1
Cinquième Année.
U Jaillel 1879
N.
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous *ne seYez iêtnoins- Actrs S.
*SMÍva«í la vérité avec la charité, Ep. ], 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . • ■ . L. 3 Toue les pays da rUnion j da posta . . . * ^ Anidriqué . . . ’ ^ Oq s'ebonne Pour l'/ntérieur ohe? MM. les pasteurs et les libraires de Torre PelJice, Pour ]'£a^iérieur avi Bureaud‘Ad- cniDÌstiatiion. 1 Un fìu plusieurs uuioéros sépa^ 1 rés, demandés avant le ti- rage IO cent otiaoun, Annonces : 35 centimes par ligne, j Les envois d'argent se font par lettre rectmmandée ou par 1 mandata sur le Bureau de Pe- } rasa Argentina.
Puur l» RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témtiin , Pomaretro ( Pinerolo) Italie. Pour l'ADMlNISTRATION adresserainsi : Al’Administration du Témoin, Pomaretto ( Pinerolo; Italie,
iÿ O noi XXX a. f x* e.
Pierre Valdo et les pauvres deLyoo. —
Jean Barthélemy Davyl. — Un ennemi...!
— Coi’respoiîrfamcfi.— Demande et réponse
— Une rectification nécessaire, — il te
rendra ton bienfait. — Un bœuf reconnaissant. ~ Chronique mudoüe. — Revue
■poiilique.
PIERRE VALDO
et tes pauvres de Lyon
Propriété littéraire
C Suite V. N. 27J
XII.
Yaldo et les Vaudois ( Suite ).
La population des Vallées vaudoises
était loin d’être alors aussi dense
qu’elle l’a été depuis et qu’elle l’est
encore de nos jours. La colline , les
hauleurs.surloul, étaient à peu près enlièremenl dépeuplées « et les liabilanls
originaires ne cultivaient des vallées,
au dire de Gilles, que «les lieux de
plus doux air et de plus facile labourage ». —• D'autre part, les seigneurs
de qui relevaient ces terres nedtirent
pas voir de trop mauvais œil cette pers-peclive d’augmenter leurs revenus. —
il ne fut donc point difficile aux Pau
vres de Lyon d’obtenir d’eux, sur les
hauteurs incultes, et moyennant les
conventions d’usage, tout ce qu’il leur
fallait d’espace pour y loger leurs petites colonies d’exilés.
Ils trouvèrent bien mieux que cela.
Quoique moins avancées peut-être et
moins zélées que ces chrétiens de Lyon,
qui en étaient, on peut dire, au plus
beau moment do leur vie religieuse ,
les populations primitives des Alpes
Coliennes se trouvèrent, à la grande
joie des envoyés de Vaido, professer
les mêmes principes bibliques pour
lesquels ils étaient, eux, à la veille
d’être exilés de leur patrie. — Quand
donc arriva le jour où -tes Lyonnais
furent expulsés de leurs foyers, ils purent se diriger avec moins de regret
vers ces vallées du Dauphiné et du Piémont, où les allendail un accueil fraternel. — S’il est vrai, comme on l’a
cru, que Vaido lui-même aît accompagné ses frères, leur arrivée dans ces
montagnes tomberait entre les années
1185 et 1190, époque à laquelle ce fidèle ) pasteur, heureux d’avoir vu sa
petite troupe établie, aurait aussi repassé les Alpes pour aller rejoindre
d’autres bandes, en particulier celle
qui devait le suivre vers le nord, d’abord en Picardie et aux Pays-Bas, puis
en Alsace et à travers l’Allemagne jusque dans la BoBême.
A peine installés dans les vallées vaudoises, le premier soin des nouveaux
2
»218-,
■■'(J
venus fui de bâlir à la bâte et du
mieux qu’ils purenl quelques babilalions sur le pencbanl des collines qui
leur avaient été cédées, sans oublier
la maison de leur Barbe , si tant est
qu’ils l’appelassent aussi de ce nom ,
et l’humble local où il pût recevoir
et nourrir de la Parole biblique le
pelit troupeau dont il partageait la pauvreté. (]hose rernai'quable , apiès [)lus
de six siècles et demi que les Pauvres
de Lyon sont venus occuper avec leurs
familles les localités les plus élevées
des vallées vaudoises d’Italie, il ne
serait peut être pas impossible de tracer
encore aujourd’hui d’une manière approximative la ligne qui marquait la
limite inférieure de l’habitation assignée par les indigènes à leurs frères
d’oUtre-uionts, tant il y a de différence
entre le patois de la montagne et celui
de la plaine, et même en certaines
comtnunes, entre le patois de la colline et celui du bas de la vallée.
Quoique bien plus tranchée à l’origine, celle différence dans le langage
ne fut pourtant pas si grande qu’elle
empêchât la prompte fusion des nouveaux habitants des Vallées avec les
anciens. Pleins de zèle et de vie, peut
êlre aussi de quelque reconnaissance,
ce furent les uérniers venus qui atti
rèrent à eux ceux de la plaine, et la
bonne intelligence fut bientôt si complète qu’il n’^eut plus, nous dit Gilles,
qu’à « s’ene'ourager les uns les autres
à. faire de bien en mieux et à dresser
dans les Vallées la bannière de la
vérité ».
(A suwrej.
sm bürthèlëihy um
Le 4 juillet un convoi funèbre, considérable par la qualité autant que par
le nombre, traversait la partie inférieure
de La Tour, accompagnant au lieu de
son repos la dépouille mortelle de Mr
J, B. Davyt, pasteur émérite, que le
mauvais étal de sa santé avait obligé
à se retirer, il y a prés de sept ans j
du ministère actif, auquel il avait consacré 23 années de sa vie^
Sorti du Collège en 1839,^ il avait
passé quelque temps à Lyon'pour y
chercher une place ¡dans le^commerce,
puis à Lausanne pour y reprendre les
éludes ; mais c’est à Genève, à l’Ecole
préparatoire..puis à celle de théologie,
qu’il avait poursuivi et achevé sa préparation pour le Saint Ministère pour
lequel il reçut l'imposition des mains
dans le temple des Coppiers en septembre de 1849.
Placé d’abord comme pasteur provisoire dans la paroisse de Prarustin
qui l’aurait volontiers gardé, si la chose
eût été alors possible, il fut installé
dans celle de Massel où son ministère
fidèle fut en bénédiction à plusieurs.
Appelé en 1859 par la paroisse de Prainol il ne fit qu’y passer, puisque la
même année, ou la suivante, il accepta
l’appel de celle de Bobi qu’il n’a quittée
qu’a la fin de 1872.
Si dans celte dernière paroisse les
fruits spirituels de sa prédication et de
ses soins pastoraux ont été moins apparents, cela lient .sans doute à des
circonstances loul-à-fait indépendantes de lui. — D’autres pasteurs , n’y
ont pas été encouragés ni réjouis plus
qu’il ne l’a été lui-même. Toutefois
le Seigneur seul sait si la bonne semence est partout tombée sur un terrain pierreux ou stérile, et nous nous ,
souvenons que notre ami nous a plus
d’une fois parlé de quelques âmes
d’humbles et de petits selon le monde,
qu’il avait tout sujet de croire réveillées à salut.
Pendant les sept années qu’il a passées à La Tour depuis son éméritation,
il souffrait de l’inàclion comparative
à laquelle sa santé, toujours plus rhaiivaise, le condamnait. Nommé biblio- .j;
thécaire de la bibliothèque pastorale
et membre de la Commission des hôpitaux, c’était pouivlui une très grande
satisfaction de pouvoir ainsi s’occuper
utilement dans la mesure de ses forces,
— Nous avons oublié de dire que c’est
M. Davyl qui a été en juin 1847 le
fondateur et le premier président de
la Société de secours mutuel établie
entre les Vaudois de Genève, société
qui continue à prospérer.
.1
i
3
-219
Depiiis près de sepl mois noli’e ami
avait été réduit, par une GonipliciUion
de désordres intérieurs que l’on n’a pas
su caractériser d'une manière précise,
à la presque impossibilité de se noui'i'ir.
Dans les derniers temps surtout ses
souffrances étaient très grandes, mais
il les a supportées avec une admirable
patience. Soumis et joyeux dans la
pensée de partir pour la maison paternelle, ce qui seul l’attristait par moments, c’était la sépai'îUion pour un
temps d’avec ses bien-aimés. Mais ils
savent comme il le savait lui-même qpe
les rachetés de Jésus Christ se rejoignent là où il n’y aura plus ni séparation, ni deuil , ni souffrance, et c est
là ce qui les soutient et les soutiendra
-jusqu’à la fin dans leur épreuve.
M. Jean. Barthéleniy Davyt a été un
époux et un père plein dé tendresse,
un ami fidèle, un vaudois de vieille
race et un témoin consciencieux de la
vérité.
lin ennemi...!
On donne parfois une récompense
à celui qui découvre les traîtres, les
ennemis et les malfaiieurs, Mardochée
qui révèle le complot de Bigtliau et
de Xérès reçoit d’Assiiérus de très
grands honneurs. (Esteu ir. 21; vi.
8).
Quelle récompense me donneras-lu,
cher lecteur, sijeie révéle un ennemi
perfide qui cherche à le faire un mal
incalculable? Je crains un peu que tu
Ile veuilles rien me donner, car il est
fort possible que tu aimes l’ennemi
conlie lequel je voudrais le mettre en
garde. Il est couvert d’un masque et
lu peux le croire meilleur qu’il ne
l’est l'éellemenl. Quoiqu’il en soit ,
c’est mon devoir de le démasquer. 11
me suffit d'être as.sui'é que lu lé fuiras
dès que lu le couuaîli'as pour^ce qu'il
est, après avoir entendu le débat que
nous allons faire à son sujel.
L’ennemi c’est le monde. Qu’il se
choisisse un défenseur parmi .ses sem
blables ; je fonctionnerai comme mi
pisière public, et nous allons enlendie
les lémoin.s séance tenante. Après les
avoir entendus, nous fourmulerons le
réquisitoire, et vous prononcerez la
sentence.
Voici S. Paul, originaire de Tarse
en Cilicie, pharisien , fils de pharigieo,
d’abord persécuteur, puis apôtie de
Jésus-Christ. Nous ne le ferons pa.s
jurer de dire la vérité, car il a donné
la vie pour elle. Voici son témoignage:
« Le monde est crucifié à mon égard,
et moi je suis crucifié au monde ».
(gal, vi. 4). Dans l’idéq de S., Paul
le monde est un vrai ennemi puisqu’il
le juge digne de l’infàme suplice, de
la crucifixion, qui était réservé mux
iraiires, aux larrons, aux plus grands
malfaiteurs. Nous ne faisons donc pas
bien d’aimer ce que l’apôtre veut crucifier.
Voici un autre témoin. C’est S. Jean
fils de Zébédée et pêcheur de profession, il est digne de foi, puisqu’il
est le disciple que Jésus aimait et
qu’il a été exilé à Pathmos pour la
vérité. Ecoutons sa déposition ; «N’aimez point le monde, ni les choses
qui sont au monde; si quelqu’un aime
le monde, l'amonr du Père n’est point
en lui. (1 Jean h. 15).
Voilà, cher lecteur ce que tu gagnes
en aimant le monde, lu peçris l’amour
de tou père. Perdons plutôt toni, n ais
tenons ferme à l’amour de notre Père
sans lequel nous serions malheuieux
à toujours. S. Jacques, frère dn Seigneur, nous a laissé un témoignage
tout aussi concluant quand il nous dit
que « L’amour du monde est inimitié
contre Dieu, et que qtii voudra être
ami du monde se rend ennemi de
Dieu ». (Jacques iv. 4). As-Lu, bien
considéré ce que veut dire être ennemi
de Dieu? du Tout Puissant?
Mais qu’avons nous besoin dn témoignage des hommes, quand nous
avons celui de Jésus Christ lui môme qui
est la vérité, le chemin el la vie? «Le
monde ne peut vous haïi'dit .fésus, mais
¡1 me liait; parce que je rends témoignage contre lui que ses œuvres sont
rnauvai.se.e » (Jean vu. 7). Le inonde
peni aimer les mondains et les incrédules, mais il persécute les chrétiens,
il hait Jésus qui est l'amoui’ même.
4
Aimerions-nous l’ennemi de Jésus?!..
Que Dieu nous en garde!
Ne sais lu pas que le monde est
trompeur? Il promet beaucoup et donne
peu. Ses dons mêmes sont pernicieux
quoiqu’ils semblent précieux et splendides. Il l’offre des biens lerreslresj,
mais que d’inquiétudes pour les acquérir et pour les conserver; à supposer
même que lu les obtiennes sans souiller la conscience. Us sont un vrai
tourment d’esprit. (Eccles. i. 14).
Pourquoi aimerais-tu tout ce qui ¡le
tourmente? Le monde dépouille par
fois l’un pour revêtir l’autre. Il ôte à
Haman ce qu’il donne à .Mardochée, à
Méphiboselh pour donner à Siba. Gomment pourrais-lu l’aimer et l’aimer
plus que Dieu?
Vous avez entendu les témoins,
même un peu de réquisitoire. Soyez
justes juges, chers lecteurs. Reconnaissez que le monde est votre ennemi
et comme tel fuyez-le, ne l’aimez
point. Puisque nous avons un cœur
capable d’aimer, aimons Celui qui nous
a aimés le premier, le meilleur et le
plus iidèle des amis.
(Œorrcsfottbancé
Suite voir n. 27.
11 y a une autre considération qui
me retiendrait et m’empêcherait soit
de faire partie du Comité local ou paroissial chargé do recueillir et de reraellre lui-même les contributions au
pasteur, soit de lui confier la mienne
quelle qu’elle soit. 11 ne faut pas dans
l’intérêt même de la cure d’âmes, que
le pasteur dépende à aucun degré,
surtout des pluS riches de ses paroissiens, et que jamais il ne soit arrêté
par des considérations matérielles lorsqu’il se sent appelé à accomplir un
devoir pénible â l’égard de quelqu’un
d’eux. Lorsque j’ai exprimé ce scrupule à un ami, il m’a bien objecté
qu’il y a parmi nous des hommes qui
ne songeraient môme pas à faire payer
leurs dons; je sais qu’il y en a, mais
ils sont si rares qu’ils ne. détruisent
pas la règle ils la confirment plutôt.
Or la règle est que chacun a la prétention de faire produire le plus possible, — en biens, en honneurs, en
considération et en crédit, tout ce qu’il
fait de bien. Le pasteur ne doit rien
rapporter à ses paroissiens même les
plus généreux, en dehors de son mi-;
nislère et de ses soins pastoraux.
Puis il y a une prétention de quelques uns, — et il s’en rencontre dans
toutes les paroisses, — qui se renforcerait singulièrement par le fait de
secours réguliers que le pasteur recevrait directement de ses paroissiens ;
j’en puis parler avec pleine connaissance , car je l’ai souvent entendu exprimer. Il tant, dit-on , tendre de plus
en plus à éloigner les pasteurs de
toute ingérance dans les affaires civiles
et de l’administration des biens de l’Eglise et des paroisses. On devrait même
leur avoir refusé la capacité d’électeurs
administratifs et politiques ; qu’ils se
renferment dans leur activité religieuse
dont nous serons d’ailleurs libres de
ne pas profiler, mais qu’ils laissent à
nous laïques le soin des choses de ce
monde. Il est à peu près sûr que dans
l’esprit de plus d’un parmi ceux qui
trouvent que l’honoraire de nos pasleurs est loul-à-fait insuffisant, l’idée
de concourir à l’élever pour s’arroger
ensuite le droit de leur assigner le rôle
auquel ils auront à se [borner, s’est
présentée d’une manière plus' ou moins
consciente , puisque même elle a été
énoncée en présence de plusieurs témoins. Or je pense que si le produit
de toutes les contributions des vaudois et de leurs amis forme un fonds
dont le revenu leur soit annuellement
partagé par la Table, il sera beaucoup
plus difficile qu’on se fasse jamais de
cette augmentation une arme pour affaiblir leur légitime autorité, ou les
dépouiller des quelques uns de leurs
droits de citoyens.
