1
ij.v. l/omple-oüiiranl avec la Paste
P11IX D'ABONNEMENT PAR AN
Ualie ............... L. 3
roua les pnyi? de l'iJnion
de poste............» 6
Améi’iquQ du Sud . . . . » ^
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M Ernest Robert {Pi^nerol)
et à l’imprimerie Alpjna à
Torre F'ellioe.
L’abonnement part du 1,.Tanvi©r
et aei paie d’avance.
année XVII.
N. 38.
17 Septembre 1891
Numéros séparés demandés avan i
le tirage, 10 centimes chacun.
AriHonces; 80 centimes par ligne
pour une seule fois — lô centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pourgfbis et au deàsus
S’adresser pour lu Rédaction à M.
lePasl.M. Meille, Torre Pellice
et pour TAdniiuiHtratlon à M
Elisée Costabel, 7'orrePellioû'
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous nia serez létnoin.s. Aüt. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Uatth. VI, 10
^ f» in III a i I* O. :
Le Synode de 1891 — Le 16 Août à Prangins — Correspondance — Les horreurs
de la traite — L’eau de puits — Olironiqiie Vaurioise — Avis.
LE SYNODE DE 1891
(Suite).
Séance du 10 Septembre (malin).
Le Synode continue à, s’occuper
du nouveau réglement du Collège,
L’arl. 17 est rnodiiié en ce sens que
la Tgble a l'acullé, lorsqu’elle le juge
à propos de nommer un directeur
pour le lycée en déterminant ses
l'onctions. Nous avons noié avec une
satisfaction tonie spéciale les art. 1,
% 3, 25, 26 qui assuï'ent l’autonomie et mettent en relief îe caractère
sérieux, chrélien de, notre établissement.
A 10 h. réception des députés étraugers.
Le président lit plusieurs lettres
d’églises etdecorporationsreligieuses
qui n’ont pu se faire représenter
autrement. Nous donnerons dans
nos numéros subséquents le résumé
des discours de MM. Loyd, Swanstou,
G. ,et H. Appia.
Séance du lO Septembre
(après midi).
Le Synode s’occupe du nouveau
réglement de l’école supérieure de
jeunes filles. Le déliât s’engage surla convenance qu’il y aurait à conformer le programme à celui des
écoles noi’maies du Gouvernement.
M. W. Meüle démontre que nous
devons viser surtout à ouvrir à nos
jeunes filles des carrières utiles. La
carrière de renseignement en Italie
et môme au sein de l'Eglise
vau
doise est des plus sfruttale.
A propos de l’école latine, M. W.
Meille dit que le Synode doit décla
rer si une augmentation du nombre
des professeurs n’est pas devenue
nécessaire, M. le Modérateur dit
que la Table a le plus grand désir
de venir en aide à l’école latine
mais qu’elle ne possède pas pour le
moment ni les moyens ni les hommes pour pourvoir à un troisième
poste de professeur.
A l’art. Réglement des Hôpitaux,
le Synode recommande à la future
commission de conformer son réglement à la nouvelle loi sur les
« Opere Pie ».
A l’arl. Réglement de l’Orphelinat,
le Synode adopte la modification
du § 1V-®, comma 4, suivant laquelle
les orphelines peuvent être admises
L’
m
'T'
■/’y
2
i
Xi
H'.
- 298
juisqu’à onze ans révolus. Il est l>ien
entendu que désormais les orphelines
de père et de rnére seront, admises
de préférence aux oi-phelines d’un
seul p>arent.
La révision des nouveaux réglements étant terminée, le Synode
entend un remarquable travail de
M. W. Meille sur la constitution de r église Vaudoise, sur son
histoire, sur ses défauts en présence
des besoins de l’heure actuelle et
sur les modifications auxquelles* elle
devrait être soumise.. Le travail se
termine par un questionnaire où
sont mentionnés les points les plus
importants à soumettre à l’examen
des paroisses.
Séance du l i Septembre (matin).
L'Assemblée adople l’ordre du
jour suivant; Le Synode ouï le travail présenté par la Commission des
Réglements au sujet des modifications que les circonstances nouvelles
où se trouvent les églises conseilleraient d’apporter à la Constitution
adoptée en 1855, invite les paroisses
à examiner s’il ne serait point opportun pour elles de prendre l’initiative d)une révision générale de la
Constitution.
Le prés, de la Corn m. d’Evang. lit
une lettre de l’Alliance de toutes
les églises presbytériennes d’Amérique invitant l’église Vaudoise à
s’unir à elle. Le Synode charge les
professeurs de l’école de théologie
de préparer la confession de foi demandée.
A propos du legs de Madame Royce qui a laissé au Synode l’Asile
et la Chapelle de Vallecrosia, l’Assemblée déclare l’accepter. Ces édifices et établissements seront, au
point de vue légal, la propriété de
la Commission des hôpitaux {ente
morale), mais seront administrés parla Commission d’EvangélisatiOn.
Le Synode prend acte de la démission de M. A. Bellecci et lui accorde son éméritation.
Le Synode accepte une proposition
suivant laquelle pasteurs et évangélistes traiteront quatre ihmanches
de l’année, les mêmes sujets dans
leur prédication. Ces sujets sont la
aancUtication du dimanche, l’éducation de la jeunesse, révangélisation,
la vie religieuse au sein des églises.
Le Synode recommande aux candidats au St. Ministère de se munir
de diplômes du Gouvernement.
l.e Synode préoccupé de la difficulté toujours plus grande de repourvoir d’instituteurs nos écoles
primaires charge une Commission
composée de MM. H. Meille, E. Bonnet, P. Lautaret, O. Revel, J. Long
de référer sur cette question à la
prochaine assemblée.
Le Synode invite les églises à aider les colons de l’Uruguay pour
l’érection de leur nouveau temple.
Le Synode exprime sa cordiale
sympathie à M. T. Gay au sujet de
la perle de sa compagne.
Le Synode exprime sa reconnaissance à tous ses bienfaiteurs.
Le Synode, en faisant des vœux
fervents pour le rétablissement de
M. Weitzecker, charge son bureau
de lui écrire une lettre de sympathie. Des lettres analogues seront
écrites aux familles Stâhelin Linder
de Bâle et Rominger de Stuttgard.
Le Synode nomme M. Geyrnonat
comme son représentant aux prochaines assemblées de la Société
Gustave Adolphe, à Goerlitz.
Le Synode nomme une Commission pour la rédaction d’une liturgie.
Elle se compose de M. W. Meille,
H. Tron, J. D. Turin, J. Rihetti, H.
Bosio, Th. Gay, P. Geyrnonat.
I.e prédicateur d’office pour le
prochain Synode sera M. H. Pascal,
en cas d’empêchement, M. W. Meille.
Le Synode nomme les Administrations de l’Eglise dans les per.sonnes
qui les composaient l’année dernière,
à une exception prèsi M. Ferdinand
Turin de Rome prend da)is la Commission d’Evangélisation la place
que ses nombreuses occupations em
s.
3
- 299
garder.
pêchaient M. Robert de
Après les résointions (inales haIdluelles, M. le pasteur Calvino prononce la prière; on chante le TeDeum et le Prés, déclare la Sess.
Synodale de 1891 close.
Le 16 Août à Praiigiiis
Le 16 Août à 9 heures du malin,
malgré les gros nuages qui couvraient l’horizoïi, une quarantaine
de vaudois habitant Genève, étaient
groupés à l’arriére du Mont-Blanc,
le plus élégant des bateaux de la
Coinp.® de Navigation et, la joie dans
le cœur,se félicitaient mutuellement
d’ètre mieux favorisés que l’année
dernière, et de pouvoir se rendre en
pèlerinage à Praiigins.
Arrivés à Nyon à 10 heures, nous
fûmes reçus par le commandeur M.
Amédée Bert qui avait accepté avec
bon heur l’invitation de notre Piésident
M. Bourne d’èlre le Henry Arnaud
de la journée; avec lui étaient plusieurs membres de la petite colonie — arrivés par le train — et
nos braves amis Cordin de Nyon.
Après nous être souhaités la bienvenue, nous nous dirigeâmes vers
le rivage de Prangins. Une grande
aurprise nous y attendait. Quelques
centaines de per.sonnes étaient groupées autour de notre monument —
et nous remarquions bon nombre
de membres de la Municipalité de
l’endroit et de messieurs venus là
dans un tout autre but que celui
d'une vaine curiosité.
Une élégante tribune ornée de
verdure et de feuillage se dressait à
quelques pas du mwnent.
A 11 heures précises, M. Bert y prit
place et commença le culte par la
confession des péchés et la lecture
du Ps, 145.
S’adressant alors à l’assemblée —■
après avoir retracé en quelques mots
rhistorique du monument — il démontra ce qu’étaient nos pères. —
Avant tout et par dessus tout des
hommes de foi. ~ Ce fut le secret
de leur force. — G’étaietit des hommes fidèles à la conscie^ice et au
devoir. — S’appuyant sur les citaUons de la Noble l^eçon, et autres —
toujours fort à propos — il nous fit
comprendre que si nous voulons
être de dignes descendants de ces
héros, nous devons avoir toujours
leur exemple devant les yeux,
l,.a troisième cause de la grandeur des Vaudois, c'est leur patriotisme. S’adressant alors au public
Suisse il leui' dit: Votre pays avec
toutes ses splendeurs est beau —
aussi l’aimez-vous, le chérissez-vous,
mais nos Vallées aussi sont belles,
riche.s de leurs beautés sauvages,
des souvenirs qu’elles évoquent en
nous — c’est pourquoi nous les aimons, c’est pourquoi nous bénissons la mémoire de nos pères qui
sont partis d’ici pour les reconquérir.
Quelle religieuse attention, et que
de larmes dans les yeux des assistants! — Uu petit chœur recruté un
peu à la hâte et qui avait remis sur
le tapis nos beaux chants du bi-centenaire se fit entendre et contribua
pour lieaucoup à relever cette solennité.
Notre constant et sympathique ami
des Vaudois, M. Peter, finit cette
première partie par une fervente prière où il implora la bénédiction de Dieu
sur nos Vallées, sur tous les assistants, et sur le pays qui nous , a
accordé et nous accorde l’hospitali lé.
On se disperse ensuite sous les
ombrages des environs, et chacun
sort de son sac les provisions qu’il
a apportées de la ville — ce ne fut
pas la partie qui manqua le plus
d’entrain, car l’on finit par se réunir tous en un groupe fort nombreux
et fort animé.
A deux heures l’on se réunit de
nouveau pour entendre diverses
communications: lettre du Modérateur de l’Église Vaudoise qui regrette
4
30Ü
de n’avoir pu nous envoyer quelqu’un, de M. Gonin de J^ausanne,
exprimant tous ses regrets de ne
pouvoir assister à la tête. M. Weitzecker, Parander, de Budé en font
de même. — Ce dernier demamie
qu’il soit nommé séance tenante un
Comité cliargé de préparer ou recevoir toute communication historique
l’elative aux Vaudois, et espère l'année prochaine pouvoir nous lire un
travail à cet etï'et, celui sur le(]ue!
il comptait cette année ayant élé
égai'é.
Monsieur Peter nous lit quelques
fragments de l’Israël des Alpes,
draine de M. Vei'meil qui vient de
paraître à Genève — Quelques discours et de fort jolis chanis alternent toui‘ à tour et donnent un
brio particulier à la fête qui se
termine au milieu des vœux et des
souhaits qu’elle soit répétée chiuiue
année.
A quatre heures le gros de la
troupe reprenait la route de Nyon
pour s’embar()uei' par le premier
bâteau et le reste suivait une heure
et demie plus tard avec le Mont
Blanc que l’on était bien aise de
retrouver pour rentrer chez soi.
CORRESPONDANCE
Genôvo, AoCil 189E
Cher Monsieur, (1)
S’il y a un pays où l’on célèbre
des fêtes, c'est l)ien le nôtre! Fêles
de gymnastes, de tireurs, de musiciens, de savants, de Sociétés politiques et religieuses, d’associations
d'ouvriers, d’industriels, de pasteurs,
de médecins etc., etc. Le nombre
(!) Nos lecteurs ayant été abondamment
renseignés, par les journaux politiques, sur
les accidents de chemin de fer de Mônchestein et de Zollikofeii, nous ne reproduisons pas la première partie de la lettre
de notre cher correspondant, qui traite de
ces désastres. Notre petit journal ne peut
décidément plus suffire à l’abondance de
matière qui devrait y prendre place.
en est légion! Lors qu’on nous dit
que l’industrie el l’agriculture sont
dans le marasme et tiue la misère
augrnenle, on est étonné de voir
chacun Li'Ouver île quoi pai'ticiper à
quelques-unes de ces fèle.s et d’y
dépenser son argeiiL II y a eu cependant deux de ces solennUés qui.
.¡mr leur importance, sont soi'Lies des
iiahiludes ordinaires et dont le caractéi'e a élé bien |dns grave. Pour
l’une, la pojmlation de la Suisse tout
entière y a pris part avec enthousiasme; flans l’autre renthousiasme,
qnoique se bornant à un seul Ganlon,
a été non moins grand. I^a prennèi'e
avait pour hnt .de célébrer les six
siècles écoulés depuis la signature
du premier traité d’alliance conclu
en 1291 par les trois Cantons, d’Uii,
de Scliwitz et d’Uid.envalden, traité
qui a été la base fondamentale de
la Gonfédéi'ation, car c’est après que
se sont groupés tous les Gantons
dont se compose la' Suisse. Aussi
dans tous les villages comme dans
les villes, la fête a-t-elle été célébrée
avec une touchante unanimité. Il y
a eu des .services religieux d’actions
de grâces dans toutes les langues el
dans tous les cultes; on a même
cité le fait que dans un de ces services, tenu en plein air, un pasteur
fie l’Eglise Nationale, un pasteur ,fie
l’Eglise Libre et un curé Romain ont
successivement pris la parole. Bartf)ut les cloches ont élé mises en
Ifranle; il y a eu des chœurs, des
conférences bislorifjues, des représentations dramatiques, des fliscours
etc. Ou a ilistrihné aux enl'anls une
gravure commémorative et le soir
des milliers et des milliers rie feux
ont élé allumés parlout el jusques
sur des mon tagnes fort élevées comme p, ex. la Lent du Midi (328B™)
Le point central de la fête était la
bourgade de Schwytz où s’élaient
rassemblées les autorilés fédérales
et les députations de celles de tous
le.s Gantons. On commença par un
service religieux, et, comme Sivhwylz
est entièrement catholique, c’est dan.s
5
i jAVÜ; V,TO.Jî*rv-,s
3Ó1 —
une eglise de ce culte qu’il a été
célébré él cela par un chanoine,
ohapelai]! de la garde suisse du pape
de Rome, lequel a lait un diècours
très élevé de sentiments. Pas un
seul mot ayant pu être en contradiction avec les sentiments évangéliques n’a été prononcé. La reconnaissance envers Dieu dont le
bras défenseur a^ peiidaiit six cents
ans, protégé la p'etite Suisse■ contre
(les ennemis puissants, le fait que
.si la Suisse a é(é quelquefois bien
prés de sa perte, ça a été la faute
(les citoyens enx-rnêrne.s et de leurs
discussions, de là nécessité de la reconnai.ssnnce envers Dieu et de l’amour du [H’pchain, voilà le thème de
ce discours et de tous ceux |n'0iioncés à la même occasion so4t dans
les églises soit en plein air. Il y en
a eu, entre auties, dans lu prairie
bistoriiine du GrüÜi où des millier.s
de personnes s’étalent transportées
|)our écouter les paroles des magistrals et une caldaie composée [lour
la cii'conslance et clianléo par |ilusieurs centaines de clioi'isle.s. Mai.s
la partie la plus remanjuable de celte
fêle de Sohwyt'/. a été une ieprésenlalion dramatique jouée par deux
on Irois cents acteurs et ügurants,
tons pris dans la population locale
el celle des lieux cinîonvoisins. Une
sorte de théâtre à l’aid/uiue avait
été élevé sur une ])i’airie inclinée
et pins de dix mille spectateurs pouvaienl jouir du spectacle. On y ro|)i'ésentait une série de scènes de
l’histoire suisse eii(recoD[)ées par
des lablean.x vivants, l.e poème que
récitaient les auteurs avait ét,é compo.sé ad hoc, et son pi'incipal auteur était ce même chanoine qui
avait fait le culleT L’elï'et de ce.s
scènes a été prodigieux et vous me
permettiéz de vous parler de celle
qui a produit sur moi la plus vive
impi'e.ssiou. On est à la veille de la
bataille de Moral (1476), où In puis■sance colossale du fameux Charles
e Téméraire, duc de Bourgogne, est
énergie
venu faire naufrage contre
et la vaillance des Suisses. On voit
d’abord le camp bourguignon; il- y
règne l’indi-scipline, les passions^ l’intempéi'ance parmi les soldats et l’outrecuidance, la haine parmi les chefs
et surtout chez le chef suprême; le
duc Charles. La scène est fort bien
rendue. Puis elle change: on se trouve au camp des Suisses; là on est
sérieux, réiléchi, l’ordre y régne, on
est nécessairement inquiet car l’ennemi est fort et nombreux, mais on
est uni, on est vaillant et surtout on
se confie en Dieu! Aussi est-ce un
contraste bien frappant quand bien
peu de moments après avoir entendu
les cliansons bachiques des Bourguignons et vu leurs danses, on voit
les généraux suisses éxhorter leurs
soldats, puis toute l’armée fléchir les
genoux et implorer le secours de
Dieu tandis que le chœur entonne
la célébré Prière pendant la bataille
du fameux poêle K(jmer, Vater ich
rufe dich! alors l’émotion et une
émotion d’ime grande vivacité, remplit le cœur de chacun. Elle est
portée à son comble quand, après
(pie la bataille a été sensé livrée,
on voit l’armée suisse revenir victorieuse elle chœur chante à pleine
.VOIX le cantique d’actions de grâce
qui se chante dans toutes les égli
ses evaiigi
érupies (y compris l’église
vaudoist^), Nun danket aile Gott, qu'
on a traduit par: «Je répandrai mon
ârtui en concerts de louanges». Mais
j’en ai pent-êti'e déjà trop dit sur
cette fête pour les lecteurs du Témoin.
(A suivre).
tes liORKfiis urti tiuite'
l.a Société coloniale Allemande-a
publié récemment une brochuve ou
srmf fiiiftlemenl; dêcvilpR rPanré« Ip
sont (iilèiement décrites, d’après le
témoignage d’hommes comme LivingstoTiê, Stanley, Gordon,Gameron,
Schw^einfurth, Nachtigall, Wissmann
et Giese, les horreurs (Je la traite
{■-S
1
,;î
-AJ
6
-re;
iijï'i
à;
— âo2 —
des noirs. Des pays riants et fertiles sont réduits à l’état de désert,
des peuples paisibles et heureux sont
anéantis. Des milliers de crânes
blanchis sont les seuls restes de iioin
breux villa<{es et serverd, de guides
aux caravanes qui conduisent à h
côte les esclaves, dont les uns sont
à la chaine^ et les autres marchent
deux à deux le cou pris dans une
espèce de double t'ourchelté en Ijois.
Ce sont de véritables squelettes dont
les joues ne sont plus qu’un parchemin tendu surles pommettes dont
l’œil est enfoncé dans l’orbile. On
les pousse en avant à coups de
fouets. Souvent ils tremblent de froid,
ils sont secoués par la fièvre; tantôt sous un soleil ardent, tantôt sous
un déluge de pluie. Faut-il s’étonner si de cent noirs, les Arabes n’en
amènent que quinze ou vingt de
vivants à la côte? Les autres, hélas!
tombent de faim et de fatigue et
deviennent la proie des hyènes.
Les chasseurs d’hommes dont le
cœur estdepierre et qui sont bien plus
sanguinaires que les bêtes féroces
se nomment Arabes. De fail, ils constituent une race mélangée appelée
métis dont on dit en Afrique: « Dieu
a créé les blancs et les noirs, mais
les irlétis sont l’œuvre «lu diable. »
La traite des noirs augmente au
lieu de diminuer. « Une gi'ande partie de l’Afrique centrale,» écrivent
des- missionnaires sur le Tanganjika,
« est à l’agonie. » Les marchands
d’esclaves , semblent craindre que
leurs victimes ne leur échappent, ils
semblent prévoir que l’Euiope prépare contre eux un coup décisif,
aussi s’empressent-ils de tout détruire! D’Ujijy, un missionnaire
écrit: « Lors de ma dernière visite,
ces contrées étaient inondées de caravanes d’esclaves et ceux-ci .se vendaieat, dès lors, très bon marché. On
m’en offrait pour un prix dérisoire;
mais j’étais si pauvre que je ne pus
en racheter qu’un petit nombre. »
Mais que fait-on des malheureux
esclaves qui atteignent la côte? Au
Nord-Est de Zanzibar se trouve une
île nommée Pemba dont les marécages sont pestilentiels. C’est de là «pie
nous vient le clou de girofle. Les
plantations sont cultivées par des
esclaves dont aucun ne soutient le
climat plus de 7 à 10 ans; la grande
majorité smîcomhent dans l’intervalle; aussi faut-il embarquer pour
cette île de 5 à 6 mille esclaves par
an. Si l’on tient compte de la perte
subie par les caravanes en route,ce
sera donc 40 à 60 mille âmes que
coûte annuellement la cultivation du
clou de girofle ! Dans les îles Comores (Océan Indien) les plantations de sucre sont cultivées par des
esclaves. Même à Madagascar, Ré
union et autres domaines français,
on trouve facilement à placer les
esclaves provenant de la côte de
Mozambique; ceci est un secret public. En outre, sur toute la côte orientale de l'Afrique, et en Arabie
on emploie de nombreux esclaves
dans les travaux de la maison et
des champs.
Les hommes, cependant, ne constituent que la mineure partie des
esclaves, car la plupart sont tués
en défendant leurs foyers. Que deviennent alors les femmes et les enfants? lis se perdent dans les harems du monde mahométan. I^es
enfants subissent une horrible mutilation et deviennent les gardiens
des appartements des femmes. Combien d’esclaves les harems engloutissent-ils annuellement? c'est ce que
l’on ne peut absolument pas savoir.
I^’eaii de piiits
A propos de la discussion qui a eu
lieu au Synode au sujet de l’Orphelinat, nous recevons du D''Jourdan
les communications suivantes:
Torre Peïlice, le 9 sept. 4891,
Aujourd’hui, nous avons entendu
au synode,«]ue l’eau d’un terrain plein
de cailloux,que l’eau d’un puits dans
7
— 303 —
lequel l’on puise souvent, sont excellentes. Je puis affirmer au contraire que l’eau de tous les puils
dé la Toui‘, ou à peu prés, est mauvaise, précisément parce que les
puils, au lieu de s’enfoncer à de
grandes profondeurs, s’alimentent
de la nappe d’eau souteri'aine, eau
corrompue par les 5|6 des puits
noirs de la Tour, qui infdtrenUde
leurs immondices le Lerrain plein de
sable et de cailloux sur lequel nous
habitons. Il suffit de jeter un coup
d’œil sur les statistiques de la mortalité avant nos prises d’eau potable, si insuffisantes encore, pour se
convaincre du fait, et pour se convaincre aussi qu’un des meilleurs cliniciens d’Italie n’avait pas tous les
torts ae dissuader ses clients de
venir passer l’été parmi nous où
l’on mourait — alors — si terriblement de la fièvre typhoïde. Et pourtant l’eau des puits dans ce temps
là était bien souvent renouvelée, et
nombre de sceaux infects descendaient chaque jour dans les puits y
augmenter l’impureté et agiter l’eau
pour donner l’air nécessaire aux microbes qui eussent pu y .souffrir.
Quant au cas spécial de l’Orphelinat,ce puits(1) est dans les conditions
hygiéniques les plus défavorables;
creusé, comme nous l’a sagement
fait observer le prof. Maggiore, dans
un terrain d’alluvion, flanqué d’un
côté d’un ruisseau qui l'amasse
l’eau des prés et des chemins, de
l’autre d’immondices qui, à 1’ Orphelinat comme à l’Hôpital aussi
du reste, ne sont pas encore recueillies dans un puits noir cimenté
comme la loi l’exige,, ce puits n’a
qu’un avenir; celui d’être aboli. Si
le conseil du médecin de l’établissement n’est pas écouté, il faudra
se plier aux ordre.-i que la loi sanitaire dicte et l’on sait très-bien
que contre ceux-là il n’y a
qu^
(1) L’orphelinat est en outre pourvu depuis quelque temps d'eau potable dont la
quantité n'est, toutefois pas suffisante.
(Réd.)
deux voies: ou obéir de suite, ou
obéir ensLiile (¡uand les autQntés
provinciales auront reconnu l’ordre
légal et. le refus anti-liygiénique.
Je ne voudrais pas moi, prétendre au droit de discuter in jure
lUroque’, mais ici j’ai la conviction
que si l’orplielinal disposait des fonds
nécessaires, l’on ferait œuvre utile,
non seulement en le fournissant d’eau
jusqu’à satisfaire /e.s besoins natatoires, comme l’a très sagement proposé le rappoi’teur, mais, encore en
le vidant pendant un mois ou
deux de tous ses hôtes, que l’on
pourrait, en été, loger sous des
tentes, et en décrépissant les murs,
rabotant les plancher.s, revernissant
les châssis, en passarit tout de Fond
en comble à l’eau bouillante pour
détruire tous le.s germes, qui depuis
quelques années se .sont abattuis sur
l’orphelinat et s’y multiplient en y
produisant et intluenza et scarla
tine et formes atténuées de gi'ippes
et d’ ui’ticaire et gastroenlérile et
goîti'e, même chez des filles dont,
les parents ne paraissent pas avoir
été goîti'eiix.
Les parents de ces filles sont morts,
je le veux bien, très souvent de ces
maladies, que l’on croyait un ’joui'
héréditaires, et qui se sont révélées
êli'e éminemment contagieuses. Précisément pour cela, (|ue les soins que
donne l’Orphelinat ne soient pas
comme le repas de luxe qu’ un
usage grossier concédait au condamné à mort; que ce soient les
armes par lesquelles la charité secondée et approuvée par la science
Iprotège ces créatures, qui cliez
elles auraient succombé, mais qui
•sortiront fortes de nos établissements
si l’hygiène grave sur leur lion ton le
motto de Leopardi: «Per riuscir
mediocri bisogna mirare all’oltimoìì.
D.r Giordano.
PETITE GAZETTE
— Le )6, la rente italienne a été quotée
L. 92,25.
:ì|iI
J..:,
1
I ■ „"M
'1
8
304
CHIlO^IQÜfi VAlDOrSE
Torre Pellice —
Comme loojotirs, à l’époi|ue du
Synode, les membres de noire église
ont eu l’avanlage d’entendre plusieurs amis venus du deliors leur
annoncer l’évangile ou leiii‘ parler
d’œuvres ayant pour but l’avance
ment du régne de Dieu. Dimancbe
46, à la réunion du soir
MM, Romano et Muslon nous ont enti'etenus
rie l’œuvre rni.«sionnaire dans l’Emilie et-en Sicile. Jeudi .soir plusieui’s
évangélistes nous ont fait part fie
leurs diriieultés et de leurs succé.s,
• tandis que la veille MM. Escande et
A, Jaila iious^ avaient transporlés en
■pleine Afi’ique et mis en contact avec
ces peuplades qui semblent être si
écrasées sous le poids de leur propre corruption-qu’il faut croire à la
puissance de l’évangile, pour es|iérer
leur relèvement. Hier 'au soir M. le
C Gay nous a entretenus du der
nier congrès des unions chrétiennes
du monde entier tenu à Amsterdam. (I y a maintenant 3900 unions
se 1^^011319 à la fédération internationale. Vingt pays dilîérents élaient représentés par 450 députés.
Il y a 43 unions en Afrique, 13 dans
l’Amérique du.Sudj 1385 dans les
Etats Unis et le Canada (225,000
membres), 37 dans les Indes, 14 à
Geylan, 8 en Chine, 18 au Japon,
3 en Per.se, 11 dans la, Turquie asiatique, 8 en Océanie, 820 (40353
membres) en Allemagne, 1 en Au
Lriche, 18 en Belgique, 110 en Danemark, 3 ou 4 en Espagne, 40 en
Italie, 756 en Angleterre (78695
membres), 440 en Hollande, 80 en
France, 361 en Suisse. Les sujets
principaux traités au congrès ont
été les suivants: De la vie intérieure
dans les Unions — Comment ou
doit y étudier la Bible — Des'principales difficultés qui s’opposent à
leur œuvre en pays catholiques.
Chose digne de remarque: le ministre de l’intérieur a honoré de sa
' i
firésence un. des banquets et a en-Ì
regarder
■?
courage ces jeunes gens a
à l’avenir avec foi, se souvenant des 'q
humbles commencements du chris
tianismi:.
AVIS
1
Pig'nerol — Rapport annuel du
Coiisislom;: Le nomin'e des membres de l’église est monté, de'244 à
253; celui des sonscripleurs, de 60 à
73. L’école du dimanche a recueilli
à elle senin fr. 149,95. La paroisse
va s’occuper de réparalions dont son
tem|)le a un urgent besoin. Il faudra pour cela, une somme de fr. 5000
qu'on attend, en partie, de l’aide
d’autre.s églises. « Ce qui nous manque le plus, confessons-le, ce qui
remédierait à toutes nos misères et
entre autre.s- à l’absence rlu culte de
famille dans beaucou[> de maisons,
à la profanation du jour du repos,
aux l'ancunes etc., c’est la vie spirituelle, la vraie piété ». 11 a été colleclé pendant l’année fr. 2658,42;
il a été dépensé fr. 1799,46. Reste
un actif de fr- 858,96.
Madame veuve Eufemia Ribefti
recevrait volontiers cliez elle des
jeunes fdles dé.sirani suivre le cours
supérieur de l’école normale de Pignerol. S’adresser à elle- (Tempio
Vahlese) pour les conditions.
À Saint (xermain
Mardi prochain dura lieu, à 10 h.
du matin, sous te patronage des Da. mes, une vente en faveur des écoles
et des oeuvres missionnaires.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina