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Année Sixième.
30 Janvier 1880
N, 5
T
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi '
Vous tria scivff; irfMioius. Actes 1,8. vérité avec h< ïkarilé. îlp. ï, ]5. '
PR1X.D>BW:>NNKMENT PAR AN
Italie . . . !.. 3
Tous les pays de l'CIriion
d« (juste . . . > r-i
Ainéru|ue ... - O
Ou s'ubojimi '.
l^nur VIntérifíífr diez MM. les
■ pasteurs et les libraires de
Torre Hellice.
Peur V F-fClériciir au Rvireuud’Administratioji.
Un on plusieurs rnimdiri)s séparés, deinande,s avapt le tirage 10 oeiit. chaeuü.
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Les envois d'argent sç ïbiit par
lettre rcconmxandee ou par
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rosrt Argentina.
Pour la IIKIJACTION adresser ainsi : A la Direction du TVimoîu , Pomarelto ( Pinerolo) Italie, ;»
Pour J’ADMINISTRATJON aih-o8«er aiusî : A TAdiniuiôtralioii du ÍVínoín, PomareUr íPineroloj Italie.
.îSomTjaai r*o
■ “A“
. (Jin>sUô-DS. actuelles. — Une réparation
tardive“, mais honorable. — Deux donateurs
— Un. péfihéi plus grave qu’ouj ne pense.
Correspondance. — Nouvelles religieuse.^
ei fflùè 'dibeH. — Chronique taudoise.
-i’fîlirâfl 'phiitique.
Í-
■jriilil çt deux qui ont surgi
qul^qcc&sio.n d’une .offre généreuse
par, un jeune frère aux pades Vallées au sujet des
nous avons été plus d'une
fpisn>iin.tarrogü et sur les quelles
tipus croyons utile d’appeler l’attentioD de l’église.
" La première est celle-ci : une
paroisse peut-elle, en toute liberté
et sans attendre l’avis, ou la permission du Synode, se donner un
second,;pasteur? L'autre question
est la ■suivante : dans le cas d’un
ministre,Renvoyé par le Comité
d’évangélisation, ou par la Table
•daips uneîiparoisse., ou bien enchiTe qui .serait appelé dans , ;son
sein, autrement que par la paroisse
elliSypQê,me;, quelle est sa ■position
officielle et légale dans i’Assem-;
blée paroissiale et dans le Coït-'
sistoire f . ,,j ; ¡i,-.:, .
Quant à ,ia première question: v,
elle est si simple qu’il est pergiis;
do s’étonner qu’elle ait été faite.'
'Il n’y a pas rorabre d’un, doute,,
quant au droit que possèdent main
petites ou grandes, de îaimontaglfè^
ou de la plaine, d’avoir un.sec.ond,,,
même un troisième . pasteur‘.¡da,
Constitution et les réglements ¡ qui
en développent les principes,qonsacrent positivement ce droit, ba
Constitution, art. 6., dit nqüej.la
paroisse est cette portion dq,TEglise confiée à rinspeçtipn.et aux,
soins particuliers d'un ou plus
d'un pasteur assisté d’un Gonsjs-,
toire. Et à l’art. 13, dernier alinéa,
il est dit: Quand au '.lieu é’;un;
seul pasteur, une paroisse e.nica
deux ou plusieurs, tous ees ¡pas-,
tours font partie du Co.Esisteiiîe
et la présidence appartient) de djîéjjL'
au plus ancien. — - ■Kîiniui
Le, règlement pour la parpissé
adopté au Synode de 18C7i 4;j^oug
premier article;,le ,6®/;dei
2
.34
titution, c’est-à'dire qu’il constate
le fait d’une paroisse ayant ou '
pouvant avoir deux ou plusieurs
pasteurs. Et tout comme il est
dit au § Î9 de ce même Règlement, que « toute nomination de
pasteur, d’ancien , ou do diacre ,
faite conformément aux règles y
établies , ne pourra être annullée
ni par la Table, ni même par le
Synode, » il est évident que cette
observation s’applique aussi bien
à la nomination d’un second ou
d'un troisième pasteur qu’à celle
du premier. D'où résulte tout aussi
évidemment le droit qu’a chaque
paroisse de ne consulter qu’ellemôme dans la nomination d’un
pasteur; toutefois à certaines conditions préalables, que nous allons
indiquer.
La première de ces conditions
est que son choix ne porte que
snr un ministre de l’Eglise vaudoise inscrit au rôle tenu par la
Table, pour autant que la paroisse
ne voudra pas se constituer en
congrégation indépendante en rompant les liens de la fédération.
La seconde condition capitale
est que pour l’entretien de ce
nouveau pasteur, elle n'impose
aucune charge, ni à la Table, ni
au Synode, mais qu’elle possède
les ressources nécessaires soit par
quelque fondation spéciale, soit
au moyen de contributions régulières pour faire face à ce besoin
nouveau. Si ,à quelque degré elle
avait besoin de compter pdur cet
objet sur les bons offices de la
Table au de là du rôle de l’administration, en qualité de canal
de transmission, il est clair que
la paroisse ne pourrait agir librement qu’à la condition d’y être
autorisée moyennant un engagement formel de la Table. A défaut
d’un engagement de celte nature
et d’un concours demandé et promis, !a Table n’a d’autre obligation que de donner ce qu'elle
reçoit ; le distribuant selon la volonté expresse des donateurs ; du
jour où elle ne reçoit plu.s rien,
elle cesse de devoir quoique ce
soit, sauf le cas de négligence
dont elle aurait à rendre compte
au Synode.
Quant au Synode lui-même ,
pouvoir législatif,. il ne lui reste
rien à prescrire au sujet de la
nomination d’un second pasteur
dans les paroisses de l’Eglise. A
moins de changer la constitùtion,
il ne peut pas plus l’ordonner que
la défendre; les paroisses sont ici
dans la plénitude de leurs droits.
Une troisième condition à remplir par celle qui.se sera donné
un second pasteur, sera de transmettre à la Table un procès verbal
exact de la yotatiôn, afin que
celle-ci s’assure que la nomination
s’est faite régulièrement et que
dans ce cas elle puisse procéder
à l’installation du nouveau pasteur,
puisque sans cette introduction
officielle il ne pourra pas fonctionner comme pasteur de la paroisse
qui Ta appelé.
Le Règlement prescrit que lorsqu’une paroisse devenue vacante
n’a phs su, ou n’a pas voulu se
repourvoir d’on pasteur dans le
délai de trois mois, la Table lui
en donne un d'office, un impositionnâïre, ou le plus jeune des
ministres en service dans l’évangélisation, provisoirement toutefois
et jusqu’à eejque là paroisse ellemême Se soit misé en règle- Mais
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-35
il est évident que cette prescription du règlement n’est plus applicable à un second pasteur; il
faut qu’elle en ait un, mais nul ne
peut lui en imposer un second.
Ainsi donc à la première question : une paroisse peut-elle, lorsqu’elle en a les moyens et qu’elle
le juge utile, se donner un second
pasteur ? nous pouvons répondre
très péremptoirement; Elle le peut
sans prendre le conseil, ou demander rautorisation de personne;
elle seule en a le droit et peut
l’exercer à tel moment qu'elle choisira, pourvu qu’eu le faisant elle
U’impose déchargé qu’à elle-tneme
et à l’homme de sou choix. —
Nous répondrons dans un prochain
.article à la seconde question que
nous avons mentionnée.
lile rÊparalioii lanlive
mais honorable
G'élail en tSSh, M. Alexis Miislon ,
qui avait depuis peu lerminé &e.s études
et reçu l’imposilion des in,ains à l’Académie de Lausanne, avait été insmllé
en qualité de pasteur de Rodorel, séparé récemment de Praly et érigé en
paroisse. Ce n’élait cei ics pas ce qu’avait rêvé ce jeune homme qui s’élait
déjà fait çooiiaîlre pat’ Is commeiiceinénl d’un histoire des Vaudois. Aussi
ne devait-il pas vieillir à ce poste ,
mais le quiiler, autrement et beaucoup
plus tôt qu’il no l’aurait espéré. — 11
avait publié , élant encore'é|udiant ,
un volnme sur i’hisloire des Vaudois,
et quoiqu’il l’efit fait éditer à Paris
(1834), le fait seul d’avoir osé parler
des persécutions endurées par ses coreligionnaires était un crime que l’Evêque Charvivi , lonl puissant alors ,
ne poiiyaii pas laisser irppuni. L’ordre
émit donné, et le jeiute historien annùt eu il’accasii»! de méditei" à loisir
dans l’une ou l’autre des prisons de
l’Etat , sur l’immense différence qu’il
y avait alors, au point de vue de la
iiherlé, entre sa patrie et la belle
Suisse, où il avait vécu huit ou dix
ans.
Il y avait fort heureusement alors à
Turin et dans desjcondilions à pouvoir
être informé de tout ce qu’il lui importait de savoir, un puissant ami des
vaudois, le comte de Waldbourg-Truchsess, ambassadeur de Prusse, Sur un
avis de lui un exprès sûr quitte Turin,
arrive à Pignerol avec toute la rapidité possible en ces temps là. De Pignerol ce n’esl plus un seul messager
qui porte plus haut la grave nouvelle.
M. Miislon pouvait cire en ce jour là
en visite chez son père, pa.sleur à Bohi.
Même aujourd’hui ce n’est pas une
simple promenade qu’une course do
Pignerol à Rodorel ou à Bohi. Les
deux courriers l’accomplissenl lieurcn.semenl, sans avoir pris un moment
de repos. M. Musion est averti à temps
et il se hâte de mettre entre lui et
ses persécuteurs tonte l’épaisseur des
Alpes.
Ce n’esl , si nous ne faisons erreur,
qu’au bout de dix ans, que le décret
de bannissement a été révoqué, et que
M. Al. Musion a pu , sans courir de
risques, revoir sa pairie. — Mais c’était
trop lard pour qu’il y élût domicile./
Il était marié, père de famille et pasleur à Rourdeanx, dans la Drôme ; et
si depuis Iprs U a fait de nombreuses
visites à ses chères vallées, cl si de
mille inanièrçs il a témoigné de sa
constante affection pour les Vaudois,
c’est loin de nous qu'il a vécu et que
probahle.menl il mourra.
M. Musion a pasable ment écrit ; ce
sont ses poésies, cpmpo.sées ou plutôt
improvisées, à la prière de ses compatriotes, que l’on a récité cl surlonL
chanté, à l'occasion de nos fêles nationales, enlr’aulres celle qui commence
par ces mots «Gloire au Dieu d’Israël».
— Mais c’est son histoire des Vaudois
en 4 vphimes , condensée en un seul
pour la bibliothèque des Écoles du
dinianchp , qui lui assure une place
dislingiiéD parmi nos liisloriens anciens
et modernes.
4
.-36
Le long réporloire des monimients
de la liUéraUire vamloise publié dans
les colonnes du Témoin dans les derniers numéros de l’année passée,
donne quelque idée des palienles recherches et des Iravaiix auxquels noire
compatriote a consacré la meilleure
partie de son activité.
Quelque lecteur, se demandera peutêtre à propos de quoi nous parlons
si longuement d’un vaudois encore vivant, ce qui n’est pas dans les mœurs
vaudoises. — Nous répondons à cela
que M. Alexis Musion a eu la salisl'action do recevoir une réparation tardive il laquelle sans doute, il ne s’attendait pas. Sur la proposition de S. E.
le ministre des aiîaires étrangères,
S. M. le Roi d’Italie lui a l'ait parvenir
le diplôme de Clievalier de la Couronne d’Italie. — On a beau prodiguer les croix, dans certaines circonstances elles ont une réelle signification.
DEUX DOXATËIRS
Une veuve âgée, qui gagnait péniblement son pain au moyen de son
aiguille, n’avait jamais songé à donner
pour le règne de Dieu ; c’était l’affaire
des riches , pensait-elle ; mais comment le Seigneur pourrait-il demander
qu’une aussi pauvre femme donnât de
son nécessaire ? Aussi revint-elle nn
Jour très indignée de l’église, pareeque
le prédicateur avait dit qu’il n’était
dans l’assemblée aucune personne trop
pauvre pour témoigner son amour au
Sauveur en faisant un don quelconque
pour l’avancernenl de son règne. « Le
pasteur a beau dire, il ne sait pas à
quel point je suis gênée, » se disaitelle. rendant les veilles de la nuit, ce
sermon lui revint à la mémoire et lui
causa de nouveau une exlrêmejrritalion. Ses pensées l’accusaient et l’excusaient tour à tour, jusqu’à ce qu’elle
eut la bonne inspiration d’exposer cette
affaire au Seigneur. Alors il lui sembla
entendre cette réponse : • si tu ne
peux donner comme d’autres, donne
comme un petit enfant». Dès celle
heure, elle mit ce conseil en pratique.
Lorsque, en aciielant un pain ou un
quart de livre de café , ou lui rendait
un ou deux centimes, elles les nieltail
do côté « pour le Seigneur .lésus «.
Elle accomplissait ce petit sacrifice avec
simplicité, et d’un cœur joyeux; or
Dieu aime ceux qui donnent ainsi ; la
vieille femme en lit l’expérience. Naguère elle était toujours dans la peine;
dès lors elle n’eut plus lieu de s’inquiéter. .lusqu’alors elle avait â chaque,
terme été forcée d’emprunter quelque
chose pour le payement de son loyer;
à celte heure, elle avait toujours do
quoi l’acquitter.
La bénédiction de Dieu reposait si
visiblement .sur .son travail qu’au lieu
d’être sans cesse en souci pour son
pain quotidien , son cœur débordait
de conlenleinent et de reconnaissance.
C’était avec un plaisir toujours plus
grand qu’elle ajoutait centime à centime , parfois même sou à sou. An
bout d’assez peu de temps, elle put'
apporter trois écus au pasteur; trois
mois après, elle en eut encore autant ;
enfin, dans l’espace d’une année, elle
donna de son extrême pauvreté vingt
et un écus au Seigneur Jésus, qu’elle
servait avec la foi et la simplicité d’un
enfant.
( Feuille Eeligieuse ).
L’autre donateur était un commerçant aisé, à qui l’Esprit de Dieu avait
fait comprendre que donner au Seigneur de son superflu, et, pour ainsi
dire, les miettes de sa table, ce n’est
pas réellement donner. Je ne donnerai
pus au Seigneur des sacrifices igui ne
coûtent rien, s’écria-t-il avec David ;
et dès ce moment, il veilla cbnsciencieusemenl sur ses dépenses. Aussitôt
qu’il était sur le point d’en faire une
inutile, il l’inscrivait, il est vrai, sur
son livre de comptes, mais rtietlaii
dans une boîte l’argent qu’il aurait
ainsi dépensé; tantôt jc’élait une pièce
d’argent, tantôt une pièce d’or; parfois de la petite monnaie, 11 faisait ceti
sacrifices en toute simplicité et pouvait diré ; La charité de Christ me
presse. Personne n’en savait rien ; sa
femme seule s’en doiUait. Quand sa
5
»<WMwwwtA«.fwvwv»»i*>i-w».m\/vwv>rt
cassolle élaiL joliment garnie, il i'aisail.
nn paquet de son contenu et l'adrespail ft une t'amille qui avait peine à
se tirer d’affaire, ou à la femme d’un
ovivrier qui soignait son mari malade,
on au caissier d’une Société de missions. Ceux qui recevaient ces envois
ignoraient d’où ils leur venaient ; mais
les anges le savaient bien, et ont sûrement inscrit ces dons à son crédit
dans ces livres dont parle Saint Jean ;
El les livres furenl ouverts el les raorts
furent jugés sur les choses qui étaient
écrith dans les livres. Si les disciples
pauvres du Seigneur agi.ssaienl comme
cette veuve, et les riches comme ce
marchand , toutes les caisses de la
chrétienté ne ressembleraient-elles pas
à ces ruisseaux de Dieu, toujours pleins
d’eau, dont il est pui'le dans le psaume
Lxv. Que ions ceux qui liront ces deux
faits écoulent le Seigneur qui leur dit :
Ya, et toi aussi fait de même !
lin [léclié pins grave qiron ne pense
Parmi ceux qui profanent le jour
du repos, il en est sans doute qui le
font tout en connaissant la grandeur
de la faute qu’ils commettent. Ceuxci sont certes bien coupables puisqu’ils
connaissent exactement, la volonté de
leur père et ne la font pas. Mais il
en est un grand nombre, croyons-nous;
qui ne sanctifient pas le jour du Seigneur comme iis devraient le faire,
pareequ’ils ne connaissent pas l’étendue
de leur faille el ne savent pas à quel
degré ils se rendent abominables aux
yeux de l’Elernel.
Notre publie éprouverait de l’horreur
pour quelqu’un qui aurait enfoncé un
poignard dans le cœur de son prochain el lui aurait ôlc la vie ; pendant qu’il serait très indulgent envers
les profanateurs du dimanche. Nous
croyons néanmoins que ces derniers
sont toni aussi coupables que les homicides, et que le mépris du jour du
Seigneur est un péché lo,ut aussi grand
que le meurtre, le vol , ou la paillardise.
Celui qui a dit : «Tu ne tueras point
lu ne paillardera.= point el lu ne déroberas point» est le même qui a dit
aussi: « Souviens-toi du jour du repos
pour le sanctifier». Ce commandement a môme été donné avant les antres, puisqu’il est le quatrième el figure dans la première table, landisqiie
les autres ne viennent que dans la
seconde.
Voici un autre fait à Tappui de notre thèse. Moïse nous raconte ( Nomk.
XV, 32 à 36) qu’un homme avait été
trouvé ramassant du bois dans le désert le jour du sabbat. Cet homme est
amené ;i Moïse , à Aaron , et à toute
l’assemlilée ; il est mis en garde, car
il n’avait pas encore été déclaré ce
qn’ôn devait lui faire.
Imaginez un instant qu’au lieu d’être
conduit devant une assemblée de juifs
il soit conduit devant une de nos assemblées et qu’on nous demande :
— Que faut-il faire à cet homme?
Il ne serait pas étonnant de voir
surgir quelqu’un qui invoque en sa
faveur des circonstances atlénuanlesi,
en disant que cet homme pouvait avoir
besoin de ce bois pour faire cuire
ses aliments, que tant d’autres en
font de même et qu’après tout il n’avait ni tué ni volé.
Consultons maintenant V Eternel.
Nous avons entendu la réponse des
hommes, cherchons à connaître ans.si
celle de Dieu. La voici telle que nous
îa rapporte la Bible; « Alors rBlernet
dit A Moïse : On punira de mort cet
homme là el toute l’assemblée le, lapidera hors du camp ».
C’est bien ce que l’on fit, car toute
l’assemblée le mena hors du camp, et
ils le lapidèrent et il mourut comrrie
l’Elernel l’avait commandé à Moïse.
Celte loi n’a milieinenl été abrogée ,
que nous sachions, el aujomu hui
comme alors celui qui méprise le jour
du Seigneur est tout aussi coupable
?ue celui qui a tué son prochain. La
aróle de Dieu nous déclare d’une
manière expresse que quiconque fera
aucune œuvre au jour du repos, sera
puni de mort (Exon. xxxi 15).
6
.38
(Îorrcsponbancc
Prarus^iq, 22 jaovior 1880.
Monaieur le Directeur,
Nous no sommes pas des anges,
ni des chrétiens Ions bien zélés ici
à Prai'uslin. Même on ne nous l'ait
pas tons les torts quand on dit que
parmi nous la jeunesse aime trop le
plaisir ei que l’âge mûr et la vieillesse
aiment trop les biens ce monde,
liélas! c’est ainsi un peii partout pl
ce sont ceux qui se sentent nets qui
peuvent jeter la pier/e contre nous.
iîl puis il y a des exceptions , pas
nombreuses peul-élre, je ne les ai pas
comptées, mais il y en a, Dieu merci.
Une chose m’a fait ,dé l>'> peine et
tn’a même blessé, c’est d’entendre
dire par quelque personne, i) n’y a pas
une semaine que les Pr^islifieng^ sont
plus vaniteux qu’autre clibsé, que par
exemple Ipirsqu’pn a comrnencé à pai-ler dMne souscription pour augmenter
le traitement de nos pasteurs ¡ils disaient vouloir recueillir dix mille i'rs.
et qu’ils n’cn ont pas souscrit la^dixièfne pprlie. Cpinme je n’ai pas l’bonppur dp la,b’e partie du Comité collecIjeiir je ne pais pas cQinbien l’on' a
déjà recueilli sur le papier ou autrement; je crois qije ce n’est pasîgrund
phose, comparé à ce qu’ont fait les
paroisse.s beacoup plus pauvjk’es.du Val
St. Martin. Mais de qui ,eql-ce la faute
Sji,noM,sso|pii|esen arrière|au lieu d’être
à jq tèia de'la liéie? jje çonpais un
peu Jës geqs, çle nipn pays et je sais
qn*ils'spvo'qj .donner qu'and on p.i'ePd la
peine ne leur demander avep un peu
d’inslaqce on leur expliquapi. bien le
but pour lequel on léiir demande.
Voilà tout ce .que j’avai.s besoin de
dire pour excuser ceux qui n'^oni pas
donné on qui ont donné trop peu.
"Je vops prie de publier ma le,lire
en corrigeant les fautes.
Un Prustineng.
fiouweUco rcUgieusé0
et faits divers.
Italie. — Le temple vaudois de Vérone. La solennelle inangnralion qui
a eu lieu le fi janvier , de ce cbarrnanl édilice , situé, comme on sait ,
tout à côté de la calhédrale , — a
fourni an journal catholique de la localité, Il Verona Jédele, l’occasion de
vomir contre les Evangelici un tel torrent d’injures, que le plus fangeux
ne pourrait s’imaginer. Eb 1 bien ,
grâces en soient rendues à Dieu lout
d’abord . et au bon sens de la population véronaise ensuite', ces provocations répétées à la haine et aux dérnonslralipns hostiles ont complèlemeni
échoué.
» C’est une chose digue d’être relevée , écrit le pasteur de celle Eglise,
M'' IL L\sso\o (m Cristiano Evaiigelico,
qu’aussi bien durant les travaux de
restauration, qu’après rouverlnre du
temple, pas le moindre signe de mépris ne fui aperçu sur les murs de
celui-ci.... Non senlempnl cela , mais
tons ceux qui viennent visiter notre
église, la trouvent Irèsqolie, dans sa
simplicité. Un soir pendant que je m’y
trouvais pour quelque aflfaire, des gens
qui passaient par là, la trouvant ouverte y entrèrent, et après en avoir
pendant un temps assez long examiné
l’iniérienr, allèrent déposer leur ob.ole
dans le tronc des aumônes. Otilre cela
le Seigneur commence à' nous faire'
voir quelques fruits de notre œuvre ,
dans celte nouvelle phase de son exi.stence. Ils ne sont pas rare.s ceux qui
viennent me demander de? inslrnctions
spéciales sur nos croyances, et il en
est d’enlr’eux qui se sont déjà procuré la parole de Dieu ci des traités,
et qui, entièrement inconnus par le
passé, prennent inainlenanl un intérêt
très-vif à noire Eglise *.
France. — Monsieur de Pressensi
candidai sénatorial. Voici dans quels
termes honorables, la correspondance
de Paris du Journal de Genève, s’ex-
7
,39
prime sur le compte de M. le pasteur
bdm. de Pressensé, fi l’occasion de la
prochaine élection d’un Sénateur à vie
en remplacement de M. Lavei gne, décédé : * Celte fois le nom de M. de
Pressensé est prononcé de toutes parts:
aucun des anciens rnembi'es rie l’Assemblée nationale n’a oublié le rôle
imporlanl qu’il ^ a joué; tousse rappellent cette éloquence venant du cœur,
dans laquelle ses adversaires mêmes
étaient Forcés de reconnaître la parole
de l’honnèle homme, cet esprit large,
libéral, ouvert à toutes les grandes
idées et à tous les beaux senlimenli ;
celle droiture absolue, ce désintéressement complet de soi-même, ce dévouement toujours prêt au service des
nobles causes».
-»■ Mort de M. Jules Faure. — l^e
plus grand orateur contemporain de la
Kraoce, et un des hommes qui se sont
le plus signalés dans les luttes politiques de ces dernières années, M.
Jules Favre est morl ,à; Versailles le
1Ö courant, à l’âge de 70 ans environ.
Catholique de naissance et ayant vécu
fort longtemps en debor.s de toute religion positive, Jules Favre s’éiail depuis un certain nombre d’années toulà-fail raltaché à l’Eglise protestante
qu’il considérait comme la forme la
plus élevée du ebrisliauisme, et dont
jusqu’à sa morl il fréqueniait le cùile
avec la plus exemplaire régularité.
Aussi esl-ce , M. le pasteur Passa de
Versailles, pour lequel l’illustre orateur ressemait une vive amitié et un
profond respect, qu’il a, par son testament, chargé de présider à ses funérailles. Celles-ci ont dpne eu lieu
dans le temple de cette localité, en
présence de tout ce que Paris compte
de personnages plus illustres, et au
milieu du plus grand recueillement.
Le discours du digne pasteur a, paraîiil,forlement impressionné les assistants
et il n’y avait parmi eux qu’une voix
pour en louer le caractère élevé et
profondément chrétien.
©airiiiéô
AriHéc de IMe IX au ciel.
Veut-on se faire une idée du degré
de bêtise , que supposent che/. leurs
lecteurs, et des stupides inventions
dont ôsenl se faire les éclios certains
journaux paraissant avec l’approbation
de la Curie romaine ? Qu’on lise l’article ci-après emprunté à l’une de ces
feuilles, qui a pour litre le Pèlerin
et qui se publie en Fiance.
1 Qu’est devenu. Pie IX, l’auguste
pontife à jamais regretté?» se demande
le journàlisle ; et de l’accent le plus
déierrninê il répond :
« Poser la question est presque une
impiété. Pie IX est au Paradis, cela
va sans dire, mais on ne sera peutêtre pas fâché de savoir, l’accueil qu’on
lui a fait là-haut.
» Il parait qu’il y est entré immédiatement après sa mort , et qu’il y
a été reçu avec des honneurs exceptionnels.
» La Vierge Marie, qui lui doit la
solennelle dériuilion de sa conception
immaculée , lui fiti, de sa main, hommage d’une couronne, en récompense
de.celle qu’il lui avait déeernéc pendant son passage sur la terre. ,
• Il est probable que sainte Anne,
qui ne lui doit pas moins de reconnaissance, puisque c’est elle que le
dogme de 1854 a purifiée du péché
originel, lui a fait aussi quelque précieux cadeau. Mais nop;s tnanqdons de
renseignements à cet égard.
» En revanche, il est poMiif que
saint Joseph s’avança à là rencontre de
Pie IX et lui serra cordialement la
main en le remerciant de l’avoir nommé prbiecleur et patron de l’Eglise.
• Un hymne de bienvenue fut alors
chanté par les habitants du céleste séjour. Saint Pierre donlie le ton, eh
soufflant dans sa clef, et tandis que
le chœur éclate, saint François de
Sales et Saint Alphonse de Ligüori,
proclamés docteurs de l’Eglise par
Pie IX, récitent ailernativemenf, avec
force commentaires élogienx, les liants
faits de son pontifical.
8
-40,
» Un chœur hiirniohioux, clianlô
par cinquante-deux saints el vingt-six
hienheurcux qui doivent a Pic IX,
leur situation actuelle, a dignement
terminé cette imposante ceremonie ».
Serait-il possible, à qui le voudrait
de propos délibéré, de matérialiser
davantage ce qu’il y a de plus spirituel, et de rendre plus ridicule, ce
qu’il y a de plus sacré en soi; la Ueligion?
iflJKroinijue ©auboiec
Maaaei. 25 Janvier. — M. Jean
Jacques Tron Evangéliste h Trapani
(Sicile) vient d’être nommé par 47
votes ( contre 30 donnés tà M. Henri
Pascal, 8 h M. Josué Tron ) pasteur
de celle paroisse en remplacement de
M. Henri Tron démissionnaire. Ainsi
le vide qui s’était produit au sein de
notre paroisse a élé promptement
comblé, el nous ne doutons pas que
loiGomiié d’évangélisation ne parvienne
à combler aussi celui que le d^arl
très probable de M. Jean Jacques 'Tron
va laisser dans la Sicile.
Vomaret. — M, Ribet évangéliste
à Rome étant venu pour un seul jour
visiter ses vieux parents, nous a donné
dimanche soir une intéressante séance
sur le sujet de l’évangélisation. Nous
en donnerons les détails dans le prochain n®.
Eciiue i^oitttque
Mtatie. — Le Sénat, après une
longue discussion qui a duré douze
jours, a enfin volé sur la loi de suppression de l’impôtde^moiilure. Comme
on s’y attendait, il a adopté l’ordre
du jour du bureau central formulé par
le rapporteur Saracco; le Sénat ne
reppusse pas la loi de suppression
déjà votée par la Chambre des députés
eliJ'oriemeni soutenue par le ministère;
mais s’abstient pour le moment de se
prononcer, jusqu’à ce que la Chambre
ail voté les divers budgets et que le
ministère ait montré que cet impôt
peut être supprimé sans ;nuire à la
bonne marche des aflàircs el san.s
com|u'omctti e ré(|uilibrc d(3s liuaiices.
L'ordre du jour siispensii’ du bureau
centi’al a élé voté par 125 voix contre
83, c’csl-à-dire avec 42 voix de majorité; il y a eu trois abstentions.
Ainsi 128 sénateurs ont rél’nsé (raccorder au ministère ce qu’il demandait avec instance.
Le ministère a proposé au roi de
clore la session; il paraît que le roi
y a consenti. Les deux Chambres sont
fermées jusques vers le 12 février,
époque où elles seront ouvertes par
unjdiscours royal. Pendant ce temps le
ministère nommera le plus grand
nombre possible de nouveaux sénateurs
favorables à l’abolition de rim))ôi de
moulûre; el après avoir fait voter de
nouveau celle loi par la Chambre', il
la présentera pour la seconde ou lu
troisième fois au Sénat, dans l’espoir
que la Haute Chambre finira par l’a- ■
dopler aussi. Ce procédé est sans doute
légal, mais est-il convenable d’y i’(3courir? N’est ce pas ravaler la dignité d’un des grands pouvoirs dei
l’état?
On dit, il est vrai, pour justifier
une telle mesure, que c’est la Chambre
des députés, ou des représentants du
peuple, qui a voix prépondérante dans
les questions d’împôls. Cela est juste,
toutefois nous pensons que le Sénat
ne doit pas renoncer à son rôle de
modérateur même sur ce terrain. Du
reste, le Sénat nhi pas repoussé la loi ;
il demande seulement qu’on lui donne
des garanties suffisantes pour pouvoir
l’adopter à bon éscienl.
La Chambre des députés n’a pas
réussi à être en nombre pour pouvoir
délibérer pendant toute la semaine.
Elle a du reste élé presque complètement ignorée el abandonnée par les
ministres qui étaient au Sénat ou ailleurs.
On assure que le roi se refuse à
nommer plus de trente noùVT^auX|sénateurs; or il en faudrait nommei*^'environ cinquante pour que le but du
ministère pût être alleint.
Ernest Robert, Gérant el Administrateur.
Pigaerol, Impr. Chiantore et .Mas(;arelli