1
Cinquième Année.
i3 Juin 1879
N. U
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me se-fez témoins. Actes 1, S. Suivant la vérité avec la charité, Ep. J, 15.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Italie . . . L, 3 Tous îôB pays de PUnion de pi>aîe ... » 6 Amérique ... * 9 Ûn s'nbcirme ; Pour Vlniériewi' cbez MM. les pasteuTs et les libraires de Torre Pô)]ice. Pour VFsitérictiràu Bureaud'Ad- minisbiaLiuii. Un ou plusinurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rap-e 10 cent chacun. Annonces ; 25 centimes par ligne, Les envois d'argent se font par lettre ree mmandee ou par mandats sur le Bureau de pe- rosa ArgenKna.
Pour la RÉDACTION ndresaer ainai : A la DireoHi-o du rémoiK , Pomaietto ( Pinerolo) Itaüu. Pour rADMINISTRATION adresser ainai ; Al'Admiaistraiion du remota, Pomaretlo iPiueieloJ Italie
Somixiair*e.
Pierre Valdo et les pauvres de Lyon. —
Conférance du Val Saint Martin. — Un
bel exemple à suivre. — La délivrance.
— Correspondance. — Divers. — Chronique Vaudoise. — Pensées. —■ Revue polUique.
PIERRE V4LD0
et les pauvres de Lyon
Propriélii littéraire
C Suite V. N. tBj
TÍ,
LA DISPERSION.
«Enfin voulant, par un excès d’indulgence, laisser à ces maliieureux le
temps de quitter notre territoire. Nous
leur accordons jusqu’au lendemain de
la Toussaint (il92i), après quoi nous
les abandonnons au pillage, à la bastonnade et à tous les mauvais traitements sans excepter les plus honteux ».
Ce billet royal, adressé aux archevêques, aux évêques et autres prélats,
aux comtes, vicomtes et gens d’armes
devait être tu à hauie voix chaque dimanche dans les églises et publié jusque
dans la moindre bourgade par les autorités civiles. On se figure ce que les
Pauvres de Lyon eurent à soufîrir. Ils
ne furent cependant pas entièrement
extirpés, puisque l’édit promulgué par
Alphonse en 1192 dut l’être encore en
1194' et en 1197 par Don Pedro, son
fils et successeur.
Les Vaudois de Languedoc et'de
l’Ouest de la France ne furent pas
mieux traités , car en celle môme année
1192, les slaiiils synodaux du diocèse
de Tulle, en Limousin, nous avertissent
de leurprésence dans celle région en
ces termes; « Pour ce qui concerne
tes hérétiques auxquels on donne le
nom de Fadoys, nous ordonnons à
tous les fidèles, tant clercs que laïques,
et ce en remission de leurs pécliés,
qui pourront en découvrir, de s’assurer
de leurs personnes et de les conduire
chargés de cliaînes à la résidence de
Tulle, où ils recevront leur châtiment •.
Puisque nous sommes dans la France
occidentale, disons ici que c’est très
probablement de celte contrée que partirent pour VAngleterre, des bandes
vaudoises à plus^d’une reprise. Henri H
qui régna sur * l'Angleterre de 1155
à 1189, était à celle époque, par luimême ou par sa femme Eléonore maître
de l’Aquitaine, de Guyenne et de Gascogne, aussi bien que du Poitou et
de' la Normandie. Or quoique bon caiholique et persécuteur s’il en fut, il
n’avait point voulu sévir comme on le
lui demandait contre les dissidenis de
ces provinces. Son fils Richard 11, qui
lui succéda ( de 1189 à 1199), eut
2
d’autres préoccupai ions, el l’on voit
très bien comment il a pu arriver,
entre les années 1182 et 1197, cpte
l’archevêqiie de Canlobéry ail accueilli
sur ses terres de Darenlh (comté de
Kent) une petite colonie vaudoisc, qui
lui payait cette rente annuelle dont
parle Àdam Blair.
