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N. Tourn, prof., Ton‘e FeîUce at
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L’EOHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
rez témoins. Aet. 1,3. Suivant la vérité aveo la charité. Epb. IV, 15. Qne ton régna vienne. Matt. VI 10.
Sommaire a
 la jeunesse des établissements vaudois d’instruction supérieure — TJii naufrage à
ríle d'Elbe — Evangéli.satiou — Missions
— Bibliographie — Nouvelles et faits
divers — luformatious — Kevue Politique
— Souscriptions — Annonces.
liL
d’instruction supérieure
C’est avec intérêt qae j’ai lu dans
VEcho du 23 nov. l’extrait du discours
prononcé par M. Falchi à l’occasion
de l’ouverture de l’année scolaire
courante. Nos esprits ont besoin
d’être nourris de pensées substantielles, et la jeunesse surtout a une
grande nécessité de trouver par une
voie quelconque un aliment qui fasse
un réel contre-poids au vide et à la
corruption qui la guettent de si
bonne heure, misères dont M. Falchi
a indiqué une des causes en relevant
certaines lacunes de l’instruction moderne. Mon ardent souhait c’est que
l’Esprit de Dieu agisse sur vos jeunes
cœurs pour créer, pour refaire ou
pour développer en vous le goût
des choses qui s’élèvent au-dessus
de la boue ou de la futilité, afin
qu’apres avoir eu une jeunesse vigoureuse et saine vous puissiez fournir quelque jour, si Dieu vous prête
vie, une carrière utile à vous-mêmes
et à vos semblables, et qui surtout
glorifie cet Evangile que l’on s’efforce
de vous enseigner à apprécier. Oui,
je ne puis assez vous le conseiller,
ayez dès maintenant devant les yeux
un idéal personnel aussi noble, aussi
grand, aussi élevé' que possible,
dussiez-vous pour cela endurer quelques railleries. Des esprits superficiels peuvent bien, des lèvres,
ridiculiser les hautes envolées d’esprits plus réfléchis; mais, ne vous
y trompez pas, dans leur for intérieur ils les respectent et en reçoivent
plus d’impulsion profitable qu’ ils
ne voudraient peut-être F avouer.
Un grain d’idéal, semé et cultivé
dans un cœur bien disposé, est un
germe fécond qui rond souvent plus
qu’on n’aurait osé espérer. Pour
plusieurs surtout ce sera la moyen
naturel d’être amené à une conversion réelle. A mesure que vous
poursuivrez l’idéal que vous vous
êtes proposé, vous serez peut-être
convaincus de l’insuffisance de vos
efforts pour 1’ atteindre ; vous reconnaîtrez de mieux en mieux la cor^
ruption inhérente à votre nature,
2
- 378
et la distance effrayante que vous
apercevrez entre les bas-fonds de
votre cœur et le sommet que vous
rêvez de toucher, vous révélera toutà-coup la valeur de la croix de
Christ, le privilège d’avoir une main
toute-puissante à saisir pour échapper
à l’abîme que vous avez en vain
voulu fuir, un gardien fidèle auquel
confier la direction de votre esprit.
Lorsque je quittai les Institutions
Vaudoises pour poursuivre mes études
à r étranger, un de nos professeurs,
qui avait voyagé en Italie, m’humiliait souvent à son insu en saisissant
toutes les occasions pour relever
les défauts des Italiens, ne faisant
d’exception honorable que pour les
Piémontais. Mon patriotisme, rendu
plus ardent par l’absence, souffrait
de ces invectives. Mais au fond je
comprends qu’il y eut là pour moi
une bénédiction, et voici comment.
