1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie.............. L. 3
Tous les pays de rUnion
de poste 6
Amérique du Sud . ...» 9
Ou s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Che^ MM. les Pasteurs;
Chez M, Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina A
Torre Pellice.
I-’abonnement part dp 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XX. N. 24
U Juin 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonceê: 20 centimes par ligne
pour une seule fois ~ 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Bédactlon à M,
le Past. E. Bonnet Angrogne^
(Torre Pellice), et pour T Administration à M. Jean Jalla,
prof., Tiorre Pellice»
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me aeroz témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne, natth. VI, ÎO
K O III ■unire:
Communication Offlcielle. — Conférence
Toscane. — Conférence Val S. Martin.
— Lettre d'Ecosse. — Lettre de Jérusalem. — De Amicis et le Socialisme.
— Jubilé du général Booth. — Exposition de petites industries. — Dans
l’Orient lointain. — Faits divers.
Revue politique.
CONFERENCE DE DISTRICT
de la Toscane ,
COIWIVIUNICATION OFFICIELLE
Les Consistoii'es sont priés de
laire parvenir leurs rapports annuels
à la Tïible, avant le 12 du mois de
Juillet prochain.
Ces rapports devront faire une
place particulière au sujet traité
dans notre Circulaire du mois d’Octobre dernier.
Dans la répartition des collectes
et souscriptions, les Consistoires sont
invités à se conformer aux recommandations de l’article 30® des Actes du Synode de 189.J.
Nous avons adressé à MM. les
pasteurs un exemplaire des tableaux
statistiques, etc. Si quelqu’un ne l’avait pas reçu, il est prié de réclar
mer auprès de M. J.-D. Gougii.
Torre Pellice, le 13 Juin 189^
Pour la Tabli
J. P. Pons, Modérateur,
I,e district de Toscane est le plus
petit et le plus compacte des cinq
districts de notre champ d’évangélisation, Il ne compte que six églises et quelques annexes, et sauf
celte de Rio Marina toutes ces Eglises
sont à des distances qui varient
entre vingt minutes et une heure
et demie de chemin de fer. C’est à
cela que nous devons de pouvoir
généralement finir dans le même
jour nos conférences; ce qui ne veut
nullement dire qu’on y néglige un
seul article de l’ordre du Jour, ou
que les questions importantes n'y
soient étudiées à fond. J’espère le
montrer par ce bref compte-rendu
de celle qui fut tenue à Pise le 29
Mai dernier.
Nous n’étions pas nombreux. Les
six pasteurs des six églises avaient
pourtant tous pu répondre à l’appel,
et quatre avaient réussi à se faire
accompagner par un député de leur
église. Quelques amis et frères de
Pise étaient présents à l’ouverture,
et un certain nombre nous demeura
fidèle jusqu’au bout. Dois-je passer
chaque Eglise en revue, racontant
ce qu’elle a dit d’elle même et ce
que les autres en ont dit? Î1 séra-
2
VH.
— 180 —
blerait naturel de ne pas se départir d’une méthode aussi généralement suivie; mais peut-être voudrat-il mieux suivre cette fois un autre
plan, et jeter successivement un
regard d’ensemble sur les différentes
directions dans lesquelles doit se
développer une œuvre comme la
nôtre.
Demandons-nous d’abord si, pendant cette campagne d’hiver, l’évarigélisation a progressé en extension
et en nombres dans notre district.
Hélas nous voudrions constater des
progrès bien plus considérables; toute fois reconnaissons que si les progrès n’ont pas été aussi rapides ni
aussi grands que nous l’aurions désiré, nous avons pourtant tait quelques pas en avant. Malgré les morts,
malgré l’émigration qui décime souvent quelques unes de nos Eglises,
lé nombre des communiants a augmenté presque partout, et celui des
catéchumènes inscrits pour l’hiver
prochain est dans quelques endroits
des plus réjouissants.
