1
Huitième auuée
N. 4a.
21 Novembre ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialeinenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
* Que toutes les choses qui sont véritables.oeoupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PBis d’abonnement ;
Italie, b domicile (un an) Kr. ^
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Allemagne................• ^
Angleterre , Pays-Bas • R
Un numéro séparé : 10 .’eut.
Ün numero arriéré : l'i.’ent.
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ToRRR-PEr.r.icE ; Via Maestra,
N. 42. (Açrmia bibliOffrafica)
I^irfNKRor^ : J C/iianiore Impr.
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I..ettres et envois franco. S'adresser pour radministratioD
au Bureau <t Torre-Pellice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof* k Torre-Pellice.
ïîionimLair'O.
M. B. Malaa. — Lo Docl. Camilish. —
Moyen de réveiller rinlorèt pour les missions. — Noucelks relit]icmes. — Chronique raiidoise. — Chronique politique.
n. BARTHÉLEMY Um
•VI. B. XIal.vn pasteur de la Tour
est mort le 15 novembre dernier
après une maladie que personne
ne croyait fgrave d’abord , mais
qui, depuis quelques semaines, ne
laissait plus à sa famille et à ses
amis aucun espoir de complet rétablissement. — C’est ainsi que
dimanche dernier, et, à peine cinq
mois après que nous avons accompagné M“® Louise Malan au
champ du repos, un cortège nombreux composé, assure-t-on, de
1500 à 2000 personnes venues des
diverses communes de la vallée,
venait rendre un dernier témoignage d’affection et de respect au
pasteur de la Tojir qui a suivi de
bien près son épquse sur le même
champ du repos. '
Qui edt^it, il y a quatre moi.s,
que nous ausiôns à pleui'er la perte
de tant de personnes qui passaient
pour les plus fortes et les plus
robustes et auxquelles chacun se
plaisait, à vues humaine.s, à assigner encore bien des années de
vie et d’activité?
Né le 23 août 1810, il a commencé ses études préparatoires
pour le saint ministère à un âge
relativement,passez avancé; mais
il a su racheter le temps, et, en
août 1835, il ^ reçu à Lausanne
l’imposition dés mains; et, dès le
mois de novembre de la même
année , il est entré dans l’œuvre
de notre Eglise en qualité de professeur de notre Collège naissant.
Ainsi que Ta très bien fait ressortir le pasteur qui a parlé sur
sa tombe, il n’a pas oublié, pendant „ses années de professorat,
qu’il était ministre de l’Evangile
et au service du Maître, soit en
dehors du Collège, soit au Collège
même, où il se considérait comme
ayant charge d’àmes . —Comme
parmi tous, les ministres de la Pa-
2
-334
V “ IKI
rôle à cette époque, il était un de
ceux qui avaient eu l’occasion et
l’avantage de se familiariser le
mieux aveclalangue italienne qu’il
affectionnait d’une manière toute
particulière et qu’il parlait avec
pureté et élégauce ; comme Dieu
lui avait accordé un don spécial
pour la prédication dans cette
langue, il fut chargé à plusieurs
reprises par l’Administration de
l’Eglise, de prêter son concours à
l'Evangélisation de notre patrie.
Aussi fut-il appelé à prêcher à
Turin, puis à Florence, où il alla,
après deux séjour:^ précédents,
annoncer l’Evangile en 1830 et en
1851, jusqu’à ce qu’il fut contraint
de quitter cette ville par le gouvernement intolérant delaToscane.
Nous trouvons bientôt après M.
F. Malau à Gènes, où il a initié
l’œuvre, ])uis à Niée. Revenu à la
Tour, il a repris sa tâche au Collège jusqu’au moment où le vote
des électeurs de la paroisse de la
Tour l’a appelé au poste important de pasteur de cette grande
paroisse qu'il a dirigée pendant
18 ans, prêchant souvent trois
fois par dimanche, outre les réonions sur semaine, les visites des
malades, les soins à accorder aux
pauvres , les oraisons funèbres ,
les visites aux écoles poui' lesquelles'il a toujours montré un
intérêt tout particulier. La paroisse lui doit à cet égard de
grandes araéliorationset une belle
école de filles. Plusieurs fois président de notre Synode, et pendant
trois ans modérateur, la carrière de
38 ans de M. Malan a été des plus
remplies. Nous 'nous plaisions à
lui accorder encore jjlusieurs années d’actiyité, lorsque l’indisposition, puis la maladie, sont venues
miner peu à peu sa robuste constitution et le ravir à l’affection de
de ses nombreux amis, de sa paroisse et de sa famille. Une maladie de cœur qui le travaillait
depuis longtemps , à notre insu ,
l’a emporté , sans que nous voulussions y croire.
La Table lui avait accordé , à sa
demande, un congé de six mois
qu’il comptait aller passer, auprès
de ses enfants à Naples. Déjà bien
malade , il se réjouissait à la
pensée de donner pne partie de
son temps et de ses forces à l’œuvre de l’Evangélisation de cette
ville; car, la mission italienne a
toujours été son œuvre de prédilection; il en parlait avec intérêt
et enthousiasme; et la seule pensée qu’elle pût être soustraite un
jour à notre Eglise le faisait souffrir.
M. B. Malan est mort, cinq
mois après son épouse, dont le
trépas inattendu a sans doute hâté
les progrès de sa maladie. Plus
sensible à la douleur, à l’affliction
et même à la contradiction, qu’on
ne l’aurait cru en le voyant et |en
l’entendant, son état de santé s’est
ressenti de cette perte, comme
aussi jl a été affecté par la mort
de son ami, M. Durand Canton,
sur la tombe duqlael il a parlé
avec beaucoup de force et d’émotion. — Nous nous souvenons l’avoir vu souffrir profondément de
certaines difficultés surgies, soit
dans l’Eglise, soit dans la paroisse,
à tel point que son activité en
3
-335
étaitcomme paralysée. Au dernier
Synode encore, il a pris une part
très vive aux discussions, et, jusqu’à ses derniers moments, les intérêts de l’Eglise lui ont été à
cœur. — Il laisse, par sa mort,
un grand vide; sa paroisse l’a
senti, aussi pouvons nous dire que
toute entière elle est venue lui
payer, dimanche dernier, en l’accompagnant an champ du repos,
un tribut d’affectiou , de reconnaissance et de respect. — Les
paroisses voisines se sont associées au deuil de celle de la Tour.
La .Société des ouvriers , dont il
était membre honoraire , a voulu
honorer son convoi en y prenant
part. M. Malan a prêché le pur
Evangile pendant tout son ministère. Il n’a voulu savoir au milieu
de nous autre chose que JésusChrist et Jésus-Christ crucifié. Aux
derniers cultes, de famille qu’il a
présidés', il a frappé ses proches
par son détachement des choses
de la terre et par son désir du
ciel; en parlant à une amie affligée qui se faisait des reproches
de n’avoir pas assez fait, et qui
exprimait son regret d’avoir négligé bien des devoirs terrestres ,
il lui rappela qu’une seule chose
est nécessaire, que tout le reste
est vanité, et que ce que nous devons regretter, c’est de n'avoir
pas été assez chrétien. — Nous
aimons à présenter aux parents et
aux amis affligés cette parole du
Prophète: « Et ceux qui auront
été intelligents brilleront comme
la splendeur de l’étendue ; et ceux
qui en auront amené plusieurs à
es, à toujours et à perpétuité».
Dan. XII , 3.
DOCTËUR CA!\DL1SH
Nous lisons dans VEglise libre:
«Dimanche 19 octobre est mort
i Ediinbourg dans sa soixanteluitièmeannée RobertCandlish, céèbre depuis quarante ans, comme
prédicateur, comme écrivain, et
surtout comme chef de l’Eglise
ibre d’Ecosse.
Né à Edimbourg en 180G, il fit
ses études à l’Université de Glasgow où il était auditeur assidu
des prédications do Chalmers et
de son suffragant Edward Irwing.
Il fut, pendant quelques années,
pasteur à la campagne sans aucune
renommée. Il acquit alors un grand
développement moral et spirituel.
C’était avant l’année 1834, date de
sa consécration comme pasteur
de .Saint-Georges à Edimbourg. Depuis ce jour jusqu’à sa mort, toujours pasteur de ce même troupeau , dans un pays de grands
prédicateurs, sa prédication fut
universellement reconnue comme
une puissance spirituelle des plus
grandes.
Ce fut seulement en 1839 que
l’Ecosse reconnut se.s talents extraordinaires d’orateur, de dialecticien et d’homme d’action. 'Le
combat qui se livra pour la liberté de l’Eglise pendant les dix
ans qui précédèrent la «disruption» (la séparation de |l’Eglise
d’avec l’Etat) était alors des plus
vifs. Candlish dut parler dans cette
la justice luiront comme les étoi- ^grande assemblée. Son discours
4
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étonna tout le monde. «Ce premier effort, dit Buchanan, historien de cette lutte , le trouva au
niveau des orateurs les plus expérimentés et les plus puissants et
aussi capable de diriger les mouvements d’un grand parti que ceux
qui en avaient fait l’étude de leur
vie. «Depuis ce jour jusqu'à l’année 1843, il fut le grand champion du parti évangélique, et,
depuis l’existence de l’Eglise libre,
aucune démarche n’a été prise
sans son conseil. — Le Spectateur,
journal bien connu à Londres, s’exprime ainsi :
« Dans les grands combats précurseurs de ]a.disruption, Candlish
se trouvant en,présence des juristes les plus savants et des orateurs les plus célèbres ( et de l’Ecosse entière) terrassa tous ses
adversaires ».
L’étonnant c’est qu’il était le
premier non seulement dans une
sphère, mais en tout ce qu’il entreprenait.
Dirigeant, plus que tout autre
homme, la marche générale de l’Eglise, orateur sans égal dans les
grandes assemblées, il était généralement considéré comme le premier prédicateur de son pays.
D’autre part, un commentaire
sur la première epître de SaintJean et plusieurs autres ouvrages
mbntrent en lui un esprit extraordinairement doué pour les plus profondes spéculations théologiques.
Pour donner une idée de son activité dans le champ de l’Evangélisation, je mentionnerai un seul
fait. Lui et son troupeau avaient
l’habitude de choisir une partie
de la ville d’Edimbourg , habitée
par une population pauvre et insouciante au point, de vue religieux , de visiter régulièrement
toutes les familles, d’y établir des
écoles et des services religieux ,
tellement qu’il y a actuellement
à Edimbourg cinq troupeaux florissants , avec leurs temples et
leurs pasteurs , tous créés par
Candlish et son troupeau. Pendant
ces dernières années, il a été principal de l’Ecole de théologie de
l’Eglise libre à Edimbourg.
Humble et simple, comme un
enfant, il n’avait jamais l’air de
savoir quelle place il occupait dans
son Eglise et dans son pays.
Voici quelques-unes de ses dernières paroles ; elles furent prononcées en présence de la mort.
Dans une lettre adressée à son
troupeau ; « priez pour moi, mes
»bien aimés frères, que comme
«un pauvre pécheur je sois ac
• cepté dans le Bien-aimé au der
• nier jour. Que le Seigneur me
• fasse trouver miséricorde devant
• lui en ce jour là, car, après tout,
»je ne désire rien autre que ceci:
• que nous nous trouvions tous
»ensemble comme des pécheurs
•rachetés devant le trône glo
• rieux».
A son médecin qui lui disait
quelque chose de sa carrière remarquable , il exprima combien
elle était tout entière inutile pour
le justifier devant Dieu.
• Priez pour moi » dit-il à un
»ami à son chevet, quand la mort
s’approchait, * que je puisse avoir
• un sentiment plus vivant de sa
»présence et du salut de Christ.
5
-33f7
*Et néanmoins, ajouta-t-il, je de» manderais cela seulement si c’est
»la volonté de Dieu, parceque je
»suis content, je n’ai jamais cru
»aux sentiments et aux émotions
»comme base de confiance devant
»Dieu. Je ne me soucie pas beau
• coup de sentir mon intérêt per»sonnel en Christ. Je sais que mon
• Rédempteur est vivant. Cela me
»suffit■.
, L’enterrement eut lieu le 24 du
mois passé. Des milliers de personnes accompagnèrent le cercueil
le long de la rue la plus belle et
la plus importante de la cité, où
les affaires étaient suspendues et
presque tous les magasins fermés.
Le Lord Prévost, magistrat en chef
de la ville, et le Conseil Municipal en robes officielles , faisaient
partie du cortège. Heureux pays
où un pauvre pasteur , depuis
trente ans appartenant à une Eglise
dissidente, reçoit de tels honneurs
de la population et même des
magistrats , uniquement à cause
de l’emploi noble et chrétien des
grands talents qu’il reçut de son
Maître. A. B. M.