J’en arrivai peu à peu à cette conclusion ; — « S’il faut que la nation
italienne soit un jour si noble qu’on
n’ ose plus dire d’elle de pareilles
choses, il faut que la transformation
collective s’ opère par celle des individus. Je vais donc retourner et
chercher à vivre de façon à donner
personnellement un démenti aux accusations que j’ai entendues; d’autres
viendront après. » Ne riez pas de
cette grande ambition. En cherchant
à la réaliser en accomplissant de
mon mieux mon devoir tel que je
le comprenais, dans ma famille et
au dehors, je glanai bien des joies
qui comptent parmi les plus douces
et les plus réelles de ma vie. Mais
aussi il m’arriva ce que j'ai indiqué
plus haut. Il me sembla petit à petit
que plus j’essayais de faire le bien,
moins j’y parvenais, et alors commencèrent un combat intérieur et
une angoisse croissante qui ne prirent fin que lorsque, par les directions
de la grâce de Dieu, la vertu purificatrice du sang de Christ et la
puissance sanctifiante de Son Esprit
me furent révélées, — Le petit grain
d’idéal que je m’étais plû à nourrir
en moi m’a ainsi procuré des biens .
inespérés et éternels pour lesquels
je bénirai le nom du .Sauveur à jamais.
Certes, ce grain est déjà en lui-même
un don. d’En-Haut, il n’ est point
un produit naturel de notre cœur;
mais le Seigneur est disposé à le
donner à qui le désire.
Chers jeunes gens, je le répète,
ayez de nobles, de saintes ambitions,
et vous ne le regretterez jamais.
Et si même il en est parmi ‘vous
qui déjà sont convertis véritablement
au Seigneur, une saine ambition est
pour eux encore mieux à sa place
parce qu’elle se portera vers un
objet plus juste: leur champ d’action
c’ est r œuvre de Dieu dans le monde;
qu’ ils exercent leur foi à attendre
là de grandes choses, et ils verront
de grandes choses.
A^'otre dév.
A. L-J.
in naufrage à F île d’Ibe
Une lettre pleine d’angoisse, des
cartes postales et des journaux dûs
à de bienveillants amis, nous apportent des nouvelles bien tristes de
Rio Marina.
Le 16 courant, par un temps calme
et splendide plusieurs navires à voile
et à vapeur recevaient en rade leur
charge de minerai de fer. U Antonietta
dont est capitaine Francesco Martelli,
allait terminer son chargement au
cap nord est de l’île pendant que
son commandant était au bureau du
port pour faire signer les documents
nécessaires à la navigation. Vers 4 h.
une violente tempête se déchaîna
tout à coup dans le périlleux canal
de Piombino et fit sombrer plusieurs
voiliers qui n’avaient pas eu le temps
de gagner le port. IJAntonietta était
dans une position très dangereuse et
se trouva bientôt ballottée par de
furieuses vagues, sans avoir à son
bord son capitaine pour la diriger. j
3
- 379
L’honorable député Del Buono, qui
se rendait à la capitale pour assister
aux séances du Parlement , essaya
inutilement avec le bateau à vapeur
qui devait le conduire a Piombino
de remorquer le voilier en péril. Le
câble se brisa, et le danger était si
imminent que le députe et ceux de
son bord restèrent longtemps nupieds et en maille, voyant arriver
d’un instant à l’autre la nécessité de
se sauver à la nage. Le bateau réussit avec grand peine à gagner le
port de Portoferraio, pendant que
VAntonietta lancée à la dérive alla
échouer sur la plage de Porticciuolo.
Ce fut en vain que l’on jeta la charge
à la mer pour alléger la tartane. Qui
pourra redire l’angoisse du pauvre
capitaine et de sa digne compagne
qui, avec toute la population, voyaient
passer devant eux leur voilier, avec
leurs deux enfants et tout l’équipage,
sans qu’ il leur fût possible de leur
donner aucun secours. La population
accourut au Porticciuolo pour aider
le sauvetage, mais quatre personnes
ne purent être trouvées. Croyant se
sauver plus facilement, elles étaient
descendues dans l’embarcation qui
fut bientôt renversée par les ondes
épouvantables. Parmi les noyés se
trouve hélas! ERNEST MARTELLI,
garçon de lo ans, élève de nos écoles
qui donnait de belles espérances et
qui est regretté de tous.
Les cadavres ne furent cependant
retrouvés que le matin du 22, et
dans l’après midi de ce jour eut lieu
l’enterrement auquel assista une foule
énorme. M. le pasteur Em. ^ Ri voir
présida dans le temple bondé d’auditeurs un culte touchant au cours
duquel il annonça la bonne nouvelle
du salut à la foule émue. Le convoi
interminable se forma alors sur la
place Scappini près de notre temple
et se mit en marche vers le cimetière pendant que la fanfare locale
émouvait les coeurs par ses accents
funèbres. Les nombreux enfants de
nos écoles faisaient partie du triste
convoi, et portaient une belle cou—
ronne sur la tombe de leur regretté
condisciple.
Eglise Elboise pleure avec les
parents affligés et nous désirons qu’ils
sachent que nous pleurons avec eux.
La pauvre mère, la bonne Catherine
née Cignoni, a été vaillante dans sa
foi et au milieu de ses larmes elle
disait ; Dieu nous l’avait donné, il a
jugé à propos de nous le reprendre ;
que son saint nom soit béni ! Leur
voilier a subi de graves avaries, ils
seront quelque temps sans pouvoir
s’en servir, ils auront des dépenses
pour le faire radouber ; mais ils pleurent leur Erne.st bien-aimé, comme
des chrétiens qui espèrent le revoir
là où il n’y aura plus de naufrage.
STEFANO BONNET,
Nous avons sous la main le. rapport annuel de l’Eglise Evangélique
Vaudoise de Florence ( Via dei Surragli).
Ce rapport détaillé, intéressant et
très soigné, consacre presque deux
pages à un récit historique sobre et
substantiel qui retrace l’origine de
l’Eglise en 1860 et ses phases diverses jusqu’à aujourd’hui. Elle
compte actuellement 278 membres
communiants (16 desquels ont été
admis dans l’année) qui représentent
78 familles, 109 électeurs et 23 catéchumènes pour I899-1goo.
Sa florissante Ecole du Dimanche
compte 151 élèves avec un état-major
de 11 moniteurs et 8 monitrices.
Cette Ecole qui n’a jamais été aussi
florissante, pourvoit à tous .ses besoins au moyen d’une tirelire qui
reçoit les contributions de son personnel et que l’on casse une fois
par an.
Ses Ecoles sur semaine marchent
très bien aussi avec leurs 116 élèves,
88 desquels viennent de familles catholiques romaines,
La vie de l’Eglise se manifeste
aussi au dehors par des œuvre.s nom-
4
■
breuses et prospères. L’Evangélisation se fait au moyen de réunions
tégulières dans le temple le Dimanche
èt le jeudi soir, d’appels adressés et
de portions des S.tes Ecritures et de
traités ieligieux distribués au dispenèaire médical et aux cuisines économiques. Huit conférences, sept sépultures et deux baptêmes ont fourni
l’occasion d’annoncer l’Evangile au
dedans et au dehors jusqu’à Carrara
et à Arezzo.
Les finances sont si prospères que
nombre d’églises désireraient en-avoir
de semblables. Elles comptent à leur
actif fr. 12000,88 auxquels il faut
ajouter un fonds de réserve de fr.
401,60 et aucune des œuvres lui
ressortissant est n’en déficit la’plupart
a^'^ant clos leurs comptes avec un
encaisse rassurant. Et elles sont nombreuses ses œuvres. Les dimensions de
notre feuille ne nous permettent que
d’en donner le catalogue. Outre l’Evangélisation et les écoles du Dimanche et de la semaine, l’Eglise compte
une Zamhésia fondée par M."i® Bosio
et continuée par Jalla et composée de 26 sœurs qui ont fourni 147
francs aux Missions, une Société de travail fondée par M.“® Luzzi et composée
d’un bon nombre de Dorcas qui ont
pourvu à l’arbre de Noël de l’Ecole
du Dimanche, au Bazar annuel au
profit des Ecoles diurnes et à la
fondation d’une Société missionnaire
de couture parmi les jeunes filles de
l’Ecole, l’œuvre de Bienfaisance qui
a soulagé bien des misères d’après
le principe de S. Paul : Faites du
bien à tous, mais principalement aux
domestiques de la foi, le Dispensaire
médical de Borgo Stella qui a un
but moral et philanthropique et qui
a porté remède à bien des maux.
Cette institution réalise son but au
moyen d’appels au cœur et à la
conscience de ceux qui viennent pour
des consultations, qui ont été au
nombré de 66 lo, distribution de la
Parole de Dieu dont 694 portions
ont été vendues, distribution de 6354
traités religieux, réunions spéciales
d’èvarigélisation et visites à domicile (334). Lès Cuisines éconc^niqim,
ouvertes a Borgo Stella le Mercredi
et le Samedi de Décembre à Avril,
ont répondu à de nombreux besoins.
Le pasteur M. J. Luzzi est aidé
dans son œuvre multiple par quantité d’abeilles ouvrières et particulièrement par son Conseil d ’ Eglise
composé de trois anciens : MM. H.
Bosio, A. Meille, Ed. Jalla et de
trois diacres MM. A. Nicati, A.
Paolinelli et P. Melani. Chacun d’eux,
le pasteur compris, a un carnet de
collecteur dans lequel figurent les
beaux dons des membres de l’Eglise,
E. B.
M. Bœgner, sur consultatiori de
trois docteurs, s’est vu appelé à un
repos complet de six mois. Il va se
rendre à Arcachon, sur l’Océan, où
T'on espère que le climat, joint au
répos et surtout à la bénédiction de
Dieu, le remettra.
•— De bonnes nouvelles, allant
jusqu’au 7 septembre, nous arrivent
du Zambèze. M. Coillard était attendu
au Borotse. La grève des élèves de
l’école normale avait pris fin.
De Sesheke, M.M. L, Jalla et Ramseyer avaient fait une longue tournée
pour fixer l’emplacement de la station
du Ndjoko. Cet affluent est navigable,
mais on ne peut pas y entrer par
le Zambèze, à cause des rapides. Les
chefs les ont accueillis avec empressement.
M. Coïsson a définitivement quitté
Kazoungoula, pour sa nouvelle station
aux Chutes.
Le protectorat britannique a aussi
été étendu aux régions du royaume,
de Léoanika qui avaient été adjugées
au Portugal
ri:
5
381 —
La crucifixion de Philippe
Stroiig. Par Chas. M. Sheldon.
( Traduit par H. Jlalan ). Henrij Robert
libraire-éditeur. Gmève. Prix fr. 2,50.
«L’abîme qui sépare l’Eglise chrétienne du peuple doit être comblé
par l’esprit d’amour et de sacrifice,
et cela tout d'abord dans le domaine
pratique fl.... «La véritable tâche do
l’Eglise consiste à sortir du cercle
étroit qui l’enferme depuis tant d’années pour aller de la façon la plus
pratique, bander les plaies des blessés
de la vie, relever les tombés, ramener
les perdus». Yoilà le programme de
r activité pastorale de Ph. Strong,
tel qu’il est développé dans le volume
dont nous allons donner une courte
analyse.
Le livre s’ouvre par deux vocations
adressées à Srong; l’ime do l’Eglise
du Calvaire de Milton, un centre manufacturier de plus de 80.00() h.,
l’autre de l’église de Elmdalo, milieu
intellectuel en parfaite harmonie avec
ses goûts. Il opte .pour la ville inamifactui'iêre, sale, misérable, corrompue,
« noire de fumée et do vice » où
r existence materielle “étouffe tous
les besoins spirituels Il a l’intuition
qu’ il y a là une grande œuvre à
accomplir. Dès son arrivée il fait la
pénible découverte que les immeubles
où sont établis bon nombre de tripots,
et de maisons de débauche appartiennent aux membres les plus en vue
de son' église. Sans la moindre hésitation, il s’ en ouvre avec le président
de son Comité, M. Winter, ne lui
ménage ni les reproches, ni les exhortations fraternelles, pas plus qu’ à
1’ église devant laquelle il pose le
terrible problème; Si J. C. était au
milieu de nous, croyez-vous qu’ il approuvqrait la conduite de ceux qui
spéculent, tout en gardant les bienséances, sur le vice et l’immoralité ?
On l’accuse de sortir de ses altributiûüs, et quelques ineinbres influents
de sa congrégation, M. IiVinter entre
autres, sO retirent de l’église.
Ce premier échec n’ est pas pour
le décourager. Soutenu par la timide
sympathie de quelques membres de
son troupeau, il se met à étudier la
vie du bas peuple, ses misères morales
et matérielles. Toujours plus convaincu que les maisons de jeu et de
débauche, qui foi.sonnent à Milton,
paralysent toute vie religieuse et sont
la source de tant de misères, il attaque
du haut de la chaire, dans im puissant discours les saloons ( tripots ) et
leurs conducteurs on s’ attirant la haine
do toute la classe. On attente à sa
vie mais on ne réussit qu’ à le blesser
très grièvement. Il en guérit et recommence sa pénible tâche par une prédication éloquente et inspirée, qui
remue profondément les consciences,
sur la profanation du dimanche. Plus
tard il propose à l’as,semblée de
transporter 1’ église du Calvaire au
centre de la population ouvrière pour
établir un contact plus imméd'at avec
la classe déshéritée. Refus formel.
Cependant le peuple commence à
s’ attacher à cet hotjime qui voudrait
soulager ses misères. On l’invite à
donner des conférences aux ouvriers.
Il se rend à leurs sollicitations et
expose ses théories do socialisme chrétien devant des foules attirées par
sa parole chaude et vibrante d’amour.
’Tandis qu’une grève on masse amène
d’auti'es misères, la famine même,
la bonne société continue ses fêtes et
ses plaisirs égoïstes. Là-dessus, M.
Strong prend une résolution héroïque ;
il prêche une série de sermons sur
le renoncement et le devoir de chacun,
de partager scs biens avec tant de
mallieureux. Mais il fait mieux que
ça: il renonce à la moitié de son
traitement, à son confortable presbytère au profit d’un refuge d’enfants
pauvres et s’ en va avec sa fidèle et
digne compagne vivre au milieu du
quartier ouvrier, dans un tout petit
appartement. Aucun de ses paroissiens
II’ a la force d ’ imiter son noble
exemple.
6
382 —
II se donne corps et âme à cette
grande œuTre de relèvement. Une
seule pensée le hante, c’ est de ne
pouvoir, à lui .seul, bander toutes les
blessures, ni secourir tous les miséreux.
Mais ce surmenage, ces soucis, ces
souftrances morales tíuissent par ébranler sa santé. Une autre place, où il
pourrait couler des jours plus tranquilles et se remettre de tant de
fatigues et d’émotions, lui est oft’erte.
Il la refuse, jugeant que Dieu le
veut à Milton où il commence à faire
brèche dans la masse du peuple. iSon
église n’ a pourtant pas voulu le
comprendre, et elle T invite à donner
sa démission: il était trop exigeant
et toute la vio du pasteur était uu
reproche indirect au troupeau égoïste.
Il meurt sur la brèche, en chaire, en
faisant un dernier appel ému à la
congrégation qu’ il allait quitter.
C’ est bien là une vie de parfaite
abnégation, de dévouement sans bornes,
la cruciñxíon du moi en un mot. C’est
le disciple qui veut se rapprocher de
1’ exemple du maître ; c’ est le pasteur
qui prêche par les faits, c’est le
chrétien dont les actions sont en
harmonie avec les préceptes. C’est
le socialisme pratique, hnmanitalre,
accessible aux masses qui ne se payent
plus de vaines redites; c’ est le christianisme de r Eglise primitive : ce
n’ est pas celui de notre époque, où
même dans les milieux foncièrement
religieux on aime à faire parfois des
distinctions de castes ; mais ce sera
nous le souhaitons, du moins, celui
de r avenir.
N. ÎI.
Avv. Luigi Facta. Brevi cenni
storici su Piiierolo. Pinerolo, Tip.
Sociale 1899.
Dans cette conférence, qui forma
comme l’épilogue du récent congrès
historique de Pignerol, T hou. député
Facta décrit en une synthèse aussi
éloquente que rapide, les principaux
laits de l’histoire de notre chef-lieu
d’arrondissement, le fil enchevêtré des
origines, la commune féodale, qui de
vient la capitale du Piémont, réduite
ensuite en un chef-lieu de province,
puis d’arrondissement, trois fois sujette
à la France. Uemarquons plusieurs
mentions des Yaudois en termes très
sympatiques. L’ éditeur, M. Pittavino,
a publié cette conférence en un élégant
opuscule, petit in-l^.
Massonax Claudio : Biografia
del generale Leutnnn. Torre Pellice, Besson 1899, 30 p. 8°. Prix ;
50 cent.
Récit rapide, mais intéressant, de
la glorieuse carrière du héros si populaire parmi nous, sous le nom de
Baron Lutron. Les données sont extraites de sources imprimées ; l’auteur
admire et fait ressortir dans son héros
l’habileté stratégique, la fidélité à son
Prince, la douceur envers les amis,
la clémence envers les ennemis, la
constance dans la foi de ses pères
qui lui a fait préférer d’avoir une
humble tombe au Chabas aux honneurs que lui offrait le roi de Sar
daigne, en l’invitant à abjurer in
articule mortis.
L’A. a aussi inséré l’inscription, qui
a dû un temps exister sur sa tombe,
et la chanson bien connue, qui commence :
An dri-n Turin a iè di Count...
Bandiera Bianca. (Giù le armi!).
Almanacco illustrato perla Pace, 1900.
A cura del Comitato della Società
Internazionale per la Pace « Unione
Lombarda ». Anno XI. Milano, 1900.
Prezzo cent. 30.
Revue du Christianisme
Social. Sommaire du Numéro de
Novembre 1899 :
Charle-S Gide : Le pouvoir de
r argent. — G.-D. Herron : L’approche de la Crucifixion. — W.-O.
Gannett; Un ven-e d’eau fraîche. —
Charles Vallotton ; ' Les Facultés
de théologie. — Henri NiciC; Congrès abolitionniste de Genève. — Les
abonnements partent tous du mois de
Janvier. —.France et étranger: 5 fr.
7
- 383 —
ïouvellBS ei fails diîers
France.—M. le pasteur Malan, de
Chaumont, a été nommé pasteur à
Rennes.
Pour les jeunes sourdes-muettes, — Nous recommandons à l’attention des familles que cela pourrait
intéresser le projet de M.lle Lasserre
de Genève.
«Ayant, écrit-elle, quelque expérience de l’enseignement, et m’étant
tout spécialement occupée ces dernières années d’une fillette privée de
l’ouïe, j’ai formé le projet d’étendre
désormais mes soins à d’autres enfants
qui se trouvent dans le même cas.
Ma mère veut bien me seconder
dans cette tâche en me permettant
de recevoir dans notre intérieur de
famille trois ou quatre fillettes sourdesmuettes à l’éducation desquelles je
me consacrerai complètement. Nous
veillerons également à ce que les
meilleures conditions hygiéniques et
matérielles leur soient assurées.
Tout mon désir est de leur procurer
une vie heureuse en les entourant
de beaucoup de gaîté et d’affection,
de travailler à développer leurs facultés, leur cœur et leur conscience,
et de les mettre à mêîïie de devenir
un jour des membres utiles de la
société.... »
Ceux qui désirerait des renseignements pourront s’ adresser, soit
à M. le pasteur Georges Appia,
Rue Notre-Dame des Champs, Paris,
soit directement à M.elle Emilie
Lasserre, Champel, Genève.
Le Miu. du Trésor se prépare à iiUittre eu
circulation dos pièces de 50 centimes eu
argent, avec l’effigie d’Himbert et la date de
1892.
— Le Min, de Flustruetion défend d adopter
nu ugnveaii livre de texte, si l'ouvrage qiu;
l’on remplace n’a pas servi iui moi ns trois
ans; et cela, tant dans les école.s élémciitairea
que dans les instituts secoudiure.s;
— La clôture de la chasse dans la province
de Goni fqni comprend, entre autres, Crussol,
Bagnol, jusqu’au Friolent etc.) aura lieu le
16 décembre.
— Le Ministère des Postes et Télégraphes
— répondant aux iusistanees du Président de
la Ohamlîre de Commerce de Turin — assure
que, dès que son nouveau projet sur les lignes
téléphoniques intercommunales sera adopté,
ou mettra la niaiu aux travaux nécessaires
pour la communication de Turin avec Rome,
et l'oii entrera en négociations avec l’Administration suisse pour la ligue du Saint Bernard. lesquelles seront conduites avec la plus
grande sollicitnde. (comnnmigué).
Revue Politique
Pour couper court aux critiques qui ii'étaient
pourtant pas dénuées de fondement, le Ministère a représenté à la Chambre la loi sur
le.s mesure.s politiques. La commission nommée
parles “IJflici,, et chargée d’examiner le
décret relatif aux mesures politiques sus-mentionnées est en grande majorité favorable au
ministère. Au cours de la discussion sur le
budget de la guerre, le général Mirri a dit
que les modifications apportées dans les armements de toute V Europe imposent de
nouvelles augmentations au budget extraordinaire, surtout eu ce qui conoerue l’artillerie,
et la Chambre a paru convaincue des affirmations du ministre : encore un fruit de la
conférence de la Haye y
Le procès îiotai’bartolo ( un commandeur
sicilien assassiné eu chemin de fer il y a
quelques années ) passionne l’opinion publique
depuis plusieurs jours. Des révélations scandaleuses, inou'ies' y ont été faites prouvant
une fois de plms que la Sicile est peut-être
plus corrompue qn’on n’a j.amai.s o.sé le dire,
ni le croire. C’est la négation presque absolue
du sens moral depuis les sphères les plus basses
jusqu’à tel réprésentant de la nation ouvertement accusé, avec preuves à l’appui, d’avoir
été le mandataire de F assassinat et d'être
le chef do cette abomination qui est la mafia,
mie société secrète plus pernicieuse encore
que la oamorra napolitaine.
Le voyage de F empereur Guillaume eu
Angleterre, sa réception à Portsmouth et à
■Windsor constituent un des grands événements de la semaine. On a quelque peine à
croire que la politique soit demeurée absolument étrangère aux entretiens des puissants
.souverains, ainsi que certains journaux se
plaisent à l’affirmer. Le .seul fait de la visite
de F empereur de F Allemagne, le protecteur
et F ami.... d’hier des Boens a déjà une
haute importance qui n’éclmppo milleraent
aux Anglais. Mais ce n’ est pas là leur unique
succès (le la semaine. Une dépêche de lord
liitchencr, datée de Kartoum annonce une importante victoire des Anglo-Egyptiens sur
8
— 38i —
les Derviches, dont 9000 h. environ seraient
tombés prisonniers. Le Calife a été tné ainsi
que plusiear.s chefs; 'Osman Digma a réussi
à prendre la fuite. Au . Transvaal d’autres
importantes victoires sont .signalées. A la
frontière occidentale, la colonne de lord Methuen a d'abord dégagé Beîmont à la suite
d’une brillante charge à la baïonnette, plus
tard nouvel engagement à Grnspan, au nord
de Belmont, que les Boers durent évacuer
en se repliant |Vers le N. Si la marche victorieuse des Anglais n’est pas interrompue,,
il seront bientôt devant Kiniberley qu’ils
se proposent de délivrer ainsi que Vryburg
et Maféking. Une autre colonne commandée
par les généraux Hildyard et Barton a pénétré dans le Natal et a^pour objectif la libération de Ladysraith. 'Reste à .savoir si les
Boers ne. réussiront¡.pas'jà les arrêter avant
qu’ils arrivent devant la ville assiégée .et ai
cette dernière ne devra^pas capituler sur ces
entrefaites.
Le général eifcbef du Transvaal,|Jonbert,
aurait affirmé que la guerre durerait encore
un an au moins ; le représentant du Transvaal
en Europe, le doct. Leyds affirme de sou
côté que les Boers sont tout disposés à conclure une paix honorable; .mais qu’iîa sont
pareillement décidés à périr tous pour la
défense de leur liberté.
N’oublion.s pas de mentionner le précieux
témoignage d’un correspondant anglais prisonnier dæ Boers. Il écrit à aoii journal qu’il
II' a qu’ à se louer, ainsijque les autres captifs
de la générosité et de l’humanité sireo.
lesquelles ils sont traités à Pretoria. Les
Boers ne sont donc pas si barbares qu’ on a
voulu les faire.
/. c.
Fonds
1)0111* la dotation du Refuge
(Lit Dr. Voile.)
7.e liste
Report ,
MM. Hermann Bauer (Gênes)
V.vo Eerrero-Revel (Turin)
Eveline Frache (S. jean)
Conseil Comunal de Prarustiu
Comité de Couture de St. Second
Par M. J. P. Pons, modérateur:
MM. D. Stallé, ancien (La Tour)
Ph. Grill past, à S. Louis
M.lle Mad.ne Perron (Gênes)
M. Frédéric Negrin (Paris)
M.me Jenny Demicholi-Ayassot (B. Aires) 15,—
V.ve Malan-Bertalot (Genève) 42,60
En souvenir de C. V., sa famille 200,—
H. Henri Peyrot-Eynard 25,—
Henri R,ivoire (Cn Veïa) 10,—
Total
2549,85
50,—
10,15,—
100,50.—
5,—
31,25
15,
21,40
L. 3140,10
Abonnements payés.
MM. H. Genre-Bert, Villesècbe, 1899; Moreno,
Gênes, 1899-1900 ; Iiig. Pellegrini 1900; Malan,
Nice, 1900 ; Gibaoii, Edimbourg 1901.
LEGGETE
ogni mattina ia, GAZZETTA DEL POPOLO
che è il Giornale il meglio informato
e il più antico del Piemonte
II suo servizio telegrafico è il più completo
Coloro che si abbonano alla Gazzetta
del Fù-^olo direttamente al ano ufficio
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cartolìpr '«glia, hanno diritto:
1. Alla Gazzetta del Popolo della Domenica,
settimanale, illustrata;
2. Alla urojinca Aizricola, colle lezioni della
Scuola Airrm'ia dcll’Uiiiveraità di Torino;
B. Al Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Pìnauziarie, coll x Tabella bimensile dei corsi dei principali
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d’Europa.
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francesi, la Gazeetta del Topfdo si è assicurato lih
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in Torino riceveranno gratuitamente i nnmeri d<>x)pi,
colle corrispondenze dei comuni di tutte le ptovincie
piemontesi; la Cronaca Agricola., le Estrazioni
Finanziurie e la ^zzetta del Popolo della DoirariaolfustrataV L’abbonamento per le
.f 4 t.tr.viTfà T. I tíO ..1 .A...«»»
menìca (lettera _ . _______
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