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Quarante-septième année.
2S Juillet J^911
N. 30..
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L
VALLÉES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
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Pasteurs.
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S’adresser pour la Rédaction à M.C.-A.Trom, past., Torre PeHtcc,
et pour l’Administration à M. J. CoissoN, prof., Torre Pelliee.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
commencement de l’année.
Les changements non accompagnés de la somma de 15 cent,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE:
Communication offleielle — L’École et l’État
— Marie —• L’Exposition do Turin — Héros
obscurs — Courrier d’Angleterre — Un
sacrifice — Correspondance — Chronique
vaudoise — Nouvelles et faits divers —
Feuilleton: Le trésor de grand prix —
Souscription — Minerva.
COMMÜNICATIOIJ^FICIELLE
Le Corps des Pasteurs est convoqué pour le jeudi 17 août prochain, à
9 heures, à la salle de la Maison Vaudoise, Torre Pellice.
L’ordre du jour est fixé comme suit:
1“ Nomination des Commissions
examinatrices de la gestion des Administrations et des Commissions Synodales;
2® Examen de foi des candidats
au Saint-Ministère, MM. Emile Tron,
Arnoldo Comba et David Bosio.
3° Communications et propositions
éventuelles."
Torre Pellice, le 25 juillet 1911.
Pour la Table
B. Léger Modérateur.
L’ÉCOLE ET L’ÉTAT
Il est toujours bon de se tenir au
courant de ce qui se passe dans notre
belle Italie ; or une nouvelle venant
de Venise, a éveillé notre attention.
La ville, reine de l’Adriatique, en
se basant sur la loi scolaire, émanation du ministre Credaro, a cru inclure dans les leçons obligatoires, l’enseignement religieux et cela dans les
heures des matières obligatoires. Un
père de famille a protesté auprès du
Conseil provincial, qui lui a donné
gain de cause, mais la Commune en
a appelé à la 4® sezione del Consigiio di Stato, laquelle s’est empressée de ratifier ce qu’avait délibéré
déjà le Conseil provincial scolaire. À
bon entendeur, salut ! cela veut dire
que la loi est comme un couteau à
deux tranchants, laissant croire à une
chose tandis que, en réalité, c’en est
une autre. Nous ne nous étonnons nullement de 1 exégèse de la loi scolaire';
au contraire, nous voulons en faire
notre profit. L instruction religieuse
peut être donnée dans les écoles primaires, payée par la Commune, si les
habitants le réclament et si la majorité du Conseil est de cet avis, mais
il est bien entendu que c’est en dehors des heures obligatoires que cela
doit se faire. Il n’y a donc pas à s’alarmer, ni crier à la tyrannie; c’est
la loi et la loi doit être appliquée.
Noua Italiens des Vallées, nous saurons comprendre l’esprit nouveau des
iémps, ét nous n’avons rien à objecter
►
si nous voulons donner le bon exemple.
Que la Commune se charge de Cette
branche ou que ce soit les Consistoires, il y a manière à tout garder, en
ne froissant personne et en respectant
la liberté de tous. Tant que nos Instituteurs voudront se charger de l’enseignement biblique, nous aurons tout
avantage à le leur confier et nous leur
saurons gré de la chose ; du jour que
leur conscience y trouvera un obstacle, on avisera autrement. Ne nous
alarmons donc pas et acceptons la loi
telle qu’elle est ; cela sera dans l’intérêt de tous et la vie d’autant plus
facile. c. A. Tron.
MARIE
Laissez-la; pourquoi lui faites-vous
de la peine ? Elle a fait une bonne action envers moi. Marc XIV, 6.
Marie est celle qui oignit le Seigneur.
Elle était une de ces natures simples
et profondes en même temps, mais peu
expansives. Sa sœur Marthe, et les
voisins lui faisaient des reproches,
parcequ’elle n’accomplissait pas ce
qu’on demandait d’elle. -Elle n’avait
pas un esprit pratique. Mais Jésus
éprouvait de la joie, en contemplant
ce cœur, car pour son royaume il a
aussi besoin de ces natures mystiques;
de ces âmes contemplatives qui s’ouvrent pour recevoir la rosée d’en haut.
Il étend sa main comme pour la protéger, et Il prononce ces mots: Elle
a choisi la bonne part qui ne lui sera
point ôtée.
Ce que Marie avait trouvé en Jésus,
elle seule en connaissait la valeur. Il
était devenu la vie de son âme; elle
méditait les paroles qui sortaient de
sa bouche ; et son plus grand bonheur,
était de le voir franchir le seuil de
sa demeure. C’est aveç la plus grande
tristesse qu’elle se rappelait cette position de sa vie, qui s’était écoulée
sans le connaître. Elle était alors comme une fleur sans rosée ; et maintenant
elle ne peut pas comprendre que les
hommes puissent passer à côté de son
maître sans l’aimer,,car c’est vers lui
que devraient se tourner tous les
cœurs.