A ce premier symptôme de progrès il convient d’en ajouter un
autre: de nouvelles portes se sont
ouvertes autour de nous. Florence
avait déjà S. Casciano et Volterra;
elle espère avoir bientôt Sesto. Pise
nous présente deux annexes: Pu tignano à quelques chilomètres de la
ville, et la réunion de S. Marco
(tenue en commun avec l’Eglise
Evangélique d’Italie) dans un des
faubourgs. Livourne voit une jeune
sœur grandir à Piombino, en face
de l’île d’Elbe. Un groupe d’ouvriers
anglais et suisses y sert de noyau
à une petite congrégation qui va
.s’augmentant au point qu’elle a dû
déjà émigrer dans un local plus
vaste, où elle ne fera s’il plait à
Dieu que grandir encore- Certes ce
sont là des faits réjouissants. 11 y
en a d’autres.
Une caractéristique de notre œuvre de Toscane ce sont nos écoles,
Je ne crois pas me trortiper en disant qu’aucun autre distiibt, propor
tionnellement à son étendue, n’en
a autant ni d’aussi prospères. Il
suffit de prononcer le nom des écoles du Salviati à Florence, de la Via
del Museo à Pise, de Piazza Manin
à Livourne, et de Rio Marina à l’île
d’Elbe, en y ajoutant celles (qui nous
appartiennent bien un peu, sinon
administrativement du moins par
des liens très intimes) de rA,«7o
professionale Evangelico et de Sienne,
pour justifier l’assertion que nous
avons en Toscane autant d’enfants
dans les écoles que de communiants
dans l'Eglise- N’est-ce pas là un bon
symptôme pour l’avenir? De toutes
ces écoles on nous a donné à la
Conférence d’excellentes nouvelles.
Parlout les classes ont été remplies,
et l’année scolaire a donné des ré
sultats satisfaisants. 11 faudrait même, comme à Pise, pouvoir s’accorder le luxe de nouveaux locaux et
de nouveaux maîtres aussi, car il
est bien dûr de devoir renvoyer des
enfants à la douzaine faute de place
et ide-personnel. Rien ne prouve
mieux l'estime' dans laquelle ‘ nbr
écoles sont tenues que d’entendre
dire que des parents y ont déjà retenu la place de leurs enfants pour
l’année prochaine, et cela malgré la
taxe de fr, 1,50 par mois que tous
payent volontiers.
Mais il faut conclure, sans cela
gare aux ciseaux de l’éditeur ! Je
dirai donc en terminant qu’aprés
avoir passé en revue toutes les E glises et leurs œuvres diverses, la
Conférence s’est occupée d’un sujet
des_ plus importants; lé réveil, si
désiré, si nécessaire dans nos églises
et autour d'elles. L’on entendenirlèr
d’un beau réveil aux Vallées, conJment le faire descèndre dans la
plaine? En le préparant, fut-il répondu; car le réveil des Vallées,
qui ne fait que commencer, est le
résultat d’un long et persévérant
travail de mission intérieure, accompagné de beaucoup de prières.
Aussi ce sont ces deux moyens que
la' Conférenee recommandej par un
3
- 187
ordre du jour, et qui seront s’il plaît
à Dieu mis en çeuvre bientôt.
En résumé: journée bien remplie,
mais heureuse et encourageante qui
a laissé chez tous les meilleures im
pressions.
A. Meille.
(^OT^érence du Si. (^îlariin
Mardi, 29 Mai, précédée d’une réunion préparatoire, s’est ouverte,
dans le temple de Praly, devant un
auditoire passablement nombreux,
notre XXXIV® Conférence, présidée,
par M. J. P. Micol, pasteur à Villesèche.
La conférence s’estime heureuse
d’avoir dans son sein des représentants des Eglises du Val Pélis et du
Val Pérouse dans' les personnes de
MM. B. Gardiol de Bobi e W. Meille,
pasteur 'pro tempore de ja paroisse
du Pomaret.
Après l’invocation, le chant et la
prière, le président lit les 15 derniers versets du chap. VHP du livre
des Actes des Apôtres, prenant ensuite pour texte de son allocution
la rencontre de Philippe et de l’eunuque.
Il relève avant tout la prompte
obéissance de Philippe appelé à se
rendre^ auprès de ce grand person>
nage pour l’aider à comprendre les
vérités de la parole de Dieu. A l’exemple de cet officier qui lit les
Saintes Ecritures même en voyage,
sachons, nous aussi, trouver tout
notre plaisir dans la lecture et la
méditation de cette Parole j soyons,
comme lui, désireux de la comprendre. Dieu ne tarde pas à venir au
secours de celui qui souhaite réellement d’être instruit des vérités de
l’Eyangile. Il lui donne son Saint
Esprit qui le .guide et l’éclaire,
Cette première partie est close
par le chant et par la prière.
