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Quatrième Année.
i6 Août 1878
N. 8S
LE TÉ
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vom me serei témoins. Actes 1, 8.
Âwii)a«< la vérité avec la charité, Ep, 1, 15.
PRIX D'ABBONN.EMENTPAR AN Italie . . . . L. 3 Tous les pays de FUnion de poste . . . *6 Amérique , . .1 9 Od s'abonne; Pour Vlntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l’A'iC/iÿn^wrauBureau ¿'Ad- ministration. Un numéro séparé : 10 centimes. Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois d’argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoint Pomaretto (Pinerolo^ Italie. 1 pour l’ADMINISTRATION adresserainsi : A 1*Administration du Témoin, Pomarètto (Pinerolo) Italiej
i S O na.ro.al r e.
ÉducatioD libérale. — Qiie faire de nos
filles. — Ab l la montagne...., — Correspondance, rj- Rédemption et rançon. —
Noiivetles.!!. d’Ecosse. — Nomelles religieuses. ckrohique mudoise. — Reçue
polüique. — Annonce.
iOmiOK LIBÉRALE
Nous empruntons au J^ournal
d’un vieuoo Maître d’Ecole publié
par la Feuille Religieuse du Canton
de Vaud une page qui nous a
particulièrement frappé par son
actualité, et que nous croyons
utile. dè.faire connaître parmi nous.
Ç|e n‘est pa§ que nous regrettions
le temps, où dans nos écoles, on
usait largement de la baguette,
où de son équivalant, ni que nous
estimions qu’il serait possible et
nécessaire d’y revenir,. Mais la
méthode moderne, soi-disaitl, libé'
raie , d’éducation dans la ihtoille
et dans l’école, a déjà porté us nos
yeux de si déplorables fruits, que,
dans rintérêt de cette liberté que
l’on fait profession d’adorer par
dessus toute autre divinité ter
restre, à laquelle on sacrifie même
les droits du Dieu juste et saint,
il est urgent de la modifier.
Nous saissîssons cette occasion
pour recommander chaudement la
Feuille \Religieuse que plusieurs
connaissent déjà , mais qui devrait
comptêf dans uos vallées un beaucoup plus grand nombre de lecteurs. Voici maintenant l’extrait
du journal.
• 10. juin. — Je viens de recevoir la visite de mon ami et
confrère J. F.; nous avons longtemps parlé de la difficulté qu'il
y a pouï nous autres vieilles gens
de hier de nous faire à rétat de
choses qui existe aujourd'hui, surtout en ce qui concerne l’école
et l’éducatioD. Mon brave J. a
toujours fait grand cas de la baguette ce qui est conforme à son
caractère énergique et austère.
Quant à moi j’en ai fait moins
d’usage, parcequ’il était dans ma
nature d’agir plutôt sur les enfants
par l'affection que par la sévérité
et les coups. Cependant je suis
convaincu comme mon ami du mal
que font les principes actuels qui
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--258-.
défendent de châtier d’une manière
sensible l’écolier rebelle et polisson,
et qui veulent qu’on tinette des
gants pour réprimer la'^ désobéissance et la paresse au lieu de
les punir vigoureusement. Rien
ne me parait plus faux et plus
funeste et. avec mon vieux praticien, je me demande ce que ¡deviendra une génération qui n’a
pas subi une vraie discipline dans
son jeune âge? A la maison, les
parents craignent trop souvent
d’infliger quelque souffrance à leurs
petits chéris et de les former sérieusement à r obéissance ; à l’école,
il ne faut pas que la maître discipline le futur citoyen, pour ne
pas effacer son individualité et ne
pas le froisser dans sa dignité
humaine ! — Quand un de ces
jeunes gens qui n’ont jamais subi
le joug s’en va ensuite en service,
ou en app^rentissage et que le
maître veut lui apprendre à se
soumettre, le petit insolent le
quitte, sûr de trouver dix patrons
pour un; car la plupart ne regardent qu’un travail sans s’inquiéter d la conduite, en sorte
que domestique ou apprenti, le
jeane homme achève le plus sou
vent de se perdre.
* Il est vrai que notre pasteur,
avec l’indulgence et les illusions
particulières à la jeunesse , pré
tendait que cette liberté avait du
bon; que cela développait le sen
timent de la responsabilité et qu’on
apprenait ainsi à se gouverner
soi-même. Nous pensons tous deux,
J, F. et moi, que fauté de disci
pline on tombe dans l’immoralité;
qu’il faut donc que la discipline
s’exerce sur l’enfance et la jeunesse,
dans la maison paternelle, à l’école
et plus tard, au moyen des maîtres
et des patrons, mais que si le droit
de correction leur est enlevé , la
discipline est impossible. Nous
autres vieillards pouvons nous féliciter do ne pas vivre assez pour
voir où aboutira l'indépendance
de la génération nouvelle qui
grandit sous nos yeux; toutefois
nous gémissons en songeant aux
effets que cette absence de tout
frein aura sur notre chère patrie.
Pour approuver ces lois nouvelles,
basées sur l’idée de la dignité de
l’homme et de son innocence native,
il faut fermer ses yeux à la vérité
et abandonner toute foi en la
Parole de Dieu. Cependant il suffit
d’être maître d’école pendant six
mois et de vivre avec de pôtits
enfants pour se convaincre de la
réalité du péché originel et de la
nécessité du châtiment en éducation. ‘
Que faire de nos filles
Commençons par leur ^donner la
somme d’instruction que l’on peut,
que l’on doit trouver dans toute bonne
ecole primaire. Apprenons-leur ensuite
à préparer un repas substantiel, à
laver et à repasser le linge, à raccommbdér les bas ; à recüudre les boütoiis|,
à confectionner leurs propres vêternenls
ainsi que les chemises d’homtoê....
Rappelons-leur qu’une cuisine substantielle dispense presque toujours de
recourir a la pharmacie, Apprenonsleur que pour faire un écü il faut
cent sous, celui-là seul sait épargner
qui dépense moins qû’il ne gagne, et
que tous ceux dont les dépenses excèdent les recettes sont infailliblement
condamnés à la ruine.
Apprenons-leur qu’une robe d’indienne payée, habillé mieux qu’une
robe de soie que l’on doit encore au
fournisseur. Apprenons-leur qu’un vi-
3
sage en pleine lune’, i-ayonnant de
santé est préférable à cinquante beautés étiques. Habituons-les à porter
une chaussure forte et solide. Apprenons-leur à faire des emplettes utiles
et avantageuses, et à revoir leurs
comptes pour s’assurer s’ils sont justes.
Développons chez elles le bon sens,
la confiance en soi, l’esprit de ressource et l’amour du travail. Rendonsles sensibles aux beautés de la nature...
HabiUions-les à mépriser tout ce
qui n’est qu’apparence et faux semblant,
et à se souvenir que quand l’on dit
oui ou non, il faut le penser réellement.
Rappelons-leur que dans le mariage,
le bonheur ne dépend pas du plus
ou moins de fortune que possède le
mari, mais du caractère de celui-ci.
Si nous leur avons enseigné ces choses,
et si elles les possèdent, quand le
moment sera venu, nous pourrons
sans crainte les laisser entrer dans la
barque de l’hyménée.
( Journal Amévicainj.
Ah! ia iiiuntagiie...
G’esl bien beau la montagne ; aussi
j’y vais volontiers. J’aime admirer le
spectacle sublime qu’offrent les œuvres
du Tout-Puissant, —les hautes cimes,
les rochers majestueux, l’immense solitude, le lac aux eaux limpides, le
ciel bleu. Toutes ces merveilles élèvent mes pensées vers le^Giéaleur, et
le silence solennel de là haute moatagne pénètre mon âme du senlimeiil
de la présence de Dieu, Le bruit du
monde n’arrive plus ià-Éfijt, j’oublie
les clameurs, les chagrins, la misère,
les offenses ; je suis en paix et je
m’approche dé mon Dieu.
Voulez-vous venir à la montagne?
C’est en Juillet qu’il y fait beau et encore dans la première quinzaine de
Août. De Juillet en Septembre les bergers occupent les nombreux chalets et
le bétail broute avec avidité l’herbe
tendre et aromatique qtii donné le
beurre frais et le fromage 'bleu. Le
pasteur vaudois qui a vu manquer les
bergers au temple', va les trouver sur
la montagne, où il est heureux de les
voir se grouper autour de lui pour entendre la Parole de Dieu.
Ils viennent tons — mêmes les catholiques romains — et ils sont trèsrecueillis. Parfois un drap blanc étendu
sur l’herbe verte annonce que la réunion va commencer, d’autre fois c’est
le son du cor qui donne le signal'. La
Bible s’ouvre, on lit, on prie, on
chante, et c’est tout naturellement du
Bon Berger que parle le pasteur, ,de
Celui qui aime ses brebis, qui les connaît par leur nom, qui les appelle,
les nourrit, les dirige dans les parcs
herbeux et le long des eaux tranquilles. 11 faut aussi parler de celle
Êauvre brebis perdue qui fuit le Bon
erger, qui s’égare dans la solitude,
qui s’expose aux assauts du lion rugissant; mais qui est enfin vaincue
par l’amour de Christ, ramenée dans
ses bras et reconduite au bercail. Les
bergers vous écoutent longtemps: ils
y penseront ensuite en gardant leurs
troupeaux, et leur cœur s’élèvera chaque jour vers le Bon Berger. Là-haut
les cœurs deviennent expansifs, et le
pasteur n’est pas seul à parler; d’autres ajoutent leur témoignage au sien.
Dans un autre alpage la réunion se
fait de nuit,' lorsque les bergers sont
rentrés; la plus vaste grange reçoit
tous les bergers, — je dit tous. 11
faudrait voir cet auditoire. en partie
debout, en partie blotti sur l’herbe
sèche, assis sur des pierres, sur le
foyer, sur les baquets, sur des tabourets
singulièrement primitifs, ou même
accroupis dans les coins. El pourtant
l’on s’édifie; l’Esprit de Dieu est là.
Nos pères étaient souvent plus mal
dans les cavernes humides et ténébreuses où. les refoulaient tes persécuteurs; c’est un berger qui faisait
celle observation Taulre soir.
Ce n’est que vers onze heures que
l’on va dormir dans une grange où
l’on entre en rampant, et où l’on no
petit se lever debout sans que la tête
fasse connaissance avec les poutres
du toit. Si les chalets étaient plus
élevés l’avalanche les emporterait penI dant l’hiver. Et l'on dort quelque peu
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rnalg;ré le concert perpétuel que vous
donnent les sonnettes des vaches qui
sont au dessous devous dans l’écurie
et qui font souvent trembler voire lit
avec leurs cornes, quand elles ne peuvent pas soutirer le foin sur lequel
vous reposez.
Plus loin c’est de qouvéau en plein
air qu’a lieu la réunion — sur le bord
de la rivière et pas loin du lac où
celle-ci prend sa source à 2500 met.
au dessus du niveau de la mer. Quel
temple merveilleux 1 La voûte en est
immense et d’un magnifique azur céleste — les colonnes et les murs soni
formés par des rochers majeslueux —le soleil nous éclaire de sa lumière
éblouissante et le Soleil de Justice qui
porle la santé dans ses rayons vient
réchauffer nos cœurs.
Que c’est grand ! que c’est beau !
Le Seigneur était là et nous le sentions bien.
Ccirres^jonbance
.. .. le S soût )8TS
Mon cher Monsieur,
La pluie me donne bien des heures
de loisir et j’en profite pour vous faire
part d’une très curieuse conversation
que j’ai eue l’autre jour avec un ami
d’une paroisse voisine. Il paraît que
le pasteur de cette paroisse avait parlé,
je ne me souviens plus si c’est en
public ou en particulier, des difficultés
souvent très grandes dans lesquelles
se trouvent nos pasteurs par suite de
l'insuffisance de leurs honoraires, et
lorsqu'eux mêmes ne possèdent pas
quelques ressources particulières. 11
aurait ensuite manifesté son étonnement et son pénible désappointement
de ce que depuis le dernier Synode
où celte question intéressante avait été
posée d’une manière si encourageante
rien absolument n’avait été fait aux
vallées, pour donner suite au beau
projet qui avait été soumis à l’Assemblée. C'est sur ce. sujet auquel je n’ai
personnellement aucun intérêt mais qui
intéresse très particulièrement notre
chère Eglise, que mon ami a manifesté quelques idées qui m’ont surpris
et humilié.
On aura beau faire et beau prêcher,
me dit-il, il faudra bien du temps encore avant que nos gens aient compris
ces deux choses importantes qui sont
l’obligation de donner sans marchander
pour tous les besoins de leur église,
et la solidarité des parties qui la composent. Ainsi, dans ma paroisse, l’on
pense que le pasteur, qui est sans famille, a un revenu très suffisant pour
vivre honorablement, et.l’on pense qu’il
n’y a aucune obligation de s’inquiéter
des pasteurs des autres paroisses.
Comme on n’est pas enchanté du régent paroissial, jamais on n’a voulu
entendre parler de donner pour le fond
de retraite des régents. Autrefois, diton , les régents n’avaient pas le tiers
du traitement actuel et non seulement
ils vivaient, mais ils laissaient après
eux quelques petites économies ; qu’ils
fassent de même aujourd’hui et ils
n’auront nul besoin de recourir à un
fonds de retraite. Mon ami continua ,
et vous comprenez pourquoi je ne
puis dire son nom, même à vous seul:
si nous avions un pasteur comme MM.
X et Z, nous serions heureux de faire
des sacrifices pour le garder longtemps,
ou toujours ; —^ mais comme la fameuse libre nomination n’a pas du tout
assuré ( quoiqu’on nous l’eût promis )
à chaque paroisse le pasteur qu’elle
préférerait, il s’en suit que l’on se
soumet quelquefois à ce que l’on ne
peut pas. changer et que l'on n’éprouve
nul besoin de rendre plus agréable le
séjour que l’on ne serait pas fâché
d’abréger. Ainsi donc, concluait-il,
que dans chaque cas particulier, lorsqu’une paroisse est ii’és satisfaite de
son pasteur, qu’elle lient à le garder
et ne veut pas qu’il soit dans le bebesoin, elle vienne généreusement à
son aide, voilà ce qui me paraît naturel et praticable, à des,degrés divers,
parmi nous, mais je doute beaucoup
que l’on parvienne à.qbtenir un concours général et efficace .en vue de
former un fond auquel tous puiseraient
par portions égales, — Du reste » observait en fin mon ami, la masse igno-
5
jm.
rante parmi nous, guidée en cela par
des inleHigenLs malveillants, s’esl mis
dans ia lêle qu’il existe quelque pari,
par delà les monts, un fonds dont nul
ne saurait dire le rnonlanl, et auquel
les pasteurs seuls recourent à l’occasion, avec la cerlilude.de ne pas être
renvoyés' à vide. Quant à moi, dit-il ;
je suis parfaitement sûr qu’il n’y a
pas un mot de vrai dans celle supposition, mais lorsque j’essaie de faire partager ma conviction à d’autres, je
m’aperçois très bien que, s’ils se taisent, ils ne sont pas persuadés.
Comme vous le pouvez croire, mon
cher Monsieur, je n’ai pas laissé dire
tout cela à mon ami, sans l’interrompre
plus d’une fois, et ce sont mes propres
objections et remarques qu’il me resté'
maintenant à vous donner, ;— mais
avec beaucoup moins de détails.
Sans connaître bien exactement le
projet de fondation dont il s’agit, il
me semble qu’il ne doit pas être statué
dans le réglement que tous les ecclésiastiques célibataires ou riches d’enfants, auront nécessairement une part
égale du revenu de ce fonds. Après
cela, il est clair que le tour de chaque
paroisse d’avoir un pasteur,- où d’une
classe du Collège d’avoir un professeur
dans l’une ou dans l’autre de ces catégories, ne saurait manquer d’arriver
et qu’après avoir généreusement con-“
tribué pour assurer à une paroisse
sœur un ministère régulier, chacune
à son tour sera l’objet d’une générosité pareille. La chose me paraît si
simple que nos vaudois, qui ne sont
pas plus stupides que d’autres, l’auraient depuis longtemps comprise et
pratiquée si l’on s’était donné un
peu plus de peine pour la leur expliquer. Ce que je vous écris, je l’ai dit
à notre pasteur, et je confesse que sa
réponse ne m’a pas satisfait. «Je répugne profondément [à parler de ces
choses là à mes paroissiens»; je voudrais
pouvoir dire comme un apôtre , que
je leur ai annoncé l’évangile sans rien
leur coûter». «Très bien, lui ai-je
répliqué ; i si vous ne voulez pas parler! pour vous, plaidez devant vos
paroissiens la cause de vos collègues
et de vos successeurs ». i
Oui, je le répète, on a eu tort en
ne parlant pas dès longtemps et souvent, même dans des assemblées convoquées dans ce but spécial, de celle
très grave question. Pour moi, il est
évident que si nos enfants n’étaient
pas pour la plupart soutenus , du
commencement à la fin de leurs éludes,
la pénurie de pasteurs serait bientôt
plus grande dans nos vallées qu’elle
ne l’est, à ce qu’on me dit, en France
et en Suisse. Et si l’on ne s'inquiète
pas de leur assurer pour la fin de leur
longue et difficile préparation une situation convenable, même les bourses
finiront par être un encouragement
stérile. — Que les vaudois soient soupçonneux , comme la .généralité des
hommes, mêmes un peu plus, c’est ce
que je sais depuis longtemps, et j’ai
toujours attribué ce vice national au
fait qu’ils ont été longtemps opprimés
ce qui ne concourt pas à développer
la véracité ni la franchise. — Mais il
y a, Dieu merci, assez longtemps qu’ils
ne le sont plus et il me semble que
la liberté dont ils jouissent aurait dû
déjà modifier avantageusement leur
caractère à cet égard.
D’un autre côté, ils sont généralement très peu disposés à donner, et
j’ain souvent cherehé à les excuser en
alléguant leur pauvreté, — quoique
ici encore il ne soit que juste de constater que la répugnance à donner persiste même lorsque Taisance a succédé
à la pauvreté. Toutefois ici'^ricore je
dirai que l’on n’a pas assez parlé du
devoir dé donner et que nos pasteurs
n’ont pas assez osé demander. Qu’ils
essayent, qu’ils demandent bien, pour
un objet clairement déterminé, ne se
lassant pas de répondre, mais avec
douceur et patience aux objections qui
leur sont présentées. S’ils ne réussissent pas mieux il sera temps' alors de
prononcer sur l’égoisme et la dureté
des vaudois une sentence sévère' rtiais
qui alors seulement 'sera une sentence
justé.' ■'
Je ne me crois pas appelé à me
faire l’avocat défenseur ni de tous les
pasteurs, ni dé tous les régents, mais
voici ce que j’ai dit à mon ami et que
je crois devoir répéter publiquement.
6
Si ce n’est que les pasteurs renversent l’Evangile au lieu de le prêcher,
tondeiît les brebis au lieu de les paître ;
que les régents corrompent les enfants coiinés à leurs soins, même les
plus faibles et les moins bien doués
de ces ouvriers de l’Eglise, ont droit
fl l’estime et à la reconnaissance et
aux égards de ceux an profit desquels
ils travaillenl.
Voire dévoué
Jacques.
Ijédemption et rançon
Le Fils (3e l'bc(in!a,e est
venu afin de donner
sa vie en rançon pour
plusieurs.
Qtl’e.sl-ce qu’une rançon? Une rançon
est le prix que l’on donne pour une
personne qui a été faile prisonnière
ou, captive et qui a perdu sa liberté.
Et l’on appelle rédemption , l’acte de
rach&ter ou rédimer.
Nous avons spiivenl lu dans les jouui
naux, des récits de brigandages qui
se çommellenl surtout dans le midi
de l’Italie et en Sicile. Voici , par
exemple, un jeune homme de famille
riche, qui sort dans la campagne, les
brigands le guettent, s’emparent de
lui et remmènent. Us font ensuite sar
voir aux parents que s’ils veulent ra*
voir leur-ftls, ils doivent envoyer tant de
mille francs, dans tel endroit, sinon...
on devine le reste. Celle manière d’assassiner les gens, s’appelle un ricatlo
parcequ’il faut moyennant une certaine somme racheter celui qui a, été
fait captif.
Nos enfants ont un jeu qu’ils appellent reim ( redimere, racheter ),
Celui d’entre eux qui est désigné par
le sort se place ft un endroit convenu
comme barre, et aussitôt que ses compagnons se sont éloignés de quelque
pas et ont crié reime, il “court après
eux; et celui qu’il attrape doit prendre
sq p/oee-/
Je lisais dernièrement dans le petit
des missions le irait suivant :
U. major Malan , qui a visité l'œuvre
des missions françaises dans le Sud
de l’Afrique, eut un jour, une conversation avec un vieux guerrier de
Moshesh. Celui-ci lui demanda, s’il
avait appris quelques mots de Sessoulo.
— Morena, Jesu, lui dit le major, le
Seigneur Jésus. — 11 lui répondit par
le mol topollo, rédemption, et Lui en
expliqua le sens en ces termes : En
temps de guerre au Lessoulo, lorsqu’un
homme veut se rendre , il tend ses
deux bras en l’air, comme pour figurer les deux cornes d’un bœuf. Il
a dès lors la vie sauve , mais il doit
un bœuf à son vainqueur. Ce bœuf
est sa rançon , son topollo. Eh bien ,
continua le-vieux guerrier, nous étions
esclaves, saisis par le péché et prêts
à périr; mais le Seigneur Jésus parut,
il étendit ses mains sur la croix et
fui notre topollo.
J. G. a pris noire place, « il a souffert une fois pour les péchés, lui juste
pour les injustes», l Pa. III. Vous
avez été rachetés de votre vaine manière de vivre.... par le précieux sang
de Christ. I Pr. i.
Une jeune esclave avait été conduite
sur un marché pour y être vendue.
Elle jetait des cris perçants. Un passant, louché de compassion, l’acheta,
bien qu’il dût la payer fort cher, dans
le but de lui donner la liberté. Lorsque
la jeune fille comprit de quoi il s^agissail, elle ne voulut point quitter
son bienfaiteur inconnu. On essaya
plus d’une fois, de l’engager à jouir
de sa liberté, elle refusait en disant :
Il m’a rachetée , il m’a rachetée. Et
lorsqu’on lui demandait la cause de
son aUachement extraordinaire, elle
répondait invariablement : Il m'a rachetée, il m'a rachetée.
Nouvelles..,. d’Ecosse
Nous apprenons par le Daily Telegraph d’Edimbourg que, à l’occasion
du' trop court passage à Turin de nos
bien-aimés Souverains, une dépiilalion
composée du Modérateur, é’nn membre
laïque de la Table et de M. le prof.
Niccolini, a eu l’honneur de présenter
7
-263
à Sa Majesté le voi Humbert, les hom-^
mages des Vaudois. — Le journal né
dit pas si le pasteur, ou un membre du
Consistoire de Turin ont ¡été appelés à
s’unir à celle patriotique démonstraw
tion de respectueux dévouement.
Ün protestant étant mort dans le
village de Monlvicq ( Auvergne ) le
maire de la commune, résistant aux
sollicitations et aux menaces de deux
curés, le fit ensevelir bonorablement
dans le cimetière communal et non
dans le coin réservé aux suicidés. Là
dessus interdiction du cimetière prononcée par l’évêque. — Depuis lors
les prêtres accompi%ndtil les corps
ju.squ’à la porte seulemétU. Le dimanche
H février les églises de'Regenet et dé
Montvicq regorgeaient d’auditeurs tous
fort attentifs: on savait que les curés parleraient; ils parlèrent en effet; l’on n’a pas
de peine à supposer comment. Le même
jour, à deux heures, notre chapelle était
comble; M. Gory parla seulement de
Jésus-Christ à ce nombreux auditoire.
Aujourd’hui notre local est trop petit;
douze pères de famille, catholiques,
nous ont demandé de les inscrire
comme catéchumènes-, ils ne veulent
plus se rattacher au catholicisme. Nous
savons que beaucoup d’autres personnes
sérieuses songent à rompre néfinilivement avec le romanisme.
( Christianisme J.
Lors de la dernière réunion de la
Société des Missions en Turquie l’orateur dont le discours a excité le plus
vif intérêt a été le Rév. Agop Aborhayatian. C’est un arménien qui a f^ait
dix ans d’études en Allemagne et est
depuis dix-neuf ans pasteur dans sa
ville natale, Ür, en Chaldée. 11 a raconté que la fondation de la première
église protestante arménienne ne date
que de 1848. Il y a maintenant en
'Turquie 200 missionnaires et 700 pasteurs évangélistes ou instituteurs indigènes. Il y a trente ans, on ne comp
tait pas une seule école protestante ;
aujourd’hui on en compte 500 fréquentées par 25,000 enfants. A ür il
y a un millier de protestanlset quatre
écoles avec 270 émves. La plupart des
églises protestantes arméniennes subviennent elles-mÈmes à leurs besoins,
(lîénaissancej.
®kr0ntí|u¿ ©mitrobe
Tarrei-lPieiiice. — Le Corps
pasteurs vient de nommer comme merrP
bres de la Commission examinatrice
de la gestion de la Table MM'® J. P.
Pons pasteur, Ch. A. Trou pasteur,
Elisée Coslabel professeur et Ph. Peyroi
instituteur.
Pour examiner la gestion du Comité
d’Evângétisalion oht été nommés MM.
Et. Malan professeur, B. Gardiol pasteur, D. Albarin négociahi et J. D.
Rével ex régent. — La Commission examinatrice de la Gestion de la Commission des hôpitaux est composée de
MM. Ânl. Gay pasteur, H. Trou pasteur,
H. Guigou professeur et B. Goss négociant.
Les siijels sur les quels MM. les candidats J. Rochat et P. Andreelli ont
été spécialémenl appelés à manirester
leurs convictions religieuses sont les
suivants : ^
Autorité des Saintes Ecritims;
Expiation ;
Conversion;
Vocation au Smil Ministère el pourquoi ail sein de l’Eglise Vaudoise.
M. Jean Rochat a été admis à l’unanimité et M. Pierre Andreetti l’a été
avec 26 voix sur 28 volants, deux billets étaient blancs.
Les candidats ¡ja'êcheronl leurs .‘fermons d’éprèutë 'à la Tour mercredi
prochain 21 août à 10 h. précises.
M. Rochat prêchera sur Rom. x, 17,
et M. Andreetti sur Actes kî, 19.
8
lilctime pUttjC|ue«
itaUé. — Le roi et la reine se
sont rendus de Milan, à Venise; partout, à Brescia, à Vérone ils ont
reçu les ovations les plus enihoi;siastes et surtout â Venise où les fêtes
succèdent aux fêtes. Le roi Humbert
qui a renoncé à aller aux eaux de Recoaro, se rend à Monza, pendant que
la reine Marguerite r|Ste quelque temps
dans la ville des lagunes. — Les ministres sont dispersés. Corti et Zanardelli sont rentrés à Rome, pendant
fue Zeismit-Doda est fêlé dans le Vcjiilien Les journaux annoncent un
’ grand mouvement dans notre corps
diplomatique.
Le Pape a nommé pour succéder
au cardinal Franchi comme secrétaire
d’Etat le cardinal Nina qui passe pour
modéré, et qui continuera la lactique
habile de son prédécesseur.
AUetÊtagne. On a beaucoup parlé
de rentreyue de Kissingen enirej. Bismark et lé liûnce du pape â Munich,
Il paraît qu'on a donné à celte entrevue
plus de portée qu’elle n’en a. Il ne
ç’agit pas d’un concordai, mais seuletneni d’un modus vivendi entre le saintsiège et l’empire d’Allemagne. Le pape
a surtout intérêt à ce que les nombreux
évêchés et les nombreuses paroisses qui
' sont vacantes soient occupées et à ce
que les nombreux ecclésiastiques inculpés #ju. condamnés soient amnistjés.
Voilà quelle serait le motif principal
de l’entrevue de Kissingen. Bismark
ne l’aurait pas [chercbée , lui-même ,
afin de gagner le centre à ses vues,
mais l’idée en serait née depuis plusieurs mois déjà et lors de la corresspondance du prince impérial avec le
pape, correspondance dans laquelle le
prince et Bismark maintiennent d’une
manière assez roide^es djroits de l’Etat
laïque contre Içs prêterons de la cour
de Rome. Les lettres du prince impérial, contresignée par le grand Cbâncelier, n’autorisaient nullement à prédire une nouvelle Canossa.
Autriche. L’armée d’occupation
de l’Autriche a été reçue dans la Bosnie
et dans l’Herzégovine à coups de fusils;
564
et cependant celte occupation avait
lieu au nom de Congrès et d’accord
avec lai Porte. Des insurgés musulmans
ont livré de vrais combats aux troupes
de François-Joseph. 11 y'a eu beaucoup
de morts et de blessés des deux côtés.
Toutefois les autrichiens victorieux
avancent chaque jour.
Aimonoe
Nous avons F honneur de porter à la connaissance de MM"’*
les pasteurs des Vallées Vaüdoises
que la IV® Session de la CONFÉRENCE GÉNÉRALE s’ouvrira, Dieu voulant, le 28 Août
prochain (Mercredi), à 9 heures
précises a. m. le temple de
Turin. — Prédicateur, d’office :
M" M. Prochet, comme président
de la 111® session.
L’assemblée sera constituée
ayant midi,.et les,travaux commeneeront à 2 heures de l’après midi.
Parmi les questions et les rapports qui se trouvent à l’ordre du
jour nous citerons;
a) Ûn rapport sur le meilleur
système de contributions;
ù) Un rapport sur l’observation du Dimanche;
c) La^ proposition d’une Assemblée Générale,
Pour le bimau provisoire
, Mathieu Prochet Président.
Albert Revël Sécreiaire.
On cherche pourl’hôpital évangélique
de Milan une bonne domestique', de
30 à 40 ans, pieuse, sachant repasser.
Salaire 20 francs par mois.
Adresser les offres de service ou demandes d’ultérieures informations à
M. le pasteur Turin , via Torino 51,
Milan, ou au pasteur de Pomaret.
ËKHBST ROBKB■!, t?érant eiAdministratmir
Pignerol.-'Impr. Chiantore et Mascarelli.