MOYENS PRATIQUES
dont OD peut se servir pour réveiller
riHlérél pour les Missions
Le premier moyen, c’est la lecture des
journaux de missions. Cette lecture, qu’au
premier abord on pourrait croire monotone, est une des plus intéressantes qu'on
puisse faire. Par les relations que ces
feuilles nous donnent prodiguement, on
peut suivre les missionnaires dans des
pays entièrement inexplorés, au milieu
des peuples les plus sauvages ; on les
voit aux prises avec les difficultés de!
tous genres, on assiste à leurs souffrances , à leurs combats, à leurs travaux ;
mais on a, d’un autre côté, le privilège
de reconnaître , mieux que partout ailleurs, qu’aujourd’hui encore, l’Evangile
est véritablement la puissance de Dieu
pour le salut de ceux qui croient. Rien
n’est plus vivifiant pour la foi. Malheureusement, on ne lit pas ou presque pas
les journaux de missions. La politique
et les intérêts du jour absorbent le plus
souvent toute l’atleutioii. Voulez-vous
donc voir votre intérêt pour l’œuvre des
missions grandir? Abonnez vous aux journaux de missions, et de plus, lisez-les
sérieusement. Vous eu retirerez , je puis
vous l’afTirmer par ma propre expérience,
les plus excellents fruits.
Un second moyen pratique de s’intéresser à l’œuvre ries missions, c'est d’assister aux services qui se font les premiers
dimanches de chaque mois, dans toutes
les Eglises où l’on tient aux (irogrès de
l’Evangile.
Dans ces services, on passe en revue ,
soit en lisant des récits de missions, soit,
ce qui vaut encore mieux, en les exposant librement, ce qui se fait pour la conversion des païens. Ces réunions forment
le complément nécessaire des lectures individuelles. Malheureusement, elles sont
ordinairement peu fréquentées; peu de
personnes s’y intéressent véritablement;
les chrétiens eux-mêmes, le plus souvent,
n’ont pas l’air de se douter qu’elles pourraient être pour eux et pour la mission
la source d’abondantes bénédictions. Il
ne leur faudrait qu’un peu de bonne volonté pour y prendre part, et cette bonne
volonté, ils ne l’ont même pas.
Un troisième moyen de s’intéresser à
l’œuvre des missions, c’est la prière. Je
ne m’étendrai pas sur ce point, quoiqu’il
soit le plus important, puisque l’orpteur
que vous venez d’entendre vous en a
déjà parlé. Je me bornerai seulement à
dire à tous ; Vous voulez faire quelque
chose pour la mission ? n’oubliez pas que
le succès ne dépend pas de vous, mais
du Seigneur, et que c’est Lui qui fera
iVuetifier la bonne semence de l’Evangile
dans le monde païen; priez donc, en particulier, pour l’œuvre des missions; priez
6
-338
dans voire culte de famille , priez avec
vos frères; que les stations que vous connaissez le mieux deviennent l’objet d’intercessions spéciales,, et le travail que
vous accomplirez ainsi ne sera pas vain,
car la prière dujuste, faite avec zèle, a
une grande efficacité.
J’indiquerai comme quatrième moyen
de s’occuper de l’œuvre dos missions, les
réunions de travail et les ventes qui les
suiveul. Dans ces réunions, qui ont lieu
chaque semaine, soit chez le pasteur,
soit chez une autre personne, les femmes et les jeunes filles zélées d’une paroisse fout des travaux au profit de l’Evaugile.
Il résulte d’expériences nombreuses que
les ventes, auxquelles il est facile d’intéresser bon nombre de personnes, sont
un des plus excellents moyeus d’éveiller
l’intérêt en faveur de la mission. El cela
se comprend aisément lorsque l’on considère que l’on n’aime souvent une chose
qu’en raison dos sacrifices que l’on fait
pour elle.
Il importe donc d’assister aux réunions
où les ventes se préparent.
Enfin, j’indiquerai comme dernier moyen
de s’intéresser à l’œuvre des missions, le
sou missionnaire.
Le sou missionnaire, c’est comme vous
lo savez, le sou que s’engagent à donner,
chaque semaine, en faveur de la mission,
les personnes qui désirent montrer leur
sympathie pour cette œuvre par des sacrifices matériels. Ce moyen a cet inappréciable avantage qu’il est à la portée
des plus petites bourses. Pour le mettre
en pratique, il faut seulement avoir un
peu d’amour pour ces.pauvres païens qui
vivent sans Dieu et sans espérance dans
le monde. Mais jugez parle petit nombre
d’Eglises où le sou missionnaire est établi combien l’intérêt pour la mission est
encVe faible et languissant dans notre
pays.