J’ai dit partager et non pas répartir,
et j’ajoute par portions égales, car il
me parait que laisser à qui que ce soit
la liberté de distribuer inégalement ce
subside, serait ouvrir la porte à de
grandes difficultés et probablement à
des graves abus.
5
.321.
Quant à la seconde objection que
j’ai relevée, savoir que ie revenu du
fonds recueilli pour faire prêcher l'Evangile pourrait un jour servira faire
prêcher l’erreur, elle s’adresse et s’applique à toutes les choses d'ici bas.
Des temples chrétiens ont été convertis
en mosquées, et souvent la fortune
honnêtement acquise par un excellent
chrétien a été employée aux usages
les moins honnêtes. Si l’Eglise fait son
devoir, si chacun de ses membres prend
à cœur les intérêts du royaume de Dieu,
jamais l’eiTeur et le mensonge ne s’enrichiront des dépouilles de la vérité.
S.
Uemusde el rÉponse
Que faut-il que je fasse pour être
sauvé 7...
il n’y a pas de question plus importante que celle lit, car le salut est
noire plus grand el plus pressant besoin. La santé, les richesses, les lionneufs, la longue vie ne sauraient quant
à leur importance être comparés, au
salut de l’âme. Que seraient-elles, prises
toutes ensemble, sans le salut que nous
offre le Seigneur î Tons ces biens réunis ne sauraient nous donner un seul
instant de vraie paix ou dejóte réelle.
Mais si nous jouissons du salut en
Jésus-Christ, nous pouvons être très
heureux, même quand tontes les autres choses nous manqueraient.
Où trouverons-nous une réponse salisfaisanle à celte question si grave ?
Le monde ne saurait nous la fournir;
les savants même sont muets en face
de ce grand problème. Mais comme ce
qui est impossible aux hommes est
possible à Dieu, c’est le Seigneur lui
même qui répond à celle question
dans sa divine Parole: Crois au Seigneur Jésus el lu seras sauvé, loi el
ta maison. —- Voilà la réponse que la
terre ne saurait donner, mais qne le
Seigneur fait à toute âme qui se demande ce qu’elle doit faire pour avoir
la vie. Il ne s'agit donc pas de faire
quelque chose , puisque nous sommes
incapables de quelque bien que ce soit,
mais loiU simplement de croire en
Jésus-Christ. 11 a tout fait lui-même,
— tout est accompli, — et nous n’avons qu’à croire avec celte foi qui est
opérante par la charité. 11 accorde un
salut gratuit el parfait à tous ceux
qui vont à Lui par Jésus-Christ.
Telle est la voie de Dieu pour nous
sauver. Les hommes en ont inventé
une autre, mais ceux qui la suivent
s’apercevront trop lard qu’elle ne les
conduit pas au Seigneur.
El quand voulons nous attendre pour
croire à Jésu.s, nous qui pouvons mourir d’un instant à l’autre? Il nous faut
aller à Lui immédiatement. Le pécheur
auquel celle réponse a été donnée venait d’être convaincu de péché el réveillé par la conscience du grand danger où était son âme de périr loin de
Dieu. Il n’a pas renvoyé sa conversion.
Imitons son exemple et nous serons
sauvés par Jésus-Christ.
Une reclificalioii nécessaire
C’est notre excellent ami le rév. Donald Miller, pasteur de l’Eglise Libre
Ecossaise à Qênes, qui nous la demande
el nous n’avons garde de la lui refuser.
Dans le n° 25 du Témoin, nous
avons résumé deux discours prononcés
en Ecosse, l’un , par le rév. docteur
Andrew Thomson de l’Eglise Presb.
Unie devant l’Assemblée générale de
l’Eglise Libre, l’autre par M. Miller ,
devant le Synode de l’Eglise presbytérienne établie. Nous avons fait dire à
ce dernier « qu’un généreux anonyme
vaiidois {rara avis, oiseau rare) ajouterait, au produit présumé de la collecte faite aux vallées en faveur des
pasteurs, la rente annuelle de 2,000
livres il. — Or la pensée de M. Miller
n’est pas que la générosité soit chose
si rare parmi les vaudois, aussi n’a-t-il
pas dit « un généreux vaudois, mais
un riche vaudois (rara avis).
Pour demeurer dans le vrai, il faut
reconnaître qu’il y a un certain nombre de Vaudois plus riches de beaucoup que l’anonyme sans que l’Eglise
6
vaudoise aîl eu l’occasion d'applaiidir
il IçLir gynérosiliî, el d’iin aulre cô-lé
qu’il y en a bon nombre aussi qui
sonl généreiiü dans leiii' médiocrilé.
— Il esl bon de ne jamais oulilier
qii'avanl de savoir donner il faut s'être
donné soi-nième, el que les sacrilices
dûtés par la vanité n’oril rien de généreux ni de permanent.
Il lu ruiiilra Loii hicnrtiit
Voulant engager le peuple ii donne)'
largement à la collecte pour un objet
qu’il venait de recommander inslamrnent, Wesley l’exhortait à s pi'êier à
riitcrncl « dans la ceriiiude que ce
bien l'ail serait rendu à tout sousci'iptenr volontaire. Cet argLimerit biblique
fit une si grande impression sur l’esprit
d’un petit garçon que ce dernier mit
dans le plat de la collecte un shilling
c’est à-dire vingt-cinq sons de notre
monnaie. El notez que celte belle pièce
d’argent était la seule qu’il possédât.
Notre brave garçon attendait natureilemenl que son shilling lui fut remboursé d'une manière ou d'une autre,
mais comme après avoir longtemps
attendu il ne voyait pas revenir sa
pièce d’argent, il en fui tout désappoinlé.
Vingt années se passèrent et noire
jeune,ami était devenu nn liomme,
même un homme riche, et ce qui vaut
mieux ençpre, un chrétien.
Il rencontra un jour Wesley et lui
rap|)eia ses paroles d’exhortation, ainsi
que l’impression qu’elles avaient produit sur son esprit. Ainsi a)oula-l-il ,
le Seigneur m’a lendu mon bienfait
car je possccie maintenant 20,000 livres slerliug, èl ce qui vaut irifmiinenl
mieux encoi'e j’ai la grâce de Dieu dans
mon cœur.
Celui qui a pitié du pauvre pi'ètc à
l’Elcrnel el il lui rendra son hienfail.
( Prov. XIX, 17).
lu bœuf moiinaissanl
Ou honnêle agriculteur avait prêté
une grande allenlion à un sermon qui
avait pour lexlc ces paroles d’Esaïei,
3: «Le bœul'commît son possesseur,
et l’àne la crèche de son maître; .mais
l.sraël n’a point de connaissance; mon
peuple n’a poinl d’inlelligence «.
De relour chez lui, il va parler à
son hélaii la nourriture habiluelle,
lorsque l’un de ses bœufs, évideinmerii reconnaissant pour les soins qui
lui étaient prodigués, commença de
lécher le bras nu de son maître. Ce
simple incident suffit pour rappeler à
l’agriculteur ce qu’il venait d’entendre
el pour convaincre son esprit de ta
frappante vérité qui lui avait été exposée. Une larme vint mouiller sa paupière cl il s'écria tout à coup;
— Oui, cela est entièremeni vrai I
Qu’elle esl merveilleuse la Parole du
Seigneur! Celte pauvre bêle que voilà
esl — quoique muette, — bien plus
reconnaissante envers moi que je ne
le suis envers mon Dieu auquel je dois
toute chose. Je suis vraiment un grand
pécheur.
