1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNKMENT PAR AN
Italie . , . . I,, 3
Tous les pays de TUnion
de poste ... » 6
Amérique ... * 9
On s'abonne :
Pour ï'Intérienr chez MM. les
pasteurs et les libraires de
Torre Felliee.
Four r/t’jT/^r/curau Bureau d’Administration.
Æn. 9.
Un ou plttsi'enV.s niûdis sépa
I rés, damjdndés, avant le tira^e 10 o'ehli''.x^li:uçnn.
A niionoes: oeuCimes paf li {i ne.
Les envois d'arg'a'iit s«
lellve l’^i.'uuuuaniir'e ou pat
mandiiis sur le Bureau de i'e*
yosa Argenlina.
Pour la RÉl>ACTiON s’adreBaer
ainsi; A la tiireivion du Témoin,
Fomaretto fFînerolo). lialie.
Four FADMINISTUATION. adresser ainsi: A rAdmhiiatratioiivdu
Témoin, Fomaretto (.FineroloJ
Italie.
IL
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
!'(»»,s i/i«’ .'ifit-ez féiiiüins. AC'i'KS 1, 8.
JSiOiixmaix'e.
i2(l Février. Les'pauvres cl la inendicitc.
— J.a Ginevra italiana. — Correspondance,
— Que sëra-ce dé ce petit enfant? — Jean
haplisle Savarese. — Noiicelles reliÿieases.
vi- Mviré'polUifHeri-*^‘^ximTK,à.
Suivant la vérilè avec la cliariU. IGi-U- iv, lî>
I^évï*ier*
TES PADÏMS El LA lEilClTl
r i:i:
,
.Nous jsomraes de ceux qui
croient que l’aisance générale a
fait d’incontestables progrès. Ceux
qui connaissent la société du
inoyen-àge, voire même du siècle
diîrnier, et la comparent à celle de
nos jours constatent avec joie qu’il
y a une amélioration sensible à
tous égards. L’homme moderne
est mieux logé, mieux vêtu et
mieux nourri,; il produit avec
moins de fatigue les choses nécessaires à son existence. Ce n’e.st
pas que nous naissions meilleurs
ou plus intelligents que nos aïeux,
ou que la nature soit plus clémente et plus féconde. Mais nous
avons une supéridrité sur nos ancêtres , nous savons beaucoup de
choses qu’ils JgtjpxiÿajdivLes'prbgrès de l'industrie et del’ag'riè,biture nous permettent de tîr^er^^^e
la nature des ressources plu’s.|i|>,qni
dantes pour satisfaire nos besoins.
Les machines qui représentent,
en Europe seulement, le travail
de cent millions d’ouvriers, produisent beaucoup et consomment
peu..
Malgré ces résultats, il reste
toujours bien des misères. Les
caïuses qui les produisent sont
nombreuses selon les lieux et les
personnes. L'imprévoyance des ouvriers qui les porte vivre au
jour le jour, sans épargner pour
les temps de crise et de stagnation
est une cause de misère, surtout
dans les grands centres industriels. L’imapacilé au travail et
les infirmités nous donnent aussi
un grand nombre de pauvres, sans
2
,66.
parler de ceux que la paresse,
rivrognerie, la gourmandise ou
tel autre vice, ont rendus incapables de tout travail rémunérateur.
Le chrétien n’est point insensible en présence de tant de maux.
Son désir, comme son devoir sera
de rechercher, dans un esprit de
justice et d’amour, d’amoindrir,
si ce n’est de supprimer, les souffrances du pauvre.
Nous réservant de dire une autre
fois ce que, selon nous, il y aurait
à faire pour venir en aide, d’une
manière efïicace, aux pauvres de
nos paroisses vaudoises, commençons aujourd’hui par déclarer
franchement ce que nous pensons
de l’aumône accordée indistinctement à tous les mendiants.
'‘Cette manière de soulager les
misères n’est ni raisonnable, ni
juste, nb*efficace. Vous donnez
votre pain à des gens qui, souvent, n'en ont nul besoin et vous
laissez périr le véritable pauvre
qu'i no fait pas métier de sa pauvreté.
L'expérience a montré que l’aumône accordée au mendiant rend
celui-ci toujours plus exigeant et
toujours moins disposé aü travail.
Le vrai secours doit non seulement soulager, mais relever celui
qui le reçoit. L’aumône, telle
qu’elle est pratiquée chez nous,
fait de la mendicité un état, une
profession, qui tue toute dignité
et toute activité chez celui qui
s'y voue. Aussi avons-nous des
familles où l’on se fait gloire de
mendier son pain de père en fils.
Ceux qui favorisent 3e pareilles
immoralités n’en sont-ils pas les
complices dans une certaine mesure*
Nous n’ignorons pas que les
mendiants aiment sortir du milieu où ils sont bien connus, afin
d’exercer avec profit leur coupable
industrie. Afin de mettre ordre à
ce vagabondage et ne plus permettre que nos hameaux et nos
villages soient parcourus régulièrement par ces hordes de fainéants,
qui exploitent à leur aise nos populations, nous invoquons .d’abord
des autorités civiles qu’elles fassent observer les règlements à cet
endroit. Il faut que chaque Commune maintienne ses pauvres. Chacun est bien connu dans son petit
pays et les vraies misères seront
secourues comme elles le méritent. Quant au mendiant de son
état, s’il ne lui est plus permis
de courir le monde ..et que ceux
qui le connaisseut pour vicieux ,
lui refusant aide et secou.rs, l’auront contraint de travailler... pour
manger, ce sera tant mieux pour
lui et pour nous.
Nous avons eu ici des mendiáñts
patentés, à ce que des personnes
bien placées pour le savoir nous
assurent, de par l’autorité supérieure ! Ces porteurs de plaques
viennent se placer à votre porte
un jour de marché, ou devant
votre temple le dimanche matin
et, criant à tue-tête, se moquent
encore de vous si vous leur rappelez qu’il y a d’autres places
dans le monde pour exercer leur
métier. Est-ce possible qu’un magistrat, fût-ce même un souspréfet, ait le droit de m’imposer
un tel voisinage?
3
,vn.
Quoiqu’il eu soit, je dis, à tous
les Viuidois: voulez-vous que cette
plaie de la mendicité cesse? refusez votre aumône aux gens venant d’on ne sait où ; et portez
vos secours aux pauvres qui sont
à votre porte et pour qui Dieu
attend de vous une assistance quotidienne, joyeuse et suffisante.
J. P. Poxs.
La Ginevra Italiana
/'Voir lex numéros 7 el SJ.
III.
Los lecteurs du Témoin nous sont
sans doute reconnaissants d’avoir reproduit dans nos colonnes des fragments aussi étendus de l’article de
M“' Dc-Amicis. Si nous n’écoulions que
noire désir de les satisfaire, nous
continuerions comme nous avons commencé; mais il y aurait là une véritable indélicatesse vis-à-vis de l’auteur
et des éditeurs du livre Alh Porte
d’Ilalia, qui est sous presse, et qui
contiendra n la Ginevra Italiana » et
«le Terrriopili Valdesi; « il y aurait
même une flagrante usurpation de
leurs droits. Un ami, dans le jugement
duquel nous plaçons la confiance la
plus implicite, nous écrivait à ce
sujet: «.Je me suis demandé si, au
point de vue de la propriété littéraire,
De-Amicis n’aurait pas déjà à se plaindre du Témoin et de Vitalia Evangelica. Admettons qu’il ait à s’en plaindre, nous sommes assurés qu’il ne
nous le dira pas ; il nous donnera
par là une nouvelle preuve de sa
bienveillance; il comprendra d’ailleurs le désir au quel nous avons cédé
de porler *au plus vite à la connaissance de nos ccM’eligionnaircs ces pages
qui seront bientôt écrites, pour ne
s’en elfacer jamais, sur les tablettes
de leurs cœurs. — H y a une autre
raison aussi pour laquelle nous avons
cru devoir clore nos citations.
Il est évident, en elTet, que tout bon
Vaudois aura à cœur de lire le nouveau volume à peine il sera sorti de
presse. Que M'' De-Amicis au retour
de son voyage d’Amérique revienne
chez nous, qu’il parcoure nos Vallées,
de Saint-Jean à Bobi et de Prarustin à
Praly, et il trouvera partout son livre,
ici sur les rayons d’une bibliothèque
paroissiale, là sur l’étagère d’une
école, ailleurs encore sur ces petites
planchettes où nos familles pauvres
déposent tous leurs tiésors littéraires,
à savoir la Bible, le psautier, un
catéchisme, une histoire des Vaudois
de Miislon ou de Monastier, ou une vie
du générai Beckwith. Quand à son nom
il ne l’enlendra prononcer qu’avec
une vive alfeclion et une profonde
reconnaissance.
