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Hiiltlème année
N. 40.
7 Novembre IS'73.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéeialemenl consacrée aux inléréls matériels et spiritnels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.nooupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
■ -—-----—- 9-----=
PRIX d’abonnement ;
Italie. îi «domicile (nu «n) Kr. 3
Suisse................» ^
France................• ^
Allemagne................*6
Angleterre . Pays-Bas » 8
Un numéro séparé : 10 oent.
Vn numéro arriéré : lOceni.
BUBEAUX d’aBONNEHENT
ToRRE'PEt.MCK Via Maestra.
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PioNERoL : J. Chiantore Impr.
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près le N. 22.
FroRRNCK : Libreria Evangelica. via de'Panzanì.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
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I.cures et envois franco. S'adresser pour radministratioD
ail Bureau Torre~Peilice,
via Maestra N. 42 ^ pour la
rédaction : â Mr. E. Malan
Prof* à Torre-Pellica.
S O m m a i r<?.
luslructioi) primaire. — Deux beaux
traits. — Histoire des albigeois par Napoléon Peyrot. — Divers. — Nouvelles religieuses. — Chronique mudoisc. — Chronique politique. —Annonces.
INSTRUCTION PRIMAIRE
L'année scolaire vient de commencer; plusieurs écoles sont déjà
ouvertes ; d’autres vont s'ouvrfi*
incessamment. Le inomentestvenu,
nous semble-t-il, de rappeler les
recommandations, les vœux et
même les plaintes que nous avons
entendu formuler sur cette branche importante de notre activité.
Nous donnons d’abord la parole
à la Table. Dans son rapport au
Synode, elle a constaté que si le
chiffre des élèves de nos écoles
était assez élevé au 6œur de l’hiver, il a considérablement baissé
au retour de la bell&saison ; dans
une paroisse même îl’irrégularité
et la désertion des élèves ont été
telles, qu’ils ont eu à peine deux
mois d’école. — « Nous avons »
dit encore la Table , « dans la plupart de nos paroisses des écoles
de dix mois, mais ils se réduisent
dans plusieurs d’entre elles à 5
ou 6, par l’incurie, la misère ou
l’avarice des parents; dès qu’un
enfant peut garder une chèvre et
que le temps le lui permet, on
lui fait quitter l’école. Aux Consistoires à veiller à cet égard ».
— Nous avons cru le moment op^(»ftun de rappeler ces plaintes
,et ces recommandations et de les
mettre sous les yeux des maîtres,
des commissions scolaires, des
consistoires et des parents des
enfants. Ne nous faisons pas illusion , nous n’occupons plus le
poste d’honneur, même dans notre
patrie, en matière 'd’instruction
élémentaire. Si nous sotnmes en
avant de l’Italie méridionale et
des campagnes, nous sommes dépassés de beaucoup par plusieurs
de nos villes. Cessons de nous
glorifier de notre passé, et sur
ce point, comme sur bien d’autres,
ne nous contenlions pas de la bonne
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réputation et de la gloire de nos
pères.
Nous avons, il est vrai, des
moyens d’instruction considérables ; de nombreuses écoles sont
ouvertes pendant une partie de
l’aniïée dans nos hameaux les plus
reculés , mais nos enfants n’en
seront pas moins ignorants, s’ils
n'en profitent pas convenablement.
Mais, entendons-nous dire ({uelquefois, nos écoles dos liàmeaux
laissent surtout bien à désirer.
Les régents ne sont pas toujours
à la hauteur de leur modeste tâche. Nous en convenons; mais à
qui la faute? Aux administrations,
tout d’abord, qui ne donnent pas
aux instituteurs des honoraires
suffisants. Les jeunes gens un peu
capables préfèrent aller passer leurs
mois d’hiver de l’autre côté des
Alpes , plutôt que de rester dans
leurs villages et de tenir une école
avec une rétribution qui souvent
ne dépasse guère cinquante centimes par jour. — L’insuffisance
des honoraires n’est cependant pas
la seule cause de la trop grande
infériorité de nos écoles de quartier. Nouspensons que les pasteurs,
les régents paroissiaux peut-être,
et d’autres personnes instruites
dans nos paroisses ont entre les
mains uii remède excellent, c’est
de réunir les régents des hameaux
de temps à autre et le plus régulièrement possible , et de leur
donner les conseils, les encouragements et les directions dont ils
ont [besoin, tous plus ou moins.
