1
Année XXXVIÍ.
14 NoveiiiÍ3re 1902.
N. 37.
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L ECHO DES VALLEES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... clignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Communication officielle — Nécessité d’un
effort chrétien — Sur le départ de
Madame Jalla — Lettre du Tessin
— Lettre de Livourne — Bibliothèqne
de la Maison Vaudoise — Chronique —
Correspondance — Missions — Nou
Telles et faits divers — Commnnication
— Publications nouvelles — Revue
Politique — Annonces.
COMMÜNICmON OFFICIELLE
Nous avons transmis à MM. les pré’ sidents des Consistoires et des Bureaux
des Conférences de District, le Projet
I de Constitution adopté par le dernier
i Synode.
Par la présente, nous les prions de
soumettre la nouvelle Constitution aux
Assemblées de Paroisse et aux ConpsKuoiarférences, lesquelles en -.- voteront l’acceptation ou le refus, sans amendement,
: et feront parvenir, dans le plus bref
délai possible, le procès-verbal de leur
: délibération à la Table, à teneur de
i l’art. 55.® de la Constitution actuelle
ment en vigueur, de l’art. 48.® de la
nouvelle Constitution et de l’art. 38.® du
Synode de 1902.
Torre-Pellice, le 12 Novembre 1902.
Pour la Table :
J.-P. Pons, Modérateur.
iGGGSsiié d’un Gffort chrétiGn
(1)
Quoi que l’on puisse penser au sujet
des Sociétés d’Activité chrétienne, ce que
nous devons sentir profondément, c’est
le besoin angoissant, lancinant comme
certaines douleurs qui tourmentent notre
corps, d’un eÿort chrétien, ou, je dirai
mieux, d’un ejffort des chrétiens, de moi
qui me dis tel, de toi qui t’honores
de ce nom.
Ce n’est pas seulement dans le champ
évangélique que ce besoin est senti ;
il s’impose à quiconque croit avoir une
formule pour l’humanité qui souffre et
qui voudrait monter, se souvenant de
Celui dont elle est l’image, mais qui
abandonnée à elle-même,Mtombe. Les
socialistes le sentent, et l’œuvre de
propagande, l’étude des questions économiques, peu attrayante par elle-même,
devient pour eux un aiguillon, la préoccupation qui les sort de l’apathie, de
la douce jouissance d’un repos qui serait mérité après le travail. Les cléricaux
le sentent, da.ns leurs efforts de domination théocratique ils mettent en jeu
toutes leurs énergies, ils font servir
habilement à leurs fins tous les moyens
(1) Extrait d’une conférence sur les Sociétés
^ activité chrétienne.
de propagande que leur fournit une
civilisation naguère maudite.
Et nous à qui la parole de Christ
est parvenue, nous à qui il a dit per
sonnellement : « va et raconte les grandes
choses que Dieu t’a faites » — ne sentirons-nous pas la nécessité de l’effort,
de l’activité qui doit être le thermomètre de notre foi ? C’est en vain que
le thermomètre marquerait une élévation de la température si, au dehors,
dans les champs, dans les bois, on ne
s’en apercevait pas, si aucun germe ne
poussait. Le monde ? — Oh ! le monde
ne nous croira pas si cette flamme d’amour que nous disons avoir été en Christ,
il ne la sent pas dans nos paroles et
surtout dans notre vie.
Et cependant, entrons dans nos églises, interrogeons l’un et l’autre. Qu’il
est fort le courant quiétiste ! le courant
de ceux qui sentent, reconnaissent et
voient qu’il faut que tous, outre nos occupations pour vivre, nous mettions la main à
l’œuvre de Dieu, si multiple, si variée ;
qui sentent et voient qu’ il faut bouger... et ne bougent pas !
Les excuses sont infinies. Pour les
uns c’est le pasteur. 11 a un caractère
qui ne leur va pas ; comment pourraientils travailler avec lui ? Il ne va jamais
voir personne, et alors « qu’ il s’ arrange ». En telle et telle occasion j’ai
pu voir en lui un esprit qui n’était pas
bon ; je ne puis me sentir à cœur ouvert avec lui. Dites, ne sont-ce pas là
les raisons que nous avons maintes fois
entendues et qui sont peut-être sorties
de notre bouche ?
Pour d’autres c’ est quelqu’ un des
membres de l’église. Si lui que, dans
certaines circonstances, j’ai trouvé menteur, ou injuste dans les affaires, ou
peu loyal, vient, prie, parle, il m’est
impossible, impossible d’y venir. N’estce pas ce que nous avons entendu et
peut-être dit ?
Pour d’autres, il y a une idée prédominante de l’église qui les retient.
Si l’on persiste à vouloir comprendre
ainsi l’Evangile, si l’opinion de ceux-là
prévaut, alors je sens que je dois me
tenir à l’écart. N’est-ce pas ce que nous
avons entendu et peut-être dit ?
Pour d’autres encore c’est le sentiment de l’impuissance. Je ne suis pas
capable, je ne sais pas parler en public,
je ne sais pas prier, je ne sais pas consoler un malade, donner un bon conseil à celui qui se trouve dans telle ou
telle difficulté, rappeler à propos une
parole de l’Evangile ; je ne sais pas
descendre au niveau de ces humbles
ou les élever au mien. Combien de
«je ne sais pas» n’avons-nous pas entendu et peut-être prononcé ?
Pour d’autres c’est le manque de
temps. Absolument je ne peux pas. Oh
si je pouvais me délivrer de ce souci !
Mais il m’obsède, il occupe toutes mes
pensées ; il ne me laisse pas une heure
de libre, pas un sou dont je puisse
disposer, pas une parole de consolation
que je puisse prononcer. Oh si je pouvais !
Pour d’autres encore c’est l’amusement, c’est tel ou tel jeu, honnête en
lui-même s’il était maintenu à sa place;
ce sont les besoins intellectuels ; c’est
le théâtre, c’est l’élégance, c’ est un
sport, c’est la soif du gain, c’est l’avidité de posséder de la terre, c’est l’esprit
de querelles avec les voisins, c’est le
courant mondain qui entraîne. Attendez,
dit-on, quand j’aurai fait ceci ou cela,
je suis avec vous, j’approuve vos idées,
nous travaillerons, mais après, après....
N’est-ce pas là le mot dont l’écho résonne encore à nos oreilles et que peutêtre nos lèvres viennent d’articuler ?
