1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNBMENT PAR AN
Italie . . . . !.. 3
Tous les pays de rUnion
de poste ... » 0
Amérique , . . >9
On s'aborm
Pour Vlntérieur cli
. . MM. les
pasteurs et les libraires (le
Torre Pellice.
Pour VEictérieurÿLii Bureau d’Admînistratîon.
N. 41.
Un ou plusieurs numéros sépa*
rés, demandés avant le ti>
rag-e 10 cent, chaoan.
Anttonces: âl> centimes par ligne.
Les eiiuüis ti'arpfeni se font par
lettre recommandée ou pai
mandats sur le Bureau de J'e*
rosa Aï*i7enii«ii.
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi : A la Direclion du irétniîin,
Poinaretto ('Pinerolo) Italie.
Pour TADMINISTRATION adresser ainsi; A l'Administration du
Témoin, Pomaretto i,PineroIoj
Italie.’
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Fous serez témoins. Actes 1. S.
5«îüiin/ la Vféviié avec la charité. Eph. iv, 15
Soinmaii?e.
12 Octobre. La colère de Dieu. — Notre
Evangélisation. — Les Vaudois de Calabre.
— Recensement des Protestants en Dalie.
— Nouvelles Relitfmises. — Communication
officielle.
IS Ootolbre
L4 COLÈRE DE DIEU
Puisque les perfections invisibles de Dieu , savoir sa puissance
infinie et sa divinité, se voient
comme A l’œil depuis la création
du monde étant considérées dans
ses ouvrages, Rom. i, 20, et que
la grâce de Dieu, salutaire à to'î.
les hommes, a été manifestée (j '
l’Evangile), Tite ii, 11 ; à quoifeo«
parler encore de la colère de Dieu
— de ce Dieu qui veut que tous
les hommes soient sauvés et qu’ils
viennent à la connaissance de la
vérité (1 Tim. H, 4)? Ne vaut-il pas
mieux exalter son grand amour,
ses compassions éternelles, sa patience sans bornes, son désir, en
un mot, de sauver tous'les pécheurs?
Il est certainement plus, agréable
de nourrir notre propre esprit
d'images riantes et douces, de
réchauffer notre cœur par la contemplation de l’amour de Dieu,
d’en parler sans cesse à mes frères, en résumant nos discours par
cette invitation de l’apôtre: «Aimons-le donc, puisqu’il nous a
aimés le premier» (i Jean iv, 19),
ou par cette parole du psalmiste ;
« Savourez et ,voyez_ que l’Eternel
est doux ,». (xxxiv, 8).
Mais cette manière de ' ne, présenter à' soi-même et aux ■fautres
Qujan seul^côté,.de J la révélation
dé Dieu ne'! constituerait-elle^pas
une infidélité funeste à ceux que
la parole)^veut instruire)pour”les
sauver?Lorsqu’ils’agit, avanttout,
de vaincre la volontéj,rebellei de
renouveler ■ l’homme tout entier
dans ses sentiments et dans ^ ses
affections, de le guider ensuite
dans des voies nouvelles qui lui
répugnaient fortement au début,
2
les promesses et les encouragements , les caresses et les récompenses ne suffisent pas, pas plus
que l’affection seule ne suffit dans
l'éducaticn d’un enfant. Les menaces et les châtiments jouent un
grand rôle dans les dispensations
de Dieu à l’égard du pécheur qu’il
veut conduire à la gloire. S’il en
était autrement, c’est uniquement
sous l’économie de la loi que nous
rencontrerions des menaces sévères et de fréquentes manifestations de la colère de Dieu. Lâ sans
doute, nous dira-t-on, elles sont
à leur place et elles atteignent
parfois le but. « L’affliction apprend à être attentif à la parole ».
— Avant d’avoir été battu de toi
j'allais à travers champs, mais
maintenant je garde ta parole »
(Ps, cxjx, 67); c’est l’expérience
que faisaient les fidèles de l’ancienne alliance. — « Mais nous ne
sommes pas venus (Héb. xji, 18)
au feu brûlant, ni à l’obscurité,
ni au tourbillon, ni à la tempête,
ni à la voix des paroles au sujet
desquelles ceux qui les entendaient prièrent qu’elle ne leur fût
plus adressée ». — Vous, êtes venus
à Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance, et au sang de l’aspefsion qui prononce de meilleures Choses que celui d’Abel, — Il
n’y a pas ’de crainte dans la charité mais la parfaite charité bannit la crainte, caria crainte cause
de la peine (1 Jean iv, 18). Il n’y
a donc plus de place pour la colère de Dieu. C’est ce que nous
avons entendu affirmer plus d'une
fois par des chrétiens qui se
croyaient beaucoup plus avancés
que leurs frères et plus rapprochés de la perfectioh, n’ayant plus
de la loi que le souvenir de ce
qu’ils ont souffert lorsqu’ils étaient
sous son empire.
