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Année XXXVII.
15 Août 1902.
N. 27.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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SOMMAIRE :
Le Villar dans l’histoire Vaudoise —
Tous peuvent être guéris ! — La
guerre et la paix — Correspondance
— Nouvelles du Lessouto — Arbitrages internationnaux — Chronique
— Revue Politique — Annonces.
LE VILLAR
dans l’histoire Vaudoise
La fête du 15 Août nous invite
tout naturellement à rappeler les faits
de notre histoire qui se rattachent à
la localité où elle se célèbre. Le Villar ainsi que chacune de nos paroisses a de belles pages dans les
annales de nos pères.
Rappelons-en ici quelques-unes de
l’époque héroïque, de ces annales,
c’est-à-dire des deux siècles de nos
grandes persécutions, le 16.'"® et le
ly me
1. Le 20 Janvier 1561 le Comte
de la Trinité publie un édit enjoignant aux Vaudois de se rendre à
la messe dans les 24 heures sous
peine de mort.
Le terme expiré, les soldats Piémontais partent du fort alors existant au Villar, se dirigeant sur .Bobi,
mais les Vaudois qu’ils rencontrent
en chemin les obligent à rentrer en
hâte dans leur fort, dont ils dressent
formellement le siège. Ce siège dura
dix jours pendant lesquels la garnison de La Tour essaya en vain à
trois reprises de venir au secours
des assiégés. Les trois fois elle fut
mise en déroute au Teinau par les
Vaudois. Pendant ce temps, ceux-ci
faisaient de la poudre, des mines,
des casemates et des engins à lancer
des pierres, jusqu’à ce que les assiégés affamés durent se rendre demandant seulement d’avoir la vie
sauve et d’être accompagnés hors du
village par deux pasteurs. Les vainqueurs prévoyant bien que l’ennemi
viendrait bientôt les attapjier, « construisirent des barricades aux endroits
les plus resserrés de la Vallée, au
moyen d’arbres couchés les uns sur
les autres entre une double haie de
pieux. Entre les branches de ces
arbres on avait accumulé de grosses
pierres cimentées par de la neige
pétrie et arrosée d’eau tiède, de sorte
que cette neige un instant fondue
et puis congelée en bloc autour des
pierres et des branches ne formait
de toute cette masse qu’une muraille
d’un seul bloc». Le 11 Février le
Comte de la Trinité vint attaquer
les Vaudois, mais il fut repoussé
après une bataille qui dura tout le
jour.
Le 18 du même mois, il renouvela
l’attaque avec 3500 hommes et réussit après quelques heures à refouler
les Vaudois jusqu’aux vignes aux
dessus du Villar. Là les Vaudois
«crièrent au Seigneur et se réunirent
avec résolution. Ceux qui manquaient
d’arquebuses se servaient de leurs
frondes. L’ennemi monta trois fois
à l’assaut et trois fois il fut repoussé.
Quand l’ennemi prenait lialeine lé
peuple d’en haut priait Dieu à haute
voix et quand l’assaut recommençait,
tous criant à Dieu faisaient un merveilleux devoir. Les femmes et les
enfants fournissaient des pierres aux
frondeurs ; les infirmes et les vieillards se tenaient au haut de la colline criant au Seigneur avec pleurs
et gémissements».
'Au troisième assaut, un messager
arriva aux Vaudois criant: «Courage,
Dieu nous envoie ceux d’Angrogne ! »
A cette nouvelle les assaillants effrayés battirent en retraite et les
Vaudois les poursuivirent jusqu’aux
confins de La Tour. Le Comte de
la Trinité saisi de panique s’enfuit
à Luserne... et ne revint plus depuis
lors au Villar.
2. Après une scène de guerre,
une scène de paix. En Juillet 1595
le duc Charles Emmanuel retournant
de Mirabouc qu’il avait repris à la
France, défendit à son armée de
commettre quelque désordre que ce
fût parmi les Vaudois. Et Gilles raconte que «les principaux de la religion du Val Luserne l’attendirent
en la place du Villar, lui firent la
révérence lui promettant fidélité et
le priant de les maintenir toujours
en sa bonne grâce et protection.
Auxquels il répondit fort aimablement en la présence de grand nombre de seigneurs et de courtisans :
« Soyez-moi fidèles, et je vous serai
« bon prince, et même bon père ; et
« quant à votre liberté de conscience
« et exercice de votre religion je ne
« vous veux innover chose aucune con« tre les libertés dans lesquelles vous
« avez vécu jusqu’à maintenant, et si
« quelqu’un entreprend de vous y
« troubler, venez à moi et j’y pour«voirai». i
Ces paroles dignes d’un prince de
la maison de Savoie, lui coûtèrent
cher ; car le clergé papiste s’en vengea en le harcelant sans répit po iule faire agir contrairement à ses sentiments.
3. Autre scène de paix. C’est
au Villar que fut tenu le dernier
Synode en langue italienne de notre
Eglise, et ce fut en Septembre 1629.
L’année suivante en effet la peste
ayant enlevé presque tous nos pasteurs, on dut en faire venir de Suisse
et de France qui ne savaient que le
français et c’est depuis lors et à
cause de cela que nos Synodes et
nos cultes se tiennent en langue
française. Gilles nous a conservé les
noms des pasteurs qui furent présents à ce dernier Synode italien :
« Antoine Bonjour ministre de Boby
i-eposant honorablement pour l’extrême vieillesse ; Daniel Rozel actuellement servant en la dite église de
Boby ; Jean Vignaux, pasteur au
Villar ; Pierre Gilles à La Tour ;
Jean Brunerol à Rorà ; Joseph Gros
à St. Jean ; Barthélemy Appia à Angrogne ; Jacques Gay à Rocheplate ;
Barnaba Gay son fils à Pravilielm ;
Joseph Chanforan à St. Germain ;
Jean - Barthélemi à Pramol ; David
Javel k Pinache ; Jean Berton à la
Pérouse et Méan ; Valère Gros à St.
Martin ; Laurent Joli à Macel et Maneille ; Bernardin Jacquet à Prali et
Rodoret.
4. Vingt-quatre ans plus tard,
en 1653, le Villar fut le théâtre d’un
évènement qui faillit avoir pour toutes les Vallées les plus graves conséquences.
Il y avait dans cette paroisse
comme dans les autres un couvent
de moines établis par le duc dans
l’espoir de convertir les Vaudois au
papisme par la persuasion. Mais ces
moines molestaient les femmes et
les enfants au point d’être insupportables. Un beau jour, un vaurien
vendu au marquis de Pianezza vint
s'établir au Villar en feignant d’être
converti à la religion des Vaudois
et sut si bien faire en répétant
qu’on ne pouvait plus tolérer au
Villar « ces pères qui étaient des vipères » qu’il persuada deux jeunes
gens, Joseph et Daniel Plenc, et la
femme du pasteur M.me Manget, qu’il
fallait chasser les moines en brûlant
leur couvent. Le pasteur pria le modérateur Jean Léger de convoquer
un colloque qui eut lieu aux Bouisses
le 28 Mars 1653 où il exposa le projet en question qui fut désapprouvé.
Malgré cela, le soir même l’on mit le
feu au couvent avec des allumettes
données par la femme du pasteur.
Le marquis de Pianezza qui n’attendait rien de mieux que ce semblant
de provocation de la part des Vaudois envoya le 26 Avril le Comte
Tedesco avec 1200 cavaliers pour
punir le Villar. Vingt-cinq Vaudois
seulement eurent le temps de s’armer
et de courir au Rospart. Dieu fut
avec eux, car une pluie torrentielle
vint empêcher aux armes des assaillants de répondre à la fusillade du
petit groupe de Vaudois, ce qui
obligea le Comte Tedesco de fuir
devant eu.x et de s’en retourner à Luserne. Dans l’entre temps le modérateur avait écrit à Turin pour déclarer que cet incendie était dû à
quelques imprudents et avait été
absolument désapprouvé par les collègues, de sorte que le duc voyant
gu^ tous les Vaudois se préparaient
à résister en cas de nouvelle attaque se contente d’exiler le pasteur
Manget et sa femme et d’obliger le
Villar à fournir aux moines un nouveau couvent, qui, nous le verrons,
ne devait pas avoir un meilleur sort
que le premier.
Hélas, il préparait une autre attaque, la plus barbare et infâme dont
parle l’histoire ; celle des Pâques
Piémontaises qui eut lieux deux ans
après.
5. Enfin l’épopée de notre « glorieuse rentrée contient aussi pour le
Villar une de ses pages les plus glorieuses. Il était écrit que le maudit
couvent du Villar devait disparaître.
C’est au lendemain même du serment
de Sibaud que les 600 rapatriés guidés par Arnaud viennent l’attaquer,
le 2 Septembre 1689. Dès que les
catholiques qui avaient occupé le
Villar pendant l’exil, virent la troupe
vaudoise arriver de Bobi, ils se réfugièrent dans le couvent d’où ils
firent contre eux une fusillade terrible. Alors Arnaud « s’avisa de faire
rouler par les rues des tonneaux et
des cuves qui leur servaient de mantelets pour, à couvert, approcher du
couvent. Plusieurs entrèrent par ce
moyen dans des maisons voisines,
d’où ils tiraient contre le couvent».
Mais on s’aperçut vite que le meilleur moyen de s’emparer du couvent
était de prendre les assiégés par la
faim, et on commença par saisir 14
mulets qui arrivaient avec du pain
et du vin, puis on posa des sentinelles au Rospart et à Pertuzel. Les
assiégés alors essayèrent de faire une
sortie, mais ils furent refoulés dans
leur couvent entraînant leur commandant, le baron de Chonate, que
la fusillade des Vaudois venait de
tuer et qui avait laissé sur la place
sa perruque et son chapeau.
Mais le lendemain vinrent de La
Tour des troupes dont l’arrivée fut
signalée par la sentinelle de Pertuzel
et en même temps les assiégés firent
une sortie pour passer la rivière.
Les Vaudois se mirent aussitôt à
leur poursuite, mais pendant ce temps
les dragons et les gardes du marquis
de Parelle pénétraient dans le Villar
2
^ 2 —
et les Vaudois coupés en deux par
les Piémontais durent se retirer les
uns sur Bobi et les autres vers le
Vandalin.
Ce furent ces derniers qui ne foimaient qu’ un détachement de 80
hommes qui restèrent dans le Val
Luserne (tandis que les autres 500
passèrent le col Julien) et qui eurent
le bonheur de détruire le couvent
du Villar quelques jours plus tard.
Les catholiques avaient presque tous
abandonné le Villar s’y sentant peu
en sûreté et les 80 Vaudois en profitèrent pour y faire une descente;
et craignant que le couvent ne pût
de nouveau plus tard servir de forteresse aux ennemis, ils y mirent le
feu ; « mais voyant que à cause de
l’épaisseur des murailles et des voûtes on trouvait trop de difficultés à
le mettre en ruine, on s’avisa d’en
venir à la sape pour faire tomber
la cloche du couvent, et on en vint
à bout le 20 Septembre». Souvenonsnous de cette date. Le Villar a eu
son 20 Septembre deux siècles avant
Rome.
Teofilo Gay.
IM ]© r> I ^ JS.'T I O IV
Tous peuvent être guéris !
“ Toute la multitude tâchait de le
toucher parce qu’il sortait de lui une vertu
qui les guérissait tons
Luc VI, 19.
Qui saura jamais le nombre des
guérisons merveilleuses accomplies par
le Seigneur Jésus pendant son ministère terrestre ? Les Evangiles nous en
racontent une quantité en détail, mais
ils nous laissent entrevoir que celles
qu’ils n’ont pas enregistrées sont plus
nombreuses encore. Que de misères
de toute sorte le Seigneur ne rencontre-t-il pas sur sa route partout où il
passe ! C’est à tel point que l’évangéliste n’hésite pas à employer le terme
de «multitude». Une foule ce n’est
pas seulement quelques individus, ni
même quelques dixaines, mais c’est
un nombre indéfini. Il doit y avoir là
des gens de tout âge, de toute condition, hommes et femmes et ce qu’ils
ont de commun c’est que tous sont
malheureux.
La foule des affligés, dans toutes
les époques, a toujours été grande et
personne ne peut se flatter de ne pas
en faire partie un jour. Si nous avons
été plus ou moins épargnés et si notre
chemin a été jusqu’ici relativement facilel, l’épreuve peut nous survenir demain et il faut vous attendre à aller
grossir le nombre de ceux qui ont
besoin de sympathie, de consolation,
de délivrance. Heureux, cependant, malgré tout, ceux pour lesquels l’affliction
est un moyen efficace pour les pousser
vers le Sauveur.
« Toute la multitude lâchait de le
toucher » 1 Les indifférents, les curieux
les admirateurs, peut-être même les
malveillants ne devaient pas manquer...
mais ils restent à distance 1 Les affligés, eux, s’approchent, car ils ont besoin de secours, ils tâchent de toucher
Jésus et tous sont guéris 1 C’est qu’il
sortait de lui une vertu capable de
subvenir à tous les besoins, de guérir
toutes les infirmités et de consoler
toutes les angoisses.
Oh si tous ceux qui souffrent de nos
jours pouvaient se persuader que le
Seigneur Jésus est toujours le même,
que sa vertu n’a pas diminué, que ses
trésors de miséricorde et de puissance
ne sont jamais épuisés ! Serions-nous
des multitudes à venir à lui, quelles
que soient nos circonstances sociales,
morales ou physiques, quelque nombreux et grands que puissent être nos
propres besoins, il peut faire quelque
chose pour chacun. Surtout n’oublions
pas quelle est la nature de l’œuvre
qu’il veut accomplir ; il ne dédaigne
pas, sans doute, de s’occuper des besoins matériel et de guérir les maladies du corps, mais si quelqu’un se
contentait de ces grâces temporelles,
le but du Sauveur ne serait pas atteint.
Ce qu’il se propose, en définitive, c’est
de satisfaire aux besoins de l’âme,
c’est de guérir ses infirmités pour la
sauver. Or, dans cette sphère, on peut
et on doit dire aujourd’hui, comme alors:
il les guérit tous. Dites plutôt que le
soleil qui éclaire le monde depuis tant
de siècles a perdu de sa lumière ou
de sa chaleur, ou dites que les sources
de nos Alpes, qui ont désaltéré tant
de générations qui nous ont précédés,
ont perdu de leur fraîcheur ou de leur
abondance, mais ne doutez pas que
Celui qui a été la consolation, l’espérance, la force et la vie de tant de
malheureux jusqu’à ce jour, puisse déployer le même amour et la même
vertu !
Ce serait cependant une grave erreur
de croire que cette vertu salutaire soit
comme une puissance magique qui
rayonne de sa personne, indépendamment de sa volonté et indépendamment
des dispositions de ceux qui l’entourent. Pour que la guérison ait lieu,
il faut que la foi pousse les malades
à toucher Jésus, il faut qu’elle établisse
un contact direct et personnel entre
celui qui donne et celui qui reçoit. La
foi est la condition absolument indispensable à remplir pour que la puissance de Jésus opère efficacement; sans
elle, il ne peut ni soulager, ni délivrer
et sa présence devient inutile, ou, même, elle ne fait que réveiller les sentiments mauvais du cœur naturel contre lui; à Jérusalem les chefs lui tendent
des pièges, à Nazareth ses compatriotes
le chassent et il ne peut faire aucun
miracle à cause de leur incrédulité, à
Gadara on le prie de s’en aller ailleurs.
Oh combien elle est nécessaire cette
foi qui nous pousse vers Jésus et nous
met en communication directe avec lui !
la foi qui nous met en contact, non
pas seulement avec son église, avec
son culte, avec sa Parole, mais avec
Jésus lui-même ! Chers lecteurs, JésusChrist passe et repasse dans notre pays,
dans nos hameaux et dans nos maisons
pour y accomplir son œuvre de miséricorde : la vertu qui sort de lui peut
nous guérir tous, tâchons seulement
de le toucher. m.
La Guerre et la Paix
de la paix qui se contenterait de gémir
et d’invoquer la justice, transcendante
ou immanente, toutes les fois qu’une
force bâillonne une liberté, aurait bientôt fait de convaincre le public de son
impuissance et de son inactivité. Et cependant, nos idées marchent et nos amis
s’y attellent de leur mieux.
Il est bien tard déjà pour parler de
l’inauguration du Musée de la guerre
et de la paix de Lucerne, mais point
trop tard, puisque l’œuvre reste et
qu’elle est destinée à s’enrichir encore. On sait que ce musée a été fondé
par la volonté de Jean de Bloch et que
par testament, le célèbre économiste a
affecté à cette fondation une somme
consirable. I.’idée en est simple ; il s’agit
de montrer de façon concrète, de faire
entrer de force dans l’esprit, par les
yeux, les vérités que Jean de Bloch a démontrées dans de gros livres d’une lecture
difficile, l’horreur de la guerre et l’impossibilité croissante d’un système international fondé sur le principe des grands
armements sans cesse renouvelés. Car
il ne s’agit pas seulement de maudire
la guerre, il faut avant tout n’en pas
méconnaître les enseignements. C’est
ainsi que le musée de Lucerne contient
d’abord une fort belle collection d’armes de tout pays et de toute époque,
recueillies bien moins en raison de leur
intérêt esthétique que pour en montrer
la valeur destructive. Plus loin nous trouvons ce qu’on pourrait nommer la galerie des horreurs, des caisses pleines de
crânes, d’ossements divers perforés, broyés, réduits en poussière par les projectiles les plus «perfectionnés» des grandes
armées modernes. Puis des graphiques
et des tableaux statistiques saisissants,
mettant en évidence les désastres matériels causés par les principales guerres,
et le coût probable d’une prochaine
guerre européenne. Voici, par exemple,
le prix que coûterait aux grandes nations armées de la Triplice et de la Duplice une guerre engagée avec les armements et les ressources économiques
de l’heure actuelle;
Allemagne 10,681.000.000 francs.
Autriche 5,327,000,000 francs.
Italie 5,187,000,000 francs.
France 10,726,000,000 francs.
Russie 11,750,000.000 francs.
Un grand nombre de tableaux, dus
au pinceau des peintres Kauffmann et
Diemer fixent en images d’un réalisme
vigoureux les principaux aspects des
champs de bataille modernes. D’autres
tableaux, enfin, offrent la contre-partie;
l’encourageante statistique des progrès
du parti de la paix; cartes géographiques montrant la distribution des sociétés de la paix dans le monde, tableau
comparatif des arbitrages. Il faut bien
le dire, cette seconde partie du musée
est de beaucoup la plus pauvre, mais
elle représente l’histoire de demain et
c’est de nous qu’il dépend d’en combler
les lacunes.
Le malheur des temps a voulu que,
depuis le jour où nous avons inauguré
cette chronique dans le Relèvement social
nous avons beaucoup parlé de guerre
et fort peu de paix. Et cependant la
violence qui continue a faire la loi aux
quatre coins du monde, soi-disant, civilisé, ne doit pas nous rendre injustes
pour les efforts, encore débiles et trop
souvent déçus, mais obstinés du parti
pacifique. Au reste, cette injustice deviendrait bientôt maladresse; un parti
*
^ *
procurer ces séries soit à la Ligue de
l’Enseignement (rue Miromesnil, 74,
à Paris), soit au Musée pédagogique
(rue Gay-Lussac, à Paris, soit au siège
de l’Association de la Paix par le Droit
(10, rue Monjardin, à Nîmes). Ces vues
comprennent les sujets les plus divers:
scènes de guerre ou d’hôpital (dont
quelques-unes sont des instantanés photographiques), tableaux statistiques des
pertes en hommes et en argent causées par les principales guerres, statis- ■
tiques du parti de la paix, portraits des
principaux représentants de ce parti,
etc. Cette collection répondra à un véritable besoin. La projection lumineuse
est si bien entrée dans les mœurs du
public, — et des orateurs. — qu’il est
bien difficile d’attirer un auditoire aux
conférences, d’un intérêt purement abstrait. La tâche n’était pas facile d’illustrer de vues suffisamment variées
une thèse de caractère aussi théorique
que celle qui fait l’objet de la propagande pacifique. L’Association de la
Paix par le Droit l’a menée à bonne
fin. Sous peu d’ailleurs, cette collection
s’enrichera sans doute d’un certain nombre de clichés d’origine étrangère.
{Relev. Social). Th. Ruyssen.
COIIISPOIMICE
Le Musée de la guerre et de la paix
n’a qu’un défaut, c’est d’être seul de
son genre. Que faire pour en répandre
au loin l’enseignement? J’ai déjà parlé
des projections lumineuses que l’association de la Paix par le Droit a entrepris de publier. Cette collection comprend aujourd’hui une centaine de clichés dont le prochain numero de La
Paix par le Droit donnera la liste. Elle
sera divisée en séries de vingt-cinq vues
qui permettront ainsi d’illustrer au
moins quatre conférences pacifiques Les
conférenciers pourront, à la rentrée, se
Cher Directeur,
Le Secrétaire du District ToscanaSardegna a bien voulu me passer les
rapports des différents Conseils d’Eglise,
et j’en ai profité pour glaner quelques
anecdotes qui j’espère seront appréciées
par les lecteurs de VEcho.
I® Notre frère M. J. de l’église de
Lucques, employé du gouvernement,
a dû être renfermé dans l’hôpital des
fous. Et pourquoi? Parce qu’on peut
dire que c’est une victime de la fâ^
cheuse guerre Anglo-Boëre — Il voyait
des Boërs partout; il voulait aller avec
les Anglais se battre contre les Boërs
-- il voulait se battre avec tous les officiers qu’il rencontrait les croyant Boërs
— il avait vendu presque tout ce qu’il
avait pour acheter des armes — Finalement son frère fut obligé de lé
faire entrer à l’hôpital des fous de
Lucques et après il fut transféré dans
celui de Perugia. Et pourtant dans sa
folie il avait toujours l’intelligence claire
pour l’Evangile et pour son Eglise et
quel sincère témoignage il donnait de
sa foi !
2O Le curé d’un petit pays des environs de Lucques, appelé S. Marco,
avait dit depuis la chaire qu’il fallait
bâtonner tous ceux qui ne croyaient
pas au purgatoire et spécialement les
protestants. — Il voulait faire allusion
à un de nos frères qui habite dans ce
petit pays. Tous le comprirent, et notre
frère était marqué au doigt, et les gamins de loin lui montraient un bâton
comme pour lui dire: il faudrait te le
donner sur les épaules ! Notre frère pour
un peu eut patience, finalement il envoya trois de ses amis au curé, lui faire
la proposition suivante: «Le curé devait
choisir à son tour trois individus de sa
confiance, et les six devaient nommer
un président. Tous les sept membres
de ce jury devaient se pourvoir d’un
bon bâton. En presence de ce jury,
notre frère et le curé devaient avoir
une discussion : si le curé pouvait prouver par la Bible l’existence du purgatoire, notre frère aurait dû recevoir
35 coups de bâton (cinq de chaque membre de la Commission) sur le dos — si
fl
i
3
— 3 —
Je curé ne réussissait pas, c’était lui,
qui aurait dû recevoir les coups!!
La chose, comme on peut l’ima|îner, fit du bruit dans le pays; qui
ia^iait au scandale, qui souriait en pen^nt au curé qui aurait dû mettre bas
la robe noire pour recevoir les coups,
les femmes prièrent Dieu afin que le
protestant mourût sous les coups. Mais
que fit notre curé? Il fut obligé d’aceepter, mais il demanda de pouvoir
aller à la bibliothèque de Lucques, pour
étudier les vieux livres des Pères de
¡«Eglise, ce qui lui fut accordé. — Mais
11 étudie toujours, et qui sait quand il
aura terminé.
Le jour de Pentecôte dans l’Eglise de Lucques, fut reçue la sœur P.
— Son mari s’était converti à l’Evangilé trois ans auparavant. La femme
était désespérée. Elle priait son mari
de ne pas aller à l’Eglise Evangélique,
et quelle ne fut pas sa douleur lorsque
la veille de Pentecôte de deux ans
passés, son mari lui dit que le lendemain
il aurait été admis à la S. Cène. Elle
pleure, elle se recommande à son mari
de ne pas le faire, et voyant que c’était tout inutile, elle courut prendre un
porte-monnaie qui contenait plusieurs
centaines de francs, et le lui jetant devant, lui dit: «Cet argent, que j’ai
épargné peu à peu, je te le donne ; faisen ce que tu voudras; amuse-toi, dépense-le tout; va en Lombardie voir
tes parents que depuis longtemps tu
ne vois pas, parceque tu n’avais pas
l’argent pour faire le voyage; voici la
Providence qui à présent te l’envoie,
mais promets-moi que demain tu n’iras
pas à l’Eglise protestante ». — Elle ne
réussit pas. Deux ans se sont passés, et
la femme voyant la foi de son mari, se
demanda si elle n’était pas dans l’erreur.
Elle commença par assister aux prières
que le pasteur faisait lors de ses visites à son mari, tandis qu’auparavant
eHè s’échappait ; petit à petit elle alla à
l’église, et finalement elle a été admise
à la S. Cène.
4° Le pasteur de Lucques dût se
rendre trois fois dans la petite station
de Barcja pour des ensevelissements, et
toutes les fois le temps fut très-mauvais,
il pleuvait à verse et il soufflait un
vént terrible, ce qui fit dire aux prêtres
depuis la chaire, que c’était un châtiment de Dieu. Mais le pasteur, Mr. S.
dut faire d’autres actes liturgiques : un
mariage, quatre admissions et un baptême, et toutes les fois le temps était
splendide ; ce qui fit dire au pasteur dans
son discours: « Voyez, ici à Barga, lorsqu’un évangélique meurt, le ciel est
orageux, tandis que lorqu’il y a quelques admissions ou quelques baptêmes,
le ciel est en fête ! — Certaines phrases
^'sensation qui dans une ville passent
inaperçues, dans les petits pays, forment,
S'A contraire, des arguments à conversations, et les prêtres furent obligés
de dire : « C’est parce que le diable aide
ces évangéliques».
5® A Livourne un de nos freres était
a l’hôpital. Le pasteur lui pb^tait souvent des journaux évangéliques et des
livres, afin qu’il pût passer un peu mieux
son temps. Une fois il lisait La Vita
di M. Lutero de B. Pons. Le prêtre s’approcha et lui demanda ce qu’il lisait.
Notre frère répondit; alors le prêtre
Ini dit s’il voulait le lui prêter. Le malade répondit: «Oui, seulement vous
aurez la bonté de me le rendre parce
flue il n’est pas à moi, il est à mon
pasteur» — Quelque temps après le
prêtre rendit le livre en disant: «C’est
an beau livre, et Luther fut un grand
homme ; seulement il est écrit con troppo
fanatismo'».^ — Voilà un jugement auquel l’auteur ne s’attendait pas.
C. B.
NOUVELLES DU LESSOUTO
_ Nous extrayons d’une lettre particulière, datée du l.er Juillet, que M.nie
Pascal écrit à une amie des missions, ce
qui suit :
« Si j’écris si vite de nouveau c’est
surtout pour vous envoyer ces photos
qui vous permettront de nous suivre
un peu sur notre station isolée. L’Eglise, mon mari l’a construite tout seul
avec deux garçons indigènes. C’est
dommage que vous ne puissiez la voir
avec le beau panorama de montagnes
qui l’entoure, cela en vaudrait la peine.
Nous l’avons inaugurée le 6 Avril et
comme nous attendions beaucoup de
monde pour l’occasion (nous étions 17
blancs pendant quelques jours) il m’a
fallu faire des préparatifs de toutes
sortes. C’était une belle fête, des milliers d’indigènes étaient venus d’un
peu partout et j’espère que plus d’un
aura emporté autre chose qu’un bon
souvenir.
Ma belle-sœur était aussi venue de
Morija avec ses trois enfants; c’était
la première fois que nous nous sommes rencontrés depuis la mort de mon
frère, aussi je ne puis vous dire combien nous avons joui de ce mois d’Avril passé ensemble. Mon mari était
au Synode pendant ce temps. Nous
sommes beaucoup sortis et avons visité toutes nos vieilles connaissances
et dans tousles villages où nous allions
on faisait fête à cette joyeuse bande
d’enfants.
Depuis, l’hiver est venu et avec lui
une neige, mais une neige si abondante que jamais, jamais il n’y en a
eu de pareille au Lessouto. Pendant
12 jours nous étions littéralement bloqués dans la maison, elle arrivait jusqu’à nos croisées; le paysage était magnifique, mais c’était bien triste pour
le pauvre bétail sans abri, pour les
moutons et toutes les autres bêtes qui
avaient faim et froid. Des moutons
sont morts par milliers pendant ces
quelques jours, dans un village près
d’ici 30 porcs sont morts, des vaches,
des chevaux etc... il y a aussi eu 2
petits bergers qui sont morts de froid.
Toute vie était arrêtée, pas de réunions,
pas de cultes, rien, personne ne pouvait bouger de chez soi, et comme le
combustible est toujours dehors, c’était
avec une peine infinie qu’on réussissait
à allumer le feu.
C’est pendant ce temps que la paix
a été conclue et nous apprenons que
peu à peu tous les Boërs quittent le
pays pour retourner à leurs fermes désolées. Puisse une ère nouvelle se lever
pour notre pauvre Sud de l’Afrique!
Merci, chère Mademoiselle, de tout
ce que vous nous racontez, mon mari
en a tant joui, et il vous remercie bien
particulièrement pour le nouveau don
que vous faites à notre œuvre. Cela
nous aide à payer tel maître d’école
qui ne reçoit pas de « grant » du gouvernement et qui est à notre charge
comme plusieurs de ces petites écoles
de montagne. Les maîtres de ces écoles-là ne sont guère savants, ils enseignent à lire, à écrire, et tâchent de
faire aimer le Seigneur Jésus autour
d’eux. Il y en a qui ont été bien bénis
dans leur deuvre».
Votre bien aff.née
Ev. J. Pascal.
ARBITRAGES INTERNATIONAUX
— On annonce que la Cour d’arbitrave de La Haye commencera le 0
septembre l’étude du différend qui lui
a été soumis par les Etats-Unis et le
Mexique. Les arbitres seront : pour les
Etats-Unis sir Edouard Fry et le professeur de Martens, et pour le Mexique
M. Guarnaschelli, juge à la cour de cassation italienne, et M. de Savornin Lehman, membre de la Cour permanente
d’arbitrage.
Le différend est relatif à un fonds
ecclésiastique créé au profit des missions
catholiques en Californie, à l’époque où.
ce pays appartenait encore au Mexique.
Une somme d’environ un million de
dollars est déposée dans les caisses du
trésor mexicain et les Etats-Unis désirent
qu’une partie de ce capital soit remise
aux sociétés missionnaires catholiques
de la Californie.
XL* Conférence interparlementaire
pour l’arbitrage international.
La XLe Conférence interparlementaire
se tiendra à Vienne et sera ouverte
mercredi 10 septembre 1902, à 10 heures du matin, dans la Salle des Séances
de la Chambre autrichienne des Seigneurs, avec Vordre du jour suivant (sous
réserve des objets que le Conseil interparlementairo pourra encore ajouter) ;
1. Election du Président et des Viceprésidents.
2. Rapports des présidents des groupes.
3. Projet d’un traité général d’arbitrage proposé par M. le Chevalier Descamps, sénateur belge.
4. Projet de résolution du groupe autrichien concernant la Cour permanente
d’arbitrage de La Haye (rapporteur ;
M. le Baron Pirquet).
.5. Proposition du guoupe danois concernant la pacigérance.
6. Insertion de la clause ¿’arbitrage
dans les nouveaux traités de commerce.
7. Les bons offices ; interprétation des
art. 2 et 3 de la Convention de La
Haye pour le Règlement pacifique des
conflits internationaux.
8. Rapport an sujet de l’Union de la
presse.
9. Ratification de la résolution du
Conseil interparlementaire concernant la
nomination de membres honoraires de
l’Union interparlementaire.
10. Ratification de la résolution du
Conseil interparlementaire du 2 septembre 1901, concernant l’application de la
Convention de La Haye.
11. Rapport du Bureau interparlementaire.
12. Nomination des membres du Conseil interparlementaire.
13. Epoque et siège de la prochaine
Conférence.
14. Imprévu.
Congrès international de la Presse.
H ne s’est dit que de très bonnes
choses au point de vue des idées de la
Paix dans le Congrès de la Presse qui
s’est tenu à Berne en juillet dernier.
Une des initiatives les plus importantes
a été la proposition suivante, présentée
au Congrès par M. A. Gobât, conseiller
national à Berne :
“ Dans le but d’établir un contact
permanent entre la presse et l’Union
interparlementaire pour l’arbitrage international sans porter préjudice à l’indépendance de l’une ou de l’autre, les
principaux journaux de la Hongrie se
sont constitués en 1899, en groupe national, et ont posé les bases d’une or
ganisation internationale de la Presse,
laissant à l’Uniou interparlementaire le
soin d’en poursuivre la réalisation.
“ L’idée est la suivante :
“ Les principaux journaux de chaque
pays se constituent en groupes nationaux. Les groupes ont comme organe
central un conseil permanent, composé
de deux membres par groupe, et un
bureau. Une assemblée générale se tient
chaque année dans la ville qu’elle désignera. Ce serait donc une fédération,
laissant à chaque groupe national sa vie
propre et n’intervenant comme telle que
pour la sauvegarde d’intérêts supérieurs
communs à tous les pays
“ L’Union de la Presse et l’Union interparlementaire concluraient une alliance
dont les termes seraient arrêtés d’un
commun accord.
“ 11 est fait la proposition que dans
chaque pays les journalistes veuillent
bien discuter cette question et que ceux
qui lui accorderont leur adhésion se concertent afin d’établir l’organisation internationale tracée ci-dessus „.
{Correspondance).
dÂRo]M iqtJ li
La Tour. Samedi 9 c., une quarantaine de personnes, où figuraient plusieurs instituteurs et ex-instituteurs de
la Vallée, quelques professeurs du Collège, deux ou trois conseillers municipaux, le pasteur de la paroisse, M.
J. P. Pons, et plusieurs anciens élèves
de M. Forneron, se réunissaient au
Café du Giardino pour offrir, au moyen
d’un banquet, un témoignage de reconnaissance au vieil instituteur qui
s’est dévoué pendant 29 années consécutives à l’instruction et à l’éducation
de nos enfants dans cette paroisse. A
la suite de la lecture de quelques lettres et télégrammes d’adhésion, M.lle
Högendörfer, MM. Bein, J. D. .Cougn,
G. G. Malan, E. Costabel, Massel, J.
Long, D. Jahier et J. P. Pons ont pris
successivement la parole pour ‘féliciter
M. Forneron de sa longue carrière dans
l’enseignement, pour le remercier de
son activité infatigable, de son dévouement et pour lui souhaiter de longues
et heureuses années d’un repos si bien
mérité après ses 44 années , de travail
assidu. M. Forneron remercie ensuite
d’une voix émue tous les amis qui ont
bien voulu lui donner un si précieux
témoignage d’amitié et il déclare avec
modestie de n’accepter qu’un dixième
des éloges qui lui ont été prodigués.
Nous souhaitons à notre tour à M.
Forneron tout le bonheur que lui ont
souhaité ses autres amis; à la paroisse
de La Tour de voir des fruits abondants de son activité, et à son successeur de savoir se captiver l’estime
et l’affection qui ont constamment entouré notre vieil instituteur. ■
— Mardi, 12 c. a eu lieütau Collège
une session d’examen pour l’obtention
du «brevet de la Table». Des qtÎatre
candidats qui se sont présentés, deux
auront quelques branches à refaire à
une prochaine session ; un troisième
dont l’examen a été jugé satisfaisant,
n’a pas pu faire l’examen de chant ;
le quatrième enfin, M. J. Buffa régent
au Villar, a subi avec satisfaction toutes les épreuves.
— Dans sa séance de ce jour le
« Corps des Pasteurs » ^ procédé à la
nomination des trois Commissions qui
devront référer au prochain Synode
4
touchant la gestion des différentes Administrations de l’Eglise, et à « l’examen de foi » des candidats qui demandent à recevoir l’imposition des mains
au Service d’ouverture de cette future
assetnblée synodale.
Les Commissions examinatrices ont
été formées de la manière suivante :
Pour la Table et le Conseil de l’Ecole de théologie ;
M. le pasteur Théoph. Gay, D. D.
» » H. Pascal
» le prof. N. Tourn
» l’instit. J. Forneron.
Pouf le Comité d’Evangélisation :
M. P. Longo, pasteur
> Giov. Rostagno, id.
» Mario Falchi, prof.
» Jacques Buffa, instit.
Pour la Commission des Institutions
hospitalières :
M. Ant. Gay, pasteur émér.
» J. D. Rivoir, prof. émér.
» O. Revel, prof.
* Em. Cardon, doct.
Les Candidats en théologie Emilio
Pons, Vito Garretti, Gaio Arnaldo Gay,
prof. J. Jalla, exposent ensuite leur foi
sur les points suivants de la doctrine
Chrétietlne :
L'Autorité des Saintes Ecritures.
Le sacrifice de Christ.
La foi sanctifiante.
et lès motifs qui les poussent à demander la consécration au Ministère
Evangélique.
Mr. Ugo Janni, déjà consacré depuis
13 ans dans le sein de «l’Eglise des
Vieux Catholiques » et désireux d’être
inscrit au rôle des pasteurs Vaudois à
côté desquels il travaille depuis plus
d’une année, nous dit, lui aussi, ce qu’il
croit sur les points sus-mentionnés et
sur le but qu’il s’est proposé et qu’il
se propose en s’unissent de plus en
plus à nous. — Le corps des Pasteurs
approuve son examen à l’unanimité.
Les 5 candidats, dont l’examen de
foi est admis, prêcheront leurs sermons
d’épreuve Jeudi prochain 21 cour.,
MM. Ugo Janni et Vito Garretti à
St. Germain à 10 h. a. m. et MM.
Jean Jalla, Emilio Pons et Gaio Gay
à St, Jean, à 9 ip a. m.
— Nous apprenons indirectement que
jeudi joir 7 c. deux jeunes filles, l’une
au Chiot d’Angrogne, l’autre au Theinaud, auraient été, à peu près à la
même heure, frappées par la foudre et
qu’ une mort immédiate s’en serait
suivie. N’ayant reçu aucurie communication particulière à cet égard, nous
ne pouvons entrer dans les détails.
Si les deux tristes nouvelles sont confirmées, nous offrons aux parents respectifs des victimes de ce terrible accident l’expression de notre vive sympathie.
Histoire de l’Eglise de la Tour,
par J. Jalla prof, et A. Jahier pasteur.
Imprimerie Alpina. Nous [nous propo
sons de revenir sur cet ouvrage que
nous mentionnons uniquement pour dire
qu’il sera en vente demain à la fête du
15 août; C’est un superbe volume, orné
de gravures fort bien réussies, qui fait
honneur aux auteurs non moins qu’à
l’imprimeur.
Au moment de mettre sous presse
nous recevons :
endroits. Louise Gras est bien regrettée, et nous exprimons notre sympathie
chrétienne aux nombreux parents.
Evangélisation. Au culte principal de
dimanche dernier, lo août M. Ri voire
pasteur év. à Brescia occupa la chaire,
et dans l’après-midi aux Combettes, devant un auditoire assez nombreux il
donna une conférence sur notre œuvre
d’Evangélisation, et tout particulièrement sur Còme, Rio Marina et Brescia
où notre frère a travaillé.
Ensuite M. le Chev. Prof. Geymonat
nous entretint aussi sur l’origine de
l’Eglise de Rio Marina, avec de très
intéressants détails. — Après quoi eut
lieu une collecte pour l’Evangélisation
bien entendu.
X.
BS
Villar. Foudroyée. — Jeudi pendant
un orage la foudre frappa une jeune
fille, Louise Gras, des Berneud (Teynaud), qui sortait de sa cave pour se
rendre à la cuisine. Elle portait un
chaudron qui fut troué en plusieurs
Le journal était déjà composé lorsque
la triste nouvelle de la mort de M. le
Comm. PAUL MEILLE, décédé
hier 13 c. à Affoltern (Zurich), nous
parvint. Nous nous bornons aujourd’hui à exprimer notre profond regret
et à assurer la famille de notre sympathie chrétienne.
Le convoi funèbre partira de la maison mortuaire, 97 Corso Vittorio Emanuele II, Samedi matin à 9 i\2 heures.
Revue Politique
Quoique le scandale récent de la Banque Sconto e Sete de Turin soit étranger
à la politique, le gouvernement et M.
Zanardelli en particulier n’en sont pas
moins préoccupés. Il résulterait que ce
dernier aurait recommandé de bonne foi
les entremetteurs de la combinaison financière, MM. les députés Poli et Pantaleoni,
à r ambassadeur Tornielli, qu’ il serait
vivement affecté des tentatives ff’exploiter la bonne entente entre les nations
française et italienne et, surtout de la
conduite de deux députés influents qui
ne pouvaient pas ignorer le vrai état de
la « Banque industrielle ». C’est en effet
cet institut de crédit, dont la situation
était depuis longtemps fort compromise,
qui fait perdre plusieurs millions à l’Italie
ou pour mieux dire au Banco Sconto
lequel, sur la bonne foi des entremetteurs peu scrupuleux et nullement désintéressés que nous avons avons mentionnés plus haut, s’était uni à l’industrielle dans le but de fonder une banque
franco-italienne. Les actionnaires du Banco
Sconto ont maintenant voté la résiliation
du contract, mais trop tard pour sauver
les millions que 1’“ Industrielle „, avait
déjà engloutis.
Nos traités de commerce avec la Suisse,
l’Allemagne et l’Autriche, trois grands
débouchés de nos produits agricoles,
échoient le 31 décembre 1902, et jusqu’ ici on n’a pris encore aucune décision
touchant leur renouvellement. Des difficultés qui paraissent insurmontables ont
surgi des deux côtés, et il n’ est pas
probable qu’on arrive à les aplanir dans
l’espace de quelques mois. Une prorogation d’un an au moins s’impose donc, de
l’avis de tous les hommes compétents,
notamment de M. Luzzatti qui est une
autorité en la matière.
M. Zanardelli serait fâché contre M.
Prinetti pour la façon, presque humiliante
pour nous, dont l’incident Italo-Suisse
aurait été résolu. Le gouvernement suisse
ne s’est nullement engagé, ainsi qu’on
s’était plu à r affirmer, à changer son
attitude, ni sa ligne de conduite en quoi
que ce soit à l’égard des anarchistes et
de leurs journaux. M. Prinetti et ses
organes officieux nous auraient donc mistifiés. C’est ce que le président du Conseil a de la peine à pardonner. Mais de
là à prophétiser une crise ministérielle
prochaine il y a loin. Le Geuvernement
est préoccupé de questions bien autrement importantes : la diminution de 5
millions dans les entrées et l’étude des
meilleurs moyens de répondre aux exigences toujours croissantes du budget
sans recourir à de nouveaux impôts.
— Les journaux de la semaine sont
remplis de détails concernant le couron
nement d’Edouard VIL Vu l’état de
santé du roi, la cérémonie a été abrégée
et réduite à ce qu’il y avait d’essentiel :
l’onction, la remise solennelle, et... quelque peu théâtrale, des symboles officiels
de la royauté, le jurement sur la Bible
etc. La reine Alexandra est couronnée
ensuite par l’archevêque d'York, après
quoi les augustes époux prennent la
communion. — Une foule immense, massée sur le parcours du cortège fit à
Edouard, au cri répété de God save the
king, une démonstration des plus enthousiastes qu’on ait jamais vues.
A la même heure les Irlandais faisaient
à Dublin une manifestation publique d’antiloyalisme et de protestation contre Edouard VII qui ne serait pas, d’après eux,
légalement le souverain constitutionnel
de l’Irlande.
— La récente entrevue de Rêvai a
eu ainsi que toutes les réunions de ce
genre, ses dîners de gala et ses toasts
d’occasion. On a en outre remarqué la
cordialité et l’intimité presque fraternelle
des deux souverains, ce qui est encore
un heureux présage pour l’avenir. La
présence de Bulow et Lansdorf qui ont,
paraît-il, jeté les bases du futur nouveau
traité de commerce, la seule question
urgente entre la Russie et l’Allemagne,
a contribué de son côté à conférer del’importance à l’évènement.
— Le 11 c., le gouverneur de Karkoff
a failli être victime d’un attentat. Tandis
qu’il se promenait dans un jardin public
avec le directeur de la police, un jeune
élégant fendit la foule, se précipita vers
lui et lui déchargea à brûle pourpoint
cinq coups de révolver. Le coupable fut
aussitôt arrêté. L’attentat est dû aux
mesures excessives prises par le gouverneur Obolenski à l’occasion de la révolte des paysans. Karkoff est mainte
nant en état de siège.
— Au Chili, la Chambre a approuvé
par 39 voix contre 9 le traité d’arbitrage
avec l’Argentine, et, pareillement à une
grande majorité, la convention pour la
limitation des armements’
( Vie Nouvelle').
SOCIETE D’HISTOIRE YAÜDOISE
aura lieu lundi, i Septembre après midi.
Le Bureau.
Abonnements payés.
M. Grill, Florence.
— Les révolutionnaires continuent à
triompher au Venezuéla. Après trois jours
de combats, ils se sont emparés de Barcelone. Les troupes du gouvernement ont
eu 60 morts y compris le général Bravo.
j. c.
Angleterre. Une touchante réunion
s’est tenue récemment dans l’Hôtel de
Ville de Chelsea : c’était un dîner offert
par le roi, aux aveugles de Londres,
non aux aveugles hospitalisés pour
lesquels d’autres mesures bienfaisantes
avaient été prises, mais aux aveugles
pauvres vivant dans leur domicile et
que leurs parents ont conduits au dîner. Divers cadeaux leur ont été offerts,
et un concert a terminé la soirée avec
un plein succès.
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