Et comment n’aimerail-on pas celui
qui a consacré son talent, qui a dépensé ses forces, qui plus d’une fois
a prolongé ses veilles jusque bien au
delà do minuit « për tournene a büLé
a l’onor dël mond; » dans notre chère
patrie, que nous ne demandons qu’à
aimer, à la prospérité de laquelle nous
ne demandons qu’à nous consacrer
tout entiers, mais dont nous voudrions aussi être estimés et aimés!
n. M.
(!Parrc0|)onbimcc
Bùle, le 20 fOvrii’r 188b
Cher el honoré M. Laniarel,
Je ne suis ici que depuis quelques
jours, j’ai toutefois pu m’apercevoir
déjà que vous y avez des connaissances et des amis.
Deux nouvelles pourront peut-être
iiUcresscr les lecteurs du Témoin.
Hier à 7 h. du soir dans une splendide salie de conférences, un pasleiir
D’Ai 'govie M. liai)ri intéressa pendant
une bonne heure un auditoire d’aumoins 1600 personnes en lui parlant
de la rentrée des Vaudois dans leurs
Vallées, sous la conduite de leur pasleur cl colonel II. Arnaud. C’était
4
------- 68 .
bien, pour moi, le cas de dire que
j’entendais des sons, mais ne comprenais absolument rien; tonterois
ceux qui étaient plus heureux que
moi me firent part des impressions
extrêmement favorables qu’ils ont
reçues de ce discours. Au reste le
silence parfait qui régnait au sein de
cette magnifique assemblée, et les
fronts courroucés des auditeur.s au
moindre bruit que les portes d’entrée
faisaient parfois, me prouvaient bien
que le sujet et la manière de le traiter
allaient droit au cœur de la trèsgrande majorité des présents. Il est
assez curieux que le sympathique
orateur sans, je crois, s’en douter,
ait choisi pour sa conféi'ence à Bâle
le 17 février, jour si beau dans nos
Vallées, si heureux pour nos chers
enfants, et .si mémorable pour tout
bon Vaudois.
M. llauri est grand, brun, le front
élevé, il a la parole facile puisque
sans notes et sans une seconde d’iiésitation il a pu, pendant une heure
entière, intéresser son nombreux auditoire. Il a la voix assez puissante
pour que , sans efforts , elle pût
alir ce local capable de contenir
personnes.
Parmi les amis qui se trouvaient
h droite et à gauche du conférencier
je ne ferai que mentionner le vieux
et vénérable docl. J. Riggenbacli professeur et un de nos amis dévoués
M. Th. Sarasin-Biseboff.
Ce soir, mercredi 20 février, dans
une antre salle du même bâtiment
une autre agréable soirée était procurée aux amis des Vallées et de
notre évangélisation par la pi'ésence
de M. Pons de Naples, qui fit connaître en deux mois l’étal actuel de
notre mission en Italie et parla ensuite
pendant une heure, et 20 minutes
sur nos frères récemment découverts
dans la Calabre-Cilra. Décidément la
langue française ri’csl pas du goût
des Bâlois; toutefois les cent personnes qui ont assisté ce soir à celte
réunion n’ont pu qu’en être vivement
intéressées et emporter citez eux, avec
leurs bourses moins remplies, de
bons souvenirs de notre église et de
notre mission.
J’apprends que la colleclc a été
bonne; 111. Bernus paslcnr de l’église
française de Bâle, ouvrit la séance'^par
la prière et quelques paroles d’introduction. Ce même pasteur, à la fin,
invita très amicalement M, Pons à
ne pas trop tarder de rendre à Bâle
une antre vi.si(o.
Volve dévoué
P. Gay eand. tiiéol.
Que sera-ce
de ce petit enfant?