Mais que veut donc dire l’invitation adressée, non pas aux juifs,
ni aux payens, mais aux chrétiens, de travailler â leur salut
avec crainte et tremblement; de
veiller d’être sobres, parceque
le diable, leur adversaire, déguisé
parfois en auge de lumière, rôde
autour d’eux, cherchant qui il
pourra dévorer? Comment s’est-il
fait que certains disciples, même
des ministres de l’Evangile, connus par leurs travaux et leur fidélité longtemps éprouvée, ont
fait naufrage quant à la foi? Dans
la plupart des cas, n’est-ce pas
parcequ’ils ont trop oublié un côté
capital de la nouvelle alliance, la
crainte de désobéir â leur Seigneur, et d’être trouvés ne faisant
point sa volonté, en un mot, la
crainte salutaire de la colère de
Dieu? S’ils ont usé, même parfois
abusé, du privilège de s’approcher
de Dieu avec la liberté de fils
devant leur père, ils ont oublié
d’aller aussi au trône de la grâce
avec le saint tremblement de pécheurs devant le Dieu trois fois
saint. Négligeant toujours plus les
uÿpoirs pénibles qu’impose la vocition de chrétien, ils en sont
insensiblement venus à ne pratic^uer que les plus agréables-et à
substituer leur volonté propre A
celle du Seigneur. Enervés par
cette paresse spirituelle ils ont
toujours plus arrêté sur le monde
des regards qui ne devaient être
3
.,323.-..^
tournés que vers le Prince de là
vie, et au jour de l’épreuve ils
ont été vaincus sans beaucoup de
résistance. Hors de moi, dit le
Sauveur, vous ne pouvez rien produire, et quand on ne porte pas
de fruits en lui, c’est-à-dire, dans
la communion avec lui, on est retranché.
L’Evangile, si riche en glorieuses
promesses, dénonce la destruction
au sarment stérile, comme il déclare que celui qui désobéit au
Fils de Dieu (ou ne croit pas en
lui) «est déjà condamné,» qu'il
ne verra point la vie, que la colère de Dieu demeure sur lui
[Jean iu, 36). Enfants de colère,
comme le reste des hommes, ceux
qui reçoivent Jésus-Christ dans
leur cœur et qui lui demeurent
fidèles sont devenus enfants de
Dieu et sont délivrés de la colère
à venir (Rom, v, 9). Mais cette
colère qui demeure sur les ennemis du Sauveur, vient aussi, nous
dit St. Paul, sur les rebelles
(Eph. V, 6), qui par de vains discours pervertissent les voies de
Dieu qui sont droites, et cherchent à «entraîner les chrétiens
avec eux dans les péchés de l'impureté et de l’avarice. Elle est
parvenue à son plus haut degré,
nous dit encore le même apôtre,
contre les juifs qui, non contents
d’avoir crucifié la Sauveur, empêchent encore, par la violence,
que son Evangile soit prêché aux
gentils.
Ce qui nous parait signifier
avec une parfaite évidence que si
la colère de Dieu se révèle avec
une redoutable énergie, c’est beau
coup moins contre les transgresseurs de sa loi sainte que contre
les ennemis de son Fils bien-aimé
en qui il a mis toute son affection ; contre ceux qui tiennent
pour une chose profane le sang
de la nouvelle alliance répandu
sur la croix, outrageant ainsi l’esprit de grâce et la victime de
propitiation pour les péchés des
hommes. C’est contre ces profanes
qu’a été prononcée cette effrayante
déclaration : il n’y a plus pour
eux de sacrifice pour les péchés
mais l’attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui doit
dévorer les adversaires ». — C’est
d’ailleurs ce que l’Esprit Saint
avait révélé au roi David si longtemps avant la venue de celui
qui devait être son fils selon la
chair, L'Eternel m’a dit: « tu es
mon fils, je t’ai aujourd’hui engendré. Demande-moi et je te
donnerai pour ton héritage les
nations et pour ta possession les
bouts de la terre... Baisez le Fils,
de peur qu’il ne s’irrite et que
vous ne périssiez dans cette conduite quand sa colère s’embrasera tant soit peu » (Ps. ii, 7,
8, 12).