Pour revenir au continent, il n’est
pas de pays qui soit plus certain que
\'Italie d’avoir donné asile, sinon’ à
Valdo lui-même, du moins à un gi'and
nombre de ses amis. Sans parler de
Nice, où les vaiidois chassés de Provence ont laissé des iraces de leur
passage, Elienne de Bourbon adirme
posilivemetit qu’après leur exil de Lyon
ces pauvres gens fi'ancbissanl les Alpes,
vinrent « se joindre en Lombardie à
d’autres hérétiques, dont ils adoptèrent
les vues, tout en leur communiquant
aussi les leurs ».Un autre inquisiteur,
qui écrivait en 14‘90, nous apprend
que de Lyon les Vaudois se retirèrent
en partie au fond du Dauphiné pour
s’établir dans les diocèses d’Embrun
el de Turin, où ils vécurent protégés
par les alpes. Or la Lombardie alors
s’étendait à l’occident jusqu’au sommet
des Alpes Coliennes, el le Dauphiné
comprenait aussi les deux Vallées italiennes de Gesane el du Pragela. Si
l’on lient compte en même temps qu’à
celte époque le versant oriental de ces
montagnes était déjà occupé par d’autres dissidents, dont on peut affirmer
à tout le moins avec de Thou , qu’ils
n’admettaient pour règle de conduite
el de foi, que les Saintes Ecritures, et
que par conséquent ils ne reconnaissaient point l’autorité du pape, on
n’aura pas de peine à croire que
Pierre Valdo ait tout d’abord pensé à
diriger une partie de ses frères du côté
dos Vaudois du Piémont.
C’était Hulmberl III dit le Saint, qui
était en ce temps là (1148 â lÎ89i),
maître de ces vallées, mais tout saint
qu’il était, il ne sut jamais se décider
à pencher pour le pape plutôt que pour
l’empereur, duquel dépendait la France
orienlale, du Rhône au sommet des
Alpes. Les pauvres de Lyon venus avec
leur chef par le Dauphiné , purent donc
sans rencontrer trop d’obstacles, se
loger sur ces hauteurs, jusqu’en 1220
que de Pignerol Thomas I publia l’édil
qui défendait d’accueillir plus longtemps sui' ses terres les réfugiés de
la France.
Quant àl’llalie méridionale, on avait
cru, jusqu’à ces derniers temps que
les Vaudois, y étaient arrivés surtout
du Piémont, el au plus tôt vers l’an
1340 ou 1315. Mais depuis qu’on a
découvert le diplôme de 1269, où
Charles d’Anjou roi de Naples, ordonne
à tous les seigneurs, ses vassaux, de
prêter main forte aux inquisiteurs venus
là « pour y découvrir soit les hérétiques du pays même , soit ceux qui
chassés de France pour hérésie s’élaienl
réfugiés dans ces quartiers », on est
bien forcé de reporter sa pensée sur
ces Pauvres de Lyon paiioiil traqués
pour leurs croyances religieuses, et
clierchanl vainement dans le monde
un lieu pour y poser la plante des
pieds. Inquiétés dans la Provence à
partir de l’an 1192, ils avaient pu se
réfugier par rner en Sicile el dans te
midi de l’Italie pour s’y établir dès
les premières années du treizième siècle.
Quoiqu’il en soit, une chose est maintenant hors de doute, c’est qu’à l’arrivée du duc d’Anjou, en 1266, il y
avait an royaume de Naples des dissidents que poursuivaient les Frères Prêcheurs el qu’ils y étaient venus de
France sous la maison gibeline de
Souabe, qui gouverna les deux Siciles
de 1189 à 1266. On peut accorder
aussi une certaine valeur à la circonstance que parmi les personnes dont
la liste fut remise par le roi aux inquisiteurs il y en a un dixième qui
portent des noms vaudois.