Après jla lecture du procès-verbal
de la session précédente, M. J. J. R,
Tron, pasteur à Masse!, est a^nelé
à la présidence et il introduit l’en
tretien sur le sujet à l’ordre du jour:
La lecture, en lisant un travail,
divisé comme suit:
1° But et nécessité de la lecture.
2® Quels doivent être nos livres
de lecture?
3° Comment doit-on lire?
4° Quels moyens faut-il employer pour donner le goût de la lecture?
La lecture, bien entendu celle de
bons livres, développe toutes les facultés; elle dissipe l’ignorance elles
préjugés; l’ignorance produit l’incrédulité ou le bigotisme; du reste,
Dieu demande d’êfre servi par nous,
non comme des ignorants, mais
comme des enfants de lumière.
De tous nos livres de lecture, celui qui doit occuper le premier
rang est, sans contredit, le Livre
par excellence, la Bible. Il est aussi
des livres instructifs qui peuvent
nous être d’un grand secours pour
mieux comprendre la Parole de
Dieu.
Comment faut-il lire? Lire sans
faire indigestion; il vaut mieux lire
peu, mais que ce peu soit goûté. Il serait bon, quand on lit, d’avoir un
petit carnet pour prendre des notes.
Lit-on parmi nous? On perd bien
du temps pendant nos longs hivers,
surtout quand on n’a pas de métier. On croit que, pour donner le
goût de la lecture, il serait bon de
faire quelque sacrifice et de s’abonner à des journaux, à la fois instructifs et religieux, tels que La
Famille, etc
Un membre laïque fait remarquer
que ceux qui devraient profiter de
la leçon brillent toujours par leur
absence; les présents sont ceux qui,
généralement, lisent le plus. Il aimerait qu’on pût trouver le moyen
d’attirer aux conférences ceux auxquels s’adresse, d'une manière plus
directe, le sujet qu’on y traite.
La conférence est close par le
chant du Tedeum et par une 'fervente prière de M. W. Meille.
La prochaine conférence se tiendra, D, V., à Rodoret, dans la se-
4
- lâs
conde moitié d’octobre- Sujet à traiter; Le Réveil.
Les membres de la conférence
sont trés-reconnaissants au pasteur
LETTRE D’ECOSSE
Mai, 18^4.
Mon cher Monsieur,
Le mois de Mai est en Ecosse le
tbois ecclésiastique par excellence.
Les diverses églises tiennent en
Mai leurs assemblées synodales et
s’y entretiennent de leurs œuvres.
La ville d’Edimbourg, qui est le centre de ce rassemblement, voit arriver
de tous côtés des pasteurs,des laïques
et même des dames, de sorte qu’elle
présente un aspect encore plus gai
que d'ordinaire.
La première qui ouvrit sa session
synodale fut l’Eglise Presbytérienne
Uriie qui lient son synode" dans la
vaste salle de Gastle Terrace. Gelte
session fut ouverte par une pi-édication du Rev. D’’ Kennedy d'Edinbourg, rnodérateur sortant et l’on
procéda à l’éleclion d’un autre modérateur peur l’année suivante, l,e
ch-oix tomba sur le Rév. D’’ Oliver
de Glasgow.
L’Assemblée est composée de 501
ministre.s, 451 anciens et 11 missionnaires. l.es rappoi'ts présentés accusent une prospérité remarquable
dans toutes les bi-ancbes de l’activité de r Eglise pendant l’année
écoulée. Les membres de l’église
ont augmenté de 1631 et .sont actuellement ail nornbi-e de 188.706.
Les entr-ées ont augmenté de I.,.
789.600,00 et ont atteint le cliilfre
de L. 10.105.150,00.
Dans le champ des missions à
l'étranger les progrès sont considérables; un millier de convertis,
L. 25,000.00 collectées en plus dans
le sein des congrégations naissantes,
et une bande de jeunes missionnaires déjà à l’œuvre ou prêts à pai-tir.
Mercredi malin eut lieu une im
de là Pai’oisse, M. Giraud, ainsiqu’à
M. le syndic pour le bon accueil
qu'ils ont i-eçu à Pralÿ.
J. J. Matthieu,
mense i-eunion missionnaire, le local était bondé et le même jour les
dames tinrent leur conférence sur
les Missions aux Zenana, avec plein
succès.
La soirée fut consacrée aux oeuvi-es locales d’Evangélisation. L’on y
entendit un excellent rapport du
secrétaire Rev. J. Joung et d’excellentes relations des Rev. MM.
Brown et Campbell sur leur œuvre
dans les districts houillei'S. L’Assemblée était particulièrement nombreu.se lorsqu’on di.scula la séparation de l’église d’avec l’état, et la
votation fut presque unanime dans
ce sens. — Le collège, les enfants et
la jeunesse de l’Eglise, l’observatipn
dii jour du i-epos, la moralité publif[ue, la tempérance et la publication d’un nouveau choix de cantiques
occupèrent successivement l’a.ssembiée.
La réception des députés des autres églises est toujours intéressante..
L’on entendit d’abord les délégués
de l’Eglise Pr-esbytérienne d’Angleteri-e — l’une des tilles de l’Eglise
Presbytérienne Unie — puis ceux de
l'Eglise Libi-e d’Ecosse. (Le pi'ojet
d’union enlr-e l’Eglise Libre d’Ecosse
et l’Egli.-^e Presbytérienne Unie .semble gagner du terrain), ceux de
r Austr alie, du Canada et du continent Eui'opéen.
Parmi ces derniers, M"" A. Muston
de Palerme, votre député, fut cordialement accueilli et l’on écoula
avec un intéi'èt plein de sympathie
son expo.silion des grands be.soins
de l’Italie et de la yténible crise
quelle traverse actuellement.
Vendredi 12 mai, assez tard dans
la soirée, le synode fut clos par une
courte allocution du Modérateur suite désir qu'a l’église d’une croissante
union dans las principes de la justice et de La spiritualité,
L’Eglise Etablie et l'Eglise Libre
d’Ecosse tiennent actuellement leur
5
- lêd
session, et je vous en parlerai après
leur clôture.
Votre affectionné
R. M
Les Juifs eu Palesliue
Exirait d’une lellre de Miss
Robertson.
> Jérusalem 12 fév. 9 t.
Mon cher Pasteur,
Pensant que cela vous intéressera
tle savoir quelque chose ries colonies
juives de la Terre Sainle, je vous
pai-lerai d’uue visite que j’ai faite à
l'une d’enir’elles dans le district de
.lalîa. 11 y a 8 de ces colonies dans
le district de Jaffa, 5 en Galilée, 5
da_^ns le Carmel et deux sont en
projet pour Galaad; le leriain est
déjà achelé, mais les juifs n’y sont
pas encore. On dit que fies juifs
d’Amérique iront là. Dans une récente visite à Jaffa j’allai avec le
Rev. Hanovei’ à Rishon L’Zion, colonie de juifs réfugiés de Russie, à
environ 8 milles de Jaffa, piès de
la roule cai'0.ssable de Jérusalem.
Elle est entretenue et contrôlée par
le Baron Rothschild de Paris... Ces
[ raai.sons sont solides et conlortahles...
I La vente des produits sert à liquider la* dette des colons envers le
baron...
... Nous visitâmes tout d’abord
l’hôpital qui se compose de diffél'ents « cottages » à une certaine
distance du village, et est entouré
d’eucalyptus dont les feuilles absorbent la malaria, dit-on. Il n’y avait
que 3 ou 4 malades.. Le surintendant nous dit que pendant que la
fièvre régnait l’été dernier et que
les morts se comptaient par centaines dans les villages environnants,
trois personnes seulement haoururent dans la colonie bien qu’il y
•• eût trois cents malades.
Nous passâmes de rirôpilal à l’école. Il y a quelques maîtres et f^x
ou trois salles. Garçons et fillesr^ivent la même école. M. Hanovei- eut
là l’occasion de donner « le pain de
vie » aux instituteurs.
... Laissant l’école, nous nous rendîmes, en dépassant la synagogue
qui est l’édifice le plus imposant du
village, à travers un grand jardin
dans lequel différents légumes ci'oissent d’une façon luxuriante à celle
saison, jusqu’à l’endroit où l’on fait
le vin. La culture de la vigne est la
principale affaire de la colonie, bien
que les vergers et les jardins soient
aussi florissants. (Es. IjXV, 21; Am.
IX, 12-4). Il y avait dans une des
sections des centaines de petits barils de vin clairet prêt pour le marché. Nous vîmes dans l’atelier du
tonnelier des juifs travaillant ferme
à des tonneaux, et dans celui du
forgeron aussi des juifs faisant jaillir
les étincelles.
L’irrigation des jardins et des vergers dans la saison sèche est faite
au moyen de machines à vapeur.
Nous vîmes aussi une charrue à
vapeur, la première que nous ayons
vue dans ce pays, ce qui est un
grand progrès sur le petit morceau
de fer dont on se sert dans d’autres
régions de la Palestine pour creuser
et soulever le terrain..Cette charrue
ne peut pas être employée dans les
« collines de Juda », mais ici dans
la plaine de Saron il n’y a pas « de
pieri'es recouvrant le sol comme là.
Il y avait des troupeaux de brebis,
de chèvres ét de gros bétail autour
de la colonie, rappelant une des
prophéties d’Esaie qui commence à
s’accomplir: « Et Saron servira de
pâturage au menu bétail » .. (Esaïe
LXV, 10).
Tout dans la colonie fajt preuve
de prospérité et d’industrie. ^ Il y a
plus de 300 hab. qui semblent contents et industrieux. 11 y a différentes autres colonies à côté de celle-ci,
mais plus petites et moins-prospères.
Mais celle-ci, prouve ce que les juifs
feront dans ce pays s’ils en ont la
liberté. î,
Une autre fois je visitai 1’« Ecole
d’Agriculture de l’Alliance Israélite »,
6
%
- 190
située à euvii’ou 1 mille 1|2 4e JalTa.
L’ouverture de ,cette école fut le
point de départ du mouvement Juif
po,ur la colonisation de la Palestine,
Il y a environ ^ garçons, tous juifs,
apprenant à cultiver la terre sous la
direction de maîtres expérimentés...
quelques uns d'entre eux travaillaient dans le jardin à fleurs. Il ,y
a . là quelques beaux specimens ddrbres du Midi. On cultive une espèce
de bambou devenant très grand. £.es
vignobles et les vergers sont étepr
dus et ont produit abondamment,
me semblô^t-il, dans ce sol riche.
C’est en voyant la prospérité de
ce commencement de la réoccupation juive du pays de leurs ancêtres,
que je portai m^ regards en avant
et me réjouis de ce que bientôt le
pays entier, maintenant désert et
couvert de ruines, « fleurira comme
la rose », et, mieux que cela, « ils
verront la gloire de l’Eternel et la
magniificence de notre Dieu« Et
les,rachetés de l’Eternel retourneront et viendront en Sion avec cbants
de .triomphe et une allégresse;éternelle sera sur leurs lêies; la douleur et le gémissement s’enfuiront J)
(Esaïe XXXV, 10). Quel privilège
de pouvoir dire à Israël: «Voici
votre Dieu! » (Es. XL, 9).
(Chri^tim Alliance).
DE AMIGIS ET LE SOCIALISME
Nos lecteurs savent que De Amicis
travaille à un nouvel ouvrage qui aura
pour titre: Il Ppimo Maggio. Cette
étude semble lui rendre sympathiques
les tendances socialistes: il paraît en
eu effet avoir fait du chemin depuis
le temps où U prononça devant les
étudiants ;lurinais un discours dans
leguel il reconnaissait la nécessité d’aiflélioi’er la condition de la classe ouvrière. Jusqües là nous pouvions le
suivre.
Dimanche dernier, invité par la société des employés des chemins de fer,
De Amicis exhorta l’immense assemblée d’ouvriers qui l’écoUtait à prendre part active aux élections prochai
nes, afin que leur classe soit représentée dans les conseils administratifs et
au Parlement.
Il fit l’apologie de l'état socialiste
projeté et dans lequel, dit-il, régneront
l’amour, la fraternité et l’égalité!....
