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sixième année.
IV. 41.
13 Octobre ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont vAritahles.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
. occupent
PRIX D ABORREMERT :
Italie, à domicile (wn an) Fr. 3
Suisse......................
France................*6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Vn numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBORREMENT
ToRRK-PFT.r.icE : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiQNisRoL : J. Cklantore Impr.
Turin:./.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fi.oRENrE : Librerìa Evangelica, via dc’Panzani.
ANNONUFS : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
atc Bnrenu d Torr.e-Pellice,
via Maestra N. 42 — potirla
rédaction : â Mr. F. Jilalan
Prof ' k Torre-Pelir.e.
Somxnairo.
Dialogue. — Programme des vieux catholiques. — Nouvelles religieuses. — Chronique
yaudoise. — Chronique politique.—Annonces.
DIALOGUE
( Suite, voir le N. 40 J.
— J’espère, cher ami, que vous
n’avez pas trouvé trop sévères les
observations que je présentai, dimanche dernier, sur la manière
dont, selon moi , votre sermon
avait été écouté et sur les dispositions de vos auditeurs.
— Non certainement! j’ai même
reconnu que vous aviez raison. Mais
vous n’avez pas tout dit, à ce qu’il
m’a paru, et quoique les impressions . et les sentiments que vous
avez déjà manifestés aient été pénibles pour vous et pour moi, je
vous prie de continuer.
— Puisque vous me le demandez , reprenons notre entretien ;
et d’abord , voudriez-vous bien me
dire pourquoi vous n’avez pas lu,
à part la confession des péchés.
les prières de la liturgie ?
— Ma réponse est bien simple,
c’est que les prières de la liturgie,
toujours les mêmes, sont écoutées
sans dévotion véritable, précisément pareequ’on est habitué à les
entendre; puis, vous l’avouerai-je?
ces prières lues ne me semblent
pas des prières, et quoiqu’elles
soient en général scripturaires
et évangéliques , et qu’elles contiennent de très bonnes choses,
de très belles invocations, elles
me paraissent, dans quelques parties, un peu fades et décolorées :
je n’y trouve pas ce parfum d’adoration intime dont je sens le
besoin et dont, je présume , toutes les personnes vivantes de nos
auditoires sentent le besoin comme
moi.
— Je ne partage pas du tout
votre manière de voir. Je suis au
contraire d'avis que les prières de
la liturgie, bien dites, seraient
préférables. Non que je veuille ,
dans tous les cas et toujours , repousser les prières libres et du
cœur ; je n’en voudrais pas d’autres dans le culte de famille et
dans les réunions plus intimes.
2
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mais dans notre culte public et
avec des auditoires , malheureusement très peu développés au point
de vue intellectuel, et surtout an
point de vue spirituel, il faut des
prières connues , telles qu’elles se
trouvent dans nos formulaires.
Vous le voyez, je ne suis pas absolu dans ma manière de voir, et
je ne veux rien avoir de commun
avec les ritualistes de tous les
pays et de toutes les églises, et,
si nous avions d’autres auditoires
que ceux que nous avons , je me
prononcerais peut-être entièrement
pour les prières libres. C’est parceque je suis convaincu que la
plus grande partie de nos troupeaux a de la peine à nous comprendre, et à suivre le fil de nos
longues prières improvisées, que
je ne les approuve pas,
— Mais , ne pensez-vous pas
que ceux qui n’ont pas, selon vous,
prié avec moi, ne l’auraient pas
fait non plus, si j'avais lu la liturgie ?
— Je puis vous l’accorder pour
un certain nombre de personnes
toujours distraites et seulement
présentes de corps; mais soyez
persuadé que plusieurs d’entre les
plus sérieuses auraient réellement
prié , si elles n’avaient pas dû
faire un si grand effort d’esprit
pour nous suivre ; tout occupées
à vous comprendre, elles ne l’ont
pas pu.
— Ce n’est donc pas par principe que vous vous prononcez contre les prières improvisées dans
le culte public ; ce n’est pour
vous qu’une question d’opportunité.
