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IVeuvlème année
N. 16.
Vendredi 94 Avril 1S74.
L ECHO DES VALLÉES
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FÉUILLE HEBDOJIADAIRE
Spécialenienl cansacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vandoise.
Que toutes las choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abonnehent :
Italie, Ò. domicile (ttn an) Fr. 3
Suisse................» 5
France.....................
Allemagne.............• d
Angleterre . Pays-Bas . » 8
Un numéro separé : 5 cent.
Un numero arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
PiONERoL : Chez Chlantore et
MascarelH Imprimeurs.
Fr.oRENCK : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES - 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour Tadministration
et la rédaction a la Direction
de VBcho dca Valléef, Torre
Pellice.
O m ni a 1 r*e.
Bibliographie. — Protectioo des oiseaux.
— Correspondance. — Noutelles du Rosario.
— Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Annonce.
BIBLIOGRAPHIE
Nous venons d’achever la lecture
de l’ouvrage du Sénateur Ricotti
qui a pour titre; De la révolution
protestante, discours historiques.
Cet ouvrage, publié en italien
à Turin par M. Loescher imprimeur
libraire, est la reprodution, sous
une forme un peu modifiée, de
deux séries de leçons que l’illustre
professeur a données à l’Université
de Turin en présence d’un public
nombreux et cultivé.
Le fait seul qu’un sujet semblable a été traité dans cette ville et
dans cette chaire est un fait réjouissant; mais il l’est beaucoup
plus encore, quand on a pu se
convaincre de l’esprit de vraiç^
partialité et de i vrai lib,'
dans lequel ce livre a été c
Nous voudrions pouvoir remercier
le Sénateur Ricotti de s’étre ex
primé, en parlant desVaudois, de.s
persécutions dont ils ont été les
objets et de l’avènement des libertés , de la manière suivante ; • Enfin, en 1848, la liberté politique a
ouvert toute large la porte à la
liberté religieuse, et il ne reste
plus de l’ancienne animosité que
des souvenirs également douloureux et pour ceux qui ont été persécutés et pour ceux qui ont peç-# , '
sécuté ». 'w‘tV '
Cependant, après avoir rendu^'liî..'^
hommage à l’impartialité historique, aux vues larges et libérales
de l’historien, nous nous permettons de relever quelques erreurs
dans lesquelles il est tombé. Il ne
rend pas entièrement justice aux
vaudois en particulier, sur le terrain des faits. — En effet, il n’est
2;
tr
CS
pas exact de, dire que • Victor
Amédée a permis que les Vaudois
expulsés retournassent,^ de l’exil
,ns leurs demeures abandonnées^
tor Amédée ajaqçepté le fait
mpli c'est-à-dire, le retour de
2
-122
l’exil et a été, comme le dit du
reste M.Ricotti,(heureux de se faire
des Vaudois des alliés fidèles contre la France qui l’avait obligé à
les persécuter. —Nous ne relèverons pas les passages où il fait
ressortir les torts des Vaudois dans
les persécutions dont ils ont eu
à Souffrir, l’auteur leur accorde
plus que des circonstances atténuantes, quand il dit que si les
accords de 1561 n’ont pas été fidèlement observés par les vaudois,
il faut en attribuer la raison au
caractère expansif des croyances
protestantes; et que le seul remède
au mal aurait été la liberté religieuse pour tous, catholiques et
vaudois, dans les vallées et au dehors, mais que malheureusement
le siècle la repoussait encore.
Nous ne lui en voulons pas de
ne pas admettre que les protestants ne peuvent pas prétendre de
dérivér leur origine des vaudois
et d'appeler les vallées vaudoises
leur Jérusalem. Ni les vaudois, ni
îles protestants n’ont cette prétention ; nous n’avons jamais entendu
soutenir une dérivation directe,
deé protestants du XVI® siècle
des vaudois. — Les vaudois ont
beaucoup reçu'des diverses Eglises Evangéliques, au XVI® et au
XVII* siècle 'et fie leuri ont rien
donné, sauf pourtant leur traduction de la Bible d’Olivétan^, mais
les vaudois ont existé avant tous
les autres protestants, ils ont été
les témoins de la vérité évangélique , ils ont' gardé lë' dépôt dé
liberté éhrètiehtié'ët de la pârojjfe
de Dieu, dans les siècles d'ig^rancè et lorsque l'Eglise Ciiréti^pBë
avait courbé la tête sous le joug
du pape de Rome et des traditions
humaines. — Au fond M. Ricotti
le reconnaît, et s'il nie qu’il y ait
des preuves eu faveur de leur existence continue jusqu’au siècle de
Constantin, il admet cependant
qu’il est possible que les doctrines des vaudois ont été prêchées
avant Pierre Valdo ; reconnaissant
qu’il faudrait être bien diflBcile
pour demander de plus à un écrivain catholique et à un professeur
d’histoire à l’Université de Turin.
Si nous nous sommes arrêté un
peu trop sur un seul des quarante
et quelques discours de M. Ricotti
nous n’avons pas besoin de nous
justifier, puisque ce discours est
consacré aux vaudois. Nous étudierons prochainement quelques
autres questions plus générales
que l’auteur a traitées dans"son
bel ouvrage.
On nous a communiqué l’article
que voici :
PROTECTION DBS OISEAUX
L’objet de cette lettre est de
vous faire entendre un cri d alarme. Bour rendre notre pensée en
cette circonstance, nous ne pouvons nous servir d’une expression
moindre , car il s’agit du • Phylloxera •.
Sur 30.600 hectares environ de
vignes que possédait le département de Vaucluse, 25.000 à peu
;^ès ont été détruits. Dans les BouÆes-du-Rhône et le Var, les progrès •dÿ'Ia maladie sont effrayants.
3
-123
Nos lettres du Gard nous affirment
que si les progrès du phylloxéra
continuent à être tels que ceux
des dernières années , il faut s’attendre à ne plus récolter de vin
dans le département du Gard, d’ici
à deux ou trois ans.
L'honorable président de la Société d’agriculture de Montpellier,
interrogé par nous sur les faits
qui se passaient dans le Languedoc nous écrivait sous la date du
30 septembre; «Le département
de l’Hérault encaissera cette année encore une belle récolte ( pour
près de iOO millions de ifrancs),
mais ce sera bientôt fini; l’arrondissement de Montpellier est envahi à peu près partout, et celui
de Béziers commence à être pris;...
le coteau de l’ermitage est attaqué,
et l’on a trouvé le phylloxéra aux
portes de Lyon , ainsi qu’à Cognac ».
Dans la Gironde , le phylloxéra
a fait son apparition il y a quelques années. D’abord sa marche
a été lente ; mais, dans les années
1872 et 1873, elle a été rapide à
un point effrayant. De la rive droite
de la Garonne, il s’est propagé
jusque dans les vignobles de la
Dordogne. Dans les environs de
Libourne , et dans le cours de la
seule année 1873, quelques»viguobles du Libournais ont été presque
complètement détruits.
r^a Chambre de commerce s’est
demandé si lapropagation du phylloxéra ne devait pas être attribuée
à ce fait désolant, source de tant
de pertes pour l’agriculture, et
qui a si souvent attiré rattçnti'oi
des hommes que préoccupe l’in*
térêt public ; nous voulons parler
de la destruction des petits oiseaux.
Le.s petits oiseaux sont les grands
destructeurs de.s insectes, et la
conséquence nécessaire de la destruction des oiseaux est la multiplication des insectes. Or, le |)hylloxera est un insecte, et pendant
une période de son existence, un
insecte allé, vivant par conséquent
au dessus de terre. N’est-il pas
permis de penser que, si les oiseaux
étaient plus nombreux , les insectes le seraient infiniment moins?
.N’y aurait-il pas lieu de prendre
pour la protection de.s oiseaux, des
mesures énergiques, radicales, si
un grand intérêt national l’exige,
comme , par exemple , l’interdiction absolue do la chasse des petits oiseaux pendant deux ans ?
Se fait-on une idée exacte de ce
qu’est la destruction des petit-s
oiseaux? Sur ce point spécial nous
croyons devoir faire connaître un
fait qui est de nature à jeter quelque jour sur la question.
Nous trouvons dans les journaux
de Bordeaux que, pendant le seul
mois d’octobre, il a été vendu à
la criée dans notre ville, b68.717
alouettes et petits oiseaux. Mais
ce chiffre n’indique certainement
qu’une faible partie de la destruction des petits oiseaux dans l’ensemble du département. H est probable qu’en portant le chiffre total a 1.500.000 nous restons bien
au dessous de la vérité. Or, si
chaque oiseau’détruit en moyenne
de 50 à too insectes par jour , et
probablément beaucoup plus , ne
voit-on pas d'une.,manière saisissante quelles conséquences désas-
4
rlU.
treuses résultent de cette déplorable destruction des oiseaux?*
[ Extrait d’une lettre de la Chambre de
commerce de Bordeaux au Ministre de l’agriculture et du commerce J.
(ffomsponbancc
Caselle, 19 avril 1874.
M. le Rédacteur!
Veuillez, je vous prie, permettre qu’au
moyen de votre £'cAo j’adresse la présente
lettre à tous les vaudois qui s’intéressent
sincèrement aux besoins du peuple. Elle
servira aussi de réponse aux nombreuses
sollicitations que je reçois chaque jour
de la part des aspirants à l’emigralion.
Agréez mes' remerciements et mes salutations.
Votre dévoué
JtiLES ParisE.
Messieurs,
Vu les difficultés nombreuses qui se
rencontrent dans la recherche d’une localité convenable pour l’établissement
d'une colonie vaudoise et la presque impossibilité de trouver des capitaux qui
veuillent s’engager dans des entreprises
agricoles , ce n’est qu'avec de constants
etïorls qu’il est possible de réunir les principaux éléments nécessaires à la création
d’un établissemênt colonial tel que les
.Synodes de 1871-72 et 73 nous ont confié
le soin de le préparer pour le bien de
notre population.
Confiant en votre patriotisme éclairé,
j’ai l’honneur de venir vous exposer
sommairement les nouvelles chances qui
, s’offrent à l’oeuvre initiée par l’Eglise
Vaudoise, vous priant de les prendre en
considération et de leur accorder votre
appui-moral, et si vous le jugez à propos,
votre appui matériel. it'i
Dernièrement.le reverend iD.' Stewart,
qui à|déjà pris part à nos efforts de jfan
passé, nous a généreusement, offwt son
valide appui pour trouver'des capitaux
eu t Angléterre,-'en Ecosse et Aux Elatsliiûs. L’Eglise yaadoise sait combieo est
précieux l’appui do nos amis,*[lorsqu’il
s’agit de recourir à eux pour la fondation
d’une oeuvre chrétienne ou simplement
humaine.
Cette fois nous pouvons nous adresser
à eux le front levé, car ce n’est pas un
secours,une aumône^que nous demandons,
mais la participation à une entreprise qui
offre toutes les garanties désirables de
succès et de très beaux dividendes l
M. le IV Stewart comprend très bien,
de même que tous nos amis à l’étranger,
que la colonisation vaudoise en Italie offre
à l’évangélisation et au peuple vaudoi.s
même un grand appui moral et de puissants éléments de progrès.
Il met pourtant deux conditions è son
concours, les voici textuellement;
« 1’ Per alleggerire la miseria delle valli
» valdesi sarebbe necessaria l’emigrazione
»di 300 a 400 famiglie, ed ognuno può
» vedere riflettendovi sopra, che chiedere
» un imprestito per solo 25 famiglie sarà
» rovinare per sempre un movimento rii
» emigrazione piu generale e che potrebbe
'> comandare, le simpatie di Evangelici
» esteri ;
»2° Se fosse formato un Comitato od
» una Compagnia per promuovere l’emi» graziane , composto d’uomini inlluenii
»tra i Valdesi, scriverei lettere d’intro» duzione ai miei amici in favore dell’a» gente mandato da questa Compagnia a
» Londra , Edimborgo , ecc. e raccoman» derei calorosamente delta Compagnia ai
» miei amici per lettera e per la stampa... »
En présence d’une opération aussi importante « bien que ne dépassant pas les
besoins de notre population quoi qu’en
disent les cœurs égoïstes et les esprits
superficiels ! » j’ai senti qu’avant tout il
fallait trouver l’agronorhe possédant toutes
les qualités nécessaires à la «direction
technique d’une vaste entreprisç.,,,
Par un rare bonheur je l’ai trouvé
dans la personne de Monsieur le Comte
Aventi,Uüteur du projet Garibaldi-Âventi
pour la colonisation dé la Sardaigne.
Le Comte Aventi , un des premiers
agronongés d’Italie, a déjà assaini et donné
à, l’agricuiture d’immenses étendues de
marenimes dans le Ferrerais, il a initié et
'dirigé .lut-mémè plusieurs gràh des ope-
5
JS&.
rations coloniales qui sont florissantes.
A ces faits éloqueots il unit le précieux
don de coüuaîire parfaitement tous les
lieux de l’Italie qui présentent le plus
d’avantages pour un établissement colonial; il connaît personnellement la plupart des notabilités politiques et administratives de notre pays, et est très estimé
en Italie et à l’étranger pour ses vastes
connaissances agronomiques. M. le Comte
Aventi me dit dans une do ses lettres:
« Vi son grato della vostra fiducia e
» della proposta che mi fate ed accolgo
» ben volentieri' la direzione che mi ono» rate propormi e per quanto potranno le
» mie deboli forze e cognizioni, non dubi» terei del buon esito in qualunque posizinne fossimo per impiantarci ».
Il s'agirait donc, .Messieurs:
1” De former une Société de colonisation i)ui servît de garantie morale vis-àvis des amis étrangers.
2 D’avoir chez nous nn certain nombre
do souscripteurs pour témoigner de l’intérêt et de l’appui que les personnes notables des Vallées donnent à cette entreprise.
Si nous avons la chance de réunir un
nombre suffisant d’adhésions, nous réunirons immédiatement les signataires pour
leur exposer ta synthèse de l’opération ,
constituer la Société, s’il y a lieu, et envoyer un agent ou deux en Angleterre,
en Ecosse et aux Etats Unis pour recueillir les capitaux.
Si votre intention est de prendre part
à cette œuvre patriotique veuillez, je vous
prie, m’adresser votre adhésion avant le
10 du prochain mois de mai.
Agréez, Messieurs, mes cordiales salutations.
Caselle Torinese. 19 avril 1874.
^ loi.ES Parise.
Périer, 15 avril 1874.
Monsieur le Rédaclem,
L’auteur de la chronique du Périer de
votre dernier numéro, ayant été mal informé sur la proveoauce des insultes
adressées eu plein public à notre excellent
régeut, je crois de mon devoir de rectifier
cette erreur en disan t que les mères de
famille qu’il met en scène ont presque
toutes compris la mesure d’ordre prise
par le pasteur et que c’est à l’ancien du
Périer seul que revient la honte de s’y
être bruyamment opposé et d’avoir iusulté le régent.
Dans l’espérance que vous voudrez
bien insérer ces quelques lignes de rectification dans votre prochain numéro de
VEcho , je vous en remercie par avance
et vous prie de me croire votre dévoué
ami et frère
L. Monastier
Pasteur.
bu Eosarto
Nous empruntons à l’Italie le récit
d’un fait barbare qui s’est passé dans la
province de Santa Eé.
Dans les premiers jours du mois do
.lanvjer, parlait du port do Buenos-Ayres
pour Rosario, Santa Fé et Parana, le
vapeur Proveedor, ayant à bord 500 immigranls européens, arrivés récemment
et qui se rendaient aux colonies de SantaFé. Arrivé dans les eaux de Santa Fé, le
commandant du vapeur, M. Risso, italieu,
se disposait à débarquer les immigrants,
mais les autorités ont refusé de les recevoir, parce qu’ils venaient d’une localité
infectée par le choléra. Us durent, d’après
les ordres du gouverneur Iriondo, débarquer sur l’île Marcellino pour y subir
une quarantaine de dix jours. Ceci se
passait le 3 Janvier.
Le gouverneur Iriondo , au lieu d’envoyer
promptement aux immigrants des vivres,
laissait, pendant quarante-huit heures, ces
malheureux dénués de tout, sur une
terre déserte. Seize de ces infortunés sont
morts de misère et de faim.
Aussitôt qu’à Rosario et à Buenos-Ayres
on a eu connaissance do cet acte barbare,
un cri d’indignation s’est élevé. La légation d’Italie demandera, au gouvernement de ta république, réparation de ce
crime, mais en attendant les malheureux
immigrants sont inaorts de la mort'Ia plus
lente et la plus cruelle. Lé 'fiché territoire
Argentin noos gf donhé lé triste 'spefitacle
6
-126
de seize paavres terrassiers, Italiens
pour la plupart, condamnés par un gouverneur à périr de faim. On doit de ce
fait isolé tirer de salutaires enseignements
pour les individus inexpérimentés qui,
en émigrant d’Italie, croient aller à la
conquête de la Toison d’or.
Voici maintenant quelques détails fort
peu réjouissants sur notre colonie vaudoise du Rosario et sur la colonie Alexandra.
M. Carreras a demandé aux autorités
du Rosario, puis au chef politique du
département, de faire emprisonner les
colons qui ont coupé du bois au Monte,
mais comme la Colonie est assez nombreuse à présent pour se faire respecter
on lui refusa net. M. Carreras avait une
liste de cent personnes qu’il fit citer au
Rosario leur demandant deux-cents piastres chacune d’indemnité. Si ces paiements s’étaient effectués, il aurait empoché la somme ronde de 20.000 piastres,
et peut-être davantage encore. Les colons
déclarèrent qu’ils étaient décidés à ne
pas payer un centime. La question sera
vidée par le tribunal de Montevideo.
A Alexandra, onze personnes sont parvenues é briser les mailles du filet tendu
aux Vaudois et se trouvent maintenant
au Rosario. Ces personnes déclarent d’un
commun accord que dans celte fameuse
colonie d’Alexandra : 1“ Le campa est
mauvais. Il n’y a guère que le quart de
la chacra qui puisse se cultiver'; le reste
est boueux, quand il pleut, et dur comme
la brique quand le temps est sec. 2” Les
moustiques en font une vraie succursale
de l’enfer des paresseux de Dante. On
ne peut sortir qu’habillé chaudement et
la tête enveloppée dans un mouchoir. On
doit de la main,droite agiter perpétuellement un autre, mouchoir pour se préserver la figure et faire ensorte que le’
cheval puis.ie y voir. 3’ La Société n’a
donné que très-tard, et pas même à toutes
les familles, des bœufs, des vaches, des
chevaux. 4* La nourritiirq,qu’on leur foi/rnissait était de mauvaise qualité ; duipainj
dont lu farina faite aveu du dqiè .pourri
était remplie de vers, voilà ce qu’on avait.
5" Outre les moustiques, on rencontré
fréquemment des serpents à sonettes.
Gare aux baigneurs imprudents qui entrent
dans les rivières où se promènent les
crocodiles. Un jeune Coïsson de Saint-Jeau
fut, il y a cinq mois, retiré des eaux où
il s’était plongé. Son cadavre était horriblement défiguré par les dents du terrible
amphibie. En dépit de cela, il est des
Vaudois qui pleins encore d’une foi robuste jettent l'ancre do l’espérance , au
delà de l’Atlantique, sur M. Pendleton.
Chronique Cnuboiee
M. l’ancien Chambeaud nous écrit ;
» .l’ai été fort étonné d’apprendre par
VEcho des Vallées que le corps des pasteurs a invité la Table ^à ouvrir un concours et à publier un ¡programme dans
le but d’avoir un catéchisme à la portée
des enfants. Si je ne me trompe, dit-il,
le catéchisme en question est entre les
mains de la Table, depuis bientôt un an ,
car une commission nommée par le Sy.
node de 1872 devait le lui présenter au
mois de mai dernier. Si la Table ne l’a
pas présenté au Corps des pasteurs pour
que celui-ci l’examinât et en référât au
Synode de 1872 qu’elle le lui présoute au
moins pour celui de 1874. Le besoin en
est urgent. Le catéchisme actuel u’est
vraiment pas à la portée de nos catéchumènes, et d’ailleurs l’édition est épuisée ».
Nous croyons ne pas nous tromper en
répondant à M Chambeaud que, si la Table
avait eu un projet de catéchisme , elle
l’aurait présenté au corps des pasteurs,
et en lui rappelant que le Synode de 1873,
dont il faisait partie, a constaté que la
Commission du catéchisme u’avait pas
rempli son mandat et n’avait pas été plus
heureuse que la Commission des livres de
lecture et bien d’autres de ses aînées, y
compris celle de l’émigraliou, quoique
cetl© dernière ait au moins fait des efforts.
M. Chambeaud serégouit « de ce qu’une
seconde édition du recueil de cbauls de
notre église va être faite; il espère qu’on
évitera les fautes d'impression de la pre-
7
-127
mière». Nous l’espérous aussi, mais, pour
plus de garantie , nous proposerions à
ceux i|ui les ont notées de les porter à
la connaissance des éditeurs, ou de MM.
les professeurs Tron et Charbonnier. —
M. Chambeaud approuve que l’on ajoute
« une douzaine do nouveaux cantiques, le
nombre de ceux de l’aucien recueil étant
trop restreint, et il voudrait qu’on ajoutât
à ce supplément une douzaine de beaux
chants italiens,. acceptés par la môme
commission désignée pour l’adoption du
supplément français. Ce double supplément serait broché séparément pour
pouvoir être vendu aux possesseurs de
l’ancienne édition » — Nous appuyons
celte proposition de .M. Chambeaud, et
nous l'aurions faite, nous mômes aussi,
parceque, comme il le fait observer, dans
plusieurs de nos paroisses nous avons des
cultes réguliers en langue italienne ; ces
cultes se réalisent de plus en [)lus , et
notre public religieux mantpie tout à fait
de chants dans cette langue. ^
Aiigrogne. Dimanche dernier, 19
courant, a eu lieu . dans le temple de
Saint Laurent, l’installation de M. Etienne
Bonnet comme pasteur de cette paroisse.
La cérémonie d’installation était présidée
par le Modérateur adjoint qui a prêché
devant un nombreux auditoire sur 1 Tim.
IV. 13 et 13. M. Monnet est ensuite monté
en chaire et a rattaché sa brève allocution
à ces paroles du Psalmiste : notre aide
eoit au nom de Dieu qui a fait ks deux
et la terre. Après avoir dépeint, par quelques paroles simples ot émues, l’angoisse
qu’il avait éprouvée à la nouvelle de sa
nomination, et le regret avec lequel il
avait laissé sa congrégation de Rio-Marina
où le Seigneur l’a béni , il exprime sa
conflance dans « l’aide » de l’Eternel, dans
l’oeuvre plus étendue, plus grande, plus
diflScile et, à certains égards, bien délicate , à laquelle il a été appelé par le
vote des électeurs d’Augrogne et par la
volonté du Seigneur. >
’D
♦
Un repas destiné à souhaiter la bienvenir au pasteur et un régent réunissait
ensuite de 30 à 40 personnes et le Conseil
communal, presque au complet, dans l’école paroissiale.
COLLECTE POUR LES MISSIONS
nu sun DK l’afrique année 1873 À 1874.
Ont versé leurs collectes;
Périer Maneille 30
Villesèche » 40
Rodoret r> 25
•Massel * 30
Rorà » 18 15
Praly » 23 50
Angrogne » 47 65
Saint Jean h 100
Villar » 136
Pomaret ( fr. 50 envoyés à Bâle) » 50
Turin » 186 62
Pramol 35
Saint Germain 73
Ecoles des filles de la Tour » 12
M'”* Chambeaud (Société de tra-
vail de Sainte Marguerite) ♦ 120
M"* Caroline Malan (sou par
semaine ) » 18
L’Orphelinat » 25
Total . ' Fr. 968 92
Quelques paroisses sont en arrière et
quelques-unes ont déjà payé pour l'année
1874-1875.
Collecte pour la famille Grill
Liste précédente Fr. 285
M"'* Meille de la Tour » 2
M. et M“* Gooin do Salures » 5
M“* Durand Canton » 5
MM“ Caffarel de M. Olivet » 20
Total . Fr. 317
' 'kmms LES iOVRPIAUX
•1 J' l
ir I I I, >t,Rftviic politique ,
Nous avons ' eu [quelques éléotkms au
Parlement qui ont présenté uni intérêt
tout, particulier, étant e» ‘4uelque, sorte
la réponsp dU| pepplp aux prqjets finan-
8
-128—
ciers de Minghetti. A Cirié notamment,
jamais on n’avait vu pareille affluence
d’électeurs, et le candidat antiministériel
8 fini par l’emporter à une majorité de
deux voix sur plus de trois mille votants.
On en peut conclure qu’à Cirié l’on n’aime
pas l’impôt sur l’enregistrement ni la loi
frappant de nullité tous les actes non enregistrés. La vie politique renaîtrait-elle
chez nous par le côté de la bourse? Bon
signe quand ceux qu’on écorche crient. A
quoique chose malheur est bon.
En Autriche le cardinal Rauscher a
tenté d’opposer son éloquence en trois
points (le premier, le second et le troisième) à la votation des fameuses lois
constitutionellos. Le premier point était
que lui, cardinal Rauscher, comprenait
fort bien i|ue l’Allemagne protestante prît
une attitude hostile au Saint Siège; le second, qu’il comprenait encore mieux que
l’Italie eût enfoncé Porta Pia à coups de
canon, l’unité italienne l’exigeant; mais
passant au troisième point, il ne comprend plus du tout pourquoi l’Autriche
fait de même, et quel profit cela peut bien
lui rapporter. Les députés qui l’écoutaieut
ont montré qu’ils comprenaient fort bien
son discours en votant contre ses conclusions.
Un discours de Moltke est chose assez
rare pour qu’on le note en passant. Le
maréchal s’est rangé au compromis que
nous avons signalé entre le gouvernement
et la représentation nationale, et qui a
été accepté à une assez forte majorité. 11
a fait observer que la force de l’Allemagne assurait la paix en Europe, en rendant, toute idée de revanche d’une réalisation bien difficile, et que par conséquent
l’Allemagne se sacrifie en quelque sorte
à la paix publique. Louable désintéressement !
Les procès des évêques continuent. Celui
(l’évêque, non le procès) de Nancy, sera
peut-être condanmé à quelques mois
de forteresse qu’il' se gardera dé subir,
MSis cètie condamnation'' amènera des
complications sans fin dans son diocèse
moitié allemand moitié français, ce qui
forcera enfin les parties intéressées à régulariser cette situation peu normale. Ce
qui est, pour les allemands, le fin mot
de l’aft'aire.
L’Angleterre a rendu samedi à Livingstone le plus grand honneur posthume
qu’elle accorde à ses concitoyens. Le corps
de l’intrépide voyageur-missionnaire|a été
ce jour là déposé à Westminster, le tombeau des grands hommes de ce pays.
La navigation du canal de Suez ne va
pas toute seule. Grande contestation entre
la commission internationale et M. de
Lesseps, à propos des tarifs à appliquer
aux navires. Lesseps a été jusqu’à menacer de fermer le canal. — A vrai
dire, il est douteux au point de vue
de la justice toute pure, que les gouveruements, tout gouvernements qu’ils
sont,^aient le droit de régler celte question suivant leurs intérêts, l’argent qu’on
a dépensé à cette œuvre immense n’étant
nullement sorti de leurs poches; mais si
la justice est une belle chose, l’intérêt
trouve généralement moyeu de se faire
mieux entendre, et Lesseps et son canal
en devront passer par là.
La Suisse, de nouveau consultée, a accepté, à la majorité des votants et à celle
des Cantons, la révision de la constitution
fédérale. Grande défaite pour les ultramontains '• Le terrain lui manquant de
tous côtés, il ne restera bientôt plus au
pape à bénir que l’Internationale l
A. vendlr©
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S’adresser au notaire J. Vola.
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