1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italio . . . li, 3
^008 Ifls pAys d« l’Union
dti poste , . , > 6 !
Amérui|Vie . . . * ® |
On s'ebcintie ;
Pour ôîiez MM. Ion
pustours et Jes libraires de
T.arr« Pellice.
Pour rj?iO/^rie«rau Bureau d'Admini atratioD.
N. 30.
27 .luilìeTl88à
Un ou plusieurs numéros sép»*
rés, demandés avant le tirage 10 uent chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
I,es envois d'argent se font par
lettre recommandée ou par
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Pour la RÉDACTION s’odreflser
ainsi : A la Direc ion du rémoin,
Pomaretto (Piner**lo) Italie,
l’our l’ADMINISTRATION'adresaer ainsi; A l'Âdministratibn du
H rémotn, Pomaretto iPinéroloJ
il Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seret {¿moins. Actes I, S.
sÿonrimaire.
Commiinicalioiis officielles. — 27 JHillel.
- Histoire d’un bal public. —Nécrologie.
-Nouvelles Religieuses. — Berne politique.
- Souscription.
comMG\Tio:\s officielles
■ 'lirî'i-tt_____
I.
Le corps ecclésiastique e.st convoqué pour le jeudi 9 août prochain, à neuf heures du matin,
au Collège et dans la. salle ordinaire de seÿ séances. Les deux
objets dont il ser^ appelé à s’occuper plus spécialement sont:
l'examen de foi de quatre candidats, et la nomination des Commissions examinatrices de la gestion de la Table, du Comité
d’Evangélisation et de l’Administration de.s hôpitaux. — Messieurs
les candidats .sont naturellement
convoqués pour le même jour et
à la même heure. .
Sit^üni la vérité avec la charité. Epb. iv, 15
IL
La Table éprouve le besoin d’exprimer, dès maintenant, sa très vive
reconnaissance pour le généreux
empressement avec lequel il a été
répondu à son appel en faveur
du Collège. Son attente est déjà
dépassée et la souscription n’est
pas close. Cette fois encore elle
s’applique à elle-même ce reproche : hommes de peu de foi!
pourquoi avez-vous douté ? —Ce
n’est pas qu’elle ait jamais douté
de la tidélité de Dieu, ni de l’active sympathie des amis de l’Eglise^ vaudoise, dont le concours
spontané à cette spuscriptidn a
été une nouvelle preuve. Mais il
importait par dessus tout que les
vaudois, reconnaissant la très
grande importance de leur Collège, ,se montrassent bien décidés
à le garder intact et prospère,
même au prix de sacrifices qui
ne leur avaient pas été demandés
jusqu’ici. C’est ce qu’ils ont fait,
ou qu’ils sont en bonne voie de
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faire, et c’est ce qui est réjouissant et surtout très encourageant.
Dans toutes les choses les plus
excellentes, qui.demandent quelque dévouement et quelque sacrifice, c’est le commencement qui
coûte le plus; car quoi qu’on en
dise, l’acconiplissement du bien
devient facile et agréable par
l’exercice. — Jusqu’ici c’est è
peine si les vaudois pouvaient
dire de quelqu’un de leurs nombreux établissements;, qu’il fût è
eux, puisqu’ils n'avaient concouru
que dans une très faible mesure,
ou n’avaient pas concouru du tout,
à leur fondation. Mais è mesure
qu'ils s’y intéresseront, non pas
pour en jouir seulement, mais
pourjiles entretenir et, au besoin,
les améliorer et les développer,
ils acquerront le droit d’en revendiquer la possession. Aujourd’hui
c’est sur le Collège que leur attention a été attirée et que leurs
dons ont été réclamés ; ce sera
plus tard VOrphelinat. Mais, demain déjà, ce sera le tour des
écoles paroissiales, c’est-à-dire
des régents et maîtresses dont la
condition matérielle devra être
sensiblement améliorée et en faveur des quels un pressant appel
sera adressé à l'église. La manière
dont il a été répondu à celui en
faveur du Collège est un garant
de l’accueil qui sera fait à celui-ci.
La Table doit encore témoigner
sa plus sincère reconnaissance au
Comité de dames qui s’est constitué à la Tour sous la présidence
de madame veuve Beckwith, pour
préparer un bazar en faveur du
Collège. Sans, aller jusqu’à dire
comme on l’entend répéter quelquefois, « que ce que femme veut,
Dieu le veut, » il est incontestable
qu'elle exerce une très grande
influence dans l’Eglise, comme
dans la société civile et qu’une
bonne cause qu’elle entreprend
de soutenir, avec la ténacité qui
la distingue avantageusement de
l'homme, est assurée du succès.
Si donc aux dames de La Tour se
joignent cordialement, comme il
n'est pas permis d'en douter, celles
des autres paroisses, la Table peut
compter sur la pleine réussite du
bazar et sur des ressources suffisantes pour prévenir, peut-être
pendant deux ans, le retour du
déficit qui lui avait causé de si
pénibles préoccupations.
La Table.
Juillet
... Se souvenir des j^^^les de
Jésus-Christ qu’a dit lui-même qu’il
y a plus de bonheur à donner qu'à
recevoir. (Actes xx , 35).
Bien des gens se contenteraient
volontiers du moindre bonheur,
et n’aspirent nullement à goûter
le plus grand. Toujours empressés
à tendre la main pour prendre,
ils ont l'air de ne pas se douter
qu’au bienfait de recevoir, correspond le devoir de donner. Ce
sont les égoïstes simples et naïfs
quelquefois, le plus souvent savamment rusés, qui ne s’étonneraient probablement pas si on
venait leur dire que le monde a
été créé pour eux.
Ce sont de mauvais compagnons
de route, de tristes voisins et de
3
235
VvWvi.iV'^WuVw
plus tristes associés. Ce sont surtout de pauvres gens , bien à
plaindre et bien misérables, car
ils finissent généralement, lorsque
cette dangereuse maladie ne guérit
pas, par devenir incapables d’affection, ce qui est pire que la
mort,
La préoccupation de soi-même,
de ses intérêts, et de ses propres jouissances, ne va pas toujours aussi loin et n’aboutit pas
nécessairement à un complet endurcissement du cœur. Même en
vivant habituellement pour soimême , on peut ne pas méconnaître
obstinément le devoir de donner
une partie de ce que les lois humaines permettent de garder tout
entier pour soi. C’était la dîme
chez le peuple d'Israël; c’est aujourd’hui une contribution que
chacun détermine, en la prélevant
sur son revenu. Mais il y a deux
manières de donner, très différentes en réalité, quoique en apparence elles puissent se confondre; si différentes môme, que si
l’une est à la portée de tous,
l’autre est le privilège du chrétien.
Le Sauveur a dit à ses disciples
dans ce discours qui est comme
le Statut du. royaume des cieux :
«Donne i\ celui qui te demande»
et l’on pourrait penser qu’il n’y
a rien au delà; ce qui est vrai
dans ce sens que, sans ouvrir la
bouche, nn homme qui souffre
fait appel à la bienveillance et
aux secours de quiconque le voit
souffrir. — Même à ne considérer
que le devoir, tel qu’il résulte
pour le chrétien de cette parole
de son maître, il est clair que
celui-là ne l'accomplit pas qui se
borne à répondre à une demande
clairement exprimée, et ne sait
pas lire dans le regard triste et
suppliant de celui qui est trop
timide ou trop humble pour demander autrement. Qui ne sait
que les mendiants ne sont pas
d’ordinaire les pauvres les plus
nécessiteux 1
Mais donner n'est pas seulement
un devoir que prescrit la parole
de Dieu qui demande à être pratiqué dans toute"sou étendue et
qu’il n’est permis à l'homme d’en
fermer arbitrairemant dans d'étroites limites , c’est surtout pour
le disciple de Jésus-Christ, un
privilège honorable et une source
des plus douces jouissances. S’il
reçoit avec gratitude tous les bienfaits que son Père céleste répand
sur lui, soit directement, par
son Esprit, soit indirectement par
le ministère de ses semblables,
s’il goûte une douce joie dans la
pensée que le Seigneur prend un
tendre soin de lui comme de son
enfant bien-aimé, il est plus reconnaissant et plus joyeux encore
s’il est possible, lorsque son Sauveur daigne le faire dispensateur
à son service de quelque bien
temporel ou spirituel, lorsqu’il
devient ainsi un instrument dans
ses mains pour soulager quelque
misère. Non seulement il e.st heureux de pouvoir témoigner de
sa gratitude envers lui et de son
obéissance à sa parole, de sa confiance à se's promesses et de son
désintéressement, mais, en ayant
l’occasion de faire quelque bien,
4
„236
w%i*^/KAAlV%A/».^/OVV>.>VSrjHA/«AA/«j\ÎVVV'JVArtAjviV«SJSr'*J
il a l’opportunité de parler de
Celui qui étant riche s’est fait
pauvre afin que par sa pauvreté
nous fussions enrichis. « Je n’ai
ni argent ni or, dit Pierre au
boiteux assis à la porte du temple, et qui demandait l'aumône;
mais ce que j'ai, je te le donne:
au nom de Jésus le Nazarien,
lève toi et marche». Actes in,
6. — S'il est vrai de dire que:
vënWe affamé n a pas d’oreilles, et
que l'on ne peut pas prêcher avec
succès ni les rigueurs de la pénitence, ni la nécessité de la conversion, à des malheureux mourant de faim, il est incontestable
aussi, qu’è moins d’être dénaturé
à un degré extrême, on écoute
volontiers un bienfaiteur. Ce n’est
pas que, pour arriver au cœur,
il faille nécessairement passer par
l’estomac; mais on est mal venu
à parler du salut de l’àme à ceux
que l'on sait dans le besoin ou
dans la souffrance, et pour lesquels on ne manifeste aucune
sympathie.
Faire du bien à l'ànie de son
frère, tout en soulageant ses souf
frances physiques, c’est un honneur conféré au clirétien , un
bonheur que lui seul peut goûter.
Hélas! pourquoi faut il que beaucoup de gens qui se proclament
disciples de Jésus-Christ, soient
si prodigues de feurs exhortations et si avares de leurs secours , donnant par là une idée
absolument fausse de l’Evangile
qu’ils disent avoir reçu, et se
privant eux-mêmes du bonheur
de donner? Les plus beaux discours, les plus pressants appels
ne payent pas la dette de reconnais.sance que leur impose leur
titre de rachetés de Jésus-Christ;
si ce titre n’est pas faux.
Quand on s’est premièrement
donné soi-même au Sauveur, on
donne joyeusement tout ce que
l’on a reçu de la bonté du Père.
C'est en donnant qu’on s’enrichit.
— Si l’on ne se sent pas pressé
de donner et si l'on n’y trouve
aucune sati.sfaction , si ce n’est
peut-être, celle de la vanité, il
est fort à craindre qu’on ne se
soit pas donné encore.
Histoire d'un bal public
Je ne vous donne pas cette histoire
comme extraordinaire; c’est bien plutôt parcequ’elle e.st, plus ou moins,
riiisloire de tous les hais publics dans
nos communes, que je veux vous la
raconter, dans l’espoir qu’elle fasse
naître quelques réflexions chez ceux
qui ont à cœur le bien public.
Il s’agit donc ici du bal qui a eu
lieu dimanche dernier, 22 juillet, à
Saint-Germain, à l’occasion de la fêle
du patron supposé du dit lieu. Ce
patron, vous vous figurez peut-être
que ce soit l’évêque Germain ou tel
autre personnage, dûment canonisé
par le Pape et portant le nom donné
h la localité. Détrompez vous. Ces
Germains sont des saints trop vieux
et trop évangéliques pour être patrons d’une paroisse catholique établie parmi les vaudois. 11 fallait un
patron plus ouvertement ennemi des
Eroteslanls et l’on a choisi Ignace de
oyola, le fondateur de l’ordre des
jésuites.
Le jour consacré à ce saint dans
le calendrier serait, à la rigueur, le
dernier de juillet; mais deux aiibergisle,s protestants, dévots de Saint
Ignace, ont obtenu de lui qu’il consentît à se laisser honorer, par des
'divertissements bruyants, un jour de
5
-237
dimnnche et, si possible, un beau
dimanche. Et comme le bal est une
des choses qui plaisent le^pkis aux
saints patrons et qui attirent le plus
la jeunesse, on ari'êla d’organiser un
bal public qui serait dûment annoncé
dans les communes voisines. Ici comm(3nce mon histoire, divisée en trois
chapitres.
CiiAPÎTnE " Avanl le bal.
Avant le bal, il faut une autorisation de l’officier de la surêté publique qui est le syndic. Mais comme
le nôtre ne l’est guère que ad Iwmrem et réside à ..Turin, la demande
fut présentée par les deux vaudois
de la vieille roche dont j’ai parlé plus
haut, au pi'emier assesseur Celui-ci,
après en avoir conféré avec ses collègues de la Giunia, déclara ne pouvoir accorder l’autorisation demandée.
Nos jeunes aubergistes ne se donné
rent pas pour vaincus et réclamèrent
auprès de la Sous-Préfecture de Pignerol. Celle-ci (ne fût-ce que pour fermer la bouche aux gens qui soutiennent
la parfaite inulililé des sous-pi'éfectures) demanda communication des
raisonsidu refus. Le premier assesseur
n’a-t-il pas su, ou n’a l-il pas voulu,
dans sa réponse, énumérer les graves
raisons d’oi'dre public qui avaient
conseillé le refus d’auloiisalion, le
fait est que, devant une nouvelle lettre
de Pignerol lui faisant obsei'ver l’insuffisance des raisons alléguées, l’assesseur céda et accorda ce qu’il avait
d’abord refusé. — Vous vous scandalisez de cet acte de faiblesse? — Eh!
de grâc'È, sont-ils donc bien nombreux
les administrateurs vaudois qui aient
le courage “de maintenir fermement
ce qu’ils croient juste, même au
risque d’être laissés de côté par les
électeurs ou par ceux qui les mènent
)ai' le nez? . - Quant aux aubergi.sles,
eur zèle s’explique de celte manière
II y en a quatre, et presque cinq,
dans le village. Impossible d’aller
tous en avant si, de temps à autre,
d’une manière quelconque, bonne ou
mauvaise, on n’allire des consommateurs dans le pays. — Mais pourquoi
autoriser tant d’auberges ? — Deraan
P
le
dez-Ie à celte même faiblesse admini.strative vaiidoise qui autorise des
processions tant que vous voudrez,
des pétards pour le saint, des pétards
pour l’évêque etc. etc. Mais revenons
au bal.
Chapitre h. — Pendant le bal.
L’emplacement accordé est le marché
des vaches, situé le long du Piusillard.
Si l’on avait osé, on aurait bien demandé la place au centre du village,
mais, qui sait? les scrupules de
telle jeune fille cèdent plus facilement
si le bal est un peu à l’écart. Un
ombrage a été prépai'é, des coi'des
tendues tout autour devront séparer
l’enclos des danseurs du cercle des
speclaleni's. Voilà l’estrade réservée
aux cinq disciples des Muses qui devront souffler pendant plusieurs heures
dans leurs in.slruments. Ici et là, au
bord des chemins aboutissants, des
étalages de bonbons. Dans les auberges
grands préparatifs. Dès neuf heures
du malin, on voit arriver, par groupes,
des gens du Villar Pérouse, des Portes,
de toute la vallée. Les tramways en
amènent de Pignerol, Prariistin fournit un contingent notable Le temps
est si non splendide, du moins assez
beau. Au culte du matin, on aperçoit
bon nombre de figures nouvelles. Apparemment elles s’imaginent contenter
tout le monde on donnant à Dieu l’avant-midi et au diable l’après-midi.
À peine les services religieux sontils terminés dans les deux temples,
catholique et protestant, que la musique traverse en grande pompe le
village et va inaugurer le bal. Vous
décrirai-je la danse (religieusement
suspendue pendant la bénédiction ), les
personnes qui .y prennent part et
celles qui assistent au spectacle? Vous
seriez peut-être étonné de voir figurer
parmi les danseurs et les danseuses
des catéchumènes récemment admis,
d’autres qui vous avaient donné de
belles espérances, même des régents
d’école de quartier et des monitrices
de l’école du dimanche! Tout cela,
mélangé avec les filles les plus dévergondées et les jeunes gens les plus
mal famés qu’il y ait dans le pays et
6
1
1
238
dntia les environs. Tout autour, dans
une béate autant que stupide admiration, des gens bien pensants, des
mères de famille que vous avez besoin
de regarder deux fois pour vous assurer que c’est bien elles, des conseillers nnunicipaiix à l’air grave et
de temps à autre, le plumet tricolore
de deux carabiniers qui traversent
lentement la foule. Au milieu de ce
monde de grandes personnes et remplissant tous les coins disponibles,
des enfants de tout âge apprenant une
leçon qu’ils n’oublieront pas aussi vile
que d’autres bien meilleures.
Vers cinqheures le vent se lève
et l'ait voler des tourbillons de poussière. Qu’importe? On ne se laisse pas
décourager pour si peu. Seuls les
ntoitis échauffés et les plus fatigués
viennentsû rafraîchir dans Icsauberges
qui se remplissent et où commence
le chœur des chansons d’ivrogne mêlé
au bruit du jeu de la morra. .
A huit heures du soir le bal est
fini, mais notre histoire a un
CiTAPÎTEB III. — Apré.*; le bal.
Après le bal, on s’en va , dira quelqu’un Ainsi font en effet la plupart.
S’en vont-ils comme on retourne d’un
amusement utile au corps et bienfaisant pour l’âme? Ou ne s’en vont-ils
pas, plutôt, en eraporlonl ce que
produit un divertissement mais,ain ;
un cœur plus sensuel, plus étranger
à la communion de Dieu, plus incapable de prier , dégoûté peul-clre ,
mais, irrité, envieux, —en un mot
ayant fait un pas de plus sur le sentier
glissant du mal qui conduira plusieurs
à la débauche ou au déshonneur.
Mais tous ne s’en voiil p.as. Venez,
faisons un tour dans le village. Voyezvous ce jeune homme de vingt-trois
ans, bien portant, bien fait; il vous
gagnerait le cœur si, en passant près
de lui, vous n’étiez forcé de voir dans
son œil à la moilé éteint et dans sa
démarche chancelanlc, les effets de
l’abns du vin. — Involontairement
vous songpz à son avenir. Il n’a pas
l’habitude de s’enivrer, mais la fêle
offre tant de tentations! Celui que
vous voyez là-bas gesticulant et chancelant est un père de famille qui a
huit enfants. Il les prive de l’école
pour qu’ils gagnent quelques sou.s,
mais lui.... il est allé à la fête. —
Hâtons le pas, nous sommes devant
une auberge. Quel effroyable tapage!!
Italien, piémonlais, français, vous y
entendez toutes les langues. Les uns
chantent (?) les autres jurent, les autres jouent, les autres menacent, les
autres frappent, — vrai,enfer de créatures vivantes. Il va sans dire que le
soir à l’heure réglementaire, le.s aubergi-sles oublieront de fermer ou bien
feront semblant de le faire tout en
continuant leur commerce.'Dimanche
soir leurs clients sont sortis à une
heure et demie après minuit pour se
promener dans le village en faisant
le plus de tapage possible. A trois
heures après minmt on en faisait encore. El les autorités? —■ La SousPréfeclurc dormait, le premier assesseur dormait, les carabiniers étaient
partis et dormaient; seuls les citoyens
paisibles ne pouvaient le faire, car
la canaille était maîtresse de la rue.
“ « C’est étonnant qn’i! n’y ait pas
eu de querelles et de blessures,
pensais-je en sortant lundi malin. —
Dans l’après-midi l’on me dit qu’un
jeune homme, après avoir quitté
Saint Germain, avait été grièvement
blessé à la tète au Villar. L’autorité
cachera cela, bien sûr, comme tant
d’autres choses. Que lui importe du.
déshonneur de plus d’une famjlle, du
vice, de l’ivrognerie qui ronge comme
une gangrène la santé et la prospérité de tant de personnes, des règlements de police foulés aux pieds,
que lui importe du sang versé ? —
L’essentiel, c’est que les aubergistes
aient fait de r.argenl sons leur égide
et celle de Saint Ignace.
II. a.
7
239.
••■/■/«AAAAA
r /vAA/'AAA/V>.«i^
Nécrologie
MISS DORA WRIGHT
II y a quelques années, arrivèrent
parmi nous trois dames: M™“ veuve
Wright, miss Mary sa nièce et miss
Dora sa fille.
Un voile de tristesse recouvrait la
figure de la digne veuve, qui, jeune
encore, avaitéléviÿilée par l’afiliction,
et qui devait l’être bienlôl’après d’une
manière très sensible dans la personne
d’un fils plein de santé, qui lui Ait enlevé après quelques jours de maladie.
Une nouvelle épreuve est venue
frapper dernièrement notre excellente
amie Sa fille, qui était pour elle
une compagne inséparable, lui a été
redemandée par le Seigneur.
Jeunesse, enjouement, entrain, vie
exubérante, tout a été frappé et emporté du meme coup.
L’un des grands désirs de miss
Dora était d’escalader encore une fois
le Castelluzzo, où elle avait admiré
/ le Viso avec sa cousine par une
splendide journée d’été. — Avec quel,
enthousiasme ne l’avons nous pas entendue, après quelques journées pluvieuses du mois de mai, admirer nos
- Alpes recouvertes d’un tapis de neige,
fraîchement tombée, d’une éclatante
blancheur, et ne l’avons nous pas
vue reproduire par le pinceau celte
vaste scène. Mais son plus grand
' bonheur était d’apporter quelque joie
au milieu do la tristesse, un peu
d’abondance au milieu du denûmenl
et de le faire avec enjouement, comme
si tout le plaisir était pour elle, ajoutant ainsi l’amabilité la .plus exquise
à la bienfaisance et à la charité.
Comme une telle séparation serait
triste pour la mère affligée et pour
tous ses amis, si nous n’avions la
certitude qu’il y a une vie supérieure
après celle-ci, " que notre âme no
meurt point et (jue notre corps ressuscitera incorruptible.
La bonne M'"® Wright a veillé au
chevet de sa fille bien-aiméc jusqu’à
ce qu’elle eût rendu le dernier soupir.
Nous apprenons que noire amie
regrellée a encore pensé à nous sur
son lit de mort et qu’elle a laissé dà
quoi fournir à notre Orphelinat e
peu prés la même somme que cet
établissement recevait annuellement
'd’elle et de sa mère depuis plusieurs
années.
C’est avec le plus vif regret que
nous avons appris la perte que nous
venons de faire, quoique^ la triste
nouvelle n’ait pas été toul.-à-fait inattendue pour nous. Miss Dora avait
annoncé, elle même, à la personne
avec laquelle elle correspondait ordinairement que sa santé était séneu-,^
sement compromise et que les lignfç ?v
qu’elle lui écrivait seraient probablement les dernière.? qu’elle recevrait
d’elle.
Que le Seigneur daigne consoler,
Lui-même, par son Esprit, la mère
affligée, à la quelle nous faisons'encore" parvenir rassurance de iMitre
plus vive sympathie.
Nou»cUc0 rcUûiewece
Italie. — La fusion én un seul,
Vîlalia Evangelica, de trois à quatre
de nos différents journaux évangéliques, dont nous nous étions réjouis,
quand elle eut lieu, n’a pas été de
longue durée. Aujourd’hui, non seulement chaque dénomination a repris
le sien, mais le nombre s’en est accru.
El c’est en présence^ de ce résultat,
qu’on parle plus qu’on ne l’a jamais Am, de fusion en une seule des
différentes Eglises surgies de l’évangélisation, ou, tout au moins de
quelques unes d’entr’elles ! Plût à
Dieu que nous fussions devenus assez
sages pour qu’une telle éventualité
pour qu
pût être estimée autre chose qu’un
vain rêve, et que d’en tenter la réalisation eût chance d’aboutir à autre
chose qu’à multiplier les divisions et
à donner une nouvelle force à l’esprit
d’éparpillement qui nous travaille!
Mais nous ne le. pensons pas.
Suisse. ~ Le missionaire au service de la mission romande au Transwal M. Paul Berthoud, revenu en
H
Æ
W:
’31
8
.240^
m
Suisse, il y a deux ou trois ans,
pour y rétablir sa santé gravement
compromise, jugeant ce résultat obtenu, a demandé au Conseil directeur
de la mission de pouvoir retourner à
son poste, ce cpie le Conseil a accepté
avec joie, après s’étre assuré que de
le tenter ne constituait pas une imprudence. Le départ de M. Berlhoud
aura donc lieu, s’il plait à Dieu, en
janvier ou février prochain, époque
que M. Berlhoud considère comme la
plus favorable, soit au voyage, soit
;’i l’arrivée aux Spelonken (nom de
la région où la Mission est établie).
L ~ Un des fruits, et pas des moin.s
^s_l.çs, du passage de «l’Armée du
dans la Suisse romande, a
‘été une recrudescence de l’esprit d’intolérance religieuse, qu’on pouvait
croire n’exister plus qu’à l’étal de
souvenir. Les extravagances de l’Arl’ont réveillé, et, comme cela
élÜît à prévoir, en présence de la
connivence plus ou moins manifeste
(îè8»-iiulorilés, une fois réveillé, il
s’est donné carrière, dirigeant ses
‘manifestations contre ceux là même
qui n’avaient rien à faire avec elle,
et qu’il s’était depuis longtemps habitué à laisser tranquilles.
France. — Jusqu’ici, lisons-nous
dans VEglise libt'e, l’Eglise vieille catholique fondée à Pai is par l’ex-père.
Hyacinthe, au siècle, M. Loyson,
était soutenue principalement par les
sympathies et le.s secours des membres
de l’Eglise d’Angleterre. Ces appuis
paraissent sur le point de lui mire
défaut. Dimanche dernier M Loyson
a annoncé à ses fidèles que l’œuvre
gallicane ne devait plus compter sur
les ressources qu’elle retirait des anglicans. Tant mieux pour elle!
ffietïuc ))oltttque
Mtaiie, — Peu ou point de nouvelles politiques. Presque tous les
ministres, les députés, les sénateurs
ont quitté Rome cl sont dispersés.
S. M le roi Humbert a accompagné
à ïui'in sa sœur Marie Pie reine de
Portugal. Turin a fait à ses deux
hôtes illustres, auxquels elle a donné
naissance, la réception la plus cordiale. Le roi, la reine, les princes
ont visité les préparatits de l’exposition de '1884 et les monuments de
l’ancienne capitale. La reine Marguerite et le prince de Naples se sont
rendus à Venise pour y prendre pendant 20 jours les bains de mer.
Les ouragans, les orages, qui se
promènent en Europe, ont produit un
fort abaissement de température, nuisible aux récoltes, sinon à la santé..
Quoiqu’on en dise cependant, l’étal
sanitaire de l’Italie est généralement
bon, il n’y a de choléra nulle part
dans le royaume; mais on a signalé
des cas à Malte et aux îles Baléares.
La maladie sévit dans toute la Basse
Egypte ; s’il y a diminution à Damiette
et à Mansurah, il y a augmentation
dans presque toutes les autres villes,
et surtout au Caire où les derniers
bulletins donnent 463 cas de mort en
un seul jour Alexandrie paraît avojr
encore échappé au fléau jusqu’ici, où
à peu près. ' '
jPn'nnwe. — Le gouvernement de
la République a été en froid aviôG
l’Angleterre au sujet du Madagascar,
il l’est maintenant avec l’ilalie au
sujet de la Tunisie. Notre Gouverneménl se refuse à renoncer, à la demande du ministre actuel des affaires
étrangères de France, à cCrtaiBS
droits judiciaires dont il jouit depuis
longtemps. L’on prétend que la démission de M. Challemel Lacour dont
on parle depuis longtemps, aplanirait
toutes les dilBcullés qui paraissent
ne pas être très graves.
SOUSr.RH’TfON
ift facmir du Collège Vaudo'ia,
Montant des lisl. préc. Fr. 2274 55
M, Jacques Long évang. » 10
»' Peyian syndic de Maneille . . . ' » 25
M'"“ Peyi’an de Màneille » 25
M. Ad. Comba cand. tli. » 5
K11^ KSï R O B E n T, a éra ni et A d m ? n uirnleit »
Pignerol, lmp. chianlore et MascÆirelli.