Et^u fond de toutes les innombrables
raisons que l’on donne il y a ceci ; l'oubli
que, si Christ a parlé à nos cœurs,
cette activité, cet effort est la seule
chose nécessaire et qu’ il est fait, non
pour cette église dont nous voyons le
clocher, ni pour l’ensemble des personnes inscrites sur ses régistres, ni
pour le pasteur qui la dirige, mais
pour Christ seul.
Du travail, reconnaissons-le, il s’en
fait, même de la part de ceux qui passent pour les plus nonchalents dans
les œuvres de Dieu. Plus j ’ observe,
plus je me persuade qu’ il faut être
optimiste à cet égard et que beaucoup
de bien, beaucoup d’actes de justice et
d’amour (et parfois les plus beaux) se
font dans le secret par ceux qui sembleraient être les chrétiens les moins
actifs. Gardons-nous de juger, et que
la seule critique aux personnes soit
celle de faire mieux et de nous rappeler les paroles de T Evangile : « Que
celui qui est debout prenne garde qu’il
ne tombe ». Mais avec cela, invoquons
une coordination des efforts et travaillons pour r obtenir. La réunion des
efforts pour le travail commun a pour
effet de dissiper, la méfiance provenant
de ce qu’on ne se connaît pas et qu’on
ne se communique pas ses expériences,
et de renouveler les forces dans l’atmosphère d’affection fraternelle qui se
forme autour de nous.
Toute activité chrétienne a pour conséquence l’esprit de propagande. Il est
impossible de travailler pour Lui et
de ne pas sentir le besoin impérieux
de le faire connaître. L’ évangélisation
et la mission doivent devenir quelque
chose qui fait partie de notre âme, de
telle sorte que chacun de nous éprouve
la plus grande honte s’il ne donne
quelque chose de ses biens et de son
temps pour l’œuvre parmi nos compa
triotes et parmi les peuples païens.
Oui, nous devons être lents à juger
l’état d’âme de ceux qui nous entourent : mais ici nous pouvons le proclamer avec assurance : il est impossible
de se dire de Christ et de ne rien faire
personnellement (ne parlons pas de l’œuvre collective, sur laquelle il est trop
facile de se décharger de sa propre
responsabilité) pour la propagation de
l’Evangile en Italie et au dehors.
(La dn ^prochainement).
M. Falchi.
Sur le départ de Madame Jalla
Nous recevons de M. Adolphe Jalla :
Torre Pellioe, 8i2(02.
Je prie les amis qui m’ont manifesté
leur sympathie de m’excuser si pour
leur répondre je me sers de la voie
des journaux religieux. Il m’en coûte
de le faire et pour plus d’une raison ;
mais les centaines de lettres que j’ai
reçues m’obligent à passer par là. J’aurais voulu rester muet, ne pas ouvrir la
bouche, car c'est le Seigneur qui agit.
Le seul qui puisse bander la plaie
c’est Celui qui l’a faite. Mais, chers
amis, l’exp)ression de votre sympathie
et l’assurance de vos prières m’ont été
plus précieuses que je ne saurais le
dire. Dieu vous a déjà exaucés en partie. Combien d’entre vous ont connu
le deuil, et m’ont consolé par la consolation dont ils ont été les objets de
la part de Dieu.
Plusieurs amis m’ont demandé des
détails sur les derniers temps de la
vie de ma chère femme. Sa santé a
été en s’améliorant depuis novembre
1901, elle a été remarquablement bonne
depuis mai 1902. Son désir de retourner au Zambèze a été constant.
Ceux qui ont entendu ou lu ses adieux
aux missionnaires Voila, savent combien ce désir était grand. Les personnes qui l’ont mieux connue savent
comment elle envisageait saintement
le privilège d’être mère. C’est elle qui
avait choisi le nom de Letizia pour sa
fille. Elle n’était cependant pas sans
appréhensions, mais elle en avait eu à
la naissance de Giulio et à celle de
Graziella. Ces naissances s’étaient passées heureusement au Zambèze, dans
l’isolement et au milieu de grandes
privations.
Le 26 octobre, à 2 h. .15 de l’aprèsmidi, son troisième enfant .naquit normalement, sans que le docteur eût à
intervenir. Nous commençons à nous
réjouir... Hélas une grave hémorrhagie
survient... Elle peut enfin être, arrêtée,
nous sommes de nouveau à l’espoir...
quand apparaissent des symptômes
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d’un accident dont nous ignorons encore la nature exacte. ... Ma chère
femme vit mon anxiété, elle comprit
que c’était l’appel du Maître. Dans ses
adieux elle répandit encore une fois
ce cœur si chaud, puis avec calme elle
nous dit que c’était le Seigneur qui
l’appelait et qu’il l’accueillerait. Elle
nous dit encore une dernière fois ; Il
m’appelle ! et sans agonie elle nous
quitta, à 7 1^4 h. du soir.
Nous avions souvent parlé de ce
moment suprême. Au Zambèze surtout,
la pensée de la mort nous est familière. Quelques-uns des cantiques que
nous chantions de préférence à nos
cultes de famille, encore ces derniers
temps, étaient ceux sur le ciel. Elle
avait redouté le veuvage et les longues
souffrances. Dieu les lui a épargnés.
Après un moment de douleur à la
pensée de nous quitter, c’est sans murmure et dans la paix qu’elle a répondu
à l’appel de son Sauveur.
M. Ed. Favre et M. Bertrand venus
de Genève pour les funérailles m’en
écrivent leurs impressions : « Combien
était grande la sympathie de la foule
d’amis qui vous entouraient mercredi
dernier» (29 octobre). M. Favre ajoute.
« Quel magnifique service. Le tout a
été tellement élevé, tellement plein
d’amour. Je n’ai jamais assisté à un
service funèbre aussi élevé ; il n’y a
pas eu de panégyrique, mais on sentait
que chacun aimait votre chère femme,
avait apprécié ses belles qualités, et
cependant c’était la gloire de Dieu qui
dominait et sanctifiait tout ».
Il m’a été doux de constater la place
que ma chère femme tenait dans l’estime et dans l’affection des enfants de
Dieu. C’est avec bonheur que j’en ai
recueilli les nombreux témoignages. Son
amour était communicatif. Elle a gagné les cœurs de ceux-là même qui ne
l’ont approchée qu’une fois. Ceux qui
l’ont mieux connue l’ont pleurée comme
une sœur tendrement aimée. Elle n’avait
aucune idée d’avoir laissé uue semblable traînée lumineuse. Quand des amis
lui exprimaient leur admiration, elle
en était confondue, presque honteuse,
elle s’en humiliait et parlait de ses
lacunes. Tout son espoir était dans le
sang de Christ, et dans sa grâce toute
suffisante. « Heureux les pauvres en
esprit, car le royaume des deux est à
eux». Elle avait fait de Christ sa vie.
Aussi nous savons qu’en attendant la
résurrection des corps, elle « vit ensemble avec Lui » i Thess. 5 : 10
« elle a quitté le corps et demeure auprès du Seigneur » II Cor. 5:8 « elle
s’en est allée pour être avec Christ ».
Phil. I : 23. Elle est du nombre de
ceux qui viennent de la grande tribulation, et qui ont lavé leurs robes et
les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu, et le servent
jour et nuit dans son temple. Celui qui
est assis sur le trône dressera sa tente
sur eux ; ils n’auront plus faim, ils
n’auront plus soif, et le soleil ne les
frappera point ni aucune chaleur. Car
l’Agneau qui est au milieu du trône
les paîtra et les conduira aux sources
des eaux de la vie, et Dieu essuiera
toute larme de leurs yeux.
Puisque pas un passereau ne tombe
en terre sans la volonté du Seigneur
ne croirions-nous pas comme, elle que
c’est Dieu qui l’a appelée ? Ne croyonsnous pas que nous sommes immortels,
tant que nous n’avons pas achevé notre tâche ? Ce qu’elle était le Seigneur
l’a vu mieux que nous. Il a vu l’amie.
la sœur, la fille, la mère, l’épouse bien
aimée, la femme missionnaire. Ses qualités du cœur et de l’intelligence, son
amour des noirs que tant d’amis ont
remarqués, le Seigneur les a vus lui
qui les lui avait donnés, lui qui avait
vivifié ces qualités, et les avait illuminées par la puissance du St.-Esprit.
Elle avait accompli son œuvre, puisqu’il l’a appelée. Sa journée a été courte,
mais très remplie.
Ce qu’elle a été pour moi quelquesuns l’ont entrevu. C’est un don de
Dieu, souvent renouvelé, pour lequel
je le bénirai toujours. Vous ne vous
attendez pas à ce que je vous dise ma
douleur — elle est trop sacrée. Nous
avons tout pleinement partagé... son
bonheur actuel m’éclairera encore. Ce
qu’il en sera quand je devrai laisser
mes deux fillettes et reprendre le chemin du Zambèze ?......Dieu le sait. Vous
le devinez, chers amis, et je compte
sur vos prières pour mes enfants et
pour moi, j’en ai besoin. Ce que je sais,
c’est que dès à présent les choses invisibles sont plus réelles, le ciel est
plus beau et plus près. Il est plus vrai
que jamais que la Parole a été écrite
pour notre instruction, afin que par la
persévérance et par la consolation qu’elle
donne, nous possédions l’espérance. Dès
à présent le Seigneur m’est devenu
plus précieux. Il me donnera de saisir
toujours mieux ses richesses incompréhensibles, et m’accordera encore la grâce
de les annoncer aux païens. Encore
autrement que par le passé ce sera de
la semence répandue avec larmes. Je
ne serai pas le seul qui devrai le faire
au Zambèze. Nous espérons que bientôt
viendra la moisson avec ses chants de
triomphe.
Est-ce que le départ de ma fei.nme
ne sera pas un appel à de nouveaux
collaborateurs dans le champ des missions, et à une plus grande activité
des églises ?
Croyez-moi chers amis,
votre très reconnaissant
Ad. J alla.
M. et M.me J.-P. Pons et leur famille prient lenrs amis et connaissances
qui n’auraient point reçu la lettre de
faire-part du décès de Madame JallaPons, de bien vouloir excuser ces omissions involontaires. — Ils se trouvent
dans l’impossibilité de répondre, personnellement, aux centaines de messages de sympathie qui leur sont parvenus de tous côtés, aussi remercient-ils
chaleureusement par le moyen de ce
journal, tous ceux qui les portent dans
leur cœur et sur les ailes de la prière.
Lettre du Tessin
Lugano, 2tH|2.
Mon cher Echo des très chères Vallées,
Quelle belle journée a été celle d’hier
sous tous les rapports pour le petit
troupeau évangélique de la diaspora
tessinoise ! Là-haut à Novaggio, petit
village d’à peine 500 habitants à 650
m. d’altitude, dans un site vraiment
enchanté et enchanteur entre le lac Majeur et le lac de Lugano, à quelques
kilomètres de la frontière italienne, se
célébrait une fête, la cinquième de ce
genre dans la Suisse italienne : la consécration d’une modeste chapelle évangélique.
Entre pasteurs et évangélistes nous
étions huit: MM. Stef. Revel de Nomême, J. Pons (Corno) Bossi
(Luino) Bossi (Biasca) Bonifazi (Intra)
Werner (Bâle) Boit et Calvino (Lugano) groupés autour du vénéré docteur Christ représentant du Comité de
Bâle ce grand et infatigable bienfaiteur des œuvres d’Evangélisation en
Espagne, en Italie et tout spécialement dans le canton du Tessin. Des
députations venues de Biasca, d’Arogno,
de Pugerna, de Chiasso, de Lugano,
et d’ailleurs apportèrent l’expression de
l’intérêt fraternel des frères.
La banda, catholique, d’Astano vint
spontanément réjouir la fête en jouant
d’une manière inappuntabile quelques
belles mélodies alternativement sérieuses
et patriotiques.
Il y a vingt ans qu’un simple cordonnier de retour de l’Amérique du
Sud où il avait connu l’Evangile, ouvrit son échoppe à de petites réunions
fraternelles, qui depuis lors se sont
toujours tenues dans sa maison.
