1
Septième année.
N. SI.
20 Décembre IS'TS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Fandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( PhUippiens., IV. 8.)
PRIX D ABOHHCMEIIT :
Italie, à. domicile (un an) Fr. 3
Suisse.................» 5
6
ñ
S
France
Àllamagne . . , . ,
Angleterre , Pays-Bas
Vn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BURE&QX D’&BONNEMENT
TorRr-Pet.licb 1 Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL ; J. Ckianlore Impr.
Tltrin :J.J. Tron, via Lagrange
pròs le N. 22.
Florence : JAbreria Evangelica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministration
«M Bureau à Torre-Pellice,
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction ; à Mr. E. M.alan
Prof, à Torre-Pellice.
SontiTnaire.
Barthélemi Boiinous. — Nouvelles religieuses. — Ecangélisation. — Chronique locale. — Chronique Vaudoise. — Annonces.
BARTHÊLËIII BOINOUS
Le 4 de'cembre vers midi a eu
lieu à Bricherasio la sépulture de
la dépouille mortelle de Barthélemi
Boünous, décédé le jour précédent
dans sa maison de la Gioietta à
l’âge de vingt-neuf ans. Le cortège
funèbre, composé de quelques voisins, de plusieurs personnes de
Saint Jean, de quelques étudiants
du Collège de La Tour et de la
presque totalité des élèves de l’Ecole Normale, se trouvait être assez nombreux.Les chemins étaient
horribles à cause de la quantité
de boue qui les recouvrait; heureusement on avait eu Tidée de
faire venir, pour transporter le
corps du défunt, le beau corbillard que la communauté vaudoise
de Pignérol a reçu en don de la
générosité bien connue d’un de ses
membres; je dis heureusement,
car sans cela les porteurs auraient
été fort à plaindre et la marche
de beaucoup retardée. Il me paraît étrange que les municipalités
des Communes, dont les principales
routes sont parcourues par des attelages, ne sentent pas la nécessité d’avoir un simple char funèbre
pour transporter les morts au cimetière. C’est le cas, par exemple,
pour Saint Jean et La Tour où le
char funèbre servirait pour la plus
grande partie de la population et
où même la population entière en
pourrait plus ou moins profiter ;
car là où le char ne pourrait arriver jusqu’à la maison mortuaire:
rien n’empêcherait qu’il n’allât attendre le convoi à la moindre
distance possible, ce qui serait
toujours un grand soulagement et
ce qui épargnerait, en hiver, bien
des rhumes et de plus graves maladies que les porteurs prennent
sur le cimetière où ils arrivent
souvent trempés de sueur pour y
être exposés immobiles pendant
une demi heure on plus à un air
glacial qui les transit et contre
le quel ils ne peuvent se défendre.
Mais revenons à notre relation.
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-402
Arrivés à la Chapelle des Morè un
rassemblement de personnes curieuses de voir un convoi hérétique nous attendait et nous regardait passer avec entière irrévérence , quelques unes mêmes d’un
air cynique ; il n’en fut pas de
même pour la foule de curieux qui
nous attendaient à Bricherasio à
l’entrée du cimetière, ceux-ci se
montrèrent très respectueux et entrèrent presque tous avec nous
dans le cimetière, ensorte que cet
enclos, qui n’est pas très grand,
était rempli, outre que les murailles en étaient couronnées de
spectateurs qui y avaient pris place
debout ou assis et qui, pendant
toute la fonction , restèrent, tête
découverte, parfaitement tranquilles et attentifs. Monsieur le pasteur Cardon prononça le discours
d’usage en langue italienne ; il
prit pour texte ces paroles de l’oraison dominicale. « Ta volonté
soit faite sur la terre comme au
ciel ». 11 fit l’application de ces
paroles d’abord aux parents du
défunt dans les circonstances successives et bien diverses où ils se
sont trouvés relativement à ce fils
dont ils pleurent le départ; ensuite
au défunt lui-même auquel, dans
les moments les plus critiques et
les plus douloureux, pour un jeune
homme de son âge, lorsqu’il voyait
la mort se substituer à l’espérance
d’un bel avenir, il a été donné
de dire en toute vérité: Ta vo
lonté soit faite; enfin il appliqua
ces mêmes paroles aux nombreux
assistants, les suppliant de se
mettre en mesure de pouvoir dire
en toutes circonstances: « Ta volonté soit faite sur la terre comme
ciel ».
1
au
Après ce discours les élèves de
l’Ecole Normale chantèrent, d’une
voix franche, quoiqu’émue, quelques strophes du beau cantique :
Non, ce n'est pas mourir que
d’aller vers son Dieu. Cette simple
fonction, par laquelle nous rendîmes les derniers devoirs à un jeûna
homme distingué à plus d’un égard,
parut laisser une excellente impression sur les assistants catholiques
de la localité. C’est ainsi que des
barrières, qui semblaient insurmontables, s’aplanissent peu à peu et
que quelques grains de la semence
divine sont jetés dans des cœurs
où nous pouvons espérer qu’ils ne
demeureront pas entièrement stériles. N’étant arrivé à la maison
mortuaire qu’au moment où le
convoi se disposait à partir, j’ignore s’il s’y est fait un service
religieux, mais on y distribua à
chaque assistant une feuille bordée
de noir sur laquelle, avec le simple titre de: Souvenir de 4 décembre, étaient imprimées les strophes suivantes qui, si elles n’ont
pas été écrites par le défunt, s’appliquent du moins parfaitement à
son cas et expriment les dispositions qu’il a manifestées.
Jusqu’au jour où mon corps éprouva les souffrances,
Je pensais rencontrer le bonheur en ce lieu;
Gomme vous, mes amis, j’avais mes espérances,
Mais la plus chère, hélas! ne montait pas à Dieu, i:
KJ..
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L’avenir souriant me montrait, sous son voile,
La gloire et ses honneurs qui me tendaient la main.
Maintenant, l’avenir à mes yeux se dévoile;
Hélas! dans le tombeau, mon corps sera demain.
Mais mon cœur a laissé de trompeuses chimères;
Avec un autre espoir, j’ai formé d’autres vœux,
Car après la tristesse et les larmes amères.
De loin, j’ai vu briller le royaume des cieux.
Maintenant, mes amis, que sa clarté m’inonde ,
Je m’écrie, en voyant mon bonheur éternel:
Vanité, vanité pour les choses du monde!
Vérité, vérité! pour les choses du ciel!
Barthélemi Bounous (dont le
nom de famille indique son origine
vaudoise ah antiquo, dérivant de la
désignation boni homines autrefois
appliquée à ces prétendus hérétiques) naquit à Saint Germain le
16 février 1843; mais ses parents
ayant acheté une terre près de
Bibiana, ce fut là qu’il fut élevé i
il reçut sa première instruction à
l’école de Saint Jean située à plus
d’une heure de marche de la maison
paternelle.
Je ne sais rien de son enfance,
si ce n’est qu’alors déjà il montrait
un esprit de décision et de persévérance dans ce qu’il entreprenait.
A 18 ans il fut admis à l’Ecole
Normale de La Tour et la fréquenta régulièrement pendant trois
ans. Il se fit bientôt remarquer
par son assiduité et son travail
opiniâtre , ainsi que par un caractère doux et aimable; aussi tous
étaient-ils ses amis. 11 gagna l’estime et l’affection de l’auteur de
ces lignes, dès les premiers temps
qu’il le connut, et ces sentiments
ont toujours été en croissant; en
sorte qu’il considérait ce jeune
homme comme Tua de ses plus
chers amis et que son départ prématuré est pour lui un véritable
deuil. — Bounous sortit de l’école
muni du brevet de capacité délivré
par la V. Table, auquel il ajouta
bientôt celui de degré inférieur
du Gouvernement; mais, décidé à
aller de l’avant, il fréquenta quelques mois l’Ecole Normale de Pignerol pour se faciliter l’acquisition du brevet de degré supérieur
qu’il obtint en eiFet. — Faute de
place aux Vallées, il se rendit à
Milan où il fut agréé comme maître
de l’école protestante de langue
française de cette ville. Il se fit
promptement apprécier de tous les
parents des enfants de son école
et reçut d’eux plus d’une fois des
témoignages de leur entière satisfaction. 11 possédait le secret assez
rare de s’attacher les enfants tout
en maintenant ¡une stricte discipline , et de les habituer à un
travail assidu sans les ennuyer ni
les fatiguer. Mais ne se contentant
pas de ce qu’il avait acquis, il
travaillait lui même sans relâche
à étendre ses connaissances. Il
subit l’examen pour le diplôme de
maître de langue française etl’ohtint
4
-494
sans difficulté, ce qui lui procura
une place de professeur de cette
langue dans l'un des premiers instituts de la ville. Tout cela .ne
l’empêchait pas de se livrer en
même temps à des spéculations
commerciales où il réussit si bien
qu’il devint l’initiateur de la belle
fortune que ses parents ont acquise
en peu d’années et dansl’acquisition
de laquelle il concourut pour sa
large part. Le négociant dont il
était l’agent avait en lui la plus
entière confiance et lui a donné
jusqu’à la fin des témoignages sensibles de sa vive affection.
Après avoir passé quelques années à Milan dans une position
qui aurait paru à plus d’un jeune
homme digne d’envie, Bounous se
décida à entreprendre des études
théologiques pour se préparer à
devenir prédicateur de l’Evangile.
Il profita de deux mois de vacance
qu’il passa sous mon toit pour s’initier aux premiers rudiments du
latin et du grec et se rendit au
mois d’octobre de 1867 à Genève
où il fut admis dans les classes
préparatoires de l’Ecole de théologie de l’Oratoire. Il se mit à
l’étude avec son ardeur accoutumée, car il se donnait toujours tout
entier à ce qu’il entreprenait; mais
la seconde année de son séjour à
Genève il commença à ressentir les
premiers symptômes de la maladie
qui l’a conduit au tombeau, c’était
une toux non violente, mais tenace
et opiniâtre. Comme il était fort
et vigoureux, nullement habitué à
se soigner pour dé légères indispositions, il est à croire qu’il ne
fit guère attention à cette ' toux
qu’il prenait pour l’efifet d’un simple refroidissemeat. „
Lorsqu’il rentra au sein de sa
famille, dans l’été de 1869, la maladie avait déjà fait de graves progrès. Peut-être aurait-élle cédé à
un traitement prolongé ; c’est l’opinion du médecin qui Ta le mieux
connu et qui l’a soigné assez longtemps; mais il avait beaucoup de
peine à se soumettre aux soins
minutieux d’une cure assidue et
régulière et souvent il commettait,
sans s’en douter, des imprudences
soit en se fatigant trop, soit en
négligeant quelqu’une de ces mille
précautions qu’exige le traitement
d’une maladie pulmonaire. L’illusion commune à cette classe de
malades se trouvait chez lui à un
haut degré; il persistait à croire
qu’il n’avait qu’une indisposition
passagère. Quoiqu’il admît la possibilité d’être retiré de ce monde
d’un moment à l’autre, il n’a cessé
de croire à la probabilité d’un
rétablissement; ce n’est que le
dernier jour de sa vie, savoir la
veille de sa mort qu’il a abandonné
tout espoir de prolongation de son
existence terrestre. Cela ne veut
pas dire qu’il ne se soit pas préparé au délogement; il était prêt
à partir. Sa longue maladie a contribué à le mûrir pour le royaume
des cieux. Il a fait le sacrifice de
tous ses projets d’avenir sur la
terre et il a accepté comme bonne,
agréable et parfaite la volonté de
Dieu à son égard.
La dernière fois que j’eus le
plaisir de le voir, quelques semaines avant sa mort, il était dans
cette disposition d’esprit décrite
par Saint Paul où l’on ne veut ni
vivre ni’mourir, mais où l’on veut
ce que Dieu veut. 11 prévoyait que
le terme pouvait être très proche.
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-405
il n« quittait plus le lit qu’un instant le haatin, pendant qu’on le lui
refaisait, et il avait entièrement
perdu la voix et toutefois par. moments, sa pensée se portait encore
en avant sur un temps assez éloigné. Il me confia les préoccupations de son esprit et ces préoccupations, j’ai la joie de le dire,
étaient d’un enfant de Dieu qui
s'en va déloger.
Comme il a été pour les siens
l’initiateur d’une fortune pour ce
monde, il s’est aussi employé de
tout son pouvoir à les rendre participants de sa ferme espérance
pour la vie éternelle. C’est au sein
de sa famille qu’il a exercé son
ministère; il est à espérer que ce
ministère portera ses fruits en sa
saison. Puisse le souvenir de ce
fils et de ce frère bien-aimé qui
a reconnu à temps la vanité des
choses du monde et la vérité et
la réalité des choses du ciel, être
pour eux tous un constant appel
à rechercher les choses spirituelles
et célestes , car les choses de la
terre ne sont que pour un temps,
mais les célestes sont éternelles.
Bouuous avait un extérieur à la
fois imposant et agréable , une
taille au dessus de l’ordinaire,
une belle et noble figure, des traits
réguliers, un air affable et une
exquise politesse. 11 parlait peu ,
mais avec sens et à propos; et
quoiqu’il n’eût pas des moyens intellectuels transcendants, il était
très bien doué et, surtout, il
mettait à profit les dons qu’il avait
reçus par un travail persévérant,
travail qui, 'on le sait, supplée
souvent avec avantage la plus
grande facilité natarelle. En somme, à vues hinnaines, il avait tout
ce qu’il faut pour remplir avec
succès la belle et difficile carrière
qu’il avait entreprise. Pourquoi
a-t-il été arrêté au début de la
course? Celui-là seul le sait dont
les voies ne sont pas nos voies et
dont les pensées ue sont pas nos
pensées.
iiouDcUcs rcltgieuôCB
Rome. — Los journaux s’occupent
aussi (i’un autre fait p:rave au sujet duquel il y a déjà eu une interpellation à la
Chambre, il s agit des écoles dites angloaméricaines établies à Uonie par M. VanMeter. Ces écoles étaient au nombre de
quatre; trois ont été fermées par l’ordre
du Gouvernement. VlJnità Cattolica voit
dans ce fait un miracle de la Vierge;
Lanza et Scialoja qui, dans ce cas, en
ont été les agents, y ont été poussés,
d’après le journal clérical, moins pareeque
des étrangers sont venus apporter aux
enfants de Rome un poison spirituel et
moral, mais uu poison physique, ces
écoles étant tenues dans des locaux malsains et insuttisants pour le grand nombre
d’enfants qui y étaient renfermés.
Les motifs ou les prétextes qui ont amené
le Conseil provincial scolaire à ces mesures de rigueur se trouvent contenues
dans les paroles qui suivent par lesquelles
le ministre Scialoia a répondu à l’interpellation du député Mussi : <c L’instruction
publique est au dessus des passions et
la loi est impartiale ! Voici ce dont il est
question : Le conseil scolaire a été informé
qu’une école avait été ouverte sans l’autorisation voulue. Un inspecteur a été envoyé et il trouva que cette école était
tenue dans un local qui avait peu de lumière et beaucoup d’humidité, pouvant
contenir à peine cinquante enfants; et il
y en avait cent des deux sexes. « L’autorité scolaire a fait son devoir comme la
loi le lui impose. L’inspecteur a demandé
au régent à qui appartenait cette école
et il apprit de loi qu’il y en avait deux autrea
6
-406
et qu’elles appartenaient toutes les trois
à un étranger lequel avait déclaré n’être
tenu à demander aucune autorisation pour
ouvrir des écoles. L’inspecteur a visité les
autres écoles et il trouva également qu’elles
n’avaient pas été autorisées ¡et [que les personnes enseignantes n’étaient pas en règle.
— Le député Mussi reproche particulièrement au ministre Lanza d’avoir envoyé des
agentsde la questure pour fermer¡cesécoles.
Lanza répond qu’on a procédé exactement
comme quiuze jours avant pour fermer
un institut qui appartenait à une personne
d’opinions tout-à-fait opposées à celles du
Monsieur étranger, et que le gouvernement ne veut autre chose si ce n’est de
faire respecter la loi. — A l’observatiou
du député Mussi que les ministres n’ont
pas dit s’ils permettront la réouverture
des écoles, quand les intéressés se seront
mis en règle avec la loi, le ministre Scialoia a répondu que c’est l’affaire du conseil
provincial scolaire et quand M. Van Meter
reconnaîtra nos lois.se souviendra qu’il y
a en Italie un gouvernement et demandera
l’autorisation, le gouvernement pourvoira.
Nous espérons qu’il en sera ainsi et qu’il
n’y a ici que des mesures réglementaires
de police et d’hygiène et aucune atteinte
à la liberté de conscience ni à la liberté
d’enseignement dans les limites fixées par
les lois et par les règlements en vigueur.
— La question est du plus haut intérêt
pour nous; le fait de Guidizzolo nous paraît plus grave, parcequ’il révèle, en
quelques points, de la mauvaise volonté
et une tendance réactionnaire évidente.
— Encore des Ecoles anglo-américaines. — Plusieurs journaux publient une
lettre très convenable de M. Van Meter au
ministre de l’instruction publique , dans
laquellé ce philanthrope américain dit
n’avoir ouvert ses écoles,sans l’autorisation voulue que par ignorance de nos lois
sur cette matière ; il se déclare tout disposé à se mettre en règle avec les réglements et regrette qu’on ait agi aussi
brusquement, et qu’on ait fermé ses établissements sans l’en avoir informé.
I»arls. — On lit dans les journaux
catholiques :
« Le grand événement religieux du jour
est le retour du diocèse de Paris à la
liturgie romaine; Mgr. Guibert. archevêque
de Paris, a envoyé à Rome M. le chanoine
Duplessys pour annoncer à Pie IX un retour qui fait autant d’honneur au clergé
de Paris qu’à son éminent archevêque.
Inutile de dire la joie du S‘ Père, qui a
accordé deux audiences à M. Duplessys.
Il ne reste plus en France que deux diocèses
en retard, parmi les quels celui d’Orléans.
Morte et bien morte , cette pauvre Eglise
gallicane ». —Ainsi disparaissent les derniers vestiges de ses libertés; Fultramontanisme, le jésuitisme et l’infaillibilité
personnelle du pape sont victorieux sur
toute la ligne.
Genève. Consécration au Saint-Ministère. — Deux candidats genevois, MM.
Bordier et Ferrière, ainsi qu’un candidat
des Vallées Vaudoises du Piémont, M.
Meytre, qui a fait ses études à Genève,
ont été consacrés au S‘ Ministère, dimanche dernier, 15 décembre. Le service de
consécration a été célébré par M. le pasteur
Coulin, et il a eu lieu dans le temple de
la Madeleine, à cause des élections pour
le Consistoire qui ont été faites à le cathédrale de S‘ Pierre.
M. Samuel Gobât, l’évêque anglican de
Jérusalem, vient de faire un séjour de
quelques mois en Europe, destiné surtout
à plaider la cause des nombreuses écoles
syriennes qu’il a fondées en Orient.
Le 4 décembre et les jours suivants a
en lieu à Rome la quatrième assemblée
générale de {'Eglise chrétienne libre. — Le
nombre des membres de l’Assemblée était
do trente et 29 églises étaient représentées. L’assemblée a été ouverte par
M. Lagomarsino évangéliste à Milan , président provisoire, par le chant d’un cantique, une prière et la lecture du chapitre IV de l’Epitre aux Ephésiens, la
quelle fut suivie d’une allocution prononcée par ce même évangéliste. Parmi les
étrangers, on remarquait - le D' Ker de
Glascow, le rév. Miller pasteur de l’Eglise
libre d’Ecosse à Gênes et le D'Thompson
7
-407
d’Araérique qui a accompagué M. Gavazzi
dans ses voyages aux Etats-Unis.
Le bureau defmilif, élu au scrutin secret,
a été composé d’un président dans la
personne de M. De Micnelis, d’un viceprésident dans la personne de M' Jahier
évangéliste é S‘ Jean et de deux secrétaires
M' Coucourde et Beria.
Sont admises dans l’Union des Eglises
chrétiennes libres, celles de Livorno (Toscane) de Pietra Ligure, de Poggio Mirteto et de Pistoja. L’admission de trois
autres églises est renvoyée au comité
pour un examen plus approfondi.
M. Ulac-Dougall, pasteur de l’Egli.se d’Ecosse à Florence, trésorier de l’Union des
Eglises libres présente son rapport. La
somme énorme de 164,644 francs a été
recueillée de divers côtés, 12,000 fr. étaient
en caisse, total 176,644; 104,471 fr. ont
été dépensés pour les besoins de l’œuvre,
.50,000 ont été capitalisés; il reste eu caisse
22,173 francs. Il faut ajouter à ces sommes
celle de 6,000 livres sierlings, au delà de
150,000 francs destinées à l'objet spécial
d’acheter une maison à Rome.
