1
première Année.
2 iv,rjj J 875.
i\. 13.
f • > f
•Jour’nal <io VEg-lisief Évang^ôliquo Vaixcloîse
Paraissant {chaque Vendredi
VoM« me serez lémoins. Actes I. 8.
Suivant la tériU^ ntec ta charité.
Prix db l’abonmrmbnt fab an
Intérieur................3
Suisse...................» •'>
France, AUemagne . . » ^
Oran<Je-Rrctagne et Hollande » ^
On s'abonne : h nerol au Bureau de l’administration .iMûon .Wicol.
A La Tour chez M. (tIi.lî libraire.
A Turin chez M. feoss, via Pío Quinto, n. lô.
A Pumaretchez M- Lantarbt Paai. /directeur.
Pour la France lés abonnemenis «e font a la
T.ibr. Bonhqürb^ N. 47. Rue de Lijle, Paris.
Un Numéro séparé: 10 cc/*(imes.
Annonces à lu 4.<*'page iô centimes pnr ligne.
On reçoit pour abonnenuenis et
insertions des timbres*poste de
tout pays.
îSoatiiiiaii'e.
Le nouvean réveil religieux,
la faute ? — Chronique locale.
eriplion.
A qui
Sous
LE iXouvëau Réveil bel igielx
On ne saurait mettre en doute
la réalité, le sérieux et l’importance du réveil religieux qui s’étend dans la plupart des églises
protestantes. Le besoin en était
senti. Adolphe Monod disait déjà
en 1847: • Tandis que la doctrine
de Jésus-Christ, sa morale, son
œuvre, son histoire, ont été si
soigneusement étudiées et si clairement annoncées, où sont-ils,
ceux qui ont fait à sa personne
vivante, à sa présence spirituelle,
à la coinmuniou intérieure avec
lui, la part que le Saint-Esprit
leur a faite dans l’Evangile ? Si
l’on a pu dire d'une certaine prédication qu'elle offre un christianisme sans Christ, n'a-t-on pas pu
reprocher quelquefois à la nôtre
qu’elle offrait plus de Christianisme que de Christ, et que lorsqu’elle offrait Christ lui-mème,
c’était un Christ extérieur plutôt
que le Christ intérieur, et s’il est
permis d’ainsi dire, un Christ parlé
et écrit, plutôt que le Christ reçu,
senti, vécu? Aussi bien, il n’j a
rien là à quoi l’on ne ciùt s’attendre,d’ajaès la J lact' doüiiiJe ilaiis
le réveil au Saint-Esprit. Le Père
et sa grâce imméritée, le Fils et
son sacrifice expiatoire , oi.t été
bien plus contemplés de nos jours
que le Saint-Esprit, sa personne,
son œuvre et tout ce monde nouveau c]u'il crée dans un cœur...
Avec celte lacune dans le réveil,
il ii'éiait pas possible que la per
sonne vivante de Jésus-Christ ,
qui ne nous est révélge, disons
mieux, qui ne nous est communiquée que par le Saint-Esprit ,
fût mise au rang qui lui est dù ...
I Voilà pourquoi on est triste, irrésolu , découragé même, comme
si l'Evangile eût perdu de son
ancienne puissance , et qu'il ne
nous eût pas tenu tout ce qu’il
avait promis : mécontent du passé.
I on demande à l’avenir un réveil
! dans le réveil. Eh bien.ee réveil
dans le réveil est réservé à la
contemplation de la personne vi vante de Jésus-Christ ».
M. de Pressencé disait eu 1S57:
« Mes frères, n'éprouvez-vous pas
un ardent désir de voir le ciel se
rouvrir et l’effusion de l’Esprit
se répandre de nouveau sur nous?
Ne seiu-on pas généralement que
la sève de notre christianisme
est ralentie? Dieu nous a accordé
sans doute des grâces excellentes.
Mais nous n'avons ni le cœur de
feu de l’Eglise primitive pour aimer ce monde qui périt, ni sa
langue de feu pour lui parier;
notre Christianisme est frappé d'un
triste caractère de médiocrité... »
Maintenant quel est le caractère
du réveil actuel? On a dit que
ceux qui en sont les principaux
instruments n’annoncent rien de
nouveau. En effet nous ne pouvons y découvrir aucune nouvelle
docu’ine que c'.'iif.s qui ont, è(o proclamées par les apôtres, les premiers chrétiens, les réformateurs,
les Francke, les Spener, les Zinzendorf en Allemagne, les Weslej et les Whiteüeld en Angleterre, et les hommes du réveil
du commencement de ce siècle.
