1
IV. armée
i?9 Janvier 1869.
/V" 4.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBÜOAIAOAIRE
SpécialemeDt consacrée aux intérêts matériels et spitituds
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables «céurpeDt
. . vos pensées — ( Pht7ippiens., IV. 8.) , .
SOMMAIRE : — L'activité laïque. — Agriculture: Une acclimatation fort Utile.
— Chronique politique. — Chronique locale. — Correspondance.
L’ACTIVITÉ LAÏQUE
Sous ce titre un laïque écrit dans La Croix du M décembre 1868 quelques lignes qu’on peut lire avec profit,
même là eù l’on'Serait tenté d’y * apporter quelque eorrection. — Les voici :
« Un laïque peut faire autant de bien qu’un pasteur. Il
y a trente ans qu’on m’a dit cela. Depuis lors, j’ai eu le
temps d’observer, et, fort de l’expérience, j’ose avancer que
c’est une erreur. — Un laïque peut édifier par l’exemple d’une
vie intègre et pure, mais travailler à l’avancement du règne
de Dieu, non.
Les exigences de toutes les carrières , — je sais qu’il y
a des exceptions privilégiées, — sont telles qu’elles réclament l’homme tout entier ; j’en appelle aux ingénieurs ,
aux médecins, aux négociants, à l’artisan et au laboureur:
combien reste-t-il de forces et de temps après l’œuvre du
jour? — A peine peut-on sauver quelques moments pour
2
— 26 —
son édification personnelle ; ainsi s’en vont rapidement les
années, et le laïque sérieux, qui sait la valeur des âmes,
qui sait que la moisson est grande et que tes ouvriers
manquent, se consume de tristesse de ne pouvoir rien faire.
On me dit: généralement parlant, la parole du laïque a
plus d’influence sur la société que celle des pasteurs.
C’est vrai. Cela tient à l’éducation ecclésiastique qui fait
du pasteur un élément à part, qui ne comprend pas les
hommes et que les hommes ne comprennent point. Lisez les
comptes-rendus des consécrations au ministère: le candidat
est le « jeune lévite », le membre d’une tribu spéciale ;
on relève avec soin le nombre des pasteurs présents , en
robe. En robe , cela dit leur position à part dans la société.
On n’a d’action que sur ses semblables ; c’est pour cela
que Christ, pour agir sur les hommes s’est fait chair, et
est devenu semblable en toutes choses à ses frères (excepté le péché ). — En tant que le pasteur, comme Christ,
s’anéantit, se fait serviteur, et au lieu d’être en robe, se
rend semblable aux autres hommes (Philip. 2.), il a une
action plus glorieuse qu’un roi ; ce qu’il y a de plus grand
est à lui : le monde des âmes.
Quel privilège d’avoir devant soi quarante ou soixante
enfants, et de pouvoir, par l’instruction religieuse, imprimer sur ces âmes , fraîches encore, le cachet de Christ I
Quel privilège , d’avoir devant soi, le dimanche , tout un
auditoire , et de communiquer à ces âmes une vie nouvelle par la parole de Dieu !
Quel privilège d’avoir à soi toute la semaine pour suivre
les âmes de maison en maison 1
Vraiment celui qui désire être évêque, désire une oeuvre
excellente. Je sais que l’aridité des études peut ôter la fraî-
3
— 27 —
cheur de l’esprit, que la critique hostile à la révélation
peut troubler la piété ; je sais que dans les premiers temps
ou devenait ouvrier de Dieu, non de par l’examen de bachelier ès-lettres ou autres , mais par le baptême du SaintEsprit et du feu ; tout mon être proteste contre la règle
ecclésiastique , et malgré cela je la respecte, je m’y plie
en attendant mieux, et je le répète : si un jeune homme a
une âme ardente, des conyictions qu’il veut communiquer,
qu’il se fasse pasteur ou missionnaire.
Il en est de même pour les femmes........Que de fois une
femme pieuse voit des âmes la réclamer , et est obligée
de répondre : je n’ai pas le temps. La diaconesse au contraire, par le service des malades, des pauvres, des enfants , peut consacrer tout son temps, toutes ses forces à
la cause de Dieu.
Il est vrai qu’en devenant pasteur , missionnaire ou diaconesse , il faut renoncer à tous les avantages matériels ;
mais quoiqu’on dise , je suis sûr qu’il y a bien des jeunes
gens et des jeunes filles capables de se dévouer pour une
noble cause ; qui comprennent que perdre sa vie , c’est la
gagner, et que c’est des grands sacrifices que naissent les
grandes joies : — je leur rappelle la parole du Sauveur :
« la moisson est grande , et il y a peu d’ouvriers ».
Agriculture.
UNE ACCLIMATATION FORT UTILE.
Article expressément dédié au Comice Agraire de Pignerol.
Nous extrayons du journal la Famille (du 15 janvier) les détails qui vont
suivre :
« Il est un bœuf de petite taille et à bosse, dont le corps est couvert de
poils qui pendent jusqu’à terre, du moins en hiver ; qu’on utilise à la fois
4
28
comme bête de Icait «t comme monture, car il a un trot très-doux ; dont
on apprécie non seulement la chair, mais encore le poil et la laine; et qui
enfin dans les montagnes du Thibet, sa patrie primitive, sait trouver sa subsistance même sous la neige, sans que l’homme ait à s’en préoccuper.
« Ou l’appelle yack, ou buffle à queue de chezal. Depuis bien des années il
a été en l'rancc, par la Société impériale d’acclimatation, distribué sur divers
points, en Auvergne, dans le Jura, dans les Alpes; et l’on a maintenant la
satisfaction de constater qu’un succès complet ne tardera pas à couronner
ces efforts. Une preuve convaincante est fournie par les expériences tentées
dans les Basses-Alpes par la Société d’acclimatation de Digne.
« Cette Société a placé les yacks qui lui ont été confiés par la Société de
Paris à Vcrnet, dans un village de montagne où tous les transports se font à
dos de bêtes do somme ou au moyen de tout petits traîneaux (1 ) ; et cela
parccque les sentiers sont escarpés, presqu’impraticables, ét que les autres
animaux domestiques que nous possédons ne peuvent que difficilement y
être utilisés.
«Ces yacks ont été placés chez un agriculteur nommé [Maunier, sous la
surveillance d’un vétérinaire de Digne, Mr Richard. Soumis au travail, soit
pour le transport à dos , soit pour le labourage, soit pour traîner des fardeaux , ces animaux ont fait preuve de beaucoop de force et d’énergie et
d’une grande sobriété.
« On peut donc tirer dans les Alpes un excellent parti des qualités exceptionnelles de cet animal de montagne. Croisé avec les vaches du pays, il a
donné des métis plus développés, d’un caractère plus docile , et qu’on a
soumis aux mêmes travaux que les yacks purs. Enfin après une expérience
comparative, on a reconnu, sans hésitation, que les yacks étaient, sous tous
les rapports, préférables aux mulets.
« Tandis que le mulet perd chaque jour de sa valeur à mesure qu’il vieillit,
le yack en acquiert chaque jour, et parvenu à l’âge adulte , il peut être livré
avec avantage à la boucherie, car sa viande a été reco nnue d’excellente
(jualité.
« Il y a plus ; la femelle du yack, pure ou métisse, donne, outre son travail,
un petit chaque année et un lait très-gras et très butireux. Ajoutez à cela que
le yack est plus fort, plus robuste que le mulet; qu’il fourm't un travail plus
avantageux; qu’il donne même une toispn, quelque minime qu’en puisse être
la valeur ; et vous aurez achevé de vous convaincre de l’utilité de son élevage dans les hautes montagnes, où les autres animaux domestiques,- même
les plus estimés, ne sauraient^être employés avec le même avantage»,.
Que notre Comice Agraire veuille bien y réfléchir: l’introduction du yack,
et d’autres produits utiles, serait une conquête des plus précieuses, un élément de prospérité pour notre pays, peut-être bien le point de départ de
(1) Nous connaissons, nous, telle localiti^ dans nos Vallées où tous les transports,
y compris celui du ,fuiniçr, se font, à dos d'homme e-t même de femméi (Md.} iv
5
— 29 —
toute une révolution économique. De la part du gouvernement il n’y a pas
grand’ chose à attendre; sous prétexte de s’intéresser à la prospérité de
l’agriculture, il a demandé naguère que l’on procédât au recensement du
bétail ; en réalité, c’est une chose désormais connue, il ne se propose rien
moins que l’établissement d’un nouvel impôt. Ne vaudrait-il pas mieux accroître la richesse en bétail, que de songer à la frapper d’une taxe ?
CHRONIQUE POLITIQUE DE LA QUINZAINE
1 talle. Quoi qu’en disent nos feuilles oificielles et officieuses, l’ordre et la
tranquillité ne sont pas encore entièrement rétablis. L’émeute soulevée à Campagnano, près de Porretta, par plus de 300 campagnards ijui envahirent les
moulins au cri d’abbasso il marínalo ! et celle non moins sérieuse des environs de la ville de Chieti, ainsi que les attroupements menaçants de Venasca,
Caselle, None, et la Venarla, nous disent assez (¡ue le mécontentement est
fort grand dans les campagnes. On ne compte pas moins de 40 morts, sans
parler des blessés.
Notre Chambre des députés, qui s’était ajournée au 12 de ce mois, n’a
pu reprendre ses travaux que le jour suivant, faute de nombre. L’ordre du
jour de ses discussions est le projet de loi sur les administrations centrales et
provinciales qui, eutr’autres innovations, remplace les sous-préfect\ires par
600 délégations gouvernementales. — Les interpellahons des députés Oliva ,
Micoli et Ferrari, relatives aux événements de l’Emilie et à la liberté de la
presse, ont eu lieu les jours 21, 22 et 23. Les Ministres de l’Intérieur, de
(îrâce et Justice , et des Finances ont expliqué leur conduite avec une franchise dont il faut leur savoir gré, sans que toute fois leur imprévoyance dans
l’application de l’impôt soit excusable.
La naissance du duc de Pouille a valu à S. M. Victor-Emmanuel les félicitations de tous les grands corps de l’Etat et d’un grand nombre d’autorités
locales. Les pronnees du midi ont été très-sensibles à la déférence que le
chef de l’Etat leur a montrée en conférant au nouveau-né le titre de duc
de Pouille.
Etranger. L’ouverture de la session du Corps législatif de la
Franoo, la dernière de cette cinquième législature, a été inaugurée le
16 courant par un discours de l’Empereur, qu’un publiciste célèbre a qualifié
de vaillant ; en réalité c’est un discours militaire dans lequel on trouve une
nouvelle consécration du gouvernement personnel et un grand éloge des
ressources militaires de la France, qui permettent à son chef de vouloir la
paix et de l’imposer au besoin.
La révolte survenue à l’iledo la Hôiinlon (ancienne île de Bourbon)
au commenççment de décembre dernier a déjà fait le sujet d’une interpellation
au Corps législatif. Les habitants do cette île, exaspérés par la misère et par
les vexations du pouvoir, réclament à grands cris des franchises locales et
des droits égaux à ceux de leurs concitoyens de France. Leurs réclamations
sont exactement les mêmes que celles des Algériens. La France ne pourra
conserver ses colonies qu’à la condition de leur accorder une plus grande
indépendance.
L’arrivée du général Dulce avec 4000 soldats espagnols dans i’îl© dl©
Oixtoa a produit une très-bonne impression. Les insurgés de Bayano battent
en retraite, et les notabilités de Hle, que le général a su s’attacher, acceptent
avec plaisir les franchises nouvelles que la révolution vient de donner à leur
6
— 30 —
mère-patrie. L’île de Cuba aura 18 représentants à la Constituante de Madrid,
et celle de Puerto-Rico en aura 11. En tout 29 délégués des colonies.
Dans les élections qui ont lieu récemment en Espagne, le parti modéré
monarchique a obtenu une majorité de moitié supérieure au nombre des
votes républicains. Le nombre des représentants du parti Carliste et absolutiste est tout à fait insignifiant.
Deux jours après l’ouverture du Parlement français, le Parlement
suétlols s’est ouvert à Stokholm. Le discours du souverain n’a appelé
l’attention que sur les réformes intérieures. Le roi désire en particulier une
union plus complète de la Norvège avec la Suède.
La Belgicine vient de perdre l’héritier présomptif du trône , le duc de
Brabant, fils unique du roi Léopold II, âgé de neuf ans et demi. D’après la
constitution belge, l'héritier du trône sera désormais Mgr. le comte de Flandre,
frère du roi actuel, âgé de 32 ans. Le deuil est grand, car l’affection du peuple
pour le roi est très-sincère.
L’empereur d’AutricHe est vivement préoccupé des prétentions de la
Bohême et de la Gallicie. Son empire ne sera bientôt plus qu’une confédération
d’états ; mais 1a liberté en fera son profit.
(iritrontiC|ue locale.
Torre-Pellice. La seconde conférence populaire a eu lieu, mercredi 20 courant, en présence d’un auditoire aussi nombreux que celui qui assistait à
la première. M"" le Prof. H. Rollier l’a entretenu de la Circulation du sang.
— La Gazzetta dei Sindaci, citée par l’Eco della Verità du 23 jemvier,
fait honneur • au Conseil communal de Torre-Pellice d’avoir supprimé les
spese di culto, ou, pour parler plus exactement, certe spese di culto. Ce
vocable certe est, à lui seul, toute une révélation ; mais la Gazzetta dei
dei Sindaci beve grosso, et elle a entonné un hymne de louanges et d’actions
de grâces, qui nous a procuré un moment d’hilarité. Oui, il est vrai que
le Conseil a supprimé le Cereo pasquale ( 12 fres ) et les spese di moderatura
( 50 fres. ); mais il a conservé tous les autres frais de culte qui forment
un total de 220 francs. — La question de l’Eglise libre dans l'Etat libre est
trop sérieuse pour qu’on se permette de blaguer et d’en faire accroire ;
c’est pourquoi nous espérons que notre confrère l’Eco della verità voudra
bien reproduire notre rectification, et s’en référer à notre numéro de novembre dernier plutôt qu’à la Gazette des Syndics.
Correspnbiance.
On nous écrit de Genève, en date du 15 janvier :
• Voici quelques détails, tout à fait nouveaux, sur un sujet fort connu d’ailleurs, et qui pourront, j’ose l’espérer,‘intéresser quelque peu les lecteurs de
l’Echo.
Un français, Gaston Lambert, a donné, hier au soir, devant un Mditoire de plus de 2000 personnes, une séance sur la question du f*ol©
nord qui, depuis bien longtemps déjà, attire les savante et les navigateurs.
Il s’agit de reprendre le projet d’arriver, par voie maritime à ce point du
globe terrestre ; et M' Lambert, homme plein d’énergie et confiant en ses
7
— 31 —
calculs et en ses expériences, affirme hautement le succès de l’expédition
qu’il veut entreprendre. Ce qu’il y a de plus certain encore, c’est qu’il a excité
un intérêt des plus vifs et beaucoup de sympathie. Il a parlé, pendant plus
de deux heures, avec une facilité d’élocution, avec une énergie et avec un
enthousiasme sans pareils. Lui-même a été, une fois déjà , dans les régions
polaires, et il y a plus de vingt ans qu’il vit de son sujet. Le navire sur lequel
il s’embarquera est divisé en compartiments, de telle sorte que si l’un d’eux
vient à se briser, il pourra battre en retraite au moyen de l’autre.
Mais, dira-t-on, avant lui, déjà, de hardis navigateurs ont tenté la même
entreprise^ et leurs efforts héroïques, bien que soutenus par une volonté de
fer, ont été se briser contre les glaces. Cela est vrai ; mais il ne suffit pas de
vouloir ni même de vouloir fermement ; il faut savoir, car savoir c’est pouvoir.
Or quel est l’ob.stacle qui a arrêté les navigateurs jusqu’à aujourd’hui? Ce
sont les glaces ; il importe donc , avant tout, de s’en faire une idée exacte.
Il y a différentes espèces de glaces. Il y a d’abord les montagnes de glace,
qui outre leur immense élévation au dessus du niveau de la mer, s’enfoncent
encore dans son sein à une grande profondeur ; il est permis d’affirmer que
leur formation est due à l’existence de continents. Il y a ensuite les montagnes
de glace qui ne plongent pas dans la mer ; elles sont dues à ce que , la neige
tombant, et la fusion du flocon ne pouvant s’opérer qu’au bout d’un certain
temps, le premier flocon est aussitôt recouvert par tm autre et ainsi de suite.
Survient un froid intense qui opère la congélation d’immenses étendues, et
l’on a alors ce que l’on appelle « la mer de glace » ; ce4te seconde espèce est
d’origine maritime et n’est pas comme la première, due à la présence de continents.
Tel est le point de départ de M"" Lambert. Pour lui il découle de cA prémisses deux conséquences dont la constatation doit assurer le succès de
l’expédition polaire ; 1° fuyez les continents ; 2“ ne vous engagez pas dans
les canaux étroits. Aucune entreprise, jusqu’ici, n’a pu réussir ; pourquoi ?
Parceque l’on a fait fausse route. Les uns voulant mettre à exécution ce que
Mr Lambert appelle le projet anglais, se sont fourvoyés dans le détroit de
Davis. Les autres (projet allemand), ont fait route par le Spitzberg et la
Nouvelle-Zemble. Tous ont erré pour n’avoir pas su appliquer les deux principes ci dessus. La route que propose M' Lambert écarte au contraire tous
les obstacles, aplanit toutes les difficultés, et mène droit au but. Il sligirait
d’auriver au Pôle nord par le détroit de Behring ( voyez les cartes ) ; car une
fois ce détroit franchi, l’on ne rencontrera plus de continents, mais une
immense mer de glace recouvrant le Pôle nord à 1‘instar d’une coupole, ou
d’une calotte.
Mais ici l’on se hâtera d’obiecter : est-ce que la mer de glace fondra d’ellemême à votre arrivée ? ou bien auriez-vous l’intention de la faire disparaître
au moyen des 500 tonneaux de charbon dont vous chargerez votre vaisseau ?
Cette objection facétieuse, répond notre savant, ne repose que sur une
erreur trop accréditée laquelle consiste à croire que les régions polaires sont
les plus froides du globe. Elle jouissent au contraire, à une certaine époque
de Pannée, d’une température relativement douce. Ainsi, au 21 juin la quantité de chalmr que verse le soleil au Pôle nord est plus considérable en un
jour, que celle qu’il verse à l’équateur, et cela dans la proportion de 32 à 40.
Si l’action de cette chaleur est moins intense au Pôle, il y a, en revanche,
compensation sous le rapport de la persistance ; car au Pôle il est toujours
midi. Une telle chaleur, à l’époque dont nous avons parlé, feit fendre la glace
et crée de la sorte des intervalles plus ou moins grands qui permettent au
navire de louvoyer. 11 s’amt donc de franchir le détroit de Behring et d’atteindre celte mer de glace à la saison favorable ; là réside toute la difficulté.
8
— 32 —
Voilà, certes, une entreprise admirable, et revêtue d’une poésie grandiose !
— Et si l’on vient à mourir là-bas, au milieu des glaces ? — Qu’importe ?
vous répondra Mr Lambert ; il y a autant d’honneur à mourir sur un champ
de glace que sur un champ de bataille !
Agréez, etc.
On nous écrit de Como, en date du 18 janvier :
...... J’ai lu dans l’Echo des actualités très-intéressantes sur les contributions volontaires ; je regrette seulemont qu’il y manque une conclusion,
je veux dire l’indication d’un mode pratique.... Je crois que si les anciens, dans
leurs quartiers respectifs , s’inscrivaient les premiers pour quelques centimes
par semaine, on recueillerait, sans s’en apercevoir, de jolies sommes.
C’est ce que j’ai fait cette année à Como, et cela marche très-hien. Chaque dimanche les contributions se versent très-régulièrement, depuis un
centime et au dessus ; et personne ne fait d’observations sur ce que donne
son voisin. Tai même eu soin d’avertir, pour la forme, ceux qui peuvent n’avoir pas de pain à manger qu’ils étaient invités à ne pas souscrire.
Mais il est des membres de l’église qui vont jusqu’à payer d’avance leur
(}uote-part ; hier, par exemple un souscripteur pour 4 centimes ( par semaine) a versé en une fois le montant des six premiers mois da l’année....
Tanti saluti, ecc.
Note de la Rédaction. Nous remercions notre correspondant d’être venu
au-devant de nos désirs ; la conclusion qui faisait défaut à nos deux premiers articles, sa lettre nous l’a fournie, revêtue de l’autorité de l’exem
Î'ie. Mais qu’a-ton fait chez nous de semblable, depuis que le Synode de
856 “mis la question à l’ordre du jour? Qu'a fait entr’autres l’Eglise de
La Tctftr ? Par l’organe de son assemblée électorale , régulièrement réunie
le 26 août 1856 {voir la 1« année de VEcho, p. 127 ), elle déclare qu’elle
« sent le besoin d’obéir à un ordre positif de la parole de Dieu »; les
membres de l’assemblée » s’engagent volontairement à faire vme souscri
Etion annuelle pour constituer un fonds spécial destiné à subvenir aux
esoins du culte et de l’instruction » au sein de la paroisse ; « le Consistoire est incité à pourmir sans délai à l’exécution » etc. Et il y eut en
effet ^ commencement d’exécution ; mais cet effort ne fut pas de longpie
duré" et, depuis deux ans, tout est rentré dans le silence. A qui la faute?
Au Consistoire. Puis donc que le Consistoire est paralysé par,uue influence
réactionnaire ( car celui (jui n’avance pas recule ), ne serait-il pas désirable
qu’un quartier au moins fît preuve de bonne volonté, et que, sous la
direction de sou ancien, ou de ses anciens, il s’essayât à pourvoir à ce
qui le concerne particulièrement? Charité bien ordonnée commence par
soi-même. ‘ '■
F*otlte Boxtfe aux Lettres.
r. t'.
M' E. C. Esntse. Reçu le quant au reste y voir la Correspondance du N* 3,.
M' M. Berlin. — Grand merci. ' ,
M' G. Lct Haye. — C'est tr6s-bien; perge ut empisti. f *’ '
M' A. P. Brescia. — Je vous attends sur le terrain des faits Vous vous êtes rencontré avec la correspondance du N“ 3. aji;
ERRAT A — On est prié da corriger dans le S.e Numéro les fautes suivantesniiüiiPage 20,’à la 9me ligne ,• au bas, au lien da les termes,^ lises : des termets
^ & la 9ma » au haut.
qu'on l'éprouve
qu'on le prouve
PignerhlJ.
ORB Impr.
A. Kevbl Gérant.