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ÎV o «vi òtti e a,rvnóe
IV. 8.
Vendredi 27 Février 18T4.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeot consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.......occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
raix D’ABoNNiaEiT ;
Italie, il domicile an) P’r. 3
Suisse.................5
France.................» é>
Allemagne..............* 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDBEAOX d’aBOHHEMEMT
PiGNBROL ; Chiantore et Mascarelli Impr.
Florenck : Libreria Bvange¿ica, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour l’administratioD
et la rédaction a la THrection
de Y Echo des Vallees, Torre
Pellice.
î^oinnnaire,
La Bible dans l’école. — Correspondance.
— Emnçiûisalion. - Nouvelles religieuses
et faits divers. — Chronique vaudoise et
locale. — Chronique politique.
L4 BIBLE DAKS L’ÉCOLE
Sous ce titre, une question d’une
grave importance a été examinée,
par l’un de nos évangélistes, dans
le dernier numéro de l’Eco della
Verità. L’auteur de l’article qui
nous a suggéré le nôtre, citant, à
l’appui de se.s observations pleines
de justesse et d’à propos, le bel
exemple que nous donne la puissante république des ¡Etats-Unis,
soutient que la Bibleidoit avoir,
dans les écoles, la place d’honneur.
Pleinement d’accord, en ceci, avec
l’évangéliste de Naples, nous voulons aujourd’hui préciser davantage la question et dire,.au point
de vue de nos Vallées, ce que nous
entendons par ces mots: la Bible
dans l’école. Il est nécéssaireide
traiter souvent ees questions de
vant notre public vaudois et de
proclamer bien haut notre credo
en fait d’instruction et d’éducation, car les personnes qui, sous
des drapeaux différents, font à la
Bible une guerre à la sourde ou
tout à fait déclarée sont, parmi
nous, plus nombreuses qu’on ne
le pense ordinairement.
Pour comprendre ce que doit
être la place à accorder à la Bible
dans nos écoles, commençons par
dire ce que cette place ne doit pas
être. Dissipons ggnmines erreurs.
Il ne s’agit ttet^vident,
de donner a6^jsM||SB.i^yôrsqu’oii
veut les pujm^^^ par
cœur quelquM^reeSys SaintesEcritures. Infu^éigpÉfe espèce de
punition , contre laquelle on doit
s’élever avec force, c’est, bien loin
d’obtenir un bon résultat, se ranger, peut-être même sans s’en rendre compte, au nombre des eune
mis de la Bible. Commept l’élève,
devenu plus tard jeune homme ,
pourra-t-il aimer; ce livre qui ne
lui rappellera, après tout, que
moments fort peu agréables? Uû
2
-(58).
tel châtiment a toujours été pernicieux. L’expérience le prouve.
Il ne s’agit pas non plus, comme
on l’a dit avant nous, de prendre
des passages de l’Ecriture pour en
faire des modèles de calligraphie
et introduire artificiellement et
par violence le langage de la piété.
Cela se voit malheureusement
maintes fois. Le maître d’école
peut, s’il le désire, avoir à sa disposition de si belles sentences et
un nombre si varié de proverbes
qu’il n’a pas du tout besoin d’avoir
recours, dans ce cas, aux déclarations de la Bible et do faire ainsi
de ce livre un emploi que nous
appellerons profane et qui ne sert
qu’à blaser l’enfant sur les choses
les plus importantes. Ce n’est pas
du placage qu’il nous faut, dit
M. E. Naville, mais de la vraie et
bonne orfèvrerie.
Sera-t-on davantage dans le vrai
et donnera-t-on à la Bible la place
que nous réclamons pour elle,
lorsqu’on invitera ou peut-être
même obligera les élèves à étudier, sous la direction de l’instituteur ou de l’institutrice, les versets qui formeront le sujet des
explicatiGOs;>de l’Ecole du dimanche? Nous'^'hé’'i’ftdm'ettons nullement. Cetté préparation doit se
faire à la maison. C’est au père,
à la mère, au frère aîné, à la sœur
aînée que ce devoir incombe. Inutile d’ajouter qu’il est, parmi nous,
généralement négligé.
Voici encore une erreur H écarter. 11 faut bien se garder do met
tre la Bible entre 'les mains des
enfants comme un abécédaire povir
les plus jeunes et un premier livfe
de lecture pour les plus âgés. Ce
n’est pas dans la Bible, la traduction en fût-elle d’ailleurs la
plus exacte et la plus élégante,
qu’il faut apprendre une langue.
Par les mots placés en tête de
cet article, nous voulons dire que
la Bible doit être lue dans nos
écoles, mais, il y a, dans cette
lecture, telle que nous l'entendons,
pour qu’elle soit bien faite, quatre
choses principales dont il faudrait
toujours tenir compte, si l’on veut
obtenir de bons résultats. D’abord,
lire la Bible, mais régulièrement.
Chaque jour, un moment fixé d’avance, est mis à part pour la lecture de ce livre où l’enfant puisera, avec un véritable développement intellectuel, une puissante
force morale. Quelle heure serait
mieux choisie, pour cette belle
occupation, que le commencement
des leçons. Les élèves placés sous
cette influence bénie apprendraient
ainsi, sans sermon, à apporter dans
l’accomplissement de leur tâche
une pensée sérieuse. — De plus ,
la lecture ne doit pas être faite
par tous les élèves indistinctement, mais par ceux-là seulement
qui lisent le mieux, qui font comprendre ce qu’ils ont lu et qui
ont pour la Bible un grand respect. — En outre, celle lecture,
sans explications, sans l'explication des mots les plus difficiles,
ne doit pas être faite par fragments,
par versets détachés. On ne comprend un livre qu’en le lisant dans
son ensemble. •'
Mais et noos voulons y insister en finissant— tout ce que nous
venons de ^dir© n’-a, après tout.
3
-{89)
qu’une importance secondaire.
L'essentiel, à notre avis, pour assurer un résultat sérieux et béni
à cette lecture, c’est l’instituteur
lui-même. Cette lecture de la Bible
ne sera accompagnée de puissance
que, lorsqu’elle se fera sous la direction d’une personne convaincue de la vérité des paroles qui
sont lues. Aussi, nos écoles ne
devraient être confiées qu’à des
maîtres et à des maîtresses chrétiens. Un des premiers devoirs
d’un pasteur et d'un consistoire
est d’être attentif à l’esprit qu'un
instituteur apportera dans sou œuvre si importante. Lorsqu’un pasteur ou un consistoire sait que la
personne à qui les enfants de la
paroisse sont confiés n’a pas pour
la Bible un grand respect, il doit,
s’il est fidèle, appliquer, sans tarder , le remède à ce mal. C'est,
nous le répétons, une question de
fidélité , car souvent c’est à l’indifférence du régent que toute une
génération s’engourdit et que le
lumignon qui jetait encore une
lueur faible et incertaine's’éteint
tout-à-fait.
Tel est, en peu de mots, notre
point de vue. C’est le seul vrai.
Ce point de vue n’est pas le nôtre
seulement et nous n’avons, jusqu’ici , rien dit de nouveau. En
effet, au Synode de 1871, l’entretien roula, pendant une séance,
sur la place qu’on doit, assigner à
la Bible dans l’instruction élémentaire. Les membres du Synode furent d’accord sur ce point : qu’il
vaudrait mieux fermer nos écoles
que d’en faire sortir la Bible. Nous
aimons, en terminant ces observa
tions, à rappeler l’article voté par
le Synode à la suite de la discussion.
« En face des tendances qui se
produisent en divers lieux pour
exclure la Bible des écoles primaires, le Synode, convaincu que c'est
le devoir de l'Eglise vaudoise de
maintenir la Parole de Dieu à la
base de l'éducation, recommande
vivement aux consistoires de veiller à ce que le saint Livre soit lu
régulièrement et avec respect dans
les écoles de leur ressort et d’apporter, à cette fin, le plus grand
scrupule dans le choix de maîtros
et maîtresses d’école bien qualifiés
au point de vue de la piété chrétienne ».
H. S.
(ÎTornsponbance
Flodoret. La fêle du 17 février a
été célébrée, cette année, par un service
public en langue italienne dans laquelle
d’ailleurs le pasleur prêche aussi souvent
que possible. Le nombre des personnes
présentes au culte était assez considérable,
et il eût été plus que doublé, si la neige
et les mauvais chemins n’en avaient retenu plusieurs, surtout parmi les femmes. Après le service, une vingtaine et
plus de personne prenaient le chemin
des Fontaines oh les attendait un repas
bien simple mais cordial, préparé cette
année par les habitants de ce village.
Ces espèces de réunions oh régnent la
paix et l’ordre sont toujours bien agréables. Le Pasteur en a profité pour adresser
des paroles d’exhortation et d’encouragement à ses frères ; il a rappelé ensuite un
trait do l’histoire vaudoise qui avait eu
pour théâtre le lieu même ob l’ou était
réuni, invita tous ceux qui étaient présents b persévérer dans la foi, dans Ta-
4
-ITO).
mour fraterael et dans l’unioii comme nos
pères y ont toujours persévéré, afin que
nous arrivions un jour à leur ressembler,
et même à les devancer.
M. J. A. Pascal prit ensuite la parole,
et au milieu du plus profond silence et
de la plus grande attention il esquissa en
quelque sorte l’histoire du mouvement
religieux dans la paroisse depuis 1838
jus(]u’è nos jours. Ses paroles qui partaient du cœur allèrent aussi droit au
cœur, car elles portaient eu elles l’empreinte de la vérité et de la charité.
« Nous ne sommes pas encore ce que
nous devrions être, dit-il, en terminant
mais ne perdons pas courage, le chrétien
doit regarder on avant et surtout en haut,
et jamais en arrière; et vous, cher ami,
ajoula-t-il, en s’adressant au pasteur, armez-vous au.ssi de courage, vous ne voyez
pas encore beaucoup de fruits de votre
ministère au milieu de nous, peut-être
ne les verrez-vous pas de longtemps, mais
travaillez avec fidélité et Dieu fera certainement germer et pousser la semence
de sa Parole, car c’est lui seul qui donne
l’accroissement.
Pour quelqu’un qui n’est pas habüué
à recevoir beaucoup d’encouragements
comme c’est le cas, je crois, des pasteurs
(je pourrais me tromper en parlant des
autres), il,faut l’avouer, quelques paroles
de sympathie qui lui prouvent qu’il n’est
pas seul à l’œuvre, lui font oublier bien
des chagrins et le retrempent merveilleusement pour des semaines entières, ,
L’heure de,,1a nuit était dçjà bien avancée quand on go sépara par le chant
du Te Deum,,, et cette heure personqe assurément ne souhaitait de la voir arriver>
si grand,,||était la joie et .le bonheur >qui
étaient empreints sui;-tous,les visage.s,, et
si,quelqu’un avait pu pénétrer au fpud
dés cœurs, il aurait pu se,(convaincre que
tous étaient unjg.tPqur demander au Seigneur plusieurs de ces jours-là dont.npus
gardons le plus.doux spuvenir. i| „.j
Comme J’on, voit,,cette,(fôte a,,étéiplutôt
une ¡fête ppuf,,, jes, adult,e5. Les enfauts
n^auF^ieut pu que trè^,' ditBcjJement ô{re
réUDÎs,,,àf qàu^,|de, |a,,|Ueige i.qui était
tombée la .»ftut litiVn- ,iii t-jt
, qu'eu, TF’aiJle pas croire que les eu
fants aient été entièrement-oubliés pelte
année. '
Comme c'est trop tard pour en parier,
nous disons seulement que le jour de Noél
ils étaient réunis au complet et au inombre d’environ 80 autour d’un bel arbre qui
leur faisait ouvrir de grands yeux. Une
collecte faite à cette occasion parmi les
enfants de l’école du dimanche produisit
nue somme de 12 francs que uous avons
affectée à l’œuvre de l’évangélisation.
B. G.
F*omar*et. — La fête du 17 février
a conquis parmi nous sa place au soleil,
surtout lorsque le ciel n’est pas rouvert
ce jour-là , ce qui arrive encore assez
souvent. I.a preuve c’est que toutes les
années l’on voit s’augmenter le nombre
des enfants et des grandes personnes qui
y interviennent, non pas pour venir satisfaire une vaine curiosité , mais poussées par le désir d’encourager, par leur
présence, les efforts que l’on fait pour
l’instruction. C’est en etïet une fêle scbolaire tout autant qu’une fêle destinée à
rappeler le jour do notre émancipation ,
quoique ce secqnd but soit implicitement
renfermé dans le premier, et qu’il ue soit
pas du tout oublié. — C’est la paroisse,
dans la personne des chefs de famille, qui
a fourni tous les fonds nécessaires, sans
qu’un seul centime nous soit venu du dehors, sans que l’on ait eu besoin de demander quoique ce soit aux enfant.s. C’est
uü système qui a produit d’excellents résultats, entre autres celui d’int^esser les
parents aux écoles eu général et celui dé
prouver aux enfants, d’une manière sensible et palpable,,qu’op, ne les oublie; pas
sur leurs bancs d’école, où,ils croient trop
souvent qü’on les envoie pour se débarrasser d’eux:'L’éù* S’èst adressé à tout le
monde {méoïe à deux Mqui n’out point
d’enfants àt envoyer), par le moyen de Col*
lecteurs,¡qui sont allés battre à toutes les
portes. Les pjjis petits dons sont acceptés
avec la même recqnnaissanco que les dons
plus cbnsidérabrèsi faits par des personnes qui se rappellént'qu’n y a peut-être
des familles très riches en enfants, mais
5
-461)
très pauvres eu bieus matériels, et iucapablrs de payer leur quoie part. Sans
insister auprès des donateurs, l’on a recueilli la somme assez jrespectabic de
fr. 225 35. — Malgré lei brouillard , qui
nous entourait de lous côtés la veille du
17, l'on pouvait voir percer à travers la
brume la lueur rougeâtre des feux do joie,
allumés près des dilterents villages de celte
paroisse et de la paroisse voisine do Villesèche. Ce ne fnt qu’à sept heures et
demi du malin que le soleil dissipa les
nuages, et que l’on put se réjouir d’avoir
devant soi une belle journée. L’on ne put
s’empêcher de dire, tant le beau temps
était inattendu , que l’ou reconnaissait
bien dans Celui qui nous donne le soleil
et la pluie selon son bon plaisir, l’Ami
des petits qui avait dit; « Laissez venir
à moi les petits enfants, car le royaume
des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ». Aussi à peine les enfants furenls ils installés, chacun à leur place
sur les bancs de l’Kglise, qne tout le reste
fut occupé par les grandes personnes dont
une quarantaine dut rester debout, faute
de place, pondant plus de deux heures
et demi sans que pourtant l’on pensât à
se retirer. — Le culte, présidé par M. Armand ügon, se fil en langue italienne
selon l’usage généralement reçu dans nos
Vallées ce jour là. Après deux chants en
italien exécutés l’un par un chœur d’enfants, l’autre par un chœur de grandes
personnes et une prière, le prédicateur eu
parlant des paroles : Che cercale voi ?
(Giov. I 38), après avoir constaté que
lous cherchent quelque chose pour êiro
heureux, nous montra'que Celui que l’on
devait chercher à l’exclusion de tout autre,
est ce J. que Jean Baptiste montrait à ses
disciples, en disant: Voilà l’Agneau de Dieu
qui ôte la péché du monde,! Deux autres
cantiques et une prière terminèrent cette
première partie.La parole fut après au
corps enseignant et surtout- aux élèves.
Une dizaine do poésies, apprises, par
des enfants de tout âge, représentant
toutes les écoles, depuis l’école latine jusqu’aux hnnibles, mais très, importantes
écoles de quartier,¡presque autanlq,de
chants et trois discours, courts mais substantiels, des MM.,IUyoir proifesseur, Guiy
gon et Peyrot instituteurs, occupèrent le
reste de la séance. L’on se sépara après
une dernière prière, adressé à Dieu par
M. Rivoir, cl le chant du dernier verset
dn Teüeum, chanté par toute l’assemblée.
— Les enfants se dirigèrent vers la grande
école (ils étaient plus do trois cents) où
les attendait une très frugale collation.
Grâces à leurs régents et aux dames qui
oui bien voulu leur aider, en fort peu
de temps, ils reçurent lous leur morceau
do pain et de fromage, leur pomme et
leur verre de vin. A la sortie on leur
donna à tous une élreune ou pour la jeunesse ou pour les eufants ou pour les
petits enfants, selon leur taille , leur développement intellectuel, ainsi qu’un petit
traité : livres qui leur seront trop chers
pour qu’ils les oublient dan un coin, où
la poussière ne tarderait pas à les gâter
bien plus (pi’on ne le fait en les lisant.
Les dépenses se sont élevées à fr. 15870,
il nous rosie en caisse fr. 67 65, qui seront sufiisauls, ou l’espère, pour payer
les élrennes et les traités dont ou ignore
encore le prix exact, de sorte que l’on
espère dure les comptes sans déficit, mais
aussi sans espoir d’excédant. Un télégramme de M. Lantaret, qui, malgré l’ardonl désir qii’il en avait, ne put se trouver
au milieu de nous, par lequel il chargeait
M. Armand Ugon do saluer les enfants
pour lui, arriva malheuresement trop lard
pour qu’ün pût le faire connaître à ceux
auxquels il était desliué. Les eufants ne
l’en remercient pas moins de son affection,
tout comme ils n’oublient pas, dans leur
reconnais-sanco, leurs parents et leurs maîtres e( maîtresses et les deux syndics du Pomaret.et de l’Envers-Pinache, qui ont fait
déblayer les chemins de la neige tombée
le]16, pour .que leurs petits pieds pussent,
autant que possible, être au sec pendant
les promenades. ,
il - ! ; ___ ■ ’ '
i,'L . ■; "I ..-ri* .1 4i: ’* -II' ’ • •
** Pieve di Sbri (Ligurie), le IsVtiv. 1874.
Mon cher Hédacleur,
nr ttt. i ii J
en complot dé^çcord avec les
trois, ^tres membres restants du Comité
de la Va^xe défunte ^ sur la ipanière de
6
convoquer les intéressés, anciens sousscripteurs de cette œuvre avortée, pour
décider de l’emploi des fonds demeurés
de reste, je me suis retiré officiellement
do tout rapport ultérieur avec eux, et
leur ai laissé le champ libre, puisque je
ne pouvais pas faire autrement. Je m’attendais à ce que l’assemblée générale
serait, pourtant, convoquée par eux, et
au plus tôt, afin de régler définitivement
cette inqualifiable affaire. Mais les choses
continuant à être et à demeurer absolument les mêmes, je me dois à moi même
de déclarer publiquement que je n’ai plus
rien à faire avec ces trois membres survivants, depuis bientôt trois mois et que,
confiant eu leur honnêteté, j’attends, moi
aussi, qu'après tant de réfléxions et de
projets nouveaux de leur part, nos écoles
reçoivent en fin ce que leur léguaient les
réglementa de la défunte quand elle nais-,
sait.
Veuillez, honoré frère, accorder l'hospitalité de votre bon Echo, aux lignes qui
précédent, et agréer, avec mes remerciments, mes sentiments chrétiens.
AufiDÉB Bert, anc. past.
Aouuelics reltgteuees
et faits divers
France. Le Conseil d’Etat a autorisé,
après une longue délibération, la promulgation de la confession de foi du Synode de l’Eglise réformée.
— La nouvelle loi militaire accorde l’exemption du service à tous les étudiants
en théologie catholitiues des grands et
des petits séminaires, comme aussi à tous
les étudiants évangéliques, quelle que
soit l'école qu’ils fréquentent, et en faveur
desquels les Consistoires de l’Eglise nationale réformée aura fait la demande, d'après le mode présenté par le ministre de
l'instruction publique.
- -Ult.
Palestine. M. Gobât, évêque anglican'de Jérusalenl, a acheté à Naplçius
( fatlbieihie Sicheita ) un terHiiii deaiiéë à
(|érectioil 'd’un temple protestant. '
Portugal. Le Portugal est encore
privé de la liberté religieuse. Il est défendu
aux Portugais de se faire protestants. Cependant il existe à Lisbonne une église
évangélique oii l’on prêche en espagnol.
Cette église compte aujourd’hui une centaine de communiants. Elle a ses écoles
de la semaine et du dimanche, un conseil
d’anciens, un pasteur en titre. Malgré la
défense des autorités, bien des portugais
assistent au culte; plusieurs ont passé
au protestantisme ; mais il a fallu pour
cela qu’ils se fissent naturaliser espagnols.
Afrique. Non seulement le roi des
Achantis a été battu par les anglais, et
obligé de rendre Ramseyer, Kühne et leurs
amis, qu’il retenait en captivité depuis
quelques années et de promettre de payer
200.000 livres sterlings de frais de guerre;
mais les dernières nouvelles annoncent
que le général anglais Wolseley s’est emparé de leur capitale Coumassie et a fait
leur roi prisonnier. C’est le missionnaire
Kühne', et non pas Ramseyer, qui a été
envoyé par le roi comme ambassadeur
auprès du général Wolseley.
dtront(|ue CHAubotse
et locale
Augx*ogne. — Nos lecteurs des
Vallées auront entendu parler d’un procès
qui dure depuis plus de deux ans entre
le Cousistôire et le Conseil Cothunal d’Angrogne au sujet des droits de possession
et d’usage des écoles paroissiales; ce procès , grâces aux lenteurs de la procédure,
en était' toujours au même point, c’est-àdire à ses commencements,'et'cependant
les frais s’ajoutaient aux frais. Déjà le
regretté M. Canton, il y a plué d'un an,
avait pria l’initiative, d’accoVd avec son
Consistoire, de propositions d’arrangement; mais le Conseil, ayant à cette époque mis en avant dès conctitions inacepfables et dont quelques unes n’étaieut
pas'de la compétence du Consistoire, l'affaire en resta là et le proeës, c’est-à-dire
7
-(63)
les dépenses continuèrent. — Enfin au
mois d’octobre dernier, le Consistoire,
assuré que le Conseil était disposé à remettre les choses sur l’ancien pied, par le
rétablissement des subsides et par la nomination d’un régent on suite d’un accord
préalable entre les deux administrations
intéressées, prit de nouveau l’initiative
d’un arrangement sur les bases de la reconnaissance des droits réciproques sur
les immeubles qui sont au pouvoir de
l’une et de l’autre admnistration, et spécialement de la déclaration que les écoles
administrées par une commission mixte
d’un nombre égal de membres du Conseil
et de membres du Consistoire seront considérées comme des écoles vaudoises. Le
Conseil a accepté les propositions du Consistoire dans leur substance par une délibération qu’il n’a prise qu’au commencement de ce mois. — Ainsi les deux
administrations étant d’accord, leurs présidents respectifs ont été chargés de s’entendre pour retirer les pièces du procès
et pour payer, chacun, les frais qui les
concernent.
M"' Canton qui a encore assisté aux
débats bien tristes pour elle de ce dernier arrangement, a généreusement donné
au Consistoire 200 francs. Que le Seigneur
accompagne la digne veuve de notre bienheureux ami dans sa retraite et qu’il soit
pour elle le vrai consolateur ! La paroisse
d’Angrogne n’oubliera pas, nous l’espérons , que c’est à ses soins et à son activité (lu'elle est redevable, en grande
partie, de son beau presbytère, de beaucoup d’œuvres de bienfaisance dont les
directeurs de la paroisse eux-mêmes ignoraient l’existence , sans compter les services et les bienfaits sans nombre que,
d’accord avec son mari, elle a répandus
autour d’elle, sans les compter.
Puissent les épreuves p^r lesquelles
la paroisse a passé, et qu’elle s’est attirées, en grande partie, pçr sa faute,
n’être pas sans fruits bénis. Poissent-elles
ouvrir les cœurs et aplanir les difficultés
au cher frère qui a accepté avec courage
la vocation qui lui a été dernièrement
adressée. Que le Seigneur lui donne et
lui con.serve son-esprit ds doaceur, de
fermeté I
.1
Brlolieraslo. — La rovrte de la
Tour à Pignerol eet, à un certain endroit,
au dessous do la Chapelle des Mûriers,
dans un état détestable qui prouve, comme
deux et deux font quatre, la paresse des
uns et la négligence des autres. En effet,
à droite et à gauche, se trouvent des tas
de cailloux et des tas de terre ou mieux
de boue qui rendent la route si étroite
que lorsque dos chars se rencontrent ils
peuvent très-difficilement se garer. Nous
présentons cette plainte à qui de droit.
'T'oiTe-F'ellIce. Vendredi dernier , dans la salle de l'Ecole Normale ,
M. le prof. Charbonnier a donné sur Olivier Cromwell une conférence historique
fort appréciée et fort goûtée par tous
ceux qui ont eu le privilège de l’entendre.
4TR4\ËRS LES J0URN4UX
• - ^
Revue politique
On continue à la Chambre à discuter
les projets financiers de M. Minghetti, et
les partis se sont mis, à leur endroit,
dans le plus beau désordre; on a vu dei
membres de la gauche soutenir le cabinet
avec la même obstination que des membres de la droite mettaient à l’attaquer.
Jusqu’à présent les susdits projets ont tenu
bon, et l’on prévoit que la plupart passeront. Personne, du reste, qui ose parler
d’économies. C’est bien le moment ! Tous
les gouvernements de l’Europe sont aussi
larges de promesses pacifiques qu’on peut
le désirer, et tous montrent ta même ardeur A augmenter leurs forces militaires,
Si vit pacem, ptra bellum.
C’est en vertu de ce grand principe que
le maréchal Moltke, fatigué de se taire
en sept langues, fit un très long discours,
un discours qui a dû l'étonner lui-même,
et auquel le monde a prêté une oreille
très attentive, vu, l’étrangeté du fait. Tout
8
ce qu’il a dit est bon à noter, et nous a
rappelé le vieux proverbe, piémontais:
Fa che 't n'abife, mi soun to barba.
Due nation qui n’en a pas besoin, aura
toujours des amis en foule; ne regardons
pas, — c’est le maréchal qui parle,,—à
quelques misérables millions; ce serait
une économie fort mal entendue que de
nous les refuser, car nous pourrions bien
être forcés, sous peu, de les payer au centuple. Témoin le temps du premier Napoléon. Quant à la génération actuelle, si
elle s’imagine qu’on pourra arrivier au
désarmement, elle se berce de douces illusions; il nous faudra cinquante ans de
vigilance pour assurer les conquêtes de
six mois. Ainsi parla le Mentor de l’Allemagne, et Reichstag d’approuver.
^ Les députés alsaciens-lorrains ont aussi
profité do ce qu’ils étaient tout portés,
pour faire leur speech , qui eêt pu faire
impression sans la domi-défectiou de l’évêque de Strasbourg, qui déclara au nom
de ses collègues, étonnés de se voir ainsi
interprétés, qu’il acceptait les conséquences
de la. paix de Francfort. M. l'évêque aurait voulu ménager la chèvre et le chou.
On ne croit pas que ses électeurs lui envoient d’adresses de félicitation.
Pendant que l’empereur d’Autriche fait
le tour des Russies, le général Iguatiof!,
ambassadeur russe à Constantinople, a
soumis à son gouvernement un mémoire
sur les conditions actuelles de f l’empire
Turc; ce mémoire va ressusciter la question d’Orient. On'connaît la tendresse des
russes pour leurs’voisins mahométans, et
il parait peu douteux que l’état du malade s’est considérablement aggravé. Les
articles des journaux allemands officiels,
prouvent que tout y pousse et que l’Allemagne, loin de mettre obstiiclo à laipolitique russe en Oiient, la favoriserait'volontiers, moyennant compensation ; l’Autriche aussi, pourvu.fjjji’elle ait sa part du
gâteau. tf.ri- n- f.i 9l
■ l'io 'I-,(;:il e ,t; .iongnti! Upia ne
a ■'Ain-ii'rt lenoo ;'i ph'f, ifi^ <! fin
'ftien d’iiUpbssible, par'conAéqàdiiti & Cè
que' nUué ^oyioriB, âVabl peUi’iaéttre îôà
Tlircs à la poïké; Le pays qu’ils occupent
peut compter comme un des plus-fertiles
de" l’Europe, sa situation éomme une des
plus avantageuses; on leur a prêté énormément d’argent pour construire leurs chemins dejfer, le Sultan en a offert des fêtes
à ses femmes; le peuple meurt de faim et
la terre est inculte; l'expérience du passé
prouve enfin, que ces gens-là sont aussi
incorrigibles que turcs. Aussi, place à
d’autres.
Celte fois la France ne fera pas une expédition de Crimée, ayant chez elle bien
d’autres chats à fouetter. Rien de décidé
encore au sujet de la constitution déûnitîVé du gouvernement ce qui permet
toutes les attaques contre le septennat,
cet état provisoire que chacun interprète
à sa façon.
Les premiers mandements de carême
des évêques n’offrent rien de saillant.
M. Disraeli, le chef du parti tory, a
été officiellement appelé à former un
nouveau ministère. Nous y remarquons
la présence, aux affaires étrangères, de
lord Derby fils du célèbre ministre, et qui
est connu pour ses sympathies italiennes;
ce qui prouve une fois de plus, si besoin
en était que le mot do: c parti conservateur » est loin d’avoir, chez les anglais,
la même signification que dans certain
état du continent. Ces conservateurs là
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sont aussi libéraux que les libérau^^ euxmêmes. ' * , ,
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Dernières fiqmelles. La loi de M. Mingf^élti sur \a' eircolasièm cartacea plus
hetireusé' qqe' cello‘‘iie ’rinstruction primAffé'dbligaj;6ire a 'subi aVe6 sbêcès l’épreiive du scrutin secfet. " ' J, »
A. M, ‘
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Pignerol, Impr. Chiantore' et Mascareili,