Nous avons laissé Valdo en Dauphiné
d’où il avait pu faire des excursions
soit en Provence , soit dans les Vallées
du Piémont, pour y accompagner ses
frères exilés comme lui. Ce n’est pourtant pas là qu’il avait résolu de s’arrêter
car pour lui, nous dit l’historien de
Thou (1600j, « il se relira dans les
Pays-Bas; puis ayant trouvé (ou s’étant
fait), un grand nombre d’adhérents
dans la Picardie, il passa de là en
Allemagne, visita les villes de Saxe,
où il s’arrêta quelque lerapS;, et finit
3
..187.
par se fixer en Bohème, où ses disciples
portèrent longtemps le surnom de
Picards ». Tel est, d’après cet aiileiir,
l’ilinéraire qu'aurait suivi Vaido en
dernier lieu.
Nous ignorons si 1e pieux exilé eut
beaucoup de succès en Belgique et aux
Pays-Bas; mais dans la Picardie', où
.selon toute apparence un grand nombre
de personnes lisaient déjà la Bible, sa
présence décida un si beau reveil que
lorsque Philippe .ùugusle, pour plaire
au pape, voulut débarasser le pays de
ces chrétiens dont le crime était de
lire les - Saintes Ecritures en langue
vulgaire, il ne put venir à bout de
son dessein qu’en rasant trois cents
maisons de gentils-hommes et en livrant
aux flammes livres et lecteurs.
Que fit Pierre Vaido en Alsace , en
.Allemagne et en particUliei' dans les
villes de Saxe qu’il visita, combien de
temps vécut-il encore en Bohême, et
quelle lut au juste l’année de sa mort?
C’est ce que nous ignorons jusqu’ici.
Dieu n’ayant voulu , sernhle-l-il, nous
conserver de son humble témoin que
ce qui est propre à nous servir d’exemple. — Ce que nous croyons pouvoir
dire contrairement à l’opinion la plus
répandue c’est que Vaido n’arriva probablement pas dans sa nouvelle patrie
avant i’antiée 1190, et que sa vie, s’il
est vrai comme on le soupçonne,
qu’elle se prolongea jusqu’en 1197,
ne s’éleignit que lorsqu’il eut élé là
aussi l’instrument de grandes bénédictions pour les âmes.
/'A suicrej.
Conférence du Val St. ülaiTin
Comme nous l’avons annoncé dans
notre avant dernier n'’, la conférence
du Val Si. Martin s’est réunie aux Clos
de Ville-Sèclie, mardi 3 courant. La
saison propice , d'autres circonstances
favorables, et par dessus tout l'intérêt
que l’on prend au.x Vallées, à ces Conférences fnllernelles et libres, ont donné
à celte dernière l’apparence et presque
la réalité d’une Conférence generale.
En effet, outre les pasteurs des cinq
paroisses de la vallée et la plupart des
laïques délégués des bureaux respectifs
ou des Consistoires, les pasteurs de six
autres paroisses et deux ministres en
activité se sont trouvés léunis dans la
grande Ecole des Clos de 9 heures du
malin à 5 heures du soir , en de\ix
séances séparées par un frugal repas.
Le Bureau était formé d’avance et
se composait de M. Henri Tron, pasleur de Massel, président, M. Cli. A.
Tron pasteur de Périer, secrélaire.
Après le cube et la lecture du [trocès
verbal de la session précédente, le
président rappelle que le premier el
principal sujet ù traiter est; la discipline dans l'église, et il indique l’oi'dr e
dans lequel il lui parait que la qiie.stion doit être étudiée.
InsensiblernonL la salle s’élait à peu
près retnplie, el malgré le beau temps
et l’urgence des travaux de la campagne
un grand nombre de membres de la
paroisse de Ville-Sèche ont assisté aux
discussions pendant les deux séances
du malin el de l’après-midi.
La nécessilé, le but, Vobjet ou la matière , tes moyens à employer, I'cîüî
présent, ce qui peut se faire dès aujourd’hui, tels sont (si notre mémoire ne
nous trompe pas) les poinls sur lesquels s’est portée successivement la discussion.
Quant à la nécessité elle est évidente
aux yeux de tous. Indépendamment
même de l’enseignement de l’Ecriture
celle nécessilé ressort du fait que l’Eglise est une Société ou Association
qui doit veiller à sa conservalion et
à sa prospérité. Le but est, quant à
l’Eglise, sa légitime défense, la sauvegarde très naturelle de scs inlérôls.
Ce qui distingue, àcelégard, l’Eglise
de toute autre société , c’est que visà-vis de ceux contre lesquels elle se
voit forcée de réagir, son but est loujoui'S, non de leur nuire ou de le détruire, mais plutôt de le sauver. L’autorité lui est donnée pour l’édificalion
el non pour la destruction.
La malière ou ['objet de la discipline
ce sera la doctrine ou la vie cominire
à l’Evangile, c’est-à-dii'e, an fondement
même sur lequel l’Eglise repose, ou
bien encore la révolte conlie l’ordre,
4
-188.,
qui y est élabli et sans lequel elle ne
Siiurail subsister.
G’esl nalurellemeni sur les moyens
à employer que la discussion a élé plus
prolonjtéc et aussi plus intéressante.
La prédicalioii de la parole eslunanimérnenl reconnue comme le moyen
général et puissant d’exercer la discipline. Le terme même indique clairemeiii que l’enseignement est un côté
essentiel de la discipline. L’.ignorance
est malheureusement très grande encore, c’est à elle qu’il faut, sans doute,
attribuer une bonne partie des écarts
qui nécessitent l’application de la discipline. — Viennent ensuite l’averlissemenl, l’exhortation, la répréhension
privée et individuelle ; puis la répréhension en présence de quelques témoins, membres ou non du Consistoire
mais ayant la confiance de celui qui a
mérité d’être repris. — L’éloignement
pour un temps de la Table du Seigneur est^dans les attributions du Consistoire et peut être un bon moyen de
faire rentrer en lui-même le necheur
obstiné.
Jusqu’ici s’il existait quelque légère
divergence d’opinion entre les membres
de la conférence, l’échange des idées
avait amené une entente à peu près ’
complète. C’est lorsqu’il fut question
de faire un pas de plus, le dernier et
de tous le plus redoutable, que malgré
une longue, très calme et très inléressanle discussion, il fallut se convaincre
que, pour le moment du moins, deux
opinions bien distinctes se trouvaient
en présence. D’un côté l’on affirmait
le devoir, dans certains cas de scandales publics, de prononcer l’excommunication, c’est-à-dire, l’expulsion de
l’Eglise. De l’autre en manifestant une
grande répugnance pour le mot luimême qui n’csl pas biblique , et qui
réveille de si tristes souvenirs et qui
exprime une idée ou un acte qui ne
paraissent pas fondés sur l’enseignement de Jésus-Christ et des apôtres,
on recule devant cette application rigoureuse de la discipline et l’on estime qu’une extiême réserve est commandée dans des cas pareils ; d’autant
plus que l’on n’a jatnais eu et que
l’on a’aura probablement jamais le
courage de procéder contre les médisants, les ivrognes, lesavaresetc, comme
on le fait à l’égard des péchés de l’impureté. — Si, d’un côté l’Eglise a le
devoir, vis-à vis du monde, de prolesler publiquement contre le mal qui la
consume et la déshonore , d’un autre
côté elle obtient en général par des
répréhensions pi'ivées, si elle ne réussit
pas à gâgner le pécheur, de l’engager
à se retirer et à se .séparer lui-même,
ce qui rendra son relour plus facile ,
le jour où Dieu aura ouvert ses yeux
et touché son cœur.
Au fond cependant, et même avec
celle divergence qui vient d’être indiquée , il y a eu unanimité en ceci ,
qui est le point capital, .savoir que
l’Eglise a le droit et le devoir de sauvegarder dans son sein la saine doctrine , la pureté de la vie et l’ordre
sans lequel elle ne peut ni subsister
ni se développer, et cela par l’emploi
des moyens divers que la parole de
Dieu lui indique.
L’heure était déjà bien avancée
lorsque le président a communiqué à
l’assemblée l’ébauche d’un statut de fondation d’une association pour la sanctification du jour du repos, élaborée par la
conférence du Val Lilserne et envoyée
aux deux autres. Adoptée sans opposition et sans discussion, cette ébauche
sera développée et te règlement préparé aussitôt,que la Conférence du Val
Pérouse (qui doit se réunir à'Turin,le
11 courant )aura fait connaître son avis
et donné son adhésion.
Un bel exemple à soivre
xLe 2tl mai est mort à Féneslrelles
après quelques jours seulement de
maladie, Jean Jacques Peyran de Maneille, soldat vaudois dans l’une des
compagnies alpines qui y sont cantonnées pendant l’été.
Le même jour, le commandant du
bataillon prévenait par télégramme le
pasteur de Pomarel, qui est la paroisse
plus voisine, que la sépulture aurait
lieu le lendemain à 10 heures. Comme
celui-ci n’aurait pu faire lui-même celte
5
course, M. le minislrc Pîi. Roslan se
chargea volonliers du service funèbre
loalgré le temps qui conlinuail à être
très mauvais.
Le cortège se composait des deux
Compagnies alpines conduites pur leurs
officiers. Sur le cimetière beaucoup de
curieux s’élaienl joinl.s à eux, et celte
nombreuse assemblée a écouté jusqu’au
bout avec attention, et à ce qu'il
semblait avec un intérêt visible, la
lecture de quelques versets de la Parole
de Dieu , l’exposition des vérités fondamentales de l’Evangile et la prière
qui a terminé le service.
Nous exprimons notre sincère reconnaissance à .M. le Commandant et
AIM. les Officiers dn bataillon alpin
pour l’esprit vrai ment libéra! et l’exquise
poliletsse qu’ils ont montrées dans celte
triste circonstance.
La seule observation que nous croyons devoir faire, et non pas à leur
adresse, c’est que si, ce qu’à Dieu ne
plaise, un vaudois devait encore être
enseveli dans le cimetière de Eénestrelles, nous demanderions et au besoin
nous exigerions une place plus décente
que celle dont on a bien voulu se
contenter une première fois.
La délivraiicé
Lorsque celle abomination qu’on
appelle l’esclavage était encore à l’ordre du jour dans les Etals Unis, il
n’élail pas rare de voir de pauvres
enfants menés comme du bétail sur la
place publique et exposés en vente avec
leurs parents. Une pauvre jeune fille,
se trouvait mise en vente avec d’autres malheureux esclaves, et craignait
fort de tomber entre les mains de l’un
des grossiers marchands qui rodaient
aulbtir de ces infortunés cherchant
qui ils pourraient acheter. Plusieurs
esclaves avaient été vendus et le tour
de la jeune fille arriva pour être mise
à l’enchère. Les marchands se la disputèrent longtemps, mais elle finit
par être adjugée à un homme qui n’avait pas l’air d’un négociant. Le lendemain cet inconnu vint de bonne
heure appeler son esclave qui ouvrit
la porte et se présenta devant lui.
— Hier, lui dit-il, je vous ai achetée, et aujourd’hui je vous donne la
liberté. Voici vos papiers en bonne et
due forme. Vous pouvez aller où vous
voulez.
— Que Dieu vous bénisse, répondit
l’enfant, puisque vous êle.s .si bon
pour moi, accord.cz-moi la faveur d’aller avec vous et de demeurer toujours
avec vous.
La réponse fut favorable et dès lors
l’enfant habita clioz son libérateur tout
comme un membre de la famille qui
l’avait adoptée. C’est ainsi que lorsque
Jésus a payé notre rançon en mourant
à notre place, nous ne nous appaiienous plus, nous sommes à lui, nous
devons le suivre en toute chose, être
membres de sa famille et demeurer
toujours avec lui.
Oue son nom soit béni pour nous
avoir accordé un si précieux privilège!
®cirre0pnbance
Genov», i! juin 1S79.
Monsieur le Directeur, honoré frère.
Auriez vous l’obligeance de me prêter
encore une page de votre estimable
journal pour dire deux mots aux directeurs des écoles dn dimanche des Vallées? Jetais comme si vous répondiez
« oui » et je dis les deux mots.
