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JV euLVlèm© année
IV. 13.
vendredi 3 Avril 187’4.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeiil consacrée aux inléréls matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
. oociipeot.
PRIX D ABONNEnElT !
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
Puisse................* 5
France................» 6
Allemagne.............>6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un numéro separé : 5 ceut,
ün numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
PiGNEROL : Chez Chlantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Klorencr : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour Tadroinistration
et la rédaction a la Direction
de l'Echo des Vallées, Torre
Pellice.
Som riiaii'e.
De la nécessité d’un réveil au seiu des
Vallées. — Le Catéchisme. — NouceUex
vendeuses. - Chronique rnudoine.— Chronique locale. — Chronique politique. —
Annonce.
DE LA NECESSITE
d'uii réveil au scio des Vallées
Les joui naux religieux d’au-delà
des Alpes continuent à nous apporter des nouvelles réjouissantes
sur le grand réveil qui s’est manifesté ces derniers temps dans
l’Ecosse, et qui s’est étendu aussi
dans plusieprs localités de l’Angleterre. Deux chrétiens éminents
d’Amérique, MM. Moody et.Sankey
ont.été, et seront peut-être encore
pendant longtemps , les instruments entre les mains de Dieu de
ce grand mouvement religieux qui
devrait remplir de joie tout cœur
chrétien. Qui n’aimierait à se trouver présent à ces grandes assemblées qui se tiennent journellement dans plusieurs lieux de culte,
pour.être témoin oculaire de cette
nouvelle Pentecôte? j
Mais il y aurait mieux que cela |
à désirer; c’est que ce même mou- ‘
vement se propage aussi parmi
nous. Et ce désir plus que légitime, suppose tout naturellement
que jusqu’à présent la trompette
du réveil n’a pas retenti dans nos
vallées. Les rapports des paroisses au Synode sont là pour en faire.
foi. Tout en mentionnant par-ci
par-là quelque mouvement religieux, quelque peu d’intérêt pour
le règne de Dieu, ces rapports
sont unanimes à déclarer qu’il
n’y a encore nulle part dans nos
paroisses de réveil proprement
dit.
Est-ce à dire qu’on ne prêche
pas chez nous le pur Evangile, là
doctrine du salut? ce serait nous
calomnier gravement que de nous
adresser pn, tel reproche. Grâce à
Dieu, nos temples ne retentissent
jusqu’à maintenant que de« échos
de la Parole de Dieu 'ét s’il y a
encore quelque chose de bon parmi
nous, c’est la pureté d^ns la doc-
2
498)
trine. — Ou bien, l’Evangile n’aurait-il pas partoutlaniêmeelÎioace,
ne serait-il pas partout et toujours
la puissance de Dieu pour le salut
de tous ceux qui croient ? Loin de
nous celte pensée. L’Evangile n’a
n’a pas ici-bas de patrie exclusive
ou plutôt tous les pays’du monde
sont sa patrie.
Pourquoi donc restons-nous desséchés, tandis que d’autres reçoivent des gouttes de la rosée divine ? Pourquoi notre chère Eglise
continue-t-elle à rester assise dans
Vobscurité, elle qui a pour devise
ces belles paroles: « La lumière
luit dans les ténèbres »? Tl ne nous
appartient pas de répondre à ces
questions, nous ne pouvons que
constater le fait.
Or, il est certain que depuis le
passage de Félix Neff aux Vallées,
il y a une cinquantaine d’années
(1826), il n’y a pas eu de réveil,
et même le mouvement qui eut
lieu alors fut si peu du goût/le
tout le monde que ceux qui y prirent part furent calomniés , même
persécutés par ceux mêmes qui auraient dû donner un coup de main
à l’œuvre, tellement la mondanité
était alors grande dans notre pauvre Eglise.