Tout cela, ajoute le conférencier, devra-t-il n’être qu’un rêve?... Le socialisme est un rêve punissable par 12
à 18 ans de prison...
Ces paroles furent accueillies par
des applaudissements à tout rompre,
et plusieurs voix s’éciùèrent: Vive De
Felice' A-bas Crispi! A-bas les tribunaux rnililaires!
Cela va trop loin à notre avis.
Sur une proposition partie de la galerie, l’assemblée vota par acclarpations l'envoi d'un télégramme à M.lle
De Pelice et entonna Vinno dei Uworaiori.
E. B.
Joe jubilé du g^énêral êJooih
Le Christian de Londres nous
apprend que le général Booth (que
VEglise h'ftre appelle le pape du salutisme) célébré celte année son jubilé. " ‘ •
Comme moyen de fêter l’anniversaire à’une date de sa vie, le général Booth, sur la proposition de ses
officiers, consent, (sans peine croypns-nous) à Ce qiieTarmée recueille
la jolie somme de I,. 1,250,000.
Le chef des salutistes ordonne en
outre, entre autres Choses:
a), que les représentants de
l’armée se réunissent en congrès à
liOndres en Juillet prochain,
h), que la première semaine
de Mai soit observée comme semaine de jubilé de réconciliation,
c) . qu’un jour du mois de Juillet soit fixé comme jour d’actions
de grâces, de réjouissance et de salut dans une assemblée à tenir au
Palais de.Cnstal,|(l)
d) . qu'une campagne jubilaire
de salut (à jubilee salvation cg,m
(1) Comprenez-vous cela: fixer un jour.
de salut? (A day of salvation riball be
arranged for). ,
â
7
•Se. - '' '
— 191
paignj soit faite dans l’automne
sous sa direction dans les Elats-Unis
et dans le Canada, et
e). que l’œuvre des salutistes
soit initiée dans les autres pays où
le drapeau de l’armée n’a pas encore été arboré,
N’est'Ce pas faire beaucoup de
bruit autour de la personne d’un
homme?
iiC pape de Rome a fait quelque
chose de pareil lorsqu’il a lui aussi
célébré son jubilé tout récemment,
mais nous ne pouvons le considérer
comme un exemple d’humilité. Nous
n'e sommes pas pour la glorification
de l’homme.
_________________E. B.
Exposition
des petites industries alpines
Les personnes qui ont préparé, ou
qui ont l’intention de préparer quelque objet pour cette exposition, sont
priées de s’annoncer au Comité avant
le 30 Juin en indiejuant leur nom,
leur adressé et robjet qu'elles veulent exposer.
Les objets devront être livrés à
ce même Comité du 1'' au 10 Août
prochain, à Torre Pellîce.
Pouf des éclaircissements s’adresser à M. Em, Eynard négociant à
Toire Pellice et secrétaire du Comité
(en face de la Poste).
Comme il n’est pas possible d’organiser une exposition sans avoir
des irais, les oblations des personnes qui désirent encôurager le progrès des petites industries locales
sont reçues avec recontiaissance.
Torre Pollieb, 5 Juin 1894.
Théodore Revel.
Dans VOrient lointain
Nous revenons à la charge pour
recommander ce bon livre (Voit>notre N® 22®) qui contient des Lettres
de Géraldine Guinness, missionnaire
dans l’intérieur de la Chine. C’est
une édition de luxe, petit in quarto
de 220 pages, imprimée en deux
couleurs sur beau et fort papier illustré de 116 gi'avures sur bois, vignettes, cartes etc.
Et, grâce à un généreux anonyme
qui paye au delà de la moitié de
la valeur de l’ouviage, celui-ci ne
coûte que L. 1,75 pour l’ex. broché
et L. 2,00 pour l’ex. cartonné, plus
le port qui est de 0,60 pour un ex.
broché et de 0,70 pour un ex. caitotiné ; et de L. 1,00 pour Un colis
postal de 2 à 7 exemplaires.
S’adresser à M. Ch. Challand, 4,
Quai Pierre Fatio, Genève.
E. B.
FAIXS l»IVFRS
Par décret royal, il est désormais
facultatif à l’Administration des postes- italiennes de confier aux bureaux
de tabac la vente des caiHoline-vaglia.
