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M, B. Léger, pasteur
2 copies
RODOftE^^
Année XXXIX.
10 Août 1904.
N. 34.
L’ECHO DES VALLEES
1’^Vl^.VHSiSAIVCHAQUE^ V13>ATI>KE>I>I
Prix d’abonnement par an;
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S'adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof.. Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Alex. Rivoir, instit., TorrePellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Communication officielle — Le Christianisme et la création du Japon moderne — Lettre de Suse — De la
vallée d’Aoste — Lettre d’Amérique
— Encore les vacances — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Revue
Politique.
L’Administration prie vivement
les abonnés qui ne l’ont pas encore
fait de bien vouloir se mettre en
règle. C’est une chose bien simple,
mais qui faciliterait beaucoup notre
tâche.
COMMUNICATION OFFICIELLE
Messieurs les pasteurs des vallées de
Pérouse et St. Martin sont vivement
priés, de vouloir se trouver mardi prochain, à lo heures, au sermon d’épreuve
des candidats, dans le but d’éviter la
surprise de ne pas avoir le nombre
requis par les règlements.
C. A. Tron.
Le Gliristiaiiisme et la creation du Japon moderne
Je crois utile de vous envoyer un
extrait d’un intéressant article du journal
foi et vie, sur le Japon moderne. La vie
du D.r Verbeck nous montre les premiers
symptômes de l’influence qu’ exercera
le Christianisme sur ce pays vers lequel se dirigent aujourd’hui tous les
regards.
Il y a des Japonais qui ne connaissent
pas encore les progrès que fait le
Christianisme chez leurs compatriotes.
Il y a des voyageurs, qui proclament
la faillite du Christianisme au Japon.
D’autres croient et écrivent que le
Japonais ne se proclame Chrétien que
lorsque qu’il y a quelque chose à gagner.
Voyons d’abord les statistique.s.
L’histoire des missions protestantes
au Japon se divise en 3 parties. La i.re
de 1857 à 1883 est la période d’action
secrète et de premier essor. Le pays hermétiquement fermé depuis 1637, s’ouvre
à l’influence occidentale. L’engouement
pour le christianisme est extrême. L’édit
contre les Chrétiens est rapporté. En
1883 l’église du Japon comptait 5 mille
membres adultes, et avait 7 collèges
* théologiques, d’où 43 pasteurs indigènes
V étaient déjà sortis.
‘‘ La 2.de période de 1883 à 1889 est
I la période de grand développement.
5 En 5 ans il y a 24 mille convertis.
7700 adultes sont baptisés dans la seule
année 1888. L’université protestante de
Kioto, fondée en 1875, comptait 900
étudiants à la mort de son fondateur,
1890.
La 3.6 période de 1889 à i8g6, ou
1900, est la période de réaction antioccidentale. En 1889 en effet, le gouvernement publiait un code civil comparable aux meilleurs des nations civilisées. Les Français Boissonnade et
Bousquet, et le missionnaire Dr.Verbeck,
qui, lui, avait déjà traduit en japonais
le code Napoléon, en étaient les auteurs.
Le Japon voulut alors être traité d’égal
à égal par les puissances. Il demanda
que les Européens qui vivaient au Japon
fussent tous soumis à la juridiction des
tribunaux japonais. L’Europe refusa, et
voulut qu’ils ius-sent jugés par leurs
consuls respectifs selon les lois de leurs
pays d’origine. Cependant, après des
démêlés, elle accorda que ses nationaux
seraient jugés par des chambres mipartie formées de Japonais et d’occidentaux. En échange de sa bonne
volonté, elle exigeait le droit de libre
établissement. L’orgueil patriotique fut
profondément blessé. Le comte Okouma
qui avait ratifié les traités, fut victime
d’un attentat à la dynamite, et le meurtrier fut proclamé martyr national.
Dès lors le parti vieux Japonais entra
en lice. Le nationalisme exacerbé par
la guerre victorieuse de 1895 est érigé
presque en religion ; et il ne manque
pas d’avoir son contre coup au sein même
de l’Eglise. On tire d’une «science »
élémentaire des arguments contre le
Christianisme. On essaye un replâtrage
des vieilles religions. I.a tempête xénophobe fait rage. Malgré tout, le
Christianisme fait des adhérents. Pour
une seule année, 1896, les baptêmes ne
suffisent pas à compenser les pertes,
mais dès lors la situation va changer.
Le voyage de John Mott, cette année
même, 1896, durant laquelle 20 fédérations d’étudiants furent fondées au
Japon, et l’Evangélisation des classes
lettrées qui suivit, donnèrent le signal
d’une marche en avant. Bien que la
grande colère nationale subsiste, la
progression dès 1898 recommence. Deux
ans après les traités sont révisés dans
un sens plus favorable aux occidentaux.
La conférence missionnaire de içoo
inaugure une ère victorieuse. Les Japonais étaient très frappés des différences formelles et secondaires qui
séparent les diverses sectes protestantes. La conférence générale des missions protestantes au Japon, se réunit
à Tokio pour affirmer l’imité fondamentale de tous les chrétiens évangéliques. Cette imposante manifestation
d’unité fit une vive impression sur les
esprits. La Conférence établit un Comité
permanent, et inaugura le siècle par
une campagne spéciale d’évangélisation.
Dix mille personnes-déclarèrent vouloir
être Chrétiennes à la suite de ces réunions de réveil. Quoiqu’il en soit, d’après
la statistique parue en Avril 1902, les
32 sociétés entre lesquelles se répartissent les 782 missionnaires protestants,
comptent au Japon 47 mille adultes.
Et tandis que dans l’année 1901 les
catholiques Romains ont augmenté de
H45, et les Grecs de 1136, les protestants ont augmenté de i^io.
Le rapport de la société congrégationaliste de Boston « l’American
Board » signale un progrès sur toute la
ligne, et dit. Dans l’histoire de la
Mission, il n’y a jamais eu d’époque
plus favorable à une œuvre agressive
et pleine de promesses que l’époque
actuelle au Japon. Il y a dans tout
l’empire chez les étudiants un désir
croissant de connaître l’Evangile et,
partout, des sentiments plus franchement cordiaux envers les missionnaires
comme envers le Christianisme en tant
que religion. Beaucoup de Japonais
dirigeants, et qui ne font pas profession
d’être Chrétiens, ont publiquement affirmé cette conviction; Le Christianisme
seul offre au Japon ce dont il a le
plus besoin pour la culture morale de
son peuple ».
La Fédération des étudiants chrétiens
mérite une mention spéciale. Fondée
dans un temps où l’opposition antioccidentale .était très forte elle n’a cessé
de grandir. John Mott dans son z.d
voyage, en 1901, lui donna une impulsion extraordinaire. Patronné par
des hommes comme le juriste Tomeoko,
le président de la Chambre basse Kabaoka, le leader du régime parlementaire, il eut un succès qui surpassa
toute espérance.
Chaque soir à Tokio, une heure avant
l’arrivée de l’orateur, les portes du
théâtre, de 2000 places, étaient fermées.
En dépit des lois scolaires, John Mott
fut invité à l’université impériale, et
dans deux écoles du gouvernement, à
parler du rôle religieux de la Fédération. Il tint 18 conférences dans quelques villes principales, auxquelles assistèrent Il500 étudiants, dont 1464
entreprirent une étude sérieuse du Christianisme. La moitié de l’année 1902 se
passa à instruire cette jeunesse dans
des classes bibliques. La moitié fréquenta assidûment ces cours d’études
bibliques. Quelques uns ont déjà été
baptisés. M.r Miller, de la légation
des Etats-Unis à Tokio, après avoir
mis en opposition la 2.de visite de M.
Mott avec la i.re conclut: «Le résultat
de cette seconde visite est un miracle
des missions modernes». La Fédération
a de puissants auxiliaires dans la per
sonne des Universitaires Américains
qui lui sont affiliés et qui ont été nommés professeurs dans les hautes Ecoles,
Les mesures scolaires de 1890 nettement
hostiles aux chrétiens ont été rapportées.
Plusieurs étudiants ont consacré leur
vie au ministère laïque parmi les étudiants. A cette heure, la Fédération
a fondé 12 hôtels universitaires. Elle
compte 1400 membres, répartis entre
51 unions, dont 40 sont au sein même
des écoles du Gouvernement.
Il est bon que cet article soit publié,
pour répondre aux accusations de certains journaux contre les missionnaires
protestants, ea particulier : le Corriere
délia sera.
D. T.
LITTll
S1SI-'
Suse, 11 Août 1904,
I.,a Vallée de Suse, placée entre les
Alpes et deux chaînes de montagnes
qui terminent, l’une vers Cnmiane, l’autre vers Casellette, est entourée de
hautes montagnes qui donnent à sa
partie inférieure un climat très doux.
Suse est construite dans la localité
où se joignent les deux torrents et
les deux vallées supérieures de la Doire
et de la Cenischia qui descendent du
Fréjus et du Mont Cenis.
Ces deux vallées sont en communication avec la France, l’une par la ligne
ferrée Turin-Modane, l'autre par la
grande route, large dix mètres, due à
Napoléon I. Cela explique pourquoi
Bardonèche et le Mont Cenis, très importants au point de vue militaire, sont
défendus par plusieurs forts que nous
voudrions considérer comme inutiles et
superflus à cause de la bonne entente
qui règne entre les deux nations sœurs.
La vallée, qui abonde en monuments
remarquables, est très pittoresque et
attire, en été, un grand nombre d’étrangers, qui viennent y respirer un air
frais et pur.
Au point de vue religieux, Suse est
une des places fortes du papisme en
Piémont. Ce n’est pas seulement le bas
peuple qui dépend du clergé romain.
Qui veut parvenir aux charges publiques est sûr d’être culbuté s’il n’a pas
le prêtre de son côté. On se tient à
une distance assez respectable des évangéliques pour ne pas trop se compromettre. Le recensement de la ville en
1901 donne les chiffres suivants :
Catholiques 4916
Chrétiens primitifs i
Evangéliques 98
Israélites 2
Libres penseurs 3
Orthodoxes i
Spiritualistes 2
2
Sur le papier trois libres penseurs
seulement ? Il n’y en a pas davantage
car on craint la critique. De tous les
côtés on se plaint des prêtres, on murmure contre eux, on ne met plus les
pieds dans l’église, on ne va plus à
confesse, cependant on est toujours catholique ! Le clergé s’est enrichi et le
peuple s’est appauvri. Si on le craint
encore, si l’on cherche ses faveurs et
sa protection, c’est en grande partie à
cause des richesses qu’il possède et de
l’influence qu’elles lui donnent et non
à cause des idées qu’il représente et
qu'il enseigne.
Le clergé a su, dans les temps d’ignorance et de superstition, profiter
des largesses forcées du peuple et de
celles des princes, il a su se faire construire des temples, des couvents et obtenir, par des moyens qui lui sont
propres, des donateurs considérables,
qui lui fournissent encore maintenant
des rentes fort grasses.
Le livre que vient de publier le
Chev. Buffa sur Suse fait mention de
ses églises, de ses couvents et des personnes qui les firent construire. Les
citations que nous allons en faire sont
intéressantes et instructives.
Béatrice, femme de Thomas I, comte
de Savoie, fit .construire le couvent et
l’Eglise de S. François d’Assise afin
que les moines priassent pour elle et
pour sa famille.
En 1231, certain Baralis, donna tous
ses biens pour ériger l’Eglise de S.
Saturnin à la condition qu’on y célébrerait toujours l’office. Mais maintenant cette église est complètement abandonnée et on n’y célèbre plus aucun
service religieux. Cependant les rentes
des propriétés tombent régulièrement,
chaque année dans les caisses de la
paroisse de Suse. Si son fondateur eût
pu prévoir une telle violation des conditions d’après lesquelles il avait fait
cette donation, il en aurait disposé autrement.
Le couvent des capucins fut érigé
en 1610 et dans cette même année, ils
vinrent s’y établir, appelés par le Municipe dans le but d’opposer leur zèle
à l’invasion des Vaudois qui « dopo
Fenestrelle e Pinerolo già comparivano
in valle di Susa». Depuis 1610 à 1904
il paraît que l’esprit de la classe dirigeante, n’a pas grandement changé, car
le Municipe de Suse « inspirandosi
allo interesse della città », le céda, au
commencement de 1904, à une congrégation de moines chassés de la France.
Leur arrivée dans notre ville, dit le
chev. Buffa, est due essentiellement à
à l’intérêt et à l’empressement de l’assesseur communal et conseiller provincial avocat Jules Richard « per cui
meritamente il consiglio comunale gli
votò un ringraziamento con plauso ».
L’Eglise de S. Juste, la cathédrale,
fut élevée en 1028 et érigée en Abbaye
de moines Bénédictins en 1029 par
Manfredi II marquis de Suse et par
sa femme Berthe. Ils lui firent des donations considérables, c’est-à-dire 16.500
journaux de terre et la troisième partie des rentes de la ville de Suse et
de son territoire ; et avec le temps ils
ajoutèrent la troisième partie des rentes
de la vallée de Suse dans les montagnes et dans les plainc.s, depuis les
monts Genèvre et Cenis jusqu’au fond
de la vallée. Malgré ces richesses énormes, les moines de .S. Juste ne laissèrent pas un bon souvenir. En peu de
temps ils furent entraînés aux douceurs
de la vie et notre auteur dit qu’on au
___________________________________%
rait pu leur appliquer ces vers de Pompignan :
ÎTo8 moines sont de bons vivants.
L’un pour l’autre fort indulgents,
Ne faisant rien qui les ennuie,
Ayant leur cave bien garnie.
Toujours reposés et contents.
Visitant peu la Sacristie,
Mais quelquefois les jours de pluiC)
Priant Dieu pour tuer le temps.
(A suivre). J. J. Tron.
D’IOSTI
La Salle, le 11 Juillet 1904.
Très honoré AJo7isieur,
Veuillez me permettre de profiter des
colonnes de votre estimé journal, pour
vous donner des nouvelles de la Vallée
d’Aoste.
J.e commencerai par une triste nouvelle.
Le 27 Juillet vers deux heures et
demie de l’après-midi, un violent incendie éclata dans le hameau de Chalemin. Les flammes poussées par le vent
se communiquèrent rapidement d’une
maison à l’autre, et en peu de temps
les corps de bâtiment appartenant à
sept particuliers furent détruits. Quelques-uns ont tout perdu, linge, argent,
utensiles de cuisine, meubles et la première récolte de foin qu’on venait de
rentrer, qui est la plus précieuse. Heureusement qu’on avait assez d’eau, et
grâce au concours du public et de huit
ou neuf pompes menées presque à force
de bras de La Salle et de Morgex, on
a pu circonscrire l’incendie.
Si malheureusement le désastre avait
eu lieu de nuit, probablement il y aurait eu des victimes, car après les rudes
labeurs de la journée, on dort ferme
maintenant. En outre il aurait été difficile de circonscrire l’incendie, car ici
les maisons sont agglomérées et le feu
se communique facilement d’une grange
à l’autre. Nous devons reconnaître l’élan
de générosité et d’abnégation de la population accourue sur le lieu du sinistre, mais il reste encore à faire quelque chose pour ces malheureuses victimes de l’incendie.
Puisque une famille évangélique a
aussi été terriblement endommagée par
ce sinistre, ne pourrions-nous pas, nous
Vaudois, faire quelque chose pour elle?
Les dons seront reçus et distribués par
M. Bert, évangéliste et instituteur à
La Salle (Vallée d’Aoste) Italie.
Et maintenant je dois vous annoncer
une bonne nouvelle.
J’ai le plaisir d'avoir à I.a Salle M.
et M.me Caille de Rivaz (Vaud). M.
Caille s’occupe surtout de VEvangélisation, de la Tempérance et du Repos du
Dimanche. Nous avons parcouru la haute
Vallée en distribuant des feuilles de
tempérance et en évangélisant.
M.me Caille s’occupe spécialement
des Unions chrétiennes de jeunes filles;
elle rédige la « Petite feuille » journal
mensuel.
L’on peut dire que les chants de M.
et de M.me Caille font du bien. Nous
avons vu pleurer de joie de pauvres
malades que nous avons visités.
De semblables visites dans l’œuvre
d’évangélisation font du bien. Il serait
nécessaire, pour nous qui vivons au
milieu de catholiques et qui avons souvent à faire avec des incrédules, que
nous fussions visités par des personnes
sérieusement converties.
A Courmayeur, séjour d’ été très
agréable, une société élégante, mais
très mondaine, apporte le vice et l’a
mour de l’argent, aussi la population
de Vérand (près Courmayeur) a été tout
étonnée d’entendre sur la place du village, M. et M.me Caille leur parler du
ciel et de Jésus-Christ. Ici l’on n’entend
parler que d’ascensions, d’excursions
et de fêtes, l’on ne vit que pour l’amusement ; il est encourageant de voir
et d'entendre des personnes qui tout
en jouissant de la belle nature pensent
aussi aux âmes qui périssent.
Veuillez agréer. Monsieur, mes salutations respectueuses.
Votre tout dévoué
Gustave Bert.
LETTIE 11‘IIÊIIPE
M. le Directeur,
Les lecteurs de VEcho n’ignorent pas
que les colonies les plus nombreuses
de Vaudois se trouvent dans l’Amérique du Sud, où il y a des groupes
très compactes, à côté d’autres plus
mélangés.
Les Vaudois, pas plus ici qu’aux Vallées, ne sont pas commerçants. Ils préfèrent la charrue et sont presque tous
cultivateurs. Cependant quelques-uns
se sont dédiés au commerce, par exemple les frères Bonjour de La Paz qui
ont un des grands moulins de la République, les frères Long des Artilleros,
Amélie Malan, veuve, Emmanuel Bert,
Bertin du Riachuelo, et dans la République Argentine Alexis Griot, qui
semble succéder à son père dans l’esprit des entreprises commerciales. Barthélemy Long et fils possèdent dans la
même République deux grands moulins,
un au Venado Tuerto (province de
Santa Fè) et l’autre à Bahia Bianca.
Nous pourrions inclure ici M. Pierre
Baridon de Montevideo (qui rend beaucoup de services aux Vaudois, toutes
les fois qu’il en est requis et qu’il le
peut) qui a consacré sa vie au commerce ; et nous croyons que c’est tout.
Nous n’avons pas beaucoup de cabaretiers, heureusement. Le commerce
est entre les mains des gallegos (espagnols) presque partout et ce sont des
exploiteurs, et souvent pire.
Les Vaudois ne se distinguent pas
non plus dans les métiers, excepté les
forgerons et menuisiers qui sont très
nombreux. Cela se comprend et s’explique par le grand nombre de charrues et machines agricoles qu’on a et
qui ont souvent besoin de réparations.
Il y a les forges et ateliers de D. Garrou,
D. Berton, Pierre A. Ugon, J. D. Artus,
H. Tourn, Tourn et Ruà, Félix, Negrin,
Rostagnol, Allio, J. P. Artus, etc. Nous
avons quelques maçons et cordonniers
(pas assez), des bouchers et autres, mais
la concurrence est forte.
Dans la carrière des armes il y a
peu de Vaudois. Nous connaissons seulement les deux frères Salustio, petitsfils de M. le pasteur Morel, qui sont
officiers dans la marine Argentine.
Il y a passablement de régents et
maîtresses, quoiqu’on en désirât un plus
grand nombre car par le moyen des
écoles on peut acquérir beaucoup d’influence. Dans les écoles de l’état nous
avons MM. Jean Pontet, J. P. (xonnet,
F. Jourdan, Jacques Gönnet, Ernest
Klett et J. Daniel Gönnet, tous dans
l'Uruguay. Dans l’Argentine Ernest
Pons qui est au Chaco. Nous avons
plusieurs écoles particulières, sans compter celles de Colonia Valdense, au nombre de six
Au service de l’Eglise Méthodiste
travaillent Oscar Griot à Junin (prov.
de Buenos-Aires) et Jules Rostan pasteur à Colon (prov. de Entre-Rios).
Les employés sont peu nombreux.
Dans les services publics de police il
y a Alphonse Griot, Jean P. Geymohat
et Etienne Malan, i.r ou 2.e commissaires.
Emile A. Ugon est employé à la
banque et il sera bientôt directeur d’une
succursale. Louis Jourdan, ancien élève
du Collège de La Tour, et professeur
pendant douze ans au Lycée, est inspecteur des vins de quatre départements. Il y a dans les mêmes services
comme agent fiscal Emmanuel Dalmas.
Nous n’avons pas d’employés dans les
bureaux de poste.
Dans les carrières libérales nous avons
le Dr. Jean Pierre Davyt établi au Rosario Oriental, ainsi que le pharmacien
Auguste Revel. Paul Long, notaire, est
établi à La Paz.
Max A. Ugon est employé comme
docteur dans l’armée du général Muriz.
Il poursuivra ses études de dernière
année à la fin de la guerre, qui semble
être proche heureusement.
Ce sont les Vaudois les plus en vue,
I qui sont en rapport avec toute espèce
de monde. Par eux on nous connaît.
Ils ne sont pas nombreux. La plupart
ont passé par le Lycée. Tous sont respectés et jouissent d’une bonne réputation. Ils doivent être des sentinelles
pour notre peuple, des conseillers, des
amis. Nous leur répétons les paroles
d’un exilé, vieillard Vaudois, capitaine
et héros, Janavel : Que rien ne soit plus
fort que votre foi ! Ils fortifieront ainsi
ceux qui sont plus faibles et qui regardent aussi à eux comme membres
de la grande famille vaudoise et surtout chrétienne, répandue jusque dans
cette extrémité de la terre.
Americus.
Encore les vacances
80. 14. 8. 904.
Cher Directeur,
Peut-être me suis-je exprimé trop
rudement car je vois que l’esprit de
ma lettre n’a pas été bien compris.
Ce qui m’a grandement étonné dans
l’article « Les vacances » c’est qu’en
parlant de vacances auxquelles tous
les ouvriers et employés de tous les
degrés auraient droit, on ne dit pas
un mot du dimanche, que je mets avant
toutes les vacances depuis celle de quelques jours jusqu’à celle de deux mois.
Vous avez reconnu avec moi, cher
directeur, que le dimanche est, encore,
hélas, très peu observé et moins encore
sanctifié. Qu’il y ait de pauvres ouvriers ou employés qui n’ayant que
quelques jours de repos dans le courant de toute l’année ont un urgent
besoin d’un repos de plusieurs semaines
et même mois, je souhaite de tout mon
cœur avec vous qu’ils trouvent des
âmes charitables et moyennées qui leur
fassent procurer ce repos qui leur est
dû ; mais ce que je ne puis comprendre
c’est qu’on mette en avant l’idée de
deux mois de vacances en été, ça va
sans dire, à tous les employés, ouvriers
de fabrique ou artisans, et que tailleurs,
boulangers, menuisiers, charcutiers, enfin tous ceux qui se fatiguent, doivent
aller en campagne ou mieux en montagne se repose^, c’est-à-dire fermer
pour deux mois bureaux de commerce
et d’industrie, fabriques, ateliers et boutiques en un mot grève générale ! Merci,
je ne vois là aucun relèvement social,
au contraire.
3
— 3 —
r.' Quant à la logique de ma conclusion,
{ qu’on devrait retourner à l’agriculture
|*^le plus possible, je complète mon idée
F déjà émise ; c’est que pendant que l’inpdustrie et le commerce progressent
^^d’agriculture reste en arrière, et pourj I quoi ? Les personnes les plus instruites
et le plus à leur aise la laissent trop
• volontiers aux plus arriérées en instruction, pour ne pas dire aux illettrés, et
¡¿ aux pauvres ou à des personnes qui
? ne peuvent la faire progresser.
I Croyez-moi votre dévoué
r D. L.
Deux mots seulement. Nous n’avons
pas besoin de répéter ce que nous avons
l' dit et redit sur le Dimanche, et si noI tre correspondant lit le Relèvement social,
il sait avec quelle ardeur généreuse M.
;,y Comte soutient le droit de tous au repos
hebdomadaire. Il n’y avait donc pas
lieu d’opposer le dimanche à ce repos
un peu plus prolongé dont chacun aurait d’autant plus besoin que le travail
^ qu’il fait est plus lourd et met sa santé
à une plus dure épreuve. Au lieu de
comprendre la pensée généreuse de M.
“r Comte et son regret qu’elle ne puisse
se réaliser dans les conditions présentes
{ de la société, pourquoi en faire une es^ pèce de caricature en nous représentant
tous les employés et ouvriers de toutes
les fabriques et tous les commis de
tous les magasins, partant pour la montagne, en même temps, et pour deux
mois, ni plus ni moins ? Quant à l’agri, culture, c’est une autre question.
C lî fl O 10 II
Examen de foi. Le corps des pasteurs,
réuni mardi à la Maison Vaudoise, a
procédé à l’examen de foi et de convictions religieuses de MM. les candidats au saint ministère Jean Bonnet,
d’Angrogne, Héli Bertalot, de Riclaret,
Eugène Revel, de la Tour et Frédéric
Balmas, de Prarustin.
Les sujets sur lesquels ils ont été
interrogés sont : la Bible — la Rédemption — l’œuvre de l’esprit dans l’homme
— la vocation personnelle. Tous ont
, été admis.
Ces candidats prêcheront leur sermon d’épreuve, MM. Balmas et Bertalot à Saint-Germain, et MM. Bonnet
et Revel au Ciabas, mardi prochain
23 courant, à 10 heures. Les textes
■ qui leur ont été assignés sont ; Matth.
V. 6 (M. Balmas), Ps. XIX, 8 (M. Bertalot), 2 Cor V. 11 (M. Bonnet) et Rom.
VI, 11 (M. Revel).
Commissions examinatrices. Dans
la même séance le corps des pasteurs
à nommé les commissions qui doivent
examiner les gestions des diver.ses administrations et référer au Synode. Ont
été nommés :
pour la Table et le Conseil de théologie, MM. J. D. Hugon pasteur, H.
Forneron professeur, Alex. Rivoir et
Ant. Bertalot instituteurs;
pour le Comité d’évangélisation, MM.
Marauda et Soulier, pasteurs, Falchi,
professeur et Joseph Long, instituteur;
pour les Institutions hospitalières,
MM. Gardiol et D. Gay pasteurs, D.r
Cardon, médecin, et B. Long, instituteur.
Collège. Mercredi 17 a eu lieu le
concours à un. poste de professeur au
gymnase. Se sont présenté! MM. Jean
Balma, docteur ès lettres et en philosophie, Edouard Longo, professeur à
l’Ecole Latine du Pomaret, et Emile
Tron, docteur ès lettres et professeur
de français. Après un long et minutieux
examen des titres et documents présentés par les trois candidats, la Commission présidée par M. le prof. Jahier,
directeur du Collège, a décidé à l’unanimité de proposer à la Table, la nomination de M. Edouard Longo, qui,
outre ses excellents certificats d’études,
avait aussi en sa faveur cinq ans de
service accompli de la manière la plus
satisfaisante comme profes.seur au Collège d’abord puis à l’Ecole Latine. Noùs
apprenons que la Table, dans sa séance
de ce matin 18, a nommé M. Longo
au poste en question. Cordiale bienvenue à notre collègue.
La réunion «lu 15 Août. L’emplacement choisi, à Giacoupount, est vaste
et commode, garni de mélèzes trop
clairsemés pour garantir l’assemblée de
l’ardeur du soleil, si le ciel n’y avait
pourvu lui-même en se couvrant d’un
voile. L’assemblée est très nombreuse
et, dans sa grande majorité, prête une
attention soutenue aux divers orateurs
qui se succèdent à la tribune rustiqu
Il y a, comme d’habitude, plus peutêtre que d’habitude, autour du noyau
d’auditeurs attentifs et recueillis, des
groupes nombreux de personnes qui
évidemment ne sont pas venues pour
entendre, mais pour q’ouir de la promenade, du bon air et de leur compagnie
réciproque. Il y a même, en haut, à
deux cents mètres de l’endroit, une
maison où l’on entend les notes d’une
fanfare et des voix discordantes qui ne
cessent qu’un peu après que le service
a commencé. D’où l’on voit la difficulté
croissante d’organiser cette fête de
manière qu’elle garde son cachet de
sérieux et de recueillement.
A g h. ib M. le pasteur Balmas,
après quelques mots d’introduction invite l’assemblée à chanter le psaume
25.6 et M. Joseph Long élève à Dieu
une prière. M. Bertalot, instituteur à
Angrogne, lit les chap. LV d’Esaïe et
I de .St. Jean. M. Hugon, lisant quelques versets du chap. XI de St. Jean,
montre Jésus vivant et présent partout
où son nom est invoqué, et M. Balmas
développe ces mots ; Le maître est ici
et il t’appelle. M. P. Longo termine
cette première partie par une prière.
M. David Peyrot s’excuse de ne pas
avoir pu traiter un sujet historique
comme le président l’y avait invité et
recommande la maison des diaconesses
de Turin. .Suivent trois orateurs qui
parlent de l’Evangélisation. M. Josué
Tron montre que si, d’un côté, il y a
des faits encourageants et des champs
où les fruits ne manquent pas, il y en
a d’autres où l’évangéliste travaille au
milieu d’une indifférence désolante ; il
demande les prières des fidèles en faveur de ces ouvriers qui ont souvent
lieu d’être découragés. M. B. Revel
parle d’une manière spéciale de quelques régions, Felónica Po, en particulier,
où des mouvements sérieux se sont
produits et promettent de bons fruits.
M. Prochet, président du Comité, se
servant d’une belle comparaison, dit
que si, en regardant en avant, il semble que nous n’ayons pas avancé, lorsque nous regardons en arrière, nous
ne pouvons ne pas reconnaître que beaucoup de chemin a été fait. Nous pouvons aujourd’hui voyager d’un bout à
l’autre de l’Italie et être partout accueillis par des frères en la foi. Cela
doit nous encourager, malgré les difficultés que nous y rencontrons, à per
sévérer avec foi dans cette œuvre de
Dieu, pour laquelle M. Prochet prononce, en terminant, une ardente prière.
M. Louis Jalla, encore faible et .souffrant après son long voyage, parle brièvement de la mission du Zambèze et
des difficultés où elle se trouve après
la perte de son chef et fondateur. Il
fait appel pour des artisans missionnaires. M. le pasteur Gardiol prononce
la prière finale. Il est midi et, la bénédiction prononcée, on se répand, par
groupes plus ou moins nombreux, de
tous les côtés du vaste plateau pour le
repas champêtre, arrosé soit de quelques verres de vin, soit de l’eau fraîche des sources qui jaillissent en abondance.
Il y aurait plus d’une observation
d’une portée générale à faire sur l’ordre et l’étendue du programme, la durée
des discours, la longueur de la réunion
dans son ensemble et autres choses encore ; mais comme on les oublierait
d’ici à un an, il vaudra mieux les réserver pour la veille du 15 Août prochain.
En Pragela. On nous écrit de la
Ruà que le service religieux célébré
le 15 Août à Laval par MM. les pasteurs Weitzecker, Pascal et Soulier a
été tout simplement magnifique, quoiqu’on eût pu craindre un moment que
la pluie ne vînt tout gâter.
Au cimetière de Laval, la foule immense qui, du vallon du Beth, s’y était
rendue. Son Exc. Facta et les autres
nombreuses autorités civiles et militaires en tête, pour y terminer la commémoration civile, est restée tout entière aussi à notre service religieux,
qui s’est déroulé d’après le programme,
au milieu d’une attention et d’un respect parfaits et qui a été seulement un
peu abrégé à cause de l’état de santé
de Son Excellence, qui faisait vraiment
un grand effort en y assistant debout.
Les Vaudoix venus de plusieurs paroisses étaient très nombreux, peut-être
deux à trois cents. Le chant, soutenu
par plusieurs régents, maîtresses d’école
et une nombreuse je.unesse, a bien été
et a fait une grande impression, comme
du reste le service en général, d’après
ce qui nous a été dit. Et cela se passait dans un pays où depuis plus de
200 ans et jusqu’ à ces derniers mois
aucun culte évangélique n’avait plus
pu être célébré en public. Dieu soit
loué !
Le 15 Août au Ciampet.
Malgré le temps tout d’abord incertain, et deux autres réunions du même
genre, à Angrogne et à Laval, plus
de 600 personnes accoururent à notre
fête du Ciampet, en grande, partie de
la paroisse de .St.-Germain et de celles
de Pramol, Prarustin et Pomaret.
La fête a été présidée par M. le
pasteur Dl. Gay, qui s’est adressé à
ses frères pour leur rappeler les bienfaits
accordés par Dieu et pour leur montrer
que leur vie spirituelle se trouve à peu
près dans les mêmes conditions que
celle de l’Eglise de Sardes.
M. le pasteur Marauda lui succéda
pour continuer le même sujet, en insistant surtout sur les paroles ; Amendez vous. Le missionnaire Pascal
du Lessouto décrit ensuite le champ
dans lequel il se trouve et intéresse
vivement son auditoire par des détails
peu connus. Honneur aux frères du
Lessouto qui savent donner libéralement.
M.rs les Evangélistes Quattrini et
Matthieu, à leur tour, attirent l’atten
tion sur l’œuvre de Dieu qui se poursuit dans l’Italie méridionale et arrachent
des applaudissemçnts aux auditeurs.
Le pasteur de S.t Germain devait encore
parler sur la Mission des Vaudois, mais
il est midi et il préfère remercier les
frères accourus qui écoutèrent avec le
plus vif intérêt et receuillement pendant
près de 3 heures. M. Burattino clôt
par la prière. La collecte produit 50
francs. — Somme toute : belle fête,
excellent résultat.
C. A. Tron.
— Le soussigné ayant appris qu’une
expression de son opuscule touchant
le Dr. Dowie, a pu laisser croire qu’un
collecteur aurait retenu de l’argent collecté, se fait un devoir et un plaisir
de déclarer qu’ il ne s’agit pas d’un
pasteur Vaudois, ni d’un laïque autorisés à collecter au nom de l’Eglise
Vaudoise.
ïorre Pellioe, le 18 Août 1904.
Jean Pierre Mal an
NouYçUes et faits divers
M. le pasteur I-ouis Dupin de SaintAndré, appelé à sucqéder à M. Jacques
Pannier comme pasteur à Hanôï; dans
le Tonkill, s’ embarquera à Marseille
le !.'■ octobre.
A propos des réunions qui ont eu
lieu dernièrement à Keswick, petite
ville du nord-ouest de rAligleterfe,
M. F. Dumas s’exprime ainsi dans le
Témoignage ••
Ce n’est pas seulement à cause du
nombre, que l’aspect de ces grandes
assemblées est impressionnant, s’est
aussi, c’est plus encore à cause du recueillement qui est parfaitement observé;
tout le monde est sérieux, tout le monde
prie, tout le monde a sa Bible, cherche
les passages et prend des notes, tout
le monde ' chante ; et quel effet produisent ces cantiques chantés avec entrain,
à gorge déployée, avec l’aide d’un
chœur nombreux et bien stylé !
Parlant du Dr. Torrey, un des orateurs
qui ont pris part à ces réunions, M,
Dumas dit : Il est de haute taille, vigoureux, sa large poitrine sanglée dans
une redingote boutonnée, barbe et cheveux presque blancs. Il parle avec autorité et captive facilement l’attention
de ses auditeurs.
L’Impératrice <ie Chine et les Missions protestantes. — Pour la première fois depuis qu’elle est à la tête
du gouvernement de la Chine, l’impératrice douairière a daigné témoigner
de la sympathie à une œuvre due à
des missionnaires protestants. Récemment, la Mission de Londres, la Société
américaine des Missions et la Mission
presbytérienne américaine ont résolu
de fonder ensemble un Collège dans
lequel la médecine et la chirurgie modernes seraient enseignées aux médecins missionnaires de ces Sociétés. Cet
établissement, qui s’appellera le Collège
Lockhart, du nom du premier médecin
missionnaire qui a travaillé à Pékin»
sera construit et installé aux frais de
la seule Mission de Londres, et le coût
est évalué à 256.000 francs. L’impératrice y a contribué pour 10.000 taëls,
soit 36.250 francs, et l’on espère que
son exemple sera suivi parmi les hauts
fonctionnaires de son empire.
(Semaine Religieuse).
Í' i
4
Revue Politique
Livourne vient de célébrer le premier
centenaire de la naissance du romancier
patriote F. D. Guerrazzi ; d’un brillant
écrivain qu’on ne lit plus aujourd’hui,
mais dont les ouvrages inspirés par un
patriotisme ardent, ont puissamment contribué à la régénération politique de
notre patrie. « J’ai écrit ce livre, dit-il
en parlant du plus beau de ses romans
l'Assedio di Firenze, parce qu’il ne m’a
pas été donné de combattre une bataille».
Mais cette bataille de la plume à base
d’imprécations contre les tyrans, de métaphores hardies, d’épithètes et d’exclamations, de prières et de menaces pour
réveiller le peuple de sa torpeur en a
valu bien d’autres. Aussi les Livournais
qui avaient érigé un monument à leur
grand concitoyen il y a un peu plus de
25 ans, ont-ils été bien inspirés en rappelant à la jeunesse contemporaine, par
la bouche du poète Marradi, des députés
Socci et Marzocchini, l’artiste et le patriote si injustement oublié. Les tyrans
de jadis ont passé la frontière, le soleil
de la liberté s’est levé radieux sur notre
patrie, nos blessures saignantes ont été
pansées et le romantisme emphatique du.
prisonnier de Portoferraio a fait son temps,
dira-t-on. Cela n’est vrai qu’en partie,
surtout à cette époque de scepticisme
envahissant, et les jeunes gens auraient
tout à gagner en faisant plus ample
connaissance avec ce démodé qui a aimé
sa patrie jusqu’au sacrifice et qui fut en
outre un vrai artiste de la plume.
— M. Waldeck-Rousseau, gravement
atteint dans sa santé depuis plusieurs
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le « Guide » par M, le docteur D. Rivoir, avec la collaboration de l’auteur.
S’adresser à M. le Prof. Jean Jalla
Torre Pellice.
présidence de la République. M. Waldeck,
décédé à 58 ans à peine, avait fait ses
premières armes sous Gambetta qui l’avait
choisi pour sou ministre de l’Intérieur.
C’est en sa qualité de président du Conseil
qu’il engagea la fameuse lutte contre les
congrégations, lutte qu’il aurait probablement terminée, .s’il fût demeuré au
pouvoir, d’une façon moins tranchante
que son successeur M. Combes.
— Quoique quelques mois nous séparent encore du jour où auront lieu aux
Etats-Unis les élections pour la présidence,
la bataille électorale est engagée dès à
présent. Le juge Parker, mono-métalliste
convaincu, a été proclamé officiellement
candidat des démocrates tandis que M.
Roosevelt sera celui des républicains.
— Un congrès socialiste international
est actuellement réuni à Amsterdam où
les prolétaires de tous les pays sont représentés. Les délégués russes et les
japonais, qui sont particulièrement entourés, ont hautement protesté contre la
guerre qui se combat en Extrême Orient,
dont tout le poids va retomber sur les
deux peuples qui ne l’ont pas voulue.
M. Ferri est le seul représentant de
l’Italie à ce congrès.
— La famille du czar s’est accrue d’un
nouveau rejeton, un grand-duc cette fois,
un héritier du trône, affligé dès le berceau d’une foule de titres et du commandement do je ne sais combien de
régiments, le pauvre petiot. La naissance
du prince Alexis a été saluée avec les
plus sincères manifestations de joie patriotique et a fait oublier pendant quelques jours les dangers et les soucis de
l’heure présente. Mais les terribles nouvelles qui l’ont aussitôt suivie ont replongé le peuple russe dans la plus
grande consternation. Songez donc! les
flottes de Port-Arthur et de Yladiwostock réduites à l’impuissance dans l’intervalle de peu de jours, les amiraux
Matussevitch et Witheft ainsi que plusieurs officiers supérieurs et des centaines
de marins morts, deux ou trois vaisseaux
coulés, et plusieurs autres gravement
endommagés ! Bref, c’est la puissance
navale russe de l’Extrême Orient qui
est à peu près anéantie. Et la nouvelle
récente d’une attaque victorieusement
repoussée par la garnison de Port-Arthur,
ne semble plus faite pour redonner de
l’espoir à ceux qui n’avaient jamais douté
de la victoire finale. La Russie commence
à se sentir perdue.
j. c.
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d. e.7 8.22
aocftl. f«Bt.(l)
8.30 12.15 15.82 19.10 20.15
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8.56 12.41 15.54 19.36 20.30
9.1 12.44 15.58 19.41 20.23
9.23 13.6 16.12 20,3 20.55
9.31 18.13 16.20 20.12 21.2
Turin-Piperol-la Tour
Turin
Pignsi
Briquéraa{^
accél> acoél. l-ÎS
5.35 9.15 12.55 16 — 17,35 19.49 :
». 6.56 10.36 112 17.21 18.21 21.2
d. 7.5 10.45 14.10 17.81 18.28 21.11
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d. 7.30 11.10 14.30 17..57 18.58 21.38 «
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“(Perrier CD 5.15 17.15 18.15
Pérouse ». 6,30 18.30 19.30
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