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ANNÉE XXI N. 11.
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Viiua
témoins. Ait. 1,8. Suivant la vérité avec !a charité. Eph. IV, 15. Que tou règne vienne. Hstth, VI, 10
O ni m^a i r t, ;
Le vont souffle — Sur les réceptions à
époque fixe — Nouvelles ilu Zambèze
— Correspondance — Cliroriiqiie Vaudoisa — Souscription C. V. — Revue
Politique — Avis.
te 14
Aujoui'criiui S. M. Humliert achève
sa 51® année. Dieu veuille nous le
conserver longtemps encore. Dieu'
Veuille être sou conseiller clans les
tïiomerils difficiles que traverse ce
peuple cju’il porte dans son cœur
6t à la prospérité diuiuel il s’est si
loyalement consacré. Vive le Roi!
LE VENT SOUFFLE
Kilsyth, Dès le premier jour du
ininistére de Burns ] au sein de Ja
grande congrégation queMac-Cheyne
^vait formée, cm fut frappé d’eutenjJre ce prédicateur de 24 ans paravec le sang-froid et l’autorité
d un vieillard. Des tnultitudes ac'^puraient chaque dimanche 4e plu®ieurs lieues à la ronde, et les forces
du prédicaleui' grandissaient avec
les circonstances.
JBuriia n’était pas satisfait de luimême comme prédicateur. Il se reproche de ne pas avoir, une foi
implicite dans la puissance de la
parole sainte et dans la fidélité de
•Dieu à ‘ses promesses. Effrayé ds‘la
responsabilité qui pèse sur lui, il
cherche son refuge dans la prièie.
Pendant quelques semaines, il ne
fait presque plus que prier. Une
lutte s’était engagée entre l’Eternel
et son serviteur. Le triomphe ne
pouvait pas tarder.
Au mois de Juillet Burns fut invité à aller prêcher à Kilsyth. Avant
la fin du service de l’après- midi, il
se sentit tout à coup rempli d’une
compassion infinie pour cette population, au milieu de laquelle il avait
passé les années de son enfance.
Sans se donner le temps de la
réflexion, il annonça une réunion,
pour le surlendemain à 10 heures
sur la place du marché, dans le but
de parler aussi à ceux qui ne mettaient jamais les pieds à l’église.
La nouvelle de cet étrange rendez-vous se répandit comme l’éclair
dans tous les villages de la Vallée.
I.e mardi matin, une foule immense.
2
I'm
90
d’ouvriers et de paysans en vêtements de travail, était réunie sur
la place. Mais au moment où le
jeune prédicateur débouchait sur la
place, la pluie se mit à tomber. Il
fallut ouvrir les portes de la grande
église paroissiale, dans laquelle la
foule se précipita comme un torrent.
üurns prit pour texte P.s. IdO, 3.
Gotnme d’habitude il parla d’abord
avec calme et avec une grande simplicité, mais il y avait dans sa voix
vibrante quelque chose de particulièrement impressif. Vers le milieu
de son discours, il s’anima et parut
bientôt parler comme en la présence
même de Dieu, sous le poids d’une
émotion extraordinaire. Le courant
de ses pensées devint plus rapide,
I)lus puissant, comme un torrent
qui entraîne tout sur son passage.
A la fin, après avoir décrit dans
les plus saisissants détails une tempête en mer, la détresse d’un navire qui va sombrer avec ses
passagers, et l’arrivée opportune
du bateau de sauvetage, il s’écria
d’une voix retententissante: Etesvous dedans? êtes-vous dedans?.,.
Maintemmt, ou jamais I
Alors l’émolion de l’assemblée qui
ne s’élait encore manifestée que par j
des pleurs silencieux, éclata comme
un orage. Des sanglots, des cris, des
prières sé « levaient de tous côtés,
mêlés aux exclamations de reconnaissance et aux accents de joie
des chrétiens. Des pécheurs se roulaient par terre dans une véritable
agonie, des hommes robustes tombaient comme frappés à mort. La
voix sonore du missionnaire finit
par être noyée dans le tumulte qui
allait croissant. Alors Burns entonna
le chant d’un psaume, auquel se
joignirent des centaines de voix,
tandis qu’ù genoux dans la foule,
oi| prosternés sur les dalles, des
personnes brisées par le repentir
faisaient monter en silence leurs
prières vers le trône de grâce.
Il était 3 heures de l’après-midi;
la réunion durait depuis 11 heures
du malin. Un autre réunion fut
convoquée pour le soir à 6 heures.
Durant les semaines qui suivirent ;
le mouvement ne fit que gagner en ;
étendue et en intensité. Des réunions
avaient lieu tous les soirs. Dans i
l’intervalle, le presbytère était as- ’
siégé par la foule des âmes réveil- i
lées, avides d'instruction. Dans tous j
les villages de ia Vallée, des réunions j
de prières s’étaient formées spontanément, où jeunes gens et vieillards
s’unissaient pour rendre grâce à '
Dieu et implorer la continuation de
ses faveurs, ,
W. Burns avait dû retourner à
Dundee; mais l’œuvre continuait ,
sous la direction ,de son père et
de quelques ministres amis, accourus à son aide d’Edimbourg et de
Glasgow.
A suivre.
m LES RÉCEPTIONS i ÉPOOUE FUIE
Laissons le bât neuf à qui veut le ,!
porter, et que chacun en envoyant
un article au Témoin ait la bonté
de signer ce qui est à lui sans laisser
croire que les mains amies sont des
mains Vaudoises écrivant pour l’Eglise Vaudoise (1). Etre clair est tou jours une bonne chose. — Maintenant, que ce soit le comte A. de j
Gasparin, Monod ou Godet qui ait :
écrit ces lignes, cela ne change pas ■
la question soulevée, et on nous per- i
(1) M. T. ne voudra pas nous contester
le droit, droit sans lequel aucun rédacteur
de journal ne voudrait garder ses fonctions,
d’insérer, en prenant toute la responsabilité, des articles non signés venant soit
du pays soit de Vètranger (serait-ce que
ce qui est vérité au delà des Alpes ne
ne l’est plus en deçà?). Au reste, dans le,
cas actuel, l’explication fournie par M. Dtouchant l’absence du nom de M. A. de Oau bas de sa communication, est si plausible
et, venant d’un homme comme lui, si réeilet
que M. Tron aurait dû ia recevoir et s’eo
déclarer satisfait. (Red.) '
3
91 _
fïiettra de soulenir le principe de
l’Eglise nationale plutôt que celui
de l’Eglise libre, d’autant plus que
si nous sommes ce que nous somrnes, nous savons à qui nous le de. Vous. Au reste les Eglises libres ont
». laissé les choses telles qu’elles étalent, en France aussi bien qu’en
:r' Suisse, sauf à créer des rivalités et
■ des congrégations de riches au détriment des pauvres qui, grâces à
Dieu, n’ont pas été délaissés (1).
Avant de créer des Eglises libres
dans nos vallées, on y pensera à
deux fois, et... pour cause. ~ Nous
bous sommes appelés à la Bible pour
soutenir notre point de vue, et nous
nous maintenons sur ce terrain. Or,
la parabole des noces, n’en déplaise
à M”M., nous dit expressément que
lorsque tous eurent accepté librement l’invitation, le roi en faisant
la revue a mis à la porte celui qui
n’avait pas la robe de noces, c’est
à dire que non pas tous ceux qui
seront une lois entrés dans l’Eglise,
auront part à la vie éternelle, mais
seulement ceux qui seront trouvés
revêtus d’habillements convenables
à la grandeur du palais céleste (Calvin, Bengel, Stewart ecc.).
« La parabole du froment et de
t l’ivraie, cher collègue, est là pour
^ nous dire que l’Eglise sera toujours
envahie par beaucoup d’hypocrites,
de méchants, par beaucoup d’or, dures qui souillent cette sainte asf semblée que Christ avait recueilJie
pour soi. Et voilà une chose qui
semble absurde à beaucoup qu’il y
I ait au milieu de l’Eglise des conI lempteurs de Dieu,des gens profanes,
des exécrables adonnés à toute vi% lenie. D’ avantage, ' plusieurs sous
'i'couleur de zèle étant par trop cbagrins, si toutes choses ne vont par
(1) Ces appréciations sur les églises libres sont bien graves. Non seulement elles
ne sont pas partagées parmi nous; mais
elles ne le sont pas non plus par maintsPasteurs, et des plus éclairés et pieux, des
églises nationales.
(Red.)
bon orcli-e comme iis le désirent,
pour ce qu’ils ne voient point une
pureté parfaite, se séparent de l’Eglise avec mécontentement, ou bien la
l'enversent et dissipent en voulant
user de trop grande rigueur à tort
et à traver.st Pourquoi, selon mon
jugement, le vrai but de la parabole
est de montrer que cependant que
l’Eglise est en ce pélérinage terrien,
il y aura toujours des mauvais et
des hypocrites mêlés avec les bons
et vrais fidèles. L’Eglise est le champ
répandu dans le monde, et les fidèles
en sont la semence ». (Calvin, Stewart, Geiki, Trench, Valent! etc.).
Le filet, toujours d’après Calvin,
Stewart etc., dit clairement que l’Eglise de Dieu tant qu’elle est en ce
monde, est mêlée de bons et de
mauvais, et n’est jamais entièrement
puigée de toutes ordures et souillures, et Jésus veut tenir ses disciples en crainte et modestie afin
qu’ils ne se plaisent pas en euxmêmes pour une vaine apparence
de foi et profession externe. « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ».
2 Tim. II, iO.
Nous n’insistons pas sur le cep et
les sarments, ni sur Ananias et Saphira, puisqu’ on veut bien admettre qu’ici le mal s’est faufilé dans
l’Eglise.
Que dire de Judas à la Cène? de
Pierre reniant d’abord et ensuite
clochant des deux côtfî^? d’Hyménée
et Phylète, de Simon le Magicien?
Que se passe-t-il dans les Eglises
fondées par Paul? Que voyons-nous
dans celle de Corinthe où l’on est
divisé, où l’on mange et boit avec
excès avant la Cène, où l’adultère
est toléré?
Que se passe-t-il dans celle des
Galates, où ces frères font si vile
volte lace en acceptant un autre
évangile?
Que se passe-t-il dans celle des
Thessaloniciens où l’on s’adonne à
la curiosité et à la paresse?
Que se passe-t-il dans celle des
4
02
Cûlossiens où il y a des faux frères
qui troublent?
Que dirons-nous enfin des lettres
aux sept Eglises d'Asie? 11 me sem*
ble qu’il est inutile de cbercher des
faux fuyants et il vaut mieux confesser que l'Eglise visible n’est pas
telle qu’elle devrait être, et qu’il
doit y avoir l’Eglise Invisible dans
l’Eglise visible, qui (l ) ne se cora|)Ose
que de frais chrétiens. Pour posséder le salut, à notre avis, il faut
donc êire par la foi vivante du cœur
membre de la Sainte Eglise Invisible
qui est le corps spirituel et l’épouse
de Jésus Christ.
Je la répète, nous ne voulons personne par force dans l’Eglise visible,
mais nous croyons que le meilleur
moment pour l’admission est celui
où les cathécumènes sont encore
sous l’impression des prières, mais
surtout des appels qu’ils ont l'eçus
dans le cours de leur instruction
religieuse. — Non, nous n’imposons
pas, mais nous n’éloignons pas non
plus, noua tâchons de convaincre,
persuadés que même parmi les
jeunes catéchumènes il y en a de sauvés, ayant soif de Clnist et de son
pardon. C’est apré.s les appels que
vient la décision, non pas apiès six
mois ou que sais-je?
Que ferons-nous pour ceux qui
apré.s r instruction ne se décident
pas?
Quelle autQrilé aurons-nous sur
eux et que pourrons-nous leur demander ?
Que ferons-nou.s pour la moitié
des jeunes gens qui se rendent à
l’étranger ou sous les armes ?
Que ferons-nous quand la nouvelle habitude sera la règle ?
Les Réformes changent elles les
cœurs? Ah ! laissons à l’Espril Saint
son œuvre à Lui, et ne détruisons
pas tout ce qu’il y a de louchant et
de solennel sans savoir ce qui en
résultera.
(1) Nous pensons que ce «qui» doit se
rapporter à l’Eglise Invisible; autrement
le sens ne serait pas clair.
On fait des essais, soit, mais ajoutons avec Paul «Nous donc qui
sommes parfaits, ayons cette même
pensée ; et si vous êtes en quelque
point d’un autre avis, Pieu vous
éclaireta aussi là des.'ïus. Seulement,
au point où nous sommes parvenus,
marchons d’un même pas », Ph.
IV, 15, 15.
Humilions-nous de ce que notre
Eglise, n’est pas tout ce qu’elle doit
être, mais nous voulons le salut
pour tous, nous exhortons, nous
prions, nous faisons des appels, nous
reprenons le.s impénitents, mais après cela nous jais.sons à Dieu de
porter son jugement et le triage.
G. A. TnoN.
Réponse.
N’ayant que très peu île lemp.s
pour donner une réponse immédiate
à la lettre de M. 'fron, en nous réservant de traiter à notre aise la
question du reci'iitement des membres de l’église, nous serons ti'és
bref, nous bornant à suivre sa lettre
point par point.
M. T. est Ijien libre de soutenir
le principe de l’église nationale, mais
nous le trouvons trop sommaire et
même injuste à l’égard des églises lil>res qui, du reste, ne se trouvent pas
seulement en France et en Suisse,
comme il le sait bien, mais tiennent
la tête du mouvement religieux eu
Ecosse, sont les seules existant
dans les Etats Unis, et ont fait pariout un bien incalculable à la cause
de l'Evangile et de la liberté. Et si
nous avons nommé les églises libres,
ce n’est pas pour nous lier à elles,
ou pour les introduire chez nous:
nos circonstances sont toutes spéciales, et tout en voyant avec joie
ce qui se fait ailleurs pour la cause
de Christ, nous entendons agir aussi.
chez nous, à notre manière, mais en
ayant en vue de reproduire toujours
moins imparfaitement le type d’église que placent devant nous les
Actes et les Epîtres apostoliques.
5
— 93
M. T. veut se maiiileiiir sur le
ter rail) de la Bible et même, à propos de la parabole de l’ivraie, il nous
cite l’opinion de tliéologiens de haut
•ïiérUe, Nous ne pouvons, cependant,
itprés avoir relu la parabole et l’explication si claire (ju’en donne le
Seig neur Jésus, que maintenir notre
point de vue, c’est-à-dire qu’elle emigrasse plus que l’Eglise visible. Le
champ c’est le monde. Dans ce
champ le Fils de l’homme sème le
i)on grain, les fils du royaume. Dana
Ce même champ le diahle sème l’i’^raie les (ils du malin. Ils crois.sent
tons ensemble et il y a fort à craindre que l’ivraie ne compromette la
oioisson. Que faudi'a-t-il faire? Arl'aclier l’ivraie? Persécuter le méchant? Non, toute persécution religieuse est défendue, aussi bien celle
de l’inquisition contre hérétiques,
.juifs, pei’somies soupçonnées d’aüiéisme ou de pratiquer la sorcellerie
<tue celle de Calvin contre Servet
(ail! si Calvin avait mis en pratique
son explication de la parabole!). Dieu
Seul a le droit de juger. It le fera
au dernier jour par le moyen de ses
anges. Alors « tous les scandales et
ceux qui commettent l’iniquité » seront jetés dans la fournaise, et les
justes reluiront comme le soleil. La
; scène donc de ce jugement n’est pas
seulement l’église visible et ce n’est
pas seulement les faux membres de
L Celle église qui sei'ont jugés. La
î scène c’ est le monde sur lequel
, Christ a des litres de roi, où se sont
I feites les deux semailles, et où la
^ lutte entre les deux grands princiI. pes de ténèbres et de lumiéi'e, d’aI Uiour et de révolte a eu lieu. Sui•CVanl notre humble jugement, restreindre l’application de cette parabole à l’église visible, c’est vouloir
taire tenir un vaste tableau dans un
cadre trop étroit. Nous disons la
•uême chose de la parabole du fdel.
Abondons toutefois; supposons,
pour un instant, que rexplicalion
tenue par M. Tron .soit la véritable. Ce que nous ne pouvons pas
comprendre, c’est qu’on y trouve le
moindre argument à faire valoir pour
légitimer l’admission en masse et à
époque fixe des catéchumènes. Oh !
certes dans l'église il y a du mal ;
nous r avons explicitement admis
dans notre précédente lettre et avec
tous les exemples qu’il cite, depuis
l’invité dépourvu de robe de noce
jusqu’aux églises d’Asie, M. Tron
ne fait qu’enfoncer une porte que
nous lui avons nous-même ouverte.
Nous abondons même dans son sens.
Nous ajoutons même aux cas qu’il
cite la 2® ép. de Pierre et celle de Jude.
C’est un fait que le mal existe dans
l’église : il serait insensé de le nier.
Mais n’est-ce pas? c’est un fait malheureux', c’est un fait qui ne peut
que contrister l’esprit de Christ, qui
ne peut que retarder l’avancement
de son royaume? Et alors eu prendrons-nous notre parti? Ne nous
employerons-nous pas pour T aiiénuer? Oserons-nous faire quelque
chose pour Vagraver? Persisteronsnous dans une pratique qui a pour
résultat de jeter année après année
dans l’église un certain nombre de
jeunes gens dont la plupart ne
nous offrent aucune garantie que
leur cœui* et leur vie sont changés,
dont la plupart tomberont bientôt dans
une glaciale indifférence, dont quelques uns même se feront les serviteurs avoués du vice? Pourrons-nous
nous présenter au Seigneur Jésus et
lui dire : «Seigneur, attendu que dans
ton église sur la terre il y aura
toujours du mal.. », mais il nous
répugne trop de conclure comme il
le faudrait.
Sans doute que notre cher collègue ne veut introduire personne
par lorce dans l’égli.se visible, mais
alors avec nous qu’il renonce à ce
que M. de Gasparin appelle « un
mécanisme d’introduction auquel
personne ne peut résisier»
À la demande ; « Notre peuple estil oui ou non la vigne du Seigneur
qu’il faut cultiver et tailler? » nous
nous contentons de mettre sous les
6
f)4 ~
yeiix du lecteur ce que M. C. A. T,
a écrit dans son rapport de 1890, où
lui-même distingue entre église et
peuple, et înd-ique l’Oeuvre-à faire:
« Sarebbe naturale che luLli fossero
veri membri di chiesa, vivendo conformemente alla volontà del Padre,
e secondo il codice divino. Pur troppo
dobbiamo far la dislinzione fra
chiesa e popolo, e se nella prima
classe abbiamo persone che hanno
coscienza dei loro doveri, dei loro
privilegi, nella seconda per contro
abbiamo tutti quelli che vivono circondati dai cristiani, avendo la stessa
apparente fisionomia, ma ahimè!
ancor sonnolenti, se pur non vivendo
nel peccalo. Appunto perché facendo
parte del popolo, non li vogliamo
abbandonare, ben sapendo che verso
loro devono convergere i nostri sforzi
e la nostra attenzióne per guadagnarli a Cristo. » (Voir rapport de
la paroisse de S. Germain 1890, p.
4). Que M. T. maintienne ce principe et nous tomberons d’accord,
parce que les réceptions à âge fixe
et en ma.sse auront vécu.
« Que ferons-nous pour ceux qui
après l’instruction ne se décident
pa.s?» nous demande encore M.
Tron ?
— Nous continuerons à les entourer de notre sollicitude.
« Quelle autorité aurons-nous sur
eux et que pourrons-nous leur demander? » ,
— Nous serons d’autant plus respecté par eux que nous les aurons
aidés à respecter leur conscience, et
partant nous aurons plus de prise sur
eux pour les conjurer de se donner
au Seigneur.
« Que ferons-nou.s puur les jeunes
gens qui se rendent à l’étranger ou
sous les armes? »
— Ce qui s’est fait ju.squ’ici est si
peu de chose (ju’avec un peu de zèle
et d’amour il ne nous sera pas difficile d’en faire davantage.
« Que ferons-nous quand la nouvelle habitude sera la régie?»
Nous serons dans la vérité, nous
nous en réjouirons, nous veillerons
à l’édilication de l’église, et par elle
et avec elle nous évangéliserons le
peuple qui l’entoure.
« Les réformes changent-elles les
O
cœurs? »
Il ne s’agit ici ni de formes ni de
réformes, mais d’un simple et loyal
retour à la vérité, et il est évident
que l’Esprit Saint fera son œuvre
plus efficacément là où l’on obéit
aux prescriptions de l’Evangile.
Gela dit, nous pensons que les ■
questions de détail sont suffisamment éclairées, et que la discussion
a tout à gagner à ce que nous abordions l’examen des fondements mêmes sur lesquels repose l’église de
Christ sur la terre, et nous espérons
que d’autres frères voudront nous
aider dans ce travail.
J.-D. U.
NOUVELLES OU ZAMBEZE
Le courrier qui vient d’arriver le
2 Mars montre que les communica
tions avec ces lointaines régions
deviennent plus rapides, puisque
ces lettres n’onl été que 46 jours
en route, étant datées du 15 .Tanvier. C’était la mauvaise saison;
néanmoins Dieu permettait à nos
missionnaires de voir continuer le
réveil qui a commencé il y a 10
mois, et de pouvoir y travailler sans
être trop souvent interrompus par
la fièvre. Les convertis à Kazoungoula arrivent au nombre de 57;
en dehors des filleUea de la maison, ;
il y a fort peu de femmes; elles
sont au contraire en majorité parmi
les 47 de Sesheké; il y en aussi une
forte proportion d’enlre les 80 de
Sefoula; le nombre de ceux de Loatile ne nous est pas donné; sauf
quelques-uns, ils attendent, avant de
se décider définitivement, que le roi
ait fait lui-même le premier pa.s.
Mais ce dernier hésite. En attendant le parti païen se réveille avec
7
- 95
l'une; les raiiiistres ont cilé en cour
Publique deux convertis, esclaves
libérés, et ¡es évangélistes, sous ta
grave accusation d’avoir manqué de
respect au roi et d’exciter ses sujets
contre lui; ils avaient cliercbé, mais
en vain, à ce que la chose se lit en
l’absence et des missionnaires et
du roi.
M” Goillard étant malade, M'' Ad.
Jalla se rendit au triliunal avec les
accusés qui furent facilement justifiés. Le réi lui-même les détendit
avec chaleur, malgré la rage des
siens qui dirent tout haut aux deux
esclaves que, si la présence du roi
ne les retenait, ils les auraient
étranglés. De grandes choses se préparent, les anciennes coutumes tombent en désuétude, les esclaves embrassent l'instruction et l’Evangile
acquiéi'ant ainsi une supériorité reconnue sur leurs maîtres qui tâchent
de retenir la marche du progrès.
Prions pour la conveision du roi
qui, par son altitude indécise, imprime à toute l’œuvre un caractère
d’instabilité.
k Kazoutigoula aussi, quoique
Litia, lils du roi, et d’autres chefs
soient franchement pour l’Evangile,
le chef du village, Mokoumba, qui
semljlait d’abord bien disposé, s’est
érigé maintenant en défenseur des
aticiemies coutumes quoiqu’il couTesse ne plus croire à leur efficace.
Nos noissionnaires se réjouissent
avec noua du réveil qui continue
à sillonner nos Vallées et, disentils, «nous nous attendons à en voir
bientôt les fruits, car ce qui marque
la .sincérité d’un réveil ça a toujours
été un zèle renaissant pour l’exten'
sion du régne de Dieu au près et au
loin ».
Nous recevons aussi la nouvelle
que M.rs Davit et Boiteux, après un
voyage assez rapide mais non sans
avoir beaucoup soulfert du mal de
mer, ont heureusement débarqué
le Février au Cap de Bonne
Espérance,*;d’où ils’^ne devaient pas
larder à repartir pour l'intérieur.
CORRESPONDANCE
Monsieur le Directeur,
Perraettez-moi j de recourir aux
colonnes du Témoin pour annoncer
à vos leclenrs des Vallées qu’ils
pourront se procurer le Projet de
Comtilution au prix de J5 ceutime.s
l’exemplaiie, chez M.'’ le pasteur
Pons de La Tour, auquel j’ai remis
le dépôt.
Puisque j’âi la plume en main,
permetlez-moi d’exprimer en passant mon étonnement eu lisant dans
les letties de deux de vos correspondants des phrases comme celleci, à propos de la nouvelle conslituLioir.
« Les églises ri’ont pas dematuié
ce qu’on veut leur donner»; et:
« Réforme sur toute la ligne!....
c’est la mode, donc réformons notre
con.stitution ».
Après tous les vœux exprimés
par les synodes de cinq ans passés,
et après la demande de réfoime
adressée par huit paroisses Vaudoises aux dits .synodes, est-il bien exact de dire que le besoin d’une
révision n’est pas senti par les églises,
et que ce n’est qu’un caprice, une
affaire de mode ?
Je n’aborde pas ici la grave question, si le projet répond en tout aux
besoins de notre église; la paroisse
Vaudoise de Turin l’étudie dans une
série d’assemblées d’église, et nous
en référerons en temps et lieu à la
Commission nommée par le Synode.
Agréez, etc.
Turin, le 4 Mars î89S.
Dav. Peyroï.
t-t
tí.
8
- 9r>
CHRONIQUE VAÜDOISE
PRARUSTIN. — Des réunions extraordinaires présidées par MM. Pascal do Pignerol et Ugon de Rorà
ont été tenues dans la paroisse de
Praruslin, du 3 au 10 courant.
Dans tous les quartiers, les assemblées étaient nombreuses et attentives. Les auditeurs n’étaient pas
pressés de partir, et les pasteurs en
ont profité pour s’entretenir encore
avec eux des sujets qu’ils venaient
de traiter. Rien des personnes ont
mauifesté, en particulier, leur reconnaissance, un ancien l'a fait publiquement; bien des âmes paraissent goûter la parole de Dieu, et
avoir le désir de mieux la comprendre. Que l’Eisprit de Dieu souflle sur elles, et non seulement elles
croiront de cœur à justice, mais elles feront confession de bouche à
salut. Que ceux qui craignent l’Elernel, et honoi'ent son iNom, se parlent Tun à l’autre (Mal. RI), qu’ils
s’unissent dans la prière et souLiennent le bon combat; la vie par l’Esprit sera manifestée, et le pasteur
ne se sentira plus seul à l’œuvre
dans son vaste champ de travail.
SOUSCRIPTION
pour l’érection d’un Temple
à Colonia %'al<lensc
Doct. L. Weber prof., Berlin 12,50
Revue Poliliqite
ITALIE. L’événement politique
de la semaine a été le discours
prononcé à Lanzo le 10 coui', par
le député Palberti. L’orateur, tout
en faisant usage d’un langage modéré et noble, a été d’nne rare énergie lorsqu’il a reproché au ministère
actuel et surtout à Grispi d’avoir
transgressé la constiluiJon, soit en
renvoyant les chambres à la suite
d’une relation au roi olTensanle au
plus haut degré pour le Parlement
soit en promulgant le.s décrets-lois
qui établissent de véritables impôts
hors la loi puisqu’ils ne sont pas
approuvés par la nation. Il a ajouté
que l’opposUion ne veut plus de
nouveaux impôts, mais des économies et surtout des économies sur
le budget de la guerre, Il finit par
cette phrase bien caractéristique,
« G’est dan.s le.s moments de danger
et quant ils craignent qu’on en
veuille aux libres institutions, que
le peuple et ses représentants ont
le droit de s’en appeler, comme ils
s’en appellent,aux énergies du Roi.»
Le sénateur Bastoris est mort à
Turin. Le sénateur Berardi, président du conseil provincial de Rome,
a été tué par un fou du nom de
Bruni. Le célèbre historien Gantù
est mort à Milan, le 11.
AIAjEMAGNE. L’ouverture du
canal reliant la mer du Noitl avec
la Baltique sera célébrée avec une
grande solennité. Toutes les flottes
d'Europe y seront représentées.
De nouveaux troubles entre ouvriers français et italiens ont eu
lieu dans les environs de Nancy.
Abonnements reçus pour 1895;
MM.: B. Pons, Angrogne; Pons
past,, Naples; Rivoire prof., Lucera.
Davit, Marseille.
Nous nous sommes vus obligés
de suspendre l’expédition du journal
à quelques abonnés, qui ne payent
pas en dépit d’avertissements répétés,
et nous rappelons instamment à
leur devoir toutes les personnes qui
ne sont pas en règle avec l’administration de ce journal.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina