1
Année Sixième.
10 Décembre 1880
N, 50
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant cbaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8. Suivant la rérité as>ec la charité, Ep. 1.15,
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . .. L. 3 Tous les pays de rUnion de poste , . , >6 Amérique . . . 9 On s’abonne : Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice, Pour y Eictérieur au Bureau d'Ad- miulstration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le, ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centimes parligîxe; Les envois d'argent se font par lettre recommandée oui pat mandats sur le Bureau de Pe- rasa Argentina^
Pour la RÉDACTION adresser ainsi; A la Directioo du Témoin ^ Pomaretto ( Pineroio) Italie. Pour I’ADMINISTRATÏON adresser ainsi ; Al'Administration du Tewioin, Pomaretto (Pineroio) Stali*
Sonamali*e.
Avjs important. — D(i dovoir de se
donner au Seigneur. — Le Dimanche et
ses adversaires, — Une erreur de la Iraduction Segond. — Qu’esl-ce que notre
vie? — Sauvé à la onzième heure. —
De.s messes à la loterie, — Npiuvelles religieuses cl faits, jiwrs- — Ji«ue poliiifWr
— Annonces.
Avis Important
Nos abonnés en retard sont
instamment priés de nous faire
parvenir sans retard le montant
de leur abonnement. U y en a
plus d’une centaine, et, pour
une petite feuille, s’imprimant
avec perte, ce n’est pas peü de/^
chose.
Et puisque le Témoin espère,^
commencer sa sixième année , ^
il serait fort reconnaissant si on
manifestait, avant le premier
Janvier, l’intention de le lire.Il
ne sera envoyé qu'aux abonnés.
On est prié de s’abonner, le
plus possible, directement au
bureau du journal et par mandat
sur le bureau de poste do PerosaArgentina. j
DU DEVOIR
de .S« deftoec- au Seif«eur.
Jl<r,
Nous avons longtemps insisté
sur l’obligation où est le Chrétien
de donner systématiquement pour
toutes les œuvres de son Eglise ,
ce qui, dans notre pensée, équivaut
à donner pour le Seigneur- i Or
dans .l’énumération partielle que
nous avons déjà faite des œuvres
auxquelles nous Voudrions voir
les vaudois s’intéresser plus activement et généreusement, nous
avons été constamment poursuivi
par l’idée importune que nous
cherchions à élever, uni édifice, ou
du moins à amasser des matériaux
pour le bâtir, sans avoir préalaiablement indiqué clairement sur
quel fondement il devait reposer.
Nous avons , il est vrai, parlé
très spécialement du devoir du
chrétien ; mais il est douteux
2
-398.
que nos lecteurs aient compris ce
terme’^dans son sens le plus restreint,'¡entendant par là uniquement
les eûfanits de Dieu; nous ne
sommes meme pas sûrs de ne pas
avoir, à certains moments, compris
nous^mêmes, sous ce titre tous
ceux qui, par leur baptême ou
une profession publique quelconque, se rattachant à une église ,
sont par ce fait môme, au bénéficè' de toutes ses institutions.
Or si le désintéressement et une
généreuse bienveillance se rencontrént inême chez des payons, à
plus forte raison , peut-être, chez
lés' chTétiens dé nom , il y a toujours chez ces hommes bienfaisants, quant à l’étendue et quant
aux objets en faveur desquels leur
générosité s’exerce, une limite
qu’ils ne frânchisseEt pas. Plusieurs de nos lecteurs,^peuvent
avoir connu, ou connaître encore,
de ces philantropes auxquels on
né s’adresse jamais en vain , lorsqu’il s’agit ' de soulager quelque
misêréî, publique, ou privée, de
fondéil des écoles, des hôpitaux,
des orphelinats, mais qui jamais
n’ont témoigné^ le moindre intérêt
pour la diffusion des'Ecritures et
l’évangélisation du monde. Et ce
n’est pas toujours par aversion
pour l’Evangile ou mépris; de la
parole de Dieu;; non, ees bienfai'tèurs' de ' rhumanité ne ' refusent
pas; de;; s’appeler chrétiens, ils
participent aux actea dui culte
chrétien , mais ils nlont probablement'jamaisMsenti le. besoin d'aller
au delà, croyant ¡payer ainsi leur
dette' envers le Dieu de' la Bible,
ou bien encore' s’en'acquitter largement'pàr cés œuvres auxquelles
ils prennent une part considérable.
Ces hommes, que le monde appelle excellents et que nous nous
garderons bien d’appeler mauvais,
refusent leur concours à quelques
unes des œuvres les plus importantes de toutes, à celles-là précisément qui sont le privilège du
racheté, par la raison toute simple,
qu’ils ne le sont pas et qu’ils ne
se sont pas, avant toutes choses,
donnés euco-mêmes au Seigneur.
— L'apôtre St. Paul rend aux,
chrétiens des églises de Macédonie
le magnifique témoignage « que
» leur profonde pauvreté’ s’est ré» pandue en richesses par leur
» prompte libéralité, en sorte
» qu’ils ont donné, même au de» là de leur pouvoir ».
Quést-çe donc qui les en a rendus capables ?
C’est, dit l’apôtre; « parcequ’ils ■
se sont donnés premièrement eux
niêmes au Sëigneéic, et puis à nous *
par la volonté de Dieu, ii. Cor,
VIII, 2. 6^
ir n’y alriem qu’omrefuse lorsque le cœur s’ést donné sans re.
tour, et le don ineffable du Fils
de Dieu exige péremptoirement,
de celui qui le reçoit. le don’ à
Dieu de son propre cœurv Quand
on donnerait tout son bien pour
la nourriture des pauvres , sans
rarao;ur,,4;e Dieu dans le, cœur, ce
sacrifice demeure stérile. Quand
par contre on s’est donné de coeur
au Seigneur,,un verre d’eau froide
' donné pour l’amonr dé lui; no deraefirera pas sans récompense.
Voilà' pourquoi ayant pr*éssé nos
frères va'udois' de dOnrier pbiir
plusiOnrs œuvres' dë leur Bglisë,
et nous'proposant dèlesy sOlMcitét’
encore’^'' nous avons senti le besoin
de lèur rappeler qu’on ne; donho
3
~399~
vénitablement, j&yeusement et géngreusement, pour le Seigneur,
ijti’après s’être donné à lui,
,Qu>sl'Ce que nuire
A ceux qui font des projets d’avenir,
sans,avoir pensé à consulter le Seigneur
ni à iréserver sa permission, la Parole
Sainte répond;: Vous ne savez pourlanl
pas ce qui arrivera le lendemain, car
qu’est-ce que votre vie? (Jacq. iv.
Au commencement de notre pèlerinage
terrestre , quand nous regardons (dans
l’avenir, ;U jjous semble qu’une existance interminable s’ouvre devant nous
et idoiis faisans alors bien des projets
sans Pieu. Mais quand nous descendons
de l’aulre côté de la montagne.el;qiie
nous regardons en arrière, nous vojfons.
bien iqiie notre enfance et notre jeunesse, se,sont écoulées en un clin d’œil,
etalors nous nous demandons : Qu'esi-ce
que noire vie?
A celte demande si imporlanle, et
toujours si actuelle^ voici des réponses
unanimes ict toutes inspirées,
C’est d’abord .lob qui répond en
disant: Mes jours ont passé plus rapidement ¡que ¡la navette du tisserand.
Llavez vous vue courir la navette d’un
tisserand quelque peu dégourdi? Comme
elle, ¡passe -viiel C’est ainsi que s’écoule
notre v;i,e {'JoB. vu. 6). L’homme né
de femme est de, courte vie et rassasié
d’agitalions., il sort comme me fleur,
puis il, est coupé, et il s’enfuit comme
une ombre, qui ne s’arrête point. (Jop.
xiv 1), Notre vie ressemble donc à
une ¡iJeur, à cette .{leur si menqe , si
frêle,, si délicate, q.ui est bientôt fânée
si le soleil darde sur elle ses rayons,
lorsqu’on a négligé d’humacler ses petites racines avec un peu d’eau ; celte
fleur qu’une main se hâte de cueillir
et,qui courbe bientôt la tête et cesse
de donqer son parfum. Voilà notre
vie. Ëlle ressemble aussi à une ombre.
Et qu’y a-t-il d,e stable et de permanent
dans une ombre? Sa forme incertaine
et i bi?arre change à chaque instant
pour sléyanouir dès que,,}a,,|lu;mière
du soleil lui a manqué, et que jes
ténèbres de la nuit ont étendu leur
voile sombre sur la terre.
En parlant des mortels. Moïse dit:
Tu les emportes comme par une ravine
d’eau; ils sont comme un songe {Ps.
xc .5), U peut être agréable le songe
qui vient .pour un instant nous bercer
de douces illusions.
Nous croyons voir,, loucher, .savourer
ce que l’imaginalion nous présente;
il nous semble que cela est réel et
stable. Mais à peine sommes-nous réveillés que loùles ces illusions disparaissent, et notre songe s’évanouit
comme passe notre vie. 11 reste dans
les deux cas le regret que tout cela
disparaisse; et si notre courte vie n’est
pas employée au service du Seigneur,
d nous reste, 'après qu’elle a passé, de
poignants remords de n’avoir pas mieux
profllé des bienfaits de notre; ¡Dieu et
de n’avoir pas pensé davantage au salut
de notre âme immortelle.
Les jours de riioraine mortel sont
comme l'herbe, nous dit David (Ps. cm,
15, 16). Esaïe et Si. Pierre viennent
apporter un témoignage semblable et
nous dire que : toute .cliairjest comme
l’herbe, et toute sa grâce est comme
la fleur d’un .champ. ,L’herbe est léchée
et la fl.e.ui est .tombée, parceqfie .le vent
de l’Elernel a souiflé dessus ; vraiment
le peuple est comme l’herbe. L’herbe
est séchée, et la fleur est tombée, mais
la Parole de notre Dieu dure éternellement (Es. XL, 6-8, 1® P^'® I, 24,
25 ).
Il est des mortels orgueilleux qui
ne consentent pas à être comparés à
un brin d’herbe qU’un. enfant foïile aux
pieds et qui dispacailsi vite; mais leur
consentement ne fait rien à. la. chose,
et il n’a;,même .pas .été .demandé. Le
jeune homme vigoureux et robuste,
Vbomme puissant qui .commande à ses
semblables, ou .siraplenienl , l’orgueilleux qui ne. commande à personne pas
même à ses passions, préféreraient
être comparés au chêne, ou à quelqu’autre :arbre de hauie futaie et au
tronc robuste. Le vent du nord, la sécheresse, la cognée qui est .déjà unie
à là racine, . même un ver invisible
aufflraieni ¡papr abattre cet orgueilleux
4
géant. Mais ta Parole dit: toute chair
est comme l'herbe. Toute chair. Les
jeunes comme les vieux, les forts
comme les faibles, les têtes couronnées comme les autres ; même cet orgueilleux vieillard qui s’est assis dans
le temple de Dieu, à la place de Dieu,
et qui tolère qu’on l’appelle infaillible.
Notre vie n’est en résumé qu’une
vapeur qui parait pour un peu de
temps et s’évanouit ensuite. Jacq. iv,
14. Qu’il vaut donc la peine d’en profiter, pour nous assurer en Jésus Christ
une vie meilleure, qui ne ressemblera
pas à la vie actuelle vu qu’elle n’aura
point de fin.
Le Dimanche et ses adversaires.
J1 nous manque bien des choses aux
Vallées, et enlr’aulres une bonne littérature populaire. Que de bien ne feraient pas de bons petits livres simples,
courts, pratiques, parlant au bon sens
du peuple et traitant d’une manière
intéressante tel ou tel sujet.
La question du dimanche gagnerait
.sans doute à être traitée de celte façon.
Depuis bien des années et à plusieurs
reprises l’on s’est occupé de l’observation du jour du repos et même il
s’est fondé ça et là des Sociétés dans
ce but. Bien des moyens de propagande ont été mis en œuvre, mais on
a négligé celui qui de tous est le plus
puissant, après l’exemple. Une petite
brochure, bien modeste, publiée il y
a quelques années, par la société do la
Tour, voilà tout ce que nous possédons
sur celte matière. Aussi nous réjouissons-nous vivement de pouvoir annoncer
au public vaudois la publication d’un
opuscule en langue italienne, ayant
pour titre: La Domenicaedi suoiopposiiori. Ce petit livre de- 96 pages a
paru récemment sous les auspices de
la Société des jeunes gens chrétiens de
Turin et nous le devons à la plume
de son président, MrW. Meille. L’auteur, cela va sans dire, et d’ailleurs il
le déclare lui-même, n’a pas la prétention de résoudre le problème , ni
même de traiter la question d’une
manière complète dans une centaine
de pages; toutefois il nous a paru que
ce court espace a été bien employé
par l’auteur qui a su y condenser une
foule de choses intéressantes. Ceux qui
lisent habituellement le Bulletin Dominical ou telle autre publication analogue, ne doivent pas s’attendre à
trouver dans la brochure que nous
annonçons, grand chose en fait de
nouveauté: la question du dimanche
a été déjà retournée en tout sens et
examinée à tous les points de vue, de
sorte qu’il est assez difficile d’y faire
des découvertes.
Ce que W. Meille avait de mieux
à faire, et ce qu’il a fait, c’est de
choisir les faits les plus instructifs, les
observations les plus importantes et de
les présenter aux lecteurs sous une
forme propre à les intéresser. Au lieu
d’un traité froid, sec et monotone,
nous avons pour ainsi dire, un petit
manuel de controverse en faveur du
dimanche. L’auteur y prend à partie
les différents adversaires de ce jour,
il expose d’une manière impartiale les
diverses objections qu’ils font et ensuite les combat et les réfute avec
des arguments pour la plupart irrésistibles. La première partie contient
la réponse à quatre objections et conclut en faveur de l’institution divine
du jour du repos. Plus d’un lecteur
chrétien aura ses réserves à faire sur
l’inierprélation de certains passages et
sur la question très-grave et très difficile aussi des rapports entre la loi
et l’Evangile. — La seconde partie est
un éloquent plaidoyer en faveur du
dimanche au point de vue économique
et social. Les commerçants et les industriels, les ouvriers et les agriculteurs pourront se convaincre , que en
se reposant le Dimanche, ils ne perdent pas, qu’au contraire il gâgnent
même au point de vue matériel. jCe
n’est pas là l’argument que l’on aimerait à citer à des chrétiens, mais
enfin il a son poids et quoique l’auteur ait en vue surtout les employés
des villes, il pourra produire aussi un
bon effet sur l'esprit de nos agriculteurs vaudois. Nos gens aiment les
choses pratiques, qu’ils méditent donc
5
<VVWWV>A<WWVWWV%A»WVWVV>/WVTAAAArtjVSwwVwSAÎwKArt/W\/\/V\/VVW»l
certains faits et certains chiffres, et
peut-être comprendront-iis enfin, que
certains marchés ne sont pas du tout
une cause de prospérité pour le pays.
En résumé nous avons trouvé dans
ce petit livre, sans parler de son extérieur attrayant, de la sobriété, de ta
' vigueur, beaucoup de variété et un
certain piquant dans la discussion qui
fait que l’un après l’autre l’on tourne
tous les feuillets. Il nous reste à exprimer deux souhaits: l’auteur, si nous
avons bien lu, promet à ses lecteurs
une série de brochures, traitant successivement des divers bienfaits qui
découlent de la sanctification du dimanche; nous désirons et nous espérons qu’il pourra avec l’aide de Dieu,
mener à bonne fin une entreprise aussi
louable : notre second vœu est que
toutes, ces publications adressées surtout au public de la bonne ville de
Turin, soient aussi revêtues de la forme
française qui est de beaucoup encore
la plus familière, à notre population
vaudoise.
401
Une erreur de la traduction Sc£ond
Le verset 17 du psaume xxii que
Martin rend parles paroles suivantes:
des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré; ils
ont percé mes mains et mes pieds, n’est
plus reconnaissable dans la version
Segond : « des chiens m’environnent:
une bande de scélérats rôde autour de
moi, comme un lion pour saisir mes
mains et mes pieds-». Je ne crois pas
me tromper en pensant, que plus d'un
lecteur de la nouvelle traduction, aura
vu, avec étonnement et regret; s’éclipser de l’Ecriture Sainte , une des
prophéties les plus frappantes, en rap
Eort avec le supplice subi par notre
ien-aimé Sauveur, et se sera demandé,
comment les traducteurs des Bibles que
nous avons lues jusqu’ici avaient pu
commettre une si lourde faute, et si
M. Segond avait des preuves suffisantes
à porter à l’appui de la mutation radicale qu’il a introduite dans ce verset.
C’est à éclaircir cette question que nous
désirons consacrer ces lignes. Nous
espérons pouvoir convaincre les lecteurs
du Témom, que la prophétie relative
à la crucifixion n’est pas le résultat
d’une faute de traduction, mais qu’elle
est bien contenue dans le texte hébreu.
Que M. Segond soit autorisé à traduire le mot cactrî par comme un lion,
cela n’est pas douteux. Ce mol peut
avoir celle signification , comme il l’a
certainement au livre d’EsAÏe xxxvm,
15J; mais M. Segond est beaucoup
moins autorisé, nous semble-t-il, à
ajouter de son chef deux mots qui ne
se trouvent pas dans le texte hébreu :
pour saisir. — La version littérale de
ce verset, tout en conservant kcaari
la signification de comme un lion, serait celle-ci: des chiens m’environnent,
une bande de scélérats m’entoure,
comme un lion , mes mains et mes
pieds,« c’est-à-dire évidemment: «une
bande de scélérats m’entoure, elle entoure mes mains et mes pieds comme
le ferait un lion ». — Le sens rendu
par celle version littérale est étrange;
car, s’il est vrai que « le lion rôde
autour de sa victime cherchant s’il
pourra la dévorer, » (1, Pierre v, 3),
il n’est pas vrai que sow attention se
porte, d’une manière spéciale, sur les
mains et sur les pieds c’est-à-dire sur
les extrémités de l’homme qu’il veut
attaquer. C’est bien là l’allure du chien
sauvage ; ce n’est pas celle du lion.
— En admettant même, que M. Segond
ail rendu le vrai sens du texte en ajoutant les paroles pour saisir, nous affirmons néanmoins que ce n’est pas le
propre du lion de saisir avant tout les
mains et les pieds de sa proie. Le lion
s’élance sur elle; il la saisit à la gorge
ou à la poitrine, la jette à terre [et la
déchire. Et si même celle victime n’est
plus debout, mais étendue sur le sol
lorsque l’assaut a lieu, celui-ci ne se
porte pas sur ses mains et sur ses
pieds d’une manière spéciale, mais sur
tout son corps, et de préférence, sur
les parties centrales et vitales.
Ces considérations nous induisent à
adopter une autre signification parfaitement justifiable du mol caari. Nous pouvons le considérer comme une forme
6
-<402«
abrégée du pluriel du part, présent du
verbe ,ca«w" ou qui signifie préciséineni pemr. Il est vrai que, la forme
complète de cé participe serait caarim
Qu wm; mais ce n’est certes pas.
dans .'la langue hébraïque que fontidéfaut les formes irrégulières ; nous en:
trouvons même de parfaitement analogues à celle-ci,. (2, Sam. xxiii, 8
2, Rois xi, 4, 19; .Lament. ni, 14;
Ezéoh. xxxji, 30. D’ailleurs il faut
nous souvenir, ique. dans ,:les ,anciens
manuscrits de l’Ancien Testament, il
n’y avait d’écriles que les consonnes,
et que les Masorèthes, qui, à une
époque relativement récente , y,apposèrent,les'ivoyelles étaient .loin d’être
infaillibles.iRien ne nous emfiêcbe donc
de penser, que Je,;mo.t oasin aurait dû
être ponctué ou nocaJ.isé d’une façon ,un
.peu différente,,de manière a être prononcé caam, forme complète et qui
signifie perçants, ou qMÎ percent.
A l’appui de cette inlerprétaliQn nous
pouvons citer non seulement les versions iConnues sous )e nom de Péschito
et Vulgate, maisce qui .est bien plus
important, la version des lxx , verr
sion faite par des Juifs avant l’ère cbrélienne, et dès lors dégagée de toute
préoccupation hostile ou favorable à
raccomplissement des propbéiies en la
personne du Christ. —Nous pouvons
oiter aussi une.remarque de.ila peltiç
Masora (œuvre Juive), qulyaitt .laque!le
le mot caari a une signification diffiérente da.ns les deux seuls versets où
il se trouve (Psaumjs xxu , J7 et. Esaïe
xxxviii, 13 : « comme un Jion il brisait tous mes os ) ». .Aucun douU', que
dans le second de ces passages, le
mot cmri ne signifie comme un lion;
il devra,donc, suivant la pejiie Masora,
avoir une!signification différente-dans
le premier, et celte signifi&il.ion ne
peut être que perpqwtó. —Ajoutons
enfin, que deux manuscripts, dont l’autorité est hors.de; doute, ont çaarou,
mol quii ne peut avoir qu’une seule
signification: ils percent.
Mais pour nous, l’argument le. plus
imporlani', en faveur de celle, ijoierprélalion, (nous est offert par le contexte. Duna ce verset le Psalmisie compare les advergaires,de Christ à dea
ohiens.i,Ç!r qui,n’a entendu parler^de
la férocité .des chiens sauvages ¡etiaffamés de l’Orient? Non (seulement,!jls
dévorent les corps morts qu’ils trouvent sur leur roule ;:imais .il ne çnaignent pas d’allaquer ,|e vayageui’- ¡En
: Perse on avait l’affreuse habitude .dlexposer ,des vieillards çt ,des malades,
I pour .qu’ils fussent déy,Oi;és par les
chiens. Trait caractéristique, lés çi^ims
dévoraient tout d’abord ’la chair des
mains, des pie,ds et .du crâne de .leur
victime. — Le Psalmisle donc compare
les adversaires du 'Christ à ces chiens
sauvages et féroces. Après l’avoir en-,
loiiré, après avoir rugi •conire. lui, ils
s’élancent sur lui et lui percent les
mains et les pieds. — Ce n’est pas
sans un but spécial, nous sembleT-t-Jl,
que le Psalmisle inspiré p.ar le Saint
Esprit , au lieu de nous dire d’une
manière générale, que ces .chiens ont
dévoré le Christ, nous dit qu’ils ont
percé ses mains et.ses pieâs. La,crucifixion, est ici clairement indiquée. Les
clous qui ont traversé ses membres,
ce sont les dents de ces chiens qui
s’appelaient Pharisiens, Sadducéens,
aacrifiqalenrs et principaux du peuple.
C’est en le perçant de ces dents qu’ils
en ont fait leur proie.
Nous concluons donc que ce détail
: projihétique si important, parcequ’il
noos indique le genre de supplice subi
par notre bien-aimé Sauve,ur, existe
bien réellement dans noire Psaume.
Une version strictement littérale du
verset 17 serait la suivante; «des chiens
m’environneni, une,!assemblée,da méchants ra’enlûure , qui , percent mes
mains et mes pieds ».
.Sauvé à la onzième heure
. ün soldat blessé estià libopital, sur
so.n lit de mort. Que i deviendra ÿson
ârne au de )é de la tombe? Il n’en
sait rien, et se trouvcidans une grande
anpisse.
Voiilà une lettre de sa mère qui
! l’exhorte avec beaucoup d^mour à
I placer sa confiance en .Jésus Christ,
' l’assurant qu’il « fle mèh'A paadelror®
; ceux qui vont à iui^.
7
.403,
—‘ Est-ce Jésus qui dit cela? dit^e
bjëssé au chapelain'qtii est' veMu ' lui
lire la lettre.
— Oui, mon cher, ^Jèsiis Clirisl dît
dàds' SOIT Evangitè ; Jé ne. mettrM'pôint
dehors celui qui viendra à ’moi (jEAri
VI.: 27). ■ ■' '
— Est-ce ma^ mère aussi qui dit
cela ?
— Oui, je le lis dans sa lettre à
votre adresse.
Et sur le témoignage de la Parole
de Dieu , et sur celui de sa mère, le
jeune homme déposa le fardeau de
ses péchés aux i pieds de Jésus et moûiJi
rut dans la foi en son Sauveur.
Des messes à la loterie
Le journal' dé-Montréal annonce une
grande loterie au profit d’iin séminaire
catholique romaih'.i Parmi les prix à
gàgnér figurent des pièces dé terrain,
des chevaux, dès vases, dès roues, des
pipes et même des messes pour les
vivants et pour les morts. Pour l’ordinaire on achète les messes à des prix
différents dépuis soixanté centimes jusqu’à des centaines de francs.: En Amériquo on lesjnet àlailolerie avec les pipes
et les chevaux; Est-il possible que,l’on
trouve- encore des êtres assez' bornés
pour considérer comme saintes > des
choses que, l’on gagne à la loterie?
Un fouet de petites cordes arriverait
bien à propos pour ceux qui vendent
pour des choses saintes, ce qui a’esl
qü’uné invention humaine quelque peu
lucrative.
^ttïïiÉiiksî reltgkU000
et faits divers.
Italie. — La petite église de Poggio
Mirteto (province de Rome), a eui la
grande consolation de faire, le 28 novembre dernier, la solennelle inauguration de, la chapelle qu’avec l’aide de
la Commission d’évangélisation et de
quelques amis,, elle a pu ériger, dans
celte localité, au culte en esprit et en
vérité.
France. — Une‘délégaiîcfn du consistoire de Pafis est allée, la sèmaine
dernière, trouver lé sbus-sécrétaire d’Etai'aii ministère dés-cultes, M. Fallièrès. Celui-ci a assilrS les délégués que
le Gouvetnement ne se laisserait dirigèr dans séS décisibnis phé auçttne préféi-encè. pour'TtuP dès p.ah'îs ' en présence plutôt'(fué pour l’autre. Lé Cénslianisme estime’ que' les d’éclarations
•prononcées dans celle en'ireWvie; écartent
pour le moment tout danger d’ une
mbdiiicalion aulbritaire d.anS l'organisation de t’Ëgüse dé Paris.
Espagne. — La sOfciété d’Edimbourg
pour l’évangélîsaliori'de l’Espagne est
à la veillé de fondèr à‘Gordoue un
séminaire ihéolbgiqüé' ou se*- prépareront en même temps quë'des minisirés
et des évangélistes, dès instituteurs' ét
dés’ coljtorlèurs. Déjà uttè maison a été
achetée ■ dans-'ce but pour* la somme
dé'24000' frattes.
— La nouvelle suivanlè eét extraite
du dernier nunaéi’o dû GlMsHanisme:
Le 18 octobre, un pasteur espagnol
de Madrid, étant appelé à- se. rendre
à Mocejon', pour y. baptiser l’enfant
di’un chrétien évangélique du. village,
s’adressa;.au- gouvei’iieufcde-JapFDvince
pour réciaraer dé lui les,;ihons oifjees
de sa: protection. Ce mafistrat, se rappelant qu’iifi colporléiiT biblique avait
été indignement Iraitéipar la population de ce village, ail mois de mars
dernier, enjoignit à l’alcade du lieu
( maire ), . d’avoir à ;maintenir l’ordre
et de soutenir les droits des citoyens.
11 n’en fut rien cepéndanL Le pasteur
étant entré dans le village à quatre
heures du soir, accompagné de quelques amis^ ces frères ¿furent insnllés
pa| une fouléi fanatique et furieuse ,
qui les accompagna de sesmeis féimces
et sauvages jusqu’à la maison du frère
qui avait unv, enfant à baptiser:. Le
pasteur crut, devoir avertir ta municipalité, et l'informa en même temps
que'le baptême aurait lieu le; même
jour entre huit etmeuf hèures du soir.
Les autorités firent dire qu’elles auraient-de la peine à maintenir l’ordre
à une 'heure: aussi avancée, et conseillèrent au pasteur de renvoyer' l’aete
du baptême au jour suivant. Le len-
8
-404.
demain,, entre huit et neuf heures
du matin, ce ne fui pas chose facile
que de se rendre avec l’enfant nouveauné, les parents et les amis, au lieu
ordinaire du culte évangélique. Les
torrents d’injures, les cris forcenés,
les bruits charivariques qui n’avaient
pas cessé autour dq la maison, pendant
toute la soirée , accompagnèrent encore la paisible troupe de fidèles jusqu’à la chapelle. Grâce au sang-froid«
et au courage du pasteur et de ses
amis, le baptême put avoir lieu tranquillement. Mais il .s’agissait de rentrer au logis, ce qui ne put s’exécuter
qu’au milieu d’une double, d’une triple
haie de mutins fanatisés, dont les menaces et les vociférations auraient intimidé quiconque n’aurait pas eu Dieu
pour force et pour appui.
Suède. — On raconte que la princesse Eugénie, de ce pays, a venau la
plus grande partie dé ses bijoux^ pour
en consacrer le produit à l’œuvre^des
rnissions parmi les payons.
Eeüue )>oUttque
Italie. — Les députés après le vote
de confiance donné au ministère en
suite des interpellations sont partis de
Rome, de sorte que qu’ils étaient,
il n’en est resté à peine 200 pour s’occuper du travail bien plus sérieux de
l’examen des budgets. Cet examen
avance cependant, et la Chambre a
commencé celui du ministère de l’intérieur. ‘
Le rapport de Zanardelli sur le projet de réforme électorale est prêt ou
à peu près.
L’on s’occupe dans les bureaux de
l’abolition du cours forcé. «
Ce projet a eu des conséquences
désastreuses à Turin surtout. Plusieurs
agents de change et banquiers, joueurs
à la Bourse, se sont trouvé au dessous
de leurs affaires, et ont fait mauvaise
figure à la liquidation de novembre,
en même temps qu’ils ont fait perdre
à plu-sieurs de leurs créanciers.
Le roi et la reine se proposent de
faire une visite aux Siciliens dans la
première moitié de Janvier.
France. ~ On annonce la mort de
Mme ïhiers.
:/uvwaw\/vw^<^/wwvwwwwu\/w.^■'Wwv^AA/wvwvuw■v^^^>ww«^^■AAn/vw^
Russie. — L’empereur et le prince
héréditaire se sont réconciliés. Leur
dissentement datait du jour du mariage
du czar avec la princesse Dolgorouky.
Turquie. — Il parait établit' entre
les puissances qu’on n’emploiera pas
la force, pour le moment du moins,
afin d'amener la Turquie à céder à la
Grèce les portions de territoire que
lui a assignés le traité de Berlin.
A.nnon.oes
LA 6L0RlEUlRSNTRiDES»0IS
DANS LEURS VALLÉES
par
Irl e IX r t A. I- n a Tx d.
Pignerol Imprhnerie Ctiiantore et Mascarelli
Prix fr. i,60.
En dépôt chez le pasteur de Pomaret
et à Genève, chez M. Jos. Salomon,
Rue Neuve de Neuchâtel. ^
CHOIX DË emiQUES
pour les Ecoles du Dimanche.
Nouvelle édition avec’ supplément.
Prix: 40 cent. — L.’SO le cent. Le.
supplément seul: 40 centimes.
Au Bureau du Témoin el chez le
pasteur de Pomaret.
Le prix de fr. 30 le cent n’est que
pour la vente au comptant.
Séries de; Tableaux de lecture
cartonnés. —^ Prix de la série L. 2,75.
Chez le Pasteur de Pomaret.
,.Le même se charge volontier de
faire venir pour ses collègues en même
temps que pour sa paroisse, les Eirennés pour la jeunesse, les enfants et
les petits enfants, que vient dû publier la Société des Ecoles du Dimanche. — Celle publication est assez
connue et appréciée parmi nous, pour
qu’il ne soit plus nécessaire de la
recommander. —Les demandes doivent
être faites sans retard.
Ernest RoitEHT, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Chiantbre et Masoarelli.