Mais pourquoi cet état (Jç choses ne
changerait-il pas, si nous le .demandions'
ardemment au Seigneur ?
E. Bauzet.
■I <v.'-im q
Îïouüellc0 rdtgtcu0C0
— ■' lîi"
Par-is. Les conférences des Eglises
libres de Paris, tenues, le 3 novembre,
dans la chapelle Taïlbout, se sont occupées de la question des liturgies, soulevée,
si nous nous en souvenons bien, tout particulièrement par .M. Bersier.
Oeiiève. — Un nouveau prêtre est
venu , ces jours derniers , apporter sou
concours à la réforme catholique de Genève. C’est M. l’abbé Giraud, français d’origine, missionnaire apostolique, et curé
de l’une des paroisses catholiques roraai
nés de New-York. (Eglise LibreJ
Bâle. Une Eglise de vieux-catholiques
vient de se former à Bâle ; elle est indépendante de l’Etat. [IdJ
INew-Yorlsi. Lo Doct. Hodge, le
doyen des théologiens américains, dont
l’Université de Princeton a célébré, il y
trois ans, le cinquantième anniversaire
de professorat, a prononcé, dans la conférence de l’Assemblée de l’Alliance évangélique consacrée à l’union des chrétiens,
un discours remarquable, et le D’ Chri.stlieb de Bonn a excité un enthousiasme
indescriptible par son travail leudaut à
défendre le Cliristianisme contre l’incrédulité.
France. Le Synode de l’Eglise réformée a été convoqué pour le t’O novembre par la commission permanente, d’accord avec le ministre des cultes. — Les
membres de l’assemblée se réuniront ce
jour là, à midi, dans le temple du .Saint
Esprit. La Commission rendra compte de
la manière dont elle s’est acquittée de la
mission qui lui avait été confiée et de
l’état des négociations avec le Gouvernement.
IVeixoliâtel. L’Eglise libre de Neuchâtel a pris le nom d’Eglise émngéliqm
ISeuchateloise indépendante de l'Etat.
IVaples. Nous apprenons avec plaisir, par une correspondance de \'Eeo délia
terilà, que l’Eglise Vaudoise de cette ville
se relève grâce aux soins de son nouvel
évangéliste M. Weitzecker. — Beaucoup
d’anciens membres reviennent, les cultes
sont de nouveau fréquentés, à tel point
que bqaucoup de personnes ne peuvent
trouver place dans le local beaucoup trop
restreint, puisqu’il ue peut contenir que
140 personnes. — L’école du dimanche,
acheminée par M. H. Tron, continue à se
développer et compte une centaine d’enfants. ^
Angletex'x'e. Les Orphelinats de
if G. MüUer. Lo 34* Rapport annuel de
ces instituts contient le témoignée touJjours reaouvelé, que Die» est ^èle à
7
-339
sest ^promesses. Nous y trouvons, parmi
les autres détails sur celte œuvre, que
M. G. Millier a eu, l’année dernière, 2208
orphelins à ses soins. Il a institué 12 non
velles écoles du dimanche et 8 écoles d’atlulles, qui existent en divers lieux et qui
sont toutes maintenues par des fonds regus
en don ; eu outre M. Millier a employé
en faveur des missions étrangères, la
somme considérable de 288.425 francs.
f\La Rohm i‘cangelicaJ
Chrontjquc ©auboise
La Toixr. ConsécrnUon. - Mardi
dernier a eu lieu, ainsi que nous l'avions
annoncé, la consécration de M.M. Jahier,
Troo H., et U. Beux. M. .Muslon, pasteur
de l’ramol. qui y a présiilé, avait pris
pour texte, de sou discours ces paroles du
Seigneur ; — « Alle/-vous-en par tout le
monde, et prêchez l’Evangile à toute créature htmaine». .Mvm; xvi, 15. — Quinze
pasteurs ont pris part à cette cérémonie,
toujours émouvante; à laquelle cependant on est déjà trop accoutumé à la
Tour, à ce qu'il paraît, puisque, on dehors
des établissements d’instruction, l’auditoire , favorisé du reste par le plus brillant soleil , n’a jamais été pour une occasion si solennelle, aussi faible. .M. Muston a développé l’ordre du Seigneur à ses
disciples, d’annoncer l’Evangile par leur
vie , par leurs discours « à voi\ basse »
et par la prédication ou la publicaclion
«à hante voix» à tous les hommes dans
tous les pays ou la providence de Dieu
les appelle, il a appliqué cet ordre aux
camlidals cl à ses collègues, en les exhortant à serrer les rangs et à être fidèles ,
toujours lidèles.
