1
Uompte-CQurant avec la Poete
PRIX D ABONNEMENT PAR AN
Italie . I ..... . L. 3
loue les pays de l’Union
de poste............» 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s’abonne ;
Au bureau d'Administralioo;
Chea MM- les Pasteurs ;
Chea M, Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerio Alpina &
Torre Pellice.
Vabonneraent part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
2 Novembre 1893.
Année Xi
Numéros sépai^
le tirage» ^
Annonces: 20
pour une seule foi:
times de 2 à 5 fo'
limes pour 6 fois
S'adresser pour la
le Past. E. nonnei
(Torrô Pellice), et
mlnlatiatlOiL à M.
label, Torre Peliice'i
Tout changement d’adrpayé 0.25 centimes.
TEMOI
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serea témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charilé. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Maltb. VI, 10
» III maire:
A nos locteurs. — Vous me serez témoins.
Le Docteur Pierre Laiitaret. — Correspondance. — La 33.mo Conférence
du Val s. Martin. — L’heure Européenne. — Revue Politique. — Avis.
A NOS LECTEURS
Si nous avons hésité à nous charger, même provisoirement de la
rédaclion du Témoin, c’est pareeque
nous étions et nous sommes encore
persuadé que le rédacteur doit être
plus prés de l’imprimerie et d’un
centre où l’on puisse se procurer des
nouvelles fraiches, et d’un autre côté
moins chargé d’occupations et mieux
qualifié que nous ne le sommes pour
une œuvre si délicate. Nous avons
cédé uniquement pareeque nos collègues nous en ont fait un devoir.
Nous nous prêtons volontiers pour
rendre service, mais il ne nous appartient pa.s de fixer un terme —
ni long ni bref — à nos fonctions
de rédacteur. Leur durée dépendra
des forces qu’il plaira au Seigneur
de nous accorder et des exigences
de l’œuvre dans la paroisse à laquelle nous nous devons avant tout.
Nous n’avons rien à changer au
programme actuel du Témoin qui
est encore celui que tracèrent à Pignerol en 1874 ses fondateurs, trois
desquels nous ont déjà devancé
dans le repos.
Qu’il nous soit seulement permis
d’exprimer le désir de recevoir régulièrement de nos collaborateurs
des articles.^ brefs, concis et nombreux.
Nous disons brefs et concis pareeque les lecteurs d’une petite feuille
n’aiment pas les longueurs et ne lisent guère les articles trop longs. Et
nous disons nombreiuic pareeque nous
ne pourrions aller en avant sans une
collaboration efficace et régulière.
Pour cela, nous ne nous adressons
pas seulement aux pasteurs, aux
pasteurs-évangélistes et aux missionnaires, pour avoir des articles ét
des nouvelles de leur œuvre, mais
aussi aux professeurs, aux instituteurs, aux institutrices et à tous les
vaudois qui peuvent manier la
plume.
Donnez-nous des nouvelles fraîches
et puisées à des sources sûres. Elles ajouteront de l’intérêt au journal
et feront plaisir aux vaudois des
2
246
Vallées et à ceux de la diaspora qui
recevront chaque semaine par le
Témoin des nouvelles du vieux et
cher pays. Apportant aux uns des
nouvelles des autres, notre modeste
feuille sert de lieu entre les' membres de la famille vaudoise à l’intérieur et à l’étranger.
Pour que le journal soit imprimé
le jeudi et arrive partout le Dimanche, il est nécessaire que les articles
soient en nos mains par le courrier
qui arrive à Angrogne le mardi ati
plus tard. Les dernières nouvelles
et les communications brèves arrivent encore à temps par le courrier
que nous recevons le mercredi matin.
Encore' un mot pour prier nos
amis, et tous ceux qui ont à cœur
l’œuvre que poursuit le Témoin, de
nous procurer de nouveaux abonnés
d’ici au 31 Décembre. Le journal
peut se tenir debout sans devoir rien
à personne, si ses amis le soutien
nent et si tous payent leur abonnement en temps utile.
E. Bonnet.
Vous me serez témoins
Actes I, 8.
L’espérance des ennemis de Christ
ne devait pas se réaliser, le nom du
Rédempteur ne devait pas périr avec
lui, ni sa doctrine et son œuvre
rester ensevelies dans sa tombe. Au
contraire l’Eglise allait prendre après
sa mort une extension plus considérable que jamais.
Vous me serez témoins, disait-il
à ses disciples, peu avant de monter à la droite du Père. La nécessié
d’un témoignage continuel à rendre
à Jésus fut dès lors si bien reconnue que, lorsqu’il s’agit de donner
un successeur à Judas, Pierre dit à
ses collègues: « Il faut que de ceux
» qui ont été avec nous pendant tout
» le temps que le Seigneur Jésus a
» vécu parmi nous, depuis le bap» tême de Jean jusqu’au jour que le
» Seigneur a été enlevé d’avec nous,
» il y en ait un qui soit témoin avec
» nous de sa résurrection » (Actes I,
21-22).
C’est nous dire que ceux qui
avaient été avec Jésjus pendant environ trois ans, et avaient par conséquent pu observer la sainteté de
sa vie, entendre ses enseignements
et être témoins de ses miracles, de
ses soulfrances, de sa mort expiatoire, de sa résurrection et de son
ascension glorieuse, devaient proclamer solennellement les vérités éternelles dé l’Evangile et la bonne nouvelle du salut.
X
Les disciples étaient, non seulement bien qualifiés pour cette mission, mais encore ils étaient expressément autorisés à l’accomplir. Aussi
voyons-nous Pierre dire à Corneille;
« Il nous a commandé de prêcher
» au peuple, et de témoigner que
» c’est lui qui est destiné de Dieu
» pour êt)‘e le juge des vivants et
» des morts. (Act. X, 42).
X
Où devaient-ils le rendre leur témoignage? D’abord à Jérusalem (Actes X, 39) où la plupart des disciples
restèrent jusqu’après la mort d'Etienne. Mais lorsqu’« il s’éleva une
» grande persécution contre l’Eglise
» de Jérusalem,, tous les fidèles, ex» cepté les apôtres (qui ne s'en al» lèrent qu'après la mort de Jacques
» (Actes XII, 1, 2) furent dispersés
» par les quartiers de la Judée et
» de la Samarie ». (Act. VIII, 1),
C’est alors que le flambeau de
l’Evangile fut porté dans toute la
Judée et la Samarie, car ceux « qui
» fui ent dispersés allaient de lieu ep
» peu et ils annonçaient la Parole ».
(Act. VllI, 4, 5, 14).
Le témoignage des apôtres ne devait pas se limiter à la Palestine,
puisque Jésus leur avait dit: « Allez
» vous-en par tout le monde et prê
■'%
3
— ¡847 —
)) chez l’Evangile à toute créature »
(Marc XVI, 45) et qu’il ajoute maintenant: « Vous me serez témoins.,..
jusqu’aux extrémités de U terre.
Aussi Ananias disait-il] à Saul de
Tarses; « Le Dieu de nos pères t’a
» destiné à entendre les paroles de
» sa bouche. Car tu lui seras té» moin devant tous les hommes des
» choses que tu as vues et enten» dues ». (Actes XXII, 14, 15).
X
Les fruits de ce fidèle témoignage
vinrent bientôt réjouir et encourager les témoins car « les Eglises
» étaient en paix dans toute la Ju» dée, la Galilée et la Samarie, étant
» édifiées et marchant dans la crainte
» du Seigneur; et elles étaient mül» tipUées par la consolation du S.
» Esprit. (Act. IX, 31).
Dieu veuille que notre témoignage
produise des fruits semblables au
sein de nos églises bien-aimées!
Nous le lui avons déjà demandé et
nous continuerons à le lui demander
S
a,genoux.
(À suivre).
E. B.
LE DOCTEUR PIERRE LANTARET
Il était le dernier survivant de ce
que l’on appelait, avec un sourire,
le trio des Pierres de l’Eglise Vaudoise. Jean-Pierre Revel, depuis 22
ans et Jean-Pierre Meille, depuis 6
ans l’avaient précédé dans le repos.
Et maintenant les voilà de nouveau
réunis, et mieux que dans ce passé
où ils personnifiaient chacun un aspect diuéreht du ministère évangélique, tandis qu’aujourd’hui leurs
âmes se confondent dans un service
unique et plus glorieux, celui que
les rachetés prêtent à l'Agneau.
M. Lantaret avait appelé la maisonnette où il passa les dernières
années de sa vie: «|ilon repos», et
il y avait bien droit, en attendant
celui que Dieu garde pour son peuple,
car peu d’hommes ont autant et si
bien travaillé que lui, et lorsque ses
collègues se réunirent,, le 7 octobre
1888, au Pomaret pour lui offrir un
parchemin et une coupe d’honneur
a l’occasion du cinquantenaire de sa
consécration, il n’avait pas encore
posé les armes.
Né le 6 novembre 1814 à SaintJean, il avait suivi tout d’abord l’École Latine^ d’heureuse mémoire,
où dans une ancienne écurie, on
prodiguait, en même temps que force
coups de baguette, les notions rudimentaires de la science. Avec ce
mince bagage et un trousseau qui
n’était guère mieux fourni, il était
parti d’abord pour Lausanne, puis
pour Berlin, tm il devint l’éléve de
Néander, qui eut une grande influence
sur le développement et la forme
de sa piété. Licencié en 4838, et
comme c’était alors l’habitude, consacré par rUniversilé même où il
avait fait ses études, M. Lantaret se
vit appelé par la paroisse de Rodoret, et les derniej's mois de cette
année le trouvèrent installé dans cet
humble presbytère de montagne,
Mais un homme de sa valeur ne
pouvait rester indéfiniment enfermé
dans ce hameau reculé: aussi, en
1840, le voyons-nous appelé à la
direction de l’Ecole Latine du Pomaret, qui devint, dès lors, une partie
de son existence, car il lui consacra
tout le temps qu’il pouvait légitimement détourner de ses occupations
pastorales. Ce fut lui qui obtint du
docteur Stewart, la charmante bâtisse
qui constitue la demeure actuelle
de l’école ; lui qui sut intéresser un
certain nombre d’amis étrangers pour
pouvoir donner aux élèves de sa
« chère Université du Val Saint-Martin », trois dîners un peu substantiels
par semaine, et leur fournir les
moyens de poursuivre leurs études
au collège de la Tour, Son activité,
au point de vue de l’iustruction
primaire et secondaire fut des plus
remarquables et des plus bienfaisantes. Devenu pasteur du Pomaret en
1842, il bâtit trois écoles dans divers
• ^
4
248
centres de la paroissej publia à ses
frais bien des manuels d’instruction
et chercha à répandre parmi les
membres de l’Eglise la connaissance
de leur propre histoire, en se faisant
l’éditeur d’une réimpression de Gilles et d’Arnaud.
Et ce qu’il était pour chacun des
membres de son troupeau! L’un
d’entre eux me disait en sanglotant,
comme il passait devant le cercueil
de son ancien pasteur: « C’était
l’homme des bons conseils! » Mais
il ne se bornait pas à donner des
conseils; il agissait même en faveur
du plus humble pour obtenir des
réparations d’injustices et des concessions particulières, et que de
personnes il a tirées d’un mauvais
pas et mises à l'abri du besoin, en
fonçant la plupart du temps de sa
propre bourse et d’après le pi'incipe :
« Prêtez, sans rien espérer »; que
de familles pour lesquelles il a été
un bienfaiteur et un pacificateur!
On venait à lui de tous les points
de la vallée pour faire régler des
différends, se faire écrire des lettres,
se faire donner des recommandations,
et môme les catholiques de Pérouse
ne se faisaient pas faute de recourir
à lui en l’instituant leur juge de
paix ou leur avocat défenseur auprès
des autorités. Car l’ascendant qu’il
avait pris sur la population et la
considération dont il jouissait auprès
et au loin lui avaient conféré une
autorité morale dont U se servait
avec succès dans ses rapports avec
le gouvernement. D’autre paît sea
relations avec plusieurs personnages
politiques le mettaient en mesure
de dire, en'mainte occasion, son mot,
qui devenait aussitôt un mot d’ordre,
auquel on se railliait à cause de la
confiance qu’inspirait son jugement
aussi sûr que désintéressé. Et même
ceux qui pouvaient différer d’avec
lui sur des questions administratives,
doivent reconnaître qu’il ne se servit
jamais de cette influence pour un
but personnel, 'et les distinctions
honorifiques qui ratteignirent dans
son humble retraite lui furent imposées à son insu et à son corps
défendant.
Là cependant oû il a déployé les
aptitudes les plus admirables elles
plus hautes capacité.s, c'est comme
administrateur de l’Eglise et de ses
œuvres de bienfaisance. Tout jeune
encore, et comme représentant de
la minorité évangélique qui cherchait
à réagir contre le formalisme de
l'époque, il était appelé à faire partie
de la Table, et son attitude ferme,
dans les conflits de diverse nature
qui marquèrent cette période,, le
désigna de suite comme un des lea
ders de l’administration. Avec ses
amis J. P. Revel et Joseph Malan,,
il constituait en 1846 cette Table
compacte, aux vues si nettement
définies et à l’esprit si franchement
évangélique, qui eut une grande
influence sur la marche de l’Eglise,
à la veille de son émancipatien et
dans les commencements de son
œuvre missionnaire.
Modérateur de 1865 à 4875, il le
redevint de 188l à 1885, portant
dans tous les détails ce coup d’œil,
celte énergie, parfois fnème cette
ténacité qui lui auraient fait plus
d’un ennemi, s’il ii’avait su les désarmer par l’amabilité de son caractère, dès qu’il mettait de côté ses
fonctions d’administrateur. Car nous
avons rarement connu quelqu’un
dont la conversation fût plusientraînante et enjouée, surtout quand elle
se faisait dans le cercle restreint des
amis. Et quand ce cercle s’ouvrait
pour faire une large place à « l’ami
Pilatte », c’était un feu roulant de
traits d’esprit, de saillies remplies
de finesse, même dans la discussion
très animée des questions qui intéressaient l’Eglise.
En 1889, il laissait, sa paroisse
dans les mains de son fils Paul, mais
le repos qu’il se promettait dans sa
retraite fut bien relatif, Un coup
terrible vint le surprendre dans k
mort inattendue de son fils Etienne,
enlevé à l’age dé 26 ans, api'ès deux
5
— 249
mois- de mariage; Sa santé en fut
fortement ébranlée- il pül oependant
célébrer le % avril de celle année
ses noces d’or. Dés ce moment on
le vit décliner: il partageait ses
journées entre son balcon bien ensoleillé et son cabinet, ofi, sur ün
fauteuil, il passait de longues heures
avec sa Bible sur ses genoux, parlant à son Dieu. Le 30 septembre
l’hydropisie prit des proportions alarmantes. « Ce doit être la fin, me
dit-il, mais quelle grâce de Dieu
qu’il ait répandu tant de lumière
sur ce moment. » Il lut dès lors
presque constamment assoupi. Dans
un moment de lucidité, regardant
un après l’autre les membres de sa
famille, il dit très dinstinctement;
« Au revoir, mes enfants, au sein
du Père » I Oui, au revoir !
(Egliae Libre) W. Meille.
CORRESPONDANCE
Livourne, 27 Octobre *1893.
M. le Directeur du Témoin
Les journaux de la Capitale nous
ont apporté aujourd’hui une bien
triste nouvelle. La voici dans un
laconisme tout militaire;
« Dal comandante della tl. nave
Slaffetla di stazione sulla costa orientale d’Africa, pervenne al Ministero
delia Marina, in data 16 corrente da
Merka (Benadir):
« L’il corrente trovandomi qui per
assistere all’insediamento dell’amministrazione della Conferenza italiana, ritornando a bordb con parie
dello Stato Maggiore, il tenente di
vascello Talmone venne ucciso a
tradimento da un fanatico Somalo,
che fu ucciso mentre tentava fuggire.
« Fu eseguilo il bombardamento
della città indigena con serio danno,
risparmiando la pai te araba ove trovasi la sede della Compagnia italiana.
« La salma deU’ufflciale Talmone
venne ti-asportala e tumulata in
Itala... »
Notre jeune frère avait- passé six
années à l’Académie Navale, d’où il
était sorti guardià marina. L’hiver
passé il était retourné à Livourne
pour finir ses études et prendre son
grade de lieulenant, « tenente di
vascello ». Au mois de mai il avait
été embarqué sur la Staffeita et
envojé au Zanzibar. De là il m’avait
tout dernièrement écrit une lettre
des plus intéressantes; je vous l’envoie; peut-êt.ie vous pourrez la publier dans le Témoin. (1)
Maurice Talmone était un jeune
homme sérieux. La Tribuna dit que
c’était un jeune homme bon ët stu~
dieux. Il avait gardé la foi, chose
si difficile pour un jeune homme,
surtout lorsqu’il se trouve placé dans
certains milieux. L’hiver passé il ne
manquait jamais au culte et ne
s’abstenait jamais de la Sainte Cène.
Un jour me trouvant à l’ile Madr
dalena, loraqu’il était « guardia marina», j'allais lui faire visite à bord
du Monzambano, et étant entré dans
sa petite chambre, je vis avec plaisir
la Bible sur sa table,J à côté de la
photographie de sa mère. C’étaient
les objets les plus chers pour lui !
Dans les derniers temps de son séjour à Livourne, au mois de Mai, il
avait eu une grande déception. Sa
foi lui donna la force de la supporter. — II avait un caractère doux
et paisible, fruit certainement de son
éducation chrétienne et de la piété.
Aussi était-il apprécié et aimé de
ses supérieurs et de tous ses amis.
I.a patrie a perdu un bon officier,
PEgiise un jeune homme qui avait
fait et qui aurait encore fait honneur au nom Yaudois, sa famille un
de ses membres bien-aimés. Il est
tombé dans la fleur de l’âge, lorsqu’une belle carrière, qu’il aimait,
s’ouvrait devant lui.
Maintenant il repose à iiaZo, dans
cette terre ténébreuse qui a déjà
(1 ) Noua espérons la publier dans le numero prochain avec d'autras artidos qui n'onl plus place dans
celui- ci. Merci aux collaborateurs.
Réd.
6
■ 'Si';
- 250
fait verser tant de larmes.,.,' La civilisalion, comme l’Evangile, ne se
répand que par de grands sacrifices et même par la mort, Noti'e
ami, au quel j’ai voulu rendre ce
témoignage d’affection, a été une
victime de la civilisation.
Nous exprimons à Madame Talmorie, aux frères de notre ami et à
Madame Malan notre vive sympathie
chrétienne.
G. Quattrini.
Florence, 29 Octobre 1893.
Cher 7)irecteur,
Permettez à un père de vous demarlder des nouvelles de son enfant.
Je fais allusion à la proposition que
j’euS l’honneur de faire au dernier
Synhde, qui lut acceptée à l’unanimité, et dont voici la teneur:
« 11 Sinodo sentendo vivamente la
gravita della situazione finanziaria
deil’opera di Evangelizzazione,e pieno
di profonda simpatia per il Comitato
nelle sue presenti dilficoltà, decide
di iniziare, seduta stante, fra i suoi
membri, per proseguiría poi fra gli
amiti ed in tutte le chiese, una
« sottoscrizione straordinaria » destinala a coprire il deficit col quale
si chiuse la gestione amministrativa
dell’anno ora decorso ». (Art. 34 des
Acles du Synode de 1893).
Cette proposition n'a pas seulement été adoptée; elle a reçu de
suite un commencement d’exécution,
et le Témoin a. publié une première
et assez longue liste de souscriptions
versées, suivie plus tard de quelques
autres dons. Le tout se monte à fr.
3613, et l’on assure que les sommes promises en outre de celles qui
ont déjà été versées feraient monter
la collecte à plus de 5000 fr.
Mais ce premier moment d’enthousiasme passé, l’on n’a plus entendu
parler de rien. L’on dirait, qu’en
dehors de ce qui s’est fait à la Tour
pendant la semaine du Synode, la
décision Synodale n’a pas été prise
au sérieux. Que fait-on dans nos
paroisses? Que fait-on dans les Eglises de la Mission’? Il est vrai que
la décision du Synode n’est pas complète: il aurait fallu charger quelque commission spéciale de continuer vigoureusement la collecte. Il
aurait même été bon d’en avoir deux :
une pour les Vallées, l’autre pour le
champ de la mission Italienne. Mais
je veux espérer que ça et là on s’est
souvenu de la chose, et que tel pasteur, tel consistoire se sont demandé
s’il ne fallait pas commencer; toutefois rien n’en parait au dehors, et
l’on dirait que tout doit se limiter
à ce qui s’est fait à la Tour.
Il ne doit pas en être ainsi. Rappelons-nous la lourde lâche qui pèse
sur les épaules de notre vaillant
collecteur, là bas en Amérique, et
faisons en sorte qu’il puisse apprendre (et dire) bientôt-que notre belle
collecte de la Tour n’a pas été un
feü de paille, et qu’en Italie aiissi
l’on donne et généreusement pour
l’œuvre de Dieu, Ceci doit être la
grande collecte de l’année, et il convient de la faire vite, afin de ne pas
nuire à celles qui viendront plus
tard, Que chaque Eglise, chaque
pasteur, chaque ami de l’œuvre se
mette résolument à l’ouvrage, et que
le Témoin puisse bientôt avoir à
publier plusieurs de ces longues
listes de souscription, qui font toujours tant de plaisir à lire dans ses
colonnes.
A. Meille.
La 33.me Conférence du Val S. Martin
Cette Conférence a été précédée
de deux réunions préparatoires tenues à la veille dans les deux centres de Maneille et de Grangettes.
MM. les pasteurs de la localité, de
Villesêche, de Praly et de S. Germain furent heureux de pouvoir s’adresser à ces deux auditoires sympathiques et nombreux.
Wi
7
- 251
La séance de la conférence proprement dite s’ouvrit dans le temple
du Perrier, Mercredi, à 9 1|2 h.,
par un culte présidé par M. Micol
qui d’une manière simple et claire
attira l’attention d’un public passablement nombreux sur l’exemple
offert par Daniel et par ses amis.
C’étaient des jeunes gens pieux, de
caractère, sachant être fidèles à
Dieu, même au plus fort de la tentation ; mais aussi ils furent abondamment récompensés.
Le sujet à l’ordre du jour: la Jeunes.^e, fut introduit par un travail
soigné dii à la plume de M. Micol
et divisé en trois parties : h’Idéal
de la Jeunesse Chrétienne — Ses
ennemis — Moyens ipour combattre
ces derniers.
Tout le monde étant d’accord sur
les deux premiers points, la discussion roula d’une [manière spéciale
et profitable sur le 3 me.
Parmi les moyens préventifs furent indiqués les suivants: éloigner
de Marseille potre jeunesse pour
autant que faire se peut; abolir les
malheureuses et trop fameuses veillés ; suivre la jeunesse avec l’aide
efficace des parents, des instituteurs,
des Unions chrétiennes de garçons
et de filles; occuper les jeunes gens
soit en les employant dans les écoles du Dimanche, soit comme lecteurs de la Bible voire même comme
collecteurs pour les différentes œuvres; trouver des délassements efficaces pour la récréation, surtout prier
pour elle.
Quel dommage que l’on n’ait pas
pu trouver le temps pour s’entretenir encore davantage sur un sujet
de si haute importance! mais il était
midi et demi et il fallait clore. Aussi
après qu’on eut désigné Praly comme
siège de la future Conférence et la
Lecture comme sujet à étudier, M.
le pasteur Marauda termina par la
prière en demandant à Dieu de bénir
et de protéger notre jeunesse.
Un banquet fraternel réunit encore
tous les membres de la conférence.
après quoi chacun reprit le chemin
de la maison emportant avec lui un
bon souvenir de cette conférence.
J. J. Matthieu, secrétaire.
L’heure Européenne
A partir du 1“ Novembre le service des chemins de fer sera réglé
d’après l’heure de l’Europe centrale
qui anticipe de dix minutes sur
l’heure de Rome en vigueur jusqu’ici.
Depuis cette même date l’on comptera les heures de suite depuis minuit jusqu’à minuit du jour suivant;
savoir de 1 à 24 et non plus de 1
à 12 comme nous l’avons fait jusqu’ici. De minuit à midi on comptera les heures comme par le passé
et après midi au lieu de dire 1 h.,
2 h., 3 h., on dira 13 h., 14 h., 15
h. et ainsi de suite jusqu’à minuit
qui sera la 24® heure. Par exemple
ceux qui entraient aux leçons à 2
h. de l’aprés midi et sortaient à 4
h. pour souper à 6 h., entreront désormais à 14 h., sortiront à 16 et
soupe ront à 18.
Il rie sera plus question d’heures
actiméridiennes ni poméridiennes, et
il ne sera plus nécessaire de changer l’heure en traversant la frontière,
puisque toute fEurope centrale aura
la même.
Nous annonçons en même temps
qu’à partir du 1’' e t, Yheure vaudoise est abolie, pour autant que
nous avons pouvoir de l’abolir.
Pour être juste il faut reconnaître
que l’on a donné maintes fois à l’expression « heure vaudoise » une signification qu’elle n’avait pas, et que
pour plusieurs elle n’a jamais existé ou n’existe plus depuis longtemps au sens défavorable qu’on lui
attribue.
En effet les services religieux
commencent généralement à l’heure
précise, de même que d’autres sef-!
8
— 252
vices et les leçons dans nos établissements et même dans maintes écoles
paroissiales.
Il est donc entendu désormais que
heure vaudoise veut dire heure précise. E. J3,
llcYitc Poliliqiie
M. Sensales directeur général de
la police conseille, pour rétablir l’ordre en Sicile, d’y changer le personnel .politique, celui de la police,
et celui des tribunauXj notamment
les préteurs.
Pour l’ensevelissement de Lord
Vivian, ambassadeur d’Angleterre à
Rome, le Prince de| Naples, MM.
Racchia, Brin, Crispi, les ambassadeurs, et un grand nombre d’autres
dignitaires prirent part avec Lord
Seymour aux cérémonies religieuses
qui se firent dans l’église protestante
anglaise.
La flotte anglaise est reçue avec
enthousiasme à la Spezia.
Franee —L'escadre russe est à
Ajaccio en Corse, où on lui fait un
bon accueil.
Mae Mahon est mort et le curé
de Magenta est allé à Paris pour
son enterrement
IHttrœ — LJne bataille acharnée
a été livrée par les Kabiles qui en
grand nombre entourent Mélilla.
Elle a duré 48 heures. Morgallo, général espagnol, a été tué dans une
sortie et le général Ortega, son collègue, arma la population civile en
attendant des renforts.
Dnliomey, — Le général üodds
a repris la marche vers le camp du
roi Beliaozin, rangeant ses troupes
en trois colonnes.
Auiriche — Le cabinet Kainoky
est démissionnaire.
Le manque d’espace nous oblige à renvoyer au N® prochain les liste de souscriptions en faveur de ïAsile des viBülm’ds
et des Etablissements d’instruction.
AVIS
La Conférence des églises du Val
Pélis est convoquée à Rorà le Jeudi
9 Novembre, à 9 h. a. Sujet à traiter : « Des réveils religieux ».
Les frères des autres deux Vallées sont cordialement invités à
intervenir.
8i domanda subito
per l’Asilo Femminile Evangelico
una cuoca che abbia per lo meno
Irent’atmi e buotje riferenze.
Scrivere direttamente alla signora
E. Le Forestier direttrice, via del
Gignolo 4U, fuori Porla alla Croce,
Firenze.
AVIB
En vente, à Torre Pellice, auprès
de la Table Vaudoise:
(sans musique —dernière édition)
avec un gr&nd notnbre de chants
pour réunions de prière.
l*riK: 0,50 Centimes.
Escompte du 20 0|0 pour, 50 ex-'
emplaires et au-délà.
Place Charles Em.^ Il (Piace Carlina)
et rue Prince Amédóe, 26
TURIN
Frères CHAUVIE, Directeurs
J. P. Malan, Gérant
Bons vins, bonne cuisine, Pension
et cbambres meublées.
N. B, — Le Tramway de Porta
Nuova à Vanchiglia passe devant
l’hôtel; et celui de Porta Susa à
la Gran Madre, y passe tout prés.
f
% ■
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
i
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