Maintenant Jésus s’assied à son côté
et lui dit: le Fils de l’homme sera
livré entre les mains des pécheurs, et
ils le crucifieront ! Avec calme. Il lui
fait connaître le sort qui l’attend, dans
un avenir pas bien éloigné. C’est avec
la plus grande énergie qu’il va à la
rencontre de la lutte ; et les portiques
du temple sont les spectateurs muets
du zèle qui le dévore. Avec un fouet
il purifie le temple en chassant lés
profanateurs ; et sa parole est un reproche sévère adressé aux Pharisiens,*
leur patience est à bout, et ils décident de s’emparer de lui. Il faut qu’il
meure. Marie a entendu tout cela, et
elle en a saisi la terrible signification,
bien que tout lui semble impossible.
Quoi ! Lui, le meilleur de tous, doit-Il
être crucifié ?
Comment une pauvre femme peutelle lui venir en aide ? Elle sent que
si elle ne peut rien faire, elle peut
cependant aimer; et aussi longtemps
qu’elle a le bonheur de l'avoir dans
sa demeure, il faut qu’elle T honore,
et l’entoure de son affection. Elle prend
ce qu’elle a de plus précieux ; une fiole
de parfum de grand prix ; elle en verse
le contenu sur la tête de Jésus, pendant que son âme se plonge dans la
communion. Luf seul doit tout avoir,
le parfum, son cœur ét sa vie.
Lesj hommes prudents et sages qui
contemplèrent cet acte de Marie, blâmèreht cette rêveuse. Pourquoi cette
pértrf Si l’on avait-vmidœ ce parfttm,^ —côté des ciettx ntThs'ih* terre,^aTa#^ ' ~
c’est trois cents deniers dont les pau
vres auraient bénéficié ; le parfum
aurait été utile à quelque chose. Marie
restera toujours pour eux un esprit
peu pratique, car ce qui l’a poussée
à faire ce grand sacrificò, c’est un
simple sentiment. Aucun homme équilibré n’avait jamais fait ce qu’elle a
fait.
De quel côté Jésus se trouvera-t-il?
Encore cette fois il protège le sentiment délicat de Marie, contre l’esprit
froid et calculateur des hommes de
raison. Laissez-là dit-Il, pourquoi lui
faites-vous de la peine? elle a fait
une bonne action à mon égard. Elle
a fait tout ce qui était en son pouvoir;
elle a d’avance oint mon corps pour
ma sépulture. En vérité je vous dis:
en quelque endroit que cet Evangile
soit prêché, dans le monde entier, ce
qu’elle a fait sera aussi raconté en
mémoire d’elle. Quelle bénédiction,
se trouve exprimée dans ces simples
mots ! Ce ne sont pas de grandes œuvres qui la font immortelle, mais l’amour qui donne et se sacrifie. Elle a
aimé Jésus jusqu’à la mort, voilà le
résumé de sa vie, et ce résumé il
vaut plus que tout ce que l’on peut
écrire dans des livres, ou sur une
pierre funéraire. Elle a aimé Jésus,
et Jésus l’a bénie. P. Giraud.
L'EXPOSITION OE TURIN
-----■----
Malgré les fortes chaleurs de j uillet,
qui ne sont pas comparables à celles
de New-York, où la vie paraît en danger, l’exposition de Turin bat son plein
et s’embellit chaque jour davantage.
II ne faut donc pas s’étonner si la
moyenne des visiteurs s’élève à 18.000
sur semaine et à 1Ò0.000 le dimanche
ou les jours de fête. Il vaut, en effet,
la peine de visiter cette exposition
qui dépasse en beauté, en richesses
et en grandeur toutes celles qui l’ont
précédée jusqu'ici.
Nous n’avons pas le temps de nous
arrêter aux détails qui sont l’objet
spécial de ceux qui ont le privilège
de vivre à Turin, mais nous tenons à
conseiller à nos lecteurs de ne pas
manquer de faire une visite à l’Aqua^
rium qui est d’une richesse extraordinaire. Il fait bon de contempler tous
ces habitants des mers et des fleuves,
habitants nombreux, variés : une véritable révélation pour le grand nombre. Il est impossible de contempler
tout ce monde des grandes eaux, sans
recevoir l’impression que c’est bien
l’œuvre d’un Créateur, d’un Dieu toutpuissant. «■ Les cieux et la terre, écrivait le psalmiste, racontent la gloire
de Dieu ». Nous tenons à ajouter, à
qui est un monde à part. Quelle vie,
quelle agilité dans toutes ces créatures ! N’oubliez donc pas, en visitant
l’exposition, de vous imposer une surtaxe et de visiter l’aquarium ; vous
sortirez de ce souterrain satisfaits et
ayant acquis de nouvelles connaissances que les meilleurs professeurs d’histoire naturelle ne peuvent pas vous
donner. Les connaisseurs affirment
que c’est le plus riche aquarium qu’on
puisse voir.
N’oubliez pas non plus de jeter un
coup d’œil aux galeries des Etats-Unis.
Vous n’y trouverez pas le luxe de la
France, l’élégance de la Hongrie, mais
vous vous trouverez transportés dans
un monde réél, très pratique et digne
d’admiration. Il y s, là tout ce qui fait
le bonheur de Y agriculteur et du connaisseur des choses exquises.
Les plus belles pommes, poires, oranges, citrons, pêches que jamais vous
puissiez imaginer, sont le produit de
la Californie, \sl grande rivale de l’Italie. Le coton se trouve entassé dans
les vitrines faisant deviner la richesse
qui se découvre en lui; le tabac objet de tentation pour les fumeurs, s’étale dans toute son attraction; tout
dans ces galeries est grandiose, même
les décorations, mais ce qui fera plaisir aux habitants des Vallées sera de
contempler la machine moissonneuse
tirée par deux chevaux infatigables,
conduits par un véritable yankee. Cela,
c’est du progrès, car it means time
and money.
Nous saluons avec respect tout ce
qui a trait à l’instruction et à l’industrie. Ah ! les Etats-Unis avec leur Taft
et Roosvelt, ils sont là pour dire : nous
sommes le produit de l’activité et de
la persévérance. Oo, toiyours aheaà^
2
fcc.:-.
HÉROS OBSeiîRSTI
Les journaux français râpj)ortéii|:le
trait suivant : ^ c
Le 18 avril dernier, à dix heures
du inatin, le gardien du phare de Kerdonis, commune de Locmaria, en Bellelie-en-Mer, situé à la pointe sud-est de
l’île, à deux kilomètres de toute habitation, était pris d’un malaise subit
au moment où il nettoyait la lanterne
du phare à feu intermittent, dont il
avait la garde. Croyant à un malaise
passager, il continua sa besogne jusqu’à midi ; mais une nouvelle atteinte
du mal le força à s’aliter. Matelot
(c’était son nom) habitait ce phare avec
sa femme et quatre enfants en bas âge.
(Deux autres sont placés dans l’île).
Ne pouvant abandonner son mari et
ses quatre enfants, la femme Matelot
ne put aller chercher du secours, et
l’état de Matelot ne fit qu’empirer,
malgré ses soins.
A sept heures du soir il entra en
agonie, ayant autour de son lit les enfants apeurés ; mais la nuit allait tomber, elle tombait, et le feu n’était pas
allumé. La femme Matelot, véritable
esclave du devoir, laissa au chevet du
moribond les enfants et monta dans
la tour allumer le feu ; quand elle revint, elle eut à peine le temps de recueillir le dernier soupir de son mari.
Dans les pleurs, elle se vit rappelée
à la réalité par. un de ses enfants.
— Maman, la lanterne ne tourne pas.
Et, en effet, le feu tournant ne tournait pas. Il risquait d’être confondu
avec un feu fixe et pouvait entraîner
de funestes méprises pour les bateaux
attardés dans cette nuit noire, sous la
tempête menaçante.
* Une fois de plus, elle quitta le mort
et monta *au phare pour chercher le
remède et remettre le feu en mouvément. Mais une heure de travail fut
vaine. Matelot, arrêté subitement le
matin par la maladie, au moment même où il nettoyait le mécanisme n’avait pu mettre en place tous les organes essentiels, et le phare immobilisé allait peut-être devenir la source
de plus d’une catastrophe.
Alors, redescendant près du mort,
elle fit monter dans la tour les deux
aînés de ses enfants, dix et sept ans,
et toute la nuit, seuls, dans l’étroite
chambre du feu, tout en haut du phare,
de neuf heures du soir à sept heures
du matin, les deux enfants, en poussant de toutes leurs petites forces, firent tourner le feu qui, pas un instant,
n’eut de défaillance, pendant qu’en
bas, la mère, avec les deux plus petits, faisait la toilette funèbre du père.
Plusieurs députés ont pris l’initiative d’une pétition sollicitant la croix
de la Légion d’honneur pour M“® Matelot, l’héroïque veuve du gardien du
phare de Belle-Ile. En attendant, la
Société d’Encouragement au Bien qui
a distribué ses récompenses au Trocadéro, le dimanche 9 juillet, sous la
présidence de M. Loubet, a décerné à
M“° Matelot une médaille d’or et un
prix en espèces.
touchante de 100.000 enfants réunis au.
COURRIER D’ANGLETERRE
Les fêtes du couronnement sont loin
d’être finies. Si les représentants des
colonies ont repris le chemin du retour, si Londres paraît rentrée dans
la vie ordinaire, la famille royale continue à être l’objet d’ovations de la
_part de son peuple. Après la scène
Cristal palace|;qui entre parenthèse^
•va être »vendu ;; après lè service sp-’
lennel â'la cathédrale de St-Paul,\de.roi, la reine et le prince se sont rendus en Irlande, où malgré l’abstention
du conseil communal de Dublin, le
peuple leur a fait un accueil enthousiaste. Les femmes ont tenu à téfiioigner de leur loyalisme, et si les protestants comme un seul homme, se
sont trouvés à leur poste, les catholiques se sont unis à eux sans hésiter.
De l’Irlande, la famille royale»s’est
rendue dans le.pays de Galles, où a
eu lieu l’investiture du prince royal,
devant une foule enthousiaste. Cette
cérémonie qui date du moyen-âge, a
pour les Gallois, une importance traditionnelle à laquelle ils sont attachés.