\. La personne qui m’a envoyé l’argent pour les prix aux meilleurs réponses aux questions bibliques proposées l’an dernier a été si contente du
nombre des concurrents et de la proportion des réponses justes, qu’elle
m’a encore envoyé une petite somme
pour donner un souvenir aux élèves
qui ont présenté au moins 12 réponses
justes. Ce sont donc seize noms à
ajouter à ceux que vous avez eu la
bonté de publier l’aiUre jour.
2. J’espère pouvoir envoyer 2.^ autres
questions bibliques dans le courant du
mois, aux pasteurs des paroisses. Si
quelqu’un d’eux ne les receverail pas,
je le prie de m’en avertir à temps
6
190
potii' que je puisse remédier à la négligence de quelque tacieur.
J’avais bien envie devons dire aussi
que S. Germain a donné fe plus de
concurrents, 21 sur 64, et Villesécbe
le plus de vainqueurs, 10 sur 64.
Veuillez agréer, je vous prie, l’expression de ma l'eijoniiaissance et de
mon aifeclion chrélienne.
M. Prochet.
La Tour, le 9 juin 1879.
Cher Monsieur,
J’aurais bien souvent l’occasion de
vous adresser des lettres de La Tour,
mais quand on en a perdu l’habitude,
on la retrouve dilïlcilemenl et l’on cortlinue à se taire, comme si l’on ne
savait plus ni parler ni écrire. Aujourd’hui cependant je désire faire une
exceplion. Vous avez eu à Pomaret, à
Villesécbe et à Saint Germain M' G.
Müller, de sorte que vous auriez pu
vous même, faire connaître aux lecteurs du Témoin ce serviteur de Dieu.
Toutefois, ayant aussi êu l’avantage de
le voir et de l’entendre, j’estime qu’il
sera agréable el utile, surioui aux personnes qui n’ont pas eu ce privilège,
de meure sous leurs yeux les questions
auxquelles il nous à rendus attentifs.
HP G. Müller a eu vendredi soir à
S. Jean une réunion où il a parié du
salut el du pardon de Dieu en JésusChrist,
Samedi soir il a parlé en français,
devant une nombreuse assemblée dans
la grande école de Saint© Marguerite,
de la lecture de la Parole de Dieu
de la prière el du devoir de donner
pour les œuvres de piété, d’évangélisation, de mission el de bienfaisance.
Sur la lecture de la parole de Dieu
il nous a Communiqué les fruits de
sa longue expérience en insistant sur
le devoir de lire la Bible d'une manière suivie, régulière, non pas en
feuillellant el en sautant. 11 a reçu,
nous ul-il dit, lui même de grandes
bénédictions en lisant avec régularité
el suite la Parole de Dieu lûtile enlière
environ cent fois. G’esl lé Leslamenl
de notre père céleste, comment ne Je
lirions-nous pas, sans en omeltre une
ligne! Mai.s, pour être béni, il faut
lire avec foi, avec prière, après avoir
iniploi'é le secours el les lumières du
S* li.spril, il raul en ouire lire la Bible
avec le ferme désir d’y conformer
notre vie, — Nous espérons pouvoir
donner à nos lecteurs le texte même
de celle parlie de la conférence de
M. Müller.
Quant à la prière, M' G. Müller a
insi.slé sur le devoir de rendre grâces
à Dieu pour les plus pélîles choses.
Après avoir expliqué le passage où il
nous fi.sl dit; démandez, et il vous
sera don né, chei’chez et vous Irou veraz, berniez et il vous sera ouvert.
C;tr quiconque demande , reçoit, et
quiconque eberebe Irouve; cl il sera
ouvert à celui qui heurte, Matth. vu,
7, 8, il a montré d’après la parole de
Dieu quelles sont le.s conditions de la
prière agréable au Seigneur: il faut
qu’elle soit faite au nom de Jésus-Cl . n ;
il faul que nos demandes soient conformes â la volonlé de Dieu; il faut
que nous priions avec foi, c’est-à-dire
qile nous croyons non seulement que
Dieu peut, mais encore qu’il veut nous
exaucer. — Qiianl à rexauccmenl il
a lieu quelquefois immédialement,
niais souvenl aussi Dieu veut éprouver
notre palience el noire persévérance;
ici l’oralenr nous a fait pari de ses
expériences personnelles; il a prié, nous
a-t-il dit, pour la conversion dé cinq
de ses amis, pôiir deux desqiiels il
prie depuis 35 ans. Il persévérera,
car il est certain que le Seigneur
l'exaucera,
La prière de deux chréliêns qui s’unissent pour demander la conversion
d’un parent ou d’un ami est puissante
auprès du Seigneur.