La leçon qu’il venait de recevoir
avait porté , et conlribné à le rendre
reconnaissnni pour les nombreux bienfaits dont le comblait le Seigneur.
Rendez grâces pour tonies choses.,
car c’est la volonté de Dieu par Jésus
Ghi’is
1 TiiESs. V, 18.
( Christian Herald ).
iÎTIirouiquc
Collège. — A défaut d’un compterendu détaillé sur les promotions au
Collège, à l’Ecole normale el nu Peusiomiat, que nos lecteurs attendaient
mais que nous n’avons pas reçu, noms
avons lecueilli el nous publions ce
qui suit.
Celle année il ii’y a pas eu d’orateur
olîiciellemenl nommé. La parole a été
7
,223.
offerle à deux prbfesseurs qui en
ont usé sans en nbitser. M. Niccolini
el ensuite M. Tron ont prononcé
chiicun un bon discours, le premier
sur Timportancé el la nécessité dé
l’élude, en particulier de la langue
ilalienne. M. Tron parlanl des vacances
les a proclamées une excellente chose
pour le.s élèves, pour le collège el
pour l’église, notre collège ne devant
êire ni une caserne ni un couvent.
Le inodéraleur a lait connaître le
résultat des examens en observant,
enir’aulres choses, que les élèves ont
beaticonp travaillé et qu’ils inérilen'l
ert général un bon témoignage. L'on
a constaté avec peine que bon nombre
d’éindianls manquaient aux promotions. Le modérateur a pris note des
absents et n’a pas lu le chiffre de
leurs succès.
L’on aui'ait allendn quef^més détails
slÈtistiqoes stu- le btidibbè dés élèves
qui ont fréquenté chacun dé nos établissements, de ceux qui se sont présentés aux examens et de ceux qui
onl_ été promus. — Deux choeurs dirigés par M. le prof. Tourn oiit été exécutés d’une manière 1res salisfaisanie.
.M. le prof Tron a eu bien raison
d’appeler les vacances une bonne chose
el l’on était très heureux de voir toute
notre jeunesse studieuse se disposer
à en Jouir. 11 ne manquait qu’une
chose a quelques uns de ceux qui assistaient aux promotions-OU qm s’y inIcrcssaienlde loin, c’était la per.speclive
d’en avoir aussi un peu pour le pasteur
ne fût-ce qu’un mois. Cela se pratique
en plii.s d'un lieu hors des Vallées, el
les Eglises ne s’en trouvent pas mal.
Ecole latine de Pomaret. — bes
examens annuels ont commencé le 30
Juin et se sont terminés, celui d’introduction compris, le 4 juillet vers
midi. Des 34 élèves que l’on comptait
au commencement de l’année scolaire
un seul avait quitté l’école pour cause
de maladie; les 33 autres ont subi les
examens. Les 5 de 3® année ont été
promus avec distinction ou pleine salisfaclion. Des 10 de 2® année, un
seul doit refaire l'examen de grec.
Sur les 18 de 1® année 1 a échoué,
â ont des examens à refaire bien que
leur hioyenno soit a.?sez élevée; lès
14 autres sont dès mainlenniil promus
cri 2® aimée.
Sur 7 aspirants qui se sont présentés
pour faire l'examen d’adniission,, 6
ont été introduits, niais W y a toirt
lieu de croire que plusieurs autres
se prépai'ent il demander l'admission
à re.xamen d’automne.
Les promotions se sont faites à midi
el avec aussi peu de luxe que possible.
Point de prix à distribuer aux pliis
irtérilants, quoiqu’on ait pu leur en
faire espérer, pas de di.sconrs proprement dit, simplement la lecture
des succès, quelques.pbsei yations particulières ou générales, qiieique.s petits
chants éi la prière. IL faisait si chaud
que cbiiciin était impatient de .sortir.
Les élèves de La-Tonr tant ceux'dii
collège que du Pensionnat, ont fait;^
nous dit on, une course a Comba Itibaut, dans la paroisse d’Angrogne, avec
chants, jeux, discoiirs el goûlèï 'oii
dîner, comme on voudra l’appètèl'.
Malgré l’absence, de ta plupart ^des
professeurs, on s’y est, nous dil-on,
foi'l amusé; nous n’avons aiieube peine
à le croire; il sulTil pour cela de detîx
ou trois boiites-én-train, el dl y en
avait plus que cela. — An Pomaret
ori s’est dispersé aussitôt après les
promotions.
poltttque
lïir
La crise ministérielle menace (le se
prolonger encore. Farini, Je président
de ta Cliambre, décline, par plus d’im
motif peuL-êire, ¡’honneur de compo.sei'
un nouVeati miriisière , mais ii parait
s’être départi de l’imparlialité dont il
avait fait preuve dans les récentes discussions, s’il est vrai qu’il însisie avec
une obstination déplacée, recommandant à la Goûi'onne Depretis el Ciiirolj.
Ce dernier a reçu le mandai de former
une administration , viable an hioins
pour quelques mois; H est très peu
8
1
.224.
probable qu’il réussisse à ajouter une
planche ou une arche au fameux ponl
qui doit, nous conduire à la république.
Le pays se réveille, et son réveil n’est
pas favorable à ce fameux progrès
qu’on promenait il y a trois ou quatre
ans et qui nous a conduits à la crise
très grave que nous traversons. Les
élections générales semblent inévitables.
— Nous avons mentionné le discours
prononcé par le député de Bricherasio
en faveur du chemin de fer entre Pignerol et La Tour. 11 n’est que juste
de dire que ce même député a voté
contre l’abolition immédiate de l’impôt sur la mouture des céréales inférieurs comme il avait précédemment
volé contre la diminution du prix du
sel soutenue par les modérés et combattue par les progressistes.
WmneB. — Violemment combattues au nom de la liberté, par ceux
qui l’aiment et surtout par ceux qui
la détestent, les lois Ferry seront,
sans aucun doute, volées à une majorité respectable par la Chambre des
députés. Peut-être le Sénat, en tes approuvant aussi, y apporlera-l-il des
modifications telles que leur mise en
vigueur en sera retardée et rendue
moins efficace. Si les jésuites ont en
France d’ardents ennemis, ils y comptent aussi des amis dévoués et puissants. H est à craindre que jamais ce
pays ne s’affranchisse de celle servitude séculaire. En tout les Français
comme les italiens et les Belges devront se persuader enfin que ce n’est
pas par la négation que l’on est
vainqueur d’une affirmation, pas plus
que l’on ne prend une forteresse avec
des ballons-à-venl.
Ailetnagne. — L’union delà droite
et du centre, c’est-à-dire des conser
vateurs et des catholiques, semble être
un fait accompli; — mais l’on se tromperait étrangement si on concluait de
là à une réconciliation avec Rome. Les
lois de mai seront appliquées par le
nouveau ministre des cultes, comme
elles l’ont été par le docl. Falk, leur
auteur ou leur parrain. Bismark est
un pilote expérimenté qui lorsqu’il
rencontre un écueil à sa gauche , se
tourne vers la droite, louvoyant puisqu’il le faut, mais ne détournant jamais les yeux du but qu’il poursuit.
OUVfi.àGES REÇUS
Introduzione alla scienza della Religione dommatica o cristiana , del
prof. P. Geymonat. —■ Roma e Firenze. L. 1,50. #
¡Manuale per lo studio della Lingua
Ebraica, compilalo e autografalo da
Ale. Revel , prof, di teologia nella
Scuola Valdese. — Firenze. ~ Lire
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Storia Letteraria dell’Antico Testaments). Libri quattro, di Alb. Revel
prof, di teologia nella Scuola Valdese. — Poggibonsi, Tip. Cappelli.
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Storia dei Martiri della Riforma italiana. Fascicoli 2° e 3® del Tomo
primo, del prof. Emilio Comba.
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pasteur. 4® édition. — Toulouse ,
Société de livres religieux.
Ernest Robert, Gérant ftÀdministratem
Pigaerol, Impr. Chianlore et Mascarelli.