1
•'vi;?*
Abonnement Postal.
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Tous les pays de l'Utiioii
de poste............» 6
Améflciue du Sud . , . . » 9
On s’abmino;
Au bureau d’Administralion;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et se paie d’avance.
Année XVI. N. 5.
30 Janvier 1890
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le tirage, 10 centimes chacun.
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pour une.seuls fois — 15 centimes dé 9 À 6 fols et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
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le Past. H. Meille, Torre Pellice
et pour l’Administration à M
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LE TEMOUNT’
ECHO DES YALLÉES YAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. ï, 8 Suivant la vérité avec la charité. Eph* IV, 15. pue ton règne vienne. Matth.VI,10
Sommaire:
L’Evangile «Puissant de Dieu s>. — Bio, graphie « Le Prince Amédée » — Correspondance. — Société de Mission « Pra
du -Tour ». — Nouvelles religieuses. _
t*€WNfitte“^H*W«Sfl1'IÛÊ 'DE
Il délie, développe, anoblit l’intelligence. On a vu dea hommes, sans
cplture, acquérir sous^son influence,
uhe facilité remarquable à saisir les
questions qui s’agitaient autour d’eux,
à s’exprimer avec clarté, parfois
même avec une rare facilité, à pren^^
dre dans la société une position que
ne peuvent, d’habitude, occuper que
des per.sonnes's’y étant longuement
et laborieusement préparées.
Il soutient l’âme atteinte par Tépreuve, frappée -par des malheurs
successifs. Il la conserve calme et
sereine. Il lui donne la force de y*availler, de lutter avec un redoubb "
ment d'énergie. - 's
Il nous renfl capables de vaincre
même les défauts, que Ton juge
habituellement invincibles, ceux de
caractère.
Il délivre le pécheur des passions à ‘
la fois les .plus brutales "et les plus
tenaces, de l’asservissement aux
boissons enivrantes, des conyoIM|i8»-•
^ ■ de,
i vole et qui fait violence, et mêr .
me de cette volupté incpnceyable;, ;
et qui pourtant est répandue pamii ;
|ous"'les peuples sauvages et n’est'
point étrangère, hélas ! comme Tbistoire nous l’apprend, aux peuples
civilisés, la volupté-de voir couler
. lé sang. ' .
Il soulève Thomme déchu, abjedt,
si dégradé que c’est .à peine si Ton
observe encore une différence entre
lui et un animal sensuel et féroce, ,
à un niveau tel que Thomme le plus
vertueux et le plus pieux peut lui ^
serrer la main comme à son frère,>||’
et reconnaître ckirèment en lui Tiage et k resséinblance de Dieu,(iidont lui-même porte le sceau.
Il nous, fait pardonner les offenses
que nous pouvons avoir reçues^ -il
nous les fait oublier. Il nous trans^
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- 34
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forme en amis, en intercesseurs, en
bienfaiteurs de nos ennemis.
Il détruit, oui il tue cette passion
dont les racines atteignent les parties les plus secrètes de notre cœur
et qui s’appelle tégoïsme. Sous son
influence, des centaines, des milliers d’hommes et de femmes renoncent, chaque année, à une existence où l’estime et l’amour d'un
vaste cercle d’amis les entourent,
les pressent doucement de toute
part, où rien ne leur manque de ce
qui peut rendre la vie facile, agréable, bienheureuse, pour affronter,
les uns la nuit et le froid des régions polaires, d’autres, les fièvres
des tropiques, tous, des privations,
des périls, la solitude; tous, les adversaires innombrables et. redoutables que le paganisme leur oppose;
— ou bien encore, pour s’enfermer
dans ces maisons où sévit la maladie
sous tous ses aspects et avec tous
ses dangers, où se rencontrent les
infirmités du- vieil âge, où se réfugient les misères sans nom de l’idiotisme et de* l’épilepsie, et où les
plaintesles murmures et l’ingratititude régnent bien plus que la reconnaissance.
Il détruit, oui, il tue cette forme
si raffinée, si persistante de l’égoïsme qui s'appelle l’orgueil, de sorte
que le serviteur de Dieu arrive à
mener une vie d’humiliation et d’abnégation continuelle, sans jamais se
demander ce que le monde pensera
de lui, ce qui lui en reviendra,
de sorte qu’il parvient à accepter
non seulement le sacrifice, mais enm core l’oubli dans le" sacrifice; à être
prêt à quitter la vie sans qu’un mot
de personne ne dise au monde le
bien qu’il lui a fait; à ne regarder
qu’à Dieu et à .son approbation.