Quoi qu’il en soit, ce mouvement, en apparence bien faible,produisit de beaux résultats. Dès lors
le vie religieuse a augmenté, les
os se sontrevêtus de chair quoique
le progrès ait été lent. Il est vrai
que le règne de Dieu ne vient pas
toujours avec éclat, et qu’il jreut
‘ y avoir un travail’secret au fond
de beaucoup de cœurs. — Mais
qu'il serait pourtant beau dé pou
voir saluer l'aurore d’un réveil
qui s’étendît d’un bout à l’autre
des Vallées ! Qu’il serait beau de
voir nos 20000 vaudois sortir de
leurs retraites bien souvent obscures et froides , et venir se réchauffer aux rayons doux et bienfaisants du Soleil de justice I II
nous est permis de soupirer après
ce moment ! Mieux que cela, nous
devons le hâter.
« Lève-toi, sois illuminé », nous
crie Celui dont il est dit que • la
main n’est pas raccourcie pour ne
pouvoir plus délivrer ». Il faut se
lever, se mettre à l’œuvre. Et de
l’œuvre il y en a pour tous. —
S’il y a encore si peu de vie d^ns
nos paroisses , n’est-ce pas en
grande partie notre faute à nous
pasteurs? nous ne veillons pas
assez sur le troupeau qui nous
est confié, nous n’assiégeons pas
assez souvent le trône de Celui
qui fait miséricorde. — Ah ! s’il
y avait chez nous tous le zèle des
Whitefield , des Neff, des MacCheine, nous pourrions aussi, sans
nul doute , voir comme eux nos
efforts couronnés de magnifiques
succès. — En attendant ne perdons pas courage, le jour de la
délivrance est peut-être bien plus
près qiie nous ne le croyons.
B. G.
DU CATÉCHISME
Nous püblions l’article suivant,
tout en faisant*nos réserves à l’é-,
gat’d de quelques idées exprimées
pab son auteur. Mais nobs sommes
d’‘a6'6ôi‘d avec lüi sür l’utilité d’un
3
-ip9)
bon catéchisme, sur le besoin urgent que nous eu avons. Nous
serions heureux de fournir l’occasion d’une discussion sur ce
sujet.
L'in«truclioD catéchétiqoe.
Des écoles de quartier à l'instruction catéchétique, le saut est
grand, mais en apparence seulement, et les lecteurs de VEcho le
feront sans hésiter, surtout si on
ne les appelle à l’examiner qu’au
point de vue de la méthode.
Personne qui nie qu’elle ne soit
d’une importance et d’une necéssité incontestables, une de nos
bonnes institutions à la quelle
chacun souhaite force et vie, la
condition d’existence de notre
église, la clef de son avenir. Toute
église qui a envie de vivre fait de
l’instruction religieuse de la jeunesse une affaire capitale.
L’Eglise romaine sous ce rapport est d’une remarquable habileté ; elle fait de l’étude de la
dnllrina l'objet de sa constante
sollicitude, le travail de chaque
jour dans -toute école placée de
près ou de loin sous sa dépendance. Il n’entre dans ses habitudes ni de l’expliquer ni de l’approprier à ceux qui l’étudient ;
mais elle y revient pendant tant
d’années et avec unetelle insistance que la mémoire s’en empare
^pour ne plus la lâcher.
Après une douloureuse expérience on semble prêt à reconnaître chez nous aussi qu’il faut
non muUa sed mullum, surtout à
notre jeunesse , qu'elle a besoin ,
non seulement qu’on lui répète
souvent les mêmes choses , mais
qu’on lui mette sous les yeux un
livre de texte, au quel on rattache
tous les développements, de sorte
qu’ils lui apparaissent comme autant de branches sortant du même
tronc.
Cueillir avec lui, par exemple,*
l’histoire biblique ça |et lè dans la
Bible elle même n’est peut-être
pas aussi sage qu’on le pense, la
Bible étant bien plus un tribunal
de dernière que de première instance, Un abrégé de cette histoire,
servant de point de repère, ne
vaudrait-il pas mieux que ces pérégrinations auxquelles les livres
saints astreignent quiconque veut
avoir l’enchaînement des faits? Ne
formerait-il pas un précieux fil conducteur pour le jeune catéchumène,
qui se perd si facilement par la
méthode actuelle , qui , sous son
apparence de fidélité, mène à la
confusion ?
Même remarque par rapport à
l’enseignement de la doctrine. Le
catéchisme qui le facilite admirablement, au lieu de jouir d’un
crédit mérité , ne fait-il pas un
peu peur? Ne lui trouve-t-on pas
mille tares ? Pour les uns trop
théologique, pour les autres trop
incomplet? Aussi la première édition épuisée, on n’en réclame pas
une nouvelle corrigée et augmentée. Pourtant tel qu’il est
on doit avouer qu’il vaut mieux
que l’absence d’un catéchisme ;
car il établit, à tout le moins,
entre les doctrines, le trait d’union
qui manque à ceux qui ne l’ont pas
eu dans les mains, et qui s'aper-
4
-100
çoit bien plus difficilement entre
des doctrines qu’entre des faits.
A la rigueur on passerait làdessus, si l’on pouvait faire avec
chaque catéchumène un cours complet, comme pour des élèves qui
en ont le temps et l’envie; mais
en est-il ainsi chez nous avec la
hâte qu'ont nos élèves de partir
pour l’étranger , d’aller travailler
dansu ne fabrique ou de se mettre
dans la maison à la remorque de
leurs parents ? Bien des choses
sont faites plusieurs fois , bien
d’autres ne le sont pas du tout.
Le mal qu’on déplore dans l'évangélisation se retrouve bien cal'actérisé dans notre instruction
catéchétique ; l’école, là, n’amène
pas les enfants à l'Evangile, ici le
catéchisme ne les amène pas à
Jésus-Christ; les enfants des écoles
de l’évangélisation ne demandent
pas à entrer dans l’église ; nos
catéchumènes y entrent, il est
vrai, mais bien souvent ne vaudrait il pas mieux qu’ils n’y entrassent pas?
On voit bon nombre de nos catéchumènes se désintéresser de la
religion aussitôt après leur entrée
dans l’église. N’est-ce pas, entr’autres causes, que le catéchisme n’est
pas là comme une barrière pour
les retenir dans la bonne voie,
ou comme un ami pour les y rappeler, lors qu’ils en sont sortis?
L’enseignement religieux n’a pas
laissé une empreinte assez pror
fonde, la mémoire n’a pas été
suffisamment exercée, je dirais
volontiers tourmentée; on a bien
mal compris le m,ot'i • la lettre
tue».*'
De louables efforts sont faits
parmi nous en vue du bon succès
de l’instruction religieuse, l’église
doit à la plupart de ses pasteurs
une vive reconnaissance pour le
sérieux avec lequel ils s’acquittent
de celte tâche. Qu’elle leur procure,
c’est le moins qu’elle puisse faire,
de bons manuels à mettre entre
les mains des catéchumènes; elle
imprimera ainsi une marche plus
uniforme et plus ferme à leur
travail.
Bien e\})liqués et appris purr
cœur, pendant plusieurs années,
ces manuels deviendront le compagnon bien aimé de chaque catéchumène qui le trouvant près
de lui, s’habituera à le consulter
et à en suivre les conseils. Tu
écriras les paroles de l’Eternel
sur les poteaux et les portes de
la maison, tu en parleras à tes
enfants, soit que tu te'tiennes
dans ta demeure , soit que tu
voyages, soit que tu te lèves,
soit que tu te couches ?
D. R.
liouKieUes reltigteueee
Le Chrétien Ecangélique, readant compte
de la cinquième Assemblée générale de
l’Eglise libre italienne, dit entr’autres choses ; e Dans le cours de ses délibérations,
i'assçmblée fut amenée à constater que
les rivalités des différentes églises sont
l’obstacle le plus sérieux que rencontre
l’évqngélisation. Elle décida , en conséquence, que ses évangélistes n’entreraient
sous aucun prétexte en lutte avec les
évangélistes appartenant à d’autres dénominations;, et s.e garderaient même de
répondre à leurs attaques ».
5
-101
Oeixève. Nous lisous dans une correspondance de l’Eglise libre, au sujet de
la nouvelle loi ecclésiastique élaborée par
le Grand Conseil, les détails qui suivent
et qui complètenî ceux que nous,avons
déjà donnés sur ce même sujet : « Liberté
complète de la chaire ; le pasteur pourra
se faire remplacer par qui il voudra, sous
sa propre responsabilité, par un proposant, ou par uu laïque; le sermon pourra
devenir une conférence, et la Bible avant
cessé d’être une autorité, on prendra son
texte où l’on voudra, dans Homère peutêtre, dans Sophocle ou dans Slarc-Aurèle.
En présence de tant d’énormités , quelques observations ont été faites , auxquelles on a répondu par la définition suivante
de l’Eglise : « Une réunion d’hommes ()ui
sont unis par l’absence entière et complète de principes communs»!
Autriclie. Une grande manifestation ültramontaine a’ eu lieu à Vienne à
l’occasion des tiouvelles lois confessionnelles. Trois mille personnes y ont pris
part. On a volé dans cette assemblée
quatre résolutions, la condamnation do
l’idée de t’ étal moderne-, l’affirmalion
que l’infaillibilité papale n’ est pas une
doctrine nouvelle; que l’Eglise et ses
pouvoirs sont d’origine divine; enfin i]ue
les évêques autrichiens ont pour devoir
d’obéir, coûte que coûte, et avec une
fermeté inébranlable, aux instructions de
la dernière encyclique pontificale.
(Eglise Libre J.
France. Malgré les paroles contradictoires que le Christianisme au X1X‘
siècle, organe du parti évangélique de
l’Eglise réformée de France, et de la Renaissance, orgitne des libéraux, il semble à
peu près certain qu’ il y aura une double
organisation; l’une, celle de l’Eglise
évangélique ou synodale; l’aulro, celle
de l’Eglise libérale, en n’ayant aucune
base religieuse, et présentant des congrégations diverses, unies sous une administration commune.
®hroni(|ue ®auboÎ6^
La Table nous prie d’inviter MM. les
pasteurs qui sont en retard de lui faire
parvenir les contributions ou collectes de
leurs paroisses en faveur des missions de
la Société de Paris, afin qu’elle puisse à
son tour les transmettre à M. Casalis direcle\ir do la maison des Missions.
Villai'. Collectes du .î/ mars 1H7S au
.î/ mars 187i.
1) Le sou par semaine pour les
missions par Madame Gay Fr. 16 30
2 ) Deux collectes pour l’Evangélisation » 21 92
3) Une collecte pour le temple
de Messiue » 23 3)
4) Dons divers » 5 3.5
5) 12 collectes mensuelles aux
réunions de Villar pour les Missions » 30 65
6) 12 collectes mensuelles à l’Ecole du Dimanche du Villar pour
les Missions » 15 09
7) 12 collectes mensuelles à l’E
cole du Dimanche de MaossaMissions » 5
8) Collectes de maison en maison
dans les quartiers » 233 55
Total Fr. 351 16
Le Consistoire a réparti cette somme
entre les diverses œuvres que le Synode
et la Table ont recommandées à son intérêt et a alloué aux Missions fr. 135.
Un peu do politesse ou plutôt certains
égards ne gâteraient rien. Telle est la réflexion qui nous a été suggérée à l’ouïe
de la manière dont certains évangélistes
à la solde de Sociétés étrangères bien intentiohnées, s’y prennent dans quelques
unes de nos paroisses pour y tenir des
réunions religieuses. Sans aucune aulorisation des Consistoires ils prennent possession des écoles, y pénètrent môme
quelquefois par la fenêtre quand la porte
est fermée; ils passeront vingt fois à côté
de la maison du pasteur qui annooQe le
6
-JiQ2
fnômo Evangile et qui, comme eu*, est
tout disposé à l’annoncer dans les écoles,
dans les granges, en plein air, sans lui
dire ni bonjour ni bonsoir, ainsi que la
chose a eu lieu au Villar et sans doute
ailleurs. Nous ne pensons pas que ce soit
la volonté d’une Société d’amis Vaudois
et d’amis chrétiens de Genève de faire
une œuvre hostile au milieu de nous ou
qui ait l'apparence de l’être. — De deux
choses l’une, ou bien l’on veut faire une
œuvre d’opposition ou sectaire ou schismatique , dans ce cas, l’on ne devrait pas
se servir des écoles dont nos Consistoires ont l'administration, et ceux-ci devront
y veiller ; ou bien l'on fait une œuvre
d’évangélisation dans le but do réveiller
nos paroisses, et nous voulons croire que
c’est bien l’intention de nos amis de Genève en particulier; dans ce cas pourquoi
s’y prend-on à la sourdine, et oublie-t-on
les égards sociaux les plus élémentaires
que l’Evangile est destiné à développer,
comme toutes les choses qui sont aimables f Ou plutôt comment se fait-il que
l’on tienne si peu do compte do la fraternité chrétienne? Ainsi qu’on nous l’a fait
observer, si l’on avait affaire à des pasleurs hostiles à des réunions destinées à
instruire et à édifier, à répandre la connaissance de la vérité et à réveiller les
âmes par la prédication en temps et hors
de temps, nous comprendrions la conduite
de ces évangélistes, nous l’excuserions
en partie, mais non cependant pas complètement. Mais ce n’est heureusement
pas le cas dans aucune de nos paroisses
et surtout ce n’est pas le cas au Villar,
les personnes que nous avons en vue le
savent parfaitement. Ce que nous demandons c’oet tout d’abord la liberté pour
toutes les opinions,, et po.ur tous les cultes, mais avec la .liberté, le respect pour
la propriété de l’Eglise de la part de nos
frères dissidents à quelque nuance qu’ils
appartiennent, et les égards fraternels.
I' . ■ I ♦ 'I'!- -.'«l. . -II!/ ■
■ • .-.Ir . ■ . I .j
Collecte ipoitr If^
.Odi li'. ;ld. ,1 o.'i-' “'■^J‘1'1 . -il ..
Ol ir,.; b: Ustfi pr4o4dm^ 25
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locale.
'T'or*r’e-F*©lllcie. Vendredi dernier , dans sa sixième conférence sur Olivier Cronasvell, M. le professeur Charbonnier a exposé è son auditoire la campagne
d’Ecosse. Le conférencier nous a montré,
en lisant certaines lettres de Cromwell,
que le grand capitaine était en même
temps un chef de famille, plein d’une tendre sollicitude pour les siens.
Dimanche passé, le culte du matin a
été célébré en langue italienne. Monsieur
Weitzecker a, nous a-t-on assuré, l’intention d’en faire autant une fois par mois.
C’est une heureu.se idée, à coup sûr.
-*■
Télégramme expédié au Roi le 23 mars
courant par (le Consistoire de Torre Pellice.
« A Sua Maestà il Ile,
« Roma.
* Concistoro Parrocchia Valdese Torre» Penice offre.ossequiose congratulazioni
» Vostra Maestà, ventesimoquinlo anniver» sario assunzione trono, e ringrazia Prov» videnza che portò Campidoglio corona
» raccolta Novara.
« Veitzecker pastore, Cham»beaud . Beri, Frache , Cougn,
» Armand-Hugùn , Poét, Ar» mand-Bosc , Costabel , An» ziani ».
Réponse :
cRoma, 23 marzo 1874.
« lllustnssimo Signore,
«Compio ad un grato dovere testimo» niando alla S. V. Illustrissima, il vivo
» sovrauo aggradimento per le felicitazioni
» presentate ,a S. M. in occasiune del ven» ticinquesiqao anniversario della sua as« funzione al. trono.
" « Gradisca i onorevolissimo ;Signore, i
» sensi della perfetta mia stima éd osser» vanza.
« Il Capo del Gabinetto Particolare di
S. M, N. Agbbuo »,
7
-103
j'll
Nous n’avoDS pas entendu sans rire l’énonoé d’une proposition de l’honorable
syndic, proposition sui generis s’il en
fui : c’est une belle et bonne demande
(au nom d’une personne inconnue), à
l'Administration du Collège, de permettre
rétablissement d’un hangar pour un dépôt
de pierres , contre les murs de cet établissement; nous entendons d’ici le marteau du tailleur de pierres battre la mesure
des hémistiches et scander les hésamètres.
Ne doutant pas de l’absolue nécessité de
l’établissement d’un atelier de ce genre,
nous proposons, sans rire cette fois, de
l’appuyer aux murs de la maison du syndic.
On nous parle quelque fois de la nécessité prochaine d’une augmentation de
l’impôt communal. Comme nous avons
avons souvent été empêché de passer le
voodredi, grâce aux nombreux bancs qui
encombrent cejour-lâ, voire même aussi
le dimanche , la place du Municipe, nous
demandions un jour avec l’innocence do
notre âge; combien tous ces gens-là
payent-ils à la Commune pour la place
qu'ils occupent? Combien? mais rien absolument! vous comprenez , il faut attirer
le commerce... Mais le commerce, il nous
arriverait tout de même. Personne n’ira
vendre à Luserne quand les consommateurs sont à La Tour. Mah !
Or quand un conseiller dit: mah! cela
signifie que vous n’en tirerez plus rien ,
dussiez-vous le fouiller. Faut-il donc se
dire que personne n’y gagne rien , a cet
encombrement hebdomadaire!
« Dis-dono Pierre,sais-tu pourquoila baraque G... e.st encore debout?» L’énigme
était obscure et la résoudre ertt demandé du
temps et des réflexions profondes. Pierre,
qui n’était pas en veine, répondit qu’il
n’en savait rien. « Moi non plus» repartit
Paul. Un inconnu qui iraversait à ce moment la route; leur dit à 'J’oreille mais
tout bas bien bas : « Je n’en sais pas plus
que TOUS. Mais si la baraque G........avait
été sur un autre chemin, W y a longtemps
qu’elle n’y serait plus». Et l’inconnu disparut avec une rapidité 'qui ne permit
pas à la police de prendre son signalement.
Nous avons beaucoup regretté hier soir
d’être en si petit comité pour jouir il'une
intéressante conférence donnée à sainte
Marguerite par M. le prof. Niccolini sur
les tremblements de terre. — Après en
avoir élégamment décrit les phénomènes
principaux, le conférencier s’arrêta quelque peu sur leurs terribles effets, sur les
précautions à prendre, et il en rechercha
les causes probables', il fit enfin l’historique des plus importantes de ces convulsions terrestres, le tremblement des
Calabres (1783) do Lisbonne (1755).
k TIUVEKS LES J0VR!\ÀlX
Revue politique
On ne lardera pas à (loir do parler des
Syndics au Quirinal, syndics de toutes
formes, et de toutes cravates, qui sont
venus de t<ms les points de l’Italie complimenler le roi en leur langue. Le roi a
dô se trouver plus amusé (¡u’ennuyé do
la longueur des compliments que lui ont
débité tous ces braves gens, à commencer
par le syndic de Novare qui ne lui a rien
dit du tout, et à finir par celui d’Acerra
(Naples) qui lui a rappelé les scampaniale
sonnées en son honneur à son passage.
Le tout ensemble a duré au moins deux
heures. On est très verbeux en Italie,
comme dit élégamment le correspondant
romain du Journal de Genève.
Les appréciations de la presse étrangère
sont naturellement fort diverses, suivant
les cloches;- les journaux libéraux autrichiens et allemands ont nu langage presque aussi enthousiaste que les nôtres;
en France, M. John Lemoinne, dans les
Débats, salue avec beaucoup de sympathie
8
-104
cet heureux événement. Même la Patrie,
la réactiounaire Patrie, daigne exprimer
sa satisfaction, dont nous n’avons que
faire.
Une des dernières bandes de brigands
des Calabres vient d'être entièrement détruite; son chef Donato , et un de ses
compagnons ont été tués; le reste, au
nombre de sept hommes, a été fait prisonnier. La province de Calanzaro à
poussé un soupir de satisfaction.
La santé du Prince de Bismark a donné
ces derniers temps de très sérieuses inquiétudes; aux dernières nouvelles, les
médecins assurent ((ue la guérison sera
complète et proq,haine, pourvu qu’il s’abstienne absolument de tout travail. Nous
rapportons, pour la curiosité du fait, l’opinion d’un ex-ministre français, sur cette
maladie. « Si le prince de Bismark » ditil « peut avoir quelque intérêt à être malade , il n’en aurait absolument aucun à
trépasser ».
La loi militaire proposée au lleichsralh
parait éprouver d’énormes idifïicultés à
passer telle que le gouvernementimpérial
l’a présentée ; l’opposition finira cependant par en prendre son parti et avaler
la pilule, surtout si Bismarck maintient
le gros mot de démission, qu’il a déjà
prononcé.
En France, le septennat ne‘bat que
d’une allé, et ses auteurs menacent de
vouloir lie défaire aussitôt qu’il leur plaira. Un député légitimiste tenait au président, dans le journal VUnion, à peu
près CO langage: « Cher président, nous
vous avons nommé pour la forme, et
dans l’intention que vous céderiez, à la
à la première sommation, votre place a
notre Roy; mais du moment que ivous
paraissez vouloir vous prendre au sérieux
et prendre la république sur le même
ton, dites, de grâce, à quoi bon renverser
M. Thiers? Le commerce] dé son temps,
marchait, mien,!, et la FrancePàs
plus insultée (?) au dehors». Ce député,
dont le nom nous échappe, a cent fois
raison-.
En attendant mieux, on revoyage à
Froshdorff et l’on se remet à péleriner en
France ; il y a quelques jours, eut lieu à
Notre Dame le pèlerinage des enfants de
Marie, nombreuse famille de dix rnille
dames et jeunes filles qui s’en allaient
chantant;
Saavez Rom« et la France
Au nom du sacré Cœur.
L’histoire ne dit pas si l’on chantait du
nez.
Tout cela pour Paris. Idem dans d’autres villes. Ces touchantes promenades de
la faiblesse organisée priant pour son pays,
n’ont absolument d’autre but que d’ap
puyer les voyages sérieux de Versailles à
Froshdorff , aller et retour. On dit que les
députés ont désormais renoncé, en .se
frappant la poitrine au souvenir des erreurs passées, à l’énormité d’imposer
l’ombre d’une condition à leur Roy. C’est
bien féaux sujets'
Rien de décidé encore sur les destins
de l’Espagne. Les hauteurs de Somorostro
ont déjà vu des combats acharnés , ob
plusie.urs officiers supérieurs, le général
Primo Rivera entr’autres, sont mort, sans
compter un très grand nombre de soldats.
Le mot d’ordre paraît devenir de plus en
plus, des deux côtés ; Point de quartier !
Cosas de España !
A. M.
Æ vendre
I- I T'
dans Torre Pellice même
Une jolie maison de plaisance,
avec mobilier complet, jardin arrosable!*^ serre et autres dépendances, le tout parfaitement clos et
en bon état.
^'adresser au not^tre J. Vola.
. ________________________—
E. Malan Dii^eèteur-Gérant.
Pignerol Impr. Cbiantore et Mascarelli.