I Nous ne voulons pas intervenir
j dans la discussion qui s’est euI gagée entre ces deux messieurs
I Cela nous mènerait trop loin. Nous
I nous permettrons seulement de
i présenter quelques observations.
Avouons que, dans rex|)lication
I donnée par M. Manin, l’institution
du baptême s’est singulièi'ement
évaporée. Que nous reste-t-il du
baptême institué par Jésus-Christ
et maintes fois administré par les
apôtres? — A entendre M. Manin,
il nous reste les nations immergées ipso facto dans la divinité.
Que signifie cette expression ?
.Avec la meilleure volonté du monde,
nous n’y comprenons rien. Est-ce
que les nations sont immergées
par le seul fait qu'elles sont des
nations ? Ou bien le seraient-elles
parceque l'Evangile leur est annoncé? Un peu de clarté n’aurait
pas été de trop. — Est-il permis
de subtiliser à ce point les mots
et les choses très-compréhensibles
que nous avons dans la Bible ?
Peut-on représenter la Pentecôte
comme un moment de confusion ?
En ce jour mémorable, nous voyons
des personnes réunies dans une
chambre et qui prient ; nous voyons
le Saint-Esprit descendre sur elles
d'une manière très-distincte. Ce
n’est pas pour nous de la confusion. 11 y a, il est vr.ai, des gens
qui disent que les disciples sont
pleins de vin doux; mais Pierre
répond à ces moqueurs d’une manière claire et sans confusion.
Aux yeux de tous ceux qui
acceptent humblement la parole
de Dieu, le baptême a une grande
importance religieuse; c’est une
sainte institution. Lorsqu'on aborde
des sujets aussi graves, il faut les
traiter sérieusement, sans réticences et sans fausse habileté et
se garder avec soin des expressions parfois un peu lestes.
AIDEZ VOTRE PASTEUR
Qu’il vous voie toujours à vot
place habituelle dans le sanctuaire
Pendant qu’il prêche regardez-le
et faites attention à ce qu’il dit.
Il se sentira merveilleusement encouragé par votre sympathie et
par l’intérêt que lui inspire un
visage qui s’illumine; ce qui denote une intelligence qui s’ouvre
et un* cœur qui reçoit le message
de vérité. Les auditeurs distraits
ou endormis ne font que, attrister
le pasteur et empêcher les élans
du sentiment aussi bien chez lui
que chez les auditeurs qui désirent s’édifier.
Donnez à votre pasteur une coopération efficace dans son œuvre.
Qu’il puisse compter sur vos services et sur votre bonne volonté
dans toutes les circonstances. N'attendez pas toujours de lui des
directions et des jdans pour l’ouvrage à faire. Portez la (paroisse
sur votre cœur au lieu d'en laisser tout le soin et tout le souci
au pasteur comme s'il avait l’obligation de porter tout seul un si
pesant fardeau.
Parlez toujours de lui avec
bienveillance et si vous pensez
avoir de bons motifs de le critiquer, allez vers lui avant tout et
3
LE TEMOIN
<07
parlez-lui. Empêchez et blâmez
énergiquement les commérages qui
peuvent surgir à son endroit dans
la paroisse.
Si votre pasteur est fidèle et
zélé ne craignez pas de lui laisser
entrevoir que vous l’appréciez. Ne
le flattez jamais ; vous lui tendriez
un piège: mais si sa prédication
vous a fait du bien, dites-le lui ;
il en recevra de l’eiicouragenient
et votre rayon de soleil dissipera
les ombres d’un sombre lundi.
Souvenez-vous que votre pasteur
est un homme. Son cœur a besoin
de sympathie. Il se fatigue; son
esprit est souvent accablé de chagrin et sur chargé de préoccupations. Qu'il sache que vous sentez
tout cela.
Enfin soyez toujours ponctuel
à lui payer le salaire qui lui
est dû, donnez-lui assez pour
lui assurer une nourriture intellectuelle suffisante, assez pour le délivrer des soucis de son entretien
et de celui de sa famille. Les paroissiens ont tout à gâgner en
traitant leur pasteur d’une manière convenable.
(Tratuil du Christian Agej.
Le dernier dimanche de raniiée
Qu’ils célèbreat doue la
bonté (If* rKternp] ei ses
merveilles parmi les fils
des bominus- Ps. lOT, 8
Si nous passons en revue ce
qu’il a fait pour nous pendant
l’année qui va s'écouler, nous ne
pouvons que rendre grâces au
Seigneur. Les expériences que nous
avons faites ne peuvent pas être
très différentes de celles qui sont
indiquées par le psalchiste dans
ce beau chant de louange et d’actions de grâces. Le Seigneur conduit parfois son peuple à travers
les épreuves les plus pénibles ,
mais il le conduit en lieu de
sûreté. C'est par' plusieurs afflictions qu’il nous faut entrer dans
le royaume de Dieu.
Cher lecteur, considère les voies
de Dieu à ton égard et donne lui
gloire. 11 est possible que tu ne
comprennes pas toujours les dispensations de Dieu et que l’Eternel
te conduise par des chemins qui
te sont encore inconnus. Aie cependant bonne confiance. La parole
de la délivrance peut ne pas avoir
été prononcée encore pour toi ,
mais Celui en qui tu te confies est
prêt à venir à ton secours. Sachant
comment et combien de fois nous
avons été [protégés , fortifiés et
consolés par lui dans le passé,
nous allons en avant avec confiance
et courage , persuadés qu’il est
le même hier, aujourd’hui, éternellement.
Si nous passons en revue les
bienfaits dont le Seigneur nous a
comblés en 1876 et pendant les
années précédentes do notre vie,
nous devons être frappés et humilié.s en pensant que noire conduite envers Dieu a démontré tout
autre chose que la reconnaissance
qui aurait dû remplir nos cœurs
et in.-ipirer nos actions. Aux bienfaits de l’Etornel nous avons répondu par des froideurs, de l’iiiditférence et même par des péchés
et par des égarements sans nombre.
De sorte que tout en remerciant
Dieu pour ses abondantes gratuités,
nous devons le prier d’effacer nos
péchés et de jeter nos iniquités
au fond de la mer. Oh Seigneur'!
n’entre jioint en jugement avec
ton serviteur. Augmente notre foi,
pour que nous puissions regarder
à l’Agneau de Dieu avec pleine
confiance. Et lorsijue nous le contemplotjs gravissant la colline de
Golgotha et portant sur lui seul
l’iniquité de nous tous , que de
nos cœurs pleins de reconnaissance s’élève un chant de louange
et d'actions de grâces. Mon âme
bénis l’Eternel et n’oublie pas un
de ses bienfaits.
(ÎTorrcoponbance
I Monsieur le Directeur du Témoin,
1 Veuillez avoir la complaisance de '
I publier dans voire journal les lignes
I suivantes : '
' Kn lisant le Témoin du 15 coiiranl,
mon attention fut tout particuliérement
arrêtée sur l’aiTicle écrit par M'' II.
Meille, touchant la jiosition matérielle :
de nos veuves de |iasteurs et de régents. Cet important sujet mérite d’être
pris en considération.
Par quels moyens ponrrait-onfremplir la lacune signalée ? M’’ II. Meille
propose une collecte an sein de nos
paroisses. Peiit-on compter sur l’aide
de toutes les paroisses ?
Supposons même que pour la première année loiiles donnent une assez
généreuse contribution ; csl-ce un appui sûr pour les années qui suivront 1
Si telle ou telle maladie vieni â attaquer les céréales , les vignobles ou
autres productions agricoles, ne doit-on
pas s’attendre à recevoir de bien chétives ofTrandes et de nombreux refus?
Ne serait-ce pas mieux de clierclier
ailleurs un remède plus elTicace ?
Je proposerais que chaque pasteur
insliliileiir payâl annuellemenl une
somme fixe ijiii serait destinée :i former un fonds. — Siip|)Osons que les
pasteurs et les inslituleiirs, qui atlaignent h peu près la cenlaitie ; versent
chacun 50 fi s par an ; cela (»rodnii ail
déjà le petit capital de 5000 fr. dont
une parité pourrait venir en aide an.\
veuves d’aiijonrd’liui.
J’espère que messieurs les pasleniï
et instilnlcurs scnlanl rimporlarice de
celle qiicsiion voudront bien songer
au meillaur moyen de la résoudre.
Florence 19 décembre 1876.
®ariélC0
On écrit de Jérusalem au Journal
des Débats:
Il y a en Syrie une guerre qui, sous
(les (ormes variables, dure depuis bien
Innglemps, toujours vivace et .'•ouide;
c’est la giierrc religieuse entre les trois
grandes sectes monothéistes: lescliiéliens, les mahométuns et les juifs. La
ville qui est le ccnlre de celle formidable rivalité, c’est Jérusalem, et c’e.-l
à ce titre penl-êlre que Jérn.'.aleni
olfre le jdus d'inlérôl. Dans ce petit
espace semblent s’élre accumulées louirs
les traditions religieuses de quatre mille
ans. La ville d’Abraliain est celle que
David a choisie pour y déposer l'arcne;
c’est là que Jésiis-Clirisl a soiitfeil cl
est mort. — C’est à Jérusalein qu’est
encore la pierre sacn^e des mahomelans,
immense rocher placé an centre de la
mo.sqnée d’Omar, et autour duquel on
a placé une sorte de halnslradc, pareeque, là où .Malioinel a prié, les fidèles
ne doivent plus prier que de loin.
D’ailleurs , ce rocher est suspendu en
l’air par la puis.sancc divine. Tous les
grands demi-dienx y ont marqué leur
Iracc : ou y voit nue emprcinlc qui
e.sl la marque qu’a faite la main
de Tange Gabriel. Fn effet, Tange a
retenu le rocher au moment où ce
rocher allait s’envoler dans Tair pour
rejoindre Mahomet. Il ' y a aussi un
creux assez profond^ formé , dit-on ,
par la tête de Mahomet qm, en priant
avec ardeur, se releva brns(|uemenl. Il
se serait brisé la tôle, si Allah n’avail
subitement changé le rocher en cire
molle; mats les mahomélans ne soni
pas exclusifs, ils montrent encore une
grande vénération des empreintes venant d’Abraham, de Mo'ise , de David
et de Jésus-Christ, les quatre grandes
4
208
LK TÉMOIN
prophéles- qui ont précédé Mahomel.
H y U beaucoup d'aiilres légendes encore concernanl celle pierre. Jérusalem
esl donc le centre de l’islainisnie. Kl
les rnahoinélans font cruelleinenl sentir
qu’ils soni les inailres. C’esl snrloul
vis-à-vis des juifs qu’il.s se inonlrenl
durs cl lïiépri.sanls, el c’esl encore
grâce à la iiiosquée d’Oinar. Celle
mosquée a été balie sui' remplacement
de l’ancien temple de Salomon, el un
des murs du temple est resté debout.
Les juil's ont pour seule con.solalion
le droit de venir pleurer dans la rue
el de baiser le mur du temple détruit.
Tous les vendredis, celle cérémonie
bizarre a lieu. Vers quatre heures, on
voit les plus religieux des juil's de Jérusalem arriver jusqu’au mur. Ils s’arrêtent, ouvrenl leur Bible et la lisent
d’une voix haute el monotone, un
agitant leur lêle avec un balaucemerit
uniforme et précipité. Q'iand le.s prières
sonllinies,surviennent leslamenlalions.
Les juifs crient, gémissent el embrassenl le mur saint qui a été le témoin
de leur ancienne splendeur, el qui
assiste maintenant à leur abaissement.
Kn somme, ce spelacle est curieux ,
mais il excite plutôt la pitié que la
raillerie. Une foi profonde, même i idicule, ne prêle jamais à rire, snrtoul
c|uand elle esl opprimée et malheureuse.
Ces juifs de Jéi-usalem soni des gens
bizarres à tous les points de vue. Ils
sont profondément religieux, paresseux
à l’excès, vivent d’aumônes el soni
persuadés que le momenl viendra où
Sion l'epi'endra son ancienne sjilendeur.
Ils soni laids en général. Les hommes,
même très jeunes , sont déjà voûtés;
ils portent un étrange coslmiie: de
longues lévites lombanl jusqu’aux chevilles. Deux grandes boucles de clieveux
retornbenl sur leur figure au-devant
de l'oreille; ajoutez à cela un bonnet
de fourrure, el vous aurez un ensemble
assez disgracieux el certainement peu
favorable aux de.scendanis de Saúl el
de Josué. Cependant, malgré leur paresse, ils n’ont pas perdu ieurespérance.
Tout dernièrement est arrivée une
nombreuse colonie de juifs allemands
qui se sont installés à petit bruit dans
un des faubourgs de la ville. C’est là
un fait de haute politique. Le.s rabbins
de rKiirope piésumenl que la lin de
l’Empire ottoman est proche, et ils
envoient à Jérusalem leurs malheureux
corréligionaires , dans l’espoir de reconquérir la ville sainte. C’esl une
sorte d’invasion progressive el pacifique
qui réparera les crimes de ÎSabuchodonosor el de Tilos.
Après les mahométans el les juifs,
il est nécessaire d’en arriver aux chrétiens. Malheuieu.semenl les chrétiens
sont loin de repiésenter une religion
unirpie. Ils soûl tellement divisés enli e
eux qite leur aulor ilé esi annichilée ,
et que dans la ville du Chiifl, ce n’est
pas la religion chrétienne qui domine.
Cophles , ai'uiéniens , grecs schismaliques el prolustanls, foi'inenl un mélange assez confus, au milieu duquel
un étranger peu ver.sé dans la théologie
se trouve d’aboi'd dépaysé. Entre ces
différentes sectes la rivalité est âpre
et souvent féroce. Le gouvernemenl
turc doit ‘protéger les uns contre les
violences des autres. el l’on voit ce
spectacle étrange el peu édiliairi d’nn
soldai oltoriran qui monte la garde
devant les reliques de l’église de
Belhléhem.
Ce qiri caractér ise Jér'tisalem , c’esl
donc cette ardeur r'eligieuse qui fait
la foi el l’intolérance. Ntrile part le
fanatisme n’est poir.«.sée aussi loin. .Musulmans, jirifs, chrétiens sont à l’envi
impitovables contre ceux qui n’adhèrenl
pas .à leur religion. Jérarsalern apparlienl encor’e au moyen-âge. Celle ville,
ar ide el désolée, sur laqtrelle semble
planer encore la rnalétliliou divine, esl
envahie par' des haines qrti ne sont
pitrs de notre époque et qu’on s’efforcerait en vain d’apaiser.
poUttquc*
La Chambr e des députés s’est ajournée
au 15 janvier' pr ochain , après avoir
volé les dilféreitls brulgel.s el quelques
lois d’imjror tance secondaire. — Le
Sénat prendr a atrssi ses vacances après
avoir volé atrssi de son côté, ces mêmes
lois. — Comme le fait remarquer
l’Italie après nertf mois de gouvernemenl du (triui^lère de gattche l’on n’a
encore vu venir rrrtcune des réformes
qrre ce parti qrtand il était en minorité
réclamait avec force. Non settlemenl
notts n’îtvotrs pas eu ces réformes,
mai.s nous avons vu sanctionner par
des lois el ertieitdu de la bottche des
pt'incipattx ministres soitlenir les maximes de gouvernenrenl contre lesqtrelles ou proleslail d’une manière
syslérnalique. La loi du tachai des
clieiitins rie fer a été approuvée, le
ilornicüio coallo, l'abomination de la
désolation , esl matrlemt; el iNicolera
liti-ttrêtrte à déclaré que les précédents
inirtisires ne l’onl appliqtté que contre
les délits commttn.s, excepté un cas
douteux; l’impôl de la moitlure esl
conservé , il n’y aura de changé que
le cotitalorc auqttel on préféré le pesutore ; cl la richesse mobilière, et
les préfpclttres, les Irihimatix de dislricl
les préirrres? 0"’y a-l-on changé?
Bien, et l’on se gardera bien d’y loucher.
Le préfet de f'alcritte , l’honorable
Zitri esl décidétttetti remplacé. .Son
sttccessettr télablira-l-il la sûreté publique ?
Le discortrs-programme
de iM Jules Sirrron a été très bien acctteilli par- les Chambres el par l’opinion
prtbiiqtte.
Le ;?étial, dont la majorité est cléricale el anlitépirblicaitre, prétend léviser les décisions de la Chantbre des
députés en matière de budget et de
finance 11 ir’y airrail pas grand mal
si les majorités des derrx assemblées
n’élaienl pas entièremenl opposées.
Mais avec deux assemblées d’humeur
si différente, il esl difficile de gouverner.
Il paraîl que pour celle fois, el l’on
sera bien forcé de le faire encore à
l’avenir, l’on a recours à une tr'ansaclion phrs ou moins pr opre à donner
satisfacUon aux deux corps intéressés.
Qurnation a'Orietti. — L’accord
enti e les représentants de la conférence
a continué à régner pendant toute la
durée des séances 'préliminaires. Le
délégué le moins bien disposé pour
les slaves chrétiens de l’empiie lurc ,
et le plus opposé à la Russie , a été
le comle Zichi représentant de l’AnIriche-IIongrie. — Les conférences généi'ales, avec l’inlervenlion des représenlanls de la Tui'quie, onl commencé,
mais l’on ignore encore le résultat
des délibéralions. — En attendant
Midhal-paclia a fait publier, le joui'
même de l’ouverture des conférences
génér ales, la constitution de la Turquie.
La Porte esl ainsi un empire costilulionnel. Mais les liber'lés costitutionelles
sont-elles compatibles avec le Coran
et avec le caractère du peuple lurc?
SOUSCRIPTIONS
POUR LA BATISSE DE PRA-DEL-TOHXO
M. Joseph Malari . . . . fr. 500 —
Miss Isabella Cowan ...» -27 10
The Misses M. et A. Wall de
Creenurk..................» 54 15
Collpeté par lo Rev. J. N.
Worsfül.i A. M...........» 1353 75
Philip Vernon Srnilh, Esq. . » 20 —
M. Guillaume Malan, ancien » 3 —
Collecté par lr< Rev. J. N.
Worsfold A. M............» 4104 40
Miss Craigie d’Edioburgh, par
Miss L. Stewart .... » 27
Nous avons reçu quelques rions pour
le temple du Serre d’Angrogne, mais nous
en allendons d’autres pour faire listo
dans le Témoin. Ceux qui ont la bonne
intention rio venir à notre sceours pour
nous aider à couvrir les dépenses do
celle bâtisse et à terminer les travaux
qui y sorrt encore nécessaires, nous reti(Iraieut un vrai service en le fai.sant au
plus vite. Les dorrs peuvent être remis soit
à monsieur le Motléraleur à Torre l’ellice,
soit il monsieur Joseph Malan (5, via
Ospedale, Torino) soit encore au pasteur
de la paroisse d’Angrogne.
E. Boxxbt.
Annonoe.
UNE OCCASION FAVORABLE
De pourvoir de bancs el tables réunis
une école élémentaire, esl fournie , à
qui voudrait en profiter, par la Direction des Ecoles Vandoises de Turin
qui en aurait à remellrc une vingtaine,
en très-bon élal et à des prix l'orl réduits. S’adresser à .M'' J. D. Prociiet,
Imliiuteur, maison paroissiale Vaudoise
15, via Pio Quint O, à Turin.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Iinpr. Chiantore et Mascarelli.