Soit donc que nous ayons déjà
été réconciliés avec Dieu et que
sa paix habite dans nos cœurs,
soit que nous n’ayons pas cru
encore de cœur à justice, tout
en faisant profession de nous soumettre à la parole de Dieu, n’oublions jamais que nous sommes debout par la foi seulement; que la
vie du chrétien est un train de
guerre continuel et qu’il ne peut
être vainqueur que par celui dont
4
..„324
il a été aimé. Que nous devons,
en nous confiant en son amour
fidèle, tenir ferme ce que nous
avons et résister jusqu’au sang en
combattant contre le péché. C'est
à cette condition seulement que
la couronne de gloire nous sera
donnée.
NOTRE EYANGÊUS4TI0N
Coup-d'œil d'ensemble.
N’allez pas croire que je vais lâcher
la bride à l’imagination et vous peindre un de ces tableaux aux couleurs
brillantes que les poètes font quelque
fois. Non, je suis muni de tout l’atlirail
d’un homme positif: cartes, rapports,
tableaux statistiques très.-détaillés présentés par le Comité d’Evangélisation.
Je cherche à me rendre un compte
exact de l’état de notre œuvre missionnaire et, s’il faut vous l’avouer
tout de suite, je ne suis pas précisément en veine de poésie;
Le champ que nous ensemençons
est vaste. De Pignerol au Frioul, de
Courmayeur en Val d’Aoste à Modica
dans le midi de la Sicile, nous comptons 42 églises constituées, 35 stations
et non moins de 167 localités visitées
far nos évangélistes. Ce champ emrasse nombre de grandes villes, mais
aussi quantité de simples villages.
L’on s’adresse à la classe plus cultivée
ainsi qu’aux ouvriers et aux campagnards.
Les ouvriers qui travaillent dans ce
champ sous la direction de notre
Comité, atteignent le chiffre de 120.
Ils sont classifiés comme suit, dans
le tableaustalislimie général: pasteurs
86; évangélistes 5; instituteurs évangélistes 9; maîtres 54; colporteurs
évangélistes 3; colporteurs et lectrices
de la Bible 13. Cent et vingt ouvriers,
« qu’est-cc que cela pour tant de
gens?» Et cependant cela représente
un capital considérable de forces intellectuelles, de connaissances, d’expérience, de foi, d’activité, de zèle
dimensés pous amener des âmes à
l’Evangile de Jésus-Christ. Que de
prédications, de conférences polémiques ou apologétiques, de leçons aux
catéchumènes, aux élèves de l’école
du dimanche ou des écoles sur semaine,
ue de réunions familières, de visites,
e conversations, de lectures doivent
avoir été faites par ces 120 ouvriers
dans le courant d’une année! Ce sont
là les armes de notre guerre spirituelle.
Les dépenses pour honoraires des
ouvriers, loyers, taxes, réparations,
transferts, voyages etc. se montent,
pour l’année, à tout près de fr. 260.000.
Outre cela, le Comité a été en mesure
de rembourser environ fr. 70000 dont
la plus grande partie était due au
fonds Conslruclions ou Bâtisses.
Ces moyens matériels d’où nous
viennent-ils? L’Italie ne figure encore
que pour fr. 19413 versés à la caisse
centrale. Ce sont les chrétiens des
églises d’Ecosse, d’Angleterre et d’Amérique , — puis ceux de l’Allemagne
de la Suisse et de la Hollande, — et
enfin ceux d’Irlande, de Suède, du
Danemark, de France et de Belgique
qui ont aidé notre église à poursuivre
son œuvre. Cela ne s’est pas obtenu
sans un travail considérable soit de
la part des frères étrangers amis de
l’évangélisation, soit de la part des
membres de notre Comité. Quoique
le rapport au Synode n’en dise presque
rien, nous savons que M. Pons de
Naples s’est rendu en Suisse et en
Angleterre, que M. Aug. Malan s’est
rendu en Hollande et que le Président
du Comité, après avoir traversé l’Angleterre et l’Ecosse, n’a pas reculé
devant un voyage en Suède pouf y
recommander notre œuvre missionnaire.
Une dame, Mrs Skey Leamington,
a fait un legs considérable en faveur
de l’évangélisation. Nous' ne pouvons
que nous joindre à la pensée que le
Comité exprime dans son rapport:
«Comment se fait-ü que des Anglais,
5
■325.
des Ecossais, des Américains, des
Suisses, se souviennent, de l’évangélisation de ritalie et lui font une place
dans leur testament.... tandis que les
Vaudois n’y pensent pas? La réponse
à qui la peut donner».
Les résultats de tant de travail et
de tant de sacrifices, que sont-ils?
Nous n’avons garde d’oublier qu’une
œuvre missionnaire, étant desa nature
spirituelle, ne peut se réduire toute
entière en chiffres. Qui peut constater
au juste dans quelle mesure les préjuges se dissipent, les sympathies
s’accroissent, la lumière se fait sur
nos intentions et notre foi, au sein
de la population en général? —Qui
peut mesurer l’œuvre d’édification
accomplie chez les 3616 membres des
petits troupeaux qui font profession
de suivre Ghri.st ? ■— Ce témoignage
rendu à la vérité au milieu des persécutions, sur le lit de maladie ou
de mort, — ces sacrifices que les
chrétiens apprennent à s’imposer pour
le service du Seigneur, (une moyenne
de L. 14,20 par membre), cette vie
chrétienne 5 laquelle les ennemis
même rendent témoigna^, ne sontce pas des résultats réels et appréciables? Ces 6092 intervenants au
cultes du dimanche, ces 37000 auditeurs d’occasion, ces 605 catéchumènes
instruits, ces 488 qui demeurent inscrits pour l’année prochaine, tout
cela c’est bien aussi un résultat.
Et pourtant, malgré tout, quand
nous en venons à mesurer le progrès
réel accompli pendant l’année, nous
nous trouvons en présence du chiffre
252 porté à la colonne Admissions
par profession. Encore faut-il y inclure
les catéchumènes fils de membres de
l’Eglise. Nous avons beau tenir compte
de l’indifférence des uns et du fanatisme des autres; nous avons beau
nous rappeler que les locaux ne sont
pas toujours ce que l’on souhaiterait,
— que si l’on va piano du moins l’on
va sano, — qu’il n’est pas au pouvoir
de l’homme de changer les cœurs,...
malgré tout, ce chiure nous laisse
pensifs et la tristesse de n’avoir pas
obtenu davantage, nous empêche de
nous réjouir comme nous voudrions
de ce que Dieu a daigné nous accorder.
L’oeuvre que nous faisons, nous ne
saurions en douter, est approuvée de
Dieu; ce que nous annonçons, c’est
l’Evangile. Les moyens que nous employons sont-ils défectueux? D’où vient
que notre prédication a si peu de
prise sur les masses et que dans deux
districts aussi vastes que ceux de
Roma-Napoli et de Sicile, le chiffre
des admissions par profession atteint
un total de 46 seulement ? L’esprit
dans lequel nous faisons l’œuvre de
Dieu n’esl-il point celui des apôtres?
Y a-l-il de l’interdit en nous ou bien
Dieu veut-il mettre à l’épreuve notre
foi? — Ces questions et d’autres encore
se pressent dans noire esprit sans que
nous puissions y répondre. — Que
les ouvriers cependant ne se découragent pas et que les amis du règne
de Dieu redoublent avec eux de persévérance dans leurs prières.
Abeille.
Les Vandois de Calabre
/'f’otr le N. S9J.
D’une colonie, jadis si prospère,
n’est-il donc rien resté ? Le souffle
impur du Vatican a-t-il tout détruit?
C’est ce que l’on a cru pendant
longtemps parmi nous, et c’est ce
qui explique comment les Vaudois
du Piémont h’aient pas été avant
ce temps à la recherche de leurs
frères du sud de l’Italie.
Supposant que peut-être les localités
jadis habitées par les Vaudois auraient pu fournir quelque trace du
séjour de ces derniers, l’un de nos
évangélistes le plus rapproché de ces
localités (M. Pons de Naples) a été
envoyé à la découverte. Ces recherches
sont loin d’avoir été infructueuses,
car elles ont abouti à la découverte
de nombreux descendants des anciens
Vaudois qui ont habité la Calabre, il
y a plus de 300 ans.
C’est à Gosenza d’abord que s’est
rendu notre évangélistej — là où
l’on peut voir encore — au dessous
6
Vl.(^A/wVlJ^AA/'lA/V^/V '
de l’habitalion de l’évêque la prison
de Jean Louis Pascal, maintenant
convertie en un dépôt de charbon.
Avec de bonnes recommandation l’on
peut visiter les archives de l’évéché —
où se trouvent consignés un certain
nombre de noms Vaudois comme
Gillio , Parisi, Delirano, Ponzio ,
Bertini, Mülio, Pellegrino, Giordano,
etc. On V parle de la Banda Ricca
comme de malfaiteurs qui répandent
la terreur dans les environs. Ces
descendants de Vaudois ont donc bien
dégénéré en passant au papisme, car
nous ne connaissons aucun des Ricca,
d’ici qui ail acquis une célébrité de
ce genre. On trouve non loin du chef
lieu de la province une localité appelée l Pascali; ce nom n’aurait-il
pas quelque rapport avec la famille
Pascal, qui a maintenant encore des
représentants dans nos Vallées, voire
meme parmi nos évangélistes ; d’autant
plus que chez nous les bourgades
prennent très souvent les noms des
familles qui les habitent?
Désespérant de faire à Cosenza même
de plus abondantes trouvailles, M.
Pons sortit de la ville et rencontra
deux jeunes filles cnii allaient puiser
de Peau. L’une d’elle — un peu attardée — dit à sa compagne:
— ^ettcnie.
— Fatte lesta, répondit l’autre.
Un peu plus loin un berger gardait
ses chèvres : et pour ramener l’une
d’elles dans le bon chemin, on l’entendit crier:
— Ciouca çai!
— Cki sei ? lui demanda M. Pons.
— Busckegli.
— Di dove vieni ?
— Da Guardia Piemontese.
Sur le versant occidental de la
montagne se trouvent Palma, Fuscaldo
et Guardia Piemônlese, appelée aussi
simplement La Guardia, et de l’autre
côte Montalto , Vaccarizzo , S. Sislo
et Buccito. Ce sont des positions superbes et l’on voit bien que nos
ancêtres s’y connaissaient dans le choix
des terrains à cultiver. Voilii des
forêts très riches, de belles prairies,
de beaux champs et des arbres fruitiers en grand nombre qui donnent
en abondance des châtaignes, des noix,
des olives, des oranges, des citrons,
du raisins, des pommes,, etc. Les
eaux y sont abondantes et fraîches.
Il y a même des eaux minérales qui
valent celle de Casamicciola.
(A suivre).
Rccctiscnie»| des Proleslanls en Italie
Sous ce litre, lu Journal de Genève
du 7 courant publie une correspondance de Rome, contenant la "statistique qu’on a raison de croire la
plus exacte qui eût été faite jusqu’ici
du protestantisme en Italie. Nous ne
douions pas de faire plaisir aux lecteurs du Témoin en la leur transcrivant en son entier.
Romn, 4 octotirc.
J’ai souvenance de vous avoir écrit,
à la fin de 1881, que les bulletins
qui allaient être distribués pour le
recensement décennal de la population
du royaume ne contiendraient pas,
cette fois, de colonne affectée au culte
professé par l’habitant.
Le ministère de l’agriculture, du
commerce et de l’industrie, qui a la
statistique dans ses attributions, se
réservait de procéder ensuite par voie
d’élimination pour savoir combien il
y a de catholiques en Italie, c’est-àdire de demander aux rabbins et aux
pasteurs une statistique de leurs ouailles respectives, d’en défalquer le chiffre total de celui de la population
générale, et d’attribuer la différence
au culte catholique.
Ce procédé ne saurait être strictement exact, car, lors du recensement
décennal de 1871, quantité d’individus
qui passent pour catholiques, des
centaines de mille, si j’ai bonne mémoire, laissèrent la colonne du culte
en blanc ou y écrivirent: a libre-penseur ». Mais il paraît que le ministère
n’avait pas trouvé mieux.
Bref, dans une circulaire, en date
du 15 juillet dernier, il'pria chaque
pasteur de vouloir bien répondre au
questionnaire suivant, que je traduis
ad littergm :
7
I i'rf-yvw*i r~r\r.
32'
J . wV>/i/WW^AAA/W'/VWW'AArt/w^/\^uW’^.^.rf^.
* 1° Quelle est la inoyenae des individus qui fréquentent l’église confiée
à votre ministère?
2° Combien de ces individus ont
leur domicile fixe dans la ville où
vous avez charge d’âmes ?
.3° Combien sont considérés comme
citoyens italiens?
4° Combien avez-vous d’églises,
d’écoles ou instituts, et de quel genre
sont-ils ?
5“ Combien d’élèves fréquentent les
premières, et combien d’individus renferment les écoles ou instituts ?
Les pasteurs des communions indigènes et étrangères firent tous observer, en envoyant leurs réponses,
qu’il faudrait, pour avoir le chiffre
• exact de la population protestante du
royaume, y faire figurer, outre les
protestants qui pratiquent extérieurement leur culte parce qu’ils habitent
une localité où il y a une église et
un pasteur, ceux qui ne peuvent pas
le pratiquer parce qu’ils sont dispersés,
sans église et sans pasteur.
Au moyen de ces réponses, le ministère est parvenu à compiler une
statistique assez exacte des protestants
indigènes et étrangers domiciliés en
Italie, de leurs églises, chapelles et
autres lieux de culte, de leurs ministres et prédicateurs, de leurs écoles
de toute espèce, des directeurs et
professeurs y attachés, des élèves qui
tes fréquentent, de leurs institutions
de bienfaisance et du personnel de
ces institutions.
Voici les principaux chiffres que
j’extrais d’un tableau synoptique fort
bien conçu qui est joint à la monographie ministérielle;
L’Eglise vaudoise compte 11.641
membres dans les vallées du Piémont
et 3225 dans le reste de l’Italie; l’Eglise chrétienne-libre 1250 ; l’Eglise
libre-ilalienne 1780; l’Eglise méthodiste-wesleyennel428; l’Eglise méthodiste-épiscopale 748; l’Eglise baptisteaméricaine 210; les baplistes anglais
293; les,baplistes universels 16; les
baplistes chrétiens apostoliques 128;
les baplistes évangéliques ilalo-anglais
190; les évangéliques indépendants
30. Les communautés italiennes comptent donc 20.939 membres et les étrah
f ères 3660, ce qui donne un total de
4.599 fidèles.
Le nombre des locaux affectés à
ces cultes est de 231 avec 282 pasteurs ;
sur ce chiffre l’Eglise vaudoise compte
pour 16 locaux et 25 pasteurs dans
les vallées vaudoises, pour 41 locaux
et 58 pasteurs dans le reste de l’Italie.
Les écoles protestantes primaires
sont au nombre de 280 avec 154
maîtres et 9387 élèves (dont 4481 dans
les vallées du Piémont). H _ y a en
outre quatre écoles secondaires avec
14 maîtres et 190 élèves, et deux
écoles théologiques avec 7 professeurs '
et 25 élèves, plus 9 instituts indépendants italiens ou étrangers avec 76
maîtres et 619 élèves.
Enfin l’Eglise vaudoise entretient
dans les vallées du Piémont trois établissements hospitaliers avec 98 pensionnaires. Les églises étrangères ont
institué 5 hôpitaux. .
Je joins à ma lettre une carte dressée
avec beaucoup de soin par un pasteur
vaudois, M. Meille, de la distribution
des différentes églises évangéliques
en Italie à la fin de 1881.
11 ressort du tableau, comme je l’ai
dit, que 20.939 individus fréquentaient alors les églises des diverses
communions évangéliques italiennes,
et 3.660 celles des diverses communions protestantes étrangères.
Au premier de ces chiffres, il.faut
ajouter environ 600 individus dispersés, et à peu près 10.400 garçons
et filles, âgés de moins de seize ans,
que le clergé protestant n’a pas comptés comme membres effectifs. D’où un
total, en chiffre rond, de 32,000 individus.
Au second, d’abord celui des individus qui ne fréquentent pas les églises
de leurs communions respectives, soit
le double du chiffre de ceux qui les
fréqucnlenl; somme, 10.980; puis,
autant de g.arçons et de filles âgés
de moins de seize ans, ce qui donne
déjà un total de 21.960; enfin, 8000
individus de passage. Total général,
en chiffre rond: 30.000.
