1
Année Septième.
24 Juin issi
N. 25
LE TÉMOIN
, ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
To«i me seres témoins. Actes 1, 8, Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1,15,
PEIXD'ABBONNBMENTPARAN Italie . . .. L. 3 Tous las pays ae:rüPion .de poste . , . . .6 Amérique . . . >9 On s’ftbonne : Polir {'Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre PelUce. Pour VEsetérieur au Bureau d’Ad* minis'tration. Un ou plusieurs uaméroè sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent chacun. Annonces: 25 centimes par ligne, Les enuois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin ■, Pomaretto (Pinerolo) Italie, pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : ArAdmiDÌstralion du Téwoî«, Pomaretto iPinerolo) Italie
Soin, maire.
25 Juic. — L’espritS d’adoplion. — Nos
origiaes. — L’e.xtrême anliquilé d’unjour
de repos. — Nouvelles religieuses. — Revue
politique.
Î^^aixin.
l’
Nous avons lu avec un vif intérêt
dans le N. 24 de la Gazzetta di
Pinerolo, la lettre de son corres*
pondant Sabino, du 9 juin; ce qui
n’est nullement une exception, car
il est très rare qüe nous ne donnions pas une entière adhésion aux
idées que ce correspondant énonce
et développe dans un style toujours
simple et clair, nqàis plein de verve
et d’énergie,
A propos des élections administratives de la ville de Turin, préparées et conduites par tous les
partis avec une ardeur égale, le
correspondant observe que le mobile
principal de celte lutte, à. laquelle
ont pris part quelques milii^rs d’électeurs, est toujours encore la ques
tion de l’enseignement religieux dans
les écoles. D’obligatoire qu’il était
autrefois, cet enseignement est devenu facultatif en vertu de la loi
de 4877 »«r l'instruciion élémentaire gratuite et obligatoirer II appelle cette loi imprévoyante et très
imprudente, en ce qu’elle n’est pas
conforme aux sentiments et aux opinions de la grande majorité des italiens ; or, dit-il, les lois doivent être
pour les peuples et non les peuples
pour les lois. On ne peut nier la
défiance et l’aversion, excessives
peut-être, produites au sein des famillés par les modifications introduites dans l’enseignement religieux. M
preuve évidente de cet état des esprits, nous l’avons dans l’affluence
récente des jeunes gens et des jeunes filles aux écoles dirigées par
le clergé. A Turin aucun établissement d’éducation n’est dans un état
florissant pareil à celui de Saint
Joseph, ou des frères de la doctrine
chrétienne. A Florence les Scolopes
ont en mains toutes les écoles les
plus fréquentées de la ville: sans
parler de Rome où les écoles municipales sont désertes et où celles
2
du Vatican font fureur. Le correspondant ajoute qu’il connaît des
sénateurs et des députés libéraux
qui envpyenl leurs enfants aux écoles
cléricales, précisément parce que,
reconnaissant la nécessité d’une instruction religieuse qui, si elle ne
vaut pas comme dogme, vaudra
toujours comme source de morale,
vont la chercher là où il la trouvent complète.
La loi de 4877 donc est très
imprudente puisque bien loin d’affaiblir la puissance du clergé, elle
r a considérablement accrue, et
qu’elle a pour effet de rendre impopulaires ceux qui l’ont faite et
ceqx qui sont appelés à rappliquer.
La rneîlleure politique est celle qui
a. 'poUjr’ but et, pour effet, de désarmep les adversaires au lieu, de les
irriter, sape. pouVdir les vaincre.
Nous' résuraé brièvement
et très libreiï)fint la lettre de Sitèmo
pour rnontrer bornment, au coeur
même du pays, des Bou^ia-nén]a
questfôn,/rè|îgîèûsè, qui joue un si
gpaud, félei g^ns, le monde entier,
a, 'sêçgué l’indolence proverbiaje des
électeurs, G’esl un simplôme intéressant dont il faut tenir CQruple
et avec lequel, bon gré, malgré,^ les
itères devrqtit corùpterj.
‘ Nôua.'upùs servons’de ce terme
quoique, pour notre inlelligence très
rnédiocré, il n’exprime pas,une réalité bien précise; majs on l’a^ iuvé.niéj.éti iltaut en faifé usage. Nos
ipçpürV raffinées ne t'oiôrenl.pas les
vérités dites en termes ïni peu durs,
C'est d.’ailleùfs un mot assez commode puisqu’on Pemploye pour répondre à, toùs'ies arguments. 'Ouand
on est à, bout. dCj bonnes raiéons; ‘
je suis un libire-penseurl dît-on,, et
celte déclamation bst.destitiée àcûiir’
.IV -U, iil'; ; .rjhi
per court à toute discussion. Que
de fois ne nous est-il pas arrivé de
rencontrer, surtout en voyage, de
pareils interlojculeurs!
Penseurs, ils l’étaient peut-être,
quant, à libres ils pe l'étaient pas;
il n’y a pour l’homme dans son
état présent, d’autre liberté que
celle qui consiste à se soumettre à
la vérité. Si le Fils vous affranchit
vous serez vraiment libres. Quelle
folie de s’imaginer que l’on anéantit
les perfections de Dieu, 1’oenvre de '
la providence et de la rédemption
en les niant! Que l’on n’a plus
rien à craindre de la mort et du
jugement en se persuadant qu’ils
ne sont pas des réalités] Pour gop,s,
ce que l’on nomme libre-pgpsép,
est la servitude par excellencei, la
plus subtile et la plus absolue,
comme la plus funeste que l’ennemi des âmes aît fqrgée pour
leur perdition. « Vous serez comme
des Dieux», a-t-il dit au commencement, et c’est ce diabolique mensonge qui est à l’œuvre aujourd’hui
plus ouvertement et plus impudem'
ment peutr.ëtrq qU’epif aiipup de^^
siècles passés. L'inkensé,. dit en sdïi
cœur qu’il n’y^ a point de Qieu, et
lorsqu’il est revêtu du pppyoir, il
fait une guerre acharnée’ à: Idut cè
qui parle de Diéù , à tout Ce qui
iB'rappelle ou le' révèle.’ ' "
II'était naturel qqe ’ l’éCplej fù,l
l’übiel tout spécial dès allaqüe|s de
la Iibre-penséè, qui n’est en réalité
que la négation de Dipu. L’on^a'pu
dire et pâtfors avec 'r.aispn', que
c’était au jésuitisme, à l’bltrartpntanisme, ennemi dé toutes les iiberlés et obstàcle à tous les progrès
que Ton faisait là guerre; que' là ,
était Pennemi qu’il ifÜllait vaincre
à lout’iinx.^''"'
3
Mais comrtieht se fait-il que le
protestantisme suspect à bon droit,
aux despotes comme école de liberté,
soit Fobjet de la même aversion et
des mêmes poursuites? La HbVe
pensée qui s’allie intimétiïerit à l’ati|éi’Smê prati^de, è’st rènneinie tnortëile de toute religion positive, de
tqnt dogme révélé et conséquente
avec elle-iméme, elle travatlle de tout
son poü'/oir à retodOser le foàdeméWt des croyances populaires.
On adrail dû s’attendre é ce que
les ullra-li'béraux rpratiqueraienl la
libellé sans réservie et sans reslrietiOn. ‘G’ésl le contraire qui a lieu;
partout o'û il s’emparent du pouvoir, ils en usent et en abusent
pour populariser la négation du
cbristianismé, et leur tyrannie est
d’autant plus odieuse qü’ils l’exercent au nom d’une négation plutôt qu’en vertu d’un princi-pé positif.
Nous n’en sommes pas là encore
en Italie; et si fe plus pur matérialisme est, à l’occasion, professé
par un grand nombre de nos hommes politiques sans qu’ils aient à
craindre la réprobation publique, il
y en a certainement encore un plus
grand nombre qui, sans avoir le
loisir de s’occuper sérieusement de
la qûealioo religieuse, ne isont pas
du tout disposés à appuyer et à
suivtn les démolisseurs ; qui tiennent
à ce dans leürs fernflles, lës
tradîtidns religieuses et lës pralitjues
de dévptiion soient maintenues avec
soin; S’ils Ont prêté leur concours
à toute réformé ayant pour but de
l'iiéirèitldre fo plaêë, ëhOrmè cjüë le
catéchisme (doflFfûa), avait aûtrèfoîs
dans les éeàTe^s élémentaires, à tel
point qu’ii n’y avait 4e pface que
pour Hii {fopl «!B Moiws dans tes
ééoles de villagé'), ils né-àiWt mdle
ment disposés à laisser foiré dë leurs
enfants de petits païens, pas plus
d’Athènes que de Sparte.
L’espril d’adapiion.
Parlili les noms que la paròle dé
Dieu dònne' au Saint ESprtt, nous
trouvons celui é’ËspfU 'é’mofUm('Rom. vrii, 15). pteutha, ì^iot'mas,
qui est inëntiônné en òppòsitiòn à
Fesprît de servitude, 'Ce dernier’rap7
pdile l’état dû pécheur 'avant 'spÂ
adoption, lorsqu’il 'mérite ençôre le
nom d’enlânt de^ cplère et ne paüt
fournir d’autre ôbéissanÇe, cjUe celle
d’esclave qiii tremble dëvaqt màÌT
tre. C’est la peur dp cMttmént. 4tlji
lui arrache une obéisS'ahi^m.par^
qtvi n’a aocutìè réssemWnçe, àVee
l’obéissance de ramour. _ p i’
Lorsque quelqu’un vòuìajt?'|floptev
un enfant chez les rbraains; iî îë
conduisait devant lô préteur et l'iïi
disait; ŸisneËlium meüm pse? '(vëuXT
tu être inon Fils?) L’ëftfopi répoUifoit;
V0P (je le yeUx) e|. depuis ce mòrdevi'
il était traité CDrafoëRÎS pâb. le pêrà
adaplif dont il poriàit Iq .nàm., tó
hOtiimes adopteut de prêfébèn'cé ms
ehfenfo qui se distinguent |iar ieuV^
talents pré'Cocës, par la n'éàuxe uè
leur corps ÒU de qüel.qu’autre nîffoiè'rë ,
tandis que le Seigneür /ne regàraë
pas à nos nrétéhdOs foérîtès; d, ë#
vénii çhercner et saufer çe qui éÏ0i
pefàu. Cela montre que nbus ri’ayoùs
aucun droit à l’adoption qui est upe
ne vient pas dè vous,’’c’est un dotj
de Dieu s Eph. ii, ^). Ce n’est pas
vous qui ni’avéz Choisi, mais c^st
moi qui vous ai choisis (Jean xv, 16).
Traiter comme sonflls... un étranger, un rèbelle, un ennemi, quelqu’un
qui flous a raOttèHement offensé et
vilainement méprisé, c’eèt quelque
cliOse qûi dépassé notrè imagination
et n’est possibié qu’à ramoiié
de Dieu Roiit ftOOs ne poû'ëons spndOr Pimnièh^té. Dieli noué a tânt
4
-m.
aimés qu’il nous a donné le Fils de
son amour et nous a enrichis de l’Esprit d’adoption par lequel nous l’appelons notre Père. Quelle reconnaissance doit produire en nous ce don
de Dieu! Gomme nous devons l’aimer,
lui obéir et avoir pour lui le plus
grand respect! Comme nous devons
nous sentir attirés par ce tendre père
qui nous accueille à bras ouverts,
lorsque après avoir été étrangers et
ingrats nous disons du fond du cœur:
Je me lèverai et je m’en irai vers mon
père-et je lui uirai; Mon Père, je
ne suis plus digne que tu m’appelles
ton fils, traite-moi comme l’un de
tes serviteurs.
L’homme charitable qui adopte un
enfant ne peut le transformer, tandis
Sue Dieu nous régénère par l’Esprit
’adoption. Ce qui est ne de la chair
est chair, mais ce qui est né de l’Esprit
est Esprit (Jean in, 6), Il ne s’agit
simplement d’une réforme partielle, ou de l’abandon de quelque
mauvaise habitude: mais d’un changement radical. Si quelqri’un est en
Christ, il est une nouvelle créature-,
les choses vieilles sont passées, voici
toutes choses sont faites nouvelles
(2 Cor, V. 17). Celui qui a reçu l’Esprit d’adoption « marche selon l’Esprit » (Rom, VIII, 1) et se laisse
guider par lui en toute vérité et en
toute piété. Je mettrai mon Esprit
au dedans de vous, dit le Seigneur;
je ferai que vous marcherez dans mes
statuts et que vous garderez mes ordonnances et les ferez (Ezéch. xxxvi,
22, 28) .
La vie nouvelle qui anime celui qui
a repu l’Esprit d’adoption est celle
d’un enfant de Dieu. Il nous donne
un nouveau nom, le plus beau nom,
il s’appelle Christ et nous permet de
porter le nom de chrétien (Actes xi,
26),
Il était défendu à un esclave d’appeler Abba (père) un homme libre
et d’appeler Îmma (mère) une femme libre; çiais une fois adoptés par
le Seigneur nous pouvons r'ajppeier
Abba, qui veut dire Père. C’est l’Esprit lui même qui rend témoignage
avec notre esprit que nous sommes
enfants de’Dieu (Rom, vni, 16). Qu’il
est précieux ce témoignage qui consiste dans le sentiment de notre pardon, et dans l’assurance personnelle
du salut.
Nous ne sommes plus étrangers
maintenant, nous pouvons nous approcher de Dieu, lui donner le doux
nom de Père et l’invoquer en « priant
par le Saint Esprit » (Jude 20) « fai
> sant en tout temps par l’Esprit
» toutes sortes de prières et de supi plicatiqns » (Eph vi, 18) ot L’Es» prit lui-même intercède pour nous
> par des soupirs qui ne se peuvent
» exprimer (Rom. viii, 26).
En notre qualité d’enfants de Dieu,
nous sommes héritiers de notre Père,
et nous avons part à ses richesses
immenses. Tu n’es plus esclave, mais
tu es fils, et si tu es fils tu es donc
héritier de Dieu par Christ (Gai. iv,
7)
C’est une gloire que d’être enfants
d’un tel Père. Cette gloire nous est
agréable, et les devoirs qui nous sont
imposés par notre nouvelle condition
doivent nous l’être tout autant. Vivons
désormais d’une manière digne de
bourgeois des deux.
NOS ORIGINES.
Onmpliinenls el arpments.
Que les lecteurs ne s’effrayent pas;
nous n’allons pas -recommencer la
discussion sur nos origines. Nous
désirons seulement glisser encore dans
les colonnes du Témoin deux mots à
Qos de la réplique du professeur
ba.
Il y a lieu à distinguer deux choses dans cette réponse : les compliments et les arguments. Les premiers
y abondent. Pauvre Vaudès que nous
sommes, nous n’avons pas même su
voir où était la question, notre imagination est remplie de grilU, notre
cerveau de rêves, notre plume de
bévues, et sous un masque de lâcheté
nous ne cachons qu’un front d’airain,
5
-SOI
une stupide ignorance et qui sait...,
peut-être quelque ténébreux dessein.
Voilà les fleurs dont nous a orné
le prof. C. Nous n’avons cependant
pas l’intention de répondre à ces
compliments, par la simple raison
que dans une discussion historique
ils n’entrent que pour assaisonner le
style de celui qui écrit, mais ne sont
pas des pierres qui fassent mur. Au
reste connaissant la manière d’écrire
du prof. C., nous ne pouvions raisonnablement nous attendre à être traité
autrement, — d’autant plus que nous
avions accepté la discussion dans des
conditions défavorables pour nous,
n’ayant à notre disposition ni les bibliothèques d’une grande ville, ni le
loisir de les consulter; tandis que
le prof. C. nous attendait de pied
ferme, armé depuis longtemps de tout
point. Il a été heureux pour nous
que Monsieur C. âe soit trouvé calme
et de bonne humeur (c’est lui qui
nous le dit), autrement... foveretti
noi! — Du moins, les lecteurs qui
n’ont pas lu les écrits du prof. C.
sur l’origine des Vaudois, auront pu
avoir sous les yeux un échantillon du
style qu’il employé quand il s’agit
de ceux qui ne partagent pas ses
opinions historiques ; — ils auront
pu juger si le reproche de « mépris »
que nous lui adressions, était fondé
ou non, — et à quel degré il possède le calme et la modération — ces
qualités éminentes de l’historien —
que le bon Chrétien évangélique a
tant admirées chez lui.
A propos de compliments ; nous
nous permettons d’adresser aussi les
nôtres au prof. C. pour la manière
dont il a su profiter de son mandat
de députation au Concile Presbytérien
de Philadelphie pour y présenter officiellement son livre sur Valdo ed i
Yaldesi comme une espèce de réponse de l’Eglise Vaudoise sur la
question de nos origines.
Quant aux arguments, le prof. C.
a commencé par exagérer l’importance que nous avions donnée aux
indices antérieurs à Valdo. S’il avait
tenu compte de notre article sur
le silence dés Chroniques, il aurait
pu voir que nous n’en faisions nullement un argument , décisif à l’appui
de notre thèse.
Nous avions cité, d’après Monastier,
quelques lignes de la Chronique de
Saint Tron sans avoir connaissance
du contexte. Nous avons voulu le
lire et nous nous sommes convaincus,
qu’en effet, la contrée souillée
d’hérésie dont parle le chroniqueur
ne doit se chercher ni aux Vallées
ni à leurs abords. Le prof. C. — traduisant inexactement le texte qu’il
avait sous les yeux — soutient qu’elle
se « trouve nécessairement entre Sienne et le Saint Bernard » ce qui (pour
employer son langage) est une autre
bévue. La vérité est que la contrée
en question doit se chercher plus
loin que Rome. — Soit dit en passant, ceci prouve que même les grands
savants dont l’érudition est accomplie
et le ton tranchant, sont loin d’etre
infaillibles.
Nous avions cité la lettre de Saint
Damian à Adélaïde de Suse pour
montrer qu’il y avait de l’opposition
à Rome, dans nos contrées. — Mais,
nous dit Monsieur C., vous ne saviez
pas qu’il s’agissait du mariage des
prêtres.
— Hélas! non, illustrissime professeur, mais cela n’empêche pas qu’il
n’y eût de l’opposition. ^
Nous avions cité Rainîer Saccon et
d’autres pour montrer que — même
chez les auteurs catholiques anciens
— on trouve des traces de la tradition vaudoise sur l’antiquité des tendances évangéliques dans nos Vallées.
Le prof. C. nous observe que les
paroles citées, doivent être une note
postérieure au 1250. — Encore ici,
cela n’ôte rien à notre argument.
Nous avions parlé de la tradition
vaudoise, des raisons qui ont bien pu
amener Valdo à diriger vers les Vallées une troupe de persécutés, des
inscriptions bibliques remarquables
de Luserne, de l’abondance de l’élé-.
meint indigène dans la formation de
l’Eglise vaudoise, des noms des villages au bas des Vallées, de la lan-
6
güè de iïDtre líítérattíre, rtiais à
toirt cela le -prof. C. répond fort
peu de ehose, s'en tenant à son
grand argument, «avoir : que tes inquisiteurs ou moines anciens qui ont
écrit contre Ies Vaudois s’accordent
à dire qü’îls descendent de Valdo.
Nous n’avons jamais nié que les
habitants des Valiées ne doivent beaucoup au marchand de Lyon et au
mouvement rëligieux dont il fût le
Chef, nous avons même admis qu'‘ils
lui doivent 1e nom de ’Vaudois; ^
nous ne contestons donc pas la valeur
de nés témoignages sur le rtiouTOment
vaudois On ‘général, sur son origine
et sur son mief, toáis que disentils sur le point spécial des tendances
religieuses dés indigènes des "Valtees ?
Us ne s’en occupent pas. Üñ bon noradtre 'même n’oüt nullement en vue tes
Vaudois des Vallées. — Peut-on conclure de ée silenoe qu*fl n’e'sistaït
aisoutie ‘tendanee évangélique cPer les
originaires, quand mantres indices
portent à croire te contraire?
'Pour notre eompl-e, Bbus iie 'sommes pas ‘disposés a rfegarder eomme
vérité tout 'ce -qu'ont dit, ou même
u’ont pas dit, ““ les révérends pères
jftqnisit'eurS et à traiter de fôgendfe,
de fsMe, d'exagération ce que disent
les Vaudois et leurs anciens histo*'
rietiÈ. Dr t'est là k tendanefe que
nb«B nemarqiions dans leS éérîts
du professeur Cofuba. ۑ tfeSt pas
M qui magnifiera le 'témoignage de
Gillt«’! il l’atlénüera, raffiaitbKra, ïê
nMsafeaera, asutànt que possible, pour
magnifier eéliri de quelque inquisiteur
où il proit discerner ses opinions,
Eet“Oe là un critêpe historique sûr?
Nous ne le pensons pas.
'Quant à la foffietàtion de la léfgpBde,
6û lisant les considérations dii'pît»fessoiar d. nous noos sommes rappélé
sa disaertation sur le mot aéfohgur&; aaithéorie sur la légende est
basée en effet ¡suif de simples eonjecliUres, Potír peu qu’on soit up « b'istoriefi 'de •mauvaise volonté » cm pourra
tràosformer 'eh Mgende tes kits les
miou^ avérés, Les écrivains papistes
nè trailent'jils pss de l'é^ndè les
atirociiés àes lastesacres 'de Pâqftes de
L655 ainsi que ceüî de ta S, BarthêlemÎ?
Dieu nous garde de pareiiliss lë
VTtüpÈS,
i’esilréffie ûnltdDUé d'un jour de repos
'déntontHiê .pàr tes
as&ÿriôiines &t hdh(ylommtie&.
Pairmi 'les plus mërveîlleusgs déçdüVertës dë la science 'tfloderiie,'Ü'fetit
évidemment Compter les T'eri'séîgiïements si étendus et si complets qui nous
sont donnés par les inscriptions Cunéiformes de l’Assyrie et de la Ba'hylottî'e,
sur les mœurs, les usages,, PhistOirè
et la littérature des antiques populations qui ont occupé ces tógiijps.
Nous mettons «otrs les yeux de nos
lecteurs la traduction d’un ft;agraent
du St-'àeorge’s Parish Ma^Mine qui
se publie à Edimbourg et 'que nops
extrayons du Bulleüin èom-ïniçal aè
mai ïifSi.
Passant sOus ’silence la récente traduction que te docteur Ê. Smith ]a
donnée des ‘traditions dbaldéennes sut
ta vrêu'âon ët ïa yfiMe, nous 'rioùS
arrétetons au fait î'Ptètessaüt, attesté,
notts dit “-il, par ntié iâbtetîe reiAar
quàbte tune btique ‘cuìtèau'feù), SU'voir que ItelisCrvation du sabbàt etslit
connue deS ptemiërs Babyloniens.
Voicii comment cet auteut s’exprime
{•Débouvettes 'as^fiennes p. 42 )i.
« Dans l’année 4^69, ye découvris,
entre antres choses, un étrange Calendrier religieux assyrien d’après lequel les mois sont divisés eh quatre
semâmes, dont cïtàmio neptièmejotir,
dû ‘4 sabbat i, part coiümé
n#’|our oû aucun lÉIfvaif ne dé vati
s'e taire.
M. Î’ox Talbot,, hOmme Versé datis
l'étude de l’âssÿrien, traduit comme
suit deux lignes de la tablette en
question; «Au septième jour: il institua un jour saint et commanda la
cessation de toutes les affaires ». —
Cette écrivain ajoute: «cette tablette
est très importante comme affirmant
cJaiienttent, aelioti moi, qùe Poriginé
7
srwwSrwSAAjVWUSAAAAA/VWVVi'WWWWWWWWWWWWWVUSnrblvWWkJVw^
du sabbat repionte à 1^, cr^tipn, Oi)
sak depuis, un certain temps,, qup les
Babyloniens observaient aussi: très
stricterpent le saljbat. A> pareil jqur,
le rùî n’était pas aulborîsè à se promener dans son chariot; plusieurs
mèts étaienÇ interdits, etc.; mais on
ignorait encore que le sabbat reoipntât si haut». Rapport de la; Société
d’archéologie biblique, vob v, pl 4[2f.
m
Le Rév. Sajee,^ un autre, sa,vant;érudit, traduit ainsi la* plus, grande po^
tiott du càlendrièt sus-inéniibnp (voif;
voL y>Il du même qwrage) : "« %
» septierne jour fj^e de l^érpdact et
» de ®r-Pànitû (deux divinités). Une
» grande iête. ün sabbat. Le prince
» ws; nations ne mphiera ni la chpir
» des oiseaux, hi;dës%iiits cuits. i£
» ne, ebângera pas ses vetanfiepts- l|
» ne -révêtlta psis des rbî^s blânches."
» ïl nibffrira'pas de^ ' sacriiîq^i '
» roi ne Babntera pas dans son chaiv,
» riot. Il n’exercera pas ses fonctions
» de législateur royal. Dans un lieu
» de garnison, le général ne donnera
a, awn%. pro.ol^nli^^ft' bfûupps.
SlCté. Dins. la nuit en présence de
Mtp.daQb et. d’I^tar, le roi fera; sps
offrandes. 11 présentera un sacniî'ce.
» Levant les màiflg, il adorera dans
» l’endroit consacré à la divinité y.
Monsieur Sayce conclut comme suit:
c le ; principal intéïîêt depe calendrier
e^est qu’il temoigne.de l’existence d’un
sabbat ou septième, joqr , durant lequel, chez les Babyloniens, comme
chez les Assyrieps, certains travaux
étaient défendus. On p.eut, en outre,
rérnâr|qer que/ plu^èurs des cptn-,
mandements, en ri'gueur parmi, eux
ont une! gr^d^
ordonnancés dé la Ib’i leyitique et les
pratiqvtes dès, rabbins JuiJfe.
''inié que j’ai traduit par « sabbat ».
est expribié, p^ deux mots accadlens
(Fune des plus anciennes langues de
ce^ régions,), qui signiflept littéralement joui' dè la cessation (du , travail), ou jour 0 A'il est contraire A la
loi (dp travailler). Le mot « sabbat »
ri-est, d’ailleurs, pas inconnu des Às
syripp^,. qfiî, le4psi^,eiit pan l’expre^r
sioOj cq qui. dans leur lahgua
signiflq; jour de.repos pour le ccpur»
ï Go calendriqj’ est écrit en assyrien,
rqais, A, PP juger par les nombréuses
expressions accadienpes qu’il contient^
rpriginal a dû, être, éjcrit A une éno^
que bien antérieure au XVIP sieclô
avant Jqsps-Christ,, alp.rs, queria langue acca(dianpe,paf:aits’àtpe!é.teipte, »,.
Cetté découverte déAruil' doflu dp
co, up le® théories, de Paley. al autreSr!
nui. soutjenpept que le ^bbat. est
dlin.stltuiion. juive, inconnu aviant la
: disAriÿpiiPJl ' de la mappe au, désert
I ei, que, SI les apteurs de. la G.enèse
! p.buS; ent.. pprlepts ci’est, par antici;^
palion.! Ge. d.Qcpmept, au, contraire^
npps„ aauHîî®. claireroeiit, que, le sppr
^ tièm.e, jour fut epnpu. et observé
cp. inibef itu moins. detfie. siécÎes
avant la prouiulgation de la loi drr
i Sipa'i, ce qui,, cpnjoiptejpept; ayée
; 4%Îres ippidepte, rapportes,-, dans les
I récits de, la création,, confirme Ipa
aroles/dui.Sauyeur,: Gé sahnal a éiA
para
1^1..
poor rihQfPffle: >v
fioutreUee r^lljtewees
FRAjvcg--:r.Le Correspondant parisien àn Journal àe Gmèvé généralement
assez, bien inforpié spr les, affaires
prouéstá,n,tes, dopme comme ' trèSr.PCOn
babié.'la convoçalton,, à court déjat,
par Ie. Gouyerperaeni:d.p Synode,gepér
ràl otfoïiel, G’objét, ppjqjiej (^t-m,;dû
cette! conyoealipn sérail Tp, , , . , ,
dé ’ là, q;uestiûp êjectorpléf tjiés-çonirPr
versée Au sein de la Consistoriale dp
Paris!, et pour laquelle^,, nialgrè que
de toute, part qp, y, Aîb pris peiiiei,
une soiutiop, satMnisAPie n’A ppinV epr
core été. trouvée.
Celle que.propose le Gpu,yer,nemept
est aussi ceffe qué, réclamant les o!rthodpxeis; tnai.S, les libéraux,n’ép veulent A! aucun prix, Iq. co,ri;esp,o.n
dlipiâqui nous .érnpruntpPAcés détails.,
et- qui doit! connaître ce, qqj, sp pensée
et .sé de dj^us leurs rangs» puisdu’d
leur anpartifept, doute ififLque 'p)étp,e!,
.iqs: lé, sm 4ft! P
8
tation, d'hommes qui sont pourtant
leurs amis, réussissent à leur faire
changer d’avis. Or reculer devant la
convocation de la représentation la
plus large et la plus complète de
l’Eglise, est-ce la meilleure preuve à
donner, d’un libéralisme de bonne
foi?
— On donne^ comme positif que,
par suite d’un roulement établi entre
les différents services (grande-vitesse,
petite vitesse et voyageurs ), la compagnie du Paris-LTOu-Méditerranée va
accorder, en sus des douze jours de
repos par année, un demi-dimanche
de congé par semaine, et au moins
un demi-dimanche tous les 15 jours
à tous ses agents (commissionnés)
dans toutes les gares de quelque importance, c’est-à-dire où le chef de
Îare n'est pas seul avec son homme
’équipe.
Angleterre — Une bien douloureuse nouvelle nous est donnée
par les journaux de ce pays, savoir
Sue quatre missionnaires dépendants
e la Société des Missions de Londres,
ont été massacrés, avec leurs familles
et leurs serviteurs, par les indigènes
de la Nouvelle Guinée.
Eet^uc
itaUe. — La Chambre a continué
l’examen de la loi de la réforme électorale et est arrivée à l’article qui
établit le scrutin de liste. Sur ce
point la discussion sera très-vive.
A la suite des mauvais traitements
dont les Italiens ont été l’objet à
Marseille il y a eu, dans plusieurs
villes du royaume et spécialement à
Turin, des démonstrations aux cris
de A bas Cialdini. Partout les autorités ont fait leur devoir et la force
armée a empêché les excès qui auraient pu être commis.
franee. — A l’occasion du passage d’un régiment français qui revenait de Tunis, un coup de sifflet
parti on ne sait d’où, devant le club
italien, mais, à ce qu’il paraît, non
pas du club même, fut le signal d’une
vraie chasse faite aux Ilaliéns résidants
à Marseille. Il y a eu des morts et
des blessés. La municipalité et les
autorités en'général n’eurent ni la volonté ni le courage de rétablir l’ordre,
ainsi que l’affirme le Journal des Dé^Nous pensons avec les Débats,
que la vraie population de Marseille
estlétrangèreàcesexcès, mais que c’est
la conséquence des provocations d’une
certaine presse. On ne pouvait s’attendre à rien de bon de la part d’une
municipalité composée d’éléments ultra démagogiques et cléricaux, comme
l’est celle de Marseille. Nous regrettons les contre-démonstrations de Turin, de Milan, de Rome et de Naples
et nous espérons que les conseils de
prudence que nos autorités ont fait
entendre seront écoutés. En général
la presse sérieuse de tous les pays
et de la France en particulier, désapprouve hautement les faits de
Marseille, et cela doit suffire aux Italiens.
Arioïiiioo
L’eæamen d’introduction h l’Ecole
Latine de Pomaret est fixé à mercredi
1’ Juillet, à 8 heures du matin.
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Ecoles du Dimanche, 1 Rue de la
Madeleine, Lausanne.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pigaerol, lmp, Chiantore et Mascarelii.