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jCfeagnantìi^septième annëe.
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29 Avril tç2i
N* 17 /
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L ECHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
PRIX D'ABONNEMENT:
Vallées Vaudoises ......................
Italie (en dehors des Vallées) et Colonies .
Etranger................................
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L. S• 7 —
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; dans toutes les paroisses, cucz mivi.. ics jrasi.eui». i parole — ae 5 en pius, 4 ccui. la paroie.
Que tontes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimahles.,... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
L’occupation IiabituElle.
^ I Tim. IV, 15
« Occupe-toi de ces choses, donne-toi entièrement à elles, afin que tout le monde
voie tes progrès », disait saint Paul à Timothée
Quelles sont ces choses dont parle l’apôtre ? Elles se résument en un mot : la
piété; exerce-toi à la piété, avait-il dit
quelques versets plus haut. La piété, telle
doit donc être notre occupation la plus
sérieuse et la plus constante, afin d’y faire
des progrès et d’édifier nos frères. — Persévère dans ces choses, dit enfin saint Paul,
à la fin du chapitre, car, en faisant cela,
tu te sauveras toi-même et ceux qui
t’écoutent.
ij: :}:
De quoi s’occupent habituellement les
hommes? de choses pieuses, du salut de
leurs âmes? Hélas! non. Aujourd’hui comj
me autrefois l’un a une terre à aller voir,
l’autre, une ou plusieurs paires de bœufs à
essayer; celui-ci a épousé une femme: tous,
ou presque tous, un prétexte quelconque
pour se dispenser de répondre à l’invitation
du père de famille qui leur fait dire: « Venez, car tout est prêt ». — De quels progrès parle-t-on dans le monde? Du progrès des arts et des sciences; du progrès de
la civilisation et des lumières; mais des
progrès de la piété on n’en dit rien et on
n’a rien à en dire; car il semble, au contraire, que ce soit dans les voies de l’incrédulité, du matérialisme, de l’immoralité et
de la perdition, que la société actuelle se
hâte d’avancer.
Quand les enfants grandissent vite ou
ont beaucoup de succès dans leurs études,
on s’écrie qu’ils font des progrès étonnants.
De combien d’entre eux peut-on dire qu’ils
croissent en sagesse, en stature et en grâce
devant Dieu et devant les hommes? (Luc
II, 52). — Jésus est pourtant le modèle
dont petits et grands, enfants et hommes
faits, nous devons suivre attentivement les
traces, si nous voulons aller là où il est.
De quoi notre divin Maître est-il sans cesse
oçcupé? Des affaires de son Père (Luc II,
49). Eh bien! le Père de Jésus-Christ est
notre Dieu (Jean XX, 17); ses affaires doivent être les nôtres. Elles doivent passer
avant toute autre occupation. C’est une
dérision hypocrite que de dire au Seigneur:
« Ton règne vienne ! » et ne jamais rien faire
pour l'avancement de ce règne, de n’y
prendre aucun intérêt, de ne témoigner aucune sympathie réelle aux sociétés qui s’en
occupent particulièrement, d’ignorer leur
situation, peut-être même jusqu’à leur existence et à leur nom !
Le commandement qui était fait aux
Juifs (Deut. VI) s’adresse à plus forte raison aux chrétiens. Si méditer la loi de Dieu
devait être l’occupation habituelle ou continuelle des premiers, devons-nous faire
moins pour l’Evangile dont nous savons à
peine les premiers mots et dont les anges
mêmes ne peuvent pas voir le fond? La
promesse faite aux. Israélites, pour prix
de leur obéissance, était qu’ils vivraient
longtemps sur une terre découlant de lait
et de miel; la promesse faite aux chrétiens
fideles, est qu’ils vivent éternellement dans
le ciel à la droite de Dieu où il y a des
plaisirs pour jamais (Ps. XVI, ii)
■■ Jésus se tient à la porte de notre cœur
et y frappe. Il s’agit non de lui faire au
dehors quelques froides visites de politesse,
. comme cela ne nous arrive que trop souvent ;
mais de le recevoir intérieurement pour
qu’il vive en nous, pour qu’il soit avec
nous, soit que nous nous levions, soit que
nous dormions, soit que nous marchions,
que nous mangions ou que nous fassions
quelque autre chose. Notre occupation non
interrompue doit être de vivre de la vie
de Christ, de croître dans la connaissance
I ' et dans la force de Christ, jusqu’à ce que
1 nous ayons atteint la stature de Christ. —
Î1 faut, avant toutes choses, chercher le
V royaume de Dieu et sa justice ; après avoir
A
trouvé ce royaume, il faut y entrer; après
y être entré, il faut y avancer et ne s’arrêter que lorsque la nuit étant venue, il
n’y a plus moyen de travailler.
