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Â
LE TÉMOIN
ECHO DES VAI^ÉES VAUDOISES
Paraissant cliaqne Jeudi
Vous me sarei témoins, A«t. 1,3 Suivant la vérité ^ec la charité. Epli. IV, 15. Que ton régne vieune. Matth. VI,
^51
K O III III II i ■■ ti :
« Je veux brûler, mais de ta flamme » —
Aiigu.ste Caffarel ou le soldat Adèle —
La Commémoration d’Aonio Palearig —
Correspoiidanes — Chronique vaudoise —
Revue Politique — Avis.
JEVEUrBRULER, MAIS DE TA FLAMME
Il est froid notre cœur parceque
nous avons rencontré mainte déception dans la vie, parceque nos efforts
sont demeurés stériles, nos intentions
les plus nobles ont été méconnues,
nos élans d’alTecliori ont été refoulé.s,
méprisés. Il est froid notre cœur,
car même lorsque la vie nous a
donné quelque chose de ce que nous
lui ilemaridioiis, nous n’y avons trouvé que peu de plaisir, beaucoup de
désenchantement. Il est froid notre
cœur parceque nous ne voyons ^autour de nous que des personnes
cherchant leiir intérêt, les unes
!e cherchant ouvertement, cyniquement, d’autres se couvrant elles mêmes-et leurs œuvres du voile de la
religion et de la charité. Il est froid
notre cœur parceque cet égoïsme qui
nous répugne, qui nous repousse,
chez les autres, il règne en nous; i
oui, il est là, toujours là, ce froid
calcul qui nous dirige ;Bp.tre
vie habituelle;, «ne fais
t’en coûtëràrt un’ sacnficeTI^^
tu y trouveras du gain ou de la
jouissance ».
Il est froid notre coeur, et nous
sommes malheureux à cause de ce
froid même. Te souviens-tu de cette
journée d’hiver, où obligé de rester
exposé pendant de longues heures
à un vent glacial, lu sentis la chaleur vitale abandonner graduellement tes membres; n’est-ce pas, comme tu te sentais mal! Et cependant
ton cœur était resté chaud. Si ton
cœur s’était refroidi tu serais mort.
Au moral, ce n’est pas la même
chose: on peut donner à ceux qui
nous entourent l’impression que nous
avons chaud, et cependant se sentir
glacé au fond même de notre âme.
Avec cela on vit, mais on se sent
mal.
2
s ; '-^
130
Et on se sent mal, non pas seulement à cause de ce défaut de
chaleur, essentiel à la jouissance de
la vie, mais aussi parcequ’on se sent
séparé de Dieu. Un cœur froid c’est
l’opposé, c’est l’ennemi du Dieu qui
est amour. Un cœur froid ne peut
pas prier ici bas, il ne pourra pas
entrer dans le ciel.
Ah! qui nous réchauffera? qui fondra
notre glace? Qui nous fera brûler?
Aucun de nos compagnons de pèlerinage. Le voyageur assailli par le
gel, comment pourra-t-il réchauffer
son compagnon de route? Si même
il a un peu de chaleur au dedans
de lui, en a-t-il assez pour en donner
à d’autres? Et à supposer qu’il en
ait assez pour en mettre un peu à la
disposition de son frère, qu’est-ce
que ce peu pour rendre l’élasticité
à ces m^nlbres engourdis, faire battre ce cœur arrêté, faire brûler ce
sang glacé?
Il faut donc renoncera tout.secours?
Non, mon frère. Dieu ne le veut
pas. Vois cet homme qu’il envoie à
ta rencontre sur la route où tu te
traînes avec tant de difficulté. Cet
homme c’est l’AiJïOttr hii même.
Ecoute ses paroles: «Je ne suis pas
venu pour être servi, mais pour servir et pour donner ma vie en prix
de rachat pour toi. Personne n’a un
plus grand amour que celui-ei de donner sa vie pour ses amis. Je siais le
bon berger, le bon berger donne sa
vie pour ses brebis. Je leur donne
la vie éternelle et personne ne les
arrachera de mes mains. « Ecoute le
et crois à sa parole. Ecoute le encore,
encore, et crois en lui de plus en
plus fortement, et tu verras s’il ne
t’ai'iive pas comme il arriva aqx
disciples d’Emmaüs, si tu n’éprouves
pas la délicieuse impressjûn de sentir ton cœur se fondre, puis re réchauffer, puis brûler. Reste avec lui
dans une communion constante et
intime et tu verras si non seulement tu ne jouis pa.s, si tu ne le
glorifies pas dans son amour, mais
si tu ne reçois pas de Lui une nouvelle,une merveilleuse puissance d’aimer. II en a été ainsi pour d'autres;
il ne peut en être autrement pour
toi. On ne peut pas s’approcher, demeurer exposé à ce soleil d’amour
sans brûler: «L’amour de Christ me
possède», s’écriait l’apôtre Paul. «J’ai
une tristesse et un continuel tourment dans le cœur, car je désirerais
moi-même d’être séparé de Christ
pour mes frères.... O mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau
les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en
vous .... Notre bouche s’est ouverte
pour vous, ô Corinthiens, notre cœur
s’est élargi, vous n’êtes pas à l’étroit
dans nos entrailles ».
Frère, que dirais tu de quelqu’un
qui arrivant tout transi, presque paralysé de froid, à la porte d'une maison hospitalière, sur le seuil de laquelle se tient un homme qui, non
seulement l’invite, mais le supplie
d’entrer, pour échapper à une mort
certaine.... se détournerait et se replongerait dans la tourmente. Ne l’appellerais-tu pas un in-sensé; ne l'accuserais-tu pas de s’être tué? Et ne
jugeras-tu pas ainsi plus sévèrement
encore celui dont le cœur est froid,
dont l’âme va périr, et qui refuse
de se laisser entourer par les bras,
qui refuse de se laisser serrer sur
le cœur de Jésus-Christ ?
3
- 131 - ■'
Non ce n’est pas ainsi que tu veux
en agir. Tu veux aller à lui, tu veux
rester auprès de lui, tu veux faire
ta prière constante do ce cantique:
Je veux brûler, mais de La flamme,
Luire mais de ton jour,
De ton âme animer mon âme,
Aimer de ton amour.
Voici Jésus, ton sang me reste;
Il a coulé pour nous.
Embrase moi d’amour céleste
O mon céleste époux. H. M.
Égiiste CaU, ou le soldat fÉle
(Né Qn 1823, mort on 1845)
Auguste Caiïarel de Saint Jean, fiis
de Jean Pierre et de Pétronille née
Meille, après iivoir suivi l’école primaire de l’excellent Daniel Meille
son parent, était |>asso au Collège
Vaudois de la Tour et y avait étudié
jusqu’en 1843, sous la direction de
MM.' Jean Revel et B. Malan. En
Janvier 1844, il fut appelé sous les
armes et dut, à son grand regret,
renoncer à la théologie pour entrer
• dans l’armée piémontaise.
A peine arrivé au régiment, ses
peines commencèrent, car tout de
suite il se professa ce qu’il était, un
fidèle di.sciple du Seigneur, refusant
son adhésion à tout acte qui, devant
sa conscience, était entaché d’idolâtrie. C’est ce que nous apprennent,
les deux lettres que lui adre.ssèrent
sous la date du 10 Mars 1844, son
oncle, le procureur David Vola (le
père de notre cher notaire) et son
grand-père le pasteur Josué Meille.
« Mon très cher Auguste 1 — Tiens
ferme, sois prudent; c’est une grande
grâce que Dieu t'a faite de te donner la force de lui rendre témoignage devant l’homme, quand même
tu devrais être haï de tout le monde
à cause de Christ, que nous devons
tous servir et confesser. Si tu persévères jusqu’à la fin, tu seras sauvé.
Ne crains rien. Que Dieu veuille
nous donner la foi et t’assister d’une
fa0on particulière dans tes épreuves
par son Saint Esprit. Dans les circonstances où vous vous trouvez je
pense que la méditation du ch. X
de St. Matth. vous fera du bien,...
Ton oncle D. Vola.
« Mon bien cher Auguste. — Ta
2,de lettre, arrivée le 24 février m’a
été autant et plus agréable que la
précédente. Elle nous a tous réjouis
en nous annonçant l’heureux état
de ta santé et l’exemption d’être
mis au caveau comme tu t’y attendais. Ta bonne maman avait quelque
crainte à cet égard, n'ayant plus
reçu de les nouvelles, mais je l’ai
rassurée en lui communiquant ce
que tu rn’as écrit, et en ajoutant,
qu’au lieu de t’exposer à être mal
vu de tes supérieurs, ta courageuse
persévérance à demeurer lidèle à
tes devoirs religieux, pe pouvait que
les porter à t’estimer davantage.
C’est du moins ce que notre bon
Colonel (Beckwith) est venu me
témoigner hier d’avoir vivement é
prouvé, à l’ouie de la ferme résolution de ne pas fléchir le genou à
l’élévation de l’hostie. 11 en a été si
édifié qu’il a voulu l’écrire d’abôrd
à M. Gilly.... Sois attentif à remplir
assidûment tes devoirs envers tous,
même envers ceux qui peuvent t’injurier; sans rancune, sans ostentation,
c’est le vrai moyen de rendre notre
religion honorable et d’en faire voir
l’excellence. . .
Tu ne pourras jamais procurer de
plaisir plus vrai, plus vif, plus propre à répandre la joie sur ses vieux
jours, à celui qui se réjouit de pouvoir se dire ton bien .affectionné
grand-père J. Meille, »
X X
Les amis du jeune soldat se doutaient bien peu en écrivant ces lignes
4
.'■A*'..
- m
que l’orage, qui grondait depuis
quelque temps, venait d’éclater sur
sa tête. Il le leur apprend dans une
lettre datée elle aussi du 10 mars
4844:
« Cher grand-papa! — C’est toi,
le guide de mon enfance, que je
veux instruire le premier de mon
emprisonnement et de sa cause. Hier
(49 mars 4844) je montai ma première garde au Palai.s ducal. Le
S.t Sacrement passe; la sentinelle
crie: aux armes! Nous y courons.
Le capitaine ordonne les honneû'rs:
j’exécutai le mouvement d’armes
jusqu’à Ginocchi in terra! Je refusai
de m’agenouiller. — Le sacrement
passé, nous rentrons et le capitaine
de la garde me demande les motifs
de ma conduite: je lui dis que ma
conscience répugnait à faire un tel
acte. Il me répondit qu'il n’était pas
question de religion, et que je devais
faire ce qu’il me demandait par egard pour lui et non pour autre
chose. Je lui dis qu’oui. Le sacrement
repasse; nous recourons aux armes,
et bien que réitérément le capitaine
m’ordonne la génuflexion, je n’en
continue pas moins à demeurer
debout, de sorte que pendant que
les autres sont à genoux, il m’ordonne de a-entrer au corps de garde
oh, bientôt après, il me taxa dünsuboi'dination. Il fait son rapport au
Commandant de place,, me fait relever et conduire au prévôt. Voilà
l’aflaire comme elle s’est passée. Si
j’ài pris un acte, qui soit purement
militaire, pour un acte qui m'a paru
évidemment religieux et qui ne le
soit pas, ce serait avec raison que
je serais puni. Mais je n’ai eu en
vue que de remplir mes devoirs et
non de manquer à mes .supérieurs.
Dirige-moi. Dans cette affaire, d’autres de mes officiers n’y veulent
voir qu’uq acte de service où la
religion n’entrerait pour rien. Si tu
crois qu’il est de mon devoir de
tenir !)on contre cela, le mieux esl
de remplacer ? 'Autrement on me
considère comme coupable de grande
insubordination et comme méritant
d’être puni par la chaîne militaire.
Fais en part à ma bonnê mère et
à mes autres parents de Turin. Disleur que je suis content d’avoir rempli mon devoir; au moins je le regarde comme tel, et que la prison
avec une conscience tranquille me
paraît préférable à toutes les commodités de la terre avec un cœur
bourrelé par le remords. Réjouissezvous plutôt avec moi de ce que
Dieu m'a donné la force de faire ce
que j’ai cru bien » (A. suivre/.
llMNÎHIlMTIOüD’iOIVIOPiLBlfilO
Gomme nous l’avions annoncé,
cette commémoration a eu lieu le
43 Avril, à Colle de Val d’Eisa, et
comme tout le faisait prévoir , l’évangélique Âonio, celui qui est mort
à cause de sa foi en Christ, y a paru
comme «l’apôtre de la raison».
Heureusement jqu’une voix, rendant
témoignage à ce qu’Aonio a réellement été, s’est fait entendre, sinon
dans la séance officielle, au théâtre,
du moins au banquet qui l’a suivie.
Nous traduisons, à l’usage de nos
lecteurs, une partie du discours
prononcé, à cette occasion par M.
le prof. Comha :
« En sortant de la conférence que
nous venons d’entendre { celle du
Prof. Maffei) je me demandai: «Quel
a été l’idéal de Paleario, son secret,
la vie de sa vie? Vous l’avez entendu
déjà: trois fois on lui demanda ce
qu’il fajiait croire et trois fois il répondit: Christ. Il était alors professeur à Sienne. Plus tard, dans une
heure de crise, il dit: « Mon espérance repose en mon Christ, que
j’ai toujours servi ». Plus tard encore,
vers la fin de sa vie : « Je me prépare
à m’en aller avec Christ, auquel
je me suis consacré dés mon jeune
âge. » Et qui ne sait qu’il a offert
sa vie eu holocauste, décidé comme
il l’était à sceller sa foi de son sang?
5
- 133 —
«Etait-il catholique? Si catholique
est celui qui a foi au Pape, Paleario
le fut seulement de naissance et
non de sa libre volonté. Quiconque
en appelle à Christ, comme il le fit,
et se fait maudire et brûler par le
Pape n’est ni papiste ni catholique.,
Non, celui qui aime Christ trois fois
ne peut pas être d’accord avec celui
qui prétend être le successeur de
l'apôtre qui le renia trois fois.
« Fut-il alors protestant? Oui il
protesta, mais italianamente, c’est
à dire avec indépendance et sans
perdre de vue les droits de la pensée et de la patrie, pas plus que
ceux de la conscience, et en protestant il désira l’unité. Il louait ïnen
des choses venant de la docte Mlemagne; d’autres il les censurait. Il
supplia les théologiens d’outre monts
de ne pas déchirer la bannière de
Christ par leurs dissensions. « Au
moins, par égard pour Christ et pour
les besoins actuels », écrivait-il, «serrez les rangs; réunissez-vous sous
l’étendard de Christ, si vous avez
à cœur la victoire. Si vous différez
touchant ririterprélation de certains
passages, est-ce' une raison pour
vous lacérer l’un l’autre? Que chacun garde son opinion et respecte
celle de son frère, etlejour viendra où
' l’unité s’accomplira. » Désespérant
d’obtenir runion des théologiens, il
pensa la demander à l'Empereur et
aux Princes: «Ecoulez, je vous en
supplie, la parole que Christ vous
dit par ma bouche. Tous vos eiforls
doivent tendre à réédifier la république chrétienne divisée par les
sectes. Nous travensons une crise
difficile. On a invoqué de toute part
l’aide des théologiens, mais la diversité de leurs interprétations a engendré tant de sectes que les villes,
les bourgades, les villages et même
les plus humbles chaumières sont
en proie à la discorde. Je contemple
par la foi le jour de la concorde,
quand les peuples, ayant déposé
leurs haines invétérées, se réuniront
sous l’étendard de Christ. » Mais il
paria en vain à ce siècle intolérant,
remarque Donnet. 11 prévint nos
temps, de sorte que Ton pourrait
résumer la manière de penser de
Paleario, au moyen de la parole de
Vinet: « Par la liberté à l’unité, »en
ajoutant: « Et en attendant, l’union.»
« Aujourd’hui plus que jamais Paleario patronnerait la cause de la
réformation de la Réformation, pour
s’approcher toujours plus de son
idéal. Si sa réformation avait pris,
nous aurions peut-être, en Italie, TEglise de Christ, une église, sans
prêtres, une société heureuse et forte
moyennant l’harmonie de la foi, de
la pensée et du patriotisme. Àu lieu
de cela, que voyons-nous? Une société divisée, déchirée en elle-même.
Ici des libres penseurs qui méprisent
la foi comme une absurdité ; là des
croyants qui méprisent la libre pensée
qui est à leurs yeux une hérésie;
et qui souffre de tout cela si ce n’est la
patrie languissante, souffrante à Tomhre des baïonnettes. Je ne me résigne pas, moi, à ce sort et je dis,
au nom de Paleario: Vive la triplé
alliance, non pas des armes, mais
de la foi, ^ la pensée et du patriotisme ! Plifsieufs des collègues de
Thon. Luohini ont admiré, lors des
fêtes de la Glorieuse Rentrée, Tunion de deux de ces éléments. Qu’il
vienne aussi le troisième, etpuissionsnous avoir la trina tmione rêvée par
Paleario. Que si aucuns ne saluent
en lui que le libre penseur, je ne
discute pas leur manière' de voir;
j’en prends acte et je demande une
chose seulement : qu’ils soient cohérents. Demain, dans le champ de la
discussion, qu’ils n’oublient pas que
les coreligionnaires de Paleario eux
aussi pensent librement. Et maintenant que j’ai rappelé l’idéal de Paleario, il ne reste qu’à souhaiter qu’il
revive. Et alors la commémoration
que Ton fait aujourd’hui en l’honneur
*;d’Antoine de la Paille (Aonio Paleario; ne sera pas un feu de paille,
mais un feu qui ne s’éteindra plus».
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Ce discours fut, paraît-il, interrompu, pour ainsi dire, à chaque phrase,
par de chaleureux applaudissements.
Il suscita, il est vrai, une vive protestation de la part du prof. Malîei
qui s’écria: «Gomme je ne crois pas
en I)ieu, je ne crois pas au Christ».
Mais enfin, le témoignage a été rendu,
rendu dans des circonstances particuliérement difficiles, rendu devant
des députés, des professeurs, des
étudiants qui tous adhérent plus ou
moins à cet athéisme scientifique
qui est en train de tuer au moral
la partie cultivée de notre peuple.
Nous éprouvons dès-lors le besoin
de remercier M. Combe et de lui
dire : Vous avez fait une bonne action à l’égard de la mémoire du
martyr, et à l’égard du Maître qu’il
a servi et pour l’amour duquel il
est mort.
H. M.
COBRESPONBANCE
A Monsieur le Rédacteur
du Témoin.
Cher Monsieur,
Italie, fe 19 Avril 189CT.
J’ai été trés-étonné en lisant 1e
dernier N° du Témom, d’y trouver
les lignes suivantes ( page Î26).
<c Avant que les pasteurs se sépa» rassent, M. le Modérateur leur
» recommanda de faire tout ce’ qui
» dépendait d’eux pour raviver l’in» térêt de leurs paroisses pour l'œu» vre de l’Evangélisation en Italie.
« Quelqu’un proposa que la Corn» mission nous envoyât de temps à
D autre un Evangéliste avec le man» dat de parcourir successivement
» nos paroisses, nos villages, nos
)) hameauæ, dût-il y consacrer trois
» semaines, un mois de son temps.
» Cette proposition fut bien accueillie
» des pasteurs, et qui plus est, du
» Président de la Commission, que
)) nous avions Vavantage d’avoir
» au milieu de nous. »
Je le répété, j’ai lu ces paroles
avec grand étonnement car la proposition susmentionnée n’est pas précisément quelque chose de nouveau.
C’est tout simplement üne proposition.... oubliée par nos autorités
ecclésiastiques. Je lis en effet dans
le Compte-rendu du Synode de 1888
à la page 40, l’article suivant: « Art.
» 37. - II Sinodo incaricà il Comi» tato di Evangelizzazione, di fare
» visitare ogni anno, previo accordo
» colla V. Tavola, tulle le parrocchie
» delle Valli da uno o più evangelisti
» al fine di destare in es.se maggiore
» interesse per l’opéra di Evange» lj|!zazione. »
Je ne sais pourquoi cet article a
été oublié. En tous cas il me semble
qu’il n’y a autre chose à faire maintenant qu'à exécuter les décisions
du Synode de 1888,
C’est du moins l’opinion et le vif
désir de votre bien dévoué en C.
Frère Jean.
XX
Bol)!,. lo 22 Avril 1890.
Monsieur le Directeur.
Il est peut-être un peu tard pour
vous parler de quelque chose qui
ailleurs passerait inÉperçu, et qui*
constitue bel et bien un évènement
pour nous, qu’on appelle à tort ou
à raison de l’autre monde, comme
si ce qui passionne les mortels d’autres pays nous laissait dans la plus
parfaite indifférence. 11 n’en est rien
cependant. Il n’y a pas longtemps,
environ trois cents personnes se
pressaient dans la Grande Ecole qui
avait été admirablement décorée de
verdure et de fleurs, et ornée de
drapeaux et des portraits de nos
souverains et bienfaiteurs. Ce n’était
pourtant ni un bicentenaire, ni le
17 Février, ni le 14 Mars; c’était
tout simplement l’Union Chrétienne
qui voulait dire à ceux qui pouvaient
l’ignorer encore qu’elle était née, et
7
" - 135 - ■
■■ ■'■''!*}
qu’avec l'aide de Dieu elle voulait
vivre et faire quelque chose. Et
comme, le 17 Février, quelques uns
de ses membres avaient dû se tenir
bien coi à cause de l’inlluence, et
qu’il était juste et convenable de
laisser le l4 Mars à sa sœur aînée
du Villar, elle a choisi un des derniers jours de Mars pour donner un
faible aperçu de ce qu’elle a su faire
en moins de deux ans de vie.
Après une courte allocution de
notre pasteur sur ces paroles de S.t
Paul : «Que toutes les choses qui sont
véritables, justes, honnêtes et pures...
occupent vos pensées», le président
, donna un compte-rendu très intéressant de l’activité de la Société
depuis sa fondation, qui ne date
que de l’automne de 1888. C’est peu
sans doute, mais c’est’’l!léjà un beau
petit commencement, et si les 45
membres dont se compose notre
association, parmi lesquels plusieurs
jeunes pères de famille, savent être
unis et vivre en chrétiens, comme
le dit notre nom, nous serons une
force et nous pourrons être un levain
puissant.
Une vingtaine de morceaux, entre
dialogues, récitations et chants, le
tout assez bien choisi, constituaient
la pièce de résistance, et ce qui
prouve que le public ^ payant s’il
vous plaît, a été réellement satisfait,
c’est le fait que personne ne voulait
s’en aller, quand à 10 heures le
programme a été épuisé! Peut-être
cela voulait-il dire : à une autre
fois, alors.
Les unions chrétiennes de la Tour
du Villar et d’Angrogne avaient tenu
à se faire représenter à notre fête,
et nous avons serré cordialement la
. main à leurs représentants, comme
nous avons entendu avec plaisir les
paroles de bienvfeillance et d’encouragement que quelques uns d’entre
eux nous oni adressées. Et maintenant que notre brave et sympathique
président nous pardonne, mais noussommes bien obligés de dire que
s’il n’avait pas travaillé fort et ferme
et con amore, tout en ne négligeant
aucun des devoirs de son école,
nous n’en serions, jamais arrivés à
ce point. •
Puisque je tiens la plume, je vous
dirai aussi' que Dimanche dernier
nous avons eu la fêle des promotions dans le temple. Organisée un
peu à la hâte, afin d’y faire participer bien des écoliers qui, à peine
l’école fermée, vont en service soit
aux environs soit de l’autre côté du
coi de la Croix, les élèves qui ont
fréquenté pendant l’hiver nos onze
écoles n’étaient pas tous présents,
autrement nous en aurions eu la
bagatelle de 395. Gela ne nous a
pas empêchés de passer une heure
utile et agréable à tous égards. Le
président adressa à l’Assemblée
quelques paroles sur Proverbes IV,
4; il donna un compte-rendu sur la
marche de renseignement pendant
l’année, nous parlant des élèves, des
régents, des locaux, de la discipline
etc, après quoi l’intituteur paroissial
,et deux autres membres de la Commission des écoles adressèrent à leur
tour la parole aux élèves et aux parents sur leurs devoirs respectifs.
Quoique la maladie ne nous ait pas
épargnés, et que la mort nous ait
enlevé cette année encore de chers
élèves, nous avons sujet de bénir
Dieu des progrès qui ont été constatés, et en particulier du sérieux et
et de l’esprit chrétien qui anime tous
nos chers instituteurs auxquels Dieu
veuille multiplier force eh grâce.
A. B. C.
ClironiquI Yaudoise
Torre Pellice. — Nous avons le
plaisir d’jannoncer que, aujourd’hui
même (vendredi 25 avril courant),
M, le»D.r A. T. Pierson, le prédi-,
cateur bien connu de Philadelphie
(Etats Unis), arrivera au milieu de
nous, dans le but de nous entrete
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— i3f> —
nir de la grande œuvre des Missions
chréüennes.
Nous espérons que le D.r Pieraon
pourra présider Dimanche, prochain
une réunion à 3 h. au Ciabas et une
autre à 7 1^2 dans le temple neuf
de La Tour.
La renommée de M.r Piei'son et
la cause qu’il plaide, de pays en
pays, et qui est celle des Missions
parmi les peuples payons, ne peuvent manquer de lui assurer, partout
où il se présentera, de nombreux
auditoires.
ftevue Polilique
Kallf« — La politique n’a pas
tout-à-fait gardé le silence pendant
ces semaines de vacance des Chambres. Il s’est fait tout un travail extra-parlementaire, ayant pour but,
soit de susciter de l’opposition au
Ministère, soit de le rappeler amicalement à une politique moins ambitieuse et plus en rapport avec les
conditions économiques du pays,
11 y a eu d’abord une réunion à
Milan, à laquelle ont pris part plusieurs députés et sénateurs appartenant au paiti modéré, au nombre
desquels se ti'ouvait l’ex-ministre
Saracco, On y a surtout insisté sur
la nécessité d’améliorer la situation
financière, non pas en imposant de
nouveaux sacrifices au pays, mais
en faisant toutes les économies possibles. Quant à la politique étrangère,
sans toucher à la triple Alliance, on
désire entrer avec la Fiance dans
des relations plus||ordiales et établir
un modus vivendi qui mette fin à
la guerre de tarifs.
Une autre réunion, qui n’était pas
d’opposition, a eu lieu à Turin. 22
députés piémontais se sont réunis
chez l'un d’entre eux, l’hon. Chiesa.
M. Peyrot était du nombre (R#*: Tegas a, dit-on, adhéré à la réunion
de Milan). Ici aussi on a exprimé le
désir qu’il y eût une politique plus
prudente et plus modeste surtout
par rapport aux finances. -Mais au
lieu de chercher à atteindre ce but
en créant un parti d’opposition, les
députés piémontais préfèrent encore
attendre les réformes du Ministère
lui-même, dans lequel ils déclarent
d’avoir confiance, et ils ont chargé
le député Villa d’être l’interprète
de leurs désirs auprès de Crispi.
Enfin un autre mouvement, et
celui-ci de vraie opposition, s’est
fait à Naples, sous les auspices des
Triumvirs Magliani, Nicotera et Tajani. Ils ont organisé un grand banquet, auquel, cependant, un bien
petit nombre de députés (16 seulement et deux sénateurs) ont pris
part. Magliani y a prononcé un discours dans lequel il critiquait beaucoup de choîHs dans la politique du
Gouvernement; mais on n’y a pas
trouvé ce qu’on attendait: un vrai
programme à opposer à celui du
Ministère. Et puis, eût-il donné le
plus beau programme, comme ce qui
prête le plps le flanc à la critique
c’est la politique financière, et comme
Magliani est en grande partie responsable dé la triste situation où nous
nous trouvons à cet égard, ce n’est
pas précisément de lui que nous
pouvons attendre de la réforme.
Franeo. t- Le Président de la
République a été reçu avec enthousiasme par la population du Midi
de la France. Le gouvernement italien avait envoyé une escadre de 4
vaisseaux commandée par l’amiral
Lovera di Maria, qui était chargé de
remettre à Carnot une lettre du Roi.
Le Président s’est montré vivement
satisfaif de cet acte de courtoisie.
Carnot a poursuivi son voyage en
Corse.
LA CONFÉRENCE du Val Pélis est convoquée pour Mardi, 6 Mai, à 9 h. du matin,
à la Tour. Les amis des autres Vallées y
sont cordialement invités.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Impripierie Alpina,