Lorsqu’un ebovreau paraît à la lumière de ce monde, l’on n’a pas
grande réflexion à faire sur ce qu’il
sera. Dans peu de jours ou en peu
de semaines, la gracieuse petite bêle
sera égorgée, on bien on la laissera
devenir clièvre on bouc. Dans la vio
animale, l’individu n’a que peu d’importance: il naît, on le lue, rarement
on le laisse mourir de mort naturelle,
et tout est fini. Il en est aiilremenl
de l’homme, son existence ne .se renferme pas dans le monde présent, sa
naissance n’est pas uniquemcnli’alTairc
de la chair et du sang, sa mort n’est
pas la fin de son existence, car son
âme ne .se répand pas on lie se corrompt pas avec son sang, mais elle
est le retour de l’esprit à Dieu. Sa
vie n’est pas uniquement terrestre,
elle vient de Dieu, elle es) en Dieu,
et rclonrne à Dieu.
Il y a dans la naissance d’un enfanl,
un problème_ bien difficile à définir.
L’esprit est-il transmis des parents
aux enfants par la génération, ou
bien Dieu donne-t-il l’esprit à chaque
individu venant au monde? Les avis
peuvent cire partagés; le plus sûr,
il nous semble, c’est d’admettre les
deux alternatives. Dieu est'souverainement libre, il peut laisser aux
générations leur cour«, naturel ainsi
qu’il l’a établi lui-même, il peut aussi
l’inteiTorapre ou intervenir selon les
desseins de sa volonté. Ainsi, à un
moment donné, nous voyons appaTaître des hommes semblables à nous
en toutes choses, mais doués de tels
5
60 -,
lalenls, exerçanL une Ielle aclion sur
leurs eonlemporains el. sur le cours
(les évènemcnls, que l’on ne peut
s’empêcher de reconnaître en eux des
envoyés de l’Elernél, mis à part dès
avant leur naissance. «Avant que je
te formasse dans le sein de ta mère,
dit l’Eternel à Jérémie, je l’ai connu;
avant que tu fusses sorti de son sein,
je l’ai sanctifié, je t’ai établi prophète pour les nations». St. Paul a
été mi.s à part dès le sein de sa mère,
bien qu’il ait été avant sa conversion,
un persécuteur enragé de l’église.
Jean-Baptiste est né par la volonté
de Dieu, il a été rempli du SaintEsprit dés le sein de sa mère. JésusChrist est l’exemple pur excellence de
l’intervention de Dieu dans la naissance d’un homme, dans les circonstances et au temps établis d’avance
par sa volonté. «Lorsque les temps
ont été accomplis, Dieu a envoyé son
Fils, né d’une femme». Quami Dieu
agit d’une manière si évidente dans
la naissance d’un de scs serviteurs,
il est bien naturel que les parents,
les amis, les voisins meme, sc disent;
« Que sera-ce de ce petit enfant?»
D’ordinaire, on n’a pas lieu de se
poser celle question dans le même
sens que le faisaient ceux qui avaient
entendu parler de la naissance de
Jean, fils de Zacharie. Cependant telle
est l’importance de la vie humaine,
(inc chaque famille, à la naissance
d’un enfant, devrait sc demander:
« Que sera-ce de celte petite créature
que . Dieii met entre nos mains ? »
Tous ne le font pas, pareeque tous
ne prennent pas au sérieux la vie.
Tacitement Fon voudrait bien que
renfant piît être un jour le bonheur
et la gloire de sa famille, mais la
falalilé joue souvent un trop grand
rôle: il sera ce qu’il sera, inutile
de s’en préoccuper. En tout cas, l’on
ne se fait aucun idéal, l’on ne se
propose aucun but à atteindre dans
l’éducation d’un enfant.
Il est vrai qu’il n’est pas en notre
pouvoir de faire ce que nous voulons
de nos enfants. Lorsque, par exemple,
des vues ambitieuses s’emparent des
parents, ils croient facilement que
leurs enfants sont des génies, et qu’ils
vont devenir des personnages distingués. Mais, parfois, la vocation qu’ils
suivent est tout à fait manquée, et
tel qui fait des études de docteur
ferait mieux d’apprendre l’état de
cordonnier, et tel autre qui vise à
être pasteur, ferait mieux de rester
berger. C’est pourquoi, ce n’est pas
tant de la vocation particulière de
l’enfant que les parents doivent d’abord
s’occuper, comme de Invocation adressée à tout homme.
Or, quelle est cette vocation? C’est
d’être fait semblable à Jésus-Christ
et d’entrer en possession do sa gloire.
C’est bien là, la destination première
de l’homme puisque Dieu l’a créé à
son image el à sa ressemblance. Cela
revient à dire que l’homme est appelé
à la perfection, qui est le but de
toute éducation bien comprise.
L’enfant est de sa nature enclin au
mal; abandonné à lui-même, et quelquefois malgré la meilleure éducation,
il peut devenir un vaurien, un criminel, un flls de perdition. En tout
cas, alors même qu’il conserve une
certaine honnêteté, quelque peu de
sagesse, il ne saurait de lui-même
arriver à la perfection. Ses bonnes
résolutions et ses efforts le laissent
toujours infiniment au-dessous du but
à atteindre. Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
Comme dans la création, la terre ne produisit pas naturellement des plantes,
puis des animaux, mais que chacune
de ces créatures parut à la voix du
commandement de Dieu, ainsi dans
le perfectionnement de l’homme intervient la volonté de Dieu. «11 nous
a engendrés de sa pure volonté par
la parole de la vérité». C’est la condition indispensable pour marcher
vers la perfection.
Puisque nous ne pouvons rien par
nous mêmes comme de nous mêmes ,
nous devons d’autant plus chercher
auprès de Dieu la grâce par laquelle
nous el nos enfants, pouvons être
mis sur la voie qui mène au but. Il
est bon aussi que nous employons
toutes nos forces à l’œuvre de notre
perfectionnement; il est vrai que tous
6
___70..
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nos efforts nous feront connaître notre
faiblesse et notre incapacité, niais
en cela même, il y aura un grand
avantage: nous apprendrons à chercher avec plus de persévérance la
sagesse et la force d’en haut, et à
nous dépouiller de nous-mêmes. Nous
tendrons ainsi continuellement vers
cet état où Dieu est tout en nous.
A ce point de vue l’éducation n’est
pas l’affaire de quelques années, elle
doit durer tout notre vie.
Le but de l’éducation est donc bien
élevé. Nous devons l’avoir devant les
yeux pour nous-mêmes et pour nos
enfants. Quant à ceux-ci, la première
chose, lachóse essentielle, est qu’ils
soient enfants de Dieu, et que leur
développement soit tel qu’on puisse
les appeler «des hommes de Dieu».
Ambitionner cela, c’est mettre en
première ligne la vie éternelle, comme
il convienta une créature telle qu’est
l’homme, et fournir à la génération
présente des éléments dont elle a
grand* besoin: des hommes qui ont
faim et soif de justice, des liommes
qui ont l'amour de la vérité, des
hommes qui ont le cœur et la volonté
aux choses d’en-haut, et nui passent
ici'bas, non comme des débauchés,
ou des menteurs, ou des insensés,
mais comme des ouvriers intelligents
et fidèles qui ont pour devise: « Soyez
parfaits, comme votre Père qui est
dans les cieux est parfait».
.1. D.
Jean Baptiste Savarese
Nos lecteurs nous sauront gré de
leur fournir quelques détails sur la
personne et la vie de ce prélat romain,
qui a tout récemmcrit abandonné l’Eglise romaine. Nous les trouvons dans
VEvanrfeliseli Kirchlicher Anzeiger de
Derlin; « Les feuilles cléricales assurent, sans doute d’après un ordre
reçu et avec une unanimité étonnante,
que Savarese était un prélat sans
importance, dont le nom était à peine
connu. Il n’en est pas ainsi. Monsignor
Savarese fut en l’année 1858 nommé
Conseiller privé de cabinet du Vica~
rialo Apostólica qui gouvernait Rome,
Prélat de la Curie, et la même année
il reçut de l’Université Romaine le
grade de docteur en droit civil et
canonique. Sous le Ministre de l’intérieur Pila, il prépara des projets
de loi importants, devint ensuite fîcferendario de la Signature et le bras
droit du cardinal Marino qui recourait à lui pour résoudre toutes les
questions difficiles de droit, enfin
Conseiller juridique de la Congrégation des prélats.
» Pic IX avait pour Savarese une
grande estime, et lui demandait presque toujours son avis dans les aflaires
exceptionnellement délicates. Il chargea, par exemple, Savarese de rédiger
une instruction secrète sur la meilleure manière d’utiliser la Théologie
pour la défense du pouvoir temporel.
C’est à lui aussi que l’on confia la révision du fameux dialogue du Père
Passaglia. Il était en outre membre
et secrétaire de la Comission Pontificale pour « la réforme politique de
l’Etat de l’Eglise, » et membre de la
Congrégation qui rédigea le Syllabus...