Il y a donc, en Italie, environ
62.000 protestants indigènes ou étrangers, dont IjS environ est de passage,
(A suivre].
8
-^/^y^.rtJVVv^.'^/v^/\/^/W'v%'VWW■'/'JV^wWVWW'^
lÎolUïelUo teUgieu0€0
Italie. — Ces jours derniers, sur
les portes de toutes les églises de
Tünn , s’étalait un immense placard
portant ce titre: Roma e Lourdes,
ossia Babho e Mamma v’imitano al
Rosario ! Et c’est par de telles pasquinades qu’on prétend ramener à la
religion qui viviiie les multitudes que
l’indifférence et le matérialisme envahissent chaque jour d’avantage !
— Mardi, 2 octobre a eu lieu, dans
la grande salle du palais Salviali, à
Florence, la séance d’ouverture de
l’Ecole de Théologie vaudoise. — Le
discours inaugural fut prononcé par
M. le professeur A. Rével, qui avait
choisi pour sujet : Luther et la Bible
et,le traita avec la richesse de pensées et la compétence que tous lui
connaissent. Puisse de cette école
sortir, en toujours plus grand nombre,
des ouvriers tels que les réclame la
grande œuvre à laquelle notre Eglise
s’est consacrée, de l’Evangélisation de
l’Italie !
Suisse. — Le procès dit de Boudry
(canton de Neuchâtel) contre six membres de Y Armée du Salut, parmi les^
quels la maréchale miss Boolh, pour
réunions illicites, s’est terminée pour
l’honneur de la Suisse, par un verdict d’absolution de tous les inculpés.
Que les excentricités et extravagances
de n’importe qui aussi longtemps
qu’elles ne portent par atteinte à la
morale publique, ne soient jamais
une occasion de fouler aux pieds,
la plus sainte des libertés, celle de
la conscience.
Mad-Agascar, — Cette grande île,
dont la population est évaluée à
2.500.000 âmes, compte quatre sociétés protestantes qui y travaillent
à la prédication de l’Evangile :
La Société des Missions de Londres
y compte 33 missionnaires anglais,
500 pasteurs indigènes, l.OS^ églises
et congrégations avec 71.585 communiants , parmi lesquels la reine, et
244.197 adhérents, 862 écoles suivies
par 71.411 enfants, un collège et des
écoles normales. En 10 ans les églises
indigènes se rattachant à cette société *
ont collecté dans leur soin 1 million
de francs pour les œuvres d’éducation et d’évangélisation, et cela sans
compter ce qu’a coulé l’érection d’environ 700 chapelles. ■î*
La Société des Amis (quackers) dogt
l’œuvre ne date, à Madagascar, que
de 16 ans en arrière, en sus de 4 ou
5 missionnaires anglais, 15 pasteurs
indigènes et 118 congrégations, comptant entre toutes 4.000 membres et
14.000 adhérents. Les Amis qui se
sont beaucoup occupé de l’éducation
des natifs, possèdent en outre une
imprimerie â la quelle on doit d’excellents livres. »
La Mission luthérienne de Norvège
compte 1.400 communiants, 14.000*
adhérents, 150 à 200 instituteurs,
8.000 élèves dans ses écoles, 20 étudiants dans son collège théologique,
et une mission médicale avec deux
docteurs, dans la capitale.
La Société pour la propagation de
l’Evangile (anglicane) compte une
vingtaine de congrégations , composées pour le moins de 2.500 membres,
et dirigées par un évêque. Celle société a de plus un hôpital à Anlanarivo.
- Quant à la Mission catholique romaine elle comptait en 1882, 48 missionnaires prêtresj dont 1 indigène,
316 postes ou stations avec 80.905
fidèles, 350 maîtres et maîtresses avec
19.103 élèves.
GOnnilNlCATION OFFICIELLE
L’Ecole de méthode s’ouvrira à La
Tour (pour le Val Pélis), le 29 octobre
courant, et au Pomaret (pour le Val
Pérouse et le Val St. Martin) le 5
novembre prochain.
Messieurs les pasteurs sont priés
d’avertir les régents de quartier qu’ils
sont tenus de fi'équenter régnlièrernenl celte école, a moins qu’ils en
soient dispensés par 10 ans d’exercice,
ou la possession d’un diplôme.
'La Taule.
EimESTlîoBKRT, Géranlet Administmtcvr
Pignerol, lmp. Chiautore et Uascarelti*