Ce serait, selon nous, la meilleure
école de méthode, ou du moins
le complémeiit efficace de celle
qui porte ce nom au milieu de
nous. t
Enfin, les amis du bon vieux
temps disent volontiers qu’avec
toutes nos écoles, nos enfants ne
deviennent pas meilleurs, qu’ils
sont au contraire moins bons et
moins religieux qu’autrefois. Nous
ne sommes pas à même de reconnaître la part de »vérité qui est
contenue dans cette plainte. Mais
elle nous fournit l’occasion de rappeler aux instituteurs qu’ils doivent être tout spécialement les
éducateurs de nos enfants et que
le livre ide l’éducation des protestants, c’est la Bible. Que la
Bible se trouve donc dans toutes
nos écoles, non pour y apprendre à lire aux enfants, ni pour
y servir de livre de lecture ou
d’exercice de mémoire, mais pour
apprendre , en elle et par elle , que
la crainte do l'Elernel est le commencement de la sagesse.
DEUX BËAIX TRAITS
Mademoiselle Bricard est institutrice depuis trente-cinq ans au
Ribay, dans le département delà
Mayenne. C’est une bien petite et
pauvre commune; et mademoiselle
Bricard a tout le mérite qu’il faut
pour diriger une école importante;
on lui a souvent offert une position meilleure; elle a toujours
refusé. '
Née au Ribay, elle ne veut pas
s’éloigner de son humble village,
ni de ses bien-aimées écolières.
Elle a élevé les mères, elle élèvera
les filles et les petites filles, tant
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qu’il plaira à Dieu de lui eu donner la force.
Mademoiselle Bricard n’a qu’un
traitement modique, et pendant
les vingt premières années, elle
n’en a pas eu du tout; de rétribution scolaire il ne faut guère
en parler.
Non seulement elle instruit gratuitement la plupart de ses élèves,
mais encore elle nourrit les plus
pauvres.
«Arrivé un jour à midi, — c’est
l’inspecteur primaire qui parle,
— je trouve une douzaine d’enfants mangeant une soupe dont
la bonne odeur se répandait dans
toute la classe. Après bien des
questions, j’apprends que la soupe,
bouillon et pain blanc , est fournie par mademoiselle Bricard , qui
y ajoute souvent un fruit, quelquefois un peu -de beurre ou de
viande.
» A mes observations sur la dépense qui en résulte, mademoiselle
Bricard me répond simplement :
»Jamais je n’aurais le courage
de manger la soupe auprès de ces
pauvres enfants qui n’ont qu’un
morceau de pain noir ». — Les
petites filles ne sont pas seules
à contlaître la charité de leur généreuse institutrice. Il n’y a pas
de famille pauvre qui n’en ait
éprouvé les bienfaits, pas de malade qu’elle n’ait assisté de ses
denrées, de ses provisions et de
ses soins.
La veuve Van de Velde mérite
aussi une mention spéciale.
Son maître, qu’elle a servi pen-^
dant trente six ans, avait été frappé
de paralysie à Paris en juillet 1870.
Quelques jours avant l’explosion
de la guerre, cloué sur son lit,
aux trois’quarts sourd, mais|encore
en possession de son intelligence,
le vieillard a traversé le premier
et le second siège, la guerre étrangère et la guerre civile, et il est
mort au mois de juillet 1872 sans
avoir rien su ni appris de ces
événements énormes.
Par un prodige de discrétion fet
de vigilance, avec une délicatesse
de sentiment infiniment supérieure
à sa condition, la bonne servante
s’est donné le contentement d’épargner à son cher infirme les
longues angoisses et les plus poignantes des souffrances morales.
Un tel fait paraîtrait incroyable
si deux amis du malade ne nous
avaient apporté leur témoignage
personnel.
(Tiré de la Famille).
HISTOIRE DES ALBIGEOIS
par Napoléon Peyrot
M. Peyrot vient de publier, en
trois volumes, l’histoire des Albigeois. C’est un ouvrage écrit avec
poésie et enthousiasme. Qu’on en
juge par les lignes qui suivent;
« Je suis entré pieusement dans
le ténébreux labyrinthe des sépulcres aquitains. Je me suis établi
avec amour, pendant de longs
jours, de longues nuits, dans cette
métropole dévastée du Paraclet.
J’ai interrogé ces morts avec un
respect ému, avec une tendresse
éplorée, comme on consulte des
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aïeux. J’ai ranimé dans ma pensée
ces guerres, ces supplices, tous
ces lugubres drames. J’ai recueilli
les témoignages des champs de
bataille, la plainte des ruines, le
soupir des grottes , l’effroi des
sépulcres, et de toutes ces voix
du passé, de ces gémissements,
de ces affreux silences, est sorti
celong et douloureux martyrologe.
Bien des fois, en m’entretenant
avec ces morts, il me semblait
entendre des voix qui me disaient
comme l’ombre d’Anchise au guerrier troyen :
« Te voilà donc enfin , ô mon
fils I Ta piété a vaincu l’horrible
chemin ! Nous t’ avons attendu
bien longtemps. —Oui, me voici,
ô pères vénérés I ma tendresse
filiale vient consoler vos mémoires saintes I Mais quel amour peut
élever un monument égal à votre
martyre ? »
M. Feyrot ne croit pasquel’albigisine soit une Babel de croyances confuses, sans autre unité
qu’un patriotisme de langue et de
race; à côté de la question politique et littéraire très importante,
ir démêlé une, vraie question religieuse longtemps obscurcie ou
embrouillée par les calomnies des
croisés triomphants, M. Peyrot
expose les croyances du synode
cathare réuni à Monségur: c’est
toute une doctrine chrétienne procédant essentiellement de .Saint
Jean, tandis que les: vaudois et
le prote.stantisme ont procédé essentiellement de Sfvint Paul ; c’est
avant, tout la religion de l’amour
divin,, l’élan mystique de Tâme
envers Christ, Wfoi dans le Pa
raclet.idahs l’esprit consolateur
et pacificateur.
Monségur c’est le Pra-du-tour
des Albigeois. « Ce séminaire, si
étonnant par ses maîtres, son site
sauvage et son enseignement dans
les bois, dit M. Peyrot, n’était
pas moins extraordinaire par ses
élèv es, doux à la fois et farouches,
errants et proscrits; véritable gymnase du martyre. Un rocher était
la chaire du docteur Johannite;
des pierres revêtues de mousse,
les sièges des disciples. Des adolescents fugitifs de [leurs cabanes
ou de leurs châteaux s’y mêlaient
à de vieux guerriers sortis mutilés de vingt batailles ».
En lisant le compte-rendu de
cet ouvrage rédigépar M. Edouard
Sayous (dans le Bulletin historique
de la société du prolestanlisme français) nous nous sommes demandé,
si l’imagination de M. Peyrot n’avait pas aussi un peu d’éteinte
sur l’exposition de la doctrine
des .\lbigeois.
ÜDbeca
D'après le Giomale Müilare,^no[Te armée
en temps de paix compte 214,6.30 h8mmes,
savoir:
Généraux
Officiers supérieurs
Officiers inférieurs
Sous-officiers
Caporaux et soldats
Il faut ajouter à ce chiffre 2870 eoiiployés,
dépendant de l’administration militaire ,
en dehors des employés du ministère de
la ^Guerre.
I T r'- . ^ afn „ ■■= '
130
1223
10843
16431
186003
5
-321
llomielks reltigteuded
Allemagne. — Nous relevons du
compte-rendu de la 27‘ assemblée générale de la société Gustave-Adolphe , tenue
à Cassel le 3, 4, et 5 septembre dernier,
que tes recettes de la Société pour l'année
1871-1872 se sont élevées, avec le résidu
en caisse de l’année précédente à la somme
de 900,334 francs; les secours accordés
se sont élevés à euvirou 768,862. Savoir
à 1118 différentes églises ou congrégations,
dont 364 en Prusse, 158 dans le reste de
l’Allemagne, 389 en Autriche et 106 en
dehors de l’Allemagne. — Le montant des
secours accordés en Allemagne ont été
de 448,545 fr.; en Autriche 229,672, dans
les autres pays 90,645. — De cette dernière
somme plus de 8 mille francs a été accordée à 6 églises en Italie , et plus de
4 mille à 4 congrégations eu Kspagoe.
La Société Gustave-Adolphe est évidemment en voie do prospérité.
Oenè ve. — Les troisjnouveaux curés
de Genève M" Loyson, Hurtauld et Chavard ont pris sur la Bible, dont M. Reverchon, vice-président du Conseil de paroisse
venait de leur remettre à chacun un bel
exemplaire,rengagement religieux suivant;
« O Dieu, qui as autrefois parlé à nos
pères eu divers temps et de diverses manières par tes prophètes, et ijui, dans la
plénitude des temps, nous as révélé par
ton fils les suprêmes, conseils de ta sagesse
et de ton amour pour le salut et le bonheur des hommes, nous, pasteurs de ton
église catholique de Genève, nous promettons devant toi et devant ton peuple
assemblé dans ce temple, d'être toujours,
avec l’aide de ta grftce, de fidèles dispensateurs de la vérité et de tes mystères,
tels qu’ils sont contenus dans ce livre inspiré, et selon les primitives et saines traditions de ta sainte Eglise. Amen ».
, Après l'installation, le père Hyacinthe a
dit la messe en français, puis il a prêché
sur l’Evangile du jour, au chapitre 10"
de S’ Jean, et a résumé de la manière
suivante les devoirs des ministres de Jésus*
Christ : « être fidèles à la vérité divin« «t
se dévouer pour leur troupeau, sous la
direction suprême du bon Berger, du Christ
mort, ressuscité, toujours vivant et présent au milieu des siens ».
« Ce discours et toute la cérémonie, dit
la Semaine Religieuse, ont produit sur la
foule assemblée à S’Germain une profonde
et pieuse impression qui est d’un bon augure pour le culte des catholiques libéraux et pour l’avenir de leur Eglise, soit
ici, soit ailleurs ».
Lausannei. Hommage à la religion.
~ M. Marguet professeur de mathématiques, nouveau recteur de l’Académie de
Lausanne, dans un discours prononcé le
jour de son installation, a exprimé les pensées qui suivent ; Dans un pays voisin ,
les excès de l’incrédulité ont provoqué
une réaction cléricale des plus violentes.
Or, on n’éclaire l’humanité ni par la lueur
dcscierges,quel(|ue nombreux qu’ils soient,
ni par celle des torches incendiaires de la
démagogie. Que notre académie maintienne
le flambeau de la vérité religieuse et elle
travaillera par là au progrès do la science ;
qu’elle développe les investigations scientifiques, et elle aura agi dans l’intérêt de la
religion I
( le Journal Evangélique )
I
Aiig;leter*T*e. — Les congrégatioiialistes d’Angleterre ont fait un pas de plus
dans le sens d’une organisation presbytérienne, en votant dans une de leurs récentes assemblées, la proposition suivante;
Il serait désirable, pour nos églises, de
resserrer les liens de leur union ; de prendre d’une manière régulière conseil [les
unes des autres dans les affaires importantes et d’intérêt général, comme aussi
dans celles dans lesquelles les diverses
églises pourraient a voir besoin des lumières
et des secours des Eglises sœurs.
(Eco délia VerüdJ.
ACaixtoue. — L’exemple du village
de S' Jean de Dosse (Mantoue), dont les
habitadts ont élu leur curé, menace d’être
suivi par beaucoup d’autres localités. Ce
n’est du reste pas un fait si énorme même
en Italie oh tous les curés des Sept-Communes (Prormee de licence) sont depuis
6
-322
longtemps élus par le peuple; plusieurs
paroisses des Romagnes jouissent aussi
du môme privilège.
Suisse. — On compte en Suisse 33
couvents d’hommes et 55 de femmes, renfermant 2,526 personnes dont les Cantons
de Zug, Schwitz et de S‘ Gall fournissent
près de la moitié. Ces couvents possèdent
une fortune de 22,645,909 francs. Aussi la
question de la suppression des couvents
est-elle de nouveau mise à l’ordre du jour
par le projet de constitution fédérale.
Lyon. — On écrit de Lyon au Journal
de Genève : ,
« Aji milieu de la débâcle où nous vivons, la religion reformée acquiert chaque
jour des adhérents nouveaux.
» La Société d’instruction libre et laïque
du 6' arrondissement, dissoute par le
préfet M. Ducros, envoie tous ses enfants
aux écoles dirigées par les pasteurs protestants ; je crois qu’il est même question
de fonder des écoles protestantes spéciales
pour ces enfants ».
Chronique Cnubotse
Nous lisons dans le compte-rendu de
l’Assemblée générale de la société GustaveAdolphe, que M. P. Calvino a pris la parole et s’est exprimé de la manière suivante: « C’est pour moi dans ce moment
une tâche difficile de donner essor aux
sentiments de mon cœur. Je vous apporte
les salutations de l’Eglise vaudoise qui m’a
chargé de faire un voyage en Allemagne
dans l’intérêt de l’œuvre d’Evangélisation ». M. Calvino donne ensuite des détails assez circonstanciés, soit sur l’église
des Vallées, soit sur sa mission en Italie.
Il parle surtout des conditions de l’instruction dans le Royaume, de ce qui a
déjà été fait dans nos diverses stations
dans le but de la développer et, termine
son discours par ces paroles; v Je dois
encore une fois exprimer ma vive reconnaissance à la société Gustave-iAdoIphe au
nom tlOf l’Eglise, yaudoise pouri tout le
bien que nous en avons reçu. depuis de
longues années. Nous ne sommés pas des
ingrats, quoique nous ne puissions pas
toujours exprimer notre gratitude comme
nous le désirerions. Notre amour pour la
société Gustave-Adolphe durera à jamais...
Que Dieu bénisse la société Gustave-Adolphe! Je ne puis admettre ce que disait
aujourd’hui un orateur, c’est que la société a déjà sa jeunesse derrière elle; non,
elle a sa jeunesse en elle; et je suis persuadé, et j’espère qu’elle vivra encore
des siècles dans sa jeunesse et dans sa
force et qu’elle sera en bénédiction pour
les chrétiens dispersés dans le monde
entier. Que Dieu bénisse la société Gustave-Adolphe . qu’il bénisse son comité
central ».
Le président de l’Assemblée a répondu
à M. P. Calvino:
« XI. Calvino! votre présence et le discours intéressant que vous nous avez
adressé sont pour nous une uouvelle
preuve que les rapports étroits que la société Gustave-Adolphe a eus dès le commencement avec l’Eglise vaudoise, existent
encore do son côté comme du nôtre, et
que l’esprit qui de tout temps a animé
et poussé l’Eglise vaudoise continue encore à l’animer dans toute sa force et que
Dieu n’a pas cessé de bénir son œuvre.
Qu’il nous soit donné, en vous tendant
une main fraternelle, de vous aider à
l’augmenter et à la développer.'' ».
Florence. — XI. le professeur Geymonatnous communique la lettre suivante
de l’Eglise de sainte Elisabeth en réponse
à la sienne dont nous avons parlé dans
uu précédent numéro. •
M. le Prof, et notre Pasteur,
« Les membres de l’Eglise de Sainte Elisabeth et les personnes qui interviennent
régulièrement à son culte déplorent votre
déclaration de vous retirer« conformément
à la note publiée le 39 septembre 1873,
qu’ils ne peuvent ne pas trouver parfaitement exactOi et juste ; ils déclarent, accepter l’accord .de l’Eglise, vaudoise dont
vous êtes et vous voulez être uu minis
tre fidèle, en entrant dans la confédération des églises évangéliques italiennes.
7
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créée à Florence par les conTérences, tenues dans la chapelle de via dei Serragli,
le mois d'avril dernier.
«Nous nous prononçonsîpour la simple
déuomiiiatioM d’Eglise évangélique, parceque c'est celle qui amène le moins de
divisions dans la fratellanza evangelica
italiana. Nous espérons que vous resterez
notre pasteur dans le môme local, contents
cependant do recevoir, si c'est le cas,
un évangéliste vaudois quelconque, pour
votre aide, pourvu (|u’il vous agrée, bien
persuadés qu’il ne sera pas fait des modifications essentielles à notre organisation intérieure, puisque vous, professeur
dans le collège vaudois, vous n’avez établi parmi nous que l’ordre et la discipline
conforme à celle (|ue les ministres vaudois suivent plus ou moins dans leurs
Eglises.
t Florence, le 18 octobre 1873.
Suirent lea signatures de 160 frères, .sœurs
el adhérents divers.
On nous assure, dit VEco della Verità,
quo le nombre des dissidents ne dépasse
pas uno dixaiue.
Lit 'rour. Les sermons d’épreuvo
des candidats en IhéologieMM.Jahier, Beux
et H. Tron, ayant tous été acceptés à l’unanimité par la délégation du Corps des
pasteurs, composée de dix ministres de
l’Evangile, la Table à fixé la consécralion
de ces Jeunes frères au mardi 18 novembre courant, à 10 heures du matin dans
le Temple neuf de la Tour.
Chronique politique.
L’oracle a parlé ! Rex locutus est ' Cette
lettre du comte de Chambord l’a-t-on assez attendue, assez crainte, assez espérée!
Le plus étonné de son contenu a été le
négociateur Chesneloug qui avait même
déjà fait un discours plein d’enthousiasme
et d’espérance, et puis patatras ■ adieu les
espérances , adieu enthousiasmes, adieu
discours.
Adieu lait,*veau*, v^àcli^, ¿ochon, couvée.
Le pot au lait des Perrettes monarchiques
est aussi brisé que possible, et M. Chesnelong, qui a été berné de la bonne manière, a dû se tenir à quatre pour ne pas
traiter son Koy de mentonr. Ce qui aurait
été lui manquer de respect.
Là dessus, hymne nouveau sur un vieux
motif, la loyauté du vertueux comte, et
dont les notes, nous resteraient dans la
gorge,si nous nous avisions do vouloir aussi
l’entonner. Sans chercher si haut la vraie
cause du gran rifiuto, nous ne pouvons
nous empêcher cependant d’admirer sincènement l’habileté du prétendant et de
rneltre désormais le flair politique au nombre de ses vertus. — Voici probablement
comment s’est passée lachóse: une anecdote de temps en temps ne fait pas de
mal :
Or, il y avait un soir dans un salon de
Frohsdorf un homme tirant sur la cinquantaine, le chapeau orné d’un immense
panache blanc, l’air d’un père noble, mais
sans enfants, (|ui se livrait à un calcul
bizarre : c’était de pointer sur une longue
bande de papier couverte de noms ceux
des députés favorables à la restauration
monarchiciuo cl de faire un signe de croix
à tous ceux qui ne l’étaient pas. Horreur!
les signes de croix, on y comptant les partisans des Booapartp, étaient en majorité.
— Notre père noble fait comme dans la
preuve do l’addition, c’ost-à-dire refait son
calcul en commençant par la fin : peine
inutile, résultat identique. Et dire qu’on
s’était compromis jusqu’à pactiser avec
le drapeau tricolore, la constitution et
autres horreurs révolutionpaires ! — Le
comte prit sa tête dans ses mains, et rélléchit profondément, il réfléchirait peutêtre encore, si, levant la tête, il n’avait
aperçu un drapeau aux fleurs de lys qui
flottait, suspendu à la muraille : — « û mon
drapeau blanc, s’écria-t-il.', ô drapeau de
mes pères, tu me sauves encore une fois !»
Et ayant pris la plume, il écrivit à peu
près ceci :
« Cher monsieur le rédacteur
(de l'Union),
. (S Un homme comme moi, ne transige
» jamais avec ses principes ; roi du syl» labus, ou rien ! je ne vous dis que cela ;
8
-83*
» je rends pleine justice aux intentions de
» votre envoyé au quel j’ai laissé croire
» que j’étais disposé à pactiser, simple» ment pour m’assurer qu’il était un des
» bons. — Croyez-moi, etc...
Henri ».
Les spectateurs de cette scène étaient
dans une émotion bien légitime , et quant
à l’impression produite an dehors par celte
simple lettre elle fut immense; le château
de cartes des monarchistes se trouva naturellement quelque peu ébranlé de ce coup
de pied vigoureux donné dans ses fondements; le ministère français décida sur
le champ qu’il n’avait pas eu l’ombre de
part aux intrigues monarchistes et MacMahon paraît so résigner à l’idée d’tioe
prorogation de son pouvoir provisoire,
par pur dévouement, et pour sauver la
.société.
Et voilà pourquoi tous les journaux
français reprennent en chœur l’hymne à
sa loyauté. Est-ce la vertu toute pure?
Hélas voilà une vertu qui s’éveille un peu
tard ; Ils sont trop verts, mon prince.
La république paraît assurée d’autant.
Le procès Bazaine traîne en longueur;
l’impression qui nous on reste jusqu’ici
est que le maréchal est plutôt un grand
innocent qu’un grand coupable: il se défend en tous cas assez mal et sa défense
consiste dans des variations sur ce thème :
«j’ignorais, je ue savais pas, » ce qui
serait fort excusable chez un simple pioupiou, mais ne c’est pas autant chez un
maréchal de France.
Sinistres! l'opéra de Paris, un magnifique édifice, d’une valeur considérable,
a complètement brûlé. Il s’y trouvait des
trésors artistiques, dont on n’a pu sauver
que bien peu de chose. La cause de ce
désastre paraît être accidentelle.
Chez nous, c'est l’eau, plutôt que le feu
qui se fait craindre. Les pluies si constamment ennuyeuses de la dernière quinzaine ont considérablement gonflé les
.eaux du Tibre, qui a versé de sou trop
I plein dans quelques quartiers de Rome,
' auxquels ce n’est pas la première fois
I que cela arrive. On peut aller en barque
I au Panthéon. Le Fanfulla d’aujourd’hui
montre les niembres de la Commission
d’enquête .sur la canalisation du fleuve,
réduits à l'état de cadavres, et bercés par
les flots. Morts ou non’,, la différence n’y
paraît guère; oh, les Commissions! des
enterrements de première classe 1|
Le Pô, qu’on n’a pas eu le temps de
bien endiguer, menace de se mettre de
la partie, à la grande terreur de ses riverains ; avant qu’on ait résolu la question de savoir s’il convient ou non de
reboiser nos montagnes, l’eau en aura emmené toute la terre végétale, et la susdite
question se trouvera décidée ipso facto.
Nous pouvons donc dormir tranquilles;
uii jour ou l’autre nous saurons à quoi
nous en tenir.
U y a aussi la commission du Pô, bien
entendu.
Les élections du premier degré en Allemagne sont généralement favorables au
parti libéral modéré. On sait que les députés à la Diète n’y sont pas nommés directement par les citoyens électeurs, mais
ceux-ci nomment d’autres électeurs, tant
par population, chargés d’élire les députés.
La couleur des élections au premier degré
indique par conséquent d’avance celle des
parlements , et, sauf quelques villes où
ont triomphé les cléricaux, quelques autres où les démocrates tiennent le haut
du pavé, le gouvernement a lieu d’être
satisfait des élections actuelles.
Annonoes
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Collège des Artigianelii, Turin ;
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à la lois fr-ariçals et Italien
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Dernière Edition, 187S, prix S frs.
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