Est-ce là, cher lecteur, votre occupation
habituelle? Barth. Soulier.
Con'issioii Exécytive ili 1'^ Districl.
MM. les Présidents,
MM. les Membres des Consistoires.
Messieurs et chers Frères,
La Conférence de District se réunira, D.
V., le 26 mai à Pignerol, à 8 h. du matin
et durera jusqu’à 6 h. du soir. Vous n’ignorez pas que notre réunion devrait avoir lieu
à La Tour, ainsi que cela avait été décidé
il y a à peu près un an. Mais Tes raisons
qui nous ont engagés à nous réunir à Pignerol l’année dernière, sont encore celles
qui nous conseillent, sauf votre approbation; de choisir la même localité une seconde fois. Si l’horaire des trains de Turin,
de La Tour et de Pérouse ne subit pas
de modification d’ici au 36 mai, il nous
sera possible de «oms réunir tous dès 8 h.
du matin et de prolonger nos entretiens
jusqu’à 6 h. du soir, c. à d. jusqu’à l’épui.sement total de notre ordre du jour qui
vous sera communiqué ultérieurement. Il
n’est pas nécessaire de vous dire pourquoi
nous jugeons à propos de limiter la durée
de la Conférence: les difficultés matérielles
dans lesquelles nous continuons à nous dé. battre, plus que jamais, l’expliquent suffisamment.
La dernière Conférence de District n’ayant
pas fixé de sujet pour une étude spéciale,
nous vous en proposons un toujours actuel:
« Catéchumènes et Jeunesse -:), un double sujet si vous voulez, mais dont les deux parties s’enchaînent et se complètent mutuellement, à notre avis. Tous les membres de
la Conférence sont, comme nous, préoccupés de la fréparation de nos catéchumènes
et de Vavenir de notre jeunesse qui est
l’avenir de l’Eglise; tout le monde voudrait
une jeunesse moins légère, plus pure, plus
attachée à l’Eglise et aux œuvres de l’Eglise, plus forte contre les tentations: en
un mot, plus près de son Sauveur. Aussi
nous vous supplions, chers frères, de vous
préparer à cef entretien par la réflexion ©t
la prière.
Nous rappelons à ceux qui l’auraient oublié que la clôture des bilans des paroisses
doit être faite le 31 mai, et que les Rapports des Consistoires devront être aussi
complets, et surtout aussi précis que possible.
Pour que votre « Commission » soit en
mesure de résumer vos Rapports annuels
à l’usage de la Conférence, il est absolument
indispensable que vous les fassiez parvenir
au Président avant le 16 mai.
Veuillez agréer, messieurs et chers frères,
pour vous et pour vos Eglises, les salutations fraternelles de vos bien dévoués en
J ésus-Christ
Pignerol, le 24 avril 1921".
Les Membres de la Conimlsslon Exécutive;
L. Mabauda, pasteur, président
J. CoïssoN, professeur, vice-président
H. Teon senior, pasteur, secrétaire.
Toujours les mêmes.
« Dans ce /merveilleux paysage (Naples)
le peuple est réellement abruti et la religion avilie; elle n’est plus, comme à Rome, l’expression un peu enfantine d’un idéal
demeuré noble. Ici tout es^ grossier et Dieu
ne compte pour rien. Le peuple s’adresse
aux saints comme aux thaumaturges, uniquement pour obtenir quelque faveur. Il y
en a pour les voleurs et les femmes perdues... On ne peut se faire une idée de
cette dépravation ».
Ces paroles qu’Ernest Renan écrivait, il
y a un peu plus de soixante ans, nous revenaient à la mémoire en lisant le récit
qui leur donne un regaiii d’actualité, d’un
nouveau miracle de la « Madone » que quantité de journaux, et non des moindres, se
sont plu à insérer dernièrement dans leurs
colonnes. Voici le « fait ». Dans l’aprèsmidi du 12 courant, une femme affirma
d’avoir vu bouger les yeux et les paupières de la Madone du Rosaire, vénérée depuis tous les temps dans l’église de « Rosario di Pd.l3.zzo » à Naples. Il n’en fallut
pas davantage pour ^ue l’on criât aussitôt
au miracle et que toute la population du
« rione » fût en émoi. Il faut savoir que
ladite église avait été fermée récemment,
désaffectée et louée à un confiseur qui y
avait installé son laboratoire.
De là les protestations indignées des fidèles et la réouverture de l’église au culte
public, à la suite de l’intervention du Préfet. Le miracle (?) constaté par la bonne
femme s’est naturellement renouvelé et se
répète tous les jours; des milliers de personnes voient — ou croient voir, ce qui
revient au même — les yeux de la statue
se mouvoir dans leurs orbites, les paupières
se relever ou s’abaisser sur l’Enfaiit-Jésus
qu’elle tient dans ses bras, les prunelles
étinceler! Et s’il vous restait des doutes à
ce sujet, voici un « reporter » du Corriere
di Napoli qui, voulant se rendre compte du
phénomène, s’est faufilé au milieu de la
foule entassée dans lé sanctuaire, a vu, lui
d’abord sceptique, et en est ressorti convaincu « qu’il ne s’agi-t"pas d’un phénomène de suggestion collective ». Le moyen
de douter, après cela? D’ailleurs, faut-il
s’étormer que des gens soi-disant instruits
èt éclairés, voient bouger les yeux d’une
statue de bois dans la ville idolâtre par
excellence, où San Gennaro accomplit chaque année, à date fixe, et depuis des siè*c!es, des miracles bien autrement impfessionnants, auquel tout le monde — y compris le Duc d’Aoste — croit !
Et penser qu’il faudrait si peu dë chose
pour ouvrir les yeux et l’entendement de
ces foules superstitieuse.s ! Le truc des prê^ tres de la « Madone du Rosaire » n’a rien
de bien original: tous les fabricants de poupées articulées le pratiquent depuis longtemps, à la grande joie de nos fillettes.
Mais, trêve de plaisanteries ironiques. Le
sujet est sérieux, très sérieux même, et il
y a lieu de se demander si l’pn atteindra
jamais ces masses jé^iorantes et superstitieuses, fanatisées par des prêtres tout
aussi ignorants ou, qui pis est, de mauvaise foi ! A moins de cent mètres du « Rosario di Palazzo », si j’ai bonne mémoire,
une église évangélique s’ouvre tous les dimanches et plusieurs fois dans la semaine
— et cela depuis plus de quarante, ans —
à la prédication de l’Evangile. Une dizaine
au moins de salles d’Evangélisation.- ou
autres lieux de culte, où l’on prêche le pur
Evangile, sont disséminés dans là vaste
métropole, prêts à accueillir les assoiffés de
vérité. Mais les yeux sont demeurés fermés;
les masses qui grouillent dans les rues et
les « vicoli », dominées par le prêtre, n’ont
jamais franchi le seuil de nos modestes
temples, ni entendu les appels d’un de nos
prédicateurs. Nos populations du Midi sont
demeurées payennes, souverainement \ndiffé rentes ou hostiles à tout ce qui ne
s’adresse pas à leurs sens, absolument incapables de s’élever à la conception d’un
Dieu Esprit, d’une Divinité qu’on ne leur
présenterait pas sous la forme d’une « image
taillée », sculptée ou peinte. Le culte de
Marie, le plus fructueux, y est exploité sur
une très vaste échelle, ainsi que les plus
primitives superstitions, par des prêtres
sans conscience, ces nouveaux augures, qui
eux non plus ne sauraient se regarder mutuellement en face sans sourire de pitié
pour la bêtise humaine.
\ Et la haute prélature, plus éclairée, mais
tout aussi soucieuse des intérêts de la
■ boutique, « laisse faire » pour ne pas troubler les consciences des faibles, disent-ils;
mais, réellement, de crainte de voir diminuer les « chalands », ...si les yeux venaient
tout à coup à s’ouvrir.
Quelle tâche iminense, formidable pour
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les ouvriers de l’Evangélisation et comme
ils sont en droit de compter sur la sympathie et les prières de l’Eglise I j. c.
EPHEMERIDES VAUDOISES.
— 1631 —
Mort d'Octavie Billonr-Solaro.
On connaît la noble histoire des cinq
frères Solaro, seigneurs de Villanova, Caraglio et autres fiefs, qui renoncèrent à tous
leurs biens, et même aux grands privilèges
de la noblesse, plutôt que de renoncer à
la foi évangélique. L’im d’eux, Jean Baptiste, l’auteur des Mémoires qui nous ont
transmis leur douloureuse épopée, avait
épousé Madeleine Farina, noble et vaiÙante
réfugiée de Coni. Ces époux se retirèrent
à Bobi, où ils élevèrent leur famille. Un de j
fleurs fils, Valère, épris d’une jeune vaudoise de S. Martin, l’épousa, quoique le
synùic l’en dissuadât, craignant les conséquences d’une telle mésalliance. Sa mère,
demeurée veùve, vint se fixer à la Tour,
et la béauté et les vertus de sa filleOctavie
lui valurent une demande en mariage de
la part d’un des seigneurs de la vaUée,
Georges Percival Billour. Beau et chevaler
resque, riche, instruit, ce seigneur assistait
parfois au culte vaudois et professait oU^vërtement de croire à la justification par
la foi et non par les œuvres.
Flattées de ce choix, les deux 'dames
hésitaient cependant, en pensant à tout ce
qu’elles avaient sacrifié pour leur foi, que
la jexme fille risquait de mettre en péril.'
Le comte donna à entendre que cette Union
pourrait être pour le bien des Vallées et
procurer à la noble famille déchue la restitution de ses fieffs. Elles s’en ouvrirent au
pasteur de la Tour, l’historien Pierre Gilles,
qui chercha à les dissuader en leur rappelant combien ces seigneurs avaient toujours
été hostiles à l’Evangile. Mais la voix commune dit, avec raison, que, lorsqu’une jeune
fille demande conseil pour se marier, elle
sous-entend: Conseille-moi, mais ne me déconseille pas. Octavie céda aux instances
du comte Billour, tout en déclarant à son
pasteur qu’elle était résolue à demeurer
fidèle à l’Evangile et à en faire une profession ouverte, même au péril de sa vie.
Sa mère et ses frères lui constituèrent en
dot, le ¿0 août 1608,1200 écus de 8 florins.
Mais le jour où la gracieuse épouse franchit,
fêtée, le seuil du somptueux palais de StGeorges, dans la plaine de S. Jean, fut le
dernier jour heureux de sa vie.
Quoique son mari n’eût jamais cessé de
l’aimer et de l’honorer, il ne lui permit pas
une seule fois d’assister au culte de son
peuple; il lui enleva même son psautier
et tout autre livre de piété, qu’elle devait
se borner à lire en cachette, lors des absences de son seigneur et maître. L’obstination de celui-ci à parler avec hostilité des
croyances réformées et la constance de sa
femme à les défendre, les enjpêcha de jouir
des joies de la famille, et Octavie contracta
une maladie de langueur, dont l’unique
remède aurait été précisément celui qui
lui fut toujours défendu inexorablement: la
liberté d’adorer Dieu dans Son temple avec
ses frères en la foi. L’infortunée jeune
femme succomba prématurément, en 1621,
sans avoir cessé, jusqu’à son dernier jour,
de protester de son attachement au pur
Evangile.
Lé^ouvenir mélancolique de l’épouse,
que SOT fanatisme avait fait descendre au
tombeau, pesa sans doute sur le cœur et
la conscience de Georges JBillour, qui ne
lui survécut que quelques mois et mourut
en 1622. J. J. I
COURRIER ANGLO-AMERICAIN.
Lloyd George, très habile homme, se manifeste toujours de plus en plus corainie
un opportuniste; de radical qu’il était, le
voilà chef des conservateurs. Dans la formation de son nouveau ministère, il n’a
pas hésité à désigner Lord Edmond Talbot
comme vice-roi d’Irlande. C’est lapreniièTe
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fois qu’un catholique romain occupe cette
place importante. Les Eglises protestantes
en corps Ont fait appel à Lloyd George
afin qu’ôn rétablisse la paix en Irlande
et qu’on rappelle les 80.000 soldats qui se
trouvent dans cette île. La Commission des
Etats-Unis composée de 100 personnes,
ayant pour but de faire une enquête en
Irlande, n’a consulté que les Sinn Feiners
et donne tort au gouvernement anglais.
L’ambassadeur anglais aux Etats-Unis proteste contre une telle enquête partiale et
qui est loin de présenter la vérité.
L’évêque de l’Eglise réformée épiscopale, le Dr. Eldridge, viént de mourir, en
se rendant en Afrique pour inspecter les
Eglises.
— Le Dr. Gore, jadis évêque anglican,
s’est mis à la tête d’une croisade ayant
pour but de rapprocher les Eglises, en ce
qui a trait aux ceuVres sociales. Tout serait bien si nous ne connaissions les sympathies du Dr. Gore pour Rome; c’est une
autre manœuvre pour un but qui n’est pas
le nôtre.
— M. Churchill, pendant son séjour à
Jérusalem, a reçu une députation arabe
se plaignant de l’imniigration juive. lia
répondu qu’on ne pouvait pas l’empêcher,
mais d’autre part, il a fort recommandé
aux Juifs de n’être hostiles ni aux chrétiens
ni aux Arabes musulmans. PeUt-on compter
sur les Juifs qui sont les colonnes du bolchévisme et, en grande partie, la ruine de
l’Allemagne, la cause du désastre mondial?
—.Le Gouvernement anglais a à son
service 365.707 employés; nous ne sommes
donc pas les seuls â déplorer cette plaie
qui se propage avec ime grande rapidité;
quelle fiche de consolation!
— On organise en Amérique un Comité,
sous la direction de M. Rooswelt, pour rappeler l’acte de l’ex-président Wilson en fondant la ligue des Nations. Un prix sera
accordé à celui qui aura le mieux travaillé
dans ce sens.
:— Le Dr. Parks de New York, épiscopal,
vient de prononcer deux discours, qui ont
produit une profonde impression, à propos
de l’invasion du Romanisme qui se propose la domination dans les affaires et
surtout le désir de faire éclater une guerre
entre les Etats-Unis et l’Angleterre. Le but
est clair: ces deux peuples s’écrasant réciproquement c’est la dégringolade du protestantisme et la victoire du papisme ! But
diabolique, sans doute, et qui aurait les
plus désastreuses conséquences.
— AExeter, Angleterre, toutes les Eglises
se sont rendues en corps à la Guild Hall
pour demander à Dieu son intervention
dans ces temps calamiteux. La grève, en
effet, est un spectre effrayant! Nous sommes heureux d’apprendre que, grâce aux
prières, au bon vouloir des propriétaires, à
la fermeté de la nation et à l’habileté de
Lloyd George, l’Angleterre a pu se soustraire à un nouveau désastre. Les pertes
en argent se calculent par milliards !
— En Amérique la baisse des prix s’accentue avec une grande rapidité, et nous
voudrions qu’il en fût bientôt ainsi au
milieu de nous.
^ L’année 1919 n’avait donné aux Eglises
protestantes qu’un gain net de 44.000 personnes; le 1920, par contre, élève ce nombre
à 667.007 membres. Les Méthodistes sont
à la tête avec un gain de 237.127; viennent ensuite les Baptistes avec 129.283 ;
les Luthériens avec 31.389; les Presbytériens 43.031; les Romains vantent un gain
de 151.000 sur 15 millions de membres.
En tenant compte que l’immigration est
presque totalement romaine, il est étonnant
que'leur nombre ne soit pas plus considérable. C. A. Tron.
CORRESPONDANCE.
Monsieur le Rédactêur,
Je butine de temps à autre dans divers
journaux, qui me tombent sous la main.
Aujourd’hui, un ami m’a passé le Témoig« âge
du 2 Mars, et dans l’article de fond, je
trouve une réponse claire à de graves préoccupations actuelles pour le protestantisme
français, et non moins de saison pour notre
Eglise Vaudoise me semble-t-il.
Je voudrais, ainsi que vous en exprimez
le vœux dans le dernier N° de V Echo, que
notre feuille en fût revenue à son ancien
format, et que sans autre vous puissiez
transcrire pour vos lecteurs ces pages qui
^n valent la peine et que je ne puis que
résumer brièvement.
Parlant d’un article de VEspérance, organe des Unions chrétiennes françaises de
jeunes gens, au sujet de la condamnation
papale des Y. M.C.A., ce journal concluait
ainsi:
« Cette condamnation nous prouve une
fois de plus la nécessité d’être vrais, d’affirmer clairement ce que nous sommes, et
de ne pas nous laisser aller à certaines
illusions d’œcuménisme». Chemin faisant
l’auteur de l’article cherche' à laver les
Unions du reproche papal, de viser à
« corrompre l’intégrité de la foi,catholique
et à arracher les enfants à l’église mère ».
Alors même, dit le journal unioniste, qu’il
les croit erronées, le protestantisme respecte trop les 'convictions religieuses d’autrui, pour s’amuser à jeter le trouble dans
' l’âme d’un catholique sincère qui est satisfait des dogmes et des pratiques de sa
religion, et qui y trouve la force de mener
une vie « droite et pure ».
«En vérité!, s’écrie le Témoignage, que
penseriez-vous de cela, Luther et Calvin,
vous qui vous êtes amusés à jeter le
trouble dans l’âme de vos contemporains?
Et comme vous voilà habillés par un de
vos fils spirituels I — C’est bien un principe général que l’on entend poser ici, et
un piincipe tellement faux et dangereux
qu’il appelle ime protestation. Cette erreur
repose sur une idée avouée ou non que la
vérité, et la vérité chrétienne notamment,
est chose toute relative... La question de
l’utile a remplacé celle du vrai: « votre
religion vous rend-eUe les services que vous
attendez d’elle? Gardez-la, si elle n’est pas
la meilleure au sens absolu — et d’ailleurs
qui le sait ? — du moins elle est bonne
pour vous ».
«Or cette attitude a un nom: c’est le
scepticisme. D’une nîànière générale on ne
se trompera pas en posant cette affirmation : telle doctrine, telle vie. Le scepticisme
doctrinal n’est pas de mise quand on ne
veut pas aller jusqu’au scepticisme moral.
Pour nous, nous croyons qu’il y a une
vérité absolue, et que le christianisme n’est
rien s’il n’est cette vérité là. — Dès lors
le respect des convictions religieuses d’autrui, c’est à dire le respect de l’erreur, est
un non sens pour qui a la certitude de
posséder dans l’Evangile la vérité sur la
question vitale du salut. « Il n’y a pas de
charité à avoir pour les idées », a dit Vinet.
Ce que nous respectons, par contre, c’est
l’âme qui porte ces convictions erronées,
et c’est Ce respect qui dictera notre conduite. Par respect pour cette âme, nous
qui croyons que l’on n’est pas sauvé par
une vie « droite et pUre », mais uniquement
par la foi en Jésus-Christ, nous nous efforcerons précisément de la troubler salutairement..., nous nous appliquerons à
construire, plus qu’à démolir, et laissant
de côté les polémiques blessantes, nous
nous fierons surtout à la puissance de la
vérité évangélique, pour faire peu à peu
la lumière et y dissiper l’erreur. Voilà
le devoir. Mais quant à ne pas y jeter le
trouble, bien au contraire; car ce trouble
- est le chemin nécessaire pour arriver à la
paix qui n’est pas fondée sur l’illusion, et
qui au jour de l’épreuve subsistera ».
Tout cet article dont ce résumé ne donne
qu’une idée bien incomplète mérite d’être
médité ; c’est le clairon qui sonne le reveil,
puis le rassemblement, Vattenta, le garde
à vous! aux jeunes recrues. — Jeunes Vaudois, prenons garde! pour nous aussi la
belle largeur dont nous nous vantons ne
frisera-t-elle pas la défaillance à nos principes séculaires les plus sacrés ?... Que
signifie dès lors ce mariage de la peqsée
chrétienne avec tant de scepticisme? Scepticisme dogmatique, soit, dites-vous, mais
non pas moral. Fort bien, mais oubliezvouè, dit encore le Témoignage, qu’il y a
des doctrines qui endorment la conscience,
ou qui la faussent, et ne sentez-vous pas
que l’éducation et la morale procèdertt
d’une doctrine bien déterminée, et y sont
indissolublement liées? Ne voyez-vous pas
que de ce fait il se creuse un fossé entre
votre conception de la vie et celle de vos
pères. Je n’en veux qu’un exemple: Que
signifient tous ces nombreux mariages mixtes que vous contractez de gaîté de cœur,
et qui pour nos ancêtres eussent été l’abomination qui cause la désolation; mariages
qui, par leur fréquence, et dans tous les
milieux, bientôt semblent nous laisser indifférents. — Eh oui ! dites-vous, plus demômeries, plus de piétisme étroit, comme le
chemin dont parle Jésus. Place à la largeur! place à la jeunesse d’après guerre,
place à l’américanisme de mauvais aloi !...
Vos aînés, vos pères et mères, têtes bais?
sées, larmes aux yeux, atteints au cœur...
voient votre cortège passer, et le vieux
clairon, loin, là-haut, tout seul sur la cime,
jette ses notes toujours plus stridentes,
que vous n’entendez déjà plus que faiblement, notes répercutées encore par «l’Echo»:
Jeunesse! Garde à vous!... Que Dieu vous
garde ! X.
Société des Missions Evanoéiiques de Paris
102, Boulevard Arago.
Extraits cPune lettre-circulaire de MM.
Jean Bianquis et D. Couve, Directeurs.
« Le Comité des Missions, dans sa séance
du ir Avril, a clos les comptes de l’exercice 1920-1921. Sur une dépense totale de
1.730.000 francs, la plus forte que nous
ayons jamais enregistrée, le Comité a constaté un déficit de 369.000 francs. Si élevé
que puisse ■ paraître ce chiffre, il y a lieu
d’être reconnaissants pour les encouragements reçus ;..
«... En vue d’une extinction rapide de ce
\ déficit, le Comité a décidé d’en répartir la
charge aussi équitablement que possible
entre nos différents groupes de souscripteurs dans ime proportion de 318* pour
Paris, 318 pour les départements de la
Frace, i^8. pour la Suisse, et un huitième
pour les autres pays étrangers (Angleterre,
Hollande, Italie) ».
Nous voilà, protestants d’Italie, avec
une dette à régler au plutôt ». A combien
s’élèvera-t-elle ?... Un huitième du déficit
total est égal à 46.125 frs., et en se basant
sur les dons de l’exercice 1919-1920, « cela
constitue pour l’Italie une somme d’environ
2.000 (deux milles frs.) »; somme facile à
trouver avec un peu de bonne volonté. Et
pour ne pas laisser indûment les dettes
traîner en longueur, voici s’annonçant un
don anonyme de 200 frs. ; il ne reste plus
que 1800 frs.
NB. Les dons peuvent être versés : à
MM. Pellegrini et Moris, banquiers, à Turin;
à MM. les Pasteurs, ou au soussigné
A. Lageabd.
Torre Pellice, 25 Avril 1921.
CHRONIQUE VAUDOISE.
La FÊTE DE CHANT des Chorales
aura lieu, D. V., à La Tour (Maison Vaudoise) Dimanche T Mai, à 2 1)2 heures.
Les membres des Chorales qui y prendront part sont priés de se trouver à
Maison Vaudoise dès 2 h. 15.
Le public est chaleureusement invité à
assister à cette fête, en se procurant les
billets d’entrée au prix de L. 1.
Eugène Revel
Président de la Commission du Chant Sacré.
Le Vingt-troisième Rapport du Refuge F. oi
Charles-Albert résume en deux feuilles seulement toute l’activité de la bienfaisante
institution du le» janvier au 31 déc. 1920.
Plusieurs nouveaux lits sont fondés dans
le courant de l’année, ceux de Carlo Ribet,
Ernest Turin, Jules Blanc, Vaudois des
Etats-Unis, entre autres. Malgré la cherté
des vivres, qui a porté les dépenses courantes de 1 exercice à 60.000 lires, l’année
a été bonne au point de vue financier,
grâce à la générosité des amis de l’œuvre.
Des 134.000 lires environ figurant aux entrées de l’année, plus de 80.000 nous viennent de la Suisse, dont la générosité à
l’égard de l’institution semble inépuisable.
« Le Refuge a hébergé 83 malades en
I920 »; il y en avait 57 au i» janvier; 26
sont admis dans le courant de l’année;
les 14 morts et les 13 départs réduisent le
nombre des malades à 56 au 31 décembre.
Il y a parmi ces malades « beaucoup d’arthritique, d’hémiplégiques, de tuberculeux,
de cardiopathes, d’idiots, constituant im
ensemble de misères et de souffrances bien
fait pour exciter la pitié ».
OPINIONS.
Nous avons lu que pendant la guerre tel
fabricant d’obus mal calibrés, obus qui
faisaient sauter à la fois canons et artilleurs, gagnait un quart de million par jour;
qu’il y a deux ans, un importateur a gagné cinq millions dans sa journée sur une
seule affaire de figues, par la complaisance
ou l’aveuglement du Ravitaillement; que
plusieurs millions ont été rafiés sur les sucres par une sinistre bande, qui a pu, au
moyen du retard habile d’une dépêche ministérielle, acheter à la Réunion à 48 francs
les 100 kilos, pour revendre 72 francs à
l’Etat, et .enfin qu’une vingtaine de financiers de la Haute Banque française n’hési- ■
tent pas à rémunérer leurs fonctions par
plus d’un million annuel chacun, et cela,
quand nos finances publiques et privées
sont dans l’état que vous savez.
Aussi longtemps que les classes dirigeantes agiront ainsi, personne n’aura le droit
de condamner les exigences, même exagé‘ rées, des ouvriers.
Aux riches, nous redisons la parole de
Tolstoï:
« Avant de faire le bien, il faut cesser de
faire le mal. Si l’on veut secourir les hommes, il faut, avant tout, cesser de les ex-'
ploiter ».
Et aux prolétaires;, nous rappelons l’avertissement de M. Vandervelde:
« On ne conquiert pas le monde avec
des ignorants, des incapables, des ivrognes
et des joueurs, esclaves de leurs vicés. Si
les travailleurs triomphaient sans avoir accompli les évolutions morales qui sont indispensables, leur règne serait abominable
et le monde serait replongé dans des souf
frances, des brutalités, et des injustices aussi ;
grandes qué celles du présent ».
.{L’Evangéliste). En. Goonelle.
Nouvelles Religieuses.
SUISSE. Cela se passe dans une école '
pubhque du Canton de Fribourg. Les instituteurs ont donné, au cours de cet hiver,
des leçons sur là Réformation.Us avaient
reçu l’ordre de renvoyer leurs élèves protestants, qui ne devaient pas entendre cette
leçon. Un de ces messieurs préféra humilier
devant sa classe ses élèves protestants avant
de les renvoyer. « Nous avons, dit-il, deux
protestants dans cette classe : vous les connaissez; ce sont X et Y. Je vais raconter
le début de la Réformation, après quoi ces
deux élèves quitteront la classe. Voici comnient la Réforme a commencé: Le pape
trouva, dans les trésors de Saint-Pierre, des
indulgences qu’il fit vendre pour le salut
des âmes. En Suisse quelques prêtres furent chargés de cette vente. Or, le curé de
Claris, U. Zwingli, mécontent de n’avoir
pas été chargé de cette vente et voyant lui
échapper de beaux bénéfices, se révolta et
fit la Réforme.
« X et Y, levez-vous. Racontez la suite ».
Silence des deux petits protestants. Après
quelques mots de raillerie sur la foi de ces
enfants et de leurs parents, M, l’instituteur
les renvoya en leur déclarant que ce qu’il
allait raconter ne les regardait pas. Il défendit aux camarades de raconter'cette leçon. Quand les deux protestants revinrent
à l’école, l’après-midi, ils furent reçus par
les quolibets de leurs camarades, dont les
plus doux étaient « maudits de Dieu ».
Un fait du même genre s’est produit encore dans Une autre école du Canton de
Fribourg. La Constitution Fédérale n’ordonne-t-elle pas la neutralité scolaire ?
Peut-être pas dans le Canton de Fribourg.
— Voici un autre fait: C’est une fillette
de 8 ans: elle va faire sa première communion dans une Eglise catholique de Lausanne. Une dame de son voisinage, qui s’intéresse à cette petite orpheline, lui parle**
de la confirmation, le jour des Rameaux.
— Oh ! lés protestants, déclaré la fillette, ■
je les déteste !
— Mais, ma chère petite, J ésus nous
ordonne d’aimer tout le monde !
— Non, pas les protestants!
— Et ton grand-père et ta grand’mère
qui sont protestants: tu ne les aime pas?
—■ Non, je les déteste: je dois les détesterI
(Du Semeur Vaudois). M. ’
L’exemple de Florence Nightingale.
Dans les annales de la bonté et du dé
vouement, Florence Nightingale tient um
des premières places. L’école d’infirmièn
qu’elle fonda à l’hôpital Saint-Thomas dé
Londres porte son nom. Une seule autre]
école, dans le monde entier, a été autorisée '!
à se mettre sous l’égide de la « Dame à la
lampe ». C’est l’école de Bordeaux, à laquelle M. Charles Morris consacre une étude
qui paraît aux éditions de La Nouvelle
Revue, 80 - rue Taitbout - Paris.
M. Charles D. Morris raconte avec beau--)
coup d’éloquence les efforts de la doctoresse Anna Hamilton qui fonda l’école en
X901; en 1918 la Croix-Rouge Américaine
donna son aide à l’école et invita Mlle Hamilton à se rendre en Amérique, C’est au
cours de ce voyage qu’il fut décidé que le
Mémorial qu’on voulait ériger en souvenir
des deux cent quatre-vingt-quatre nunses
américaines qui ont succombé pendant la
guerre, se ferait en construisant l’École
Florence Nightingale, en France, où ont été
ensevelies cent et une nurses de l’armée américaine.
Abonnements payés.
Suore Asilo Evangelico, Milano —Vaidata
li., Arenzano — Ferreri C. M., Roma — Billour P. A., Piani di Vallecrosia — Pons H.,
Genova — J-’ Roma — Genre-Bert,
Colonia S. Gustavo — Pons Ph., Perosa Ar- ,
gentina — Bounous G., Pramollo — Peyro-,
nel cav. D., Pomaretto — Bounous L., RP'"
claretto — Bounous M., San Germano —^
Sappé M., Bobbio Pellice — Cardon R. ved.
Rostagno, Prarostino — Cardon J., Td.
ToUrn A., Rorà .— Waudflus-Talmon, Aigle
(1922) — Pascal J., Nice.
J. BokNET, Rédacteur-Responsable.
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