1
It*
e-oourant avec la Poste
à D’ABONNKMKNT par an
- ««lie .... Fr. 8
Ktranger . . « 6
Ailoflaagae, Autriche-Hongrie,
g®lgique, Brésil, Danemark,
JRypte, Hollande, Suède,
w Suisse, etc,, en s’abonnant
« la poste . . Fr. 3
Ou s'abonne ;
jtu bureau d’Administratiou;
'-hez MM. les Pasteurs ; et à
l'inap. Alpina à Torre Pellice.
^'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.__________
Annéb XXII. N. 12.
19 Mars 1896.
Numdros aéparéc damandés avant
le tirage, 10 eeaümes chacun
Annoncet; 80 centimes par ligne
pour une sente (ois — 18 centimes de 2 à E Fois et 10 centimes pour 0 (ois et au dessus
S'adresser pour la Bédsctlon et
pour r Adnlnlstrstion à M.
Jean Jalla, prot.,Torre Peiliçe.
Tout changement d'adresee coûte
15 centimes, sauf cena du commsncement de t’année.l _
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
l'ous me seres temoine. Aet. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IVj 15. Que ton règne vienne. Betlfa, VI, 10
Si O m m a I r e t
^ t^Qur Grotte ! — Correspondance — Une
: ^ course aUx Ombues — Evangélisation
—- Missions — Bibliographie —• Re'■* vue Politique — Avis.
POUR GROTTE!
j Nous regrettons de ne pas avoir
? ,!?,'gnalé, quelques semaines plus tôt,
* -®Ppel publié dans le dernier N” du
Bollettino, en faveur de notre église
I''de Grotte (Sicile),
i; Si un des ouvriers du champ de
s la mission sicilienne, devançant no' courrier mensuel, nous avait
1 adressé une traduction, ou un ré|; *ümé de l’énergique appel de M. le
^•'Pasteur Muston de Palerme, il n’auI “^ait fait que son devoir, et nos lec; leurs auraient été promptement in'ertnés du double besoin de la con^grégation vaudoise de Grotte.
,; 'l Qu’il nous suffise, aujourd’hui, de
" ¡aire Connaître aux chrétiens des
"allées que nos frères de cette petite
^•Ue sicilienne soulTrent cruellement
«6 la faim, à la suite d’une crise
économique qui sévit dans toute la:
P*’ovinoe de Girgenti, Où se trouvent
i, ’é plus grand nombre des mines de
= ^ ®oufre.
Cetle crise est la conséquence de
la mévente du soufre, dont les mines
ne peuvent plus être exploitées avec
profit., Plus de 25,000 famiUes ont
perdu leur gagne-pain, et tout le
petit commerce en a ressenti le
con tre-coup fatal. La famine est là
avec toutes ses,.bûi'.rears.et^tous ses
dangers. , U ..........
La misère est telle que, dans une
seule matinée, 55 personnes se sont
présentées à la porte de M. le D”
G. Banchetti, nôtre pasteur à Gròtte,
pour obtenir ne fût-ce qu’un léger
secours.
Le devoir de venir en aide à des
frères jetés dans une si grande détfessej est aussi évident qu’il est
pressant, ét-^u3 ti’àvons pas besoin
d’insister. (1i)‘T'î:’
Nous devons cependant ajouter,
d’après M. Muston, (|ue, dans le
moment actuel, il serait très opportun de mettre la main à la construction d’une modeste chapelle pour
l’église de Grotte .qui va être privée du local où elle a jusqu’ici célébré son culte. .
Ceux qui, par leurs don^, contribueraient à rexécution de ce projet
(1) F^our plus de détails lire le SoUettino de Février.
2
90
accompliraient une double bonne
œuvre: par le travail qui ennoblit
on donnerait de quoi vivre à plusieurs familles évangéliques, et on
doterait l’église de Grotte d’un lieu
de culte convenable et lui appartenant.
Nous ouvrons dés aujourd'hui une
souscription, dans ce double but,
avec la confiance que nos b-ères des
Vallées et du dehors voudront répondre aussi promptement que possible à l’appel que nous leur adressons,
J.-P. P.
SOUSCRIPTION
EN FAVEUR DE L ÉGÜSE DE GROTTE
Première liste.
frs. 5■
M. e. Meilie
J.-P. P. B 5 —
J. J. » 3
Quelques élèves de 4® et
5" gymnase, la Tour » 5,45
CORRESPONDANCE
Cuneo, le 29. 2 1896
Casa Giordano.
M. le Directeur du Témoin
Cher Monsieur,
Dans l’espoir que vous consentiez
à leur donner l’hospitalité, j’ai tracé
les lignes »«lue vous allez lire.
Aux Evolutionnistes qui travaillent à répandre leurs idées
dans nos Vallées.
Jusqu’ici H sem'ble qu'on ait voulu
ignorer l’œuvre de propagande qu'au
noté de la'science moderne On fait
dans nos Vallées, en opposition manifeste au réveil que s’efforce de
provoquer si ioüablement la noble
phalange de éos jeunes pasteurs,
dignes successeurs et héritiers du
zèle des pasteure héroïques de l’époque des persécutions et de l’exii.
La conspiration du silence ne vaut
rien et ne sert qu'à confirmer dans
leurs idées ceux qui travaillent à'
détruire ce que vous vous efforcez
d’édifier, et ce que nous travaillonSi
avec vous à consolider, en essayantj
de démontrer parmi nos concitoyèDÎ;
que l’Evangile est la puissance de
Dieu en salut pour tous ceux quf
croient. Mais ce qui pour nous e*'
pour vous est une puissance et un®
vertu d’En Haut est pour d’autresune faiblesse, et, pour me serviC;
d’une expression scientifique âU'-j
jourd’bui en vogue, est une preuve;
de dégénérescence. De notre temps oU
ne puise la force que dans la scienc»’
qui nie Dieu, et l’autorité des Saintes
Ecritures est battue en' brèche, ef
considérée comme une source d’abêtissement. Ceux qui s’obstinent
à y avoir recours risquent fort
d’atrophier leurs facultés physiques
et morales, et de devenir des eunuques incapables de grandes choses
et de fécondes entreprises. 11 ifli”:
porte, selon ces apôtres moderne8r
d’écouler la voix de la nature étudiée 'à la ^lumière de la science. Gef
idées se font jour dans la press®’
périodique de l’arrondis-sement, et
même dans celle du chef-lieu de IS;,
province, et au sein de nos popû*
lations, par des conférences où l'oti;:
essaie de les populariser. Les disci^
pies de MoleschoU, et du naturaliste
Filippi etc., se proposent de plante*'
leur bannière chez nous, LombrosO!
et consorts peuvent produire leufS:
idées dans les Universités; mai|
parmi nos cultivateurs simples
incapables de juger de la vale»*'
scientifique des déductions que
messieurs font découler des faits^
est indispensable de faire bonû®
garde et de ne pas les livrer sa»*
défense aux mains de ces nouveau*
docteurs, — Pour ceux-ci tout
possible aux chercheurs modernesj
le scalpel de l’analyste finira par
vrii- de nouveaux filons aux savaflt*
et leur permettra de découvrir .même les secrets de la vie. Tout
profane, rien n’est sacré pour eU**
— Les propriétés des corps inorg*'
i
3
m
- 91 —
'^<ïues se confondent avec celles de
™ matière organisée, mais ils igno^‘®nt volontairement que, même en
®<lmettant cette conclusion, il reste
^•^ujours un problème à résoudre. En
*11101 consiste la différence qui existe
®i|lre les corps organisés et la matière organique? Expliquez la vie,
tHessieurs les évolutionnistes; révéleznous les secrets de la génération
; spontanée qui est jusqu’ici une
f ®Higme, et un mystère; quoique
[, ; Vous vous proposiez d’éliminer les
I mystères de la Révélation, vous en
i tolérez, et des plus inexplicables,
ilans votre système d'observation
scientifique.
La crainte et le respect inspirés
jusqu’ici par là religion, les chefs
lie la nouvelle école positiviste les
suppriment comme une barrière à
la liberté de la science ; mais il est
permis de soupçonner que cette liberté illimitée n’est qu’un prétexte
pour pêcher dans l’eau trouble et
pour ériger .sur la base de leur
Science un édifice moral bien cliffé•ent de celui qui sert d’assises à la
Société actuelle. Us ont beau prêcher
que le code qui règle leur vie pratique est pareil au nôtre, leur conduite est un démenti continuel à ce
qu’ils aiiirment sur ce point. Leur
' Décalogue ne s’appuie que sur les
Convenances de l'égoïsme et de la
conservation personnelle. La lutte
pour l’existence n’est circonscrite par
aucun scrupule commandé par le
faspect pour les droits d’autrui.
■. D’autorité du Maître de l’univers a
disparu pour eux. Dans ce monde
ié c’est la raison du plus fort qui
prime les autres. Quelques-uns s’inclinent devant ce qui est inaccesrible à la raison humaine, dans
l’ordre religieux. Ceux qui sont à
l’oeuvre dans nos Vallées ne s’arrêpas devant ces misères. A leur
propagande opposons la nôtre et
démontrons-leur que la Religion
révélée loin de diminuer Ja vigueur
morale, physique et intelléctuelle
««s peuples, l’augmente. Je revien
drai sur ce sujet une autre fois, si
vGu.s le permettez.
Votre dévoué et affectiionné
P. C.
Une course aux Omîmes
.... Vous pouvez penser combien
il nous tardait à ma femme et à
moi d’aller voir les Ombues, notre
future résidence. Ce n’est pourtant
que le 24 Janvier que nous avons
pu partir. Nous étions six dans le
ehar-à-bancs: MM. Hugon et Bounous, madame Pons, ma femme,
le jeune Pastre qui conduisait les
chevaux et moi. Il était quatire heures du matin. Au trOt fringant de>
nos quatre coursiers nous filons i
rapidement par une route bordée
de cina-cinas, un bel arbuste qui
prend souvent les dimensions d'ttn
arbre, ses fleurs jaunes pendant en
grappes au milieu du feuillage vert
clair: il est Irès estimé comme
bordure à cause de sa croissance
rapide; son bois, du resto, est excellent pour le ohauffage; Arrivés à
la maison de M. Griot nous tournons à droite et suivons une longue
allée de hauts peupliers. Après vingtcinq minutes nous arrivons à la
ville de La Paz, bien petite poür
le nombre de ses habitants, mais
qui ne manque pourtant pas d’importance. Là se trouvent les grands
magasins de M. Bonjour, ceux
plus modestes de M. Bert ; là
se trouve le bureau de poste le
plus proche de la colonie Vaudoise,
(c’est là par conséquent que doivent
être adressées les lettres pour la
colonie, et non pas au Rosario ni
à la colonie suisse) ; là se trouve
le bureau du juge de paix, nommé
par les « fils du paya », et exerçant
les lonctions à la fois d’officier
d’état-civil et de juge pobr les causes
de moindre importance. La Paz est
en grande majorité protestanifce; et
les quelques familles catholiques qui
i
4
- 92
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y sont fréquentent souvent nos cultes. Notre jolie chapelle, située tout
au haut d’une éminence, est, du
reste, pour le moment, le seul lieu
de culte de la ville.
Encore vingt minutes de chemin
et nous traversons le « monte du
Rosario ». En espagnol, « monte »
ne signifie pas seulement «montagne » mais aussi « bois ». Le « bois
du Rosario » est magnifique. C’est
un épais fouilli d'arbres et d’arbustes
de beaucoup d’éspèces mais surtout
de lauriers. C’est en petit les « lianos
de rOrênoque ». Jadis ce « monte »
a donné lieu à une grave question.
Les colons n’avaient pas de bois
alors et faisaient des razzias dans
le «monte» pour s’en procurer.
On voulut le leur défendre. De là
leurs griefs. Aujourd’hui, grâces à
DieUj la question du «monte» est
ensevelie. Les colons ont une si
grande quantité de bois chez eux
q^u'ils n’ont plus besoin de celui du
Rosario.
Nous traversons les «1res pasos»
sur l’un desquels seulement se trouve
un pont. On passe les autres à gué
quand la crue des eaux ne le rend
pas impossible, auquel cas on ne
passe pas du tout. Encore un quart
d’heure et nous voici dans la ville
du Rosario, autrefois appelée Colla
parce qu’elle est bâtie non sur le
Rosario proprement dit, mais sur
son affluent le Colla. C'est une ville
assez importante, qui peut avoir ses
deux mille habitants. Il n’y a que
Suinze à vingt familles évangéliques
e toute nationalité,' pour lesquels
jadis le pasteur de la colonie avait
un culte mensuel. C’est au Rosario
que doivent être adressées les lettres
pour Cosmopolita. Nous quittons la
ville, nous laissons à gauche le grand
chemin de Colonia et nous cheminons dans la direction' du Nord
Ouest à travers des collines pierreuses, d’immenses « campés » au
milieu 'desquels on voit de léin en
loin quelqu’ « ombu.» solitaire dont
le feuillage vert foncé contraste sin
guliérement avec le jaune de rherbé]
de la prairie déjà séchée par le sor^
leil. Dans le lointain on aperçoit le.?;
« monte » de quelqu’ « estancia si
dont M. Bounous nous dit toujoursl
le nom. Sur la route, se trouve de.|
loin en loin une « pulpería » où les l
conducteurs des diligences s’arrêtenfc|
volontiers pour prendre le «ciquito » |
et donner aux chevaux le temps d8,|
respirer. Vers onze heures nous ar-ÿ
rivons à «l’hôpital de S. Jean» où .
nous nous arrêtons pour déjeuner^
à la fourchette sur les bords du|
torrent. Le « Saint Jean » est en|
effet un cours d’eau; et l’endroit
été appelé l’hôpital parce que lors,,;
d’une révolution on y avait dressé^
une lente pour les soldats malades.i;
Après un excellent goûter et un peU vs
de sieste nous repartons vers upe ;
heure et demie pour arriver à quatre
heures à la première « chacra » des«;
Ombues, celle qui appartient à M, *
Hugon. Peut-être quelqu’un de nos.,
lecteurs se sera-t-il imaginé que les..
Ombues de Lavalle devaient être,
une délicieuse vallée, avec son tor->.,
rent coulant dans le bas, au milieu
de collines boisées. Il n’en est rien.'.;
Le nom de Lavalle est tout simple-j
ment celui d’un ancien propriétaire ,;
de l’endroit. Le pays est plutôt plaL
Ce qui frappe désagréablement le j
voyageur qui vient de, la colonie !
c’est l’absence d’arbres, Ceux que '
les colons ont planté sont tout petits <
encore. Dans les pâturages poipt de .
« circas » non plus, arbrisseau très ,
commun à la colonie où il fournit du bois à brûler én quantité.
Aussi les colons d’Ombues sont-ils;;,
obligés souvent de se servir i. dUj,
« bois de vache s, : i
La colonie a maintenant quatre ;
ans d’existence. Elle compte cent-';
soixante et dix âmes; par malheur■
trois familles de locataires la quit*;;
teront l’année prachaine. Le terrain ,
n’est pas des meilleurs et surtout;
on est loin du port, ce qui est un ;
grand désavantage quand il s’agit;
de vendre le blé. La, plupart des-;
te'::
5
93
familles sont du Villar et de Bobi;
^fipendant Rora, St. Germain, Braet Pomaret y ont aussi leurs
J'^préseniants. Il y a aussi quelques
*8iïiilles suisses et allemandes; enJ^f’autres celte bonne vieille dame
^6 Bremen que nous avons été voir
Bounous et moi. Elle n’est que
depuis sept ans dans le pays et à
®on âge on apprend difficilement
langue nouvelle. Elle me disait
*lu’elle avait toujours prié pour qu’il
aux Ombues un pasteur sachant
Allemand et me montrait un vieux
l'ftcueil de sermons du siècle dernier, qui lui sert tous les dimanches
de livre d’édification. Nous eûmes
deux cultes le dimanche 26 .lanvier,
* Un français avec soixanle et dix,
j autre espagnol avec cent personnes.
Une souscription fut ouverte pour
*a construction du presbytère ; ce
Sfifa un petit édifice en bois et zinc,
Contenant trois chambres poui' le
Pasteur, et une salle qui servira
Provisoirement pour les cultes. Cet
^difice s’élèvera sur le terrain de
Nestancia» elle-même, au milieu
dun champ de chardons et devant
dne allée d’eucalyptus.
Mais il faut que j’abrège. Le mer^Pedi suivant, nous repartions d’OmPues pour visiter un autre groupe
da Vaudois qui se trouve à cinquante
|û|omètres plus loin dans le dépar’•®ment de Soriano, près du Nieto,
Mfluent du San Salvador. Dans l’é*^016 de l’état, qui nous est généreu^nient ouverte à cet effet, une jeune
*^udoise tient l’école du Dimanche
. .... par une quinzaine déniants,
®ûdis que M. M. Goucourde et GuiSoa président un culte tantôt franpls, tantôt espagnol. Le culte d’Om’des', j’oubliais de le dire, est présidé
beaucoup d’amour, tous, les
^)rnanches, par M. Paul Salomon.
1 ^dgt kilomètres plus bas se trouve
."■tville de Dolores, autrefois appelée
^ San Salvador; dans les environs
® trouvent encore quelques familles
^ddoises, comptant avec celles du
't®to cent cinquante âmes, Le long
de la vallée du San Salvador bien
des familles évangéliques suisses et
allemandes sont établies; mais nous
n’eûmes pas le temps de les visiter
pour cette fois. Nous eûmes de
nouveau deux cultes M. Bounous et
moi le Dimanche 2 Février; à quatre^
heures nous étions repartis, à neuf
nous arrivions à Ombues ; une heure
après nous repartions et en voyageant toute la nuit nous arrivions
le matin à six heures chez M. Bounous à Gosmopolita. Maintenant il
s’agil, tout d’abord, de mettre vigoureusement la main à la bâtisse.
J’ espère pouvoir être à j Ombues .
avant la fin de Mars. ,
Mon adres.se sera ; Ombues de
Lavalle—ViâRosario O. — Uruguay..
Je profite de l’occasion pour; remetcier tous ceux qpi ont coolrilpiué
pour cette œuvre.;”? v,.'.
Votre dévoué
' w Paul Lantaret;
ÉVANGÉLISATION
A. ManiO'Wê, M. E. Tjongo a donné, ,
le soir du 11 c., dans notre joli petit temple de Via Bacchio, une conférence sur La congiura dei Valdesi
conlro la Monarc/iea, d’après la sotte
accusation de YOsserpaiore CalloHco
dont nos lecteurs ont eu connaissance. Les deux principaux journaux
de la ville : La Gazzetta di Mantova
et La Promnetay onl inséré gratuiT
teraent l’avis dans leur chronique, ;
et Ijauditoire a été assez nombreux
et bien disposé. « Nous n’avous ças:
eu de peine, écrit M. L., à convaincre noa audileuns, à l’aide de notre,,
histoire, que les yaudois aiment leur
patrie, et que la prétendue conjuration n’est qu’une lâche calomnie ».
A Aies.sme aussi, notre pasteur est
appelé à défendre la vérité contre
les mensonges elîronté.s du cjergé.i
papiste qui, sachant d’avoir généralement pour ouailles des ignorants
qui ne jurent que par lui, en profi-
6
94 _
te pour accuser le protestantisme
d'impuissance, et les évangéliques
(le n’avoir point de patriotisme.
Le Dimanche 8 c. fut consacré à
demander les bénédictions de Dieu
sur notre patrie et ses consolaticms
sur ceux qui pleurent leurs fils tués
par la main des Abyssins. Le soir
eut lieu la conférence sur Les Protestants, en réponse aux calomnies
lancées contre eux par le prédicateur
du Dôme.
L’orateur, l’histoire à la main, parla
successivement des Protestants et
de la Bible, des martyrs Protestants
et de la Réforme causée par la corruption de l’Eglise, des massacres
commis d’ordre de la papauté par
ceux dont les successeurs nous accusent aujourd'hui dé n’avoir point
eu de martyrs, mais uniquement des
rebelles. Le prédicatenr de carême
ayant aussi affirmé que les Protestants n’ont point de missionnaire.?,
M. Buffa leur cita rapidement les
principaux champs de mission où
l’Evangilei a triomphé du paganisme,
rappelant aussi les Vaudois qui travaillent à cette œuvre en Afrique.
En dernier lieu l’orateur dut combattre la vieille accusation que « la
Santa botlega de Rome » a toujours
adossée à ses adversaires, d’acheter
les âmes. En terminant, les 500 présents (200 desquels avaient dû demeurer debout) furent invités à ne
pas juger de nos croyances d’après
une conférence polémique, mais de
venir écouter le culte ordinaire où
Christ seul est annoncé.
Merc. 41 e., autre conférence sur:
Les Protestants et le Pape; 400 présents jquoiqu’il n’y eût eu d’autre
annonce que celle tâite lérs de la
conférence précédente,
À Tende, M, Meynier a parlé successivement de la Réforme, et des
précurseurs italiens de la Réforme:
Amaldo da Brescia, Dante et Savonarola. Là aussi, auilitoire nombreux
et attentif.
MISSIONS
Par lettre reçue le 15 c., nous
apprenons que le 17 Février M. M.
Goillard et L. Jalla étaient à Boulawayo, où M. Goillard était à l’hôpital;,
ils comptaient en repartir le 22 pouf ?
Palachwe.
A Kazoungoula M.me Boiteux, un
moment très - mal, était hors de
danger,
A Loatile la vie missionnaire n’of*
irait rien de nouveau, fin Décembre,i
L'évangéliste, accompagné de plu*
sieurs convertis, évangélisait acti^
vement les villages environnants.
— Le Comité de la Mission romande a envoyé à Lisbonne des
délégués, avec la charge de plaider
la cause des missionnaires de la baie
de Delagoa, contre lesquels des arrêts d’expulsion avaient été pris. Ils
ont reçu le meilleur accueil des^
autorités, qui les ont pleinement ras-'
surés. L’avenir de la mission romande, :
dans ces contrées dépendantes du
Portugal, n’est Etullement compromis,
et la liberté religieuse y est complé**
tement garantie. Aucun missionnaire
n’a été emprisonné, comme le bruit
en avait couru; les arrêts d’expulsion n’ont été exécutés pour aucuû;
d’eux, quand même le gouverneur;
y était pleinement autorisé.
L’on a la certitude que l’œuvre?
missionnaire n’en souffrira pas, de
nouveaux renforts étant attendus.
X* i
BIBLIOGRAPHIEJj
Em. Comba. I nostri Protestanti» !
Parte I. Avanti la Riforma. |
Le titre de cet ouvrage est loiâ ’
d’indiquer clairement, à notre avis» j
tout ce qu’ y a inséré l’érudit prod
fesseur de notre Faculté de théolê'
gié. Il faut d’abord, pour 1^
comprendre, renoncer à la valetff
historique du mot protestant, qu®
la plupart des personnages oité^
seraient les premierà à répudi«f* j
7
— 95 —
puisque tout en protestant contre tel ou tel pape, ces hommes
Pnt admis la papauté comme étant
'le vrai gouvernement de l’Eglise. De
plus leur protestation est loin de
pôrter sur les mêmes points, les uns
ayant en vue la morale, d’autres la
politique; le dogme au contraire
u’entre pas en ligne de compte. Dans
quel sens pourrons-nous donc les
dire nostri? On pourrait les appeler
les Protestants italiens, ii’était l’origine de quelques uns dont l’action
s'est déployée en Italie, mais qui
étaient nés ailleurs. Ces réserves
nous semblent justiOées par la simple énumération de ces biographies,
et l’auteur en a senti l’importance
là où il reconnaît qu’on ne peut pas
les unir comme les anneaux d’une
seule chaîne. Mais à part cela, et à
part quelques longueurs dans les
introductions et les conclusions (voir
J>. ex. ce qui est dit de Pétrarque
à propos de Marsilio,' et de Dominique à propos de Savonarola), nous
ne pouvons que nous féliciter qu’un
tel livre ait vu la lumière en Italie
car s’il pouvait se répandre dans la
classe cultivée, à laquelle il semble
être adressé, il jetterait sur l’histoire
<iu M.-Age un jour sous lequel on
la considère rarement. Avec cela,
..Ces biographies sont à la hauteur
des dernières recherches, même dans
les questions de détail, et un effort
y est fait pour donner une idée de
la suite des faits là où la distance
entre deux protestants laisserait une
lacune.
Le livre s’ouvre par une introduction sur Les origines de l’Eglise de
Rome et de la Papauté, puis viennent successivement, du IP au XV®
siècles, Hermas, Hippolyte, Novatien,
'^inien, Claude de Turin, Arnaldo
«a Brescia, Valdo, Joachim de Flore,
fj'a Dolcino, Dante, Marsile de Papoue et Savonarole.
On nous annonce comme imminent le deuxième volume,. sur les
protestants italiens du siècle de la
Réforme. Nous lui souhaitons la
bienvenue de grand cœur, tout en
exprimant humblement le désir qu’il
revête un caractère sensiblement
plus populaire que le premier, sans
cependant renoncer à l’exaelitude
qui donne une vraie valeur historique à l’ouvrage que nous avons eu
le plaisir de lire.
Revue Politique
Après s’êlre prorogé de quelques
jours pour donner le temps au nouveau Ministère de concréter son
programme, le Parlement s’est de
nouveau réuni dès Mardi 17 cour.
Rudini a prononcé un discours qui
a produit une excellente impression
par la clarté, l’élévation et la franchise dont il était empreint. Il a
montré qu’il possédait une vue
claire de la situation et des difficultés au milieu desquelles il assumait le gouvernement, « la catastrophe militaire en Afrique, l’effervescence populaire en Italie». Mais
« pour un peuple fort, qui veut
fortement, les plus grandes crises
se surmontent par un vigoureux
effort de volonté, tandis que les
dangers courus sont des avertissements et des conseils qui lui indiquent le chemin du salut ».
Toute l’attention du pays est
tournée vers l’Afrique et vers l’armée. La politique coloniale et la
politique militaire, voilà les affaires
de ces jours. Aprèsla bataille d’Adoua,
le Ministère précédent a chargé le
général Baldissera de faire au négus
des ouvertures de paix aux conditions qu’il croirait les plus convenables pour le salut de la colonie
et la dignité de la nation. « Nous
conduirons les négociations avec
prudence et avec fierté, mais surtout
avec la ferme résolution de repousser toute proposition qui porterait
atteinte à notre dignité ».
Le Ministère déclare *ne voiilOir
ni expansion ni conquêtes en Abys-
8
^ 96
sinie. « Lors même que le Négus
nous offrirait le Tigré ! nous refuserions un tel don, ruineux pour nos
intérêts... Nous ne devons pas affaiblir ou perdre notre position de
grande puissance en Europe pour
chercher l’inconnu. Et si les évènements nous amenaient à conclure
un traité de paix, nous ne voudrions
absolument pas y inscrire comme
condition notre protectorat sur l'Abyssinie.»
Et pour être prêts, les circonstances
le demandant, à continuer la guerre
jusqu’à ce que la paix puisse être
conclue à de bonnes conditions le
gouvernement demande un crédit de
MO millions pour pourvoir à toutes
les dépenses qui pourraient être nécessaires Jusqu’à la fin de l’année.
Quant à la politique intérieure,
le Ministère a montré qu’il voulait
être à la fois libéral et conservateur
en proposant au Roi, à l’occasion du
14 Mars, l’amnistie complète en laveur de tous ceux qui avaient été
condamnés à fa suite des troubles de
Sicile et de la Lunigiana, et en recommandant aux préfets d’empêcher
toute réunion ou association contraire
aux lois, '
, Rudini annonce aussi une réforme
dans l’ijdministration des communes.
La nomination des syndics, dans les
communes où cette charge n’est pas
encore élective, sera précédée d’une
délibération du conseil désignant la
personne qui jouit de la confiance
de la majorité et possède les qualités nécessaires à la charge de syndic.
Gomme on le voit, le Ministère se
montre animé des plus nobles in
tentions. Les hommes qui le composent jouissent de Teslime de tous
les partis; leur intégrité est au dessus
de . tout soupçon, ce qui n’est pas peu
de chose après la corruption immense à laquelle ou nous avait habitués, el il est permis d’espérer des
jours meilleurs pour notre patrie.
Le général Baldissera rallie les
troupes qui ont survécu au désastre
d’ Adoua, et a fait suspendre
1 ’ envoi de nouveaux renforts«
Les Abyssins n’ont pas avancé. Og j
assure que le négus désire la paix v
et serait disposé à la signer à des *
conditions favorables à l’Italie, mais |
jusqu’ici ce ne sont que des pour-ï
parîers.
L’Angleterre a décidé de faire
une grande expédition contre les '
Derviches pour prévenir une marche '
éventuelle de ceux-ci contre l’Egypte,
et aussi pour aider par cette diversion les troupes italiennes as*’
siégées à Kassala. t ‘
La Chambre française à voté le
projet pour l’exposition de 1900.
Abonnements payés pour 1896 :
M. M. anc. Bonjour et anc: D. D. Mondoti,.
Bobi; Riddali, Rome. — Caroime. M. Soulier
p., H. Salvageot (aussi 1895), H. Long. SaiU',,
Pons, P. Tron, A. Martinai —. Reynaud
B.meo, Abbadia Alpina, — Ved. Gay, San .
Secondo. ___ Avondet Paul, Lausanne. -- '
Pasquet Giov. Cons. Com. Ciab., Praroslino.
--’Grill Jean Giacoutins, ib.
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