Il anéantit toute crainte relative
à la mort. Il transforme la descente
au sépulcre en une ascension sur le
char d'Elie. Il peut même faire qu’un
jeune homme, qu’une jeune fille, au
printemps de la vie, au moment où
toutes les espérances éclosent, où
toutes les forces du corps et de l’esprit demandent à entrer en action,
regarde en face la mort sans broncher, l’accepte avec joie, aille même
jusqu’à la désirer.
Il n’y a rien qu’il ne puisse faire :
dissiper tous les préjugés, abattre
toutes les idoles, vaincre tous les
abus, désarmer touffe les oppressions,
redresser tous les chemins tordus,
combler toutes les vallées, transporter
toutes les montagnes.
Rien avons-nous dit ? Nous nous
sommes trompé. 11 y a une chose
que l’Evangile ne peut pas vaincre;
c’est la 'mauvaise volonté de celui
qui en a eu connaissance et qui
refhse de se soumettre à son action.
Jésus-Christ a par devers lui assez
de vie pour en donner à tout le
monde ; mais il ne peut pas la donner à ceux qui ne veulent pas ve.nir à lui pour l’avoir.
Frères, croyons à la puissance de
l’Evangile, dont nous avons autour
de nous des témoignages si irréfragables. Croyons y pour y soumettre
nos esprits et nos cœurs qui en ont
tant besoin encore pour être purifiés et fortifiés; croyons-y aussi pour
accomplir avec courage et avec
succès l’œuvre qui nous est confiée.
Le soldat qui aurait des preuves
nombreuses, certaines, que son épée
ne peut être ni ébréchée, ni brisée.
3
- 35
ni arrêtée par aucune cuirasse ou
cotte de maille ; le soldat qui saurait, à ne pas pouvoir en douter,
que son épée, si elle se laisse guider par lui, a cependant en elle
même une vertu surnaturelle à laquelle rien d’humain ne peut résister,
ce soldat ne serait-il pas invincible?
H. M.
LE PRINCE AMÉDEE
Le Témoin a parlé, la semaine
passée, dans deux articles, de la
perte que venait de faire la famille
royale, et avec elle l’Italie toute entière, dans la personne du Duc d’Aoste. Les lecteurs nous saurons sans
doute gré de raconter aujourd’hui,
brièvement, les principaux traits de
sa vie.
Le prince Amédée Duc d’Aoste,
deuxième fds de Victor Emmanuel
II, naquit à Turin, le 30 mai 1845.
Il fut élevé, à la cour de son père,
dans ces principes de loyauté et d’amour du devoir, qui ont rendu si
cher aux Italiens le nom du RoiGalantuomo, comme ils leur rendent
si cher son digne successeur.
Tout prince de la maison de Savoie est soldat. Déjà en 1859, à l’époque de la guerre de Lombardie,
nous trouvons le jeune Amédée dans
les rangs de l’armée piémontaise. Il
prit une part honorable à la guerre
de 1866, et fut blessé à Custoza, le
24 Juin. On raconte, à cette occasion,
un trait qui nous montre combien
le jeune prince avait le cœur sensible pour les souffrances d’autrui.
Comme on le transportait à dos
de mulet, hors du champ de bataille,
il voulut faire asseoir à côté de lui,
sur la même monture, un pauvre
soldat, blessé comme lui. Touchant
exemple de cette bonté et de cette
simplicité qui l’ont toujours carac
térisé, et qui l’ont rendu si populaire,
surtout dans sa ville natale.
L’année suivante il épousa la pirincesse Maria Vittoria de la Cisterila,
femme aussi remarquable par sa
douceur que par sa beauté. Pour
nous faire une idée de la sympathie
et du respect qu’inspirait son caractère, il suffit de rappeler, comme
l’observe De Amicis, qu’en Espagne,
lorsque les passions politiques se déchaînaient avec une violence de langage qui ne connaissait plus de me
sure, jamais personne ne se per
une mauvaise
bouche ni de
mettait contre elle
plaisanterie, ni de
plume.