I — Mais nous croyons au progrès
I dans l’appropriation de l’Evangile,
comme doctrine et comme principe de vie; et le réveil, auquel
nous assistons, peut être destiné,
avec la bénédiction de Dieu, à réaliser ce double progrès.
En effet, nous lisons dans une
lettre sur les réunions d’édification
ou (suivant le terme adopté) de
cousécrufiun de Marseille, adressée à VEglise Libre par M. Luigi
les paroles qui suivent : u Je remarquai , dans une allocution de
M. Théodore Monod, dès le premier soir, un des caractères spéprêtent... réveil , qui est
de souligner, à'acvt'uhM’r certains
mois bibliques que noii.s avons
affaiblis , de remplacer l’aspiration par la possession . le désir
vague par le ferme espoir: « Alloiis
au trône de la grâce , distiit M.
Monod, non simjdemeni pour demander miséricorde , chercher la
grâce , mais afin d'obtenir miséricorde et de trourer grâce».
Les idées et les faits que le
nouveau réveil relève d’une manière toute spéciale sont: la délivrauce du péché, la consécration
entière à Dieu et la snnctilieatmn
par ia foi. M Monod s'exprime
dans le Lihératevr , journal du
Réveil, comme suit.“ Jésus-Christ
nous unit à lui dans sa résurrection comme dans sa mort, et
nous affranchit, non seulement de
la condamnation que nous avons
mériiée, mais de la puissance du
péché, du fardeau de.s soucis, de
la crainte de l’avenir, en un mot
de toute servitude, pour nous faire
entrer dans la libeité glorieuse
des enfants de Dieu. Tout cela ,
par la foi , afin que ce sc.it par
grâce ».
A Marseille il a expliijué la
sanctification par la grâce en di-
2
5Ò
LE TÉMOIN
sant: Notre vieil homme*^est crucifie' avec Christ; nous sommes
justifiés et sanctifiés du même coup
par notre union avec Lui. Le pria- '
oipe de toute sainteté est de main*
tenir et d’afiFermir cette relation
par la foi ». Ainsi la délivrance
du péché , la sanctification viennent de Dieu, de la communion
avec Christ par le Saint-Esprit,
comme le pardon, la justification
vient de Dieu. — Cependant M.
Monod a dit aussi ; « Dieu ne
peut pas croire à notre place ; »
évoquant ainsi, à son heure, la
fonction de la volonté.
4 QUI L4-FAUTE’
V.
/’Suite coir numéro 10/.
Nous pourrions prolonger indéfiniment cette revue des adversairesde l’Evangile et signaler encore
une foule d'obstacles qui en contrarient la salutaire expansion, car
si le Sauveur a pu dire que le
monde ne l’a pas connu et ne l'a
pas reçu, il n'est pas étonnant que
tout ce qui est du monde ne goûte
pas sa doctrine et s’efforce de
l’étouffer. Nous pensons toutefois
qu’il vaut mieux nous borner à indiquer, en finissant, l’une des causes les plus puissantes, si ce n’est
la principale de la lenteur des progrès de l’Evangile dans le monde.
Dieu nous est témoin que nous
voudrions de tout notre cœur la
passer sous silence , si c’ était
possible, l’ignorer entièrement, et
la cacher à tous les regards. Mais
la nier serait résister à l’évidence
et la taire serait mentir à la vérité. Cette cause principale du peu
du progrès de l’Evangile au sein
des églises dites évangéliques , et
au dehors par leur moyen , c’est
l’infidélité ou l'incapacité d’un
grande nombre de ses ministres ,
de ces prophètes et évangélistes ,
pasteurs et docteurs que le Seigneur
a donnés pour l’œuvre du ministère , pour Védification du corps
de Christ. Ephés. iv, 11-13.
11 a été de modo , pendant assez longtemps, de rejeter sur la
théologie allemande toute la faute
du relâchement dans la doctrine et
dans la vie qui, de proche en proche . a gagné toutes les églises
sorties de la réforme. C’était com
mode, maia ce n’e'tait ni généreux,
iül vrai, —jLe fait^ est qû’à tout
prendre, la science théologique
allemàude a rendu plus de services qu’elle n’a causé de dommages
à la vérité. Ce n’est jamais la critique sérieuse, qui, si souvent en
Allemagne, s’unit à une fui d'enfant et à une piété vivante , qu’il
faut redouter : celle-là guérit plus
de blessures qu’elle n’en fait. Celle
qui a fait un mal immense au
sein des multitudes ignorantes ou
frivoles, c’est celte critique légère,
de science moqueuse et impie,
pour laquelle il n’y a rien de sacré,
etqui parait s’être donné pour mission d’attiter ou de retenir avec
elle dans la boue les âmes qui aspirent à s’élever et à se purifier.
Le rationalisme allemand qui,
pour le dire en passant, n’est qu’en
partie le produit de la critique allemande , a pu s’allier parfois à un
profond respect pour la personne
et pour l’œuvre de Jésus-Christ ,
et,par une heureuse inconséquence,
proclamer du haut de la chaire les
grandes vérités du salut. Transplanté dans les p.ays voisins, il
est de plus en plus devenu , ce
que son nom indique, la substitution de la raison à la révélation ,
la négation du surnaturel. — Que
des hommes qui n’admettent que
ce qu’ils comprennent et peuvent
expliquer , pour lesquels , par
conséquent, la doctrine de la croix
est une folie, que ces hommes qui,
au siècle passé et dans celui-ci
ont formé la grande majorité du
corps enseignant et prêchant dans
l’Eglise , ne se soient pas sentis
appelés à travailler activement au
salut des âmes et à l’avancement
du règne de Dieu, c’est ce qui ne
doit étonner personne. On ne se
passionne que pour ce que l’on
aime, ou contre ce que l’on hait;
or les pasteurs rationalistes, sauf
de rares exceptions, ne se sont même pas beaucoup agités pour propager leurs propres opinions. —
Cela n'était d’ailleurs pas nécessaire. Sur la pente fatale où le
' mène son cœur naturel, l’homme
qu’aucun sérieux appel ne retient,
I qu’aucune exhortation pressante
I ne rappelle, descend infailliblement;
I il se trouvera bientôt, non seule! ment au niveau de son pasteur in
I fidèle, tnais beaucoup plus bas que
! lui. Là où le respect traditionnel
pour la Bible et la lecture fidèle
de la parole de Dieu n’ont pas opposé une barrière à l’action d’une
prédication infidèle, le pasteur rationaliste n’a bientôt plus été entouré que de chrétiens formés à son
image, ayant peut-être encore quelque apparence et quelques formes,
mais ayant renié la réalité de la
piété
Depuis quelques .années l’on a
substitué, dans les pays de langue
française, à ce titre déjà un peu
vieux et discrédité de pasteur.s
rationalistes celui de pasteurs libéraux, qui sonne mieux à l’oreille
et qui , dans un siècle avide de
liberté,semble indiquer un notable
progrès. Et véritablement le pro grès saute aux yeux, et les aveugles seuls peuvent la méconnaître.
Autrefois l’on avait la faiblesse
de cacher avec quelque soin des
croyances lorsqu’on les savait coutrairesaux enseignements bibliques
et aux traditions ecclésiastiques.
On avait quelques égards pour la
conscience des petits et des simples,
en sorte que les plus intelligents
étaient seuls capables de sentir les
lacunes cfune prédication rationaliste, dans laquelle d’autres pouvaient encore trouver une nourriture appropriée à leurs besoins.
Aujourd’hui l’on s est enfin affranchi de ces scrupules trop délicats
et l’on par,^ avec une entière liberté des choses que l’on ne croit
plus, ce qui est propablement plus
facile que de parler de celles que
l’on croit.
C’est ce que nous approuverions
sans réserve, si nous n’étions retenu par une petite difficulté. Pour
nous la seule franchise que nous
nous sentions capable ¿’honorer
c’est la franchise honnête; or telle
I ne nous paraît pas être celle de
plusieurs de ces pasteurs soidisant libéraux qui dans des temples chrétiens, du haut d’une chaire
chrétienne et en présence d’audi.
teurs qui se disent chrétiens, traI vaillent uuveriemeiu à démolir ie
christianisme; qui s'appellent ministres du Jésus Christ et le re! nient publiquement et impudemment. Quand on a le malheur de
ne [dus voir en Jésus Christ qu'un
homme (s’il n’est que cela c’est
; un imposteur) on se retire de son
service, car on ne peut y rester
sans mentir à chaque heure. On
3
LE TÉMOHS
M
sera honnête ailleurs, à celle place
on est un fourbe ou un insensé.
Ce qui, au milieu de beaucoup
de sujets de tristesse et de crainte,
est propre à redonner aux chrétiens quelque espérance de jours
meilleurs pour l’Eglise, c’est, avec
leur ferme confiance au triomphe
de la vérilé, le fait que ces ministres d’erreur et de mensonge qifî
gardent le titre de serviteur du
Christ, se voient négligés et abandonnés par ceux auxquels ils veulent plaire. Les temples se vident
en plus d’un lieu autour de ces
hommes qui sont la honte du ministère chrétien, aussi bien que du
protestantisme. Est-il nécessaire
d’ajouter, qu’avec de pareil conducteurs, une église ne sera pas
poussée dans le champ de la mission ou de l’évangélisation et que
si Dieu n’a pitié d’elle , bientôt
elle aura cessé d’exister?
Si du moins Ions les pasteurs
orthodoxes (nous n'aimons pas ce
mot, mais nous sommes obligé de
l’employer), si du moins tous les
ministres de Jésus Christ qui
croient sans réserve les grandes
doctrines de la rédemption étaient
vaillammenl à l'œuvre pour résister au courant de l'incrédulité
et pour travailler avec ardeur à La
conversion des âmes, à l’édification
du corps de Christ! Mais combien
n’y en a-t-il pas qui, par une déplorable illusion, s’imaginent que
la prédication régulière et correcte
de la saine doctrine est l’infaillible antidote contre tous les poisons de l’incrédulité, du matérialisme et de la mondanité; qu’un
sermon, irréprochable pour le fond
comme pour la forme, porte nécessairement la lumière dans les
intelligences et la conviction dans
les cœurs, qu'il est une nourriture
saine et fortifiante par toutes les
constitutions.
D’où vient donc que les auditeurs réguliers de ces prédications
si correctes etsi orthodoxes.-demeurent si froids et toujours si semblables à eux-mêmes , et que l'on
n’aperçoit rien dans leur manière
d’être qui dénote une vie nouvelle?
C’est que , plus souvent peut-être
qu’en ne le pense, celte orthodoxie
irréprochable est, elle-même, sans
vie , et que par une loi toute naturelle du domaine des esprits ,
elle demeure sans efficace. Quand
on peut parler calmement, froidement ou avec une émotion factice
de la misère de l’homme pécheur,
du jugement, de ré|^rnilé, de l’immense amour de I>ieu,du dévouement sincère au Seigneur JésusChrist, de la nécessitéde la conversion, des glorieuses espérances des
rachetés, l'on ne doit pas s’étonner
que les discours les mieux travaillés ne soient que comme l’airain qui ré.-5onne et la cymbale retentissante. Rien de ce qui ne vient
pas du cœur de celui qui parle,
ne va au cœur de celui qui écoule;
et l'apôtre Saint Jean a donné à
tous ceux qui aspirent à être témoins de Jésus Christ la règle à
suivre pour atteindre la but. • Ce
que nous avons ou’i, dit-il fl Ep. 1,
1) ce que nous avons vu de nos
yeux , ce que nos propres mains
ont touché de la parole de vie ,
c’est ce que nous vous annonçons.
Comme c’est fe coeur qui fait le
théologien, aussi est-ce de l’abondance d'un cœur régéne'ré par la
grâce et plein d’un ardent amour
pour les âmes que vous devez nous
parler si vous voulez nous convaincre et nous gagner à Christ.
11 faut que vous sachiez nous supplier et nous conjurer de nous
laisser réconcilier avec Dieu, que
dans vos exhortations luuis sentions battre votre cœur, si vous
voulez que nous soyons convaincus
et vaincus pour la vie. 'Voilà ce
que nous dirions aux pasteurs orthodoxes qui ne sont que cela , si
notre voix pouvait les atieindre, et
nous les supplierions au nom du
Seigneur de travailler pendant
qu’il est jour, s’ils ne veulent entendre celle effrayanle parole ■. je
ne vous ai jamais coiiiius.
(Îî^lïronicjuc lociilc.
f a Tour. — L’élal .«tinilaire de
la Tour, l’augmenlalion de l’industrie
et celle de la population qui en est
la conséquence conlintienl à préoccuper,
non seiilemeni le.s liabilaiils de ce bourg
et des localités avoisinantes, mais même
des personnes que l’élude de notre condition exceptionnelle a amenées au(milieti de nous.
C’est ainsi que M. le etiev. Perrone,
après avoir passé quelques jours à la
Tour , a réuni dernièrement les personnes innuentes de noire pays et leur
a soumis, sinon un projet élaboré, au
moins l’idée de prévenir les dangers
î
ni nou.s allendent, par la consti uclioa
e maisons destinées aux ouvriers.
L’assemblée a pris en considération
celle proposition , et a nommé une
commission à laquelle elle a donné le .
mandat d’étudier la question, soit sous "
son aspect philanthropique, soit sous
l’aspeel économique, ou comme spéculation. Cette Commission doit présenter son rapport dans quinze jours.
Inutile de dire aujourd’hui quels sont
les avantages et les difficultés d’un tel
projet, ni quelles sont les chances de
réussite ou de non-réussite.
La question du manque d’habitations
n'e.<il pas la seule de nos difficultés.
A côté et peut-être au de.ssus d’elle
nous plaçons celle de la propreté,
moins celle des rues et des cours,
quoiqu’elle laisse aussi h désirer, mais
celle des maisons, des chambres et
des personnes. Nous e.spérons que pour
tout ce qui concerne la propreté des
rues, des cours, et lu suiii.sancc ou
l’insuffisance des habitations acluelle.s,
on augmentera les allribniions de la
Commission sanitaire, de sorte qu’elle
ne soit pas plus longtemps réduite,
pour le.s mesures les plus imporlanles,
à faire des rapports, dont elle n’entend
plus parler, mais qui ont rhonncurd’èlre
envoyés aux autorités supérieures.
Ni les Mitnicipes ni les Commissions qn’ils nomment n’on rien à voir
à la propreté des personnes; cependant
c’esl d'elle que dépend avant tout la
santé du corps et bien souvent celle de
l’àme. Il y a ici une œuvre non .seulement Immanilaire , mais une (i-iivrc
chréliemie à accomplir. La paresse ,
le désordre et en général les vices de
plus d’un genre sont les causes de la
malpropreté , et celle-ci les engendre
trop souvent à son tour. Nous avons
de la peine, à admellre une profession
éclaii'ée et vraie de l’Evangile dans une
habitation malpropre ou de la [latt
lie pet.sonnes qui ont peur de l’eau.
Si je n’avais pas d’autres excolleiils
motifs de croire à la divine instiluiimi
du sabbat et h son observai ion obligatoire, j’en aurais un dans le fait qu’i-lle
|■om■nil à un très grand nombre de
personnes une occasion <1e songer à
la propreté, au moins iiu jour sur sept,
.\e croyons pas que les liabilalimis
saines disponibles fasseni eiiliérement
déftmt; il y en a encore, mais on les
laisse vides. Pourquoi ? l’areequ’on ne
veut, dépenser que le moins jiossible.
Les salaires de bien des ouvriers .‘■ont
si mesquins qu’ils soûl obligés de fiiire
des économies pernicieuses. Mais ce
n’est pas là le seul motif Nous avons
à la Tour des ouvriers qui gagnent 3,
même A francs par jour et qui n’ont
pas plus de c.omfori que les autres,
parce qu’ils ne Iravaillonl bien souvent
([uo 3 ou 4 jours sui' l», el [>.isscnl les
aulres au cabaret.
4
52
LÈ TÉMOIN
Nous louchons de nouveau ici à Ja,
question morale. Les centres iqdustriels soni trop souvent le rifugium
pèccatomm. Nous voudrions que les
autorités et surtout lès chefs datejiere
ne se préoccupassent pas seulement de
la quaolilé de ouvriers,'ni de leur
habileté, mais aussi de leurs qualités
morales. — Il y va de leur intérêt,
de l’intérêt de notre pays, de son état
sanitaire et de sa moralité. Nous l’a- ‘
vons dit et nous le répétons, ce n’est ■
pas parmi les anciens habitants du pays !
que la maladie s’est d’abord dévelop- i
pée, mais parmi ceux que nous pou- ,
vons appeler des étrangers. Ce n’est
pas notre' air pur qui en est la cause,
mais l’air vicié des fabriques et des
habitations de 6 à 8 par chambie. —
Mais nous n’avons pas encore tout dit.
Nous extrayons d’un rapport envoyé
par le Docl. Ferrerò à la Gazzella di
Torino sur le typhus pétéchial ( dermolifo) les données qui suivent;
« Du jour, de mon arrivée (‘23 février) ai'j 20 mars j’ai visité ot typhoïdes dont 39 sont guéris, 22 dont
l’état s’est amélioré, 13 sont dans un
état plus|ou moins grave, 7 sont morts.
«f L’épidémie est en décroissance; dans
la semaine, du 13 au 20 mars, il n’y
a eu que cinq nouveaux cas. Dès a
présent je suis convaincu que le typhus
s’est développé dans tes ouvriers venus
à la Tour des pays avoisinants.
« La Tour-Pélis par sa position topographique a toujours été et devrait
encore continuer à être l’un des pays
les plus sains du monde. L’air, qïii
est à la fois aliment et remède, est
ici excellent; l’eau, qui descend par
torrents des montagnes voisines, est
limpide et pure; et avec ces deux
éléments, on ne devrait pas avoir .à
craindre une seconde invasion du typhus. Le danger est dans la richesse
même du pays. — En peu d’années
on a établi des manufactures, on a
fondé des ateliers et, procuré ainsi du
travail et du profit a des centaines
d’ouvriers, et l’on n’a pas songé à
leurs habitations. 11 faudrait qu’ici aussi,
è l’exemple d’autres cités industrielles,
l’on construisit des maisons Oìivr'ières
— Je ne sais si l’initiative de telles
constructions doit venir du Gouveinement, ou de la Municipalité , ou de
l’industrie privée,...» Ce dont le Docl.
Ferrerò est persuadé , c’est que celte
mesure est non seulement une mesure
de prudence mais une mesure de nécessité.
Hciïue politique
JInlie. La Chambre, avant de se
séparer pour les vacances de Pâques,
a délibéré, contrairement à ce que
proposait le ministre de la guerre.
Ricolti, que tous les aspirants à la
carrière ecclésiastique sont tenus à
faire personnellement le service militaire, ou les trois ans, on r.année de
volontariat ÎUt a »upprimé la faculté
d’être dispéhsé dé celte obligation, en
payant, et tonte, autre facilitation admise par les lois précédentes. — Par
contré, elle a ac^dé des faveurs, non
sans compensai aux étudiants en
médecine et en droit et aux élèves
ingéniems.—C’est avec celte salutation à l’adresse du Vatican que nos
honorables de Monlecitorio se sont
déclarés en vacance jusqu’au 12 Avril.
— (Extrait do la Gazzetla di Pinerolo}
Nous extrayons du discours de noire
député, Thon. Tegas, sur le projet de
loi d’augmentation de la taxe d^enregislremeul volée par le Parlement, le
passage qui suit;
«Celte aiigmenlalion d’impôt, quoique grave , peut être justifiée ; c’est
pourquoi, pour ne pas prolonger davantage mon discours, je conclus en
disant que je suis du côté de ceux
qui la votent, non avec enthousiasme,
mais avec un senlimeni de résignation
à une nécessité inc.xorable, c’est-à-dire
avec la conviction de faire un acte courageux de prévoyance politique et financière, et un chose utile à mon pays.
Je doute qu’avec les réformes et les
économies, ipie j’invoque de mes vœux
les plus ardenis, nous puissions faire
disparaître à temps le déficit. Pour ne
pas outrepasser les formidables et bien
rnpproebées colonnes d’Hercule du
milliard de papier à cours forcé, cet
impôt ne sulïil point, il faudra augmenter encore quelque autre entrée.
Je déclare cependant que si je me résous à voler de nouveaux sacrifices
pour obtenir l’éfiuüihe des entrées et
des sorties, je ne serai pas aii.ssi bien
disposé à volei' de nouvelles dépenses
que fou peut renvoyer à de meilleurs
temps »
L’article du code pénal qui maintient
la peine de mort a été volé dans le
Sénat par 73 voix contre 3G. .Mais on
accorde le bénéfice des circonstances
atténuantes aux condamnés , si trois
jurés seiilement^y sont favorables.
L’un des arguments les pins sérieux et
les plus graves que l’on puisse l'aire
valoir contre la peine de mort est
celui de l’irréparabililé de l’erreur,
dans le cas po.ssible que les juges se
liompenl. Les partisans de la peine de
mort, et parmi eux, M.M. Vigliani,
garde des sceaux, et Menabrea, ne
font guère défendue qu’en aljégiianl
rinopporlimilé do l'abolition, à cause
de l’étal de la sûreté publique dans
plusieurs de nos provinces. — Ne
comple-l-on pas encore dans noire
maihonreux (lays environ 2000 homicides par an!
A Rome et à Venise on est occupé
des préparatifs pour la réception de
l’Empereur François-Joseph.
AlletÊuwgner. — M. (le Bismark,
dans un vigouieux discours prononcé
pour soutenir, en second déhal, la loi
de la suppression des dotations des
ecclé.sia.sliqiies callioliqiies, afiiime que
le.s jésuites ont une rente de 250 à
280 millions de !haler,s, e’esl-à-dire
d’environ un milliard, et que le denier
de St.*^Pierre a rendu au pape, l’année
dernière, environ 12 millions de francs;
voilà pourquoi, ajoiUe-t-il, il n’accepte
pas Tindemnité qui lui est offerte,
chaque année par le royaume d’Italie.
Il en a assez pour vivre comme évêque, et pour poursuivre, selon les circonstances, des buts politiques. Le gouvernement prii.ssien, conclut-il, ne doit
pas débourser l’argent de l’Etal, quand
cet argent doit servir à maintenir des
forces dont on .se sert pour miner
l’Etat et pour dêtruiie la paix interne.
L’Empereur d’Allemagne, qui vient
d’entrer dans sa 79® année, se dispose,
accompagné du prince de Bismark, à
rendre aussi à notre roi la visite qu’il
lui a faite en 1873. Florence serait
la ville désignée pour celle entrevue
fixée au 13 du mois de mai.
— L’As.seinbléc nationale
est en vacances jusqu’au 10 avril. —
11 est plus que jamais question de sa
dissolution; elle a accompli sa lâche;
conclusion de la paix, paiement de la
dette, élaboration et votation d’une
constitution. — Le ministère Buffet
e.sl moins libéral qu’on ne s’y attendait,
pour le moment du moins.'
Æagfuffne. — .M. Cabrera, général
carliste converti aux principes consliliilionnels par nn séjour de .30 ans en
Aiiglelerre, a publié un manifeste à la
nation e.spagnole contre le carlisme, et
pour la concorde sous le sceptre de
Alphonse XII. Ce manifeste commence
à faire effet. Don Carlos a déclaré M. Cabrera déchu de tous ses tilrcs cl a prononcé son jugement et sa condamnation. D’un autre côté, il y a beaucoup de
Îléserleurs parmi les carlistes, ijui ont
subi en même temps plusieurs défaites.
On annonce même qu’à la suite d’un
échec, don Carlos a fait arrêter l’un
de ses principaux généraux.
Ainsi que nous l’avons déjà annoncé,
la^liberie religieuse en Espagne est
plus que compromi.se. Les écoles et
chapelles de Carlhagène, de Cadix, de
Port Sanla-Maria et d’autres localités
d’Andalousie ont été décidément supprimées. Celles de Madrid sont l’objet
de mille tracasseries.
SOUSCRIPTION
POUR UN MONUMENT Ì. LA MEMOIRE
DU nocT. CII.ARLES M.-iL.i.N
L 327,
. 10,—
10, i —
Moulant 'l(i la listi; précé i
M. Geymonat prof. .
.M. le chev. T. Chiesi.
M"® H. Pasquet . .
M. Em. Comhe prof.
Un ami du docl Malan
M. J. D. Arnould
M. L. Chauvie . .
i\I. d Mad. J. N. . .
M. Bonnet, pasteur .
Tot.vi. .
Krnest Kobert, Gérant H
Pi;;-nerol, Inipr. Chi.mior
50,—
3,0,50
s 10,—
» %—
421 ,.W
ditiîuisini leur.
d Mascarelli.