./'orre PcUicc„ le ¿0 noceinüre 1S75.
Monsieur le Directeur,
Aurie/.-vous l’obligeance d’insérer dans
le prochain numéro de votre estimable
journal ces quelques lignes?
Le Bibliothécaire prie instamment MM.
les Pasteurs , Professeurs et Evangélistes
de bien vouloir loi envoyer, dans le plus
bref délai possible, la note des volumes
de la Bibliothèque pastorale qu'ils ont
par devers eux et les invite à .se conformer aux §S 15 et 16 du Règlement, conçus en ces termes :
§ 15. Chaque ecclésiastique ne pourra
λrendre à la fois plus de dix wlwmes ni
es garder au delà de trois mois.
§ 16. Au bout de ce temps, il est tenu
d’en flaire rafraîchir l’inscription par le
bibliothécaire, ou les rendre si quelqu’un
en a fait la demande.
En vous remerciant d’avance de votre
bonté, M. le Rédacteur, je vous prie de
recevoir les salutations fraternelles de
Votre dévoué
J. Bartr. Davtt Past. ém.
Reçu pour les Missions du Sud de l’Afrique :
Charles Appia du Rosario fr. 5
J. P. Salomon pasteur . » 5
J. D. Revel » 5
D. Gourdin » 10
J. Malan » 10
P. Beux » 5
J. D. tîonuet 5
B. Griot » 5
Total fr. 50
Chronique |)oiitique.
Le 15 novembre, a 11 heures du malin,
le roi Victor Emmanuel, avec son exactitude habitnello, ouvrait la nouvelle session parlmnenlaire. Hâtons nous d’ajouter
<|ue depuis l’ouverture il ne s’est rien passé
(le neuf, les députes ayant eu soin (le ne
pas SC trouver en nombre. Vieille histoire,
toujours nouvelle. Ne vaudrait-il pas mieux
payer nos représentants? trois petits millions (]u’est-ce que cela pour nous’ Nous
avons déjà tant de dettes ! Si l’hémicycle
parlornenlairo était vide, les galeries par
contre étaient fort pleines et le public
fort [irossau tau dehors. Sans vouloir donner
de ce discours une analyse complète, signalons ces Irois points principaux, dont
doux nous ont plu très fort, le troisième
fort peu. Le Gouvernement, par la bouche
du roi, se déclare très déciilé à respecter
la religion , mais plus décidé à repousser
toute espèce d’abus de son nom, de la
part de la secte que l’on connaît; verrions
nous, en Italie, des évêques mis à pied?
Verrions-nous appuyer par le Gouvernement la nomination descurés par le peuple?
Verrions-nous enfin surgir le jour où l’on
opposera um; résistance moins passive et
moins conciliante aux altai)ues des ennemis
du dedans?
Le second point, (|ue les applaudissements enthousiastes des auditeurs se sont
chargés de souligner, est celui où Sa
Majesté, tout eu constatant nos relations
pacifiques avec toutes les pui.ssances, déclare hautement qu’à tout évènement, elle
tiendra haut élevé le drapeau italien; ceci
à l’adresse de ceux qui s’imaginent qu’il
suffirait de la presence d’un Chambord
quelconque sur le trône de France pour
remettre Pie IX sur son trône vermoulu.
,,Pour ce faire, il nous faut, dit le roi,
essentiellement compter sur nous mêmes ;
8
-340
de )à découle toute uoe suite de conséquences peu agréables, augmeutation de
l’arnaée, perfectionnement de l’armement,
et.... impôts nouveaux. Sans argent point
de soldats. Or, où le prendre? Va t-on
augmenter l’impôt sur la rente , où en
créer de nouveaux? A quelle veine saignerat-on la nation ?
Quelle chance de u’avoir pas de cédules !
Minghetti promet cependant, d'accorder
les plus grands soins à l’amélioration de
nos finances, mais comment concilier deux
choses si parfaitement opposées? Voilà
ce que l’on se demande de tous côtés
avec inquiétude. Les projets du premier
ministre resteraients-ils à l’état de bonne
intention ? Le pays trouve qu’il n’en aurait
que faire.
Eu France les choses en sont toujours
au même point. Différents indices feraient
croire, cependant, qu’une solution quelconque n’est plus très éloignée. On sait
que la Commission de quinze membres
élue dans le but d’examiner la proposition
Changarnier, et en majorité républicaine,
avait décidé que la proclamation définitive do la république et l’établissement
des lois constitutionnelles devaient marcher de pair avec la prorogation des pouvoirs présidentiels. Le présidoutMac-Mahon
vient de refuser par un nouveau message,
cette solution .si modérée et si raisonnable ; il veut le pouvoir sans conditions
et la Franco n’étant ni république ni
monarchie, deviendrait une Mac-Mahonnerie. Que peut bien vouloir faire cet
homme du pouvoir sans conditions ? A
quel but vise-t-il ' Une correspondance de
Paris, quelque ()eu cancannière, à vrai
dire, prétend ijue la Maréchale est très légitimiste, mais que ce qu’elle aimerait
par dessus tout, serait d’être appelée
un jour: «Sa Majesté la reine». Et voilà
l’Egérie du chef du Gouvernement ; il
serait plaisant que les destins d’un grand
pays, que la decision d’une grave assemblée , fussent .subordonnés à la sotte ambition de cette femme.
Pendant la discu-ssion du rapport de
M. Laboulaye, le Ministère français a été
violemment attaqué par quelques membres de la gauche, et. comme le président a adopte résolument pour son compte
la politique ministérielle, la question est désormais posée dans des termes d’une grande
simplicité. Le prier de se retirer, ou lui
accorder un pouvoir inconditionnel, absolu. Le lui accordera-t-on? La plaisanterie serait forte !
Une telle conduite est logique de la part
du duc de Broglie ; la république signifie
naturellement la démission du ministre
qui prononçait un jour certain discours
si franchement monarchique, et M. le
duc tient au pouvoir qu’il sent lui glisser
des mains; son influence sur la Maréchale
et par elle sur le maréchal est grande,
et ce dernier coup est habilement joué.
Si le Gouvernement reste anonyme, M. de
Broglie pourra rester à la tête du Gouvernement. Et c'est là l’essentiel.
Les dernières élections sont républicaines; on pouvait s’y attendre, mais il
n’y en a que deux, sur treize sièges vacants.
Le froid , qui a soufflé sur les pèlerinages (ces adorateurs du sacré cœur n’ai ment pas à s’enrhumer) n’a pu éteindre
do même le zèle de quelques évêques;
celui de Nancy a failli faire une mauvaise
affaire à son Gouvernement, avec un sien
mandement, dans lequel il exhortait ses
ouailles, en partie sujets de l’empire, à
prièr la bonne Vierge pour le recouvrement de l’Alsace-Lorraine. Le Gouvernement impérial, qu’inquiète probablement
assez peu l’intervention de la Vierge dans
ses affaires, était peu satisfait de voir par
ce moyen la pensée d’une revanche future,
entretenue et soigneusement nourrie dans
l’esprit des populations annexées. Il on
réclama , et le Gouvernement français engagea le bouillant évêque à mettre de l’eau
dans son vio. Ce qu’il se hâta de faire.
Toutes les questions hélas, ne se résolvent pas ainsi en fnmée! Témoin celle
de Cuba qui vient, et l’Espagne en éprouvait un vif besoin , compliquer singulièrement les affaires de la péninsule. Un
vaisseau de guerre espagnol, ayant capturé dans les eaux de Cuba , un corsaire
américain, apportant secours aux insurgés, les volontaires qui en occupent l’île,
au nom du Gouvernement, firent fusiller
les passagers. L’opinion en Amérique fut
soulevée au plus haut point contre ces
exécutions barbares et peut-être arbitraires.
Le Gouvernement fédéral paraît décidé à
mener les choses jusqu’au bout, soit pour
venger les américains du Virginius, soit
pour « profiter de l’occa.sion ». Il y a longtemps que la Grande République convoite
la perle des Antilles.
A la vérité, les espagnols ont bien choisi
le moment de se tailler do nouvelle besogne; Cartagèno est loin d’être prise et
la flotte dés rebelles tient la mer sans que
celle du Gouvernement ose se montror;
les carlistes ne sont guère entamés par
les victoires de la Gazette officielle de
Madrid, l’argent manque dans les caisses,
et les soldats aux régiments. N’assisterions
nous pas à l'agonie d’une nation^
E. MiLAN Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.