Les souverains anglais se sont ensuite
dirigés du côté de l’Ecosse et ont fait
leur entrée solennelle dans la capitale
de cette région, à Edimbourg. Le Lord
mayor s’est hâté de présenter les clefs
de la ville au souverain, qui a été
touché de cet acte de soumission et
de loyauté. Le roi Georges se dit heureux au milieu de ses sujets Ecossais
et il a raison de l’être, car cette population énergique est aujourd’hui à
la tête du vaste empire par ses hommes d’état, par ses ecclésiastiques et
surtout par ses entreprises.
La lutte entre la Chambre des Communes et les Lords touche à la crise
aiguë. Que va-t-il arriver ? Il faut que
le droit héréditaire cède au droit populaire ; point de doutes sur ce point,
mais comment? That is the question.
Les Lords jouent grand jeu, et ils pourraient bien perdre la partie pour toujours. On ne joue pas avec le feu.
En attendant les évêques et igs archevêques gaspillent leur temps en
discutant sur la rubrique'des habillements des prêtres ou pasteurs de l’Eglise anglicane ! L’évêque de Hertford
a tenu bon en invitant tous les chrétiens de toutes les dénominations à
intervenir au service religieux du couronnement clôt par la célébration de
la Ste-Cène. Tout s’est bien passé, et
le fait démontre que Vunion est une
chose possible.
Nous ne voulons pas oublier les fêtes religieuses des deux Eglises françaises de Londres, celle dirigée par
M. Degremont à Soho Square et celle
de M. Dupontet, à Bayswater. Les deux
jubilés ont attiré bien des auditeurs
à la cérémonie, suscité bien des sympathies. Lord Kinnaird a présidé la
réunion du soir à Bayswater.
UN SACRIFICE
Dans T autobiographie récemment
publiée d’un pasteur allemand, ancien
directeur d’un refuge pour femmes
tombées, nous lisons ce touchant épisode: Depuis nombre d’années, j’a
vais l’habitude, à l’occasion des fêtes
annuelles de Barmen, de rédiger un
rapport sur notre œuvre de sauvetage
et d’en donner lecture devant ün grand
auditoire, le jeudi aprèsmidi, jour consacré aux missions intérieure et extérieure. J’avais, une année, pris comme texte de mon allocution le récit
du sacrifice d’Isaac, et j’avais montré
qu’aux yeux de Dieu la valeur d’un
sacrifice dépendait uniquement des dispositions du cœur de celui qui l’offrait
et que cette valeur était d’autant plus
grande qu’il en avait coûté davantage
de faire le sacrifice. Pour Abraham,
immoler son fils, c’était immoler son
cœur; et^là était la grqpdeur et la
beauté de son acte. Un sacrifice n’a
par conséquent de valeur réelle que
s’illèst marqué d’une goutte dé votre
sang, provenant d’une déchirure du
cœur...
Or, il arriva que le jour suivant une
chère monitrice d’école de dimanche
de mon voisinage vint me trouver;
elle était chargée d’une grande boîte
en carton jaune qu’elle me remit, de
la part d’une de ses amies, qui désirait rester inconnue. La boîte contenait une robe de soie noire, accompagnée d’une petite lettre, où se lisaient
ces mots: Cher M. le pasteur, je vous
entendais parler hier de votre œuvre,
de toutes les misères qui se présentent
à vous et de tous vos besoins, surtout
de ceux que vous imposera la construction nouvelle devenue si nécessaire, et j’en eus le cœur pénétré et
je me demandai ce que je pourrais
faire pour vous aider, car je sentais
qu’il fallait faire quelque chose. Alors,
cette idée me traversa l’esprit. Dans
mon armoire, j’ai quelque chose "dont
je puis me passer, et dont la valeur,
convertie en argent, pourrait bien aider un peu à la construction projetée.
C’est une robe de soie noire, que je
n’ai encore mise que deux fois, pour
aller à la Ste-Cène. Oh! que je serais
heureuse si on pouvait en retirer une
belle somme! J’ignore si c’est en la
vendant ou en la mettant en loterie
qu’on arriverait au plus beau résultat.
En tout cas, il faudrait qu’on en retirât 100 marks (125 frs.), car c’est ce
qu’elle vaut. Sans doute, il serait préférable que je puisse vous envoyer de
l’argent, mais pour le moment je n’en
ai pas, et c’est pour cela que je veux
immoler mon Isaaô.
Ces lignes m’émurent profondément;
toutefois, le don ne paraissait guère
commode. Comment devais-je m’y prendre pour le convertir en espèces sonnantes? A notice prochaine séance du
Comité, je fis lecture de la touchante
missive, et on se décida pour une mise
en loterie de l’objet en question. Chaque membre se chargea de placer dix
billets dans le cercle de ses connaissances, et le tirage fut fixé à la prochaine séance. Et voici ce'qui arriva:
Il se trouva que la vente des billets
avait rapporté une somme de 300
marks. Dans ces cas, le tirage se fait
d’ordinaire par la main d’un enfant.
Mais, à défaut d’un enfant, ce fut la
doyenne de notre Comité, une dame
de 85 ans, qui fut chargée de l’opération. Et ce fut à ma femme qu’échut
la robe. Inutile de dire qu’elle se fût
fait scrupule de la porter. Alors voici
comment se termina l’épisode. La robe
fut de nouveau soigneusement emballée dans le carton jaune et adressée
à ma voisine, la monitrice de l’école
de dimanche, afin d’être retournée à
son amie, la donatrice inconnue, avec
les lignes suivantes : « Chère amie,
j’ignore votre nom, mais Dieu l’a sûrement inscrit dans son livre. Je me
sens pressé de vous exprimer toute
ma reconnaissance pour le grand amour
qui vous a poussée à sacrifier « votre
Isaac » pour le bénéfice de notre Refuge. Dans tout ce que nous faisons
pour Lui, Dieu regarde au cœur. Lorsqu’il vit le cœur déchiré d’Abraham,
Il lui rendit son Isaac, et pourtant le
sacrifice était accepté. De même, Dieu
a considéré les dispositions de votre
cœur et vous restitue également « votre Isaac ». Celui-ci ne nous a pas
rapporté 100 marks, comme vous l’es
pèriez, mais tout juste le triple, c’^est
¿î dire 300 marks. Que Dieu vous bénisse etivous permette de le porter
usure, en Êohne santé!
(L'Ami Chrétien des Familles).
CORRESPONDANCE
Biella, le 22 juillet Î911.
Monsieur le Directeur,
Je vois que la discussion sur la résidence du futur chef de l’Administration unique continue dans l’Echo.
Peut être cette discussion n’est pas
beaucoup à sa place dans un journal,
mais puisqu’on l’a commencée, qu’il
me soit permis d’exprimer là-dessus
mon avis.
Je crois que le prochain Synode
agira sagement en approuvant l’article proposé par la Commission. Il y
a des raisons assez importantes pour
que Rome soit la résidence habituelle
du futur Modérateur. De premier
abord puisque la future Table devra
s’occuper de l’œuvre d’évangélisation
— qui sera encore sans doute la magna
pars de l’œuvre Vaudoise dans son ensemble — il est tout naturel que Rome
continue à être la ville la plus favorable pour diriger cette œuvre. Rome
est déjà un centre de notre Eglise.
Nous y avons un beau temple avec
une congrégation qui est la plus nombreuse et vivante parmi celles de l’évtngélisation ; plusieurs immeubles,
et bientôt un second temple avec des
locaux immenses. Le Modérateur ne
serait pas du tout dans cette ville en
dehors de son activité pour le bien de
l’Eglise tout entière, aussi pour des
raisons d’ordre moral.
Rome est visitée par des milliers d’étrangers chaque année : et parmi ces
étrangers il y a aussi certainement
des amis de notre Eglise. Qui pourra
nier les avantages à visiter ces amis
ou à en recevoir les visites dans l’intérêt de notre Eglise? — Enfin, rien
empêchera au Modérateur d’aller aux
Vallées toutes les fois que cela sera
nécessaire. Et encore les Vallées ne
sont dans cette question pas du tout
négligées, puisque la Table y aura
son siège légal et le Vice-Modérateur
sa résidence.
Il me semble que dans une question
délicate comme celle-ci, il faut savoir
mettre de côté les susceptibilités régionales. Rome est une ville d’une importance telle que tout doit s’y soumettre. Turin ne se serait pas soulevée en 1864 si on avait pu transférer
tout de suite la capitale à Rome.
L’Eglise Vaudoise dans son ensemble aura tout à gagner en permettant
que le chef de son Administration ait
sa résidence habituelle dans la capitale du royaume. Enrico Meynier.
CHRONIQUE VAUDOISE
Angrogne. C’est M. Monetti pas
teur à Cleveland (Ohio), qui a remplacé dimanche dernier M. le pasteur
E. Revel.
Catane. M. le pasteur-évangéliste
Fasulo nous envoie un numéro unique
VAnticlericale, qui est assez bien rédigé dans son genre. Nous sommes anticléricaux quand il s’agit de combattre l’esprit despotique du Vatican, mais
non pas quand ce mot est une bannière pour combattre la religion.
La Tour. Les familles Bertin, Bmy
Armand-Pilon et Pierre Jourdan, viennent d’être frappées par le deuil, chacune d’elle ayant perdu un enfant.
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Clémentine Jourdan a été emportée en
quelques heures et n’avait que 7 ans
et demi, “^ous exprimons à ces familles notre sjanpathie chrétienne.
8 Dans le courant de juillet, Madeleine Ayassot du quartier des Chabriols, s’est unie en mariage avec Constantin Barthélemy de Prarustin, mais
établi à Pignerol. Nous adressons aux
époux nos félicitations.
S Dimanche dernier k 3 heures, aux
Îïugons, nous eûmes le plaisir d’entendre M. le pasteur Arnold Malan,
travaillant au service de la Mission
M® AU, dans le Pas de Calais, près de
Boulogne. L’œuvre se trouve en face
de deux ennemis : de la libre pensée
et du catholicisme, mais elle fait des
progrès sensibles, malgré cela. La Mission est indépendante, ne se rattachant
à aucune dénomination, et quand les
Eglises sont formées, elles sont libres
de s’unir à telle ou telle autre branche du protestántisme. Voilà uñe Mission qui n’existe pas en Italie, où chaque dénomination travaille pour son
propre compte. Elle dispose, en outre,
de certains moyens qui nous sont inconnus, entre autres, le bâteau missionnaire, Roulotte et VAutomobile.
La Mission M® AU, qui a eu un moment d’arrêt, a repris avec une nouvelle vigueur l’œuvre de l’évangélisation de la France.
8 Dimanche soir, à 8 heures et demie,
dans l’Aula Magna, comme cela avait
été annoncé, Mme de Manziarly présentée par M. Tron donna une excellente conférence sur ce sujet ; Orient
et occident comme deux aspects de
l’humanité.
L’orient est porté au pessimisme au
point de vue religieux; il s’ensuivrait
inévitablement le^suicide, si J,g,peuple
n’avait pas la certitude d’une vie meilleure qu’il attend patiemment, vie qui
lui est assurée par la réincarnation;
le travail qui se fait est tout intime,
dans le silence ; tandis que en occident l’œuvre est toute extérieure ; le
climat pousse à la lutte pour l’existence ; le christianisme y a exercé son
influence puissante et ce qui le caractérise c’est le sacrifice. L’orient et
l’occident ne doivent pas s’exclure,
car si le premier veut l’évolution dans
la création, le second a beaucoup à
apprendre de lui, surtout l’esprit de
douceur et la patience. Ce qu’il nous
faut éviter à tout prix, c’est l’intolérance, et c’est ce qu’ont compris les
Anglais vis-à-vis des Indes, où une
nouvelle ère semble luire à l’horizon.
,, La conférencière a été remerciée
par de chaleureux applaudissements.
Nous regrettons que le public intellectuel ne fut pas plus nombreux, car
c’est bien à lui que s’adressait la docte
conférence.
Pignerol. Nous avons sous les yeux
le rapport annuel de cette paroisse
qui compte 354 membres, 143 électeurs ; dont le pasteur a instruit 23 catéchumènes, béni 3 mariages, baptisé
5 enfants et présidé 11 obsèques.
Le rapport souhaite la bienvenue
aux deux pasteurs émérites MM. D.
Gay et H. Tron et relève le fait spécial de la réélection du pasteur De
78 électeurs inscrits, le nombre s’éleva à 143, grâce à l’inscription de 62
électeurs femmes. Les finances qui paraissaient un peu menacées, semblent
reprendre. Les deux sociétés de couture de Pignerol et de St Second continuent leur œuvre modeste mais utile.
Pral^. On nous annonce l’arrivée
de M. Ph. Grill, pasteur vaudois à Chicago (U. S. A.).
8 Décès. Nous enregistrons neuf dhcès dans les six preiniers mois de cette
année : chittïe bien élevé pour notre
petite église ! Nous ne pouvons que
penser avec sympathie aux nombreuses familles si crqellement éprouvées.
Trois vieillards nous ont quittés:
Antoine Menusan (Ribbe), (Junine Grill
(Malzat) et Mai’guerite Eostan, - cette
dernière, mère du secrétaire du Comité
d’Evangélisation, M. Antoine Rostan.
A côté d’eux trois enfants; et enfin
trois personnes dans la force de l’âge :
Marguerite Rostan (Guigou), et deux
Henriette Peyrot. Ces deux dernières,
respectivement femme et sœur de l’ex
ancien des Orgères, furent très subitement rappelées le mois passé à l’âge
de 35 et de 25 ans.
En exprimant aux familles éprouvées
toute notre sympathie chrétienne, nous
appelons sur les affligés les consolations seules efficaces du Dieu d’amour.
Itoiue. M"® Piva s’est unie en mariage au comte Leonardi Fanelli. Le
mariage a été béni dans notre Temple
de Via Nazionale.
Si-Geruiâin. C’est M. le professeur
Bosio de Flox'ence, qui a occupé dimanche dernier, la chaire de SaintGermain.
8 Maintenant que le prof. Emile
Vinçon se trouve chez lui, au Savoia,
nous désirons le remercier chaleureusement pour le beau et généreux cadeau qu’il vient de faire à VAsile des
Vieillards, en cédant gratuitement un
pré de rapport attenant à la propriété
de l’Asile. Cet établissement est bondé
de vieillards et M. Vinçon a tenu à
l’encourager, prévoyant un développement que la foi a déjà contemplé. En
exprimant toute notre reconnaissance
à M. le prof. Vinçon, nous lui souhaitons un grand nombre d’imitateurs.
C’est bien le cas de dire : Donner aux
pauvres, c’est prêter à l’Eternel ».
8 Associazione Pedagogica Valdese.
L’Associazione Pedagogica Valdese è
convocata per Giovedì 3 Agosto 1911,
alle ore 8 li2, in San Germano Chisone, per discutere il seguente
Ordine del giorno :
1. Culto di apertura - 2. Lettura
Verbale dell’ultima seduta - 3. Relazione sull’insegnamento della Storia
Sacra (relatore prof. A. Jalla) - 4. L’insegnamento del francese in relazione
alla Legge Credano - 5. Rendiconto
finanziario - 6. Nomina del Comitato
Direttivo - 7. Proposte eventuali.
Il Presidente: G. Long.
Svizaiera. È partito alla volta della
Svizzera, per partecipare al congresso
delle Unioni cristiane dei giovani, il
sig. Paolo Coïsson di Roma.
Venise. Nous apprenons avec plaisir que la fille du docteur Giordano
de Venise a obtenu, avec plein succès,
sa licence lycêale. Au collège de la
Tour cela se voit presque chaque année, et nous mentionnons M"®" Maggiore,
Pasquet et Romano qui ont eu le même
privilège, ce qui ne diminue en rien
le succès de M”® Giordano que nous
tenons à féliciter. A S. Remo c’est la
fille du Rév. Ugo Janni qui a obtenu
sa licence gymnasiale, ce dont nous
nous réjouissons avec les parents.
Nouvelles et faits divers
Bohême. Dans ce pays si connu
par son noble passé, 1.502 catholiques
ont abandonné leur église pour passer
au protestantisme, c’est à dire 413 de
plus ^ue l’année précédente. On compte
que pendant ces 12 dernières années,
le nombre des abjurations s’est élevé
à . 7.476. On ne fait pas beaucoup de
bruit pour ne pas donner l’éveil à
l’ennemi, mais l’œuvre se fait et c’est
l’essentiel.
Nous ne connaissons pas une autre
nation où le protestantisme s’accentue
d’une manière si réjouissante.
Danemark. Le journal Wartbourg,
de Leipzig, publie en ti'ois numéros
un rapport très détaillé sur la propagande romaine dans le Danemark. Le
royaume ne compte que 7.800 catholiques romains, presque tous d’origine
étrangère, à côté de 2.500.000 chrétiens protestants ; mais le nombre des
catholiques romains augmente d’une
centaine par an, par suite de l’immigration des ouvriers-polonais, et grâce
aux conversions obtenues par les sœurs
de la doctrine et par les sœurs de
charité. Pour ce faible troupeau de
7.800 âmes, on entretient dans le Danemark une centaine, de prêtres et
plusieurs centaines de nonnes. On se
garde de prêcher le catholicisme, tel
qu’il règne en Espagne ou dans le
pays de Naples.
Comme en Angleterre, comme aux
Etats-Unis, on adopte pour le moment
et ‘pour la forme, les allures modernistes et les principes de 1789. Les
chapelles sont des bonbonnières, et les
églises de propagande réunissent les
attraits du théâtre, du musée et de la
salle de concerts. Tous les chemins
mènent à Rome.
Aux Etats-Unis il s’est formé une
ligue ayant pour but de placer la Bible
dans les Hôtels. On en plaça 600 dans
l’Hôtel Belmont, 700 à l’Hôtel Plaza
et 800 dans l’Astor. Les riches ont
ainsi l’occasion de ne pas oublier qu’ils
ont une âme à nourrir.
8 Ce n’èst que depuis 1820 que le
gouvernement des Etats-Unis enregistre le nombre des immigrants qui
lui arrivent dès différents pays d’Europe.
De 1820 à 1910, 27.894.293 personnes sont venues s’établir aux EtatsUnis. De 1850 à 1885, les immigrants
venaient presque exclusivement de
l’Angleterre, de l’Irlande, de l’Allemagne, de la Suède et de la Norvège.
En 1910^ ils viennent surtout du sudést'de l’Europe. L’Autriche-Hongrie,
la Russie et l’Italie fournissent 20 fois
plus ¡d’immigrants que l’Allemagne et
4 fois plus que la totalité de ceux qui
viennent de l’Angleterre, l’Irlande,
l’Allèmagne, la Suède et la Norvège.
Ce changement dans la source de l’immigration du nord-ouest au sud-est de
l’Europe fait surgir un grand problème
aux Etats-Unis celui de l’assimilation
des nouveaux-venus beaucoup plus
arriérés que les immigrants d’autrefois. H y a là une tâche immense dont
deÿront se charger l’Eglise et l’école.
(49)
L.E
TRÉSOR DE GRAND PRIX
PAR
MARGUERITE S. COMRIE
TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LIVRES RELIGIEUX
Lui ne perdit pas son idée de vue ; il se procura sans paraître y attacher d'importance,
l’adresse du docteur, auquel il envoya le télégramme suivant : « Besoin urgent de potion
calmante. Signé: Brindini ».
Grande fut la consternation, quand, ati milieu
de l’aprés-midi, arriva M. Condotti avec une
potion pour le maître de Roccadoro. Celui-ci
refusa de la recevoir; on soupçonna un instant Nanette, ruais Bruce avoua qu’il était l’auteur responsable, et pour se consoler de voir
ses affaires personelles tombées dans le domaine public, il avala la potion demandée.
— Une autre fois, lui dit son oncle, quand
tu seras inquiet de ta petite santé, avertis-moi,
et je me chargerai de la dépêche.
— Très volontiers, car alors je pense que
ce sera vous qui la payerez
Au bout de quatre jours, à sa grande satisfaction et à celle de son entourage, il fut
en si bonne voie qu’il put retourner prendra
ses leçons à Bagatelle. Sa première question
fut celle-ci ;
— Peut-on gagner de l’argent, en écrivant
de la poésie ou quelque chose d’analogue 1
— Certainement; mais bien entendu, il faiut
que la poésie soit de Ja vraie poésie, répondit M. Frank. ) \
— Qu’est-ce donc que de: la poésie? M
— De la prose mise en musique. V
Après avoir ruminé son affaire pendant deux
jours notre jeune homme avait pris une résolution ; il écrivait un poème épique pour
faire suite à celui de Shakespeare sur Juleg
César. ?
Armé de papier, d’encre et de plumes, hl
alla s’enfermer dans une des salles du Casino;
un énorme sarcophage lui servirait de fable
et une statue renversée de siège. Il avait^à
peine pris ces premières dispositions quand
on frappa à la porte; il l’entr’ouvrit avec pré^
caution. Monique était dans l’allée.
— Que demandez-vous, petite ?
— J’étais venu trouver Eisa, mais on m’a
dit que tout le monde était sorti; et comme,
de loin, je vous ai vu entrer ici, j’ai pensé
que vous valiez mieux que rien.
—■ Je suis occupé, dit Bruce.
— Que faites-vous î
— Je gagne de l’argent ; du moins je fais
des vers pour des gens qui en ont terriblement besoin... De l’argent, s’entend.
— Vraiment! et ne pourrais-je pas vous
aider î
— Non, certainement; je suis un homme et '
vous n’êtes qu’une femme.
— Les femmes valent bien les hommes, ce
me semble, afferma avec sérieux la fillette.
Il n’y a aucune différence.
— Vous vous trompez; M. Milton affirme
que l’homme et la femme n’ont pas été faits
de la même substance.
Monique avança dédaigneusement les lèvres.
— Croyez-vous donc qu’un peu de poussière
vaille mieux que l’os d’une côte ? deraanda-telle.
— Adam était de mon avis, car il a dit
qu’Eve était inférieure à lui, et pour une fois
Eve montra du bon sens et ne contredit pas
son mari.
Monique ne se souvenait pas d’avoir lu dans
aucun des livres saints une aussi peu galante „
déclaration d’Adam ; mais, n’étant pas très sûre
de son fait elle n’osa pas le contredire.
— Eisa est pourtant une femme! ditrellè.
enfin. ' • , : : 4
— Oh ! oui, je Tavais oubliée, et comme elle
vous aime beaucoup, je vais vous laisser entrer. |î
— Je ne sais pas faire des vers, dit Monirque avec modestie, en s’installant sur un vieux
vase de bronze renversé; je n’en lis même'
jamais; parce que je ne les comprends pas';
mais je pourrais tenir votre encrier.
Ce discours, aveu tacite d’infériorité, mit,
Bruce en belle humeur.
— Pouvez-vous bien lire ? demanda-t-il.
Quoique cette question fût un peu blessante
pour sa collaboratrice, celle-ci répondit par
un mouvement de tête plein de dignité.
(A suivre).
COLLECTE POUR L’ÉGLISE D’IRIS (Arfleotioe)
2“® LISTE.
Report frs. 180,—
Chev. J. Maggiore, prof. . » 10,—
Adolphe Combe, pasteur . v. » 10,—
De notre disette: mais donné 'gai- ' ''
ment J. L. . • . . •: » 10,—
De la part des dames des LantaretS > 12,—
D. Gay, pasteur émérite . . 2,—
H. Meynier, pasteur . . . - > ’ 5,—
Chev. David Peyronel, Pomaret 5,—
Paolo Calvino, pasteur . . » 30,—
Edouard Longo, professeur . » 10,—
Total frs. 274,—
Minerva
Sommario del N. S9.
Rivista delle Riviste: Come la Danimarca
ha imparato a essere prospera e felice - Euripide e le sue idee - Accampamenti di ragazze
- Massimiliano Robespierre - f pregiudizi necessari - La moneta internazionale - Trecetitocinquantamila privilegiati - Decadenza dèfitaria - Le pulci portatrici di bacilli - li pedagogo negro - Impressioni del Marocco x* La
Società tedesca di beneficenza — Questioni
dèi giorno : Il temporale marocchino - Da noi :
« La fuga e la vittoria » — Leggendo e annotando — Fra libri vecchi e nuovi ; Carlo
Pascal : « Dionisio - Saggio sulla religione e
la parodia religiosa in Aristofane — Rassegna
settimanale della stampa: La guerra contro
l'oppio in Cina - Il tramonto delle ultime sosietà comustistlche - Nuovi studi sul cancro.
* C.-A. Trqn, Directeur-responsable,
4
miÊÊa
mm
mi
ï
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M. le JfMAlXlMOXODf chef de l’œuvre en
Italie, accompagné par un groupe d’offlcieri^ présidera une série de
réunions de réveil et de salut, les jours suivants :
Dimanche 30 jufllef, à 10^ h. du matin, àTorrePellice,rueGaribaldi,6
» » » » 3 h. de l’après-midi, aux Bruyères, Angrogne
» » » > 8.30 » » •> à TorrePellice,riiiGariliaMi, 6
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