Lorsque j’étais à Biasca' et que le
Comité de Bâle me chargea de faire
visite à Novaggio, d’une manière assez
régulière il n’y avait que trois hommes
quelques enfants et rarement une femme
qui fussent considérés comme adhérents ;
mais peu à peu le nombre augmenta,
les enfants grandirent, mon successeur
à Biasca le regretté Ch. Gay consacra
à Novaggio une bonne partie de son
temps et de ses forces, puis le Comité
de Bâle y installa l’ami Chilosi, soutenu par Zamperini. A Chilosi succéda
le modeste et zélé Stef. Revel et aujourd’hui entre Novaggio et les environs le nombre des évangéliques grands
et petits tous provenant de l’église romaine s’élève à environ 70. La chambre
du brave cordonnier Delmenico était
devenue trop petite et les amis de
Bâle, toujours bons, toujours généreux,
cédant aux prières des frères de Novaggio décidèrent d’y ériger une modeste chapelle-presbytère, qui est tout
ce que l’on peut désirer de mieux réussi,
tant sous le rapport esthétique que sous
le rapport pratique. C’est un bijou ! disent à l’unanimité les connaisseurs.
L’impression que l’on éprouve en voyant
ce beau bâtiment est que c’est une
église quoiqu’en réalité seulement les
3t4 du rez de chaussée soient affectés,
au culte : la chapelle proprement dite
peut contenir 100 personnes, la salle
à côté n’est séparée d’elle que par une
paroi mobile, de sorte qu’hier 150 personnes pouvaient être commodément
assises. Vu la circonstance bon nombre d’auditeurs se pressaient aussi sur
la porte. Les discours, les prières, les
chants s’alternèrent de lo h. et i\2
jusqu’à midi et ip : la note dominante
était, comme de juste: Gloire à Dieu,
reconnaissance au Comité de Bâle, bénédiction au petit troupeau qui a le
devoir d’être fidèle pour grandir toujours, surtout du côté du ciel. Ont
parlé : M. Revel, M. Christ (en italien)
M. Boit en allemand, interprété par le
soussigné qui adressa aussi une allocution, M. J. Pons de Como qui termina par la prière et la bénédiction.
Un banquet très modeste mais très
fraternel fut assaisonné de nombreux
toasts.
La réunion de l’après-midi, aussi nombreuse que celle du matin, fut présidée
par M. J. Pons dont le discours très
sérieux fit une grande impression qui
fut cimentée encore par les discours
des frères Bossi. Le soussigné termina
par la prière.
Le soir en rentrant dans ses foyers
chacun disait: quelle belle journée! pas
un nuage au ciel, pas un nuage dans
les cœurs. Ton dévoué P. C.
Lettre de Livourne
Livourne, 3 Novembre 1902.
Cher Directeur,
L’Eglise de Livourne a recommencé
une nouvelle année de travail sous une
autre direction. M. Rostagno est venu
de Vittoria, remplacer M. Buffa, nommé
pasteur à Florence (Via dei Serragli).
— Le nouveau pasteur s’est déjà mis
à l’œuvre et nous avons la confiance
que Dieu bénira son travail, comme
Il bénira aussi M. Buffa dans son nouveau champ d’activité.
L'istituto Evangélico Livornese a recommencé ses leçons et dès à présent
on prévoit qu’ il sera plus fréquenté
que l’année passée ; en effet aujoud’hui
il y a déjà plus d’élèves que l’année
dernière à la même époque. Il va sans
dire que les commencements sont toujours difficiles, mais avec la persévérance et la bonne volonté on peut
triompher de beaucoup d’obstacles, et
nous sommes sûrs que cette persévérance et cette bonne volonté ne feront
pas défaut à la Direction et aux maîtres.
Nous avons eu dernièrement un attentat que l’on croit devoir attribuer à
l’anticléricalisme. Une bombe a éclaté
le soir du 26 du mois passé à côté
d’une Eglise catholique, et tout près
de l’habitation de l’évêque, et deux
petits garçons en ont été les victimes:
l’un est mort presque tout de suite,
l’autre est en voie de guérison. Je lisais dans la Patria du 30 que «si l’é» vêque s’en était allé de Livourne
» après ce qu’ il avait dit à Tárente et
» à Rome, probablement cela ne serait
» pas arrivé ». Je ne, puis et ne veux
exprimer mon opinion à cet égard, je
dis seulement que toute la ville a désapprouvé le lâche attentat qui a coûté
la vie à une innocente créature. Si
l’Evangile pénétrait dans tous les cœurs,
on ne verrait pas d’évêques lancer des
paroles qui sont une offense au patriotisme et on ne verrait pas non plus des fous
(car on ne peut les appeler autrement)
lancer des bombes à droite et à gauche.
Deux jours après l’attentat, notre
Roi est venu de San Rossore faire une
visite à la ville, et a été reçu avec enthousiasme par tous les habitants. Digne
réponse à ceux qui ont intérêt à faire
passer Livourne pour une ville de
malfaiteurs. Il y a eu des moments où
notre Roi s’est trouvé presque seul au
milieu de notre peuple et tous l’applaudissaient. Même l’évêque a voulu
aller le saluer quand il était au Eicovero di Mendicità. La visite du Roi, très-)
courte du reste, e été reçue avec plaisir
et reconnaissance par la ville et tous’
ont été captivés par l’amabilité de
notre jeune Souverain, qui a vraiment
su gagner le cœur des Livournais.
Avec bien de salutations
H.
BIBLIOTHÈQUE
DE LA MAISON VAUDOISE
Rentrée Générale.
Une rentrée de tous les livres, sortis de
la bibliothèque avant la date du 15 Octobre dernier, a été fixée pour le 14 et
lu 21 novembre courant, de 3 h. à 5
heures de l’après-midi.
Il n’est admis aucune exception pour
aucune classe de lecteurs, ni pour quelque ouvrage que ce soit.
Les contrevenants seront passibles des
amendes portées par les anciens règle-
3
fe jnents remis purement et simplement en
vigueur.
, 4 Torre Pellice, le 6 Nov. 1962.
Le bibliothécaire
A. VINAY.
dÎÎ^OfJIQlfîl
La Tour. — L’école de ^S.te Marguerite a vu mardi soir 11 c., une réunion comme on n’en voit pas souvent,
en dehors de la grande solennité du
17 février. Il s’agissait de donner à
M. Forneron, qui vient de se retirer
de l’enseignement, après Une carrière
de 44 ans dont 30 passés à la Tour,
un témoignage de sympathie et d’affection. Tous ses anciens élèves présents à la
Tour, bon nombre d’amis venus même
d’assez loin, plusieurs pasteurs et professeurs, des représentants du conseil communal et du consistoire étaient là pour lui
dire quelle place il occupe dans le
cçeur de tous et combien on a su apprécier ses longs et fidèles services.
La démonstration, organisée par un
comité d’anciens élèves avait pour but
de remercier chaleureusement le vieil
' instituteur de son long dévouement et
de lui offrir en même temps un témoignage tangible de reconnaissance. L’une
et l’autre chose ont été faites et bien
faites. Nous ne commettrons pas l’indiscrétion de dire en quoi consiste ce
témoignage tangible ; bornons-nous à
constater comment amis et anciens élè' Ves, ont répondu avec un tel élan à
l’appel du comité, que les résultats ont
dépassé toute attente. MM. A. Jahier,
ancien élève de M. Forneron pour le
comité, M. J.-P. Pons comme pasteur
et ami, J. Revel et P. Bastie au nom
de la paroisse de St. Jean où M. F. a
travaillé pendant 5 ans ; M. le prof.
Bertin, syndic de la Tour ; M. le prof.
Jahier pour la commission scolaire,
MM. B. (Jardiol et Weitzecker, MM.
A. Coïsson et J. Geymet, et enfin M.
J. Long au nom de la société pédagogique ont tour à tour exprimé à M.
Forneron la reconnaissance et l’admiration de l’assemblée pour tous les services qu’il a rendus comme régent,
paroissial et communal, maître chantre,
instituteur de l’ orphelinat, garde malade etc.
De nombreuses lettres d’adhésion dont
nous citerons celles de MM. Soulier
député et prof. J. J. Malan de Gênes,
ainsi que celles des églises de Villeseche, Pramol et Venise où M. F. a travaillé, sont parvenues au comité organisateur et ont été lues au milieu des
applaudissements de l’assemblée.
M. Forneron, vivement ému, remercie les larmes aux yeux pour cette
démonstration qu’il qualifie d’inoubliable
et d’imméritée. Le régent actuel M.
Riyoir ajoute quelques mot§ par lesquels il s’engage à suivre les nobles
traces de son prédécesseur. L’Echo du
Vallon, dirigé pour la circonstance par
M. H. Jalla égaye la cérémonie par
quelques beaux chœurs. Somme toute,
belle fête et démonstration bien méritée par ce vétéran de l’enseignement
à qui nous souhaitons à notre tour de
pouvoir pendant de longues années encore jouir de l’estime et de l’amour
des centaines de personnes qui ont profité de son enseignement, ainsi que de
l’affection de ses nombreux amis.
X.
Conférence. — Jeudi prochain 20
novembre, à 8 h. du soir, à l’école de
Sainte-Marguerite, M. le prof. Falchi
— 3
donnera une conférence populaire sur:
I vHilf iini e quel che s’agita sotto
i nostri piedi.
Le public est cordialement invité.
Bourse Pellegriu. Le concours pour
l’obtention de la bourse Pellegrin a eu
lieu mardi 11 courant. La Commission
d’examen, composée des membres du
Comité des Institutions Hospitalières et
de MM. Hugon et Henri Tron pasteurs
et Pascal syndic de Chabran, a, par
un vote unanime, adjugé la bourse à
MM. les étudiants Guido Malan et
Carlo Cardon, ex aequo. La bourse sera
donc partagée entre ces deux candidats
pendant deux ans, après lesquels, M.
Cardon ayant terminé ses études, M.
Malan en jouira seul pendant les deux
autres années encore requises pour
achever les siennes. Nos souhaits pour
le bon succès de l’un et de l’autre.
COBBëSPOHMNCë
..... 1 Novembre 19Ü2.
Cher ami,
Le dernier Synode, approuvant la
nouvelle Constitution a aussi approuvé
un article transitoire, l’art. 48, qui fixe
le terme dans lequel elle doit être approuvée ou rejetée par les Paroisses
et par les Conférences de District.
L’article est le suivant : « La Costitu» zione sarà sottoposta nel termine di
» tre mesi dopo la sessione sinodale al
» voto delle Parrocchie e delle Confe» renze Distrettuali ». D’après cet article, qui par lui-même est assez clair,
il résulte qu’ à la fin de ce mois, ou
tout au plus tard au commencement
de Décembre, les Conférences de District (pour ne parler que d’elles) devraient se réunir pour donner leur vote,
c. à d. pour approuver ou pour rejeter
la Constitution. Nous sommes entrés
dans le mois de Novembre, et il n’y
a pas à perdre de temps si on veut
faire ce que l’article 48 dit expressément.
En outre, les Conférences de Distrit sont composées des pasteurs et des
représentants des Eglises. Or, comment
feront ces représentants à voter pour
le oui ou pour le non, si leur Eglise
n’étudie pas la question, et ne leur
donne un mandat impératif? — Et comment les Eglises de l’Evangélisation,
pourront-elles exprimer leur opinion si
elles ne connaissent pas la nouvelle
Constitution ? Il me semble donc qu’ il
serait nécessaire d’en envoyer quelques
exemplaires aux Eglises, afin que, dans
une assemblée générale expressément
convoquée, elles puissent l’étudier et
tracer ainsi le chemin à leurs représentants, afin que ceux-ci, à la Conférence, pussent voter non selon leur
opinion personnelle mais selon l’opinion
de leur Eglise.
Ai-je tort ? Ai-je raison ?
Ton aff.né
N. N.
Le Comité de Paris a reçu, jusqu’ à
ce jour, pour l’œuvre générale, 84.156
francs sur 600.000 qui constituent le
bilan de l’année ; pour le Zambèze,
49.965 sur 150.000 ; pour Madagascar,
34.790 sur 342.000. Actuellement, les
dépenses effectuées dépassent les recettes de 462.629 francs. On voit qu’il
y a lieu à la libéralité de ceux qui
aiment l’avancement du règne de Dieu.
La statistique annuelle du Lessouto
accuse un progrès général ; notons une
augmentation de 13 annexes, 15 écoles,
52 ouvriers indigènes, 1178 communiants, 326 catéchumènes, 1705 élèves
aux écoles, 11.181 francs de collectes.
Le total des membres d’église est de
12.676, celui des collectes de 92.224
francs, dont 10.657 pour les missions
de la Société de Paris, en dehors du
Lessouto.
À lire, entr’ autres, le récit que M.
Dieterlen intitule : « Comment meurent
certains païens » et celui de l’arrivée
nocturne, à Sesheké, de la dernière
expédition.
M. O. Moreau, missionnaire dans le
champ aride du Sénégal essaie, une
fois de plus, d’amener le Comité à
s’occuper des tribus païennes de l’intérieur, plus accessibles à l’Evangile
que les masses musulmanes. Il fournit,
dans ce but, une foule de données intéressantes sur sur la peuplade des Sérères.
Une escouade de renfort va partir
pour Madagascar, où ces secours sont
rendus nécessaires par des maladies et
des départs.
Dans la Chronique des missions, M.
Gauguin commence l’intéressante biographie du grand missionnaire James
Chalmers.
Voici la seconde des lettres du Zambèze mentionnée dans le dernier numéro
d’octobre. Elle est d’un officier royal,
ex-élève évangéliste.
Kazungula, 21 juillet.
A mon père le missionnaire Jalla,
Oh mon père je suis très heureux
d’avoir trouvé cette occasion de t’écrire
une petite lettre moi aussi. Quant à
là-haut au bo-Rotse il n’y a pas de
nouvelles, nous continuons à vivre bien,
si ce n’est les vaches qui meurent, ils
meurent d’une façon vraiment étonnante ; tous les nombreux bœufs et
vaches du bo-Rotse périssent.
Je suis parti de là-haut le bo-Rotse
quand il y avait encore beaucoup d’eau,
pour venir ici à Sesheke. Et puis je
t’annonce que c’est moi qui ai amené
les missionnaires ici à Sesheke. Seulement il y a eu des tristesses (déceptions)
pour nous, parce qu’il y avait un espoir ; quand nous avions entendu que
des missionnaires venaient on avait
dit: «Votre missionnaire à vous vient
aussi pour sûr». Mon père à cette parole que le moruti et misisi viennent,
Miriame s’était préparée à venir jusqu’à Senanga rencontrer sa misisi ; elle
avait pensé que peut-être bébé vieurdrait. Mais plus tard quand nous entendons que « vos missionnaires à vous
ne viennent pas, parce que Misisi est
malade », pour Miriame il y a eu des
pleurs vraiment, à cause de la maladie
de sa Misisi, et parce que sans cela
elle serait venue. Car depuis le départ
de sa Misisi d’ici, il ne passe pas un
jour qu’elle ne pense à Misisi et Bébé
et au Moruti. Voilà ce qu’il en est. Et
moi j’espère que quand Misisi sera
guérie nous viendrons ici ; peut-être
sera-ce moi Yosefa qui amènerai tes
canots ici à Sesheke, pour te conduire
au bo-Rotse.
Ensuite un homme qui a commis
une faute c’est Mokulooakashiku : il a
tué une personne après le départ du
roi, et même les ma-Rotse l’ont destitué de sa charge, ils ont dit que ce
ne serait que le roi qui pourrait la lui
rendre, à son retour de Londres.
Ensuite quant aux conversions des
gens si ce n’est Sewi le frère aîné de
Nyengela de Lirundu, c’est lui qui a
« cru », et Leshomoa le frère puiné
d’ingangwana, et Moakoi le garçon
de Sekota ; voilà ceux qui ont cru. Ce
sont les nouvelles du bo-Rotsi.
Quant à ton magasin il est encore
sur pied, seulement je crains que les
roseaux (des murs) ne tombent à causes des termites ; j’en ai un très grand
soin, toujours, mon père.
J’écris je suis ici à Monanga (Kazungula) c ’ est moi qui ai traversé
les effets de tous les missionnaires,
c ’ est moi qui conduis les canots,
moi Yosefa Imasikwana. Adieu mon
père et ma mère bien-aimés de nous.
Encore, j’ai été très très triste quand
j’ai vu le vieux missionnaire (M. Coillard) distribuer des lettres venant de
toi, j’avais espéré en recevoir moi-aussi,
il n’y en avait que pour les évangélistes. Oh maintenant j’espère que moi
j’en recevrai une du Moruti, et Miriame
la sienne de Misisi.
Salue tous ceux de ta maison et de
l’église. Que Kualela soit beaucoup
salué. Ma mère vit encore, et son père.
Quant à nos rapports avec Miriame,
ils sont excellents, je pas même une
chose à lui reprocher. Vraiment mon
père, nous vivons d’accord.
C’est moi Yosefa Imasikoana.
NouYelles et faits divers
Rome. — Les journaux cléricaux
publient in extenso la « lettre apostolique » de Léon XIII sur la Commission biblique. Ce long document, assez
amphigourique d’ailleurs , dénote en
effet, la peur bleue que ressent, au fond,
le romanisme quand il entr’ouvre la
Bible non telle qu’il la dépeint ou qu’il
la défigure, mais telle qu’elle est. Contraint par la critique moderne d’avoir
une apparence d’action dans cet ordre
de travaux, le catholicisme par la plume
de son chef, laisse percer tout l’ennui
qu’il éprouve de ce nouveau malheur
d’un siècle désobéissant. Voici un spécimen de l’humeur pontificale.
... Que les membres de la Commission apportent tous leurs efforts et tout
leur zèle à conserver intacte l’autorité
des divines Ecritures. Et ce à quoi ils
doivent surtout s’appliquer, c’est à ne
pas laisser prévaloir parmi les catholiques l’opinion et la méthode, tout à
fait répréhensibles, qui consistent à
attribuer trop d’importance à la critique hétérodoxe, comme si l’intelligence
propre à l’Ecriture devait être cherchée d’abord dans l’appareil de l’érudition externe. Aucun catholique, en
effet, ne peut mettre en doute ce que
nous avons rappelé ailleurs avec plus
de développement : Dieu n'a pas livré
les Ecritures au jugement privé des savants, mais il en a confié l'interprétation
au magistère de l'Eglise...
Le pape peut avoir une apparence
de raison, mais si chacun n’a pas le
droit de s’appliquer l’Ecriture, pourquoi Dieu l’aurait-il donnée ? Qu’il y
ait eu des abus, nous en convenons,
mais l’Esprit agit dans l’individu autant que dans le magistère de l’Eglise
catholique. S’il en était ainsi pourquoi
une commission ? Le pape résumant
toute l’Eglise n’a qu’à parler et toute
question est tranchée. Pourquoi cette
perte de temps ? Le fait est que certaines affirmations, même dans la bouche d’un infaillible sont plus que faillibles.
En attendant nous nous réjouissons
de posséder les Evangiles et les Actes,
L
4
- 4 —
publiés sous les yeux du pape même.
Nous n’avons qu’à lui souhaiter de continuer et quand la Bible en entier sera
dans les mains du public, Dieu aura
accordé à ses enfants la plus brillante
des victoires.
La « Gazette du peuple » annonce
le retour dans le giron de l’Eglise Catholique d’un Monseigneur qui pourrait être le comte de Campello. Nous
attendons la confirmation d’une telle
nouvelle à sensation qui pourrait être
vraie. Quoiqu’il en soit, si on laisse
Rome c’est pour se ranger franchement
sous la bannière de l’Evangile ; si ce
courage manque autant vaut-il rester
où l’on est.
C. A. Tron.
C011I1IC1TI01
..........’
A plusieurs reprises on a exprimé
le désir qu’il soit publié à hon marché
des livres d’une réelle valeur. Nous
avons essayé de satisfaire en quelque
mesure ce désir légitime en faisant paraître :
Les Nouveaux Actes des Apôtres ou les
Merveilles des Missions modernes par
le Dr. A. Pierson, trad. par Lortsch.
L’évangélisation ou théorie et pratique,
et la Biographie de G. Millier, par les
‘îfiêmes.
Le succès de ces 3 publications nous
engage à mettre en souscription les 2
livres suivants :
Christ et les Ecritures du Dr. A. Saphir, (trad. revue par Lortsch). 200
pages avec portrait de l’auteur et Biographie de C. H. Spurgeon (illustrations)
par E. Saillens avec une préface de
R. Saillens, (312 pages).
Voici comment M. Delattre parle du
I .er dans une lettre : « C’est avec une
profonde édification que nous avons
lu cet ouvrage. A mesure que nous
avancions dans notre lecture le respect,
la reconnaissance, l’admiration, la louange remplissaient toujours plus notre
cœur. Jamais livre humain ne nous a
fait comprendre davantage le prix inestimable de la Parole de Dieu.
De toutes parts sur le Continent
comme au-delà des mers, on soupire
après un réveil religieux. Nous croyons
fermement que la lecture attentive des
5 livres que nous venons de nommer
et tout particulièrement des 2 derniers
contribuera à en préparer la venue.
La souscription est ouverte jusqu'au 15
Décembre au prix de frs. 3,50 les deux
ouvrages ensemble franco.
L’impression est terminée et les 2
livres prêts à être expédiés.
Adresser les souscriptions avec l’argent à l’Imprimerie Ducros, 41, rue
du Tunnel à Valence (Drôme). Pour
économiser prenez le mandat-carte et
au dos de la partie qui doit rester au
destinataire, écrivez bien lisiblement votre nom et votre adresse.
J. P. Dardier.
P. S. — Toute souscription de 3 ex.
à servir à la même adresse aura droit à
l’ex. de la Biogr. de G. Muller au
prix de 3 frs. au lieu de 5, prix en
librairie, jusqu’à écoulement complet
des ex. qui restent.
Toute souscription de 6 ex. aura en
outre droit à un ex. gratuit de Une
marée de feu par l’auteur des mémoires
d’un ivrogne, 1902, vol. de 200 pages.
PUBLIC5TI0NS N0Ü¥ELLES
Vüî« encore quelques livres qui nous
arrivent tout frais de la Librairie Evan
gélique de Genève (J. H. Jéheber, Libraire-Editeur, 28, Rue du Marché, Genève).
C’est d’abord Un Enfant de Cœur
traduit par M.h<^ Marie Tabarié, qui en
est à sa sixièmegi, ce qui montre
combien il est apprécié du public (Prix
2 fr. 50).
C’est ensuite un nouveau livre de Otto
Puncke, nouveau non seulement dans
les pays de langue française, mais dans
son lieu d’origine, car il paraît à peu
près en même temps dans les deux langues. Il est intitulé : Propos sans Fard,
et a été traduit, comme d’autres ouvrages du même auteur, par M. J. Gindraux.
(Prix : 3 fr. 50).
C’ est, en troisième lieu, le premier
volume (qui sans doute sera promptement suivi du 2.® et dernier) d’un ouvrage qui sera lu avec le plus grand
intérêt par les chrétiens de langue française comme par ceux de langue anglaise :
Cinquante ans dans l’Eglise Romaine, par le père Chiniquy.
Nous recommandons ces ouvrages à
l’attention de nos lecteurs, à cette époque de l’année où plus qu’à toute autre
on est à la recherche de nouvelles publications pouvant servir d’étrennes.
Nous en faisons autant pour les deux
suivants, au sujet desquels nous publions
une communications dans une autre partie
du journal :
1“ Christ et les Ecritures, par
Adolphe Saphir, Traduit de l’anglais.
Lyon, E. Bichsel, 10, Rue Lanterne —
Lausanne, E. Mack — Paris, Dépôt Central, 4, Place du Théâtre Français, 1902.
2® E. Saillens : La vie et l’œuvre
de C. H. Spurgeon, avec lettre-préface
par Thomas Spurgeon, Introduction par
R. Saillens et plusieurs traductions inédites. Huit illustrations. Lyon, E. Bichsel,
1902.
Voici le 4.® fascicule du Guide du
lecteur de la Bible (nous avons signalé
en leur temps le D : l’apôtre Paul, ses
voyages et ces écrits — et les 2® et 3® :
Introduction aux livres des prophètes d’Israël ) :
Introduction aux Evangiles et
aux Actes des Apôtres, par Ch. Rochedieu, avec un tableau graphique du
ministère de Jésus. Genève, Jeheber.
Prix 50 cent.
« Notre but, dit le Comité d’évangélisation populaire qui publie ce Guide,
est de faire faire une connaissance personnelle des Ecritures aux personnes qui
n’ont ni les loisirs, ni peut-être les ressources, pour étudier ou se procurer
des commentaires... Les appréciations
de ces publications faites par des hommes compétents prouvent qu’ elles répondent au but qui les a inspirées >.
Almanach des Familles pour l’an
de grâce 1903. Cinquantième année. Librairie Berger-Levrault et C.ie, Nancy.
Prix 0,30 cent. (2 fr. la douzaine de 13
exempl., port en sus).
1903. Almanacco Commerciale
délia Tipografia Alpina, Torre Pellice,
con tutte le principal! fiere del Piemonte,
nonchè le feste patronal! del Circondario
di Pinerolo.
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du N. du 18 Octobre
Vercingétorix (fin) — La petite de
Bonchamps — La Martinique, ses écrivains et ses poètes (fin) — Mémoires
d’une épingle — La légende du Rossignol.
1 LA TOUR
chambres meublées avec ou
sans pension. — S’ adresser à 1’ administration du journal.
Revue Politique
LL. MM. ont enfin quitté leur villégiature de S. Rossore en Toscane et
sont entrés à Rome le 10 c. Le Roi
tenait à célébrer dans la capitale son
33.“® anniversaire. Il a passé dans la
matinée de mardi la revue des troupes
de la garnison et reçu les ministres en
corps. Le Gouvernement a de son côté
fêté le joyeux événement par un dîner
de gala à la Consulta auquel ont pris
part les ministres et sous-secrétaires d’Etat et les membres du corps diplomatique.
L’anniversaire du Roi a été pareillement
célébrée dans toutes nos ambassades à
l’étranger et dans toutes les grandes et
petites villes de la péninsule.
Dans le dernier conseil des ministres
on aurait enfin réussi à vaincre les derniers scrupules de M. Di Broglio à l’égard de la réduction du prix du sel que
nous payerons dorénavant 25 centimes
le kilo au lieu de 40. Cela occasionnera
au trésor une perte de 24 millions par
an, que M. Zanardelli dit facilement supportable vu l’état florissant de notre budget. Reste à voir si les contribuables ne
seront pas frappés par de nouveaux impôts bien moins supportables que celui
du sel dont personne ne songeait à se
plaindre.
A signaler un discours tenu par M.
Sonnino à Naples sur les conditions économiques du Midi. Le leader de l’opposition exagère peut-être à dessein la situation lamentable des provinces du Sud
et annonce au milieu des applaudissements de son nombreux auditoire, dont
au moins 40 députés, qu’il va déposer
au parlement un projet de loi en faveur
de l’Italie Méridionale. Il y proposera,
entre autres choses de réduire de moitié
l’impôt foncier en attendant l’achèvement
du nouveau cadastre. Cette mesure qui
causerait aux finances une perte de 20
millions est jugée disproportionnée aux
besoins, moins urgents qu’il n’a voulu
le laisser croire pour créer des embarras
au Gouvernement.
Des pirates arabes infestaient les côtes
de la mer Rouge en compromettant le
commerce de l’Erythrée. Le commandant
Arnone qui leur donnait la chasse, ayant
requis en vain le concours des autorités
de Middy (côtés de l’Arabie centrale)
bombarda la petite ville, coula quelques
sambuchs des pirates et en captura d’autres. Cette action énergique, très louable
d’ailleurs, a failli amener des complications diplomatiques avec la Turquie. M.
Prinetti s’occupe personnellement du règlement de l’incident avec l’ambassadeur
ottoman à Rome. L’Italie exige de la
Turquie la reconnaissance du pavillon
italien sur les sambuchs (petits voiliers)
qui font le cabotage dans la mer Rouge
et appartenant aux indigènes de notre
colonie. Le dernier délai accordé à la
Porte pour une réponse catégorique expirait le 11 novembre.
— Le voyage actuel de Guillaume II
en Angleterre a surtout pour but de
dissiper les malentendus qui existent
entre les deux nations. Si d’un côté, les
ministres vont donner à l’empereur l’assurance que les bonnes relations seront
reprises pour peu que l’Allemagne y
mette de bonne volonté, de l’autre la
presse ne se gêne pas pour donner aux
Allemands quelques coups d’épingle et
leur reproche surtout leur anglophobie
durant la guerre du Transvaal. On a généralement l’impression que la visite de
l’empereur ne changera rien à l’état de
choses actuel et que la situation continuera à demeurer tendue à cause des
diffé -rts conflits d’intérêt qui séparent
les ( mx pays.
— En Espagne le Cabinet est démissionnaire. On dit que M. Sagasta sera
nouvellement chargé de la formation du
nouveau ministère. D’après une autre
version, le chef du futur cabinet serait
M. Montera Rios, président du Sénat.
Toujours en Espagne, un nouveau complot carliste vient d’être éventé à temps
par le Gouvernement, qui a pu faire
arrêter plusieurs notabilités du parti.
D’autres chefs plus avisés ont pu se sauver à l’étranger.
— La grève des mineurs français n’est
pas près de finir. Les délégués des bassins du Nord et du Pas de Calais ont
décidé de ne pas se soumettre à l’arbitrage qui aurait par trop favorisé les
compagnies et en demandent un second
qu’on leur refusera vraisemblablement.
Dans le bassin de la Loire, les pourparlers ont été ajournés parce que les
deux parties n’ont pu se mettre d’accord
pour un tiers arbitre. Les meneurs espèrent toujours encore provoquer la grève
générale de tous les prolétaires français.
— Aux Etats-Unis les élections du
Congrès ont donné les résultats suivants :
179 démocrates et 204 républicains.
j. C.
1« JIlllS FILLES
M. Bonnefon, pasteur à Cannes nous
prie de bien vouloir avertir toutes les
jeunes filles qui, en cette saison, se rendent sur le Littoral, de ne pas prendre
les trains qui arrivent de nuit, et mêmq
d’annoncer leur arrivée à M.lle Marie
Bonnet, Rue Cronstadt, 9, Cannes, représentante de la Société L’Amie de la
Jeune Fille.
Je suis encore sous le coup de la profonde émotion ressentie, hier soir, en
présence de l’imposante assemblée qui
a voulu me donner un précieux témoignage d’affectueuse reconnaissance, au
moment où se clôt ma longue carrière
dans l’enseignement.
Comme il m’est impossible de remercier, un à un, mes anciens élèves, et
ces nombreux amis qui se sont joints à
eux, et que je ne puis m’adresser individuellement aux quatre cents personnel^
qui ont concouru à former le généreux
don qui m’a été offert, je les prie tous
d’agréer les sentiments de ma plus vive
gratitude pour le souvenir qu’ils gardent
du peu de bien que le Seigneur m’a
donné de faire ainsi que pour les vœux
qu’ils forment pour moi et ma famille.
Je puis les assurer que, de mon côté,
non seulement je ne les oublierai pas,
mais que je les porte sur mon cœur et,
devant Dieu, dans mes prières.
lorre Pellice, le 12 Novembre 1902. /
J. PORNERON, ancien instituteur.
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