Nous ne voulons pas parier ici de
ses remarquables écrits philosophiques et ecclésiastico-politiques. Nous
nous contenterons de citer un passage de la lettre aussi pratique que
modérée qu’il adressa, le 8 Septembre 1883, au cardinal Jacobini, pour
lui annoncer qu’il déposait sa dignité
de Prélat et ses charges, pour servir
librement, suivant ses convictions,
la religion et la patrie. « Aucune
rancune, aucun mécontentement personnel ne m’a fait prendre celte décision, car j’ai toujours été eslimé
et honoré par la Curie, mais uniquement la Gonviclion qui s’impose à
mon esprit, lors même qu’elle répugne à ma chair à cause de la perte
de beaucoup d’amis, qui, gr:lcc.à
d’anciens préjugés, auront bien de la
peine à me tendre la main désormais,que la Curie Romaine, — par le service exclusif qu’elle rend aux intérêts
matériels et mondains —ne peut plus
revenir à l’accomplissement de son
•devoir. Des nécessités urgentes d’une
7
.71.....
nalure sociale, morale, politique et
économique, demandent le retour de
la Religion de Jésus-Christ à ses véritables principes, tellement que celleci, par une complète rénovation, soit
de nouveau estimée. L’opinion contraire a déjà fait plusieurs martyrs,
en se servant de l’œuvre de la véritable et historique « main'noire » qui,
aujourd’hui plus que jamais, tient
entre ses mains et gouverne le Vatican ».
lïauîOcUcs reliigicwecs
Italie. — La question de la
ou si ce n’est de la fusion (ce qui à
nos yeux serait presque miraculeux)
de la fédération des églises évangéliques de différentes dénominations,
existant en Italie, continue à être à
l’ordre du jour dans notre presse religieuse. Un premier pas dans ce
sens a été tenté, par le Comité intermissionnaire, composé de tous les
surintendants de missions en Italie,
celui de la convocation, vers le printemps, d’une Assemblée promotrice
d’union et de coopération entre les
différentes Eglises évangéliques italiennes. Cette assemblée serait composée,
en sus des membres du Comité luimême, d’un certain nombre de représentants des Eglises (élus par lui)
dans la proportion du nombre des
communianis de chacune de ces dernière.«,‘proportion qui a été fixée
comme suit: 5 pour l’Eglise Vaudoise,
3 pour l’Eglise Méthodiste vi'esleyennc,
2 pour l’Eglise Méthodiste épiscopale,
2 pour l’Eglise Libre, 1 pour l’Eglise
des Frères, 1 pour l’Eglise Baptiste
(S. B. G.), 1 pour rEglise Apostolique; en tout 2'I membres.
Mais comme, dans l’état de choses
actuel, chaque surintendant de mission , dépend de l’Eglise particulière
qu’il représente, et sans l’autorisation
e laquelle il ne peut rien arrêter
de définitif, les délinérations de l’Assemblée promotrice, n’auront leur effet
que quand elles auront eu l’approba
J
tion des assemblées adminislratives
de chaque dénomination.
Et c’est cette approbation, nous le
confessons, qui constitue pour nous,
la redoutable inconnue ! Qu’au moins
toutes ces tentatives d’union, si louables en elles-mêmes, n’aient pas l’effet
redouté par plus d’un, de produire
une séparation plus grande encore
que celle qui n’a que trop affligé jusqu’ici ceux qui en sont les témoins!
Suisse. — Une distinction des plus
méritées vient d’être accordée à monsieur Aimé Herminjard de Lausanne,
le savant et consciencieux éditeur de
la Correspondance des Réformateurs;
celle de docteur ès lettres, honoris
causa, que lui a conféré rUniversilé
de Genève.
Nos plus sincères félicitations au
cher ami objet de ce témoignage.
France. — Parmi les annonces de
la huitième page du dernier numéro
de VEglise Libre, se trouvait la suivante, que nous avons eu grand plaisir (qui sera partagé par plusieurs,
nous en sommes certains) à y rencontrer : « En préparation', pour
paraître dans le cornant do I884,
Traité de l'Evangéliste et de l'Evangélisation par Léon Pilatte. Un volume ». •
— Cette année, comme l’an dernier,
aura lieu à Paris, une fête de la jeunesse chrétienne, sous la direcli'on
de l’Union des jeunes gens, avec le
concours de plusieurs pasteurs. On
pense obtenir la grande salle des
concerts du Trocadéro. I! est probable
que M. Bersicr présidera. Le chant
et même la musique instrumentale
tiendront une large place dans cette
réunion, à laquelle on cherche à donner, plus encore que la première fois,
un cachet de fête véritable.
Angleterre. ~ M. Moody, qui continue en Angleterre scs réunions avec
un plein succès, a, contrairement à
son habitude, tenu une réunion à
Stratford le samedi 2 février. Impressionné par la pensée qu’il y avait un
grand nombre d’ivrognes a sauver,
il avait prié ses auditeurs d’entrer
dans les cafés et tavernes et de lui
amener le plus grand nombre possible
8
72
Ü-,'
T0¡
de buveurs. .11 a eu ainsi un bon
nombre d’auditeurs. Quoique quelques hommes ivres aient interrompu
<;a et là, la réunion a été excellente,
et, le dimanche matin, M. Moody a
exprimé toute la satisfaction qu’elle
lui avait causée.
))oUttquc
Æinite. — On met de plus en plus
) en doute la réalité de l’attentat contre
le train royal. Peut-être, selon quelques journaux, n’était-ce qu’une rencontre avec des contrebandiers; ce
qui paraît arrêté, c’est qu’il y a eu
un .nombre considérable de coups de
leu. Mais l’enquête, à ce qu’il semble, n’a pas encore réussi à établir
la nature du fait.
Déprétis est toujours encore malade
et il se passera encore bien des jours
avant qu’il puis.se prendre part aux
travaux du Parlement et -répondre
aux interrogations et aux interpellations que l’on annonce. — En attendant le Ministère convoque le ban et
l’arrière-ban de ses partisans pour
approuver la loi de l’instruction supérieure qui n’a plus que le nom de
loi Baccelli, car dans le cours de la
discussion elle a été transformée d’une
manière essentielle, dans presque
toutes ses parties.
FratÈce. — L’état social de la
France inspire de sérieuses inquiétudes, si l’on en juge par la discussion qui a eu lieu dernièretnenl à ce
sujet dans la Chambre des députés.
Un très grand nombre d’ouvriers sont
sur le pavé, pareeque beaucoup d’industriels, ne voulant pas travailler
avec perte, en présence des prétentions excessives des ouvriers qui ne
veulent plus travailler à moins de 10
francs par jour et dé la dépréciation
des produits manufacturés, bien d’industries ne trouvant pas un écoulement aussi facile au dehors qii’autrefois, surtout en Allemagne et en
Italie qui de plus en plus se suffisent
à elles-mêmes, ne peuvent plus se
soutenir; les manufacturiers'ferment
leurs ateliers et réalisent leurs capi
taux qu’ils transforment en valeurs
dont ils jouissent.
Ænuleterre. — La grande question est toujours celle de la HauteEgypte.'Les troupes égyptiennes ne
sont d’aucune valeur. Le Gouvernement anglais envoie des renforts.
Suakini sera défendu, et c’est peutêtre autour de cette place que la
question doit se décider.
Alleêttagne. — Bismark, malgré
sa santé chancelante, dirige non seulement la politique de l’Allemagne,
mais prétend d’exercer une influence
prépondérante sur les événements de
toute l’Europe. C’est ainsi qu’il cherche à contrecarrer l’Angleterre, afin
de faire l’avantage de la marine allemande.
L’Allemagne se rapproclie d’une
manière sensible de la Russie, ce qui
donne à penser à l’Autriche Hongrie.
MtMsste. — La Russie mcnace’d’étendre son influence et sa puissance
en Orient et jusqu’aux Indes, au préjudice de rinfluence anglaise. Mais
le czar a désavoué l’employé supérieur
qui poussait trop loin cette tendance.
Atttéviiine. — Un aifi'eux ouragan
a sévi au Sud des Etats-Unis; on calcule approximativement les pertes à
40 millions; mais ce qui est plus terrible, c’est qu’il a occasionné la morl
d’environ COO personnes.
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Il va paraître dans peu de jours:
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EOMONDO HE-ÂMICIS
i volume L. Al
S’adresser à PiijneroHi la Libraii ic
Cliianlore et Màscarelli.
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