1
Première Alinée.
Si Décemtire 1875.
N. 5<.
«Joumal do l’Église lévaiigélìqu.e Vaiidoise
Paraissant chaque <^ndredi
Vous me terez l^oins. Acro I. 8.
Prix dr l’abohnikknt par a*'
Italie .................L 8
France ......................... » 6
Vous lea paya de rUnion de
A poste (Europei ^ . . . » 7
Etats-Unis.......................s 8
T
Suivant la vérité avec la eharité.
Ma de l'ad'7
On:a'abonne: fc Pionero) aü
minietration ilaisoin Uieol.
A La Toar chez M. OitLi libráis*.
A Tarín obaz M. Goza, ría Pío QaiotOtn. lfi.
A Pomaret chez H. Laktarrt PMt- TMtrttltwr.
Pour la France lea abonnemente ae font á la
Libr. Bonhourr, N.47, Rue d#t.lJle, Paria.
Un Numéro séparé; lO.centiméB.
Annonces à la S.e page 25 eentj.
mes par ligne.
On reçoit pour abonnements et
insertions des tipabrea-poste de
tout pays.
^ Somma lire.
Nous avon.s marché. — Le rôle que peut
joneteiine laSse de thé dans la vie d’uoe
EgNhe. — Correepondanee. — Hevae politique. — Annonce,
. PIOUS AV01S H4RGHË
C’est un des privilèges de l’àge
mûr de pouvoir se ttÿnsporter,
par la pensée, fort loin dans le
passé, et en mesurant des yeux
la distance que Kon a franchie,
de se rendre urf compte plus exact
des progrès acaonplû, j)’a&AaUre
côté, l'on accuse, assez générale*
ment la vieillesse d’être pessimiste, de ne rien voir autour d’elle
d'aussi bon, ni d’aussi beau que
ce qui 86 faisait anciennement, et
de ne penser aux choses d’autre*
fois qu’avec force soupirs de regret.
Si le regret du passé et lemé*
contentement du présent caractérisent nécessairement la vieillesse,
grâce à Dieu, nous sommes encore jeunes et, ce qui est beaucoup plus important, notre chère
Eglise l’est aussi. Ce n’est pas
que, sur certaines questions de
détail, et de forme, il n’y aît
parmi nous quelques hommes qui
substitueraient volontiers le passé
au présent; mais nous o.sons affirmer qu’il n’y a pas deux vaudois qui, le pouvant, voulussent
ramener leur Eglise aux temps
anciens d’oppression et de misère,
non pas même de 30 à 40 ans en
arrière.
Que d entraves ne rencontrait
pas, à cette époque encore, la profession libre de nos croyances au
sein même des valléesl Et lorsqu’on était bi'ulalemenl attaqué,
avec quelle réserve prudente et
timide on se défendai^ ai même
on osait ouvrir la boaqj^e! N' 'oubliez pas, avait-on sôid de nous
diro, que vous'n'êtes que fo/érés
Et cette fameuse oioclfe d'une paroisse vaudoise . |accaiëe d’avoir
np son quelque peu semblable à
celui de la cloche catl^lique, ce
I qui devait être un motif plus que
suffisant pour la condamner à un
silence perpétuel! Et cette prétention de rendr» le paailear res** ponsablet de la -présence d’un catholique dans un temple vaudois!
. ËL-fifiS. pafaotSr.qa’ûn ealovait 4«ipitoyablement à leurs mères, quelquefois plus malheureuses que coupables!
Tout cela n’est pas des siècles
passés , mais du nôtre. C’est ce
qu’ont vu les hommes d’un âge
mûr, dont quelques uns pourraient
même dire comme le pieux Enée:
et quorum pars magna fui... c’està-dire , aux quelles choses j’ai
pris ma petite part.
Mais si nous mentionnons ces
misères, grandes et petites, c’est
uniquement pour mémoire , car
elles nous apparaissent parfois
comme des rêves, tellement elles
ressemblent peu à ce qui se voit
aujourd’hui. Si alors il fallait supporter et se taire, maintenantjl'on
ne souffre guère, pour cause religieuse, que par sa faute et l'on
a le droit de parler. A celte réserve craintive avec laquelle nous
exprimions nos sentiments et nos
croyances a succédé une joyeuse
hardiesse à confesser nos convictions. Si alors un ministre de la
parole avait à craindre qu’une
réfutation modérée de l’erreur ,
occasionnellement unie à l'affirmation de la vérité ne lui fût
imputée à crime de lèse-majesté.
aujoard'hoi il manifeste librement
ses convictions, et si elles sont
profondes et vivantes, il travaille
conrageusement à les propager,
même jusqu’aux extrémités de l’Italie. Si alors, pour avoir entrepris d’écrireTune histoire des vaudois un de leurs ministres a dû
prendre «n’tonte hâte le chemin de
l’exil, aujourd’hui ce n’est certes
pas la crainte d’un sort pareil qui
empêche les historiens vaudois de
se produire au grand jour. 11 y a
peu de I presses en Italie qui-ne
.Ufnsdbnt'-À laus «üapowtieay-téiaoi* ce qui se voit pour lés publications
périodiques se rattachant à notre
Eglise et en exposant les principes.
Ce n’est pas l’un des témoignages les moins remarquables de
l’immense progrès qui s’est accompli en Italie que ce petit journal, Il Cristiano Evangélico, rédigé
par les deux évangélistes vaudois
à Rome, lequel, chaque semaine
et au prix plus que modique de
L. 2,50 par an, se publiera à l’ombre du Vatican, pour consigner et
faire connaître les progrès de l’œuvre d’évangélisation en Italie, rappelant par son titre même que , à
côté d’un christianisme évangéli^ que, il y en a un qui ne l'est pas.
Voilà ce qui sera, sans doute, regardé par plusieurs comme Vahomination de la désolation, mais il
leur faudra, comme pour beaucoup d’autres choses, subir ce qu’ils
I n’ont plus le pouvoir d’empêcher,
j Patience encore, si cette feuille
se publiait comme la nôtre , en
j langue française, le mal serait
bien moindre, car à peine seraitelle lue par quelques curieux, Mais
non, c’est en bon italien qu’elle est
rédigée ; comme c’est en bon italien que le sont celles qui se pu-
2
202
Le»«Éaii>iK
blient à FWurencet avee «atta
constance plas grave eMore ifue.
dans cette dérviètb villa, c'4Mt à
la typographie «Éadoiaa qa’dtiia
s’impriment.
h» riea b» inao^e, qaQtf qe*
toat aît encore des pr,oportioâs
très modestes. Pour les théologiens et géDéraleuient. pour les
hommes ayant une certaine cuitare scientifique et reirgjeuse t il
y a la Rimsta Cri$tiana, dirigée
par M. le prof. Ëm, Combe, avec
la coopération de ses deux collègues et de beaucoup xie correspondants. Âu prix désormais réduit
à L. Slpara» po«r l’Italie.uell©
compte étendre le cercle, jasqa’rcf
trop restreint de ses lecteurs, sur«tout aux Vallée« et nous annonçons volontiers que les abonnements pour 18*76 sont reçus par
l’intermédiaire dé MM. D/ Rostan
au Périer, et ministre CalvinoChauvie à La Tour. ainsi qu’au
bureau du Témoin.
A côté de la Rivista paraissent
la Famiglia Cristiana {3 fr. par
an ) et VAmico deifanciulli ( 1,50)
suivi vers la fin de l’année de l’excellent almanach VAmico di Casa ,
( 25 cent. ) et de la Strenna dei
fanciulli, (25 cent. ^ charmante
petite brochure de 30 pages. M.
Aug. Meille le directeur et presque
seul rédacteur de ces quatre publications , outre son expérience
déjà passablement longue, possède
sur ses confrères plusieurs avantages incontestables. 1** Il parle
surtout aux enfants. 2® Il parle
dans ses quatreS publications aux
aux yeux des enfants autant qu’à
leur intelligence au moyeu de
jolies gravures d’ordinaire convenablement exécutées. 3® Il oonifacre
à ces publications la presque totalité de son temps. 4* Il a Tiroprimerie sous la main et peut, à
la dernière minute,ajouter quelque
iTouvelle intéressante qu’il vient
de recevoir.
C’est quelque chose, disons-nous,
que ces périodiques divers publiés
en Italie par l'Eglise vaudoise. Le
Témoin lui-méme, rédigé surtout
en vue des vaudois des Vallées ,
n’ajoute que peu de chose à la
force de notre démonstration. Toutefois nous ne pousserons pas l’humilité jusqu'à dire qu’il ne prouve
rien et n’est d’aucune utilité Notre
conviction est qu’il a sa bonne
^ ^ raisa^ d’éhe^ et;So« ^it à tm»
|lace= ,*u^.8iu1eil igace%irf ne
testrainirienp-oelliftde ses eonfrèra* 4et Floreme» ai de Roave.
Si telle n’était pas notre parfaite
oorntietion, noos B*ia.urioas pas
trepris cette publication.
' Rién, daaa b cours de cette
première ^née, n’est venu l’ébrau1er, aq contraire. Plus que jamais
nous avonâ le sentimeat que ce
modeste organe de publicité est
nécessaire à l’Eglise des Vallées ,
et notre très vif désir est qu’un
beaucoup plus grand nombre de
nos frères partagont notre opinion
et lé témoigtient par leur coopération actiÉt» dès ie début de cette
seconde année.
En terminant nous tenons à déclarer que bief» loin de nourrir
aucun sentiment de rivalité jalouse
à l’égard denos confrères de langue
italienne nous faisons, pour leur
prospérité croissante, des voeux
aussi sincères que ceux que nous
formons pour la nôtre. Lenr entreprise n’est, pas p[us que la
nôtre, une spéculation d'intérêt ou
d’ambition , mais une œuvre d'obéissance et de foi. Nous avons
donc tous ensemble le droit de
compter sur la bénédiction du
Maître commun que nous voulons
servir.
Le rôle qae pei( jooer
Boe tasse de thé dans la vie d’fl'oe.Esl>sfr
Question étrange au premier
abord et qui peut même paraître
ridicule à un certain point de
vue et quand on n’en a pas devant les yeux les résultats pratiqueë et pourtant, question qui
trouve sa place et son application
dans une Eglise chère à tou^ cœur
Vaudois, à causé des liens de foi
non moins que de reconnaissance
qui nous rattachent à elle: je veux
parler de l'Eglise libre d’Ecosse.
Quel est en effet ce que je pourrais appeler le fort de cette Eglise,
bien jeune en comparaison de la
nôtre, puisqu’elle ne remonte qu’à
trente-deux ans en arrière, et
pourtant au premier rang dans
tout ce qui concerne les questions
ecclésiastiques ; et quelle est au
contraire une des lacunes, un des
faibles de notre chère vieille Eglise
Vaudoise ?
{MM un» absence presque cenq^l^ au s^ de notre
peuple! di IjPbie éüEgUte’. peu d'intérêt pc«r les de l'Eglise
que l’on regarde comme quelque
ehose eu d^ors de sof-mltne «i à
laquelle on n’est rattaché que par
des liens parement formels:^Ia
tendance à laisser dans tout ce
qui concerne l’avancement du règne df. Dieu au sein de la congrégation . faire aux autres , c'est
à-dire à ceux que l’on a officiellement chargé de faire vivre et prospérer l’Elgtise dont on s’appelle
membre: l’absence presque totale
d’initiative , d’activité , ^'œuvres
individaelles, parallèles à cellejla
pasteur, d’accord avec lui.
accomplies par des laïques. Chez
nous *le pmsteur est tout, et fait
tout, il est l'àme, la cheville ouvrière de ïa moindre institution;
il est, dans le vrâi sens du mot,
officier de l'Eglise; il la représente
non seulemont.mais il la personnifie.
Et autour de lui que fait-on? On
.regarde faire, toute la vie ecclésiastique de notée peuple se résume eu une fréquentation plus
ou moins irrégulière de l’assemblée paroissiale en une participation généralement peu empressée
à l’éleetion des anciens et des
députés qui doivent représenter,
je ne dis pas l’Eglise, mais au
moins la paroisse de X au Synode
C'est là, à peu près, tout, si je ne
me trompe; il ne faut pas que l’Eglise soit une charge, voilà la
maxime qui est professée par plusieurs des membres de nus congrégations, et comme il n'y a pas
de privilèges sans devoirs, l’on
déverse ces derniers sur le Consistoire officiellement chargé de
faire marcher l’Eglise.Tableau sombre, et pourtant, croyons nous, pas
exagéré ; auquel nous voudrions
opposer pour quelques instants
celui que présente notre Eglise
sœur à ce point de vue particulier. Ici l’on est membre de i’Eglise pour quelque chose, c’est-âdire qu'en devenant partie d’un
corps l’on doit à ce corps une
portion de sou temps et de son
activité personnelle. — Chacun a
le devoir de faire quelque chose,
même sans en avoir reçu pour
cela de charge , de commission
spéciale de son Eglise ou de son
pasteur. Ce n’est pas une activité
3
L9 TBItOI»
20S‘
'VWVW\/WV*A^VWWWW^^W»^^
'»**^****-------------------------
ofilcisUet. R%Umanlié»., mais qq»
actiivité mdividii«l'i>e, rayonnant en
plasiears direclioql maie iom de
diverger, çoncoarànl aa même but,
la vie et le: progràa de rdglûe h
laquelle on est rattaché et q,g.e
1 on aime. L’un est directeur (Tune
^cole du dimanche ( pas nécessaire
d’élre aacien psour eela; souvent
c’est un simple mareband), l’autre
réunit lès enfants pauvres de son
quartier pour les instru#e ou les
intéresser ; celui-ci commence de
sou propre mouitement une œuvre
d'évangélisation intérieure. celui
là collecte pour les fonds de l’E, glise^ iei une réunion de mères
de familles, qui étudient ensemble
sous le regard du Seigneur les
moyens efficaces pouranaener leurs
enfants à Jésus, là quelques jeu*
ues gens se constituant en société
missionaire. tout cela dans la congrégation. et sans que le pasteur
doive nécessairement y prendre
part. Ët ainsi les églises prospèrent . se fortifient par l'oeuvre
collective de leurs membres, et
l’on peut dans de telles conditions,
quoique jeune , recueillie chaque
année des millions de iVancs, sans
que cola paraisse une chose si
extraordinaire.
Mais croyez-vous que l’on obtiendrait de semblables résultats
si toutes ces activités partielles
s’exerçaient dans le même champ
de travail, sans se rencontrer,
sans se connaître, d’une manière
non seulement distincte mais dispersée, eu un mot, travaillerait-on
autant et si bien si l’on ne se
voyait pas ? Non certes : • ce qui
constitue la force, la vie, la solidarité dé toutes ces œuvres partielles, c’est que l'on se voit, et
l’on se voit beaucoup, l’on parle
ensemble de l’œuvre de chacun ,
l’œuvre de ceux qui m’entourent
devient aussi mon œuvre quoique je n'y aie pas une participation directe ; la mienne devient
celle des autres: on cherche ensemble les moyens de les faire
progresser toutes en général et
chacune on particulier, l’on se
réunit dans ce but sous prétexte
de prendre une tasse de thé , et
c'est là que je voulais en venir.
— L’on prend le thé non pas
comme individus . mais comme
église , et dans ce cas il a des
effets aussi bienfaisants que dans
1» ptreniMr. ii récbaaffi» en même
temps q^l r^aîchît^
L’on ne saurait croire comme
l’on Si plus de couéhge , plus de
foro«, plus de désir ^ travaUler
aprèa une de ces réunions, otr
tm-meetvngs\, comme on les à si
fréquemment dans rEglise libre
d’Kooase- U y a àeéj'tea-meetinge,
pour les jeunes get^, pour les
mères de famille, po¡|ur les coilectears, poor les visiteurs de district en un mot pour tout le
monde : là on raconte ses èxpé-,
riences, ses succès, ses causes de
découragements^ là ou cherolue les
moyens de marcher nrionx et plus
vite , là on prie pour l’osorre à
laquelle on est tout partienfière*
ment attaclié, et ainsi on cesse de
végéter, on n»f. Veu^rge par là
peut-être faire dépendre toute la
vie d'église d'uite tasse de théprise en commun f ob non, je suis
loin de là, mais noun laissons trop
volontiers de côté les moyens matériels qui sont à notre disposir
tion et qui peuvent concourir à
ce but •« iiifportant.
Cétte tasse de thé en est un ;
c’est un moyen plus attrayant de
se réunir, de sa voir, et c'est là
précisément ce qui manque chez
nous. Ce qui décourage dans nos
Vallées quand on commence une
œuvre, c’est qu’on est seul; chez
nous l’on ne se voit guère comme
Eglise qu’à la porte du temple en
attendant que le chant ait commencé, et... c’est là tout ! Ën présence d’un pareil état de chose,
un vrai Vaudois ne peut s’empêcher de former un souhait : c c’est
que l’on boive bientôt beaucoup
de thé dans notre Eglise •.
Comoponliance
Monsieur le Directeur,
Vous avez promis une réponse prochaine â une question qui a été soumise , non seulement à vous, mais
aussi à la généralité de vos lecteurs.
Dans le cas oti votre réponse ne serait
pas encore prête . auriez-vous l'obligeance li' insérer la mienne dans
votre numéro de cette semaine. Je ne
la donne pas comme devant satisfaire
tout le monde, mais c'est, jusqu’ici,
la meilleure que je connaisse . et la
preuve, c’est que je me permets de la
soumettre au jugement de vos lecteurs.
Il me parait qu’une observation im
portante à faire, avant tout, c’est que
dans dev question» d» 1« natura d»
c»U» dont, fl aiâgil: il fàut prandra la»
homniM et Isa chotes tels qu'ils sonf,
et non pra coinine Hs dêvraient fifre
d’aprèsi un eerlai« Méal ou une' certaine règle. Notre Eglise se trouve
dans des conditions un peu autres que
eelles' de ses plus jeunes soeur», le»
Eglises KbreS' de- la Orandè-Bratagn«
ou lie’ la. Suisse. Elle ne »’est pas séparée d’avec une fraction, majorité ou
minorité d'elie-méme; Jamais une disaidenee éf» po> prendre' dans »on sein,
ou à côté d'oile, des proportions un
peu ooDsidérabUs. Gela lient à deux
oauwa qui no se sont reooonlrées
ouUfl-p»rt ailleurs, du moins paaréunies: Ces. causes sont: t. l’absence do
toute ingérence de l’Etal dans Kooaeignomant comme dans< le gouvernement de l’Eglise; — 2 un minislfire
unanimément évengétique. Je pourrais
qjoiitor, comme troisième cause, l’organisadoo synodale que nous possédons de temps, immémoriel, mais qui.
depuis vingt ans. ibncttowns avec une
régularité et une- liberté qu^elta ne
pouvait pas avoir daoe les sièeles passés.
Ce très grand avantage, de ne pas
avoir été morcelée, est compensé par
le grave inconvénient de ressembler
beaucoup trop á une igÜhe-muUitude,
malgré tous les réglements que nous
nous sommes donnés pour arriver ,
dans la pratiqueà une réalisation
meiiléOTe de ndée de l’Eglise. Avec
le plu» sérieux désir de n^dtneUre i
la confirmation dn vœu du(baptéme que
des jeunes gens bien préparés, les
Consistoires se trouvent souvent dans
l’impoasibilité d’appliquer à tous la
même règle. Et ici je me permets de
déclarer très catégoriquement qu’il
faut avoir été, ou être pasteur, chargé
année après année, de rinstruclion des
catéchumènes, pour apprécier la difficulté que je signale sans qu’il me
paraisse convenable d'y insister davautage.
Mais de ce fait, qu’il it’oat au pouvoir d'aucun règlement de détruire,
il résulte nécessairement qu'un bon
nombre des membres de nos paroisara
ne sont pas suffisamment instruit», pas
plus sur leur» droits que sur leurs
devoirs, et que, dans telles circonstances données, leur conduite s’explique par leur ignorance , beaucoup
mieux que par leur mépris des réglements de l’Eglise. J'arrive ainsi à U
question, et j’affirme, pour en avoir
eu plus d’une preuve, que plusieurs
de ceux qui u'ont pas demandé la bénédiction nuptiale l’ont fait uniquement parcequ’ils pensaient que la
chose n'ëtail plus nécessaire Même il
est arrivé que certains ofSeiers d'Eta'l
civil, braves gens d’ailleurs et aimant
leur Eglise , ont dans leur simplicité
détourné les époux de l’accomplissement du devoir religieux en les assurant que le syndic remplaçait maiotenant le pasteur et que l’acte civil,
accompli par lui , était parfaitement
suffisant. Ce qui était, au point de vue
4
Ì04
LB TÉMOIN
de la loi, tout â fait exact. Si d cela
vous ajoutez le dérangement, aouvent
très considérable, dans nos communes
montagneuses, qu’entraîne l’obligation^
de se rendre â la. salle communale â
l’heure choisie par Ji’ofBcier d’Ëtat Civil
et par son secrétaire, heure parfois
très mal commode, si vous ne perdez
pas de vue cette circonstance’ que la
salle communale est dans quelque
localité, fort éloignée du temple, vous
vous expliquerez comment il a pu ar>
river que les époux aient été entraînés,
quelquefois même malgré eux, du côté
du banquet de noces, quitte d aller
le lendemain, ou quelques jours après,
honteux et embarassés, demander une
bénédiction tardive. — Vos lecteurs
comprendront, j’espère, que j'explique , mais que je n’excuse , ni n’approuve.
Les choses s’étant passées comme
je viens de le dire, et un enfant venant
d naître d ces époux qui n’ont pas
recherché, ou n’ont réclamé que d’une
manière peu convenable la bénédiction
de leur mariage, s’il demandent pour
cet enfant^ le baptême chrétien , le
pasteur doit-il le lui administrer? Â
cette question je réponds sans hésiter:'
Oui, sans doute, môme, le baptême
des enfants étant admis comme scriptnraire, (ce que je fais) je dis que le
pasteur n’a pas le droit de le refuser,
si d’ailleurs ceux qui présentent l’en
fant prennent en sa faveur l’engagement prescrit par notre formulaire
liturgique. Il est clair que je fais une
réserve très expresse pour le cas où
ces parents auraient prouvé par leur
conduite, c’est-d-dire, par leurs déclarations orales aussi bien que par le
désordre de leur vie, qu’ils se retranchent eux-inéme volontairement delà
communion môme extérieure de l’Eglise de Jësus-Chiisl
X.
ÿicmt pUüque
— Le parlement s’est prorogé jusqu’au 18 janvier après avoir
voté au pas de course les divers articles du budget des Travaux publics
Les députés se sont hâtés de partir.
et plusieurs se sont rendus d Naples
pour voir les faits et gestes du Vésuve
qui commence d se mettre en mou
vement. Les journaux annoncent que
le professeur Palmier! a prédit une
longue période d’éruption.
France. — Ainsi que nous l’avons
annoncé, la victoire de la gauche dans
l’élection des 75 sénateurs dont la
nomination est dévolue d l’Assemblée
nationale , est due d l’alliance avec
l’extrême droite et avec le parti de
l’appel au peuple ou avec les bonapartistes r.elte alliance est regrettable. parcequ’elle est une application
du trop célèbre principe «la fin justifie les moyens». Il parait que la
gauche a dû faire d ses nouveaux alliés
une première copcessiou: c’est,le sacrifice de M. le pasteur de Pressensé
qui se trouvait Drimitivemeut sur sa
liste de eandida» au Sénat. — 11 est
*vrai que Ml de Pressensô pourra être
élu par le suffrage universel ou pour
le Sénat ou pour la nouvelle Assemblée nationale, mais u’est-il pas d
craindre que cette première concessioD
faite an parti clérical u’eu entraîne
d’autres d sa suite?
Ce qu’il y a de positif, c’est que le
centre droit, composé essentiellement
d’orléanistes, est entièrement battu;
or au point de vue des vrais principes
de liberté et particulièrement de la
liberté religieuse, les orléanistes ne
valent pas beaucoup mieux que leurs
anciens amis de la droite.
Altcnm0ne.~-^ L’étoile de Bismark
commence d pâlir, dit-on ; il n’en est
rien cependant. 11 est vrai qu'il a été
battu â la diéls à propos de quelques
projets de loi qu’il a présenté, et spécialement sur quelques points du code pénal et sur les impôts de la bière et du
timbra. Selon nos idées de responsabilité ministérielle e.t les principes de politique constitutionnelle en vigueur en
Angleterre, en France et en Italie, un
ministère qui n’aurait pas eu la majorité sur des questions aussi importantes;, devrait se retirer et faire place
a une administration issue de la majorité; mais on n’en juge pas ainsi en
Allemagne. Bismark a gouverné avant
1860 , tout en ayant constamment le
dessous dans la question du budget
de la guerre et les événements de
1866 et ceux de 1870 lui ont donné
raison; il » du reste déclaré que si la
diète ne lui accordait pas les nouveaux impôts demandés , il en serait
quitte pour les demander l'aivnée prochaine Du reste ce n’est pas feulement Bismark qui ne se croit pas
obligé de se retirer devant une' défaite
essayée dans la diète , c’est l’opinion
publique et politique qui en juge de
même. Très probablement si un vote
défavorable avait de telles conséquences, bien des députés se seraient bien
gardés de le donner.
C’est en vertu du môme principe
politique que le minKstère libéral de
Bavière reste au pouvoir en présence
de la faible majorité cléricale de la
Chambre.
An0fctcrrc. — Lord Derby, dans
un discours qu’il a prononcé, répond
aux attaques dont le Gouvernement
anglais â été l’objet pour avoir acheté
les 177000 actions du khédive d’Egypte.
On a, selon lui, attribué à celte transaction un sens et une importance
qu’elle ne saurait avoir. L’Angleterre
ne veut s’emparer d’aucune partie du
territoire égyptien ; son but unique ,
dit-il. est de s'a.ssurer le passage libre
pour aller à ses possessions d’Orient
Du reste, ajoute-t-il, on n’en juge pas
autrement en Europe, à l’exception de
quelques individualités Malveillantes.
L’Angleterre veut avoir sou mot â dire
dans le réglemenCde la question d’Orient, mais elle ne songe pas â hâter
cette solution ni â y avoir une influence prépondérante et indue.
ÉÊrcmticn, — Un crime horrible*'
qui aura coûté la vie â un nombre
considérable de personnes vient d’ètre «
commis dans le port de cette ville.
En présence d’un fait aussi atroce on
n’accusera plus les moralistes d’exagérer la corruption de l'humanUé.
Dn américain, nommé Thomas, âgé
de 35 ans. mais dont le vrai nom est
Thompson , avait fait construire une
machine, espète d’horloge, qui devait,
dans l’espace de huit jours, faire
sauter une caisse remplie de nitroglycérine Cette caisse était destinée
à être placée à bord du bâteau âva-.*,
peur La Moselle et A le détruire complètement. Thomas avait fait assurer
pour une somme considérable les divers colis qu’il devait faire transporter sur le même bâteau et, une fois
perdu, il se proposait de retirer le
montant de l’assurance de la Société
Pour ce gain déshonnête, cet homme
criminel sacrifiait, de propos délibéré,
l’equipage et les voyageurs de La Moselle; lui-môme était déjà â bord et se
proposait de descendre dans un port
anglais, quand les ouvriers qui portaient, sans le savoir, l’instrument de
destruction, le laissèrent tomber sur
le port. Le chuc produisit l'effet que
l’horloge devait produire huit jours
plus tard, et toutes les personnes qui
se trouvaient sur les lieux A la distance de 130 mètres furent horriblement massacrées; les plus rapprochées
furent lancées dans les airs et retombèrent sous forme de pluie de sang,
de chair et de membres meurtris.
Les morts sont au nombre de 80,
et les blessés, dont quelques-uns, horriblement mutilés, au nombre de 120.
Thomas , â celte vue , s’est tiré deux
coups de pistolet, et est mort des
suites de ses blessures. 11 s’est ainsi
soustrait A la justice des hommes.
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