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Seconde Année.
9 Juin
N. 23.
•Jovimal <io l’^Éfflîse lévang-^lique ‘Vaxi<5oîs€?
-- -t ') !(:. :f t
r<H<8 mt serei témoins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
r. : i< li i i à :
Suivant la vérité avec la charité.
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Italie L 3 miniatraoon Waiaon MieoC • ••>'• r Un Numéro séparé: iO oeutimes.
Tona les pa^a 4e l^nion ée A La Tour chea SI. Oilli libraire. Aonooces à la 4.e page 25 cenliposte (Europe) » A Turin chez SI. (ross, via t*to Quinto, n. 15,. mes par ligoe.
Etata-Unis .... » 8 A Pomaret chez M. Lintarbt Past. Direeteur. ■ - * - ■ — — — ■■ ■
Sommaire.
Le CoHéice do la Tonr et l'Ecole latine
de Pomaret. — l.’ERlise Tandoise est la
seule Eglise Libre en Italie. — Le Collège.
Nouvelles religieuses et faits divers. —
Chronique vaudoise — Revue politique.
Lï COLLCGE de la TflUR
el l'Ecole latine de Pomarcl
Nous mettoos ensemble les deux
dtablisseroents, dont les noms figurent dans le titre de ce travail,
parceque, en réalité, l’Ecole latine
de Pomaret correspond parfaitement aux trois premières- annéesdu Collège, dont elle n’est que
le dédoublement. Nous ne voulons
pas dire par là que l’Ecole latine
de Pomaret soit issue du College;
chacun sait au contraire que notre
Collège n’a été qu’un développement de l’Ecole latine de la Tour
qui existait simultanément à l'Ecole latine de Pomaiet. Nous faisons cette observation pour établir
la position identique de nos deux
écoles secondaires classiques.
Nous avons longtemps hésité,
à nous occuper, nous même, du
College pour plusieurs motifs,
dont le principal est l’instabilité
de notre législation collégiale
Dans chaque synode, nos règlements soûl changés et, le plus souvent, faute de temps, sans discussion. Les professeurs du reste
d’après le nouveau règlement n’ont
plus voix en chapitre; ils peuvent
parler sans avoir le droit d’être
écoutés.
Toutefois dans une lettre signée
J. D. M, adressée à l’un des rédacteurs du Témoin, lettre non destinée à être publiée, nous avons
lu l’expression de l’étonnement de
l’auteur qu’aucun professeur n’eût
encore pris la parole sur la question du Collège, soulevée par noire
journal ; l’auteur de cette lettre
repousssait l’accusation d’iudiiférence portée contre les Vaudois
à l’endroit de cet établissement
d’instruction, mais demandait que
quelqu’un des professeurs voulût
bien faire connaître son opinion,
dans la supposition toul-à-fait gratuite que les professeurs devaient
être tout particulièrement compétents en pareille matière.
Notre collège, vis^à-vis des collèges naiionaux ou de l’Etat, est
on collège epéoial-o<v Jibp» ,cdoit.
il être assimilé aux collèges de
l’Etat épareggiafo ?) Bien des personnes parmi nous répondent affirmativement à cette question ; et
nos amis parmi les autorités politiques et scolaires nous encouragent depuis longtemps à entrer
dans cette voie. Et il est évident
qu’il y aurait, à celte mesure, de
grands avantages et que l’on éviterait bien des inconvénients.
Il est parfaitement vrai que la
condition actuelle de notre collège, en présence des lois et des
règlements qui régissent notre
instruction secondaire et notre ins
truction supérieure, est des plu.s
critiques. Les étudiants qui ont.
I achevé leur cours de 8 années
i dans notre établissement, s'ils veu1 lent poursuivre des études dans
! une Université de l'Etat sont obligés de subir un examen de licence gymnasiale , puis trois ans
! après celui de licence lycéale ,
c’est-à-dire qu’entre la sortie de
I notre collège et l’entrée dans une
1 faculté universitaire , il y a un
I espace de 3 à 4 ans, ce qui équiI vaut à interdire à nos étudiants
les études universitaires. Qu’on
ne dise pas que le gouvernement
a déjà accordé et accordera la
droit de faire successivement ou simultanément les deux examens
de licence. Le gouvernement a pu
et pourra peut-être encore faire,
par bienveillance, des exceptions
à la règle, mais la règle existe,
et il faudra s'y soumettre aussi
longtemps qu’elle n’est pas abrogée.
Une conséquence principale de
la difficulté dont nous venons de
parler, c’est que les étudiants de
notre collège ne pouvant qu’eu
suite d’une grande perte de temps
et d’onéreu8«ta.iiépenses être admis
à suivre les cours universitaires,
n’ont d’autres ressources s’ils ne
veulent retourner à la charrue ou
à telle autre profession manuelle
pour laquelle ils sont devenus
impropres le plus souvent, après
huit années de collège que de se
vouer à la théologie, ou encore de
s’essayer dans la carrière du commerce pour laquelle leurs connaissances littéraires leur font accorder d’avance, à tort ou à raison,
un brevet d incapacité.
Un tel étal de choses est, assure-ton , tout particulièrement nuisible
aux études ihéologiques auxquelles se vouent parfois des jeunes
gens sans capacité, au ministère
ecclésiastique dans lequel entrent
des candidats sans vocation et à
l’Eglise surtout qui pourrait avoir
dans son sein , à l’avenir, beaucoup de pasteurs incapables d’instruire et d’édifier.
Or le remède à tous ces maux,
le remède seul capable de trancher
toutes les difficultés c’est, dit-on,
l’assimilation de notre collège avec
les collèges de l’Etat Alors nous
échapperons au danger d’avoir des
2
90
LE TÉMOIN
ministres sans vraie vocation, alcwr»-4. bourses ou dessecoars pécuniaires,
,1^^ ____ __________àr-.-i lA J~-____
notre collège sera une pépiaière
d’avocats, do médecin^; d’ingénieurs , de professeurs munis de
diplômes; alors notre émancipation cessera d’être une lettrev
morte, par notre faute, par notre
inertie, comme elle l’est restée
jusqu'à maintenant, ou à peu-près
pour ce qui concerne les grades
académiques que nous n'avons pas
obtenus, parceque nous ne les
avons pas cherchés et que nous ne
nous sommes pas mis en mesure
de les obtenir.
Mais dans la réalité en est-il
bien ainsi ?
Les études universitaires coû
tant cher au jour d’aujourd'hui.
Combien avons-nous de jeunes
gens dans notre college qui puissent dépenser 8 à 10 mille francs
pour prendre un diplôme d’avocat,
de médecin ou d’ingénieur ? Nous
ne pensons pas exagérer en disant
qu'il n'y en a pas un en moyenne
par an qui le puisse par ses
moyens de fortune , à supposer
qu’il se décide à une carrière
autre que celle du ministère. Les
familles qui pourraient maintenir
aux éludes, à leurs propres frais,
un jeune homtne pendant cinq ou
six ans sont en petit nombre et
encore la plupart d entre elles ,
pour peu qu'elles en aient l’op
portunité ou la facilité, suivant
le goût du siècle , vouent leurs
enfants à l’industrie ou au commerce, source de richesses plus
prompte, plus considérable et plus
sûre.
Ainsi quand même notre collège offrirait aux jeunes gens qui
le fréquentent tous les avantages
d’un college de l’Etat, quand même
il serait assimilé aux établissements nationaux, nous ne pensons
pas que nous aurions beaucoup
plus de nos jeunes gens qui voulussent se vouer aux carrières
universitaires, parcequ’ils n’ont
pas les ressources matérielles indispensables. Ainsi les inconvénients que nous avons signalés ne
seraient pas levés, nous continuerions à avoir peu de nos jeunes
gens dans les Universités et nous
courrions toujours encore le danger de voir la presque totalité de
nos étudiants , entreprendre des
études de théologie moins coûteuses et du reste facilitées par des I
pfeut-^-; évitp lé da^er d'avoipt
^8 o^N^^eÈpea cépablos et sans
voca^ipa ? que l’oft soit plus sévère
aux examens de sortie du collège,
qu'on le soit aussi à l’école de
théologie et que l’on n’accorde
plus les bourses qu’à certaines
conditions d’application, et, autant
qu’on peut en juger, de dispositions ou de vocation pour la carrière du ministère. Par là ou aura
fait tout ce qu’il est humainement
possible de faire pour éloigner de
cette carrière les candidats qui
pourraient ne pas l’honorer, et
pour éviter le danger, s’il est vrai
qu’il soit aussi grand et aussi imminent qu’on le prétend, d'élever
un clergé sans capacité et surtout
sans vocation.
Mais, nous dit-on , formez et
établissez aussi des bourses pour
que vos jeunes gens puissent entreprendre des études universitaires et vous verrez combien il y
en aura qui se tourneront de ces
côtés et iront à Turin, à Gênes
ou ailleurs, au lieu d’aller à Florence. Pourquoi n’avez vous de
bourses que pour la théologie?
Oui ! nous vous disons-nous: formez des bourses pour que nos
jeunes gens puissent devenir avocats, médecins ou ingénieurs; un
exemple nous a été donné, nous
souhaitons qu'il soit suivi par
plusieurs. Alors les conditions de'
notre collège seront essentielle
rnentchangées, et vous aurez fourni
un argument de fait très puissant
pour 1 assimilation de notre collège avec ceux de l’Etat.
Seulement ne demandez pas à
l’Eglise de songer à fournir l’Italie,
le Piémont ni même nos vallées
d’avocats , d’ingénieurs ni même
de médecins ; c’est à d’autres à y
songer, individus ou corps moraux.
Il ne nous appartient pas de dire
pour le moment si c’est uu devoir
et jusqu’à quel point c’est un devoir. 11 ne saurait sans doute être
indifférent à l’Eglise, qui n’est pas
composée de ministres, mais de fidèles appartenant à toutes les conditions, d'avoir dans son sein des
ingénieurs habiles et chrétiens, de
jurisconsultes craignant Dieu et
surtout des médecins consciencieux
et évangéliques ; mais personne
ne prétendra que ce soit à elle
qu’incombe le soin de leurs études.
ËD outre le différence qu’il y a
entre la prc^ssion dix.médecin. de
ringénieor„'4e l’avocajl et celle da
ministré de l’Evèogii». au point
de vue de l'indépendance et des
avantages pécuniaires et matériels,
ii’échappera à personne. Aussi lés
premiers peuvent-ils et doivent-ils
faire des sacrifices en vue du bat
qu'ils se proposent, pendant qu’il
serait diflScile et toujours plus difficile de les demander aux jeunes
gens qui aspirent au ministère
évangélique qui , tout en étant la
plus auguste et la plus honorable
de toutes les vocations, quand elle
est bien remplie. n’offre aucun
avantage matériel ni aucun avenir
brillant au point de vue temporel.
Il est plus que jamais nécessaire
que l'église , qui ne veut pas et
qui ne doit pas enrichir ses serviteurs, songe à leur faciliter leur
préparation. Elle n’a paS;Ce devoir
envers ceux qui aspirent à d’autres professions; elle en laisse le
soin aux administrations civiles et
aux philanthropes; mais ici encore
nous reconnaissons qu’il ii’y a
pas la même nécessité ni ia même
opportunité que pour les ministres
de l’Evangile.
Malgré toutes les restrictione
que nous avons cru devoir faire
et 'quand même il serait vrai qu’il
n’y aurait qu’un élève , tous les
deux ou trois ans , lequel aurait
rintention de se vouer aux éludes
“universitaires déjà facilités par l’existence d’une bourse, il y aurait
intérêt à ce que cet élève ne fût
pas arrêté dans la poursuite de
ses études par le fait que notre
‘collège est un établissement libre
ou non assimilé à ceux de l'Etat.
Mais voyons maintenant à quelles
conditions cette assimilation pourrait avoir lieu. C’est à la condition
de perdre son indépendance , so;i
privilège de collège évangélique,
c'est-à-dire sa raison d être. C'est
ce qiiü nous nous efforcerons de
montrer dans un second article.
Après cela nous examinerons la
proposition qui a été faite dans ce
journal d'obliger tous nos élèves
à prendre la licence gymnasiale
dans un établissement du gouvernement; nous dirons jusqu’à quel
point nous nous y rangeons et
quelles conditions notre college
doit remplir pour que nous puissions facilement atteindre ce bul
3
LE TÉMOIN
9if
bien modeste. Nous nous permettrons. enfin d’exprimer fies.vœux,
que nous; croyons légitimes, pour
le vrai progrès de toutes les études
libérales dans notre patrie.
L’EGLISE Y4UU0ISE
est la seule Eglise Libre en Italie
{Voir numéro précéilentJ.
D ). Contrairement à ce que l’on
a souvent cherché à faire croire,
chacune des paroisses de l’Eglise
Vaudoise possède un degré de liberté tel qu’il ne pourrait être
dépassé dans la moindre mesure,
sans que l’Eglise tombât en plein
congrégationalisme. La paroisse
nomme son pasieur, ses anciens,
ses députés au Synode, et, de concert avec les administrations communales, les régents et institutrices
de son ressort. Les premières nominations se font par l’assemblée
électorale ; la dernière par le consistoire et le Conseil. Nul n’est
inscrit d’office sur les listes électorales : chacun doit en faire la
demande et remplir les conditions
suivantes: être âgé de 25 ans,
membre de l’Eglise, en professer
les doctrines et se soumettre à
son gouvernement. Aucune autorité
ecclésiastique ni civile n’a d’ingérence dans les opérations dévolues
à l’Assemblée paroissiale, à moins
<]^ue celle-ci dépassant ses attributions , ne viole les règlements
et les lois en vigueur.
La liberté de nommer son pasleur est, sans contredit, la plus
importante de celles que possède
la paroisse, mais il est permis
de douter que l’acte du Synode
par lequel cette liberté lui a été
assurée dans toute sa plénitude, j
aît produit tout le bien que ses
amis en attendaient, ou tout le '
mal que redoutaient quelques opposants , amis de l'ancien ordre
de choses. Si les pai'oisses sont
libres de choisir, leur appel peut
demeurer sans efficace ; c’est ce
qui est souvent arrivé. D’un autre
côté , après s’être donné un pasteur elles sont parfois obligés de
le garder bien plus longtemps
qu’elles ne le voudraient, comme
le pasteur lui-même qui a accepté
avec trop de précipitation l'appel
d'une paroisse, n’y trouve pas toujours ce qu’il avait attendu.
< ;.Mais de pareils^ioçonvéDients
dérivent, icit comme partoutdes'
!imperfections des choses d’ici bas
'et non d"nne liberté incomplète.
Que dans le champ de l’évangélisation le choix du ministre
ne puisse être laissé à la congrégation, en voie de se former, cela
se comprend sans peine, et c’est
une pratique à laquelle on n’a
songé nulle part dans le champ
missionnaire , mais même ici un
abus d’autorité est à peine possible
sans qu’il soit bientôt réprimé.
II y a en efi'et le Comité d’évangélisation, auquel la congrégation
peut en appeler d’une décision de
l’évangéliste, et le Synode qui
juge en appel des décisions du
du Comité.
Le temps viendra où les Eglises
sorties de la mission jouiront d’une
liberté pareille à celle que possèdent les paroisses des vallées.
Mais dès aujourd’hui nous affirmons avec la plus entière conviction qu'il n’existe en Italie aucune
Eglise, si ce n’est l’Eglise vaudoise qui aît le droit de s’appeler
libre et nationale italienne.
E). 11 nous reste à faire justice
d’une allégatioa souvent répétée,
surtout à l’étranger, par le moyen
de certains journaux, très empressés à accueillir tout ce qui
est de maure à jeter du discrédit
sur l'Eglise vaudoise ; nous voulons parler du titre de salariée
par l'Etat dont ou voulait à tout
prix l’affubler Non seulement
elle ne l’est pas mainienant, mais
elle ne l’a jamais été. Lorsque le
gouvernement de la Restauration
assigna en 1817, à chacun des
treize pasteurs vaudois. mie somme
de 500 francs à litre de compensation pour des biens-fonds qu’il se
faisait céder, c'est en réalité de la
bourse des vaudois que cette somme
dût sortir, puisque leur.s ¡tropriélés
seules et non celles des catholiques habitants des Vallées furent
frappées d’une surtaxe appelée
centimes additionnels.
Et lorsque plus tard , à deux
ou trois reprises différentes, quelques membres du Parlement tentèrent de faire sujiprimer cette
allocation , réduite d’ailleurs de
plus du 20 0[Q, il fut constaté
que c'était non point un salaire ,
mais une redevance dérivant d’un
contrat formel, et depuis quelques i
années oette pettita somme figure
au budget des Finances comme,
toutes les dettes de l'Btat. atm
Nous avons tenu à donner éh'core
ces explications superflues. pour
la plupart fie nos lecteurs parceqoe
pour quelques uns elles étaient
nécessaires. Du reste à supposer
même que le gouvernement eût
fourni et qu’il continuât à fournir
une partie des honoraires des pas«
leurs, si. dans le passé . comme
dans le présent, il s’abstenait de
toute espèce d’ingérence dans les'
questions religieuses et ecclésiastiques, n’aurions-uous pas encore
le droit d’affirmer que, à cetégnrd
comme h tous les autres, l'Eglise
Vaudoise est une Eglise Libre?
LE COLLÈGE
Torre-Pellice, 31 Mai 1876.
Très honoré Monsieur
et frère en Christ,
Je vous envoie ces quelques lignes
sur le collège. Si vous croj^z qu'elles
puissenl paraître dans le Témoin, Je
vous laisse la libellé de le faire; si
vous en jugez autrement, jeles les
au panier. (Nous nous en garderons
bien. R. )
Le Témoin a parlé dans le courant
de l’année une ou deux fois du Collège
de la Tour. Le Synode s’en occiqie
chaque année, et propose souvent de.s
modifications jugées convenables à la
bonne marche et à la prospérité de
cet établissement. Il me sera donc
permis, dans rinlérèl de notre école
préparaloire pour la théologie, de signaler une lacune regrettable dans
l'enseignement du latin, lacune qui ne
peut que nuire à la solidité et au
progrès des éludes, au moins pour
celle branche spéciale. Tout le corps
enseignant est d’accord pour dire que
le latin est le côté faible de noire
collège. La cause n'en est à mon avis,
ni dans les f’rol'essem s, ni même dans
les cludiants, mais dans l’exiguilé du
temps consacré à l’élude de la gramiiiaire latine dans les classes inférieures. Trois ans ne siillisenl absohiiiient
pas pour parcourir toute la grammaire,
aussi esl-on obligé de s’en occuper encore en Rhétorique et jusqu’en rhilosopliie, chose la plus anormale qu’il soit
possible d’imaginer; Qui ne voit la
nécessité, l’urgence même de revenir
aux cinq années anciennes de l’école
latine el qui ont existé même dans le
collège jusqu'à ces derniers temps?
Il faudia un professeur de plus; mais
qui veut la lin, veut les moyens; à
l'Kglise vaudoise d'y penser. — Outre
celle adjonction d’une année, je proposerais encore de commencer le laliii
dès la première année el de renvoyer
4
LE TÉMOIN
1« gi-ec à la 3*. Par là nous gngnei’toiiS
deux ans et demi ’pour i’étade de ta
grammaire latine. Il sérail bien faeile
de parcourir alors un manuel de grammaire dans son entier. On pourrait
raisonnablement exiger des élëve^ qui
passent en Rliétorrqne, qu'ils ne fistenl
Îiliis de solécismes dans leurs tliènies
alins même sans le secours de la
grammaire et du dictionnaire. Il va
sans dire que les autres brancbes de
renseignement n’en souffriraient en
aucnne manière; an coniniire elles y
gagneraient en ce que l’on pourrait
les espacer sur cinq ans au lieu de
quatre et que les professeurs ne seraient pas obligés de .«e précipiter pour
finir leur lâclie. Hâlei-vous lentement,
est une maxime bonne à .«uivre même
de nos jours où tout veut marcher à
toute vapeur.
Je livi e ces reflexions à l’examen du
public vaudois. Je désire qu'il ne les
trouve pas déplacées. Dans cette espé
rance
Je me dis
Yolre dévoué
J. Revel ex Prof.
HouoeUc0 rdt^tcusre
et faits divers
Mleoaa«. — En allendanl un article
spécial que nous publierons sur la
dernière Assemblée générule de l’Kglise
libre d’Ecosse, nous déiudions, d’une
correspondance privée sur le fait le
plus impoi laiii qui s’y est produit, les
details qui suivent :
« Toute l’après-midi du lundi se
passa à l’Assemblée où il y avait une
discussion tiès-vi\e á propos du/rrmcipathipÔM collège d’Aberdeen. Le jour
suivant était très iiiléressanl aussi.
mais le jour le plus beau et le plus
louchant lut bien le jeudi. Dès 7 béures
du malin les galeries se reiiiplissaieiit,
quoique la réunion ne dût avoir lieu
qu’à 1 heure. Ail heures, il y avait
triple file dans les corridors, escaliers
£t même dans la cour iulérieiire du
collège. Vers midi et demi les deux
clercs de TAssemblée allèi eut au lieu
de réunion du Synode Héfonué-presbylérien, présidé par D" Goold , leur
demander s’il désiiaii s’iimr à l’Eglise libre. En guise de réponse le
Synode se forma en procession , el au
coup d’une lieuie, quand le canon du
cbâleau faisait feu, ils eiilraieiil dans
la salle. Je n’ai jamais nen vu de .si
imposant. Celle immense as.semblée
de S à 4000 personnes se leva comme
un seul homme. On aurait enleudn
voler une moiicbe. Ce ne fut que quand
le Dr Goold se leva qu’un loiinerre
d’applaudissements se lit entendre; les
mouclioirs floliaieiil, le.s iioiirras résonnaient ; je n'aiirai.s jamai.s cru les
Ecossais susceptibles de tant d’eiilhoiisiasme. Quand tout se fui calmé on
chante iine doxologie ; B'Moody Stewart
fit mie prière d’actions de grâc^; on
signa le procès-verbal; puLs commencei'ent|es spechs. 0' Goold se siirpa.ssa
Quand n eut fini, toute l’Assemblée
se leva applaudissant, criant; ceux qui
n’avaient pas de mouchoirs de poche
appropriés, prenaient des jouinaiix
el les ondoyaient sur leur têtes. C’était vraiment magnifique ! >
(!nirontc|ue ^Aubo'tsc
M. le pasteur Weilzecker dont la
santé avait élé fort ébranlée par .son
séjour à Rome, a élé transféré provisoirement à ^ice, redevenue, comme
nous l’avions fait pressenlir, en son
temps, slalion d'Evangélisation de l’Egli.se Vaiidoise.
Le Rapport annuel de la Paroisse
de Turin, vient de sorlir de pres.se.
Les principales données en sont les
siiivanles; Nombre des membres à peu
près égal à celui des années précédentes; électeurs pimôl en diminiilion
par suite de la négligence de ceux qui
en auraient le droil à se faire inscrire
sur les listes; culte bien fréqiienlé,
quoiqu’il put l’ôlie plus encore; éco/e.s
du dimanche régiilièremenl suivies par
ItiO eiifanls; 40 catéchumènes jeunes
gens dont 14 seiilemeul oui éié admis
.à participer à la Sainle ('.èiie; 2.50
eiii'anis dans les écoles; 119 malades
soignés dans l’hôpilat el fomnissanl
entre Ions 2714 journées de présence;
1500 fis. di.stribués aux pauvres nationaux el étranger (lar la caisse de la
Diaconte; el un lolal de collectes pour
objels divers s’élevanl à lis. 18.277
Quant à l’étal spii iluel de la paroisse;
le lapporleiir (un des anciens de l’Eglise) reconuaîl « avec Irisiesse > que
» railadiemeiit .5 ce qui coiicerne le
règne de Dieu dans les âmes »et * la
vie avec Cbrisl, laisse encore beaucoup
à désirer, rt que la langueur nous
envahit trop souvent ».
P'
le
I%c0ue politique
Ælnlt». — La situation est toujours
à peu piès la même. La Chambre coiiliiiue l’examen des budgets définitifs;
à jtiopos de celui des atïaiies étrangères, Welegîiri a dû répondre à plusieurs iiileri ügalions , non seulement
sur la qiieslioi) d’Orienl, mais sur la
vacance de plusieurs posles diplomaliqiies el sur la conduite de certains
agents consulaires. — Rien de certain
jusqu’à ce moment sur le résultat de
la mission de Gonenli. Cependant,
d’après les deriiièi es nouvelles, il aurait
signé une coiivenlion avec Rulh.<cliild
qui expluilerait encore pour deux ans
les chemins de fer de la Haute Italie,
moyennant 38 miiliuns qu’il payerait à
l’Italie, outre une prime de 20 millions que Rothschild payerait à notre
goiivernement. Les chemins de fer appartiendraient à l’Etm aux conditions
stipulées par la convention de Bâle.
Pendant ces deux ans, et au plus tôt
noire gouvernement, s’il réussit à trouver ou à former une société italienne
qui veuille se charger de celle exploitation pourrait résilier son contrat avec
Rolhsciiild.
Il y a eu un moment scission dans
le ministère un sujet de l’acceptation
de cet accord; mais il parait que Derelis el Nicolera ont réussi à ramener
es opposants.
Les déplacements, les démissions des
employés conlinueiit sur une vaste
échelle en Italie plus qu’en France par
l’œuvre de Nicolera.
Le roi a élevé les nouvelles Excellences aux grades les plus élevés des
ordres de clievalerie.
Afgtelew-re. — L’Angleterre a absolumenl refusé d’adhérer au memorandum des puissances du nord, el
défend l’inlégrilé et l’entière autonomie
de l’Empire Turc. Celle altitude lui est
sans doute prescrite par son intérêt
politique el commercial. L’Impératrice
des Indes a plus de sujets musulmans
qu’aucun prince du monde, y compì is
le Siillan lui-même; el les musulmans
sont les plus civilisés, les plus riches
el les plus remuants des habitants des
Indes Orienlales. Voilà surtout pourquoi l’Angleterre est obligée d’être la
proleclrice des musulmans de Conslanlinople. Une révolution des musulmans
des Indes meli rail en danger sa domination en Orient.
Twrvwfe. — Une révolution subbile a détrôné le Sultan Abdul-Azis et
a mis à sa place son neveu qui était
prisonnier, quoique déjà désigné pour
son successeur; le nouveau Sultan qui
ajipartient au parti vieux turc a pris
le nom de Moiirad V. Ole sont les mi• nislres d’Abdul-Azis qui, se faisant les
interprètes de la nation, ont prononcé
sa déchéance. Ce Sultan avait 1200
femmes dans son harem et dépensait
pour son sérail des sommes colossales.
Sa liste civile de 50 millions ne suffisait pas. On lui a trouvé 250 millions
en or, outre les objets et les papiers
précieux. L’ex Siillan a élé enfermé
dans le,vieux sérail ou il était retenu
comme prisonnier. D’après les dernières
nouvelles il se serait suicidé en s’ouvrant les veines. Le nouveau Siillan a
promis des réformes; il renonce au
harem el au .sérail. Son ascension au
Irôrie a élé saluée par des manifestations de joie. — Cependant la Russie
refuse de le reconuaîl re el la Serbie
va se rejoindre à la Bosnie el à l’Ilerzégovine el peul-êire à d’autres étals pour
lui faire la guerre.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
rigoerol, Impr. Chiaatore et Mascarelii.