L’oraleur pour nous engager à contribuer aux œuvres d’évangélisalipn ,
de mission el de bienfaisance, nous a
invités à nous considérer, en tant que
chrétiens, rachetés de Jé.sns-Cbiisl,
comme des intendants, des dispensateurs du Seigneur à qui nous appartenons nous el les biens qu’il nous |a
accordés. Se rallacbanl au passage conlenu dans 1 Cor. J6, 2, il nous a encouragés à mettre à pari, chacun de
7
nous, chez soi ce gu’il pourra rassemhier, d’une manière régulière. 11 ne
snlTU pas que nous donnions quand
nous avons éié émus, ou qn'uii''gi'and
besoin a été mis devanl nos yeux. Ce
que M. Müller nous a dit sur ces diver.s
siijels éliiil si excelleul , si pralique
qiie nous voudrions pouvoir reproduire
loiiL son dii-coûrs.
Dans la réunion du Ciabas, dimanche
à 4 heures de l’après midi, il nous a
parlé de sa jeunesse, de sa conversion,
de son acliviié pour la disséminalion
de la parole do Dieu , pour l’évangélisation et l’édification et siirtouL des
nombreuses écoles qu’il a fondées et
qu'il maintient par la foi et par la
prière, et enfin d’une manière toute
.spéciale de ses orphelinats qu’il a
fondés près de Bristol et dans lesquels
se trouvent plus de 2200 orphelins et
orphelines. C’est environ 20 millions
qu’il a reçus de Dieu à qui seul il les
a demandés et trois mille francs par
jour dont il a be.soin et qu’il reçoit
de la charité chrétienne. Il n’a jamais
rien demandé à personne qu’à Dieu
seul qui a incliné les cœurs. Il a reçu
de grandes et de petites sommes avec
une égale reconnaissance, lapins petite
de 2 ii2 centimes et la plus forte de
250 mille francs.
Peut-être pourrai-je vous envoyer
bientôt plus de détails.
Pour aujourd'hui acceptez mes affectueuses salutations.
©bers.
Dans une correspondance ;de Lausanne an Journal de Genève, on signale
l’observation qui a été faile par le
Grand Conseil au département de l’inslrucliou publique sur l’utilité qu’il
y aurait à donner à l’enseignement de
nos élablissemenis d’instruction supérieure de filles un caractère pins pratique. On reconnaît aujourd’hui que le
tout n’est pas de faire des demoiselles
plus expertes à déchiffrer une sonate
qu’à faire sauter une omelette, et l’on
voudrait revenir à un sislème éducatif
plus rationnel, p]n un mot on sent le
besoin de donner plus d’importance
au côté tilile de l’éducation féminine,
dût /’ agréable en souffrir quelque
pem Comme en toute chose il faudra
se gardei' d’aller trop loin dans celle
voie, mais il faut convenir que le
campagnard ne pourra que gagnera ce
que la population féminine ne prenne
pas ces govits de luxe qui ont, plus qu’on
ne le croit, contribué à inlrodnire la
gène dans les ménages.
Le département de rinslruclion publique a reconnu le bien-fondé de
l’observation et a annoncé qu’un nouveau programme d’études allait être
élaboi é, pour êlre appliqué aux écoles
de jeunes filles.
€^lxro!U£jue ®auboisc
M^amaret. — Visite de Monsieur
Gbohoes Muller, — Le 4 juin 4
heures du soir environ ISO personnes,
chifîre irès respeciabie, vu la saison,
le jour et l’heure, se trouvaient réunies
dans noire temple pour enlendre
G. Muller;, le célèbre philanlrope chrétien dont on avait même ici entendu
parler plus d’une fois. Si la veille au
.soir dans le temple de Vil le-Sèche, il
avait demandé à être inlerprèlé, préférant parler en anglais, sa langue
d’adoption, il voulut bien se servir ici
du français qu’il connail. dès sa jeunesse dans lequel il écrit correctement
et qu’il lit de nianièie à être parfaitement compris. Mais il va sans dire
que lorsqu'il s’agit d’iiommes de celle
valeur, ce n’est pas à la forme que
l’on regarde, quelque importance quVn
puisse y donner, mais au fond.
Homme de foi et de prière, .Monsieur
G. Muller a le rare privilège de pouvoir parler d’expériences faites pendant
plus d’un demi siècle, sur l’efficace
de la prière adressée à Dieu selon sa
volonté, au nom de Jésus-Christ et
avec une inébranlable confiance. 11 a
particuüèremenl insisté en citant plusieurs exemples de sa propre vie, sur
la prière d'intercession dans laquelle
le chrétien demande au Seigneur la
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conversion de parents ou d’amis surtout, prière qu’il l'aiil. avoir la constance de continuer jusqu’à ce qu’elle
soit exaucée.
Il n’est pas possible que les excellentes choses qui ont été dites par ce
vénéré f'rèi‘e n’aient pas trouvé le chemin de bien des cœurs, et en demandant à Dieu de les y faire, fruelitier,
nous appelons sur G. Millier lui-même
et sur les œuvres diverses qu’il dirige,
une bénédiction loujours plus abondante.
Pensées
Tout bonheur qui ne nous rend pas
reconaissanls, nous rend insolents.
C’est une chose constante et reconnue, soit que vous preniez les gens du
monde ou les personnes de piété,
qu’il s’élève plus d’accents d’amour
de la bouche des infortunés que de
celle des heureux, et que le malheur
est en général plus reconnaissant que
la prospérité.
C’est un si pauvre bonheur qu’un
bonheur ingrat, qu’il faudrait être reconnaissanli ne fût-ce que par intérêt
et pour savoir qu’on a été heureu.x,
car est-on vraiment heureux quand
on ne croit pas l’être?
Nous avons besoin de nous tromper
même grossièrement, et de nous imaginer, quand nous agissons mal, que
nous agissons bien. Et lorsque, livrés
à nous mêm^es, tête à tête avec notre
raison on notre conscience, nous n’y
parvenons pas, nous cherchons autour
de nous quelque chose ou quelqu’un
qui nous aide à nous tromper.
Ce n’est qu’en recevant tout de Christ
que riioaime peut beaucoup donner
à ses frères.
EetJuc pl'tttc|uc
La Chambre des députés a continué
la discussion du projet de loi des chemins de fer et a commencé celui du
secours ou de l’indennilé à accorder
à Florence. La somme destinée à cet
objet est de -49 millions de francs. Les
députés Minglielli e Billia ont fait des
discours remarquables sur ce sujet. —
Le Sérial va discuter la loi de la suppression de l’impôt de moulure. Le
l’apporteur Saracco conclut à là suppre-ssion de l’impôt de moûliire des
céréales inférieures, mais il prévoit
pour 1879 un déficit de 10 millions à
causes des désastres causés par l’eau
et par le feu, par les inondations dans
le nord et de l’éruption de l’Etna en
Sicile.
L’inondation a fait des dommages
immenses, à la suite de la rupture des
digues près de Borgoforle. Des campagnes fertiles ont été submergées ;
des milliers d’habitants ont dû fuir
leurs maisons écroulées, particulièrement à Bondeno. Les pauvres inondés
ont en grande partie été recueillis à
Ferrare. Le ministre de la guerre et
le préfet se sont rendus sur les lieux
du désastre et les premiers secours
ont été portés aux nombreuses victimes.
Attgieterre. — La paix a été signée avec l’Afghanistan et on espère
qu’elle ne tardera pas à l’être avec
les Zouloiis.
Erw est Uo B E KT, Gérant et Administra leur.
Pigoerol, Impr. Chiantore et Mascarelti,