Si donc nous regardons aux sommes
reçues et aux sommes dépensées par les
diverses Eglises et les diverses sociétés
qui s’occupent de l’Evagélisation en Italie
nous devons admettre que cette œuvre
est très prospère. Les documents aux
quels il nous a été douné de puiser, (|uanl
à l’Eglise libre, no nous mettent pas à
même de porter un jugement sur les résultats spirituels qui ont été obtenus pendant la dernière année. Un peu de statistique qui nous permettrait de prendre
connaissance du nombre des membres
eftéctifs des difl'érentes églises et de celui
des auditeurs aux réunions du culte ne
serait pas sans intérêt. Les rapports de
la Commission d’Evangélisation de l’Eglise
Vaudoise et ceux de l’Eglise méthodiste
satisfont pleinement à ces exigences. Le
nouveau comité élu au scrutin secret est
composé de 7 membres, MM. Gavazzi,
Lagomarsinq, M. Dougall , Van Nest,
Jahier, Ferretti et De Michelis, dont cinq
italiens, un écossais et un américain.
La prochaine assemblée générale aura
lieu à Dise dans la première semaine de
décembre 1873.
Chronique locale.
Nous lisons dans la Oazette Offidelle :
« Con R. Decreto del 15 dicembre il Commendatore Avv. L. Tegas venne esonerato
dalla carica di Prefetto della Provincia di
Verona, in seguito alla sua volontaria dimissione».
(SThronique SHauhobe
Ecoles dix r>lnaaiiolxe. Dans
une dernière lettre M. Jaulmes nous prie
d’insister sur la nécessité de donner le
Messager à tous les enfants qui fréquentent régulièrement l’école et chaque dimanche, sans exiger d’eux un abonnement
quelconque, et comme récompense de
leur assiduité. Nous l’avons déjà dit, nous
sommes entièrement de son avis à cet
égard. Mais comme il faut trouver le montant de l’abonnement, il nous semble que
le meilleur moyen est de le demander aux
parents par une liste de souscriplion dont
le soin serait laissé aux moniteurs, ou par
des collectes spéciales dans l’école ou dans
le, temple.
Nous recommandons aux directeurs d’écoles et aux moniteurs de s’abonner au
journal VFducalion que nous annonçons
plus bas; ils y trouveront un grand secours pour la préparation des leçons bibliques à expliquer chaque dimanche.
Itodorot. Le Consistoire de Rodoret
a transmis à la Table, en même temps
que le procè.s-verbal de la nomination de
M. B. Gardiol comme pasteur de Rodoret,
la lettre de refus de ce dernier. Autant
nous avons approuvé) M. Aug. Malan de
rester à Messine pour les raisons que nos
lecteurs connaissent, autant nous regrettons que M. Gardiol, consacré il y a quel(|ues semaines, n’ait pas 'accepté l’appel
unanime d’une paroisse des Vallées, qui,
quoiiiue petite, a cependant cinq ou six
fois l’importance de la station, disons plutôt de la paroisse microscopique de Guastalla.
Boljy. M. Théoph. Malan ancien'élève
de l’Ecole de théologie de l’Eglise libre
du canton de Vaud, évangéliste en congé,
a été nommé pasteur à Boby par 44 voix
sur 53 votants.
Visite pastorale de )Rorà.
Une délégation de la Table a fait dimanche dernier la visite pastorale ordinaire
dans la paroisse de Rorà. Elle y a trouvé
une assemblée relativement nombreuse,
non seulement au culte, qui a commencé
à 10 heures du matin, mais encore à la
visite pastorale proprement dite qui s’est
prolongée jusqu’à près de 3 heures de
Î’après midi.
Un membre de l’assemblée a prétendu
qu’il y avait procès dans la piété, mais
le sentiment général, tel qu’il a été exprimé , et celui de la délégation est bien
d’accord avec l’appréciation du consistoire
dans son dernier rapport à la Table. Le
fait est qu’il y a déclin dans la piété et
dans la moralité. Le sens moral est en
8
-m
baisse. Qtiaat au déclin de la piété il se
voit par la négligence da culte, quoique
le pasteur ait déclaré que la moyenne de
la fréquentation au culte principal est
(fune centaine de personnes et que les
réunions dans les quartiers et du soir
sont bien suivies; par la trans^ession
du jour du sabbat; et en général par
l’indifTérence pour les choses religieuses.
— La meilleure preuve que le sens moral
est en baisse, c’est Cju’il ne s’est pas
trouvé dans rassemblée une seule personne qui ait eu le courage de protester
contre le fait que l’instruction et l’éducation des enfants de la grande Kcole continuent à être confiées à un instituteur
destitué pour son inconduite et déclaré
déchu du droit d’être instituteur dans l’Eglise Vaudoise. Le pasteur a, il est vrai,
quand on en est venu à la question des
écoles, raconté comment il se fait qu’il
n’y a pas dans ce moment d’école paroissiale, mais seulement une école communale confiée à un régent que le consistoire
n’a pas reconnu pour sien, mais c’est
tout; sur ce point capital la délégation de
la Table a dû faire tous les frais de la
discussion ou plutôt de l’exposition de
la triste question ; car il n’y a pas eu à
ce sujet une discussion proprement dite.
Il est vrai que le régent en question a
été tout le temps présent et a même demandé la parole qui lui a été refusée,
parcequ’il n’est pas membre de l’assemblée de la paroisse. — La délégation de
la Table s’est contentée de faire connaître
au Consistoire et à la population de Roré,
à quoi ils s’exposent eu continuant, par
un coupable silence, à être solidaires de
faits et d’un état de choses réprouvés par
la loi de Dieu, et en se révoltant contre
les réglements ecclésiastiques et les décisions synodales qu’ils ont contribué à
formuler par leurs propres repré.sentanls.
L’assemblée nous a paru comprendre la
portée de ces avertissements et si le Consistoire est pénétré de son devoir et convoijue l’assemblée paroissiale pour s’occuper de cette question, on pourra peutêtre encore obtenir un résultat satisfaisant
dans l'intérêt de la paroisse.
Un bon témoignage est rendu au pasteur
par l’assemblée; deux anciens sur quatre
lui son contraires et lui reprochent des
faits de peu d’importance et qui nous ont
paru ne reposer que sur un malentendu.
— Le Consistoire désuni, divisé, imago
do la paroisse, ne fait rien comme tel,
ou a peu près; pas de réunions, pas même
pour régler les comptes de la diaconie,
pas d’assemblées paroissiales pour entendre
et discuter le rapport du consistoire et
s’occuper des intérêts de la paroisse; point
de vie de l’Eglise; chacun pour .soi; listes
électorales tout y va, coutraites au régle
ment; tel nous a paru être le triste état
de la paroisse de Rorà. Là délteatiou de
la Table a appelé l’attention du (jonsistolre
et de rassemblée sur tous ces objets.
Aimonioes.
AGENCE DES ECOLES DU DIMANCHE Place
de S. Laurent, 34, Lausanne.
1. Etrennes pour Penfance et la
jeunesse. — Brochure de 48 pages avec
8 jolies vignettes, 1 exemplaire 25 centimes; 10 ex. 2 fr. ; 25 ex. 4 fr. 50;
50 ex. 8 fr. 50; 100 ex. 16 fr.
2. Etrennes pour les petits enfants.
— Brochure avec un cantique, 1 ex.
10 cent.; 10 ex. 1, 25; 25 ex. 2, 25;
50 ex. 4, 50; 100 ex. 8 fr.
3. Leotures illixstrées powr te
enfants. — Cahiers mensuels de 16 pages,
petit in 4“. Chaque numéro est orné de
3 ou 4 belles gravures. — Conditions :
1 à 4 exemplaires, 2 francs l’abonnement; 5 exemplaires et au dessus, 1
fr. 80 cent, l’abbonement. On a à la fin
de l’année un beau volume de 192 pages.
4. Le journal L’éd.ucatlon. — Prix :
fr. 2, 50.
Librairie BENECH. — Torre-Pellice
MA FEMME ET MOI, par l’auteur de la
case de l’Oncle Tom, M"' Beecher Stowe,
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Pignerol, Impr. Chiantore.