1
strème année*
]V* 6.
10 Février âSTl.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — f Phili-ppiem., IV. 8.)
PRIX D ABOMIIEHENT !
Italie, h domicile (un an) Fr. 3
Suisse....................>5
France....................*6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Ün numéro arriéré : 10 cent.
BDRE1DX d’aBONREHEHT
Torrr-Pellicb ; Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
ProNBRoL ; J. Chianiore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrauge
près le N. 22.
Florencb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
I/eitres et envois franco. S’adresser pour r administration
au Bureau à Torre-Pellice,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : i Mr. E. Malan
Prof, h Torre-Pollice.
Sommalro.
Le 8 février 1871. — Correspondance. —
Chronique politique. — Chronique Vaudoise.—
Souscription pour le Rosario. — Id. pour le
portrait Beckwith.
LE 8 FÉVRIER 1871.
Nous avons dit que notre correspondant soulevait, sans s’en
douter, peut-être, une foule de questions, entr’autres, celle d’une participation plus active des anciens à
la cure d’àmes. Il affirme en effet
que cette partie de l’œuvre pastorale, plus importante même que la
prédication, a entièrement manqué,
pendant quelques mois, aux Paroisses de Prarustin et de Pramol,
et qu’ainsi cette fraction si considérable de l’Eglise Vaudoise a été
laissée en souffrance.
Nous n’avons pas de peine à admettre qu’une Église souffre lorsqu’elle est laissée un peu longtemps
sans pasteur, c’est-à-dire, sans celui de ses conducteurs qui a pour
mission spéciale de prêcher la parole en temps et hoys de temps, de
reprendre, de censurer, d’exhorter,
de consoler ; s’il en était autrement,
et oi une église paraissait ne pas
s’apercevoir de l’absence prolongée
de son pasteur , il faudrait en conclure que l’un ou l’autre , probablement l’un et l’autre, sont étrangers à la vie nouvelle , produite et
nourrie par l’Evangile. Mais les
deux paroisses dont il s’agit, ontelles réellement été privées de
moyens suffisants d’édification, depuis que la maladie ou une retraite
volontaire les ont privées de leurs
pasteurs ? La Bible qui, nous l’espérons , se trouve dans chaque famille , n’ aurait-elle pas fourni à
quiconque avait une faim véritable
des choses de Dieu, le lait des
enfants et la viande des forts ? —
Et pour aborder enfin la question
que nous avons en vue, cette admirable institution des anciens qui
fait la richesse et la force des églises presbytériennes , se serait-elle
montrée parmi nous, et dans ces
deux cas particuliers, inutile et
inefficace ?
Nous n’ignorons pas qu’au sein
de notre Eglise, sauf le cas de
ministres de la parole, anciens pasteurs, ou occupés à l’epseignement
et qui seraient revêtus de cette
2
-(0h
charge dans la paroisse à laquelle
ils appartiennent, aucun ancien
n’aurait le courage de présider du
haut de la chaire, ou simplement
dans un temple, une grande assemblée de culte. Il leur manque, pour
cela, outre un développement intellectuel et religieux qu’ils ne possèdent que très exceptionnellement,
une assurance qui ne s’acquiert que
par un long exercice et un travail
persévérant. Mais dans son propre
quartier et dans l’école qui s'y
trouve toujours , l’ancien est chez
lui, au sein de sa famille, dans sa
petite paroisse , dont il a la charge
et la responsabilité. Pourquoi, en
l’absence du pasteur, la paroisse ne
se fractionnerait-elle pas dans ses
parties constitutives , c’est-à-dire
dans ses quartiers , et ne demanderait-elle pas à ses conducteurs spirituels de ne pas la laisser souffrir?
Et qui empêcherait l’ancien de satisfaire ce légitime désir de son
quartier ?
II est certain que si l’on peut
lire sans faute et prier dans un langage correct, cela vaut mieux et
que le laisser-aller et la trivialité
ne seront jamais la simplicité à
laquelle Dieu prend plaisir. Mais
l’essentiel étant de lire la parole
de Dieu , du mieux que l’on sait,
et de prier de cœur, nous sommes
persuadé que les anciens de notre
Eglise , et particulièrement ceux
des paroisses de Pramol et de Prarustin sont, à peu d’exceptions près,
tout-à-fait capables de présider un
culte dans les petites assemblées de
quartier. Et puisqu’ils le peuvent,
ils le doivent et les paroisses ont
le droit de l’attendre d’eux en tout
temps , en l’absence du pasteur,
comme lorsque la paroisse en est
pourvue. Nous ne voyons même
pas pourquoi l’usage du patois que
chacun parle et comprend ne remplacerait pas dans certains cas et
très avantageusement, celui de la
langue officielle du culte que ne
comprennent pas toujours ceux qui
la parlent. f A suivre ).
Corrcspotibiauce.
Monsieur le Rédacteur,
II est inutile que je vous dise ce
que bien d’autres, j’en suis sûr,
vous auront dit avant moi, au sujet
de la continuation du journal l'Echo
des Vallées. Naguère on était réduit
à se demander : Vivra-t-il ?... Ne
vivra-t-il pas ? Aujourd’hui, grâce
à la patriotique détermination que
vous avez prise, la question, qu’elle
fût dictée par la sympathie ou par
l’antipathie, est heureusement résolue dans le sens affirmatif ; il ne
me reste donc qu’à souhaiter au
journal une longue et utile carrière.
Vous me croirez sans peine alors
que je vous dirai avoir examiné le
nouveau programme avec l’attention la plus scrupuleuse. J’ai pu
m’assurer par là que l'Echo n’a
pas changé de drapeau et que ses
principes ecclesiastiques continuent
d’être en harmonie avec notre Constitution et nos Règlements. Mieux
que cela, l'Echo se propose de
pousser l’application toujours plus
sérieuse du principe chrétien de la
profession individuelle et libre ; et
à cet effet il ne craindra même
pas de secouer un peu la vieille
Eglise Vaudoise, de la faire sortir
de son engourdissement et de la
réveiller de son sommeil. Avec le
3
sentiment d’être un précieux moyen
de prédication et d’évangélisation,
rJSc^o se trouve donc en plein sur
la voie royale.
Et maintenant que j’ai démon
mieux rendujustice aux intentions
qui ont dicté le nouveau programme , permettez que je fasse une réserve à l’endroit de quelques développements renfermes dans votre
Premier La Tour du 13 janvier.
II paraît que la lettre tour à tour
sérieuse et humoristique de notre
ami E. C. a porté coup ; car ,
sans compter la réponse ( qui n’est
pas une réplique) de M. le Prof. B.
Trou , alors rédacteur , on s’y est
référé plus d’une fois ; et en dernier lieu, vous avez cru nécessaire
de renvoyer à M” C. la question ;
« si rien n’y bouge » à Venise , à
Florence , à Livourne. Mais renvoyer la balle n’est pas toujours
répondre ; quiconque du reste a lu
VEcho de l’année dernière a pu voir
par le N. 48 (2 décembre) qu’à Venise l’on se remue ; et si aux correspondances de VEcho des deux
dernières années on a su ajouter
les nouvelles que publie VEco délia
Verità on aura pu voir aussi sans
renfort de besicles, que l’on ne dort
pas à Livourne ni même à Florence,
ni ailleurs.
Ceci m’amène à dire un mot de
votre seconde aflSrmation : « pour
nos paroisses, ce sont comme des
stations du Japon et de la Chine ».
A mon avis il y a dans cette phrase
une double erreur. Supposez que
nous ayons réellement des stations au Japon ; pensez-vous que
l’éloignement serait pour les Vaudois un bon motif de les ignorer ?
Si, par intérêt, l’on va chercher
jusqu’au Japon de la semence de
ver-à-soie ; si aux Vallées ce côté
intéressant des affaires japonaises
peut être très pertinemment discuté , je ne vois pas pourquoi il ne
serait pas également possible de
s’enquérir avec soin de l’état matériel et spirituel d’une ou de plusieurs stations sises dans l’empire
du Mikado. Mais les mots que j’ai
soulignés donnent la clef de bien des
anomalies ; l’intérêt matériel est en
jeu dans le premier sens indiqué, il
ne l’est plus dans le second.
Je suis persuadé que tous les
Vaudois s’intéressent de cœur à la
lointaine Colonie du Rosario ; que
ne donnerait-on pas pour avoir une
fois Van un rapport comme celui
de M. le Modérateur Lautaret ? Eh
bien ! non seulement l’œuvre d’Evangélisation se fait à nos portes,
ce qui facilite grandement les communications épistolaires, pour ne
rien dire des communications personnelles , — mais depuis nombre
d’années l’on peut se procurer un
rapport annuel très détaillé sur les
progrès et sur la marche de l’œuvre : à ce rapport, principale pièce
de résistance , ajoutez les communications de VEcho des Vallées , et
de VEco della Verità ; ajoutez-y
encore la publication mensuelle intitulée A Voice from Italy ; et dites
ensuite si les informations font
absolument défaut. Si les pasteurs
peuvent et savent donner des conférences sur les Missions à l’aide d’un
seul journal, ne sauront-ils pas
aussi puiser aux différentes sources
indiquées pour faire connaître à
leurs paroisses l’œuvre même de
l’Eglise ? Ici les questions se pressent sous la plume ; mais je m’ar-
4
rête pour ne pas trop allonger cet
article.
Il est évident que si l’on néglige
les renseignements qui se trouvent
sous la main , j’ai indiqué la cause
de cette négligence, l’œuvre d’évangélisation a beau se poursuivre à
nos portes , se faire en notre nom
et par le moyen de nos frères et
de nos amis, on n’en sera pas pour
tout cela mieux instruits. Autant
vaudrait qu’elle eût pour théâtre
les antipodes. Je vous serai donc
reconnaissant, et comme lecteur
assidu de VEcho , et un peu aussi
comme ancien rédacteur du journal,
si vous voulez bien marquer en
dehors des moyens indiqués, ce qui
manque aux églises vaudoises pour
apprendre à connaître ce qui se
passe au sein des stations, et ce
qui s’y est passé jusqu’à aujourd’hui. Je ne sépare pas les deux
choses; on ne pourra comprendre
le présent si au préalable, on ne
commence pas à esquisser l'histoire
de chaque station en particulier.
Avec un peu d’intérêt et un peu
de bonne volonté, la tâche sera
aisée et agréable.
A cette question se rattache assez étroitement celle que soulève
la correspondance insérée dans le
N. 2 de VEcho ; si, comme j’ose
l’espérer, vous accordez l’hospitalité
à ces quelques lignes, je me hasarderai à vous envoyer prochainement
une seconde lettre au sujet de la
correspondance que je viens d’indiquer.
Agréez, Monsieur le Rédacteur >
l’assurance du respect et les salutations fraternelles de votre dévoué
et affectionné
A. R.
Nous aurions beaucoup de choses à dire à notre correspondant,
même en laissant de côté l’allusion
aux vers-à-soie auxquels nous n’avions pas pensé et qui n’ont rien
à faire ici. D’abord nous n’ayons
pas mis en doute nous-même que
l’on ne se remue dans telle ou telle
station ; nous n’avons pas non plus
dit que pour qui veut connaître
notre œuvre missionnaire et la
faire connaître, il n’y ait pas des
moyens d’information suffisants.
N’avons-nous pas nous-même conseillé dans VEcho des Vallées, aux
pasteurs de lire et de développer
dans ce but le rapport de notre
Commission d’Evangélisation; mais
comme notre peuple (et c’est à lui
avant tout que s’adresse notre journal, beaucoup plus qu’aux pasteurs )
ne lit pas la Voice from Italy,
parceque c’est de l’anglais, très
peu VEco délia Verità, parceque
c’est de l’italien, VEcho des Vallées
aurait la prétention d’apporter
directement dans nos paroisses,
et surtout dans les plus reculées,
des nouvelles de notre Evangélisation, et si au lieu d'autres
choses on lui envoyait de temps
en temps, une fois par an seulement de chaque station une lettre
comme celle que M’' Bonnet nous
a envoyée de Rio-Marina, VEcho
n’aurait plus un mot à répliquer.
U Echo voudrait ffiire son chemin,
non pas sans les pasteurs qui
veulent bien lui donner leur concours, mais toutefois d’une manière
indépendante et directe, sans passer par leur intermédiaire ni par
l'intermédiaire de qui que ce soitNous maintenons en outre eu plein
notre assertion « que dans bimi
5
des paroisses on ne connaît pas
mieux notre Evangélisation que
les stations missionnaires de la
Chine ou du Japon ». Nous nous
sommes trompés cependant, car
nous aurions dû dire qu’on la
connaît moins, parceque l’œuvre
des missions étrangères est encore
généralement étudiée par la lecture qui se fait une fois par
mois du journal des missions,
pendant que rien de semblable
n’a lieu pour nos stations d’Evangélisation. Je n’ai fait en ceci
que constater un fait et j’étais bien
éloigné de penser que je réveillerais
des susceptibilités au moins excessives.
Notre correspondant nous invite à faire connaître les causes
d’une telle ignorance de notre
œuvre missionnaire ; elles sont
de plus d’une espèce ; ce serait
trop long de les étudier aujourd’hui d’une manière un peu complète; peut-être pourrons-nous le
faire plus tard; nous voulons cependant lui indiquer dès aujourd'hui l’une de ces causes la plus
générale, sans préjudice des autres, c’est que l’Evangélisation
est du nouveau / du nouveau !!
Oui! elle est du nouveau, toujours encore du nouveau dans
plusieurs de nos paroisses; comme
la lecture des journaux religieux,
le recueil de psaumes et cantiques ;
c’est du nouveau , pourtant ce
sont des choses dont on peut se
passer, et peut-être, dont on
doit un peu se défier. On préfère
à une exposition sur les missions ou
sur r Evangélisation une pieuse
méditation que l’on écoute ou que
Von n’écoute pas, même de ces
méditations de tous les genres le
moins médité; d’abord cela ne
coûte rien, on ne fait pas de
collecte à la porte, cela n’exige
point d’efforts d’attention et cela
a beaucoup d’autres avantages
encore. Les pasteurs ont donc, à
cet égard, à vaincre un mauvais
vouloir de la population , une
inertie provenant de l’habitude, de
l’indolence, s’ils veulent intéresser
leurs paroissiens à une œuvre quelconque ; sans doute s’il y avait
plus de pieté réelle et si l’on
appréciait davantage, d’abord pour
soi, puis pour les autres , ce salut
en J. G. on se réjouirait tout particulièrement des progrès du royaume de Dieu.
Mais j’ai parlé jusqu’ici comme
si VEcho des Vallées était généralement lu dans nos paroisses ;
quelle illusion! il n’en est rien;
dans plusieurs d’entre elles c’est
aussi, du nouveau, du très nouveau , du pamphlet, du poison
même, à ce qu’il paraît! aussi
s’en garde-t-on bien. Dans une paroisse en effet il n’y a d’abonnés que le pasteur et le régent,
ailleurs ou tient conseil de famille'
pour savoir si l’on doit faire cetto,
dépense.... Mais n’allons pas plus
loin, car on serait vraiment tenté
de jeter le manche après la coignée ; car si nous avons reçu quelques encouragements, comme ceux
que Vous avez bien voulu nous
donner, vous-même, et qui nous
sont précieux, c’est surtout du
dehors, et ce n’est pas de ce
côté là que nous aurions voulu les
voir venir en vue de la prospérité et surtout de l’utilité de VEcho
des Vallées pour notre population.
6
-<46)
Cher Echo,
La Tour le 23 janvier 1871.
Une autre fois déjà je t’ai écrit;
mais tu étais alors occupé à tout
autre chose et tu n’as pas daigné
faire attention à moi. Je veux
d’abord te remercier, moi ancien,
pour ton avertissement auxnfanciens; j’espère qu’il produira quelque bon effet.
A ton apparition, le 6 janvier
dernier, tu affectais une certaine
bonhomie, mais, à ta 3”® sortie,
tu touches déjà plusieurs cordes
sensibles. Encore assez, par exemple , que je n’appartiens pas à
la paroisse dont tu fais mention
à la page 22. Voilà que VEcho,
me suis-je dit, recommence à
lancer des bombes, mais pourvu
qu’elles soient bien lancées, comme
cela, elles porteront coup. Cependant j’ai envie de te donner un
bon avertissement, quoique tu sois
plus instruit que moi: donne à
tes abonnés de bons conseils et de
bons exemples, ne prends pas le
chemin de traverse, suis toujours
la route royale et à ta droite; à
cette condition tu seras libre d’employer même le fouet pour empêcher ceux qui sont sur le même
chemin que toi de tomber dans
le fossé. — Bon courage! il y a
de la besogne pour tous, Echo,
paroisses, pasteurs, évangélistes,
anciens et.... professeurs.,
Un de tes abonnés.
'I . i •' I . ' ■ I
Nous avons inséré de cette
lettre ce que nous en avons compris. Nous acceptons les,conseils
de notre correspondant;*,quand il
nous dit de suivre la vois royale,
nous pensons que c’est de celle de
la doctrine, de la vérité et de la
charité qu’il veut parler ; il y met
un peu de malice quand il nous demande de bons exemples et quand,
à propos d’un avertissement fait d
des anciens, il met en avant les
professeurs. Eh bien oui ! les professeurs et pourquoi pas? On a
souvent reproché à l’Echo de ne
pas aussi s’occuper d’eux. Et le
moyen ? L’Echo a presque toujours
été rédigé par des professeurs. Il
ne pouvait pas s’attaquer à eux.
Mais si quelqu’un de nos bons amis
veut s’occuper du Collège et des
professeurs, il nous trouvera tout
disposé à lui ouvrir nos colonnes ,
pourvu qu’il le fasse dans le but
d’amener quelque amélioration et
d’une manière convenable. Que ce
ne soit pas en passant qu’on met
en avant le Collège et les professeurs, mais qu'on le prenne à partie
dans un bel et bon article et si on
a quelque reproche à leur faire
qu’on ne se gêne pas. Mais c’est
un mauvais expédient et dont
quelques-uns de nos amis coutumiers du fait font on fréquent usage
que celui de vouloir donner le
change, et lorsque l’on reproche
quelque chose aux anciens de citer
les évangélistes et les professeurs,
comme lorsque dans un > Synode
on releva un défaut dans les écoles
primaires, vite on voulut étendre
le reproche à l’Ecole Normale et
au Collège. C’est par là qu’on
rend nuis les 'avertissements et
les leçons.
Le Collège sera certainement
enchanté qu’on''daigne sVmeuper
aussi quelquefois de lui. Il souffre
que * personne ne le fasse aux
Vallées, ni en bien ni en mai. Il
7
-(47)
préfèrerait une bonne petite guerre
au silence de mort auquel on le
condamne depuis longtemps, ostensiblement du moins, car nous
ne doutons pas que par derrière,
et en tête à tête, les langues n’aillent leur train.
(Chronique ®aub^oi0e
Nous aurions voulu faire connatire,
avant aujourd’hui la Sociétépotir la Sanctification du jour du Seigneur, qui a été
fondée à la Tour, à la fm de l’année dernière, mais l’espace restreint dont nous
pouvons disposer dans votre petit journal
nous en a empêchés jusqu’ici. Nous sommes heureux d’apprendre que cette société
est sortie maintenant du terrain théorique,
sur lequel nous sommes en substance
tous d’accord, pour entrer sur le terrain
pratique. Désireux de reconnaître tout ce
qui se fait de bon parmi nous, pour avoir
le droit de relever aussi les abus, nous
nous faisons un devoir d’encourager cette
nouvelle société et do lui souhaiter de
faire beaucoup do bien. C’est à l’obligeance du président de la société que nous
devons le statut qui suit et les renseignements qui l’accompagnent.
SOCIÉTÉ POUR LA SANCTIFICATION
nu nmxa'CHE.
Les soussignés, après quelques réunions
préliminaires, initiées par le Con.sistoiro
de la Tour, dans lesquelles la question
du dimanche a été longuement discutée,
reconnaissant;
a J Que le jour du repos est une institution divine permanente, destinée par le
Créateur aux hommes de tous les âges,
b J Qu’il est fondé sur l’œuvre de la
création, confirmé solennellement dans le
Décalogue, loi morale universelle, et pleinement réalisée par le Sauveur qui n’en
a aboli aucun article, mais les a accomplis lui-même et en a rendu l’accomplissement possible à ses disciples;
cJ Que c’est par conséquent un devoir
et un privilège pour le fidèle de consacrer entièrement au maître du Sabbat
le jour béni du repos, dans l’esprit d’obéissance filiale de l’alliance de grâce ;
dJ Considérant d’un autre côté que le
jour du Seigneur est profané dans notre
pays par une grande partie de la population, et qu’il est urgent de remédier à un
si grand mal par tous les moyens que
suggère la charité chrétienne, se sont
constitués en Société pour la sanctification du dimanche et ont adopté les articles suivants :
Art. I. Les membres de la Société s’engagent à donner dans leur propre conduite l’exemple de la sanctification du
dimanche, en s’abstenant en ce jour de
toute œuvre d’un intérêt temporel qui no
soit pas d’une urgente nécessité, et en
s’adonnant aux exercices de la piété et en
général à l’œuvre du Seigneur.
Art. II. Ils s’engagent également àjrépandre autour d’eux le respect pour le
jour du Seigneur par leurs exhortations
et par leurs avertissements charitables et
fraternels.
Art. III. La Société nomme en son sein,
pour un an, un Comité directeur composé
de cinq membres.
Art. IV. Chaque membre paye entre les
mains du Comité une contribution annuelle de vingt-cinq centimes pour subvenir aux frais que la société sera dans
le cas de faire.
Art. V. Tous ceux qui, hommes ou
femmes, s’engagent à observer tous les
articles du présent statut sont admis â
faire partie do la Société, dès qu’ils en
ont fait la demande au Comité.
Art. VI. Tout membre qui, après avertissement, ne maintiendrait pas .ses engagements , cesserait par là môme do
faire partie de la Société.
Art. VII. Les signataires du pré.sent
statut sont considérés comme membres
fondateurs.
Ont signé 27 membres de la paroisses
do la Tour.
La société a une réunion cha(|ue mois
où, après la lecture de la parole de Dieu
et la prière, ou traite un sujet (jui se
rapporte au dimanche.
Parmi les décisions qui ont été prises
la plus importante est colle de faire imprimer quelques traités sur le jour du
repos, adapté aux besoins de notre peuple. Les membres do la Société se sont
engagés à les distribuer le dimanche surtout partout où l’occasion se présentera.
Un traité est déjà sur le métier pour être
remanié et abrégé. C’est en attendant
mieux, car la Société a exprimé le désir
d’avoir surtout quelques bons petits ouvrages originaux qui soient un produit
local qui répondent ainsi d’une manière
plus complète aux nécessités du temps et
du lieu et qui soient le plus possible à la
portée du développement religieux et moral de notre peuple.
Les membres du Comité sont:
MM. Charbonnier Prof., Président ; —
B. Malan Pasteur, Vice-Présid.\ — ChamBEADD, régent Secrétaire', — Di RevelAuetm Trésorier; — M. Frache Ancien.
8
Chronique )ioltttque.
Italie. — Le Pariemeiit, après atoir
longuement discuté les principes généraux
du projet de loi sur les immunités papales, a passé à l’examen des articles et en
a adopté le premier qui déclare la personne du pape : sacrée et inviolable. Il a
passé ensuite à la discussion de l’article
second , conçu on ces termes : — « Les
» sanctions pénales pour les offenses à la
ï personne du roi sont applicables et
» étendues aux offenses à la personne du
ï souverain Pontife ».
Cet article a été modifié par la Commission , d’accord avec le ministère, comme suit : « L’attentat à la personne du
» Souverain Pontife, la provocation à le
» commettre, le mépris excité contre elle
* par discours public , lu ou fait, et l’of» fense par tout autre moyen propre à
» manifester la pensée, sont punis par les
» sanctions pénales établis pour les mê» mes délits contre la personne du roi».
Le député Pasqualigo prend le premier
la parole pour repousser l’article. Le député Corte dit que le jour ob cet article
sera voté, nous serons mis au ban des
peuples civilisés, car il faudra arrêter à
la froutière les journaux anglais, allemands et américains. — Le député Nicotera déclare que cet article nous conduit
droit au Saint-OlBce. Un protestant ne
pourra plus dire que le pape est la bête
de l’Apocalypse. Un libraire ne pourra
plus exposer dans ses vitrines le livre de
Renan ( et bien d’autres ouvrages meilleurs
que celui-là); nous serons descendus, ajoutet-il , au niveau des barbares et du BasEmpire.
Mancini propose qu’on modifie l'article
et que l’on y ajoute; « Sans empêcher
» cependant la libre discussion même sur
» les sujets religieux ».
Ces discours ont ftiit dans là Chambre
une grande sensation; aucun député n’a
pris la défense de l’article et Pisânelli se
hâta de proposer de le renvoyer à la Commission pour qu’elle le remette sur le
métier. Le rapporteur de la Commission
Bonghi accepte la proposition et le Ministre de la Justice Raeli, se rangeant à
cette proposition déclare qu’on a pu errer
quant aux expressions, mais que le ministre n’aime pas moins la liberté que les
députés de la gauche qui Ont parle. Nous
croyons volontiers le ministre sur parole.
Mais c’est là un os dur et nous ne pouvons prévoir comment la question sera
résolue. Il y a deux principes en jeu,
d’une part les garanties qu’on veut donner au pape infaillible, dont la personne
est déjà déclarée sacrée et ioAdolablo, et
de l’autre le droit inaliénable de la liberté
religieuse. Où finit la liberté de discussion,
le libre examen et où commencé l’offense
personnelle. Le journal modéré, YltaUg^
demande, lui-meme, si, après la promulgation de la loi noos aurons encore la liberté d’attaquer une allocution purement
religieuse du pape. Il reconnaît que si
cette liberté nous était ôtée nous retournerions au moyen-âge et cela au moment
où nous discutions l’opportunité d’abolir
ou tout au moins de réformer l’article
premier du Statut.
France. Entre Bismark et Favre ont
été établies les bases de la paix entre la
France et l’Allemagne.
Les .allemands ont renoncé à entrer à
Paris en suite de la demande pressante
de Jules Favre.
L’armée de l’Est, ou la première armée
française, qui était sous les ordres du
général Bourbaki, est entrée en Suisse,
en suite d’une entente entre le général
Manteuffel et le général Glinchant successeur de Bourbaki. Cette armée d’environ
80.000 hommes, a été répartie entre tous
les Cantons, en dehors de celui du Tessin,
en proportion de la population. Et, le 1"
février, une convention a été signée, pour
le même objet, entre le général français
et le général suisse Herzog.
SOUSCRIPTION
POUR LES BATISSES BU ROSARIO
Liste précédente fr. 51
M. J. Roland évang. à Padoue » 10
La paroisse de Boby » 46 10
M. J. P. Bonjour past. Em. » 10
Souscription de Prarustin remise
à la Table par M. Parander le
14 juillet 1870 » 32 30
De la Paroisse de Villesèche » 80
Fr. 229 40
SOUSCRIPTION
POUR LE PORTRAIT ftU GÉNÉRAL BECKWITH
Liste précédente . fr. 278 95
Un élève de Rhétorique » 50
M. Math. Gay » 2
De M. et M”" Emile Long » 5
De M. J. Malan » 50
De la 2“ et la 1" année du Collège » 20
Fr. 350 45
CORRECTIONS IMPORTANTES
Errata—Corrige
N.apagel9,2* colonne — ptaist»* ■*- bim
— 20,2' » *— prophanes -profanes
— » 21* ligne — asile aide
A. ttÉVEt Gérant.___
Pignerol, Impr. Chiantoro.