— C’est plus que cela, c’est
une question d’édification. Mais ne
croyez pas en effet que j’aille à
cet égard aussi loin que ce passteur , membre du Consistoire de
Genève qui, combattant le principe de la liberté des liturgies ,
réclamé par le parti liberal en
Suisse et en France, disait dernièrement que cette liberté ne tend
à rien moins qu’à changer profondément la nature de l’Eglise. « D’église presbytérienne, dit-il, où
l’autorité appartient à un corps
supérieur, elle en fait une église
congrégationaliste, où c’est le pasteur qui fait la loi. Quand il plaira
au pasteur de faire tel ou tel changement à la liturgie, changement
qui déplaira peut-être profondément à son troupeau, il faudra que
son troupeau passe par là ». Je
sais qu’il y a des Eglises presdyteriennes et très presbytériennes où
l’on ne se sert pas de liturgie.
— J'espère que vous n’allez pas
nous confondre, moi et ceux qui
pensent comme moi, avec les libéraux qui modifient la liturgie parcequ’elle est trop orthodoxe, parcequ'ils en veulent surtout au Symbole des apôtres et à ce qu’il y a
de fondamental dans la doctrine
chrétienne.
— Rassurez-vous, j’ai déjà reconnu que, au contraire, c’est parceque vous ne trouvez pas nos
prières assez explicites dans le
sens évangélique, et surtout assez
vivantes , que vous voulez y substituer des prières improvisées. Eh
bien ! si ce sont là vos raisons,
qu’on revoie notre liturgie et je
suis tout-à-fait avec vous, quoique
personne, que je sache, n’ait jamais reproché à celle de l’Eglise
Vaudoise de contenir des erreurs
de doctrine. Mais je suis porta à
3
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croire que, pour un grand nombre
de pasteurs, c’est beaucoup plus le
besoin de changement, que d’autres
motifs , qui les pousse à se passer
des prières liturgiques. Mais il y
a plus encore, j’ai toujours trouvé
de l’édification à entendre nos
prières liturgiques; elles ont quelque chose de solennel, c’est l’Eglise qui prie; le p.asteur parle là
plus particulièrement au nom du
troupeau; il exprime ses besoins et
présente au Seigneur ses actions
de grâces; et il m’a toujours semblé qu’il le fait mieux, généralement parlant, dans une prière préparée pour la circonstance, connue
de tous, que dans une prière improvisée. Et ce qui me confirme
encore davantage dans ma manière
de voir, c’est que tous les pasteurs
n’ont pas également le don de la
prière, et que le même pasteur ne
l’a pas toujours au même degré.
Accordez-moi que bien souvent les
auditeurs doivent subir, au lieu de
prières, de longs discours ou des
méditations très fatigantes. Cet inconvénient n’existe pas avec nos
prières liturgiques, ou existe à un
degré beaucoup moindre.
PROGRAUHË
des Vieux Caholiques
approuté par les délégués du Congrès
de Munich
Art. 1. Dans la conscience de nos devoirs religieux, nous (maintenons fermement l’ancienne croyance catholique, telle
qu’elle est aflirmée dans les saintes Ecritures et dans la tradition, ainsi que l’ancien culte catholique. Nous nous considérons par conséquent comme des membres
appartenant de plein droit à l’Eglise catho
lique, et nous ne nous laisserons pas
chasser de la communauté de l’Eglise ni
priver des droits religieux et civils (|ui
nous appartiennent dans cette coininunauté. Nous déclarons sans objet et arbitraires les censures ecclesiastiques qui
pourront être lancées contre nous à cause
de notre fidélité à nos croyaiuîes. Nos
consciences ne seront pas troublées par
ces censures et nous coutiuuorujis à prendre une part active à la vio de la communauté religieuse.
Partant de la confession de foi catholique telle (lu’elle est contenue dans le
symbole du concile de Trente. nous repoussons les dogmes proclamés sons le
pontificat de Pie IX, parce qu’ils sont en
contradiction avec la doctrine de l’Eglise
et avec les principes admis par les conciles catliolii|ucs, principalement le dogme
de l’infaillibilité d’enseignement, et de la
suprême jurisdiction, ordinaire et immédiate du pape.
Art. 2. Nous nous tenons fermement
attachés à l’ancienne constitution do l’Eglise. Nous repoussons toute tentative de
dépouiller les évêques de la direction immédiate et indépendante des diverses Eglises. Nous repoussons la doctrine contenue
dans les decrets du Vatican, selon laquelle
le pape serait le seul dépositaire de toute
l’autorité et de toute la puissance de l’Eglise; ce qui est en opposition avec le
concile de Trente selon lequel il y a une
hiérarchie divine composée d’évêques, de
.prêtres et de diacres. Nous n’admettons
que le primat de l’évêque de Itome, tel
qu’il a été reconnu, sur le fondement de
l’Ecriture, par les Pères et par les Conciles dans l’ancienne et indivisible Eglise
chrétienne.
A) Nous déclarons que les dogmes ne
peuvent être définis par un arrêt du pape,
ni par l’adhésion formelle ou tacite à cet
arrêt des évêques liés par serment à une
obéissance sans condition vis-à vis du
pape, mais seulement d’accord avec l’Ecriture Sainte et avec l’ancienne tradition
de l’Eglise, telle qu’elle est déposée dans
les principes de foi reconnus par les Pères
et par les Conciles.
BJ Nous croyons que les décisions d’un
4
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Concile en matière de doctrine, doivent
être manifestées soit au peuple catholique
dans l’intime conscience de la foi, soit aux
yeux do la science théologique, avec ce
caractère: qu’elles soient d’accord avec la
croyance primitive et traditionnelle de
l’Eglise. Nous revendiquons pour le monde
laïque catholique et pour le clergé, comme
pour la science théologique, le droit
d’affirmer et de parler quand il s’agit de
déterminer les règles de la foi.
Art. 3. Nous voulons, avec la coopération de la science canonique et théologique,
arriver à une réforme dans l’Eglise, qui,
s’inspirant de l’esprit de l’ancienne Eglise
chrétienne, supprime les vices elles abus
actuels, et réponde particulièrement aux
vœux légitimes de la population catholique,
qui désire avoir une part réglée constitutionnellement aux affaires ecclésiastiques. Nous déclarons que l’on taxe, sans
fondement, de Jansénisme l’Eglise d’üIrecht, et que, on conséquence, entre
elle et nous, il n’y a aucune contradiction
dogmatique. Nous espérons nous unir à
l’Eglise grecque , orientale et russe,
dont la séparation eut lieu sans des causes
forcées et sans être motivée par aucune
divergence dogmatique importante. Nous
entendons, si les réformes projetées peuvent être réalisées, arriver par la voie de
la science et des progrès de la civilisation
chrétienne en général, à un accord avec
les autres confessions chrétiennes, particulièrement avec les Eglises protestantes,
et les Eglises épiscopales.
Art. 4. Nous considérons la science
comme indispensable dans l’éducation du
clergé catholique. Nous estimons que l’exclusion systématique du clergé de la culture intellectuelle de notre époi|ue (dans
les séminaires et dans les institutions
d’instruction supérieure dirigées uniqnequernenl par les évêques) à cause de l’influence excessive des ecclésiastiques dans
l’éducation populaire, est très peu propre à former un clergé pieux, moral,
instruit et animé de sentiments patriotiques. Nous réclamons pour le bas clergé
une position digne et protégée contre les
actes arbitraires de la hiérarchie.
Art. 5. Nous nous tenons attachés aux
constitutions do nos pays, qui garantissent la liberté civile et le progrès de
l’humanité; en conséquence, nous repoussons, par des motifs d’ordre politique et
historique, le dogme qui menace l’Etat de
la toute-puissance papale , et nous déclarons que nous appuyeroos énergiquement
et fidèlement nos gouvernements dans la
lutte contre l’ultramontanisme tel qu’il
est dogmatisé dans le Syllabus.
Art. 6. Comme il est de notoriété publique que c’est à la soi-disant compagnie
de Jésus que l’Eglise catholique est redevable du funeste état de décomposition
dans lequel elle se trouve de nos jours;
comme cet ordre abuse de sa puissance
pour répandre et pour maintenir dans la
hiérarchie ecclésiastique et dans le peuple des tendances hostiles aux lumières,
dangereuses pour l’Etat et antinationales;
comme il enseigne et pratique une morale
fausse et corruptrice; nous exprimons la
conviction que la paix et la prospérité de
l’Eglise, ainsi que le rétablissement des
bonues relations entre elle et la société
civile, ne seront possibles que quand ou
aura mis un terme à la pernicieuse activité de cet ordre.