L’heure centrale européenne a aussi
été adoptée par la Suisse qui devra
par conséquent avancer scs horloges
de 30 minutes sur l’heure actuelle de
Berne.
Un bravo de cœur aux législateurs
du canton de Neuchâtel qui préparent
une loi tendant à diminuer le nombre
des Cabarets. On va donc avoir dans
cet heureux pays moins de familles
ruinées par la misère, moins de malades à rhôpital, moits de prisonniers,
moins de condamnés, moins de suicidés.
La Norvège aussi est en bon exemple puisque dans cet intéressant pays
il est défendu de débiter des liqueurs
alcooliques depuis le samedi soir à 5
h. jusqu’au lundi matin à 8 b- Heureuses les nations qui ont des gouverneurs sages qui veillent au bien être
de leurs administrés!
La Russie nous devance en matière
de repos dominical pour les employés
8
— 192
des postes. Les bureaux de poste ne
sont plus ouverts le Dimanche en Russie que 2 heures par jour — de midi
à 2 heures.
Il y a plus. Bientôt les employés des
mines, de l'industrie et du commerce
jouiront en Russie d’uti bienfait semblable. Si un gouvernement autocrate
est aussi humanitaire que Cila, que
n’avons-nous le droit d’attendre des
gouvernements libéraux et constitutionnels!
Emile. Zola continue à poser sa candidature à l'Académie toutes les fois
qu’il y a une place vacante. Mais il
essuie aussi un échec toutes les fois
qu’il y a yolation chez les immortels.
Albert Sorel et Paul Bourget viennent
d’entrer à l’Académie et Zola reste
dehors.
Les municipalités de Glasgow et de
Liverpool ont prohibé l’exposition en
public de tableaux indécents et meme
celle de tableaux vivants dans lesquels
figuraient des personnages incomplètement vêtus. Sur ce chapitre nous
avons beaucoup à apprendre sur le
continent européen où des tableaux
indécents figurent dans les kiosques,
dans les magasins et même dans quelques maisons particulières.
__________________________E. B.
IVeviie PolilÎ4|iit
ROME. — La crise ministérielle est
laborieuse. Voilà une semaine qu’elle
est déclarée et nous n’avons pas encore de ministère.
FLORENCE, — De F'elice, qui s’est
rendu si Iristement célèbre en Sicile,
est enfermé dans les prisons cellulaires
de P^lorence. Sa cellule ne reçoit de
lumière que par le toit, et il lui est
permis de promener deux heures par
jour dans un corridor.
HONGRIE. — Khuen Hedervary a
échoué dans ses essais de constituer
un ministère et Wekerle a été nouvellement chargé do cette mission délicate. 11 a réussi dès le 10 cour, à
former le cabinet, dans lequel entrent
quelques éléments de celui qui avait
démissionné.
MAROC. — Le sultan du Maroc,
Muley Assan est mort le 7 Juin à Tadla
entre Marrakesch et Casablanca et son
fils, Muley-Abdel-Aziz, a été proclamé
empereur à sa place paf l’armée et
par les ministres. Muley-Assan n’avait
que 35 ans, étant né en 1859. Sa mort
imprévue a laissé supposer qu’on l’avait assassiné et une dépêche portant
cette dernière version est venue de
Tangeri.
PETITE POSTE.
M. Bertin, Nice. Reçu 3 fr. ; attendons explication.
Scuole Evanseiiche di San Remo
Si domanda una maestra evangelica, disposta a tenere la Scuola
Elementare durante i mesi di Luglio
e Agosto. Le lezioni hanno luogo
soltanto la mattina. — Scrivere al
più presto al Signor Giovanni Detrai,
pastore Valdese, 30, Via Vittorio
Emanuele, San Remo.
VICHY
MAISON PROTESTANTE.
Depuis 5 fr. 50 par jour, médecin
compi'is, -77 Gratuité des eaux, pour
MM. les pasteurs. — 5,50 pour les
mois de Mai et Septembre.
S’adresser âVlCHY à Mademoiselle
Henriqtiel, 15, Rue Galon, Villa des
Tdleuls (Alliei-) — ou à M.’’ Camus,
pasteur à Moulins (Allier), 14, Avenue d’Orvilliers.
______J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpin»