1
Année XV®
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'^1
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Aoths 1, 8. Suivant la vérité avee la charité. Eph. iv, 15.
Sonamai r*©
Ce que doit être le Dimanche. — Evangélisalion. — CorrespondaDce. — Souscription d'actions de grâces. — Missions. —
Chronique vaudoise. -- Revue politique.
Ce qte doit être le Dimanche %
Le Nouveau Testament nous parle
du premier jour de la semaine, comme
jour spécial, dans trois occasions; et
ces trois cas résument admirablement
ce qu’il y a à dire de positif sur la
sanctification du dimanche.
Jean se receuille le jour du Seigneur;
et il reçoit sa plus sublime révélation
(Apoc. i).
Paul se réunit avec ses frères de
Troas, et célèbre avec eux la sainte
Gène le premier jour de la semaine;
et l’Eglise reçoit par son ministère une^
suprême bénédiction (Actes xx).
Les Eglises de Grèce et d’Asie s’imposent, au premier jour de la semaine,
le tribut de la bienfaiëarme chrétienne;
et le fruit de leur.fqii^^ir se répand
jus.qu’à l’extrémiii '^jjTÎionde (1 Cor.
XVI).
Chaque fait biblique, aussi bien q*ue
chaque phénomène de la nature, renferme tout un système de lois et d’idées
qu’il suiBl d’analyser pour connaître
la pensée divine.
- i“ Le dimanche est avant tout pour le
.Chrétien ce qu’il fut pour Jean à
iPaimos, le jour spécial du recueillement privé, de la communication personnelle avec le Seigneur. Oh! si chaque chrétien se retirait seulement une
heure dans son cabinet en ce jour-là!
Une splendeur apocalyptique, .si j’osé
ainsi dire, rayonnerait pour lui de
cette retraite secrète sur tout le reste
de l’univers, et se répandrait du premier jour de la semaine sur les six
autres.
Le dimanche est ensuite le jour de
l’adoration commune, du renouvellement de la communion entre les membres du corps de Christ et de tous
ensemble avec le Chef, par le culte
et le sacrement. Les bénédictions reçues à Troas par le ministère de Paul
sont un exemple de celles qui doivent
découler, le dimanche, sur chaque paroisse par le ministère des pasteurs,
2
.26.
‘-sur chaque famille par celui des parents.
Le dimanche enfin, est un jour de
^philanthropie chrétienne; c’est le jour
des œuvres de la bienfaisance temporelle et spiriuielle, au près et au loin;
le jour où, par la cessation de l’activité terrestre, peut s’épanouir plus
«librement, comme à Corinthe, l’œuvre
de la mission intérieure et extérieure.
Jour magnifique, que celui où se
resserre périodiquement ce triple lien :
la communion du chrétien %vec son
Seigneur, du corps de Christ avec luimême et avec son chef, de l’Eglise
avec le monde.
P. Godet.
Evangélisation
Como, janviei- 1H8S*.
Cher ami,
Aujourd’hui, je voudrais inviter les
lecteurs du Témoin h faire avec moi
un petit voyage dans le Canton Tessin.
Noué prenons le chemin de fer de la
grande ligne du S. Gothard et nous
arrivons, en une heure environ, à Maroggia, sur le^Lac de Lugano, et de
là nous enfilons un chemin qui monte
en ziz-zag le long de la côte d’une
montagne couverte de chàtaigners, et
en une heure nous arrivons au village
d’Arogno qui se trouve à quelques pas
de la frontière italienne du côté de la
Vallée d’Intelvi. Nous pourrions aussi
y monter en voiture, mais cela serait
tout aussi long, et presque plus fatigant encore, de sorte que, par le
beau temps, il eit préférable de faire
la route à pied.
Arogno est le chef-lieu d’nne Commune qui compte un millier d’habitants, dbnt six 'à sept cents résidents
dans le village même. Ce qui donne
'■ J,
sf
de l’importance à ce village alpestre,
c’est une grande fabrique d’horlogerie
qui fournil du travail à une centaine
d’ouvriers,
A Arogno, nous n’avions jusqu’ici
qu’un seul communiant converti du
catholicisme et trois protestants do
naissance, mais les cultes étaient fréquentés régulièrement par un auditoire très attentif de 30 à 40 personnes.
Je puis dire, sans exagération, qu’un
bon nombre de ces auditeurs aiment
déjà l’Evangile et semblent disposés
à l’bmbrasser. Ce sont des personnes
qui occupent une position indépendante : de petits propriétaires qui
travaillent leurs terres, des négociants
de bois, des maçons etc. Quelques-uns
sont employés dans la fabrique d’horlogerie, et ceux-là aussi sont indépendants, vu que les propriétaires sont
libéraux et beaucoup plus favorables
à nous qu’à l’Eglise Romaine.
Plusieursdenos auditeurs sont sortis
de leur pays et ont vu le monde: les
%ns ont été dans les Gantons Protestants de la Suisse, d’autres en France,
quelques-uns en Amérique, et ils ont
eu plusieurs fois l’occasion de venir
en contact avec des protestants. L’impression qu’ils en ont reçue a été bonne
partout, et ils m’onlparlésurtould’une
manière très favorable des Ecossais
qu’ils ont rencontré dans leurs pérégrinations.
Un dimanche, j’ai observé dans l’auditoire un bon nombre d’enfants et
de jeunes gens, et nous avons pensé
(Jîprganiser une petite Ecole du dimanche, qui a très bien marché jusqu’ici. Nous avons commencé, il y a
deux mois, avec 9 enfants et nous en
avons maintenant 25 régulièrement
présents chaque fois. La plupart sont
fils de personnes qui fréquentent nos
''0.
3
i’éunibiis, mais plusiéurs appartiebnen à des fàrnilles catholiques qui ne
sont jamais entrées dans notre local
de culte, èl ce sont les enfants euxmêméS qui se chargent d’inviter leurs
jeunes amis à venir à notre école.
Ensuite, lorsqu’ils rentrent chez eux,
ils racontent à leurs parènts tout ce
qu’ils ont entendu et par ce moyen
là connaissance de l’Evangile se répand dans le village.
Dimanche dernier, nous avons eu
la fêle de l’Arbre de Noël, et comme
c’était une nouveauté pour le pays,
la salle était comble; entre grands et
petits, il n’y avait pas moins d’une
centaine de personnes.
A l’approche de Noël, quelques-uns
des auditeurs, les plus réguliers et lep
plus sérieux, ont demandé de faire la
S. Gène. Noue leur avons fait subir
un examen à là suite duquel 7 ont
été admis, de sorte que nous avons
à présent une petite congrégation de
«communiants», et, a vec l’aide de Dieu,
nous espérons que d’autres viendront
s’y rattacher plus tard.
Un fait qui prouve que ces nouveaux
convertis sont réellement sérieux, c’est
qu’ils ont commencé à contribuer
pour l’œuvre: ils se sont chargés euxméme des frais de l’Arbre de Noël et
ils ont ouvert une souscription, qui
a déjà recueilli un bon nombre de
signatures, pour payer le loyer du local
de culte.
On a su que parmi les auditeurs
les plus réguliers et les plus assidus,
il y a le prêtre de là paroisse, qui a
sa maison tout près de notre local
qui écoule depuis ses fenêtres. Une
fois, il n essayé de dénoncer l’hérésie
du haut de sa chaire, mais, au lieu
de nous éloigner des auditeurs, comme
h. espérait, il a obtenu l’effet contraire;
on s’est dit; si le prêtre dit du mal^
de ces réunions, c’est signe qu’il y a
du bon, et notre auditoié'e a sensiblement augmenté depuis. Malheureusement, il s’en est aperçu et il ç’est
bien gardé dès lors de faire de la réV;
darne pour nous.
Italo.
i0orre0|)onbimce
-Vngrogne, le 20 ja«vioi’ 18SO.
Cher Directeur,
Veuillez me permettre de me servir
des colonnes du Témoin pour rappeler
aux collaborateurs de la brochure;
«Les Vaudois en 1689», qu’ils^doivent préparer leurs manuscrits pour
la prochaine conférence générale de
nos Vallées, qui sera convoquée par
qui de droit, en temps et lieu. Ils
peuvent régler la longueur ^de leurs
articles sur ceux de la première brochure, publiée il y a deux ans.
Voici la liste des sujets avec les
noms des auteurs.
1. Etat des Vallées de
1687-1689 . . Mr. H. Trou.
2. Les Vaudois à l'é- , ^
tranger . . Mr. D. Peyi'OI.
3. Préparatifs de départ . . . . Mr. E. Bonnet.
4. De Prangins à Sa
laberlran . . Mr. J. P. Micol.
5. Salabertran . Mr. p. Bosio.
6. La Rentrée dans
les Vallées . Mr. P. Lantarei.
7. Sibaud . . • Mr. B. GardioL
8. Exploits divers Mr. B. Pons.
9. Balsille ... Mr. J, P. Pons.
10. Délivrance et
paix . . . Mr, W. Mèi'Ile.
Agréez etc,
Dav. Peyrot, prés.
4
• 28.
La jeunesse de Charles Albert
La Semaine religieuse de -Genève,
en parlant du récent volume de Mr.
Costa de Beauregard, intitulé: La
jeunesse de Charles Albert Plon,
1889^, relève, avec beaucoup d’à propos, une page assez^ curieuse sur le
séjour à Genève du futur roi de Sardaigne.
En 4813 le jeune prince de Carignan
fut placé par sa mère {alors remariée
avec M. de Monlléart), dans le pensionnat particulier, dirigé dans cette métropole protestante par le théologien
et botaniste J. P. E. Vaucher-De-Lom.
Le très-catholique biographe de Charles
Albert attribue à ce fait les conséquences les plus fâcheuses sur l’éducation de ce bon prince. Voici du resté
comment il s’exprime;
«L’éducation genevoise que recevait
Charles Albert, devait fatalement être
imprégnée du relent (mauvais goût)
des doctrines de Rousseau. Les miasmes
s’attardent sur les marais où ils sont
nés; or la nature, maladive, à force
d’être nerveuse et vibrante, du petit
prince, le rendait bien autrement impressionnable à la malaria, que ses
lourds camarades....
Sans que sa mère s’en souciât, l’âme
de l’enfant s’imbut d’impressions fausses et désolées. Ne sachant où se reprendre, dans le vide de toute vérité
définie, elle se cramponna à je ne sais
quelle religiosité sentimentale que
l’âge et la rudesse de l’expérience firent
peu à peu dériver vers le plus extraordinaire mysticisme qui fut jamais:
mysticisme où la rude foi du charbonnier s’ enlaçait aux larmoyantes
.sensibilités du 18“‘* siècle, où l’enfantine crédulilé du moyen-âge s’alliait au plus douloureux pessimisme
de nos jours. Serait-il, après cela, parodoxai de dire que Charles Albert,
par la très-grande faute de sa mère,
a porté l’estampille de Rousseau?....
M. Vaucher, fort dévot à J. J. Rousseau,
pétrissait de sentimentalité l’âme de
ses élèves.-,. Ce fut là une colossale
erreur d’éducation dont Charles Albert
souffrit toute sa vie. Et voyez à quels
extrêmes touchait, chez Mr. Vaucher,
l’application des doctrines de Rousseau! Tant que le prince y demeura,
on l’appela Mr. Charles, tout court, et
Mr. Charles n’eut pas même un lit à
lui seul. I! couchait égalilairement
tantôt avec l’iin, tantôt avec l’autre
de ses camarades.
Le plus souvent, si j’en crois Mr.
Vernes Prescott, c’était avec le petit
John Duby. « Le prince de Carignan,
écrit-il dans ses Causeries d’un octogénaire, à la date du A- août 4818,
est venu faire ce matin une visite à
son ancien instituteur, Mr. Vaucher;
comme, au temps où il faisait son éducation, il n’y avait qu’un lit pour deux
élèves, il lui dit en riant; — Donnezmoi des nouvelles de John Duby; il
m’accusait d’être un mauvais coucheur,
parceque je bougeais trop dans.notre
lit »,
Ainsi parle Mr. le marquis Costa
de Beauregard. On voit qu’il attribue
essentiellement à l’influence du pasteur et professeur Vaucher le mysticisme, la sensiblerie, la crédulité et
le pessimisme qu’il croit voir chez le
roi Charles Albert.
Mais l’excellent pédagogue genevois
a-t-il réellement mérité « et cet excès
d’honneur et celle indignité? » Bien
des hommes autour de 4800 ont traversé le pensionnat de Mr. Vaucher
sans s’y pénétrer des « miasmes » que
le trop catholique marquis dit avoir
5
— 29
plané sur ce «marais», et s’ils ne
. s’y sont pas imprégnés du «relent»
de Rousseau, faut-il n’y voir qu’une
preuve de leur ■ lourdeur? » Si quelqu’un avait dû, ce nous semble, contracter la même épidémie morale que
Charles Albert au pensionnat Vaucher,
cela devait bien être son compagnon
de lit habituel. Or il ne résulte pas
que Mr. le pasteur Duby ait jamais fait
preuve de mysticisme, de sensiblerie,
de pessimisme ou de crédulité, ni qu’il
ait jamais été un adepte bien fervent
de i. .1. Rousseau. Et serait-il vrai
que le roi Charles Albert mérite toutes
ces accusations de son trop zélé biographe catholique? Est-ce que son
esprit critique, poussé par son excessive répugnance pour l’éducation protestante, ne lui aurait, pas voilé la
belle vertu de l’impafilalilé dans ses
jugements? j. r.
Souscriplion (l'iicliAos de grltees
pour le Bicentenaire de la Rentrée
Mr. Josqé Besson de Josué
(Lyon) ...... frs. 20,—
Mr. Jaques Boudrandi de
Michel (Lyon) . ...» 4,—
M. HenriSibilledeHenri(Lyon) » 10,—
M."" Rassilie Turin de J. Jaques
(Lyon)......................» 10,
Mf. H. E. Long (Crédit
Lyonnais, Nice) ...» 4,—
M.'"» Veuve Chère (La Flèche,
Sarthe).....................» 10,—
Missions
Uganda. — Voici, d’après une dépêche du Times, ce qui vient de se
passer dans la région des Grands tacs
africains:
Une révolution sanglante a éclaté
dans l’Uganda et s’est dénouée par
l’expulsion des missions chrétiennes
anglaises et françaises et le triomphe
de l’influence mahométane. Il paraît
qu’au mois d’octobre, le roi tlwanga,
qui était déjà impopulaire parce qu’il
n’avait pas d’héritiers, conçut un projet
diabolique consistant à détruire tous
les soldats de sa garde du corps qu’il
avait l’intention d’abandonner sur une
île déserte où ils seraient morts de
foim.
Prévenus au moment où on les embarquait pour celte île, les soldats de
la garde ont refusé d’entrer dans les
chaloupes et sont rentrés dans la capitale, où ils ont immédiatement attaqué le palais. Mwanga, abandonné
de son entourage, s’est enfui. Son
frère aîné Kiouéoua a été prochmé roi
et a immédiatement confié les principales fonctions officielles à des chrétiens ou à des indigènes convertis au
christianisme.
Mais aussitôt, les Arabes, exaspérés,
ont massacré ces fonctionnaires chrétiens et ont installé leurs propres coreligionnaires à leur place. Us ont ensuite attaqué les missions anglaises et
françaises, tué beaucoup d’indigènes
convertisetincendié les établissements
des missionnaires.
Les Arabes exultent de leur triomphe
ei déclarent qu’ils feront échouer tous
les efforts des missionnaires de l’A
frique centrale, pour se venger de la
politique anti-esclavagiste de l’Angleterre. Ils annoncent qu’ils ont érigé
l’Uganda en royaume musulman.
J{ouneiles Eeltgteuoee
Le prince L. L. Bonaparte et les
Evangiles de Mr. Lasserre. — Le docl.
Wright, secrétaire de la Société biblique, britannique et étrangère, a
annoncé dans une lettre adressée au
Christian World du 6 décembre que
Mr. H. Lasserre allait partir pour Rome
afin d’essayer d’obtenir de la curie
papale qu’elle levât l’index prononcé
contre ,sa version des Saints Évangiles.
Mr. Wright ajoute qu’il a soumis l’ouvrage de Mr. Lasserre au prince Louis-
6
âo-.-v
Llicien Bonaparte qui a déclaré que
celle (radtiction était une 'des meilleures ^u’il connût en français. L’opinion du prince ne semble pas être
sans valeur en pareille rinatière, car
ce neveu du grand Napoléon, est cèrlaidertient I’hornme du monde qui a
produit le plus grand nombre de versions des Saintes Ecritures. Il a remis
à la Société biblique britannique plus
de 150 traductions de tout ou partie
de la Bible, faites rà .ses frais et avec
son concours.
I! a consacré à celte œuvre sa vie,
sa fortune et sa science linguistique,
qui parait tout à fait extraordinaire,
même chez un simple mortel. Le doct.
Wright estime donc qu’il n’y a pas
aujourd’hiti d^homme plus compétent
pour juger de la véritable valeur d’une
traduction française. On peut toutefois
se demander si les connaissances ihéoIfagiques du prince égiilent sa science
philologique.
Catholiques et protestants à Boston.
— Dans celte importante ville américaine les .sept huitièmes de la population sont protestants et un huitième est catholique. Or voici un fait
qui prouve jusqu’à quel point une
petite rninorité peut pousser son audace; Les catholiques ont réussi à
faire exclure des écoles publiques un
livre d’histoire qui parlait de l’ignoble
trafic des indulgences lors de la réformation. Ce fait a en, parait-il, pour
résultat d’ouvrir les yeux des américains sur les empiètements de Rome,
qui silenciousem&ni, pas à pas, cherche
à saper les fondements de leurs libertés édifiées sur la Bible seule.
Un généreux donateur français. —
Par son testament en date du 8 juin
1884, M'r. Jules Grand, récemment décédé a légué: A la faculté protestante
de théologie de Paris dix mille francs.
Comme d’après la nouvelle loi universitaire, la faculté constituée en personne civile a le droit d’administrer
f’.ne-même ce legs, elle a décidé d’en
appliquer la rente à ilrte bourse d'études. Outre cette sommé, Mr. Grand
a laissé; A la caisse des retraites pour
les pasleurs de l’Eglise réformée deFrance 20.000 francs; au conseil presbytéral de Lunei un litre de rente
3 OjO français de 300 frs. de rente;
mille francs au pasteur qui ferait le
service de son ensâvelissenlenl ; à la
ville de Lunei, d'où il était originaire,
autres 300 fr. de rente pour les pauvres sans dislinclioii de culte, et enfin
au XI"’® arrondissement de Paris 6000
francs pour les pauvres.
Intolérance anglicane. — M. Courtney Kenny a dénoncé dans Tune des
dernières séances de la Chambre des
Communes un fait qui s’est passé à
Sheep wash dans le comté de NorthDevau. Ce village n’a qu’une école et
l’instruction étant obligatoire, tons les
enfants, à quelque Eglise qu’ils appar
liennent, sont obligés de s’y rendre.
Mais l’Ecole e.st confessionnelle et
c’est le pastenç anglican qui y donne
l’instruction religieuse. Or il enseigne
aux enfants que assister à un antre
culte que celui de l’Eglise Anglicane,
c’est commettre un péché, que les
pasleurs des autres Eglises n’ont aucun
droit de prêcher l’Evangile, et que le
baptême qu’ils administrent est sans
valeur.
Mr. Couriney-Kenny a demandé comment le département de l’instruction
publique pouvait tolérer de pareilles
choses. Le représentant du gôuvernemènt a répondu que la loi actuelle
ne fournit aucun moyen de les empêcher! Cela prouve, dit le Protestant,
h qui nous empruntons celle nouvelle, qu’elle a grandement besoin
d’être améliorée.
CKtontque SH^uïrotae
Turin.
L’iUserablée des membres électeurs de
la paroisse s’esl occupée de ta céiébrulion du S’"® centenaire de la Rentrée dans sa séance du 45 janvier et
voici les délibérations auxquelles elle
s’esl arrêtée:
i»'
i
7
31
«1“ La Paroisse de Turin, lienl à
affirmer, dans celle année mémorable,
qui marque pour elle le 40® iinpiversaire de son union avec l’Eglise Vaiidoisc, les sentinients de sincère affection el de cordiale coopération qui
l’unissent à ses sœurs des Vallées, el.
à exprimer à cette Eglise, en même
lernps que toute sa reconnaissance
pour les bienfaits spirituels qu’elle en
a reçu, son adhésion unanime et sans
réserve à la célébration du second
centenaire de la Glorieuse Rentrée.
9 2“ La Paroisse de Turin sent profondément el lient à exprimer le besoin
qu’elle éprouve que celte date mémorable devienne, pour elle et pour l’Eglise toute entière, le point de départ
d’une vie nouvelle, et l’occasion d’un
réveil spiriluel, qu’elle estime bien
préférable et plus agréable à Dieu que
toutes les réjouissances extérieures.
Loin de vonioir faire d^^ évènement
un sujet de glorificatiqnm'Jnisiine, elle
y voit, un sujet de profonde humiliation, quand elle compare sa foi et
ses œuvres à celles de nos pères, el
désire offrir au Seigneur le sacrifice
qu’il agrée d’un cœur froissé et brisé,
bien que pénétré de reconnaissance
pour tous ses bienfaits. Elle désire que
comme 1889 constitue un point de
repère dans sa vie de congrégation,
il devienne pour elle une époque de
rafraîchissement et de grandes bénédictions spirituelles.
B 3“ Tout en regrettant, avec la dernière Assemblée Synodale, que la brièveté du temps n’ait pas permis aux
Administrations de consulter les paroissegsurla luodiflité de la Célébration
du Bicentenaire, et tout en déplorant
que quelques meinbres.de celte Eglise
aient en lieu d ■ se icroire taxés d’office
poqr une sqnime devant représenter
le montant de leur reconnaissance,
rA.ss.einblée,des électeurs est heureuse
de prêter son concours à l’actuation
des pr.o.jcI'S en, vpje d'exécution,^ans
se prononcer pqur tel d’entre eux* jus
particulièrement,
R 4“ Afin de laisser à celte offrande
d’actions de grâce toute la liberté et
la spontanéité qui en font le prix,
l’Assemblée paroissiale décide qu’il ne
sera pas fait de collecte à domicile,
mais qu’après avis donné du haut de
la chaire, on lais.sera à chitpun de
contribuer de la manière el dans les
proportions qui lui paraîtront les plus
convenables».
Le Consistoire a communiqué les
délibérations ci-dessus à toute la Paroisse au moyen d’une Circulaire imprimée, el une liste de souscription à
été immédiatement ouyerle chez le
pasteur.
PiGNEHûL. — Le «Cercle Vaudois»
de Pignerol est entré dans sa 2® oot
née d’existence. *
En décembre dernier, il a confirmé
en fonctions son bureau composé de
MM. chev. Robert Présîtiewf, professeur
D. Monnet Vice-Prés., E, Robert-Micol
Trésorier, B, G, Ribet Sécrétaire. Sa
salle de lecture, située au dessui de
la Trattoria Jourdan. Portici Nuovi.ll,
continue d’êire à la disposition des
membres de la Table, des pasteurs et
des insliluleurs qui seraient de passage à Pignerol. L’été dernier, les
Vaudois qui se trouvent dans les compagnies alpines ont été invités à en
profiler, el une quarantaine l’ont fait.
Leur conduite a été exemplaire,
La Direction serait heureuse de voir
les jeunes gens qui séjournent à Pignerol, soit pour y'smvre des écoles,
soit pour autre chose, devenir membres du Cercle Vaudois.
iReiduc i^oitttque
iittUe. — Les ministres se sont
réunis, à plusieurs reprises pendant
ces derniers jours.
Quelques journaux prétendent savoiique c’est la question financière qui
a fait surtout les frais de la discussion,
et que Thon. Perazzi demande 120
millions pour couvrir le déficit des
excercices précédents, el 50 autres
millions pour Hexercice courant. Il
semble probable que les due decimi
de la fondiaria seront maintenus,
que le prix du sel sera augmenté de
cinq cent, qu’nn remaniement sera
opéré dans différents autres impôts.
D'autres projets seront présentés
dans le but de réformer les circons-
8
.32
criplions judiciaires,' les opere pie etc.
L’on assure que la nouvelle loi communale entrera en vigueur dès l’aulorane prochain, époque à laquelle
seront, probablement, renvoyées les
élections générales.
Un autre Comice pour la paix s’est
réuni à Naples, dan» le même esprit
que celui de Milan, mais sans réussir
à réveiller l’apathie générale de la
population.
La Direction des postes de Milan a
séquestré, en vertu d’un règlement
dgtant du Ministère de Thon. Villa,
à peu'près 15.000 lettres provenant
surtout de Hambourg et contenant,
soit des circulaires, soit des bulletins
de souscription, le tout relatif î\ des
loteries à l’étranger.
W^anee. — Rien de bien saillant
à remarquer chez notre voisine sauf
la votation à une majorité assez considérable d’uneloi militaire, qui oblige,
en cas d’enrôlement, tous les ecclésiastiques, sauf les prêtres qui ont la
direction d'une paroisse, les recteurs
et aumôniers, à prêter leur service
régulier.
La lutte entre les partisans du général Béranger et du conseiller Jacques
continue à coups de plumes et même
de bâtons. Un journaliste a calculé
3ne le parti Boulangiste a fait afficher
éjà 1.800.000 proclames et qu’il va
faire distribuer 10.000 photographies
de son audacieux chef.
L’impression reçue par les députés
français qui ont assisté au Comice de
Milan, a, parait-il, été excellente.
Un d’entre eux aurait hautement
déclaré que les italiens aiment la
France plus qu’ils njen sont aimés,
et que le Gouvernenaent italien laisse
bien loin derrière lui, en fait de véritable libérnlisme, le Ministère Floquet.
Swtg»e. — Le traité de commerce
entre l’Italie et la Suisse a été souscrit
un de ces derniers jours.
Uet0ÍQ*»e. — Quoique Etat neutre,
la Belgique, pense, elle-aussi, à pourvoir aux éventualités futures en armant
147 tours cuirassées sur différents
points de son territoire. *
^ IfMiffcirt«. — En suitrau conflit
éclalé entre le prince de Cobourg et
le clergé Bulgare, dont plusieurs chefs
avaient été exilés, l’exarque, on métropolitain, vient, dit-on, de lancer une
excommunication en toute règle cô,%:
tre le souverain. «
Les Jésuites déploient tout le zèle
dont ils savent être capables pour la
conversion du peuple à la fçi papale.
Afwiqvte. — Si l’on doit prêter foi
â quelques correspondances Africaines
dont la dernière est datée du 22 décembre, Stanley et Emin-Bey seraient
sains et saufs, et la mission du voyageur anglais aurait parfaitement
réussi.
De nouvelles dépêches annoncent
que le nombre des missionnaires Européens massacrés dansl’C/granciaserait
de 4 (quelques journaux disent 8).
Quelques autres, y comprisunefemme,
sont prisonniers et ne seront relâchés
que moyennant de fortes sommes d’argent et l’évaàia,tion des côtes du Zanzibar par les Aflèmands.
L’on a perdu les traces du fameux
Alscbinoff. Quelque journal prétend
savoir qu’il aurait débarqué à Tagfíwm,
très mauvais port appartenant à la
France.
Pour quelques jours, l’opinion publique a élé préoccupée par la nouvelle que le voyageur italien, Antonelli
aurait été arrêté par l’anfari d’Aus.sa,
pays qu’il devait traverser pour se
rendre chez Ménélik roi du Scioa, et
quil aurait été dépouillé, en conséquence, des fusils qu’il portail à son
royal ami et protecteur.
Il est presque prouvé maintenant
que la nouvelle était sans fondement.
iHnvÊtou. — (lies de l’Océan Pacifique). Un conflit à éclaté entre l’Allemagne d’un côté, et l’Angleterre et
les Etats-Unis de l’autre, à propos de
la succession au trône. La guerre civile
a déjà causé quelques centaines de
victimes. Le grande majorité des indigènes repousse le nouveau roi,.,-que
l’Allemagne prétend lui imposer après
avoir n'éporté son prédécesseur.
Une grande partie de ces îles lointaines professe la foi évangélique.
Ernest Robert , Gérant.
Pfgnerol, lmp. Chiantore-Mascarelli