1
Sl:x.lèxn.e axLuée.
IV. 19.
12 Mai 1871.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOJIADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........ oocupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abohnehient :
Italie, à domicile (wn an/Fr. 3
Suisse.........................
France........................
.Allemagne...............»6
Angleterre, Pays-Bas . ♦ 8
Ì7n numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : lOceut.
BOREAUX D ABONNEHENT
ToRRB-PEr.i.icE : Via Maestra,
N.42, fAi7enj?a bibliografica)
PiGNKRoi. : J. Ckìantore Impr.
Torin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florencb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S*a>
dresser pour radininistratioo
au Bureau à Torre-Pelltce ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, à Torre-Pellice.
Somxinaîï?e.
Une proposition. — Circulaire de la Souspréfeclure de Pignerol. — Correspondance. —
Chronique vaudoise — Chronique politique.
VPiE PROPOSITION
L’Echo des Vallées a pour but
d’appeler l’attention sur toutes les
questions tant spirituelles que matérielles qui intéressent la population \audoise; aussi u’hésite-t-il
pas à se faire l’organe d’une proposition qui lui a été présentée
par quelqu’un qui désire la prospérité temporelle de cette patrie
que nos pères ont conservée et
conquise au prix de tant de souffrances et de luttes.
Cette proposition est conçue en
ces termes :
Il est établi par des allocations
de corps moraux < par des collectes et par des dons individuels
un fonds destiné, à accorder des
bourses ou des demi-bourses aux
étudiants qui se volient pour le
service des Vallées aoi professions
libérales de médecin', de notaire,
de géomètre, de secrétaire communal et de vétérinaire.
C’est un fait avéré que nous
manquons dans ce moment de Vaudois qui exercent ces professions
et qu’elles sont déjà en partie entre les mains de personnes venues
du dehors , et que d’un autre côté
nous ne donnons pas à nos voisins
l’équivalent de ce que nous recevons d’eux en fait de personnel
appliqué à ces professions libérales.
C’est un fait avéré aussi que
nous n’avons pas dans ce moment
des jeunes gens qui étudient en
vue de ces professions et qu’il n’y
en a pas au Collège qui s’y préparent; c’est ce qui a donné occasion à plus d’une personne
d’assimiler cet établissement d'une
manière peu bienveillante et à tort,
aux séminaires destinés à ne former que des ecclésiastiques. Le
CoRégé vaudôis n’est pas un séminaire; il se propose de préparer,,;
par un enseignement classique et
uneédücationchrétienne, les jeune»
gens qui le fréquentent aux études
2
-146
universitaires, et en particulier à
la carrière du S‘ Ministère (Règlement) et s’il n’y en a pas qui entreprennent ces dernières, c’est
qu’il faut passer par des examens
côuteux et par de longues études
plus coûteuses encore et que presque tous nos élèves sont dénués
de ressources pécuniaries. C’est à
cause de ces dépenses énormes
aux quelles ils savent qu’ils ne
pourront pas faire face, que bien
des jeunes gens renoncent à fréquenter le Collège , et que d’autres
l’abandonnent, après deux ou trois
ans , à moins qu’ils ne se décident
pour le S Ministère.
La proposition que nous faisons
ne diminuerait pas, nous en sommes certain , le nombre des étudiants qui se vouent à la théologie.
Elle ôterait tout prétexte et toute
apparence de raison à l’accusation
bien gratuite qu’il y a des jeunes
gens, qui maintenant étudient la
théologie , faute de mieux et sans
avoir pour elle une vraie vocation,
et seulement parcequ’il ne se présente pas à eux d’autres carrières
possibles. — Elle augmenterait le
nombre des élèves du Collège de
tous ceux qai désireraient se vouer
aux études universitaires à Turin
ou ailleurs.
On a trop l’habitude en Italie
de tout attendre du Gouvernement, et aux Vallées, du Synode,
de la Table, de l’Eglise.
L’Eglise a le devoir de pourvoir
pour elle-même. Elle cherche à
procurer des bourses aux étudiants
qui promettent de devenir de bons
ouvriers idans llinstruction, dans
l’Evangélisation et dans l’œuvre
de l’édification. Elle n’a pas pour
mission d’en procurer à ceux qui
se proposent de devenir médecins
ou vétérinaires, quoiqu’elle l’ait
déjà fait par exception, et qu’elle
ouvre ses établissements d’instruction indistinctement aux jeunes
gens qui se vouent à ces professions libérales comme à celle du
S' Ministère. Il serait ridicule de
prétendre qu’elle prît sur elle une
telle tâche , qui ne serait du reste
pas réalisable. Car elle peut bien
trouver des amis étrangers qui
viennent à son secours pour former des instituteurs et des ministres, qu’elle n’en trouverait pas
qui voulussent lui fournir des
bourses pour faire étudier des
arpenteurs, des architectes ou des
secrétaires communaux.
Cependant les Vallées ont un
besoin urgent d’hommes qui se
vouent à ces professions ; et sans
secours nos jeunes gens ne peuvent pas s’y préparer ni à Turin
ni dans tel autre établissement.
C’est à la population vaudoise d’y
penser. C’est pourquoi nous nous
adressons à elle, et tout particulièrement auxConseils communaux,
à tous les Vaudois qui ont de la
fortune et du patriotisme, aux
pasteurs, aux régents, aux Consistoires et aux autres administrations de l’Eglise, y compris la
Table. C’est là une question d’intérêt général et ^d’utilité publique.
Mais, nous dira-t-on, n’est-ce pas à
la Valdese que reviendrait la tâche
que, vous mettez devant nos yeux?
Oui sans doute; nous avons d’a-
3
-147
bord espéré qu'elle prendrait cette
oeuvre à cœur avant tout autre,
et il en a été parlé dans les premières de ses séances, mais dès
lors et dans ce raomejit encore,
uniquement préoccupée de l’établissement d’une école technique
et de la fondation d’une Caisse
d’épargne, elle a laissé tomber dans
l’oubli la question importante dont
nous entretenons nos lecteurs.
Quoiqu’il en soit, nous avons
cru devoir rappeler ce besoin à
nos lecteurs et à notre population.
Nous prions les municipes et les
patriotes vaudois qui adhèrent à
notre proposition de nous le faire
connaître. Nous espérons n’avoir
pas signalé en vain l’accomplissement d’un devoir, ni adressé sans
résultat un appel à nos frères établis dans les Vallées et à l’étranger.
CIRCULAIRE
de M. le Sous-Préfet
sur le Ricovero di Mendicità
de Pignerol.
Nous nous empressons de publier,
à la demande expresse du SousPréfet, la circulaire qui suit, et
• nous prions nos lecteurs de porter
sur cet objet l’attention la plus
sérieuse. Nous ne devons pas permettre qu’on puisse nous reprocher d’avoir laissé dépérir une
oeuvre charitable par notre négligence ou par naître indifférence.
Et s’il y avait, ce que nous ignorons, parmi nous, des personnes
qui fussent d’avis que cette institution ne répond pas complètement
à ce qu’on attendait d’elle, elles
feraient bien d’en signaler ouvertement les inconvénients et même
les abus, s’il y en a, afin qu’on
puisse y porter remède et ensuite
rivaliser de zèle et d’ardeur pour
la soutenir et la faire prospérer.
Pignerol, S mai 4871.
«Déjà, à plusieurs reprises, cette
Sous-Préfecture a dû adresser les
plus chaleureuses recommandations à MM. les Syndics et Présidents des Œuvres pies, afin qu’ils
s’employassent, avec le plus vif
intérêt, à maintenir en vie le Refuge de Mendicité , institution
d’une aussi grande utilité et qui
honoresi hautement ce Circondaire.
Néanmoins ses conditions financières vont en empirant, de sorte
que son honorable Direction se
verra obligée, à son grand regret, de
diminuer le nombre des admissions
et, les choses marchant de ce pas ,
l’existence même de ce refuge où
sont reçus tant de malheureux que
la vieillesse ou des imperfections
physiques rendent impuissants au
travail, pourrait être mise en danger au bout d’une petit nombre
d’années. Quiconque connaît à fond
l’esprit des populations de ce Circondaire ne saurait attribuer à un
déclin dans la piété cette diminution des ressources de cette pieuse
institution, mais elle provient de
causes diverses et multiples, parmi lesquelles la connaissance imparfaite de ses vrais besoins comme
aussi des grands avantages qui
en dérivent, n’occupe peut-être
pas la dernière place. ; ;
4
-W8
‘ r^our parler avant'tout des avantages , la Sous-Préfecture n’a qu’à
ttiettre en évidence quelques chiffres qui sont, par eux-mêmes,
assez éloquents. Depuis l’année
1862, époque de l’ouverture du Refuge, à tout 1870, 331 hommes
et 139 femmes c’est-à-dire 490 personnes, ont trouvé dans cet asile
l’entretien et le repos ; à défaut
de ce toit hospitalier elles auraient souffert toutes sortes d’angoisses et de privations, tout en demeurant à charge aux Municipes,
aux Administrations pies, ou à
la charité publique. Actuellement
36 hommes et 25 femmes passent
dans ce Refuge des jours tranquilles , bénissant d’un cœur pénétré
de reconnaissance leurs bienfaiteurs; s’ils devaient en sortir, ils
se verraient obligés, à leur grand
dommage et à celui d’autrui, de
courir le chemin périlleux de la
mendicité et du vagabondage, où
ils auraient toujours pour compagnes les souffrances et les coupables tentations.
Après avoir démontré de la sorte
la grande utilité du Refuge , il ne
reste à cette Sous-Préfecture qu’à
répéter avec force que, depuis
quelques années, certaines entrées
vont toujours en diminuant, de
sorte que d’un côté les besoins
augmentent et que de i^l’autre les
ressources pour-y'pourvoir diminuent; telle est précisément la
cause pour laquelle ,e à plusieurs
reprises jit.la Direction n’a pui,
malgré elle , •■ seconder promptement les demandes qui lui étaient
adressées, soitpiar des particuliers.
soit par des corps moraux pour
l’acceptation, dans le Refuge, de
malheureux qui méritaient cependant secours et soulagement. Il
est donc nécessaire que les Municipes , les Congrégations de Charité
et les particuliers, sans délai ultérieur, s’employent efficacement
pour redonner au Refuge de nouveaux éléments de vie, soit dans
le but d’empêcher un vrai désastre
tel que serait la clôture do l’établissement dans un temps plus
ou moins éloigné, soit afin de
mettre la Direction en mesure d’accueillir un plus grand nombre de
malheureux.
La Sous-Préfecture sera très heureuse si le pieux appel qu’elle adresse aujourd’hui à toutes les
populations du Ciroondaire pourra
exciter cette noble émulation dont
elle eut déjà de récents et splendides exemples. Et notre espérance
ne sera certainement pas déçue,
si nous sommes secondés avec le
plus grand zèle par MM. les Présidents des Administations pies
et MM. les Syndics auxquels nous
recommandons également:de donner publicité à la présente circulaire en l’affichant à la Mairie.
Nous les prions en même temps
d’agréer les plus vifs et sincères
-remercîments pour la coopération
«ffioace qu’ils voudront bien noas
accorder.
■ÎT'-r
'iiBise
fia ,
Le Sous-Préfet
• Ramognini.
ins
5
-14»
(ffotresponbance.
C’est avec douleur que nous
avons lu et que nous publions la
lettre suivante de 23 de nos frères
de Rora. Elle est l’expression de
la vérité et nous révèle un état de
choses que nous n’avons pas cru ;
possible. I
Rors , mai 1871. |
Monsieur le Rédacteur,
Les soussignés sentent le besoin de vous
remercier franchement de l’intérét que |
vous leur témoignez dans le N. 17 do votre |
journal, el puisque vous voulez bien vous
occuper de nous, veuillez nous permettre I
do vous exposer le motif qui nous oblige
à émigrer. Si l’existence était encore pos- !
sible pour nous, dans notre pauvre pays, i
nous ne songerions pas à le quitter, le j
manifeste Baridon fût-il mille fois plus ^
séduisant. \
Pour nous donner la force de briser les
liens du cœur qui nous attachent aux !
parents, aux amis, à la chaumière qui
nous vit naître, à notre chère patrie, pour
nous donner le courage de partir ainsi, |
nous pauvres, entourés de nombreux en- i
fants, à la recherche d’une nouvelle pairie, I
il fallait des raisons plus fortes, plus gran- j
des, plus irrésistibles. Ce n’est ni l’amour '
des aventures, ni l’appât du gain qui nous
décident à Iransporter nos jeunes familles
au delà de l’océan, dans un pays lointain
(|ue nous ne connaissons pas et duquel
aucun de nous ne reviendra probablement
jamais ! Non, c’est la misère, la souffrance,
la faim qui noos chassent. Nous n’éxagérons rien. Monsieur; non seulement nous
sommes dépourvus de tout ce qui peut
rendre la vie agréable, mais le plus strict
nécessaire nous fait défaut, et il nous est
impossible, dans notre pays , de nous le
procurer même par la.s travaux les pins
pénibles. i
Notre misérable état va toujours en empirant, sans que rien nous fasse prévoir,
même dans un lointain avenir, la moindre
amélioration. Entre la souffrance et les
privations les plus pénibles des êtres chéris dont le sort est lié au nôtre, et l’exil
douloureux , nous préférons ce dernier.
Il est bien vrai que nos cœurs, déjà si
émus à l’idée d’abandonner pour toujours
le sol sacré de la patrie, sont bien ébranlés par les mortelles angoisses de nos
compagnes et par la crainte de quelque
malheur imprévu ; mais que cette violence (|ue nous devons nous faire à nousmêmes vous dise mieux que nous ne le
jiouvons par des mois à quelles extrémités nous sommes réduits.
S’il était vrai qu’on pût traduire en acte
la proposition de colonisation en Italie,
c’est avec joie et reconnaissance que nous
nous fixerions dans l’Italie méridionale ,
heureux de trouver, dans notre patrie
môme, un pain moins amer que celui que
donne la terre étrangère.
Veuillez continuer. Monsieur, à nous
faire sentir les effets de votre sympathie
à notre, égard en nous éclairant de vos
conseils et croyez-nous vos reconnaissants
et dévoués
Durand J. D. — Tocrn Barth.
— Durand Jean. - Durand
Jacques. — Peyrot Jacques.
— Pavarin Daniel. — Rivoire
Sidrac. — Tourn Henri. —
Tourn Antoine. — Tourn Ch.
— Rivoire Jean. — Pavarin
Jacques. — J. D. Tourn. —
Reveu Paul. — Gonet Jean. —
Pavarin Jean.—Tourn Barth.
— Pavarin Daniel — Odin
Daniel. — Malan Jean David.
— Pavarin Félix/ — Tourn
Henri. — Rivoir Jean.
*' La Tour Pélis le 8 mai 1871.
»
Monsieur le Rédacteur,
Le projet de transférer à Rome notre
Ecole de Théologie, pouvant être souibis
à notice prochaine assemblée synodale, je
viens vous demander d’accueillir dans lès
colonnes de votre journal quelques courtes observations sur ce sujet délicat. Je
crois‘.la proposition inopportune.'’Voit'i
mos raisons: ' ’ m
6
-ISO
Il n’est pas nécessaire, ni même toujours
convenable, que l’Eglise suive dans son
développement les évolutions de la politique. L'enceinte d’une capitale n’est pas le
milieu le plus favorable à la prospérité
d’une Ecole de Théologie, surtout lorsque
cette capitale s’appelle Rome. Ce n’est pas
dans ¡les murs de la brillante Jérusalem,
mais dans les riantes campagnes de la
Galilée que le céleste Docteur prépara les
membres du Collège Apostolique. Combien
d’écoles de théologie dans notre protestante Europe font briller la lumière de la
vérité et préparent d'excellents ouvriers
loin des centres agités des grandes capitales. Nous ne savons comprendre ce que
pourrait gagner notre humble institution
par le voisinage du Vatican. Nous comprenons mieux ce qu’elle ne manquerait
pas d’y perdre.
Le choix de Florence pour notre Ecole
a été indépendant de son titre de capitale
du royaume. Elle se trouve en elle-même
admirablement qualifiée comme siège d’un
pareil établissement ; au point de vue
géografique, dans les conditions actuelles
do notre Eglise, elle est bien le meilleur
centre et il serait imprudent de songer à
un déplacement. Par sa langue, sa culture éminemment italienne, Florence offre
à nos étudiants des moyens essentiels de
préparation pour leur activité future en
Italie. Elle facilite l’assimilation, si désirable pour eux, de l’élément italien, condition indispensable de réussite auprès de
leurs compatriotes.
Au point de vue politique religieux Florence peut être, placée, dans son passé,
au rang des villes les plus indépendantes,
les plus libérales de notre patrie. Elle
conservera dans l’avenir cette position
élevée. Affranchie de la pression actuelle
de la politique, elle sera toujours un foyer
de lumières , d’activité intellectuelle, un
centre de noble prptestotion contre toutes
les tyrannies, et xpiei^x que tonte autre
ville d’Italie, désignée à,notre choix'pour
l’Ecole dé,théologie de,l’Eglise véudoise.
C’est dans, unirtel milieu qu’elle pourra
prospérerj, si.elle porte^en elle des principes de vitalitéfi Ces,.çousidé.ralions qu’il
serait facile de développer, suffisent pour
justifliT notre préférence. Mais en nous
prononçant dans ce sens , nous n’entendons nullement laisser la capitale en dehors de l’action évangélique. Rome est à
J. Christ avant d’être au pape. Aussi dès
que le Seigneur), dans sa miséricorde, y
a ouvert la porte, l’Evangile y a pénétré
et nous avons la confiance qu’il n’en ressortira pas. L’Evangélisation doit y être
poursuivie avec prudence, oui , mais en
même temps avec foi, avec courage, et
un vrai enthousiasme. Comment, en effet,
envisager, sans une profonde émotion et
une vive joie, la perspective offerte à l’activilé chrétienne dans ce champ magnifique : porter l’Evangile de vérité là où
pendant plusieurs générations les traditions
humaines ont régné sans partage : faire
luire la lumière bienfaisante de la grâce
dans ces lieux de ténèbres, qui pendant
des siècles n’ont été éclairés que par les
flammes sinistres des bûchers; annoncer
la religion de la liberté, de l’espérance et
de l’amour, à tant d’âmes qui ne connaissent que la religion de l’esclavage, de la
haine et du désespoir. Au lieu du prêtre
le souverain sacrificateur de la nouvelle
alliance, quel me.ssage béni et glorieux,
quelle grâce; mais aussi quelle responsabilité; et comment la décliner, sans résister ouvertement, nouveaux Jonas, à la
voix du Maître. Oui nous devons évangéliser la capitale; le Seigneur nous y appelle par l’exemple de nos pères, par le
souvenir du grand Apôtre dont les chaînes
devenues célèbres, et le glorieux martyre
nous sont un gage précieux de la bénédiction divine sur ce champ do travail.
Poursuivons donc cette belle oeuvre dans
l’esprit de l’Apôtre des gentils, renouons
les fils trop longtemps brisés de la vraie
tradition apostolique ; ramenons, par la
seule Parole de J.-C., tant d’âmes altérées
aux pures sources de la vérité. Montrons
à des populations abusées les bienfaits
inappréciables de l’Evangile qui ne méconnaissant aucun besoin légitime de la nature humaine, élève l’âme, reconstitue la
famille, consolide la société, et loin de
produire autour de lui, comme une plante
funeste, un affreux dé.sert, fait que la solitude et le lieu aride s’égaient et fleuris-
7
-161
sent comme la rose; répand partout des
trésors de lumière et de vie.
Allons à Rome avec une sainte hardiesse ;
le bienheureux Paul, quoique mort, y
parle encore , son sanglant témoignage
y assure au disciple de Christ le droit de
cité le plus légitime, et y promet à la fidélité chrétienne les plus beaux triomphes.
Allons il Rome avec l’iuimilité de l’Apôtre qui regardait comme un honneur non
seulement de croire, mais de souiTrir pour
son Maître. Allons y avec la charité de
Christ dans le cœur, et notre divin Chef
sera avec nous. Il nous montrera dans la
ville éternelle même que le ciel et la terre
passent et que ses promesses sont seules
éternelles.
.Agréez, etc.
B. Malam.
JïouüeUc0 reltgtcueeô
et Variétés
D'après une statistique récente
des Eglises protestantes, les EtatsUnis compteraient 2.500.OOÜ métlioclistes, 1-300.000 baptistes,
1.300.000 réformés, 450.000 luthériens, 200.000 épiscopaux, 100.000
quakers, sans compter les communautés plus faibles. Ce sont là , ne
l’oublions pas , les membres déclarés qui, par une profession de foi
publique , se sont joints à une dénomination. Autour d’eux vient se
grouper une multitude composée
de personnes qui fréquentent les
cultes , contribuent largement par
leurs dons à l’œuvre des Eglises ,
m|iis sans s’être encore franchement jointes à telle ou telle communauté. {Liberté Chrét.J
M' le pasteur de Pressensé a
failli être arrêté, comme l’ont été
les prêtres en faveur desquels il a
élevé la voix. 11 a jugé nécessaire
de quitter son domicile et de chercher ailleurs plus de sécurité.
Croiriez-vous, Alexandre, disait
un certain prédicateur au sortir
du service, qu'avant de monter en
chaire, je n’avais pas un instant
pensé à mon sermon?—Oh! vraiment I C’est juste ce que J. et moi
nous disions pendant que vous
prêchiez. {Eglise libre)
(Îlxrotùi|ue ©auboise
La Tour-. — Le Synode de l’Eglise
Vaudoise s’ouvrira mardi 16 mai courant
dans le Temple neuf de La Tour, à 10 h.
du matin par un service religieux présidé
par M' P. Lantaret pasteur du Pomaret.
(fnirontijuc polttii|Uc.
Italie. Le .Sénat a adopté à la majorité de 105 votes contre 20 la loi des
garanties papales et de la liberté de l’Eglise , avec quelques modifications de peu
d’importance. Le ministère a promis une
loi sur la liberté de l’instruction.
A la Chambre la loi sur le réglement
des comptes financiers jusqu’en 1837 a été
adoptée et le député Bargoni a développé
son projet sur l’expulsion de.s Jésuites de
Rome. — Une interpellation adressée par
les députés Fabrizi et Crispi au sujet de
la défense d’une démonstration publique
à Rome, et à laquelle le ministre Lanza
a répondu, n’a pas eu de suite. - Le député Bonghi, rapporteur de la loi des garanties papales, propose à la Chambre,
dans sa relation, l’adoption pure et simple
du projet tel qu’il a été amendé par le
Sénat.
Suls.se. Les catholiques de Berne
ont eu un meeting oli ont été prises les
résolutions les plus énergiques contre lé
dogme de l’infaillibilité, considéré comme
contraire à la raison et à la science ët
comme nuisible à la liberté, h l’instriic^
tion et à la famille. Cide adresse à été
votée à Dôllinger et à l’aumônier des prisons de Lucerne',' le curé jE^li. \
Un semblable meeting, mais plus coh-
8
-Ï33
sidérable, a eu lieu dans la catholique
Soleurei ,
Munioli. Le roi de Bavière n’a pas
retiré son amitié é l’excommunié Dollinger. On assure même que l’émineut professeur engage le prince à ne pas rompre
tout à coup avec les «Néocatholiques, »
nom par lequel ou désigne eu Bavière les
partisans de l’infaillibilité.
En attendant une adresse à Dollinger de
la part des habitants de Munich est déjà
couverte de 10,000 signatures.
— On écrit de Rome à la Gazzette de
Magdebourg :
« Au grand dépit des ultramontains, le
père Hyacinthe est arrivé chez nous; et
toute la presse libérale le salue comme
une espèce de sauveur; il en est de même
dft chanoine Dollinger dont la déclaration
se trouve dans toutes les mains. Les
moindres feuilles locales ont reproduit
cette célèbre pièce dans toutes sou étendue, et ceux qui savent lire, se sont
empressés de la dévorer. Dans les cafés et
les auberges le nom de Dôlliuger s’entend
plus souvent que celui du Cardinal Antonelli ; et c’est là beaucoup. Les journaux
populaires comme le Tribuno l’appellent
déjà « il Dollinger, » comme on dit il
Dante, il Tasso; en un mot le chanoine
de Munich est un des personnages les plus
populaires du monde.
France. Depuis huit jours il n’est
question que de combats acharnés autour
d’Issy, de prise de cette forteresse, de
reprise du château d’Issy, avec des avantages et des revers d’un côté et de l’autre.
Des correspondances nous peignent sous
les couleurs les plus foncées les préparatifs formidables ae défense des parisiens,
barricades colossales, fossés, torpilles,
mines, appareils électriques de.stinés à
fhire sauter le Louvre, l’Hôtel de ville
etc. Si toàt cela est vrai. les scènes auxquelles nous avons assisté jusqu’ici ne
sont rien auprès des catastrophes auxquelles nous devons nous attendre.
•^Gluserel mihistre de la guerre de la
Commune* a été arrêté ou pour n’avoir
pàs'bien défendu'Is.sy ou pour avoir écrit
une: lettre au général prussien Faljrice
par laquelie il lui promettait la libéraldon'
de Mgr., Darboy.;La réivolution dévore ses
propres enfeqis. -r citoyen iRossol,
jeune q®çipr a, été pqiiMaé: pravifloiroment
minisire def.la guerre; üU 'wmtlé de,salut
pqbljq, est nqmqté etieeigomposo desücil.oÿons Ajrnouit,, Mqil|qt,,Ranvier, Pyat et
J.- .. • troublies itrès gravosi
,iieu é iotbnî'des b.aP''
1 SUr^lUSTQUrS'poilTtSf
-lirffiidms« n’I
Cerardinu itr. Îj®»
ont de pquyey,u,eu
ricades ont ètéé^Vjé
•a^itrpupe a e'ti.lejq
« > Liste des militaires vacdois
y l'Cont. V. Ni m.
Fax'oisse <1© Rorà (complément).
13. Rivoire 1" Jacques, carabinier à
pied Drusasco /'ChivassoJ.
14. Dcband Etienne, carabinier à cheval.
Nove di Modena.
15. Rivoire Henri, carabinier à pied ,
Trapani {PalermoJ S. Nifo.
Farolsse d.e n,odor*©t.
1 Bxr.xl François caporal Be'"' Régim.,
3' comp., Udine.
2. Genre Samuel caporal 21 Régim.,
3' comp., Orbetello.
Farolss© cl© Fx'aly.
/
1. Grill Phil, caporal 4“ Rég. .Artill.,
7' bat., Alexandrie.
2. Pons François, 30’ comp. Génie,
Casal-Monferrat.
3. Pasc.vl Jacques soldat 4' Régira,
infant.,.7’ comp., Termini près Paierme.
4. Martin.\t Phil, musicien 60 Réghn.
infant. 12’ comp., Turin.
Far'oiss© cl© Vlllesèolx©.
1. Pevhonnel Antoine de B™' 46' Régim.
infant.,'2* comp. Sienne.
2. Clot Jean 46' id. id.
3. Vin A Y César 40* Rég. inf. à Feroîi
par f rossinone.
4. Peyronnel J. 4' Rég. inf. 11' comp.,
Frossinone.
5. Jacühin J. 3' Rég. inf. 1" comp.,
Naples.
6. SiNQüET Ant. 32' Rég. inf. 5' idj
Naples.
7. Peyronnel Ant. 4'Rég. inf., 10' id.
Velletri
8. Boünocs Pierre 56' Reg. inf. 12* id.
Udim.
9. Peyret J. P. 5" Reg. artill-, 6* batt..
Veneria.
10. Sinquet J. J. carabinier à pied, à
Biga-Udine.
11. Grill J. P, 8' Rég. grenadiers, 5*
comp.; à Coni. • ■
12. Rostan Fr., grenadier à Plaisance.
‘ A-nxiono©. •
leçoDs de Franais cl d’Allemand
S’adresser à M. L, Bert, au café restaurant de M i Jaime. Place de la Foire
ta^Tour, ' ' ' ' ■
i.ill. ... __'/II. ilL,., -
, Malan Directeur-Gérant.
I; ri ■. i ■ _______. • ' * ■
ot; Pignerolj ImfirJ¡ChiafiMére.