Art. 7. Comme membres de l’Eglise
catholique non encore altérée par les
décrets du Vatican. reconnue politiquement par les Gouvernements qui lui ont
garanti leur protection, nous maintenons
aussi nos droits sur tous les biens réels
et les titres de propriété de l’Eglise.
fioutielUs rcUj[teu0eô
Japon. Les nouvelles qui arrivent
de ce pays continuent à être inquiétantes.
Le Gouvernement persécute les chrétiens.
Des centaines, peut-être des milliers de
Japonais, seraient, d’après des rapports
qu’on peut heureusement regarder comme
exagérés, comme traqués et menacés de
mort, pour le seul crime d’avoir adhéré
à une religion qu’une proclamation du
Gouvernement, affichée partout, déclare
« une. religion vile et corrompue ». La
5
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plupart des victimes de ces violences sont
des catholiques romains, mais c’est comme
chrétiens et non comme catholiques qu’ils
sont poursuivis.
Brésil. L’esclavage est sur le point
de disparaître, en droit du moins, dans
ce pays, ensuite de la loi votée le 22
juillet dernier. A. dater du jour de sa proclamation, tout nègre ou homme de couleur naîtra libre. Cette triste institution
n’existe plus, en droit, que dans les colonies espagnoles de r.\merique.
Axijs;sl>ourjs:. Un certain nombre
d’Israélites, réunis eu Synode à Augsbourg
(Bavière), dans le courant du mois de
juillet, se sont entretenus longuement de
la position et des besoins du judaïsme,
mais en rationalistes, c’est-à-dire dans un
esprit qui n’a rien de commun avec la
foi des anciens croyants. Suivant eux, le
judaïsme doit se transformer dans le sens
des aspirations du siècle, se conformer
aux données de la science moderne plutét
que do rester attaché aux enseignements
des pères, qui ont fait leur temps et prendre de plus en plus pour base de la communauté Israélite tout ce qui concerne
les intérêts de la vie civile et sociale. Cette
nouvelle tendance doit, selon les membres
du Synode, donner une force toute nouvelle à la grande famille judaïque. Nous
croyons, nous, que si une telle manière
de voir avait présidé aux destinées dp la
religion des Juifs, il y a longtemps que
ce peuple aurait cessé d’exister comme
peuple. C’est le judaïsme, moins ce qu’il
y a de positif dans la révélation de l’ancien Testament, comme chez les libéraux
protestants , nous trouvons le christianisme, moins ce qui en fait une religion,
c’est-à-dire la bonne nouvelle du salut en
Jésus-Christ et les doctrines qui en découlent. Nous pensons que si l’on pouvait
s’unir dans la négation des vérités positives, les rationali.stesjuifs, protestants et
catholiques pourraient former une association , qui serait au dessus, ou plutôt
en dehors de toute croyance positive et
révélée.
F»erso. Les presbytériens d’Amérique
et avec eux des chrétiens anglais avaient
conçu de vastes plans d’évangélisation en
faveur de la Perse entière. Mais ces projets rencontrent en ce momentun obstacle
imprévu (|ui en retardera le succès.
« Une famine elTroyablo répand la terreur et la mort sur ce vaste et célèbre
plateau de l’Iran. Voici ce qu’écrit un missionnaire fl’Ispalian: Nous avons ici une
famine dont aucune langue humaine pour
rait décrire tontes les horreurs. Le blé,
l’orge, le millet, le riz, sont arrivés à
des prix exorbitants; la multitude meurt
d’inanition, et tous ceux qui ont pu aller
chercher ailleurs les moyens de vivre ont
quitté la ville. L’aspect que présente la
population qui n’est pas morle ou qui n’a
pas fui est quelf|ue chose d'eiïrayant à
voir. Ou ue dirait plus des êtres humains.
Silencieux, mornes et mourants dans les
rues , le plus souvent à côté des cadavres
de ceux que la faim a déjà tués, ces
malheureux se jettent avec une brutale
avidité sur tout ce (|ui peut se sucer et
se ronger; dôbri.s de plantes, balle d’avoine,
sang ou chair des chevaux et des ânes
mortseux-mèmed’inanition.Les marchands
do comestibles sont obligés de se tenir,
armés de bêlons, devant leurs boutiques
pour n’élre pas pillés par ceux de ces affamés <|ui ont conservé quelque reste de
vigueur. On n’entend que lamentations,
on ne voit <|ue choses tristes: ici des gens
qui offrent en vente leurs habits ou d’autres objets pour en faire servir le prix à
prolonger do (|uelques heures leurs souffrances ; là des infortunés (jui chancèlent
et gémissent en tombant sur le sol; plus
loin des mères ([ui crient, d’uuo voix et
avec des gestes frénétiques, qu’il leur faut
du pain, que leurs enfants se meurent. On
peut hardiment dire que les trois quarts
au moins de la population d’Ispahan n’ont
plus d’autre cri que celui-là: du pain !
du paiu !
« Les nouvelles (|ui nous arrivent du
Sud, sont plus navrantes encore, si possible. Il ne s’y trouve plus aucune espèce
de fourrage pour les animaux ; ils meurent
et les hommes en dévorent les chairs, en
rongent le cuir ou en sucent les os, sans
que cela les empêche de mourir eux-mêmes. Des familles entières succombent;
les morts restent sans sépulture, et l’on
6
-236
raconte, de divers côtés, d’horribles actes
de cannibalisme ».
D’autres correspondants annoncent qu’à
la suite de la famine, le choléra et une
sorte de peste achèvent de dépeupler les
villes, comme les campagnes. Des villages
entiers, autrefois prospères n’ont plus un
seul habitant, et les chemins sont jonchés
de cadavres de ceux qui, cherchant à
fuir, sont tombés de faiblesse, souvent
à quelques pas du lieu qu’ils venaient de
quitter.
Des chrétiens d’Angleterre viennent d’ouvrir une souscription, dont le produit sera
envoyé aux victimes de la famine par l’entremise du Comité de la Société des Missions de l’Eglise établie.
JPortnxgal. Les Wesléyens ont ouvert à Oporto un culte qui jouit de la
protection des autorités.
Turciuie. La Turquie compte actuellement 70 Communautés évangéliques
réunissant 1800 fidèles et environ 100,000
auditeurs.
Alsace. Le nombre des paroisses
protestantes de l’Alsace est de 250, dont
214 se rattachent à l’église de la confession d’Augsbourg et 36 à l’église réformée.
Les écoles protestantes y sont au nombre
de 400.
Bâle. Le Sou-missionnaire de Bâle a
rapporté cette année plus de 245,000 fr.
somme qui n’est inférieure que de 4,000
fr. à celle de l’année dernière.
Le journal La Croix a repris sa publication après une année d’interruption:
Voici son programme:
« Point de controverses personnelles ou
ecclésiastiques, mais la seule cause de
lésns-Christ, élevée comme la grande bannière, pour rallier dans la communion de
foi, de charité et d’activité évangélique
tous les cœurs de ses disciples ».
(iritrontiC|ue
La Toxu?. Un banquet, en l’honneur
de M'le régent Chambeaud, a eu lieu, jeudi
dernier à l’hôtel de l’Ours, à la Tour; la
plupart des membres du Conseil et du
Consistoire, des instituteurs, et plusieurs
autres personnes y ont pris part. Les
convives, étaient, assure-t-on, au nombre
d’environ 60.
College de la Tour. La nouvelle entrée
en première année du Collège a été de
15 élèves, dont 1 d’Angrogne, 3 de la
Tour, 5 de S‘ Jean, 1 de Rocheplate, 3
de Turin, 1 de Naples et 1 de Carrare. Il
faut ajouter à ces nouveau-venus, sept
élèves introduits en 4' année et en Rhétorique et dont 6 viennent de l’Ecole latine
de Pomaret. Avec ce contingent de 22
nouveaux admis, le nombre des élèves
inscrits, soit comme réguliers soit comme
externes, est de 86, distribués comme suit;
en Philosophie . . 15
en Rhétorique . . 21
en 3‘ et 4” années 23
en 1" et 2' années 27
Total ... 86.
Ecole normale. L’entrée de l’Ecole normale a été de 9 élèves réguliers. Le chiffre de ceux qui fréquentent cet établissement est d’environ une trentaine.
Ecole supérieure des jeunes filles. 14 élèves ont été introduites par l’examen; ce
nouveau contingent élève le chiffre des jeunes filles qui fréquentent cet établissement
à 69.
Nous n’avons pas le chiffre exact des
élèves du Pomaret, mais, avec les 9 élèves introduits en juillet et ceux qui auront
été admis le 2 octobre, il doit dépasser
celui de 3D pour les 3 années de l’Ecole.
On nous trasmet la lettre suivante que
nous publions telle quelle, et sans commentaire, dans son style, nous contentant
d’en modifier un peu l’orthographe.
Monsieur le Rédacteur,
Je vous supplie d’avoir la bonté d’insérer dans votre journal ces quelques lignes
subséquentes :
Dimanche dernier, 1" octobre, dans les
Appiots, en face d’une petite assemblée
il y a eu 3 baptêmes.
Le P' Daniel Bonnet, le 2" Barthélemy
Malan, le 3* Magdeleine Cairus. Tous les
7
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trois ont fait une belle confession de foi
avant de descendre dans l’eau; ensuite,
à la sortie , ont rendu des actions de ^âce
à Dieu, suppliant le Père céleste d’y accorder les directions de son Saint-Esprit,
jusqu’à la fin de sa vie, n’écoutant ni la
cliairni le sang; après quoi s’approchèrent
à la Table du Seigneur pour faire la mémoire du bien aimé Sauveur.
Dimanche 8 octobre dans le même endroit, une jeune fille a été baptisée. Elle
a aussi subi un examen de foi, ensuite à
la sortie de l’eau une prière.
Le nombre des baptisés dans les vallées
s’élève à 34 jusqu’à ce jour.
H. Ferraris.
Collège. Concours Campbell. Quatre concurrents se sont présentés; trois seulement ont persévéré jusqu’à la fin, et les
deux bourses ont pu être accordées, la
[)remière pour les deux années de Philosophie à l’étudiant Henri Ilibet de Pomaret,
la seconde, pour les deux années de Rhétorique , à l’étudiant François Poet de la
paroisse de Villesèche.
Los 'V'audois résidant à
Lyon. A. la suite d’une conférence
donnée par M' Appia le 17 juillet 1871
dans le temple do l’Eglise nationale de
Lyon des vaudois établis dans cette ville,
ces derniers ont fait une collecte au profit de l’évangélisation italienne. Nous en
donnons ici le résultat, non sans remercier
ceux de nos compatriotes qui ont pris
part à cette bonne œuvre.
La collecte parmi les Vaudois
a produit Fr. 25, 50
Un Vaudois de S' Jean . . » 3
Une jeune vaudoise . . » 2
Jacques Bertin .... » 3
Un Vaudois » 0, 50
Total avec l’agio Fr. 35, 70
Clirontque :poUttque.
moine. Le serment des professeurs de
l’Université. Les professeurs de l’ütiiversité
de Rome ont été invités à prêter serment
au Gouvernement italien. On pense que
bon nombre d’entre eux s’y refuseront,
peut-être la moitié. Le journal L’Italie
avait lui-même déconseillé celte mesure
et dans un article sur ce sujet nous lisons
les observations suivantes qui nous paraissent parfaitement justes: « On se plaint
souvent de la mauvaise habitude qu’ont
les Italiens de mêler la politique à des
questions où elle n’entre pour rien ; et il
s’agit précisément ici d’une de ces questions là. En outre on établit souvent des
comparaisons entre le lustre de nos anciennes Universités et celui de nos Universités d’aujourd’hui. Les causes do la
différence qu’on signale sont nombreuses;
nous pouvons mentionner celle-ci : à l’âge
d’or des Universités ilalienuos, on ne considérait ni les opinions politiques, ni même
la nationalité des professeurs, qu’on empruntait souvent aux nations étrangères.
Ainsi la science avait ses grands centres,
et ce fait explique pourquoi les jeunes
gens studieux du monde entier accouraient alors aux Universités de Bologne, de
Padoue, de Pise, etc. » Le comte Gazzadini, présideut du Congrès préhistorique,
rappelait dernièrement cette circonstance,
en disant aux savants européens réunis
à Bologne : « Vous venez répandre ici les
trésors de la science où nos aïeux venaient les recueillir ». Au temps où « nos
aïeux répandaient les trésors de la science »
ce n’était pas le serment qu’on demandait
aux professeurs, mais bien le savoir. L’Italie d’aujourd’hui est donc si peu sûro
de son avenir qu’elle ait besoin du serment de fidélité des hommes qui enseignent
la médecine ou les mathématiques!
Bologne. L’année 1871 est l’annéo
des expo.sitions et des congrès de touto
espèce. Bologne a eu aussi son congrès,
celui d’anthropologie et d’antiquités. Un
grand nombre de savants illustres des
différents pays se sont trouvés réunis
dans cette antique ville, et parmi eux
plusieurs célébrités du Danemark et de
la Suisse, et les l’illustres Quatrefages et
Vogt. — Le prince Humbert a pris post à
une séance du congrès qui avait ce jour,
pour président le savant danois Worsooe,
conseiller d’Etat.
8
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lUspagne, Le général Espartero,
duc de la Victoria a fait nue franche adhésion à la nouvelle monarchie. Le roi
Amédée lui a offert la présidence du ministère, en suite de la démission de Zorilla. Pour des motifs de santé il a décliné l’offre honorable. Le jeune roi a, ensuite de ce refus, appelé le conlre-Amiral
Malcampo qui a accepté et qui a formé
le nouveau cabinet.
Angloterro. Ce pays est le plus
agité de l’Europe dans ce moment par
les aspirations séparatistes de l'Irlande
d’un côté, par les grèves dans l’Angleterre
septentrionale et par les idées socialistes
et républicaines de l’autre. Parmi les vieilles institutions contre laquelle on fait les
plus violents asSauts, nous nommons la
Chambre héréditaire ou la Chambre des
Pairs. On lui reproche de s’opposer à la
plupart des mesures libérales votées par
la Chambre élective, et particulièrement à
celle de l’abolition de la vénalité des grades militaires. C’est surtout dans les villes
industrielles que cette agitation contre la
Chambre des Pairs est toujours plus sérieuse. Dans une circulaire adressée par
l’Association des électeurs libéraux de
Birmingham, aux associations semblables
des autres villes nous lisons ces paroles:
Une chambre héréditaire est un anachronisme qui n’est ni nécessaire, ni utile
dans la constitution politique de l’Angleterre.
La reine Victoria est gravement malade.
Un meeting, qui a eu lieu dernièrement
dans le comté de Norfolk a exprimé ses
sentiments de dévotion inaltérable à la
reine et à sa dynastie.— La royauté constitutionnelle ne court pas de dangers sérieux, dans ce pays éminemment monarchique et ami de la liberté et de l’ordre.
Munlcli.. Le ministre des cultes a
dû faire connaître l’attitude que le Gouvernement se propose de prendre dans la
question religieuse qui agite l’Allemagne
et la Bavière en particulier. On assure que
le roi ne serait pas éloigné de se prononcer pour la formation d’une Eglise nationale catholique selon les principes des
« vieux catholiques ».
Quoique Dôllinger so .soit prononcé ,
pour des raisons d’opportunité, contre la
constitution immédiate de paroisses dissidentes, on a mis sur plusieurs points de
l’Allemagne la main à l’œuvre, et ainsi
la question est sortie du domaine de la
théorie pour entrer dans celui de la pratique et des faits.
ANNONCES
Il y aura le 5 novembre, après le service divin , à Villesèche, un double concours pour repourvoir l’Ecole paroissiale
et l’Ecole des filles des Clos.—S’adresser
à M. le pasteur Jalla.
En vente au Bureau de YEcho des Vallées : Sarali ritalienne. — Prix
90 centimes, — par la poste 1 fr.
Aux Appiots, maison Jourdan, pension, clxamtores menblées
et non mentolées.— S’adresser là
même à M. Vacca expercepteur.
JPension ponr jennes
gens à 8 minutes du Collège, — Surveillance soignée, — Leçons de répétition. —
S’adresser à M. Charbonnier, instituteur
à Torre-Pellice.
I*ension ponr jennes gens
à demi-heure du Collège, — au Chalet
de M. Et. Gay à Saint Jean.
Leçons de français et d’allexnand par M' L. Bert.
S’adresser à M. L. Bert, Café restaurant Jaime, La Tour.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore.