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SPÉCIALEMeNT CO^fSAGBÉE AUX INTÉBÈTS DE LA FAHILLE VADD0ISË
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c< Ils disf*nt q u ’ il es t V a u d o i s n
N o b l a ley czo n
Somm.u r e : Histoire Vaudoise: les Vaudois d’Allemagne (suite et lin).
---- Eijlise: l’Eglise Vaudoise. — Morale: quel est un de nos prin
cipaux défauts comme peuple? — Education: de l’éducation des
enfants. — Hygiène : de la santé. — Agriculture : considérations
générales. — Anecdote. — Nouvelles religieuses.
H IS T O IR E T A E D O ISE
LES
VAUDOIS D’ALLEMAGNE
(suite et fin).
Passant à la situation temporelle de nos frères d’Allemagne, voici
en résumé ce qu’en dit Mr G. : Le necessaire n' a point manqué
à nos coreligionnaires du Württemberg, sans doute, ce ne
sont pas les terres les plus fertiles du royaume qui ont été cé
dées à ces nouveaux venus, à ces étrangers qui venaient de
mander «une patrie. On leur a donné ce dont on pouvait se
passer, mais ce q u i, moyennant une ivie laborieuse *«v; sobre
est suffisant pour les' faire subsister eux et leurs familles.
Les villages, les plus septentrionnaux, se trouvent être les
plus fertiles. Nordhausen, situé au pied d’une colline couverte
de vignobles et tout entouré de beaux champs d’une culture
facile, est encore aujourd’hui celle de toutes ces colonies où
l ègne la plus grande aisance. C ’est là aussi que les coutumes
vaudoises se sont conservées avec le plus de fidélité : mais
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— 90 —
mêlés avec les Allemands, n’étant pas obligés de cherclier
auprès de ces derniers une subsistance qu’ils trouvent faci
lement dans la culture de leurs propres terres, ils ont pu
conserver plus longtemps leur indépendance et par conséquent
aussi leur caractère et leurs mœurs. Le vin manque à toutes
les autres colonies, exeepté à Grand-Villar et à Schoënberg.
Les villages de New-Hengstet, de Pérouse et de Pinache sont
de tous les moins fortunés: le climat y est froid, le terrain
pierreux, ensorte que beaucoup de leurs habitants sont ré
duits à aller en service dans une ville voisine où on les
emploie volontiers.
« Mais qu’importe » , poursuit Mr G. « cette nourriture
qui périt, si seulement ils possèdent eelle qui ne périt point,
mais demeure jusque dans la vie éternelle? Ont-ils la foi de
leurs pères, ces descendants des martyrs, ees restes des per
sécutions d’autrefois? Connaissent-ils la parole de vie, profes
sent-ils n ’avoir d’autre règle que cette parole, point d’autre
maître, d’autre sauveur que Jésus-Christ? Voilà ce que se
demande tout vrai vaudois parcourant ces contrées chéries,
où des mains vaudoises ont érigé des maisons, des églises et
des temples. Hélas ! il faut bien le dire : la nourriture spirituelle
abonde p artout, et partout elle manque ; elle est partout
offerte, mais rarement acceptée; la lumière luit, mais les
ténèbres refusent de la recevoir__
Nos coréligionnaires du Württemberg sont attachés de cœur
à la religion de leurs pères, ou pour m’exprimer plus juste
ment, à l’expression religieuse des sentiments chrétiens qui
les animaient. Mais ces sentiments ne sont-ils donc point
passés des pères aux enfants, des générations passées aux gé
nérations actuelles? Les pasteurs de ces troupeaux disent que
non, et ils en attribuent la cause surtout aux mauvais con
ducteurs. — Jusqu’en 1824, la prédication ayant toujours eu
lieu en français, on ne pouvait appeler que des pasteurs de
cette langue; et ceux-ci obligés de s’expatrier, pour se rendre
dans ces contrées isolées, ne le faisaient que par un grand
dévouement, ou l^en pareequ’ils ne trouvaient pas à exercer
leur ministère ailleurs. Malheureusement le nombre de ces
derniers fut le plus grand, et il y en eut plus d’un q u i,
non seulement a ’édifia pas son troupeau, et ne travailla pas à
la conversion dts âmes, mais qui même leur fut en scandale.
On comprend donc que ces circonstances bien fâcheuses
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—
91 —
assurément, aient fait penser à la fusion de ces Églises avec
l’Église Luthérienne de la contrée ; et comme conséquence ,
à r introduction de la langue allemande dans le culte et
dans les écoles. Ce fut en 182ît que cette fusion fut opérée
au grand regret des évangéliques qui ne s’ y soumirent
qu’avec peine, malgré tous les ménagements dont on usa à
leur égard. Depuis lors, ce sont des pasteurs Luthériens, sa
lariés par l’É tat, qui sont à la tête de ces Églises. Le Con
sistoire supérieur de Stuttgard, considérant l’état d’abandon
et de misère où elles étaient tombées, a pris à cœur leurs
intérêts, et a généralement pourvu à ce qu’on y plaçât des
hommes pieux, capables de réédifier et de relever ce que
d’autres avant eux avaient ruiné; et bien que l’état religieux
de ces troupeaux laisse encore beaucoup à désirer, « j ’ai la
joie, écrit Mr G., de pouvoir dire que j ’ai trouvé dans cha
que colonie quelquesVaudois dignes de leurs ancêtres, quel
ques chrétiens pieux qui rendent témoignage à la vérité.
Que Dieu en soit béni! c’est un gage précieux de son per
pétuel amour; et s’il a commencé une œuvre. Il l’achèvera.
Frères Vaudois ! disons tous ensemble avec confiance: « Esprit
« des quatre vents des cieux, viens et souffle! » et bientôt
ceux qui dorment dans l’indifférence se réveilleront pour
revivre en nouveauté de vie; nous ferons selon l’expression
du prophète, une grande armée, une troupe sainte et bien
disposée pour le service de notre grand Dieu.
E C ililS E
L’EGLISE VAÜDOISE ( 1 " article).
Ce qu’est cette Église, ce qu’elle croit, comment elle se
gouverne, voilà les trois questions q u e , sous ce titre, nous
nous proposons d’examiner avec nos lecteurs, les deux pre
mières plus brièvement, la troisième avec quelques détails.
L’importance d’une telle étude est évidente par elle-même:
si pour être un membre utile d’une société quelconque, la
I.re condition est de la bien connaître, de se bien pénétrer
de son principe, de son but et des moyens par lesquels elle
prétend y arriver, à combien plus forte raison n’en sera-t-il
pas ainsi quand cette société est une Eglise? Cwnment être
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—
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—
attaché de cœur à cette Eglise ; comment être en état de con
courir efficacement à sa prospérité, quand on ne sait point du
tout ou qu’on ne sait qu’ imparfaitement ce qu’ elle est, ce
qu elle croit, comment elle se gouverne’? Cette funeste igno
rance ne nous a déjà que trop fait de mal pour qu’il ne soit
du devoir de tout bon Vaudois de travailler à la combattre.
Il est vrai qu’entre connaître et faire; entre connaître et ai
mer, la distance est encore grande ; mais le premier est pour
tant un acheminement au second ; et d’ailleurs, faire con
naître est en notre pouvoir, nous devons nous y appliquer ;
faire aimer est au pouvoir de Dieu s e u l, nous devons le lui
demander.
Q u ’eg t-ce qw 0 VÉgti»e Tamaoiae ?
Historiquement parlant, c’est la réunion des Eglises que,
de temps immémorial. Dieu, dans sa bonté, a recueillies dans
ces Vallées et y a maintenues à travers beaucoup de tribu
lations.
Dogmatiquement parlant, c’est une Eglise fondée sur la
Parole de Dieu, sans mélange aucun de traditions humaines;
ne reconnaissant pour chef que Jésus-Christ; pour guide que
le St-Esprit ; ne se proposant qu’un but : la gloire de Dieu
dans le salut des âmes; et de laquelle sont membres tous ceux
q u i , ayant reçu le sceau du baptême , déclarent croire aux
vérités sur lesquelles elle se fonde et se soumettre à son
gouvernement.
Q u e c r o it l ’JBgliae Vamtoiae f
Un dogme essentiel pour une Eglise qui se dit basée sui
tes Ecritures, c ’est de reconnaître la pleine autorité, et par
conséquent, l ’ORicmE divine de ces Ecritures.
C’est là en effet ce que croit l’Eglise Vaudoise : se fondant
sur le témoignage de l’Eglise Juive et Chrétienne; mais plus
encore que sur ce témoignage, sur le caractère même de ces
Ecritures où le cachet divin se fait voir à chaque page, elle
reconnaît dans les livres composant l ’Ancien et le Nouveau
Testament la P arole de D ieu , donnée aux hommes par le
moyen de personnages inspirés, savoir les Prophètes et les
Une fois cette vérité adm ise, une fois qu’il est reconnu
que Dieu a parlé, et qu’il existe un livre où sa parole est
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— 93 —
contenue, l’Eglise vaudoise en déduit ces deux conséquences
(out-à-fait simples.
La i r e : que Dieu ayant parlé, l’homme doit écouter:
croire tout ce que Dieu enseigne, faire tout ce qu’il commande.
La 2me : que Dieu ayant parlé, personne au monde, ni
individu, ni société n’a le droit d’enseigner et de prescrire
contrairement à ce que Dieu a enseigné ou prescrit, suivant
celte parole de St Paul : Quand nous-mêmes nous vous évan
géliserions , ou qu’un ange du eiel vous évangéliserait outre
ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. Gai.
VII. VS. 8 .
De là. voulant exposer quelle est la foi de l’Eglise vaudoise,
nous pourrions la résumer en ces deux mots: tout ce qu’en
seigne la Bible , et rien que ce qu’enseigne la Bible. Mais
cette exposition de la foi suffisante dans un sens, ne le serait
pas dans l’autre : après avoir dit que l’Eglise vaudoise croit
tout ce qu’enseigne la Bible, il est nécessaire de spécifier ces
en.seignements, d’indiquer, parmi tant de doctrines, qui se
partagent le monde, celles qui, d’après cette Eglise, sont vé
ritablement, purement Bibliques. {La suite au prochain N .’)
*
laORAliE
_
V)LEL EST UN DE NOS PRINCIPAUX DÉFAUTS COMME PEUPLE?
L ettre au R édacteur de l ’É cho des V allées.
Monsieur le Rédacteur!
Je ne suis ni un écrivain, ni un moraliste, ni rien de sem
blable ^ |feis comme un autre j ’ai mes petites idées auxquelles
je tien C ^ t je vous serais reconnaissant si vous vouliez don
ner une place dans votre Journal aux quelques réflexions
que m’a suggérées la question qui est en tête de cette lettre.
Quel est un de nos principaux défauts comme peuple? La
question, vous le voyez, est vaste et peut être fort diverse
ment résolue. Quant à moi, je répondrai sans hésiter : c’est
le défaut (k courage moral. Quand je dis « courage moral »
vous’fflfïom prraeC ^rleR édacteur; mais tous vos lecteurs me
comprendront-ils? Peut-être que non. Pour eux donc une courte
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—
explication est ici nécéssaire. Par « courage moral » je n’en
tends pas ce courage qui nous pousse à affronter la mort sur
un champ de bataille, contre un brigand, au milieu d’un ineendie ou dans les flots débordés d’une inondation. Ce cou
rage là notre peuple le possède autant que quelque ce soit ;
et le lui dénier serait méconnaitre étrangement et son tempéramment et son histoire.
Par « courage moral » j ’entends ce courage qui eonsiste
à oser se montrer ce que l’on e s t, dire ee qne l’on pense,
agir selon qu’on croit devoir le faire, en n ’interrogeant que sa
conscience, sans se préoccuper du jugement des hommes, de
de leurs affections ou de leurs haines.
Oi* je dis qu’un tel « courage » non seulement n’est pas
ce qui nous caractérise, mais qu’il est au milieu de nous
une chose excessivement rare. — M’objecterez-vous , Mr le
Rédacteur, qu’il est rare partout, et qu’entre les choses rares
c’est certainement une de celles qui le sont le plus ? — J ’en
conviens. Mais cela ne fera pas qu’il abonde parmi nous, et
c’est de son absence que je me plains comme d’un grand
malheur, comme d’une des maladies les plus funestes qui nous
travaillent. — Me demanderez - vous des preuves de ce que
j ’avance? — Hélas! que ne suis-je dans l’impossibilité de vous
en donner ! — Mais n o n , ces preuves malheureusement ne
manquent p a s, et j ’ai moins à vous les fournir , qu’à vous
les faire trouver à vous!-même en interrogeant sur quelques
points vos souvenirs.
Vous êtes ministre de l’Evangile, Mr le Rédacteur, et comme
tel vous avez été fort-souvent dans le cas, non seulement du
haut de la chaire, mais dans des conversations particulières,
d’exposer les vérités fondamentales du Christianisme. Tous ceux
avec qui vous vous êtes entretenu de ces sujets, n’étaient pas
des croyants, vous n’oseriez le penser, plusieurs a u ^ ^ tr a ir e
étaient des incrédules déterminés se moquant intérieurement,
et prêts à se moquer ouvertement, une fois vous parti, des
vérités saintes que vous leur aviez annoncées. Mais malgré
cela, vous est-il arrivé une seule fois qu’on vous ait résisté
en face, que cette incrédulité qui existait au fond des cœurs,
qui n'attendait que votre éloignement pour se produire , se
soit manifestée en votre présence? N’avez-vous point pu supposer
au contraire dans toutes ces r ^ o n t r e s que ceux aux quels
vous vous étiez adressé, non seulement n ’étaient pas hostiles
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—
95
—
à vos convictions, mais qu’ils les partageaient, tanl ils met
taient d’empressement à appuyer, à trouver excellentes et parlaitcment vraies chacune de vos paroles?......
Vous vous êtes aussi plus ou moins occupé d’affaires pu
bliques : désireux de faire triompher, dans telle ou telle
question, votre manière de voir, vous l’avez exposée, vous
l’avez défendue en présence des hommes qui étaient appelés
à prononcer. De toutes parts vous n’avez trouvé que des
approbateurs et jamais de contradicteurs : vous avez cru qu’il
n’y en avait point ; que votre manière de voir était aussi
celle des personnes aux quelles vous vous étiez adressé......
Il n’en était rien pourtant : ces personnes dont vous jugiez
qu elles pensaient comme vous pensaient tout autrement; seule
ment en votre présence, elles n’osaient pas le dire, et at
tendaient pour avoir le courage de manifester leur opinion, la
force que donne le grand nombre ou le voile plus commode
encore du scrutin secret !
fît dans ce qui a trait à l’administration publique, que
de fois n’aurez-vous pas gém i, Mr le Rédacteur, en voyant
les abus les plus criants se commettre et se perpétuer, sans
qu’une voix énergique se fit entendre pour y mettre un
terme ? — Et pourquoi cela ? Est-ce peut-être que de tels
abus n’étaient connus que de peu de gens; que celui qui
s’en rendait coupable le faisait à l’abri d’un nom respecté et
entouré de la considération générale ? Nullement, ces abus
étaient publics, si publics que tout le monde en gémissait;
le caractère moral de celui qui les commettait, était si
justement apprécié, qu’il eût été impossible de l’apprécier
mieux ; chacun répétait que les choses ne devaient plus aller
ainsi, que c’était une lâcheté, une honte de le tolérer.........
mais quand le moment de parler en face était venu, chacun
se ta i^ it ; chacun craignait de se compromettre et les abus
non seulement continuaient, mais ils allaient en empirant!
Mais une chose qui plus encore que ce qui précède, vous
sera une preuve du peu de courage moral qui caractérise
nos bons Vaudois, c’est ce qui se passe d’ordinaire quand on
les attaque au sujet de leurs croyance religieuses. Songentils seulement à résister? Songent-ils seulement à se défendre,
et avec franchise, en même temps qu’avec humilité, à rendre
raison de leur foi à qui les i n t e r r o g e ? P o i n t dq tout. Ils ont
une' religion qu’ils croient la vraie, mais ils n’ont pas le courage
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—
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—
(le le (lire; ils résisteraient aux tourments, ils résisteraient aux
promesses quand par des tourments ou par des promesses on vou
drait la leur faire abandonner, mais ils ne savent pas résister à de
simples paroles : c ’est trop peu de chose leur semble-t-il pour
se mettre en désaccord avec les gens, et leur réponse pour en
avoir vite fini est toute trouvée: «il faut que chacun suivi
sa religion avec conscience sans s’informer de celle des autres!»
Et dans ce moment, quelle pensez-vous, Mr le Rédacteur,
que soit au milieu de nous la disposition des esprits, en face
des libertés qui nous ont été accordées? — J ’ose à peine le con
fesser , mais il est certain qu elle est des plus déplorables :
« On nous a émancipés, c’est bien, c’est beaucoup, n ’atten» dons pas d avantage ; surtout, n ’allons pas par (les impru» dences compromettre ce que nous avons obtenu..........—
» Les souvenirs de notre histoire sont grands sant doute; ils
» sont respectables et doivent nous être des plus précieux ;. .
» mais les rappeler irrite;., n’en parlons pas, laissons ce qui
» est passé être passé, et contentons-nous de jouir en r-pos
» de la paix et de la liberté qu’on veut bien nous accor» der (1). Nos pères s’ils avaient pu en jouir comme nous,
» en auraient été si reconnaissants!... Soyons-le. Suivons notre
» religion en conscience, fidèlement, cela va sans dire; mais
» passé là laissons faire...... Point de raideur, point de fierté,
» de la complaisance, beaucoup de complaisance, alors même
» qu elle coûterait quelques choses à nos principes......... On
» ne sait pas ce qui peut arriver encore.... Plus tard on
» verra ». — Voilà avec beaucoup d’autres que je répugne
à vous transcrire , les maximes qui sont journellement col
portées au milieu de n o u s, non par les ignorants et par les
sots, mais par des hommes soi-disant intelligents et par-dessus
tout, bon Faudois]
(i) Ceux qui pourraient voir dans le reproche que notre correspondit fait à
un tel langage, une excitation à la turbulence se méprendrait singulièrement
sur sa pensée, nous en sommes persuadés. La fidélité au Prince, la soumission
aux lois ont toujours été le caractère distinctif des Vaudois et le seront encore.
Ce n’a jamais été avec l’émeute, mais en faisant appel à la justice du Gou
vernement qu’ils ont réclamé les libertés qui leur étaient nécessaires, et c’est
ainsi qu’ils les réclameront encore à l’avenir. Pareillement, notre correspondant
en relevant 'avec blâme ces paroles : « point de fierté, point de raideur » ne
veut pas engager nos coréligionnaires (toute sa lettre dément une semblable inten'tion), à user avec insolence des droits nouveaux que la Constitution leur ac
corde. Une dignité, un sentiment de leur droit qui se concilie avec la justice,
avec l’équité sans négliger jamais la charité, voilà ce qu’il leur recommande, et
ce dont, il faut l’espérer, les Vaudois sauront en toute occasion donner des
preuves ( fièd. ).
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— 97 —
Los conscqueaces d’un loi clat de choses, je n ’ai pas besoin
do ^ous les développer; vous les avez déjà devinées, Mr le
Rédacteur, el vous comprenez comme moi qu’aussi lon;;lemps
qu’il n ’aura pas été remédié à ce mal, il manquera beaucoup
à notre peuple pour être en état de s’acquitter de la mission
que la Providence lui a confiée.
Mais ce remède, où le trou\er? Si vous jugiez qu une lettre
là-dessus pût encore trouver place dans votre journal, je vous
l adresserais prochainement. En attendant tenez moi , Mr le
Rédacteur, pour votre sincèrement dévoué
A .............../e 2 novembre 181t8.
E U lJC A T IO lV
DE L’EDUCATION DES ENFANTS
(tpinion des anciens Faudois
sur ce sujet extrait de leur
Discipline (i).
Les enfants lesquels naissent
aux pères charnels, doivent
être rendus spirituels à Dieu
[)ar discipline el par enseigne
ments, ainsi qu’il est dit en
l’Ecclésiastique : celui lequel
aime son fils qu’il ne lui
épargne point la verge , afin
qu’il s’en réjouisse en la fin
de ses jours, et qu’il ne heurte
point à la porte de son pro
chain. Celui lequel enseigne
son fils sera loué en l u i , et
se glorifiera en lui au milieu
des domestiques.
Celui lequel enseigne son
fils met en jalousie l ’ennemi
( I se.glorifie en lui au milieu
L i filli li qual naisson a
li pairons carnals, devon esser
renda de lor spiritualsaDioper
disciplina e per amaestrament, en aim i es dici cn Ec
clesiastico : a quel lo qual ama
lo seo filli souvendeia a luy
la verga, quel s’alegre en la
derrairia, e non palpe li hus
del proime. A quel lo qual
enseigna lo seo filli sere lauva
en luy; e se gloriaré en luy
al mez de li domesti.
A quel lo quai enseigna lo
seo f i U i , met en ielosia l’enne
mie e se gloriaré en lei al
(i) Nous avons conservé dans la traduction le style de Perrin en en changeant
siinpicmcnt l’orthographe.
Hèd.
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—
98
—
tie ses amis. Son-père est mort, mez de li amie. So puyre de
et n’est presque pas décédé , lui es mort, e quasi non es
car il laisse après soi sembla mort, e laissa apres si sem
ble à soi f quelqu'un qui lui blant à si. El vec e se alegra
est semblable ). Il voit et se en luy en la soa vita ; car
réjouit en lui en sa vie; car el non es confus ni contrista
il n’cst point contristé en sa en la soa mort devant li
mort devant ses ennemis; car seo ennemie ; car el laissa
il laisse des défenseurs de sa defendodor de la maison con
maison contre ses ennem is, tra li ennemie, e rendent
et des enfants qui rendent gratias a li amie.
grâces à ses amis.
Enseigne ton flls en la crain
Enseigna lo teo fUli en la
te du Seigneur et aux voies temor del Seignor , et en la
des coutumes et de la foi.
via de las costumas e de la f'e.
INe désespère point de ton
Non te desperar de luy si
enfant quand il ne voudra el non votre recebre viazarecevoir volontairement ta cor ment lo teo corregiment, esi
rection, et s’il n ’est pas si el non sere viazament bon ;
promptement bon : car le la car le cohotivador non re
boureur ne recueille pas le cueilli viazament li fruc de
fruit de la terre tout aussitôt la terra pois quel aure seq u ’il a semé; mais il attend m ena, ma speita temp conle temps opportun.
venevol.
Item ( de même ) , l’hom
Dereço, l’ Iiome deo corrime doit corriger et garder gir e gardar las filias. Filias
ses filles. As-tu des filles ? son a tu? Garda lo corps de
garde leur corps qu’ elles ne lor que ellas non vagueian.
divaguent ; car Dina fille de Car Dina filia de Jacob fi
Jacob fut corrompue pour se corrotta per mostrar se allô
faire voir aux étrangers !
olli strang.
DE LA S.\NTÉ.
« La santé voilà, après la grâce de Dieu, le plus grand
îles biens ». La vérité de cette maxime populaire est si évi
dente pour tout le monde, qu’entreprendre de la démontrer
serait une espèce de pédanterie. Qui ne sent en effet que
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—
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—
jiarmi les biens de ce monde périssable, il n'en est aucun
que la santé ne surpasse? Que fortune, honneurs, plaisirs,
jeunesse, tous cela n ’est rien si la santé nous a fui, et que
parmi les alilictions qui peuvent être départies à une famil
le, celle d’une santé viciée, qui ne procrée que des enfants
maladifs et souffrants, est assurément une des plus grandes?
Qui n’est prêt à reconnaître en outre, que cette santé du
corps si précieuse en elle-même a la plus gi’ande inlluence
sur^celle de noire esprit, que notre caractère en dépend en
grande partie ; et que par conséquent notre bonheur, celui
de nos proches, le bien de «nos semblables y sont jusqu’à un
certain point attachés?
Et pourtant avec cette conviction que la santé est un bien
si grand, que fait-on pour la conserver? Nous dirions plus
justement ; (jue ne fait-on pas pour 1a détruire? Les animaux
guidés par leur instinct font usage des moyens que la na
ture leur a enseignés pour se maintenir sains et vigoureux ,
aussi ne sont-ils presque jamais malades , ceux surtout qui
vivent loin de notre dépendance; et l’homme, créature rai
sonnable et libre, au lieu de se servir de cette raison et de
cette libe.rté pour la conservation d’un bien qu’il reconnaît
lui être si précieux, semble mettre tout en œuvre pour s’en
priver !
D’où viennent, en effet, les atteintes les plus graves portées
à la santé, le plus grand nombre des maladies qui nous tra
vaillent, si non de ce que l’homme au lieu de rester fidèle
aux indications de la nature s’en est éloigné, et non seule
ment a négligé ce qui pouvait lui conserver un corps vigou
reux et sain, mais a , sous l’empire de 1’ intérêt ou des
passions, adopté des goûts, des habitudes, un genre de v ie ,
en un<mot, en tout l’opposé de sa nature et de sa destina
tion ? Or , tout bien considéré , une telle négligence, un
tel mépris des lois de la nature n’est pas seulement de
notre part folie, faux calcul ; mais crime. La santé, en effet,
étant le milieu dans lequel chaque homme peut le mieux
s’acquitter de la tâche qui lui a été imposée par la Provi
dence , négliger ce qui peut concourir à la conservation de
la santé n’est pas autre chose que vouloir, autant qu’il est
en nous, nous soustraire au plan de Dieu et rendre inutile
ses desseins à notre égard.
Dira-t-on que c’est faire assez, pour se mettre à l’abri d'un
12
—
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—
lel reproche, que de se soigner quand on devient malade ?
Mais non, prévenir le mai vaut mieux que le combattre. C ’est
le procédé qui a été reconnu le meilleur, en éducation, en
politique, et comment ne le serait-il pas aussi quand c’est
de la santé qu’il est question ? Cette maladie que moyennant
quelques précautions parfaitement gratuites vous auriez pu
prévenir , serez-vous sûrs de pouvoir la maîtriser ( une fois
implantée) même au prix de beaucoup de souffrances et des
plus grands sacrifices? Et le puissiez-vous, croyez-vous qu’après une maladie grave votre santé sera encore ce qu’elle
aurait été sans cette secousse? Et comptez-vous pour rien le
temps que vous aurez passé dans votre lit et par conséquent
loin de vos affaires; et (ce qui est plus grave encore) les
vives inquiétudes , les peines, les fatigues que vous aurez
occasionnées à vos alentours, et que vous auriez pu leur
éviter ?
Répondra-t-on, qu’alors que Dieu trouve bon de nous
affliger par une maladie toutes nos précautions seront inu
tiles? — Cela est vrai. Mais si ce raisonnement est concluant,
pourquoi travaillons-nous encore afin de nous procurer la
subsistance, puisque si Dieu le veut il a mille moyens de
nous enlever le fruit de notre travail, comme aussi il est
assez puissant pour nous nourrir, s’il le veut, d’une manière
tout-cà-fait miraculeuse ? — Non , ce que Dieu demande de
nous, ici comme toujours, c’est que nous soyons « ouvriers
avec lui » ; c ’est que sMl existe des moyens que Lui-même
ait mis à notre portée pour la conservation de notre santé
loin de les négliger, nous les employions.
Or de tels moyens existent, une science s ’est occupée de
les recueillir et de les classer, c ’est YHygiène ou cette branche
de la médecine qui a pour but essentiel la conservation de la
santé. Beaucoup des données de cette science , les plus im
portantes, peuvent sans trop de difficulté être mises à la
portée de tout le monde. L ’Écho s’appliquera désormais à
cette tâche ; en rappelant toutefois la déclaration qu’il a
déjà faite dans son prospectus : que sur une semblable ma
tière, ainsi que sur quelques autres encore, tout son travail
se bornera à donner une forme moins scientifique et plus
compréhensible pour les gens peu instruits, aux directions
et aux résultats consignés par les maîtres dans leurs écrits.
13
—
101
—
A C iB lC V li T U R E
CONSIDERATIONS GENERALES.
But de 1 Agriculture : Le but de rAgriculture pratique
est de tirer d’une étendue donnée de terrain la plus grande
(juantilé de produits, de la meilleure qualité, à moins de
frais, dans le plus court espace de temps, et avec le moins
de perte pour le sol qu’il sera possible.
L'engrais est la pierre fondamentale de tout système d’a
griculture : adopter l ’engrais au so l, voilà en quoi consiste
essentiellement l’art du fermier.
Tout fermier possède un certain nombre de notions pratiques
sur ces sujets; mais le plus souvent, sans être en état de
s’en rendre compte. Le but des considérations qui suivent
est précisément de lui rendre ces notions plus claires et plus
précises, et en les précisant, de les compléter.
D es terr es : La partie supérieure du sol ou terrain est
composée de débris de végétaux et d’animaux, soit qu’ils aient
cru et péri sur place; soit qu’ils y aient été apportés par
les rivières et par les pluies ; soit enfin qu’ils y aient été déposés
par la main de l’homme dans le but d’en augmenter la fertilité.
Quoique les substances dont se compose le sol soient en
petit nombre, il est bien connu qu’il se présente soùs des
formes assez diverses et plus au moins adaptées à l’agricullure.
Cette diversité provient des diverses proportions dans les
quelles se trouvent mélangés le sable, T argile, la chuttx et le fer
qui sont les éléments qui entrent dans la composition d’un sol.
En outre, la surface du sol que nous appellerons première
eouche, repose sur une autre appelée couche inférieure qui
varie de caractère et de qualité: Quelquefois c’est un sable
plus ou moins graveleux au travers duquel l ’eau peut faci
lement filtrer, soit du haut en bas, soit du bas en haut;
d’autrefois c’est une terre légère à l’instar de celle qui la
recouvre ; d’autres fois enfin, c’est une terre dure et plus ou
moins impénétrable à l’eau. Le cultivateur qui songe à amé
liorer son champ fera bien de ne pas arrêter son attention à
la couche supérieure, mais de la diriger aussi sur la nature
de cette couche inférieure qui très-souvent contient en elle
tout ce qu’il faut pour améliorer l’autre.
fia suite au prochain numéro)
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A ST E C D O T E
Æia f o f e e ae» fu ih leu .
En 1S50, à l’époque de la Diète d’Ausbourg , les Réformateurs
allemands sentaient vivement le danger de leur situation. Luther,
Mélanchton et quelques autres théologiens se réunirent à Torgaw
pour ejçaminer ce qu’ils devaient faire dans cette position emliarrassante. Lors qu’ils eurent prié quelque temps avec une grande
ferveur, on vint appeler Mélanchton. Il sortit de la chambre,
avec une physionomie où la plus profonde inquiétude était peinte,
et y rentra bientôt avec l’expression de la joie et d’une sainte
confiance. Luther surpris lui demanda le motif d’un changement
si prompt. « Ne nous laissons plus aller au découragement, ré
pondit son ami, je viens de voir nos invincibles protecteurs et
ceux de notre sainte cause ». — « Et qui sont ces guerriers? »
s’écria Luther. — « Ce sont les femmes et les enfants de nos an
ciens et de nos diacres ; je viens d’entendre leurs prières, et je sens que
de semblables prières doivent être exaucées de notre Père, du
Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Confions-nous donc en Lui,
et ne craignons rien.
NO W JVEW jïïjm iS
V allées VAUDOisEs: Voici en quels termes le Synode des Églises
Réformées de France a répondu à l’adresse des pasteurs
et ministres de l ’Église vaudoise :
A Messieurs les pasteurs et ministres de l’Église vaudoise !
Paris le 15 S.bre 1848.
Messieurs et trés-honorés frères en J-C. !
L’assemblée des députés de l’Église Réformée de France que j’ai eu
l’honneur de présider, m’a chargé, avant de se séparer, de vous exprimer
sa chrétienne reconnaissance pour la lettre fraternelle que vous lui ave*
adressée. Elle y a vu le témoignage d’une sympathie qui lui est chère
à plus d’un titre; car elle n’ a pas oublié non plus que vous les liens
étroits qui ont uni de tout temps l’Église vaudoise à celle de notre pays ;
elle a été touchée de la part que vous lui avez faite dans votre sol
licitude , dans vos bénédictions et dans vos prières.
Quant aux directions et aux conseils que vou% avez bien voulu lui
donner, l'assemblée les a reçus avec le même sentiment d’humilité et
de fraternité chrétiennes qui vous les avait inspirés. Elle a été heureuse
de se rencontrer avec vous sur le « seul fondement qui puisse être
posé, savoir Jésus-Christ, » et qui n’a jamais cessé d’être, grâce à Dieu,
celui de l’Église Réformée de France.
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103
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Mais appelée plus particulièrement, par les circonstances et par le
vœu formel' de ses mandataires, à se tenir sur le terrain de 1a vie
chrétienne et de l’organisalion ecclésiastique, elle s’est renfermée dans
ce rôle modeste où elle espère que son humble et pacifique travail
« ne sera pas vain en notre Seigneur ».
Votre É glise, Messieurs, vient d’entrer aussi sous ce rapport dans
une voie toute nouvelle, et nous nous en sommes réjouis avec vou.s.
Puisse la bénédiction do Dieu qui ne lui a jamais manqué dans les
jours d’épreuve, l’accompagner encore dans les jours meilleurs, et lui
faire porter beaucoup de fruits salutaires pour les âmes ! Puissent vos
Églises et toutes tes Églises marcher ensemble de progrès en progrès
sous la houlette du Souverain et Unique Pasteur, jusqu'à ce qu’elles se
rencontrent toutes en Lui dans l ’ unité et dans la perfection de la
foi.
Je suis avec respect, Messieurs et honorés frères,
votre dévoué serviteur et frère en Christ
B lisson Pasteur-Président.
— La Réformation au 19.me sfècie : reproduisant la lettre remarquable
du Major-Général Beckvvith au Modérateur de l’Église vaudoise, letire que
nous avons publiée dans notre numéro du 5 8 b re, la fait précéder de
réflexions très-intéressantes dont nous extrayons le fragment suivant pour
nos lecteurs, heureu.x qu’ils seront de voir leur ami si bien apprécié,
cl leur propres sentiments à son égard si justement exprimés par des
étrangers ;
« Il est bien rare qu’un homme dont les efforts sont consacrés au
« succès d'une noble cause, jouisse vers la fin de sa carrière du bon« heur de voir grandir et réussir l’ œuvre religieuse ou philanthropique
« qui a rempli dans son cœur la place d’une famille, ou qui lui a tenu
« lieu de patrie dans ses intérêts de tous les jours. Le colonel Beckwith,
« jouit au sein de ses chères vallées, non du repos promis ailleurs au
« serviteur fidèle; mais du rare privilège de se yo\r suivi par ses œuvres,
" appréciées tout d'une voix, et récompensées par tout ce que le respect
« et l’affection ' publique peuvent offrir de plus précieux à recevoir ».
« Les chûtes souvent éclatantes, partage de tous les hommes politiques,
« les délaissements qui attendent les novateurs en philosophie, en lit« térature, en religion même, ne viendront point affliger sa vieillesse.
« Il a bâti sur le ro c, sa maison ne sera point ébranlée. Que le nom
« (fit colonel Beckwith soit béni par tous ceux qui passent ic i, dit
« une inscription placée sur l’une des nombreuses écoles ouvertes par
« ses soins généreux: le pays tout-entier répète tacitement la même
« parole ».
N ice . Un culte évangélique en langue française a été ouvert dans cette
ville le dimanche 29 octobre, avec l’autorisation du Gouvernement, par
Mr B. de Cannes, lequel continuera d’y venir officier jusqu’à la no
mination, par le troupeau, d’un pasteur à poste fixe. — Il y a quelques
années, un culte semblable existait déjà à N ice, mais c’était l’époque
de la toute puissance des Jésuites, aussi ne put-il pas demeurer ouvert
bien longtemps. La chapelle fut fermée par ordre du Gouverneur, et le
pasteur qui y officiait (Jùt quitter la ville dans les 2û heures, sans qu’on
lui permit seulement de traverser le Piémont pour se rendre à Genève,
sa patrie.
F rance . Le Synode des Églises réformées s’est séparé le 7 octobre après
quatre semaines de séances. Voici les principaux traits de l’organisation
ecclésiastique qui y a été adoptée:
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Quaire corps sortant pour ainsi dire l’un de l ’autre, se partagent le
gouvernement des Églises: le Consistoire particulier, le Consistoire gé
néral, le Synode particulier et le Synode général. Le Consistoire parti
culier représente la Paroisse; il est nommé par tous les membres de
l’Église, hommes, ayant atteint l’âge de 28 ans; et ne doit p as, en règle
générale être composé de moins de tO membres pour les paroisses des
servies par un seul pasteur. Le Consistoire général représente une cir
conscription de paroisses : les membres qui le composent sont nommés
par les consistoires particuliers dans la proportion de deux laïques pour un
pasteur. — Les anciens du Consistoire particulier sont renouvelés par
moitié tous les trois ans , et ceux du Consistoire général intégralement
tous les trois ans aussi.
Le Synode particulier représente une circonscription de Consistoires gé
néraux, chacun desquels y députe 8 membres, deux pasteurs et 3 laïques.
Ces Synodes se réunissent une fois l’an.
Le Synode général enlin , représentant l’ensemble des Églises, est com
posé d’un député de chaque Consistoire général, mais de manière iju'il
y ail parité de suffrages laïques et ecclésiastiques. Cette assemblée ne
se réunit que tous les trois ans.
La nomination des pasteurs appartient, non à la paroisse, mais au
Consistoire particulier, sous la sanction du Consistoire général. En cas
d’appel c’est le Synode particulier qui décide.
Le Synode a chargé une Commission de publier ce projet accompagné
d’un exposé des motifs. La minorité évangélique a dit-on résolu d’adresser
aux Eglises une explication de la conduite qu’elle a cru_ devoir suivre.
S uisse . Canton de Vaud. La maison des Diaconesses d’Échallens a été
fermée par suite de la rélégation dans sa commune de son vénérable
directeur, Mr le pasteur Germond. Néanmoins les Diaconesses continuent
leur œuvre dans les différentes localités où elles sont appelées, en at
tendant le jour où la maison d’Échallens pourra se rouvrir.
S uède . L’ordre du Clergé dans la Diète (assemblée générale de ce
pays) a proposé entr’autres clauses à inscrire dans le code pénal squmis en ce moment à la discussion de l’assemblée, la suivante: « Toute
« personne qui abjurera la doctrine évangélique orthodoxe, ou qui portera
« d’autres personnes à abjurer, ou qui propagera des hérésies, sera
« condamnée à un exil perpétuel, et perdra tous ses droits civils, poli0 tiques et sociaux ».
Nous ne pouvons assez nous élever quant à nous contre une si monstrueuse
intolérance, indigne de tout clergé, mais plus particulièrement d’ un clergé
protestant. Ce n’est pas avec ces armes charnelles que Jésus-Chxist a
voulu que son Évangile fût propagé et défendu !
Le Gérant:
J" REVEL.
Fautes essentielles à corriger au numéro précédent.
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Pignerol 1848. Imprimerie de Paul Ghighetti.