En 1869 le Prince et la Princesse
se rendirent en Egypte pour assister
à l’inauguration du canal de Suez.
Ils poursuivirent leur voyage jusqu’en Palestine, mais furent bientôt rappelés par une grave maladie
du Roi.
A cette époque on avait déjà parlé de la candidature du Duc d’Aoste
au trône d’Espagne, mais Victor
Emanuel n’avait pas fait bon accueil
à cette proposition, le Prince Humbert n’ayant pas encore d’héritier
qui assurât à la couronne d’Italie
un successeur en ligne directe. On
sait que la candidature du Prince
Léopold de Hohenzollern fut la cause déterminante de la guerre de
1870.
Après la chute de l’Empire Français, le gouvernement de Madrid
ouvrit de nouvelles négociations avec
la famille royale et le gouvernement
d’Italie pour placer le. prince Amédée sur le trône d’Espagne. Une députation se rendit à Florence dans
ce but et fut accueillie avec beaucoup
d'honneur. Le seul qui montrait de
la répugnance à accepter cette offre,
c’était le Duc lui-même, et l’on raconte que le Roi, qui connaissait le
caractère de son fils, se servit, pour
le décider, d’une petite ruse trés.^
innocente, mais qui lui réussit parfaitement. Comme la résistance du
Prince n’avait encore pu être vain
k
4
- 36
fe
it
eue, ni par l’éloquence du ministre
Lanza, ni par les conseils des officiers de la Cour que le Duc aimait
particulièrement, Victor-Emmanuel,
en s’entretenant familièrement avec
lui, sans avoir l’air de donner d’importance à ses paroles, lui dit:
« Sans doute, par le temps qui court,
ce n’est pas agréable d’aller en Espagne. On pourrait même courir le
risque d’y recevoir une balle dans
le corps.» Le Roi avait frappé juste,
et l’hésitation du Prince était vaincue, du monient qu’il y avait un
danger à affronter pour une bonne
cause.
Elu par les Cortès à une majorité
assez respectable, le Roi Amédée 1
fit son entrée à Madrid le 2 Janvier
1871. Quelques jours auparavant, le
maréchal Prin, qui avait beaucoup
travaillé pour 1’ élection du Duc de
Aoste, avait été cruellement assassiné
en pleine rue de Madrid. Amédée
se hâta d’aller visiter la tombe de
l’infortuné Ministre.
Le nouveau Roi prêta serment de
fidélité à la Constitution, et s’occupa
aussitôt de la formation du Conseil
des ministres. La Reine était retenue
en Italie par une maladie, et ne rejoignit le Roi qu’au mois de Mars.
Malheureusement l’Espagne était
encore trop divisée pour que les grandes espérances que l’on avait fondées
sur le nouveau gouvernement pussent
se réaliser. A la Chambre les partis
se disputaient le pouvoir avec acharnement; au dehors, les Républicains
se soulevaient dans plusieurs endroits. Les Carlistes prirent les armes et il fallut envoyer contre eu\
une nombreuse armée commandée
-par le maréchal Serrano. Ce fut en
ivain que le Roi fit tout ses efforts
J pour gagner l’affection de ses sujets,
soit par une généreuse amnistie en
faveur des rebelles, soit par des
actes de libéralité vraiment royale.
11 ne réussit pas à se rendre po^' Taire; on ne lui pardonnait pas d’étre
un étranger.
La nuit du 18 au 19 Juillet 1872
il y eut un attentat contre le Roi
et la Reine, au moment où ils rentraient en voiture au palais, vers
minuit. Heureusement ni l’un ni
l'autre ne fut atteint, et le Roi se
montra aussi tranquille devant le
poignard des assassins qu’il l’était
en face de tous les autres dangers.
Le lendemain il sortit seul dans les
principales rues de Madrid.
La situation devenait toujours plus
critique, le ministre Serrano conseilla au Roi la suppression des libertés constitutionnelles pour sauver
à la fois le trône et l’Espagne. Mais
Amédée ne voulut pas entendre parler de violer une constitution à laquelle il avait promis de rester fidèle.
Il prit donc le parti d’abdiquer, et
le 11 février 1873 il annonça aux
Cortès, par un message plein de
dignité, qu’il renonçait à la couronne
d’Espagne pour lui et pour ses descendants.
Qu’aurait fait un autre à sa place?
Nul ne pourrait le dire, mais tout
le monde a rendu hommage à la
loyauté, de la conduite d’Amédée,
comme roi d’Espagne. Et dans le
nombre nous devons mettre, en première ligne, ses anciens sujets. Dés
qu’on sut à Madrid la nouvelle de
sa mort, une foule de personnes de
tous les partis se rendirent à Tambassade pour y apporter leurs condoléances et plus d’un républicain
écrivit sur le registre des visiteurs
à côté de son nom ces mots significatifs: Au roi modèle.
Revenu en Italie, il fut accueilli
par de grandes démonstrations de
sympathie de la part du Parlement
et des citoyens. Il continua à servir
son pays en occupant des charges
importantes. Il étajt le bras droit
du Roi son frère,” avec lequel il exposa sa vie pour visiter les malades
de Busca et de Naples, atteints du
choléra. Dernièrement il avait été
nommé inspecteur général de la
cavalerie.
5
ÿ-V,
— 37 —
La Duchesse Marie Victoria mourut en 1876 ;*en septembre 1888 le
Duc épousa en secondes noces la
Princesse Marie Lætitia Bonaparte,
et de ce mariage est né le petit Prince
Humbert comte de Salémi, Il avait
eu de sa première femme trois fils:
Emmanuel Philibert, ci-devant Duc
des Pouilles, qui a pris le nom de
duc d’Aoste à la mort de son père-;
Victor Emmanuel, comte de Turin, et
Louis Amédée, duc des Abruzzes. Ce
dernier, hélas, n’a pas eu la consolation de recevoir les adieux de son
père mourant. Il était sur le point
de débarquer à Rio-Janeiro, quand
le télégraphe l’y prévint en lui apportant la terrible nouvelle. Pauvre
prince
I
N. T.
CORRESPONDANCE
Naples, le 20 Janvier 1890.
Bien cher ami
Ce que vous me demandez dans
votre carte-correspondance, que je
reçois à l’instant même, est très légitime. Des détails, mqn impression
sur l’inauguration du temple de Cataue: c’est vite dit, mais ce n’est pas
aussi vite fait. J’aurais préféré qu’une
plume mieux taillée que la mienne
eût été chargée de la chose. Mais je
n’ai pas cru, cependant, pouvoir décliner votre aimable invitation et je
m'en vais, très à la hâte, vous lancer
ces lignes à la poste dans l’espoir
qu’elles vous arriveront pour le prochain N. du Témoin.
Notre temple deCatane, dont vous
connaissez l’emplacement, se trouve
un peu en dehors du centre de la
ville. Cependant « S. Giuseppe al
Transito » est une rue très fréquentée et depuis le 12 courant elle
possède un beau monument de plus.
Le Comité n’aurait pu trouver nulle
part ailleurs un emplacement, sans
dépenser une somme fabuleuse. Avec
une somme relativement minime et
sous l’habile direction de notre frère
M. Trobia, nos frères de Catane ont
vu, en moins de dix mois, surgir
une magnifique bâtisse. Le temple
qui a la même forme que celui de
Rome, peut contenir, environ 300
personnes commodément assises. Il
est gracieux, et a le grand avantage
d’avoir beaucoup de lumière. La façade est très jolie ; sur la porte on
lit ces paroles; «Noi predichiamo Cristo crociiisso, » et plus haut: « Ghiesa
Evangelica.» Elle est surmontée par
une magnifique -croix- de Malte. Au
dessus du temple,il y aura bientôt un
bel appartement pour le pasteur. A
côté du temple il y a la maison du
portier et deux élage.s, ayant chacun
deux belles chambres. Nos frères de
Catane ont collecté 3.000 francs pour
le mobilier de l’église (bancs, chaises,
candélabres, ecc).
Vous pouvez vous imaginer la
joie et le bonheur de tout le monde.
Du continent nous n’étions que M.
le D.' Prochet et moi. Notre collègue et ami M. P. Longo, que nous
aurions aimé avoir avec nous, n’était
pas encore rentré de sa tournée en
Hollande. MM. les pasteurs Balmas
et A. Jahier, nous avaient précédé
à Catane.
Dimanche 12 courant à 11 heures
du matin, le temple était rempli
d’auditeurs. Le président du Comité,
M. Prochet, déposa sur la chaire la
Bible, (1) au Nom du Père du Fils et
du Saint Esprit, et de la part de
l’église Vaudoise, demandant à Dieu
que sa Parole fût toujours fidèlement prêchée du haut de cette chaire.
Après avoir lu les versets du Psaume
CXIX, 105, de 2 Tim. III, 16, 17, et
de I Pierre 1,23, 24, 25, il prononça
une solennelle et émouvante prière
de consécration. Après quoi rassemblée, guidée par un excellent chœur,
entonna le chant XVII: «Santo....»
Le sermon d’ouverture a été fait par
le pasteur de Naples, sur ces paroles
de I Jean IV, 10; « C’est lui (Dieu!
qui vous a aimés. »
Al
(1) Don de rs:gliee de Falerme.
6
- 38
A-,'
R*';.
pisi'
L’auditoire a été tout le temps
très recueilli et s’est montré profondément ému. Le soir, malgré la pluie
battante, le D." Proche! a, pendant
presque une heure, captivé un auditoire un peu moins nombreux que
celui du matin, expliquant les paroles du V. 8 du chap. IV de Saint
Jacques: « Approchez vous de Dieu.r>
Le lundi soir M. Balmas de Pise
a prêché sur St. Matthieu XXVIII,
19, 20. Et le mardi soir M. Rostan
de Messine, nous a parlé sur I Pierre
V, 7. MM. Muston, Rostan, et Vinay,
n’ont pu arriver que le Mardi pour
la Conférence de District. Ayant dû
partir Mercredi matin, je ne puis
pas vous dire le nom du pasteur
qui a prêché le soir, car il y avait
des réunions extraordinaires, pendant
4 soirs consécutifs. Je suis sûr que
l’auditoire se sera maintenu jusqu’au
bout.
]..e conseil d’Eglise de Catane a
offert aux pasteurs et à quelques
amis, un dîner, le jour même de
l’inauguration. C’est dans cette .salle,
si bien décorée pour la circonstance
qu’on a évoqué la mémoire du regretté Gregori, et qu’on a bu à la
santé du Modérateur, de MM. Lantarel, B. Tron, D." Geymonat et de
tous les pasteurs des Vallées. On a
pensé, et on a parlé de vous aussi et
on animait bien aimé vous avoir pour la
belle fête. Des frères deCastrogiovanni, deBarcellona et de Messine, étaient
accourus pour l’inauguration. Ces
chers Siciliens! ils ont le coeur chaud,
et ces frères et soeurs de Catane nous
l’ont bien prouvé par leurs serrements
de mains et par leurs remerciements.
Nos amis et collègues MM. Bellecci
et Lissolo étaient heureux. Les nombreux élèves des écoles que nous
avons eu le plaisir de visiter, nous
ont fait une excellente impression.
L’œuvre, à Catane, a été poursuivie
avec sérieux, avec prières et avec
humilité. C’est une bonne église,
qui a l’avenir pour elle. Que Dieu
la bénisse, que Dieu remplisse ce
nouveau temple de vrais adorateurs
et qu’il soutienne et fortifie dans
leur Ministère, nos deux collègues,
MM, Bellecci et Lissolo !
La terre est incomplète. Tout finit
vite, même les joies les plus pures.
Il a fallu nous séparer; M. Brochet
s’est arrêté à Messine et j’ai poussé
jusqu’à Rocca Impériale, où a eu
lieu, le soir du 16 courant, un arbre
de Noël. Tl n’y avait que deux
mois que Bonnet avait commencé une école de filles. Après dix
jours le nombre de ses élèves s’est
élevé à 30, et elle en aurait vite eu
80 si on l’avait permis.
Quoique ses élèves n’eussentjaraais
ni récité ni chanté ( elles ne savaient
pas lire au commencement), M."®
lion net leur avait enseigné 12 poésies,
2 dialogues et 4 chants. C’était la
première fois que la population
de Rocca voyait un arbre de Noël.
S’il n’était pas beau, c’était pour eux
le plus beau, cc Regardons au fait et
pas à l’arbre », me disait M. Vitale.
Il y avait plus de 300 personnes, qui,
avec une patience de saints, ont écouté pendant 2 heures, récitations,
chants; prières et discours. Les parents pleuraient, tout le monde était
ému. M.''® Bonnet s’est mise sans
gémissements et sans pleurs, de
tout son coeur à son œuvre, et. Dieu
merci,' elle a très-bien commencé.
Lorsqu’on a la joie d’annoncer l’évangile à tant d’âmes, on oublie la
fatigue de deux nuits de voyage et
celle du travail ordinaire. La nuit
de ce même soir j’ai encore pu retrouver M. Brochet dans le train. À
Metaponto, au moment de nous séparer, vendredi, lui allant à Brindisi
et Corato, et moi rentrant à Naples,
nous avons pu nous écrier: Soyons
reconnaissants! Dieu a béni et fait
prospérer notre voyage.
Agréez, cher ami, les salutations
cordiales, de votre dévoué
G. Pons.
7
39
SOCIÉTÉ DE IWISSIONS “ PRA DU TOUR”
Cette Société fondée en 1883 parmi
les étudiants des classes supérieures
du Collège et qui compte aujourd’hui
neuf membres effectifs, a célébré,
Vendredi passé 17, Janvier, son Vil®
anniversaire. Parmi le public nombreux qui remplissait la salle ordinaire des réunions, l’on remarquait
vingt-cinq des cent Membres Honoraires de la Société, plusieurs desquels, parleurs paroles, contribuèrent
à animer et à rendre plus intéressante
cette séance annuelle.
Vers 7 heures, le président M.
Paul Davit ouvrit la séance par une
allocution courte, mais excellente,
dont chaque phrase claire et saillante indiquait leur devoir aux
membres qui l’entouraient. Après le
chant d’un cantique et la lecture
du Psaume 72 l’on passa à l’etamen
d’une Relation sur les travaux des
Membres Effectifs durant l’année
écoulée. Tout y fut mentionné, les
visites des membres aux chefs-lieux
de nos paroisses et leurs courses
alpestres jusques dans les quartiers
les plus reculés de nos montagnes.
Si nous avons fait quelques progrès
durant cette année, et si parmi ces
progrès nous mentionnons une visite à la Paroisse de Turin, qui nous
a accueillis comme on accueille des
frères, c’est à Dieu seul que nous
devons rendre gloire pour ces petits
succès. Sur cette Relation ou plutôt
sur le travail et le progrès qu’elle
constate, plusieurs Membres Honoraires demandent la parole. M. le
Modérateur J. P. Pons nous dit que
si nous avions réuni cette assemblée
simplement pour l’intéresser aux
missions cela aurait déjà été une
bonne chose, mai^elle a en outre
été grandement i^ie à tous ceux
qui y sont intervenuSi car ils ont dû
songer au travail important accompli
par quelques membres seulement
.. dans ces douze derniers mois, votre
travail, ajoute-t-il, est digne de louange; en entendant le nombre de
réunions que vous avez tenues j’ai
été saisi d’admiration, et, si par ci
par là vous n’avez pas été reçus
aus.si bien que vous vous y attendiez ne perdez point courage, car
le Seigneur comble de bénédictions
ceux qui ne se décoùragent pas devant de maigres résultats. Je vous
remercie de l’exemple enviable que
vous donnez aux pasteurs, aux anciens et à vos condisciples; lorsque
l'on est humble on a la bénédiction
de Dieu laquelle se déverse aussi
sur ceux qui nous entourent.
M. le pasteur Et. Bonnet remercie
les membres pour les réunions qu’ils
ont eues dans sa paroisse, qui contribuent à y maintenir toujours vif
l’intérêt pour les missions; il constate les progrès accomplis durant
l’année et ajoute que Ton ne craint
pas de confier des francs à ceux
qui, comme nous, ont soin des centimes. Il manifeste toute sa reconnaissance envers les membres du
Pra du Tour qui présiflenl les écoles
du Dimanche des Jourdans et des
Martels, car le travail qu’ils font est
apprécié par les adultes, et grâce
à ce travail assidu ils se font aimer
par les enfants.
Nous avions aussi le bonheur
^lons
d’avoir pÈu'mi nous notre vénéré
professeur M. Barthélemy Tron, qui
nous dit entr’autres choses: « Par
votre travail de chaque année, vous
vous rendez service à vous-mêmes
premièrement, car le temps que
vous y dépensez n’est point perdu,
et vous êtes plus forts et satisfaits
après vos fatigues qu’avant; vous
rendez service à ceux qui n’ont
point encore eu le courage de faire
partie de votre Société, mais qui le
feront lorsqu’ils s’en sentiront capables; vous êtes utiles à vos membres honoraires, car enfin c’est pour
nous que vous travaillez; enfin vous
rendez service à tous ceux auxquels
vous parlez des missions et spécialement des six missionnaires Vaudois
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qui sont rassurés de ne pas se sentir seuls et de savoir qu’au Collège
de la Tour on prie pour eu.x. Votre
travail ne sera pas vain, votre petit,
nombre s’augmentera car il plaît à
Dieu et Dieu le bénira, »
Nous remercions encore ce cher
Membre Honorair'e pour les encouragements et les prudents conseils
qu’il nous a donnés dans cette soirée qu'il a contribué par sa présence
et ses bonnes paroles, à rendre si
intéressante et utile pour tous. —
Combien nous remercions aussi notre Membre Honoraire et Directeur
M. H. Meille, pasteur, qui dans un
discours qu’il a prononcé à cette
séance, et que nous regrettons de
ne pouvoir transcrire ici, a voulu
nons prémunir contre l’orgueil qui
pourrait s’emparer de nous à la
suite de la louange des hommes!
MM. Charbonnier, Pons, Bonnet,
et D.^Peyrot prirent ensuite successivement la parole et nous donnèrent
des conseils que nous n’oublierons pas
La somme collectée durant l’exercice 1889 a été de 900 frs. dont
490 collectés dans nos diverses réunions. Le reste provient de' contributions de Membres Honoraires
et d’autres collectes. Voici comment
cet argent a été réparti : 300 frs.
seront envoyés à M.' 'Weit^cher au
Lessouto, et les 600 qui restent aideront, nou.s l’espérons, à acheter
un cheval pour les deux frères Jalla
au Zambèze. Qu'il nous soit permis
maintenant de rappeler aux Vaudois
un autre missionnaire, M. Grill de
Praly, qui pour le moment travaille
au milieu de nos soldats de Massaua. Nous espérons pouvoir un jour
aussi, lui faire part de quelques uns
des fruits de la charité chrétienne
que nous devons demander à Dieu
d’augmenter toujours plus parmi
nous. Qu’ Il veuille dans sa bonté
infinie faire que les Vaudois n’oublient jamais, mais se souviennent toujours de notre petite mais active
Société et des fidèles témoins de
Jésus-Christ, pour lesquels ses quel
ques membres travaillent depuis sept
ans. fA suivre!.
Nouvelles Religieuses
Le célèbre chanoine Doellinger de
Munich, en Bavière, est mort dans
sa 91.e année. Profes.seur d’histoire
ecclésiastique, représentant de l'université aux états de Bavière, puis
délégué au parlement de Francfort,
il s'était signalé par ses idées sur la
séparation de l’Eglise et de l’Etat et
contre le pouvoir temporel du Pape.
Ijors du Comité Vatican, il publia
contre le dogme de l’infaillibilité
des articles et des lettres qui soulevèrent les colères ultramontaines.Il fut excommunié pour son refus
de se soumettre au nouveau dogme
et devint le chef incontesté du parti
vieux catholique allemand.
Denier de Saint Pierre.
Le journal Le Matin croit savoir,
de source certaine, qu’il aurait été
versé au denier de St. Pierre environ 4 millions de frs. pendant l’année qui'vient de finir. Cette somme
se répartirait de la manière suivante;
Autriche, francs 400,000; France, frs.
350,000; Espagne, 200,000; Allemagne, 180,000; Angleterre, 95,000;
Irlande, 130,000; Pologne, 85,000;
Belgique, 105,000; Suisse, 55,000;
i^mérique du Nord, 285,000; Amérique du Sud, 310,000; Afrique,
95,000; Asie, 100,000; Océanie, Russie, Suède et Norvège, 100,000’; la
presqu’île des Balcans, presque rien.
Le denier serait en diminution de
fr. 150,000 sur l’année passée.
ERRATA-CORRIGE.
Comme cela est exigé par la date de la'
lettre de Turin, publiée dans notre dernier
N., le paragraphe « les Vaudois ne furent
pas en effet, représeriPs officiellement etc.
etc. » devait être imprimé en note et non
pas dans le corps même de la lettre.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.